Bonjour
Je n'ai pas grand chose à rajouter à ce qu'a dit Oph
Pardon d'avance pour les redites
Mais, et c'est une réflexion que j'ai depuis une petite année maintenant, j'ai aussi le sentiment qu'on pathologise beaucoup certaines façons d'être
de mon point de vue on "pathologise" beaucoup pour trois raisons (au moins)
1°) éviter de se remettre en question. Dire "je suis tombée sur un PN" évite de se poser les bonnes questions
2°) mettre un nom et donc VENDRE sur un nom...ne pas oublier que nous vivons essentiellement dans une société de consommation
3°) Rassurer. Pathologiser revient à mettre dans un "groupe" et donc à rassurer: on n'est pas seul
Je n'ai plus envie de me voir comme quelqu'un de malade (même "malade de chagrin"), qu'il faut absolument soigner et faire rentrer dans la norme de la santé mentale.
Pour moi, de mon point de vue j'entends, il n'y a pas de lien "logique" entre le début et la fin de ta phrase
je reprends mon exemple de fauteuil roulant. Si qqu'un est amputé de ses deux jambes, je ne pense pas que se convaincre qu'il est "comme tout le monde" lui fera du bien, en revanche, pour moi, accepter qu'il est différent (si tu ne veux pas employer le mot "malade", d'ailleurs, être amputé de ses 2 jambes n'est pas à proprement parler être "malade") c'est PRECISEMENT accepter qu'il ne pourra JAMAIS être soigné et JAMAIS rentrer dans la norme
En fait, moi j'ai eu l'exacte évolution contraire de ce que tu dis: moi aussi, j'ai cherché pendant 35 ans à rentrer dans le moule dont tu parles et c'est précisément le jour où j'ai accepté que j'étais "malade" (différente/abandonnique, encore une fois tu le désignes toi comme tu veux) que j'ai arrêté cela et que j'ai "fait avec" ce que j'étais. Ce qui ne veut pas dire, non, bouder dans son coin en mode "j'ai pas mes jambes, je peux rien faire" , non mais en mode "je n'ai pas de jambes, je dois adapter ce que je peux faire de cette donnée"
après je le répète, si le mot "malade" te répugne, ne l'emploie pas. Emploie le terme, la désignation qui te permet à toi, qui t'autorise, toi, à prendre acte de ta différence, et à la prendre en compte. Et non la mettre sous le tapis, ou faire comme si elle pouvait être domptée...
je ne pense pas que ça contredise ta pensée au final.
En effet, pas du tout!! au contraire!! on pense tout à fait la même chose, après, c'est juste la forme que ça prend dans notre tête pour le désigner
Tiens je m'égare aussi, mais l'autre "avantage" éventuel de pathologiser, c'est de pouvoir l'exprimer à autrui. Dire à qqu'un "euh je prends très mal qu'on ne réponde pas à mes sms", peut être plus difficile à entendre précisément dans notre société hyper médicalisée, qu'un beau "je souffre d'un syndrome d'abandon, je suis incapable de gérer l'absence de réponse" qui sonne un peu comme "je suis daltonien, j'y suis pour rien"
bien sûr c'est totalement hypocrite hein, mais pour moi, c'est utiliser les règles aussi à mon profit.
Au final, si je ne veux plus craindre d'être abandonnée... Je ne vois plus personne en fait ??
taratata

