- 23 mai 2023, 21:11
#1337269
Hello à tous
J’espère que vous allez bien.
Après des mois à repousser le moment, le besoin d’écrire se fait trop fort aujourd’hui. Je suis désolée de ne pas être plus active sur le feed des autres, notamment Janysse, mais la vérité c’est que les douleurs des autres me renvoient trop à la mienne et je ne me sens alors d’aucune utilité.
J’ai déjà un carnet dans lequel j’écris beaucoup, mais je ne sais pas, écrire sur le forum, même sans réponse car je n’ai pas réellement de problème, sonne différemment.
Je viens de relire mon fil, et j’avoue que ça me désole. Tant d’années que je cherche, je cherche, et pourtant j’ai l’impression de stagner. Voilà 6 ans presque tout pile que je suis inscrite ici, et même si la vie a avancé, mon intérieur est le même. Car mes « problèmes » sont les mêmes : une peur maladive de l’abandon et par conséquent un besoin tout aussi maladif de lien, de fusion, quitte à faire et accepter tout et n’importe quoi ; un cerveau en constante ébullition, qui ne me laisse jamais tranquille, entraînant une anxiété insupportable, un ennui/vide existentiel, et des questions, tout le temps, tout le temps. Ô combien je donnerais pour dompter mon cerveau. Pour lui dire de se calmer.
J’aime toujours autant ma psy, mais je commence à me frustrer. 1h c’est trop court pour lui raconter tout ce que mon cerveau bouillonnant m’a sorti au cours d’une semaine, toutes mes angoisses, toutes mes terreurs, et qu’elle y réponde, et que je rebondisse. Elle est bienveillante, elle m’écoute, ne me juge pas, mais c’est tout. J’ai pas l’impression qu’elle m’aide, et je perds patience. Bientôt deux ans que je la vois, et je vais toujours aussi mal.
Je suis toujours avec mon copain, le merveilleux. J’ai toujours des flashs, quasi quotidiens, plus forts par période. A force de triturer le problème, seule ou avec la psy, on est arrivées à la conclusion que cette ex relation me renvoyait à la relation avec ma mère (surprise!). En effet, mes parents sont deux personnes très immatures émotionnellement. Ma mère est à l’image de sa propre mère : une fausse chaleur pour les apparences, mais une distance émotionnelle, une impénétrabilité, qui se traduit au quotidien par un égoïsme insupportable lui aussi. Je sais qu’elle souffre, et qu’elle ne sais pas faire autrement. Mais putain, voilà avec quoi je me retrouve maintenant. Un besoin de fusion éternellement insatisfait.
Mon ex, c’était la première fois qu’on me montrait de l’amour, de l’affection infinie, une passion comme ça. Du temps sans compter, des paroles valorisantes, une admiration, de l’attention. Comment ne pas tomber accro ? Comment me retirer ça, une fois qu’on me l’a donné ? Que pensez vous que j’aurais été capable de faire, pour ne pas tout perdre ? Survivre après avoir connu ça me paraissait impossible, insurmontable. C’était subir un abandon de plus. Partir, c’était faire subir cet abandon à quelqu’un, et ça aussi c’était impensable. Continuellement, je me refais le film. Je m’en veux de moins en moins, car je me comprends. C’était juste impossible pour moi à l’époque.
