- 14 juin 2021, 09:38
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Bonjour Tom
Du haut de tes 18 ans, tu viens d'apprendre une leçon (douloureusement, mais cette leçon, ne se fait jamais sans douleur).
Tu viens d'éprouver une réalité qui est que l'amour amoureux n'est pas inconditionnel et éternel (comme dans les films)
Tu viens également d'apprendre que la fusion, la complicité, la passion n'est pas un gage de durée pour un couple.
En gros tu viens de te frotter à la réalité. C'est difficile à encaisser, ça fait mal, et je suis désolée de ce qui t'arrive.
Mais pour t'aider, laisse moi te parler de mon premier amour à moi.
J'avais 16 ans donc, nous nous sommes rencontré en classe de seconde. Nous étions très fusionnels, amoureux fou, c'était très fort, nous étions inséparables, complices, nous nous offrions un soutien permanent. Il était mon premier, j’étais sa première. Ça a duré 2 ans, nous avions des projets de vivre ensembles après notre bac, de nous marier, de fonder une famille, nous avions même choisi les prénoms de nos enfants (c’est dire a quel point nous nous projetions vers l’avenir). En fait je vivais presque chez ses parents, étant donné que j'avais été plus ou moins mise à la porte de chez moi. Je faisais donc à peu près tout avec lui, il était devenu mon repère, ma figure d'attachement affective, sans lui je n'étais rien, sans lui je n'avais personne, et ses parents (dont j’enviais la bienveillance et l’amour qu’ils lui portait) m'avaient pratiquement adoptée, et j'étais devenue une sorte grande sœur pour ces 3 frères et sœurs, dont je m'occupais régulièrement. Pendant 2 ans, il ne s’est pas passé une seule journée sans que je le vois, et nous ne nous disputions jamais.
Mais pourtant il m'a quittée. Il a été déchiré par la séparation, il a beaucoup pleuré (bien plus que moi finalement), il m’a promis d’être toujours là pour moi, il s'en voulait de me rendre malheureuse (d'autant qu'il connaissait ma situation personnelle), il m'aimait, mais plus comme un amoureux, il m'aimait comme une sœur, une meilleure amie. Il ne se sentait pas de se remettre en couple pour le moment, il avait juste besoin, d’air, de respirer. Il m’a également dit que si nous nous étions rencontrés plus tard, c’est moi qu’il aurait épousé. J’y ai vu un signe d’ouverture vers une remise en couple.
Quand il m’a quitté j'ai cru mourir foudroyée sur place... C'était quelque jour après la rentrée en terminale. Il me l'a dit au lycée, alors que nous nous étions vu au petit déjeuné et qu'il m'avait embrassé(notre dernier baiser, si j’avais su…) avant d'aller en cours (trop dur sans doute de me briser le cœur chez lui, avec ses parents dans les parages)
Le soir de ce jour là, j'ai errer dans les rues, je n'avais plus vraiment d'endroit ou aller (Puisque j'avais 18 ans, et que mes parents avaient décréter que je devais me débrouiller seule), j'ai dormi dans la rue. Il s'est inquiété, ses parents aussi, mais ça n'a rien changé. Je suis retournée chez ses parents, et nous avons cohabité, mais j'ai du déménager mes affaires au bout d'un mois (ils ne pouvaient plus m’héberger compte tenu de la situation) et me trouver un logement (Ses parents m'ont aidée à trouver un hébergement à titre gracieux contre service auprès d'une personne âgée, il ne voulaient pas que je me retrouve à la rue).
Puisque nous nous voyions tous les jours au lycée, j'ai essayé de le reconquérir, tout y est passé, des interdits à tour de bras (des cadeaux, le faire culpabiliser sur ma situation, les plaintes, me mettre en colère, l'obliger à s'inquiéter pour moi, faire du chantage au suicide, le rendre jaloux, l'ignorer, discuter pendant des heures pour le convaincre, lui écrire de longues lettres), j'étais complètement désespérée... J'interprétais le moindre signes d'un potentiel reste de sentiments (il avait gardé mon bracelet avec mon prénom dessus, il avait une photo de moi dans son porte feuille, portait toujours l'écharpe que je lui avait offerte, il m'avait jeté un regard, fait un sourire...). J’interrogeais ses amis, les miens, tous me certifiaient qu’il m’aimait encore et que nous étions le couple parfait, que c’était impossible qu’il ne revienne pas… et moi je m’accrochais à ça.
Nous n'avions qu' un cours en commun (la philo), et il était assis à coté de moi (en raison du plan de classe, il y est resté toute l’année).
