- 07 mai 2021, 20:16
#1326536
Bonjour, je ne passe pas par la case présentation car elle se passera ici en même temps.
Je m'appelle Arnaud, j'ai 38 ans, j'ai passé 14 ans sur la grande histoire de ma vie. Cette histoire est conclue, sans trop de mal curieusement.
C'est celle qui est venue après, inattendue, qui m'a entièrement détruit.
Ce qui est primordial aussi à savoir sur moi, c'est que je suis quelqu'un qui a toujours avancé "masqué", avec une "carapace" pour me protéger de déception. Aaah l'enfance...
Quand on stop une relation de 14 ans, on ne sent pas prêt de retisser quelque chose.
Et dès ma première rencontre, j'ai vécu le paradis puis..l'enfer. Je vais resituer les choses chronologiquement.
Juillet 2019 : séparation avec ma mère de mes enfants.
Mai 2020 : Après une longue période de célibat, je me dis qu'il...est temps.
Inscription sur Gleeden, site de rencontre extra conjugal (je cherchais juste à tester si je plaisais encore, sans rien de sérieux), sur lequel je suis totalement néophyte.
Je découvre Caroline. La discussion se passe bien.
IMPORTANT : Elle habite à 200km.
On parle chaque jour, on a un bon feeling. On décide de se rencontrer. Elle est mariée, et ne veut pas se faire "chopper".
On se donne rdv un week end dans un gite.
Juin 2020 : Rencontre dans le gite. Merveilleux, un week end dont les images me restent encore. Et notre rencontre se termine sur un banc, au bord de l'eau, avec une très étrange sensation à ne pas vouloir rentrer l'un et l'autre.
Le lendemain, elle m'envoie un message pour dire qu'elle se séparait de son mari !! Une relation de 18 ans !!! Je m'inquiète de savoir si c'était "pour moi", elle me dit non, ras le bol de la routine, d'être la femme de etc...etc..
Plus tard, j'ai appris qu'il y a eu aussi tromperie pendant le confinement.
Été 2020 : On se revoit, chez l'un et l'autre (elle a déménagé, seule). On passe de super moments. Vraiment de très bons moments. Elle découvre même mes enfants.
Septembre 2020 : Je réalise que ce n'est pas viable de maintenir cette relation longue distance, et qu'il fallait garder ça comme un bon moment dans notre vie. Je lui dis qu'on ne s'était rien promis.
Elle est très déçue, m'implore, me dit que je fais une erreur, qu'il faut vivre sa vie, s'ouvrir etc etc
Septembre à décembre 2020 : Elle me fait un petit SR de 15 jours, puis reviens me parler (whatsapp). Elle craint que je vois quelqu'un d'autre.
Je lui dis juste (c'était vrai) que non, je voulais juste prendre du recul.
En fin octobre on s'est revu deux fois. on a aussi rencontré vaguement quelqu'un (pansement sur jambe de bois pour elle, et pour moi vérifier si mes sentiments pour elle étaient juste que je m'attachais à la première personne venue).
Nouvelle coupure de ma part, je suis en train de m'attacher à nouveau. Nouvelle déception pour elle.
On continue à avoir des conquêtes, mais on se parle quand même. On se jalouse un peu finalement mutuellement.
Arrive la dernière semaine de décembre.
Une évidence dans ma tête se créer. Un moment de solitude dans lequel je me dis que je suis peut être en train de me priver de quelque chose de magnifique.
Des pleurs, des choses belles sont dites..
Janvier à mars 2021 : On se revoit, on tombe dans les bras l'un de l'autre. C'est superbe. Je lui avoue mon amour. Elle a un peu de mal, surprise que je me "lâche" totalement.
Je parlais que j'étais quelqu'un avec une carapace. Je me suis mis "à nu" complètement.
On se voit tous les week end, parfois même de long week end (du jeudi ou vendredi soir jusqu'au lundi midi).
Le temps passe, le bonheur ne fait que monter, elle me présente ses enfants, nos enfants se rencontres, elle me présente sa famille, ses amis..