Mais ce qui change dans ma narration, c’est le pourquoi de la rupture. Un coup je me dis que c’est ma faute, un coup que c’est la sienne. Oui il a été violent, très rarement physiquement, oui il était dénigrant parfois, et piquait des colères qui me faisaient peur. Mais moi, mes angoisses, même quand « tout allait bien », étaient là. Sa relation avec sa mère m’était insupportable. La voir le traiter comme un prince, lui dire qu’elle l’aimait, être toujours là pour lui, me renvoyait à mes carences et me remplissait de honte. Forcément, il a été tellement comblé d’amour, qu’il n’a pas eu à développer moult mécanismes pour en obtenir autrement. Une empathie extrême, une générosité extrême, un état d’alerte permanent pour répondre aux besoins de tout le monde. Rien de tout ça. Et le comble ? Je l’admirais pour ça. Je le trouvais inspirant. Je voulais être comme lui. Je voulais me débarrasser de tous ces traits de caractère qui faisaient de moi une serpillère, une petite bouse. Qui pense toujours aux autres, et qu’on oublie vu qu’on sait qu’elle sera toujours là. Je me souviens de son subtil dédain quand je lui parlais de « mes problèmes ». J’avais tellement honte d’être moi. Je sais même pas pourquoi je parle au passé, vu que je me sens exactement comme ça encore à cet instant.
J’avais honte de ce que j’étais. Forcément, forcément qu’il est parti, qu’il m’a trompée. J’étais devenue une loque, je me sentais mal tout le temps, je ne voulais plus de cette relation car être en couple quand on est si mal, ça me met trop de pression. Trop de pression pour être heureuse.
Et maintenant ? La peur, encore, car depuis quelques semaines, je ressens les mêmes sensations. J’ai des flashbacks, car mon copain actuel a des comportements qui me renvoient directement. C’est parfois une phrase anodine, une mimique, un geste. Mais j’y reviens tout de suite. Mon copain est un peu égoïste, rien de grave, mais je le remarque de plus en plus, notamment en opposition à moi qui suis généreuse maladive. Tout mon quotidien est tourné autour de lui. Lui faire plaisir, organiser tout mon emploi du temps au tour de lui, tout anticiper, avoir le comportement parfait au moment parfait. Il ne me demande rien, je fais tout gratuitement. Enfin, pas si gratuitement que ça vu que je m’en plains. Sa mère est très aimante, très affectueuse, elle l’est même avec moi. Je sens mon coeur se briser un peu à chaque marque d’affection qu’elle a, avec lui ou avec moi. J’ai honte, très honte, ma mère aurait si mal de lire ces lignes. Mais c’est comme ça, c’est la moche vérité. Aussi, je reconnais son attitude de distance quand je lui parle de mon mal être, de mes angoisses. Je sens qu’il ne veut pas être associé à ça. Lui ne veut faire aucune introspection, il n’est pas du tout dans l’amélioration de soi, dans l’interne. Il le dit lui même, il a peur de ce qu’il pourrait peut être découvrir. En attendant je me sens comme un nid à problème, et je me tends, je me tends.
On est partis en vacances il y a qq semaines. Pour faire court, on a eu que de la poisse, temps pourri alors que tout se fait en extérieur. On s’est ennuyés. Une torture pour moi. Voir qu’on avait parfois rien à se dire, qu’on était chacun sur son téléphone, ou à regarder la télé, me brisait le coeur. En même temps une panique montait, je me disais ça y est, on s’ennuie, c’est fini. Mais Agathe, la vie est longue, des moments comme ça il y en aura plein. Certes. Mais la panique montait, me renvoyait au vide, mon vide. Je ne fais rien dans ma vie qui me plait. Je ne ris pas assez, je ne m’amuse pas autant que je voudrais. Je suis renfermée, dans une dépression légère mais interminable. Pas d’énergie, embourbée dans l’addiction à la nourriture, je n’ai envie de voir personne, car c’est trop d’effort de donner le change.