2 mois après la rupture je vois dans sa trousse une gomme toute rose en forme de cœur, et un truc écrit dessus "Je t'aime. Cynthia". J'ai cru mourir une seconde fois, je suis même sortie de cours pour m'effondrer en larmes dans le couloir... Crise de jalousie, demande d'explications, il m'a répondu qu'il était désolé, mais qu'il était amoureux d'elle, qu'on étaient plus ensembles et qu’il faisait ce qu’il voulait (ce qui était totalement vrai), et que si je continuais il arrêterais de me parler.
J'étais tellement malheureuse, j'ai cru que jamais je ne m'en remettrais, parce que j'avais perdu ma boussole, mon pilier. La vérité c’est que j'étais totalement dépendante affectivement de lui (n'ayant aucune autre personne sur qui m’appuyer) j'ai pleuré plus que de raison, j'ai passé des nuits sans sommeil à me torturer mais j'étais persuadée, que nous nous retrouverions un jour, quand il aurait vécu ses expériences, car nous on s’étaient aimés pour de vrai, que c'était "l'homme de ma vie", mon âme sœur, que rien ne nous séparerais jamais, parce qu’on était « fait l’un pour l’autre », et surtout qu’il se rendrait bien compte qu’il m’aimait (et souvent ça m'apaisait)...
Toute mon année de terminale j'ai espéré changer la situation. Après les interdits, j’ai tenté de devenir une autre femme, une qui pourrait lui plaire plus. Cette Cynthia était mince, alors j’ai fait un régime, elle avait les cheveux court alors je me suis coupé les cheveux. J’ai affiché un sourire et de la bonne humeur. Je ne montrait que du positif. Mais rien n’y a fait. Son année il l’a passé avec cette Cynthia, et moi je l’ai passé a tenter de lui faire regretter, une situation qu'il ne regrettait absolument pas. Lui était heureux, et moi non.
Après le bac, il est parti faire ses études, j'ai tenté une dernière fois de le faire revenir, à la soirée après les résultats du bac en évoquant nos souvenir commun. La Cynthia en question n’était pas là, car elle n’était pas dans notre lycée. Mais ça l'a mis en colère, et il m’a repoussé. Après ça je n'ai plus eu aucune nouvelles. Il est parti faire ses études et moi j'ai du prendre le premier travail que j'ai trouvé, parce que la vieille dame qui m'hébergeait est décédée et qu'il fallait que je subvienne à mes besoins. Il a rencontré d'autres filles, j'ai eu d'autres histoires, et après un an sans aucune nouvelles, il a repris contact (j'étais alors dans une autre relation, complètement toxique, on ne change pas une équipe qui gagne), et nous nous sommes revus en amis.
Sauf que à l'époque, il n'y avait pas d'internet, ou de FB, et que nous nous écrivions de longues lettres (quelque-unes dans l'année) et quelques appels de temps en temps, à mon anniversaire, au sien, à noël... ça me faisait du bien, de savoir qu'il ne m'avait pas oublié, qu'il pensait à moi.
Une autre année est passée, je me suis sortie de ma relation toxique, j'ai rencontré mon (futur ex) mari (auquel je me suis à nouveau attachée comme une moule à son rocher). Nous nous sommes revus une ou deux fois, pour parler du "bon vieux temps". Ça m'a fait plaisir et a lui aussi, je restais quelqu'un de spécial pour lui, il était quelqu'un de spécial pour moi. Mais je n'étais plus amoureuse, et lui non plus, il ne restait que la nostalgie des bons moments.
Il ne m'a jamais oublié, et moi non plus, il m'aimait beaucoup, mais il n'est jamais revenu et n'a jamais regretté sa décision, et puis il est mort d'un accident, il y a de nombreuses années maintenant...
Si je te raconte tout ça, c'est simplement pour te dire, que pour l'instant je comprends ta détresse, mais que je te promet, que ça passera, que tu ira mieux, que tu aimera de nouveau. Qu'elle est et restera ton premier amour, mais que tu es jeune et que tu as toute la vie devant toi. Qu'elle ne t'oubliera pas, que tu ne l'oubliera pas. Qu'elle ne sera pas fâchée toute la vie contre toi, que ça va aller, mais que ça prendra du temps...
Que tu peux choisir de perdre ton temps, comme j'ai perdu le mien à analyser le pourquoi du comment, à vouloir rattraper les choses, ou tu peux utiliser ton temps à avancer dans ta vie, sur toi, afin de ne pas reproduire les même erreurs.
Courage à toi, je te promet que ça va aller.