Chaque fois, c'est un bonheur mutuel de se retrouver.
On ne parle pas beaucoup, ce sont des échanges de regards, longs et intenses qui disent beaucoup plus que des mots.
Elle me disait que personne ne l'avait jamais regardé comme ça.
On vit un véritable rêve. Le 15 mars, elle m'envoie un message superbe (elle a toujours eu du mal à me dire ses sentiments), dans lequel elle dit n'avoir jamais été aussi heureuse.
Mais, insidieusement, quelque chose était en train de rompre. Courant mars, on lui a diagnostiqué un risque de cancer (j'ai eu un peu de mal à aborder le sujet). Autre problème, sa soeur, très proche, a des comportements étranges, comme une forme de démence, sans que ce soit encore très alarmant.
Avril 2021, le mois de l'horreur.
Semaine 1 On sort de Paques, le dimanche soir nous avons fait l'amour, intense, des échanges de regards toujours identiques, elle m'a dit qu'elle m'aimait. Tout va très bien. On est pas très bien, on sait que le confinement revient, et qu'on risque d'être longtemps séparé, mais on se promet de tenir et qu'on sera tellement fou de se retrouver.
Elle part le lundi. Je ne la reverrai plus (enfin presque, j'y viendrai), et tout va très vite s'écrouler.
La semaine passe, doucement, et elle me parle peu. Je sens quelque chose.
Je lui demande, pas trop de réponses. Le mercredi, elle m'envoie, "pardon d'être distante". Bon, je me pose des questions, un truc tourne pas rond.
Le jeudi elle me parle de sa soeur sans arrêt, je comprends, mais je sens autre chose. Le jeudi soir, je m'agace un peu, ça reste mesuré, mais j'ai du mal à comprendre son quasi silence.
Le vendredi, je sens que ça ne va pas du tout, elle me parle encore de soeur. Et me dit aussi, que ça ne va pas et qu'elle se met d'ailleurs en arrêt maladie pour 3 semaines. Ce moment là, c'est lorsque le confinement est en route, le premier jour des vacances.
Je m'en fiche, je lui dit, je prends le premier train, tu ne vas pas bien, j'arrive.
Et là, "non je dois voir ma soeur qui ne va pas bien ce soir". J'insiste pour qu'elle aille la voir le lendemain, que elle ne va pas bien non plus, et que je viens pour prendre soin d'elle. Elle insiste...je finis par laisser...et elle me "remercie" de ne pas venir. Ce n'est pas elle ça.
Le soir, je rumine, et je commence à bien m'énerver, car je sens vraiment qu'elle me cache quelque chose (vous verrez après...).
Je n'utilise pas les bons mots, elle prend mal les choses, elle me dit que sa soeur est en crise. Bref, du coup, c'était pas le moment de s'énerver. Les choses sont faites.
Le samedi, 2 ou 3 message où elle me dit qu'elle cherche un hôpital pour sa soeur, le climat est très froid. Je tente de m'excuser, que j'ai senti autre chose. Elle me dit que j'en ai trop fait.
Le dimanche : Elle m'annonce que son avis est définitif, c'est terminé.
La chute s'enclenche. Je lui parle, je m'excuse, elle n'en démord pas.
Semaine 2 : Lundi, j'arrive à lui arracher quelque phrase. Elle refuse un quelconque appel audio ou video. Les quelques phrases qu'elle me sort sont littéralement destructives. Elle finit par me dire qu'elle a trouvé refuge dans les bras de son ex mari (et oui, lui habite la même ville). Qu'elle a dormi avec lui. Et que lorsque qu'elle éait dans es bras, elle n'a pas pensé à moi.
