Merci Fauconvert !
fauconvert a écrit :Est-ce que ta question porte sur lespoir ou sur la possibilité réelle d'un retour?
Honnêtement, je ne nourris pas d'espoir, parce que je ne veux pas être dans la posture de quelqu'un qui attend, parce qu'aussi je souhaite prendre le temps de me reconstruire. Pour le moment, je ne le vois pas revenir. Mais si un jour ce souhait venait de lui, la question du pardon se pose.
j'ai commencé à suivre ton thread sur le pardon la semaine dernière et cela m'a beaucoup touché, m'a fait réfléchir.
J'imagine que l'on avance, puisque l'on se pose la question du pardon, et le 1er, est celui que l'on s'accorde d'abord à soi, comme dit une personne sur ton sujet. C'est vrai. J'y travaille.
Mon propre pardon :
Je sais que j'ai une grande part de responsabilité dans cette rupture : j'étais à mon compte depuis un peu plus de 3 ans et ça ne marchait pas (mon domaine est gravement marqué par la crise). Je me suis démenée, ai fondé beaucoup d'espoir mais ça n'a pas pris. Je sais que cette situation a énormément stressé mon ex, d'ailleurs c'est exprimé dans sa lettre de rupture. Pendant ces 3 ans j'ai été très fragile, j'avais peur de l'avenir, j'étais épuisée et très stressée. Je sais que je lui en ai trop fait porter. J'en ai conscience car j'y ai perdu toute mon estime personnelle, toute ma confiance. J'ai fait une dépression nerveuse l'année dernière et me suis relevée. Mais le mal était déjà fait. En cela, j'ai du mal à me pardonner, cela me blesse aussi de me dire que je l'ai déçu. Je travaille cet aspect là, me rappelant tout ce que j'ai tenté pour m'en sortir, mais ne sais pas si j'arriverai un jour à me pardonner vraiment. Je bâtis autre chose, me reconvertis professionnellement, je vais devenir artisan et mon propre pardon, je l'acquerrai en m’épanouissant.
Lui pardonner :
Tu as raison, je sais que j'ai été meurtrie parce que je manque de certaines choses et que je lui en ai fait porter la responsabilité. C'est un fait. C'est juste de se demander pourquoi on pardonne certaines choses et d'autres non, réaliser que ces blessures renvoient à des carences qui nous sont propre et que l'on doit avant tout régler.
Quelque part, je ne me reconnais pas depuis la séparation, il y a des choses de réglé : la dépendance affective, la peur du regard de l'autre, la confiance que je ne m'accordais pas et donc que j'accordais difficilement aux autres, le fait aussi que j'attendais beaucoup des autres : j'ai réglé tous ces aspects là, qui me fragilisaient, je le ressens au quotidien, et m'en sens délivrée. Je porte sur moi un nouveau regard. Ces carences effacées devraient m'aider à lui pardonner.
Mais, mais... j'ai du mal à lui pardonner, ses agissements post-rupture ont été un cauchemar à vivre pour moi. Si j'essaie de comprendre, pour pardonner, je dirais qu'il s'est senti libéré, en avait sûrement besoin, lui-même vivant quelque chose d'extrême au travail. J'ai fait preuve d'empathie les 1ers mois car convaincue qu'il faisait un burn out ou dépression nerveuse, j'étais très inquiète pour lui. Je comprends le contexte de la crise qu'il a vécu, que l'on a vécu. Mais comprendre ne m'aide pas pour autant à pardonner.
Après, si un jour il venait exposer son ressenti, ses sentiments, des regrets, son amour pour moi, je sais que je lui pardonnerais car je ne suis pas rancunière, je n'ai jamais voulu m'embarrasser de ce sentiment toxique, surtout à l’égard de ceux que j'aime. En revanche la confiance ne se rétablirait pas aussi vite. Il faudrait plus de temps...
fauconvert a écrit :As-tu la conviction que cet homme, au delà de sa souffrance et ses défauts, est l'homme que tu désire?
Oui, j'en ai la conviction, mais pas maintenant

parce que je sais que j'ai encore beaucoup à régler avec moi-même, je ne suis pas encore apaisée. Et lui doit faire aussi un long travail, j'espère, pour lui, qu'il le fait...
fauconvert a écrit :"Nous sommes ce que l'on fait, pas ce que l'ont dit"
C'est vrai !
Et toi, et vous, où en êtes vous dans le pardon ?