Salut Dolidou,
J'ai dévoré les 8 pages de ce topics, et je dois dire que je suis impressionné par ton courage, ta patience, ta persévérance, ta foi (pourtant si souvent mise à mal). Si toutes les filles pouvaient être aussi constantes que toi (je dis toutes les filles, mais je devrais mettre les mecs dans le même panier, bien sûr : au diable le sexisme). J'ai vraiment été touché par ton histoire, l'attachement que tu portes à l'homme que tu aimes et aux valeurs en lesquelles tu crois. Il y a sans doute trop d'identification dans la lecture que je fais de ton histoire (mais c'est là le lot de tout un chacun que de voir la vie des autres avec les yeux de sa propre existence), et je me retrouve un peu dans ce qui t'arrive : avoir tendance à se battre pour deux, la contradiction qu'il y a à ne pas vouloir étouffer mais à désirer en même temps pouvoir être naturel(le) - donc démonstratif/ve quand on aime etc.
Que d'énergie et de trésors de compréhension n'as-tu dépensés jusqu'ici ! J'espère que tout cela paiera, même s'il n'y a aucune garantie de justice immanente en ce monde (et aucune garantie d'un autre monde que celui-ci, d'ailleurs).
Le fait que ton homme fasse la démarche d'aller chez un psy (seul en +) est une excellente chose. Pour vous, parce que votre histoire est l'élément à l'origine de cette décision. Pour lui, parce que tout cela l'emmènera nécessairement plus loin, vers sa propre vie, son roman familial (pour user d'un topos éculé) etc. Cependant, même si l'amour que ton homme a finalement pour toi a déclenché cette prise de conscience, il n'est pas sûr que le dénouement de la thérapie jouera en votre faveur. Tu dois également t'y préparer. Loin de moi l'idée de le souhaiter, mais dis-toi que si cela devait se produire, au moins serais-tu définitivement fixée (il aura eu le temps de faire correctement le point). C'est peut-être le dernier espoir, alors j'ai bien envie de te dire de t'accrocher, même si ce n'est pas tellement raisonnable (mais fiche une histoire d'amour de plus de 10 ans en l'air : est-ce bien raisonnable quand on n'a pas tout essayé ?). Cependant, je pense que tu devrais lui dire que la poursuite de sa thérapie est la condition
sine qua non d'un avenir pour vous 2. C'est à lui de se battre et de se remuer maintenant.
Donc mon conseil : quoiqu'il arrive ne retombe pas dans ses bras trop facilement. Parce que : 1) il doit avancer sans toi, gérer son inconstance affective d'abord pour lui-même ; 2) il doit, une fois qu'il ira mieux, qu'il aura progressé, te le prouver ; 3) il devra ensuite te re-séduire
Bon, je ne dis pas que tu dois te la jouer " maintenant j'ai la main " parce que
primo c'est toujours un peu surfait ce genre de technique,
secundo parce c'est franchement naze (l'amour n'est pas un rapport de force !). Mais il faut quand même qu'il donne des gages de sa bonne volonté, et fasse preuve d'un minimum de conviction.
Par ailleurs, j'aurais bien quelques questions :
- penses-tu que ton mari soit en proie à un quelconque trouble de l'humeur ? (cyclothymique sans cause extérieure apparente)
- trouves-tu qu'il est trop à l'écoute de ses sentiments (et donc de ses variations) ?
- a-t-il tendance à surjouer ou à théâtraliser certaines de ses émotions ?
Pardonne mes légères indiscrétions, je cherche à comprendre un plus ce mécanisme qui l'a poussé à te revenir tout enflammé pour ensuite te laisser lutter pendant un an pour vous deux.
Quoiqu'il en soit,
forza Dolidou ! Continue à m'impressionner ! Tu forces l'admiration de beaucoup ici !