Depuis qu’on est revenus, j’ai l’impression qu’un petit malaise s’est installé. C’est peut être moi qui reste bloquée sur l’ennui, et qui instaure le malaise. Mais voilà, le cerveau tourne, tourne, tourne, et les pensées intrusives et obsessionnelles s’en donnent à coeur joie. Toute la journée, du soir au matin. Est ce la fin ? Ai je tout inventé ? Ici dans mes premiers posts j’encensais mon ex, je disais qu’il était merveilleux, et que j’étais tout le problème, puis lors de la rupture j’ai réécrit l’histoire à l’inverse, en rappelant tous les mauvais cotés, en me rappelant que j’étais quelqu’un de génial, et que je l’oubliais. Et si c’était pareil ici ? Si j’avais enjolivé mon copain actuel, notre histoire ? Pourquoi je m’enflamme autant ? Me suis je encore trompée ? Quelle est la vérité ? Qui peut me le dire ? Comment arrêter ces pensées et revenir dans le présent ? Suis je attirée par le même type de personne ? Qui me rappelle ma mère ? Pourquoi ? Sont ils vraiment pareils ? Mon copain actuel n’a jamais manifesté une once de violence, et n’a jamais été dénigrant à mon égard. Et alors ? Que faire ? Quelle est la solution ? Toute ma vie ça va être comme ça ? Et vivre ensemble ? Et les enfants ? Et les « vrais problèmes de la vie » ? Comment ça va être ? Existe t il quelqu’un avec qui mes angoisses ne me dévore pas ?
Je pensais tellement avoir trouvé la personne parfaite. Je le pense encore. Je dois rectifier ci dessus. On est pareils sur tellement d’aspects, je sais qu’en ce moment je ne vois que le négatif. On a les mêmes valeurs, la même vision de la vie, les mêmes projets, les mêmes envies. On pense pareil, on réfléchit pareil. On a un groupe d’amis en commun. J’adore sa famille. Il ne se moque jamais de moi. Il est drôle. Il est sublime. Alors, pourquoi ? Pourquoi je gâche tout ? Pourquoi je suis terrifiée comme ça ?
J’ai tellement peur, les amis, que je ne sais même plus de quoi j’ai peur. Tout est confus dans ma tête, ça fait plusieurs jours que je ne dors pas, que je ne mange que des raviolis et de la brioche jusqu’à en avoir mal au ventre. Que je remplis chaque vide avec Instagram, YouTube ou du Nutella, car je ne peux pas, je me supporte pas. Je ne fais rien d’autre, j’ai aucune force. Tout est utilisé pour continuer à donner le change au boulot. Le soir et le weekend je veux juste m’anesthésier, disparaître. Je n’ai plus envie de voir mon copain, car je ne me supporte pas quand je suis avec lui. Je ne supporte pas de lire sur son visage un mélange de pitié, d’incompréhension, de « regarde moi comme je n’ai pas de problème » qui est surement involontaire voire inventé. Je ne supporte pas de lui raconter mes tourments car j’ai l’impression de ne lui apporter que des problèmes, de peser sur la relation, de m’éteindre, et qu’il va finir par me quitter.
Je suis perdue les amis, vraiment. Je perds espoir, ça fait si longtemps que je me sens comme ça. Quand j’étais au collège j’avais pour projet de ne jamais avoir de copain et de dédier ma vie à la science. J’étais fort sage à l’époque ma foi.
J’ai l’impression d’être dédoublée. Une Agathe qui jouit de tous les délices de ma vie actuelle : une belle ville, une famille, des amis, un copain, un travail, de l’argent, beaucoup d’intelligence et plein de talent. Mais dessous, tapie, la vraie Agathe, qui tire tout vers le bas, qui pompe toute l’énergie, et en laisse à peine pour donner le change. J’essaie de me dire « parle à la petite Agathe qui est blessée » « arrête de nourrir le monstre » et autres indications lue dans des écrits plus ou moins pertinents. Mais rien n’y fait, je finis toujours par perdre. J’ai envie d’être seule, car les autres sont un miroir qui me renvoie en permanence mon vrai reflet, celui de la vraie Agathe. Je vois ma psy jeudi, mais comme d’hab, c’est une heure seulement. Je vais aller mieux, à un moment, mais ça ne sera que momentané. 26 ans de cette vie et je me sens déjà épuisée, comment voulez vous que j’élève des enfants ? Que j’entretienne un couple ? Que je mène une carrière ? L’avenir me parait sombre.