je t'ai proposé qque chose de très concret par exemple pour le restau!
Simone t'invite
-coucou ma Janysse, j'adorerai qu'on aille au restau ensemble samedi soir!
-oh oui super simone moi aussi j'adorerai ça
-bon alors on se dit 19h au restau de Trifouillis les oies!
-oui ma simone volontiers! après je sais que tu peux avoir des difficultés à être sûre d'être là, donc on dit qu'on se confirme ça, vers 18h?
-d'accord ma janysse, gros bisous coeur coeur
ça change quoi? ça change que dans ta tête, ce n'est pas "je vais au restau avec simone samedi soir" mais "
si simone peut, on irai au restau ensemble samedi soir"
du coup, si simone ne peut pas, il n'y a pas d'abandon, car rien n'était sûr, c'était SI elle pouvait, elle ne peut pas, ce n'est pas grave
du coup (bis) si vendredi tu as une autre proposition, tu fais COMME TOUT LE MONDE , tu dis à Gertrude "alors gertrude chérie je te dis la vérité,
en principe je dois aller au restau avec Simone, mais à cause de son boulot/chéri/famille/santé, elle doit me confirmer dans l'aprèm, si elle ne peut pas, je te tiens au courant? ok?"
et gertrude te dira "bien sûr ma janysse chérie gros bisous coeur coeur"
du coup, si Simone annule tu téléphones à Gertrude, si gertrude au final ne peut pas tu ne seras pas abandonnée puisque c'est toi qui auras changé d'avis avant elle
tu vois ce que je veux dire?
Qd on est abandonnique, il faut avant tout changer notre manière de VOIR et de RESSENTIR les choses, mais il faut le faire AVANT l'abandon, pas après. Où là à part se recroqueviller en boule derrière le canapé, on ne peut rien faire
Cette même copine (très récente, on s'est rencontré au début du mois au boulot) m'a expliqué qu'elle crevait aussi de peur d'être abandonnée
Alors déjà , fais le deuil tout de suite :/ je te raconte pas le nombre de personnes que j'ai rencontrées m'avoir dit ça, et en principe, ce sont elles qui t'abandonnent en 1er
je pense que les abandonniques attirent les abandonnants et que les abandonnants (consciemment ou pas) appatent les abandonniques en disant "je suis comme toi!!!" ce qui fait baisser ses défenses à l'abandonnique et le faire encore plus culpabiliser quand l'abandonnant l'abandonne ("il avait dit qu'il était comme moi!")
personne d'autre que toi, n'est comme toi Janysse

c'est la règle de base

je suis une abandonnique aussi et tu vois, on n'aborde pas la "maladie" de la même façon, par exemple.
Tu es seule à être toi, et comme je dis toujours, c'est à la fois une horrible nouvelle ("je suis seuuuuuuuuuuule") et une terriblement bonne ("je suis seule à être responsable de ma vie, chouette!")
Et comment faire pour ne pas m'entourer de gens à potentiel abandonnatoire
Ben par exemple, (pardon ma réponse ne va pas te plaire), cette fille qui t'a posé un lapin hier soir, tu la connais depuis 1 mois et déjà elle te pose un lapin. Moi ma lumière rouge fluo s'allume dans ma tête. Et "avant", j'aurai continué à creuser, en lui trouvant des excuses, en essayant de la comprendre, et limite en m'excusant moi d'avoir du chagrin du lapin qu'elle me pose
"maintenant", je lui dis "pas de soucis Simone", mais immédiatement, dans mon coeur, je lui retire tout mon investissement "sérieux" et je la garde en copine haricot vert
mes amis HV sont ceux avec qui je peux passer de bons moments, que je me dois de conserver pour comme tu le dis, ne pas m'isoler, bref, des gens qui sont bons pour ma santé mentale mais qui sont pour moi assez "fades" (d'où le terme haricot vert que j'ai utilisé chez le psy^^)
au début, je me suis forcée à avoir des relations HV, et puis petit à petit, je me suis rendue compte que bien agrémenté (en groupes, pas longtemps, en soirée), ça pouvait être très agréable d'avoir des relations non impliquantes, légères...
mes relations HV, je les aime bien, mais si demain ils déménagent à Tokyo ou moi pareil, ben on se manquera pas plus que ça...
Donc là moi Simone elle serait d'office rangée dans la section HV de ma tête: plus de confidences intimes (sur mon syndrome d'abandon par ex, non non tout va bien), que des banalités: oh jolie robe, non moi je dis chocolatine, très beau livre, oh pas terrible ce film, etc....
Voilà j'ai essayé de te donner des pistes CONCRETES, qui vont, à mon avis, de pair, avec la réflexion de "fond" qui petit à petit (la réflexion) te permettra d'être moins "rigide" et de ne plus (trop) souffrir d'un "abandon"...
Courage!