J'ai réalisé un truc là, tout à l'heure, sous ma douche, en ayant une énième conversation imaginaire avec mon ex (rien d'obsessif là-dedans, j'ai souvent mille conversations imaginaires avec plein de personnes, en anglais, en français, en allemand, etc etc, sur tout et n'importe quoi ; et bon, il se trouve que depuis quelques semaines, c'est avec mon ex que je discute, je lui explique que je vais bien etc etc, et c'est une vraie catharsis pour moi, mieux que des lettres à écrire, et ça m'aide à faire sortir plein de choses).
Donc, j'ai réalisé quelque chose qui, pour vous qui me lisez, qui lisez des tas d'autres personnes et qui êtes parfaitement lucides sur ma situation et celle des autres - moi je reconnais volontiers avoir parfois de la merde dans les yeux quand il s'agit de ma propre histoire - quelque chose donc qui va vous paraître une évidence, mais qui est loin de l'être pour moi, et je suis vraiment fière de m'en être rendue compte.
Depuis qu'il m'a quittée, j'ai fait un tas de choses que je n'aurais jamais faites si on avait continué notre relation telle qu'elle - et il y a fort à parier qu'elle aurait bel et bien continué telle qu'elle, donc tout un tas de choses que je n'aurais jamais faites si on avait continué tout court. Pas des choses incroyables, loin de là. Mais tout un tas de petites choses que je ne faisais juste pas avant : sortir boire un verre PLUSIEURS fois dans la semaine, voir des copains que je n'avais pas revus depuis plusieurs années, aller à des soirées, faire du shopping à Paris (figurez-vous que non, je n'avais jamais fait ça sans lui pour le moment, et pourtant Dieu sait à quel point j'aime les fringues), participer à des évènements organisés par les assos de mon école, rencontrer de nouvelles personnes, prévoir d'aller au gala de mon école, trouver un boulot pour cet été... Et surtout, entreprendre une psychothérapie.
Tout ce qui fait que la vie est, et vaut la peine d'être vécue. Tout ce petit quotidien banal et doux, et calme et riche, tout à la fois. Tout ce qui fait qu'on se sent bien dans sa vie, et que je n'avais jamais fait jusqu'à ce qu'il me quitte. J'étais mal et triste et seule dans cette capitale, loin de lui et des miens.
Aujourd'hui je suis bien, joyeuse et tout sauf seule ; toujours loin de lui et des miens, mais proche de mille autres choses et mille autres personnes qui valent la peine d'être découvertes, et non pas méprisées parce qu'elle ne peuvent pas faire revenir le passé.
Voilà, ce sont peut-être des choses évidentes pour certains, mais moi je suis une personne beaucoup trop compliquée pour comprendre les choses simples et belles, je suis de ceux qui sont "trop intelligents pour être heureux". Plus pour longtemps, promis.
Je vous envoie courage et douceur pour cette nuit
(PS: ceci n'est PAS une abdication, j'essaie de rester honnête avec moi-même, je vais bien et j'aime ma vie, mais j'aimerais toujours qu'il en fasse partie - pour combien de temps encore, je ne sais pas, mais pour le moment c'est comme ça ! Et je ne me culpabilise pas, c'est normal après même pas deux mois de rupture, d'avoir toujours envie que l'être aimé fasse partie de notre vie. J'accepte de penser ça encore un moment, jusqu'à ce que cette pensée elle-même disparaisse.)