Mille bises à vous tous
<3
J’espère que vous allez bien.
Après des mois à repousser le moment, le besoin d’écrire se fait trop fort aujourd’hui. Je suis désolée de ne pas être plus active sur le feed des autres, notamment Janysse, mais la vérité c’est que les douleurs des autres me renvoient trop à la mienne et je ne me sens alors d’aucune utilité.
J’ai déjà un carnet dans lequel j’écris beaucoup, mais je ne sais pas, écrire sur le forum, même sans réponse car je n’ai pas réellement de problème, sonne différemment.
Je viens de relire mon fil, et j’avoue que ça me désole. Tant d’années que je cherche, je cherche, et pourtant j’ai l’impression de stagner. Voilà 6 ans presque tout pile que je suis inscrite ici, et même si la vie a avancé, mon intérieur est le même. Car mes « problèmes » sont les mêmes : une peur maladive de l’abandon et par conséquent un besoin tout aussi maladif de lien, de fusion, quitte à faire et accepter tout et n’importe quoi ; un cerveau en constante ébullition, qui ne me laisse jamais tranquille, entraînant une anxiété insupportable, un ennui/vide existentiel, et des questions, tout le temps, tout le temps. Ô combien je donnerais pour dompter mon cerveau. Pour lui dire de se calmer.
J’aime toujours autant ma psy, mais je commence à me frustrer. 1h c’est trop court pour lui raconter tout ce que mon cerveau bouillonnant m’a sorti au cours d’une semaine, toutes mes angoisses, toutes mes terreurs, et qu’elle y réponde, et que je rebondisse. Elle est bienveillante, elle m’écoute, ne me juge pas, mais c’est tout. J’ai pas l’impression qu’elle m’aide, et je perds patience. Bientôt deux ans que je la vois, et je vais toujours aussi mal.
Je suis toujours avec mon copain, le merveilleux. J’ai toujours des flashs, quasi quotidiens, plus forts par période. A force de triturer le problème, seule ou avec la psy, on est arrivées à la conclusion que cette ex relation me renvoyait à la relation avec ma mère (surprise!). En effet, mes parents sont deux personnes très immatures émotionnellement. Ma mère est à l’image de sa propre mère : une fausse chaleur pour les apparences, mais une distance émotionnelle, une impénétrabilité, qui se traduit au quotidien par un égoïsme insupportable lui aussi. Je sais qu’elle souffre, et qu’elle ne sais pas faire autrement. Mais putain, voilà avec quoi je me retrouve maintenant. Un besoin de fusion éternellement insatisfait.
Mon ex, c’était la première fois qu’on me montrait de l’amour, de l’affection infinie, une passion comme ça. Du temps sans compter, des paroles valorisantes, une admiration, de l’attention. Comment ne pas tomber accro ? Comment me retirer ça, une fois qu’on me l’a donné ? Que pensez vous que j’aurais été capable de faire, pour ne pas tout perdre ? Survivre après avoir connu ça me paraissait impossible, insurmontable. C’était subir un abandon de plus. Partir, c’était faire subir cet abandon à quelqu’un, et ça aussi c’était impensable. Continuellement, je me refais le film. Je m’en veux de moins en moins, car je me comprends. C’était juste impossible pour moi à l’époque.
