Je ris en te lisant Oph, parce que tu frappes juste, comme dit en MP.
Quand je me pose un peu pour regarder tout ça, ce qui est surréaliste pour moi c'est ce vaudeville dans lequel je patauge depuis octobre : certes, avant ça notre couple n'était pas parfait et il y avait eu le merdier de 2012, mais qui était en fait un truc plutôt calme : il n'y avait pas eu de conflit.
Et en dehors de ça, en gros ces 22 dernières années ont été quelque chose de banal. On a affronté nos galères, on était en mode un peu huis-clos car pas de famille, on avait nos soucis, et dieu sait qu'on a affronté notre part de difficultés, et tout ça c'était bon enfant : la famille banale, rurale, on a toujours vécu à la campagne, on a eu deux enfants, on a toujours eu 2 chiens et 2 chats, on a eu des périodes rudes financièrement et d'autres plus sympas, on a "grandi" ensemble en fait. Et on aurait du régler nos problèmes.
Mais tout ça n'était pas "cinglé", c'était une vie assez banale et il y avait beaucoup de rires, d'amour, de moments de complicité, d'intimité, et j'avais cette espèce de foi en mode "tout s'arrange toujours". On a pu être cons l'un et l'autre, moi trop campée sur la trouille de déménager il y a quelques années, lui en manque de confiance en lui pour un certain nombre de choses, mais bon sang, on était des gens normaux. Il était un mec normal. Et moi normale aussi, pas pire pas mieux que quiconque, des moments durs et des moments top.
La déception sentimentale est gratinée mais elle est presque dérisoire à côté de cet effet de contraste violent entre le connard que je "gère" (mal) depuis 5 mois et la vie "d'avant". Sérieux, à chaque palier dément qu'il a franchi, je me disais "nan mais c'est bon, il ne peut pas aller plus loin là". Mais en fait, si. Et moi pareil.
C'est du mec d'avant que j'ai du mal à faire le deuil, et j'ai mis du temps à tomber de mon arbre en fait. Là, le tableau que je vois, c'est un gros taré et une couillonne. Et parmi tous mes torts, le fait d'avoir trop essayé de communiquer avec lui comme s'il était encore le mec d'avant n'est pas un des moindres. Ceci dit, ce connard devait sommeiller en lui depuis toujours, on ne devient pas une autre personne d'un coup. Et la couillonne devait sommeiller en moi depuis un moment aussi.