Mais ce qui change dans ma narration, c’est le pourquoi de la rupture. Un coup je me dis que c’est ma faute, un coup que c’est la sienne. Oui il a été violent, très rarement physiquement, oui il était dénigrant parfois, et piquait des colères qui me faisaient peur. Mais moi, mes angoisses, même quand « tout allait bien », étaient là. Sa relation avec sa mère m’était insupportable. La voir le traiter comme un prince, lui dire qu’elle l’aimait, être toujours là pour lui, me renvoyait à mes carences et me remplissait de honte. Forcément, il a été tellement comblé d’amour, qu’il n’a pas eu à développer moult mécanismes pour en obtenir autrement. Une empathie extrême, une générosité extrême, un état d’alerte permanent pour répondre aux besoins de tout le monde. Rien de tout ça. Et le comble ? Je l’admirais pour ça. Je le trouvais inspirant. Je voulais être comme lui. Je voulais me débarrasser de tous ces traits de caractère qui faisaient de moi une serpillère, une petite bouse. Qui pense toujours aux autres, et qu’on oublie vu qu’on sait qu’elle sera toujours là. Je me souviens de son subtil dédain quand je lui parlais de « mes problèmes ». J’avais tellement honte d’être moi. Je sais même pas pourquoi je parle au passé, vu que je me sens exactement comme ça encore à cet instant.
J’avais honte de ce que j’étais. Forcément, forcément qu’il est parti, qu’il m’a trompée. J’étais devenue une loque, je me sentais mal tout le temps, je ne voulais plus de cette relation car être en couple quand on est si mal, ça me met trop de pression. Trop de pression pour être heureuse.
Et maintenant ? La peur, encore, car depuis quelques semaines, je ressens les mêmes sensations. J’ai des flashbacks, car mon copain actuel a des comportements qui me renvoient directement. C’est parfois une phrase anodine, une mimique, un geste. Mais j’y reviens tout de suite. Mon copain est un peu égoïste, rien de grave, mais je le remarque de plus en plus, notamment en opposition à moi qui suis généreuse maladive. Tout mon quotidien est tourné autour de lui. Lui faire plaisir, organiser tout mon emploi du temps au tour de lui, tout anticiper, avoir le comportement parfait au moment parfait. Il ne me demande rien, je fais tout gratuitement. Enfin, pas si gratuitement que ça vu que je m’en plains. Sa mère est très aimante, très affectueuse, elle l’est même avec moi. Je sens mon coeur se briser un peu à chaque marque d’affection qu’elle a, avec lui ou avec moi. J’ai honte, très honte, ma mère aurait si mal de lire ces lignes. Mais c’est comme ça, c’est la moche vérité. Aussi, je reconnais son attitude de distance quand je lui parle de mon mal être, de mes angoisses. Je sens qu’il ne veut pas être associé à ça. Lui ne veut faire aucune introspection, il n’est pas du tout dans l’amélioration de soi, dans l’interne. Il le dit lui même, il a peur de ce qu’il pourrait peut être découvrir. En attendant je me sens comme un nid à problème, et je me tends, je me tends.
On est partis en vacances il y a qq semaines. Pour faire court, on a eu que de la poisse, temps pourri alors que tout se fait en extérieur. On s’est ennuyés. Une torture pour moi. Voir qu’on avait parfois rien à se dire, qu’on était chacun sur son téléphone, ou à regarder la télé, me brisait le coeur. En même temps une panique montait, je me disais ça y est, on s’ennuie, c’est fini. Mais Agathe, la vie est longue, des moments comme ça il y en aura plein. Certes. Mais la panique montait, me renvoyait au vide, mon vide. Je ne fais rien dans ma vie qui me plait. Je ne ris pas assez, je ne m’amuse pas autant que je voudrais. Je suis renfermée, dans une dépression légère mais interminable. Pas d’énergie, embourbée dans l’addiction à la nourriture, je n’ai envie de voir personne, car c’est trop d’effort de donner le change.
Depuis qu’on est revenus, j’ai l’impression qu’un petit malaise s’est installé. C’est peut être moi qui reste bloquée sur l’ennui, et qui instaure le malaise. Mais voilà, le cerveau tourne, tourne, tourne, et les pensées intrusives et obsessionnelles s’en donnent à coeur joie. Toute la journée, du soir au matin. Est ce la fin ? Ai je tout inventé ? Ici dans mes premiers posts j’encensais mon ex, je disais qu’il était merveilleux, et que j’étais tout le problème, puis lors de la rupture j’ai réécrit l’histoire à l’inverse, en rappelant tous les mauvais cotés, en me rappelant que j’étais quelqu’un de génial, et que je l’oubliais. Et si c’était pareil ici ? Si j’avais enjolivé mon copain actuel, notre histoire ? Pourquoi je m’enflamme autant ? Me suis je encore trompée ? Quelle est la vérité ? Qui peut me le dire ? Comment arrêter ces pensées et revenir dans le présent ? Suis je attirée par le même type de personne ? Qui me rappelle ma mère ? Pourquoi ? Sont ils vraiment pareils ? Mon copain actuel n’a jamais manifesté une once de violence, et n’a jamais été dénigrant à mon égard. Et alors ? Que faire ? Quelle est la solution ? Toute ma vie ça va être comme ça ? Et vivre ensemble ? Et les enfants ? Et les « vrais problèmes de la vie » ? Comment ça va être ? Existe t il quelqu’un avec qui mes angoisses ne me dévore pas ?
Je pensais tellement avoir trouvé la personne parfaite. Je le pense encore. Je dois rectifier ci dessus. On est pareils sur tellement d’aspects, je sais qu’en ce moment je ne vois que le négatif. On a les mêmes valeurs, la même vision de la vie, les mêmes projets, les mêmes envies. On pense pareil, on réfléchit pareil. On a un groupe d’amis en commun. J’adore sa famille. Il ne se moque jamais de moi. Il est drôle. Il est sublime. Alors, pourquoi ? Pourquoi je gâche tout ? Pourquoi je suis terrifiée comme ça ?
J’ai tellement peur, les amis, que je ne sais même plus de quoi j’ai peur. Tout est confus dans ma tête, ça fait plusieurs jours que je ne dors pas, que je ne mange que des raviolis et de la brioche jusqu’à en avoir mal au ventre. Que je remplis chaque vide avec Instagram, YouTube ou du Nutella, car je ne peux pas, je me supporte pas. Je ne fais rien d’autre, j’ai aucune force. Tout est utilisé pour continuer à donner le change au boulot. Le soir et le weekend je veux juste m’anesthésier, disparaître. Je n’ai plus envie de voir mon copain, car je ne me supporte pas quand je suis avec lui. Je ne supporte pas de lire sur son visage un mélange de pitié, d’incompréhension, de « regarde moi comme je n’ai pas de problème » qui est surement involontaire voire inventé. Je ne supporte pas de lui raconter mes tourments car j’ai l’impression de ne lui apporter que des problèmes, de peser sur la relation, de m’éteindre, et qu’il va finir par me quitter.
Je suis perdue les amis, vraiment. Je perds espoir, ça fait si longtemps que je me sens comme ça. Quand j’étais au collège j’avais pour projet de ne jamais avoir de copain et de dédier ma vie à la science. J’étais fort sage à l’époque ma foi.
J’ai l’impression d’être dédoublée. Une Agathe qui jouit de tous les délices de ma vie actuelle : une belle ville, une famille, des amis, un copain, un travail, de l’argent, beaucoup d’intelligence et plein de talent. Mais dessous, tapie, la vraie Agathe, qui tire tout vers le bas, qui pompe toute l’énergie, et en laisse à peine pour donner le change. J’essaie de me dire « parle à la petite Agathe qui est blessée » « arrête de nourrir le monstre » et autres indications lue dans des écrits plus ou moins pertinents. Mais rien n’y fait, je finis toujours par perdre. J’ai envie d’être seule, car les autres sont un miroir qui me renvoie en permanence mon vrai reflet, celui de la vraie Agathe. Je vois ma psy jeudi, mais comme d’hab, c’est une heure seulement. Je vais aller mieux, à un moment, mais ça ne sera que momentané. 26 ans de cette vie et je me sens déjà épuisée, comment voulez vous que j’élève des enfants ? Que j’entretienne un couple ? Que je mène une carrière ? L’avenir me parait sombre.
Mille bises à vous tous
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