Pour ceux qui ont vécu ce genre de chose, cette douleur en direct est inimaginable. Je perds les pédales, mais sans colère, je l'implore de retrouver la raison, de me permettre un appel, de parler de tout ça, qu'il y a une semaine tout était encore magnifique. On ne s'est jamais engueulé ni reprocher quelque chose pendant ces 3 mois. En un coup, c'est la sanction ultime. Elle ne répond plus, et finit par me dire que c'est définitif, s'agace de mes messages qui partent en mitraillette... et me bloque. Une semaine de silence radio, en état de choc, avec mes enfants à garder, seul, à devoir garder le sourire avec eux quand dans la tête, tous les plombs ont sautés. Une semaine que je ne souhaite à personne. Dès ce jour, les minutes sont des heures. J'ai perdu l'appétit, je ne mange plus rien, je ne dors plus. Une semaine sans fin. Mon ex les récupère le samedi. Je rumine, je pleurs (le mot est faible), je ne comprends pas ce qui m'arrive. Surtout moi, habituellement très solide émotionnellement, je suis dans une torpeur incroyable.
Semaine 3 : Le lundi, elle me débloque pour me dire que son examen de diagnostique du cancer est négatif. Je lui avais demandé de me le dire quand même.
On parle, très peu, je n'insiste pas.
Mardi : Elle m'envoie un message, sans me bloquer à l'issue, mais pour me dire qu'avec ce qu'il s'est passé vendredi gnagnagna, et, autre coup de massue, m'avoue que pendant qu'elle s'inquiétait pour sa soeur, son ex a beaucoup été là (PAF!). Voilà ce qui se tramait insideusement dans mon dos.
Elle me dit que c'était la moindre des choses de m'envoyer ce message mais que voilà, elle voulait revenir à la vie d'avant (celle qu'elle ne supportait plus pourtant), qu'elle a encore des sentiments, qu'elle a mis les choses à plat avec lui etc..je pense que beaucoup d'entre vous ici on vécu ça.
Pendant cette semaine, je tente peu de messages, en misant plus sur la qualité de ceux ci. J'essaie de jouer sur la corde sensible, elle me parle encore, très peu, mais me parle. Elle insiste sur le fait qu'elle ne veut pas me "donner de l'espoir".
Mais quand on ne vit que par ce besoin d'espoir...
J'avance parfois de 3 pas, mais elle fait marche arrière de 3 pas dans la foulée. Je finis par dire que je viendrai la voir, pour qu'on ait une réelle et peut être dernière discussion.
Semaine 4 : le 26 avril je vais la rejoindre dans sa ville. Fatigue extrême, je ne dors plus, j'ai perdu 9kg en 15 jours, et pourtant je ne suis pas épais (1m67, je suis passé de 62 à 53kg. Je la vois arriver (souffle coupé). On va chez elle pour parler. On parle, mais c'est dur, elle a le visage fermé, j'essaie de rester solide, je ne pleure pas. J'essaie un peu de lui expliquer ce que je ressens, et qu'elle m'explique un peu comment tout peut être aussi différent en 1 semaine, et que je n'ai pas eu le droit à une discussion, qu'en 1 coup j'étais éjecté. Elle baragouine des trucs, des fausses excuses, je l'entends bien, elle ne parle pas vraiment.
Elle va me resservir un café, ..et devant la cafetière elle me dit "tu peux me prendre dans les bras?" Ce que je fais. Moment d'éternité. Je fonds littéralement en larmes en 1 dixième de seconde. J'ai son odeur sous mon nez, ses bras autour de moi. Aucun idée du temps passé, peut être juste 2 minutes...
On revient à table. Son visage n'est plus le même. On ne se parle plus. Elle me regarde avec les même yeux qu'avant. Ils brillent, on ne se lache plus du regard. Je lui dit (c'était une évidence).."je pense savoir ce que tu veux" Elle sourit "Tu veux que je t'embrasse". Et là, un long baiser intense, d'une émotion surnaturelle, elle aussi me passe les mains sur la joue c'est terrible.
Son téléphone sonne, elle a un rdv, je dois de toute façon rentrer.
Elle me ramène à la gare, je pose ma main sur sa cuisse et elle me dit "non, on ne devrait pas". Je lui dit que si, et que je reviendrai. On arrive à la gare, je lui dit au revoir, sans baiser. Je descends, m'apprête à partir, me retourne,...elle baisse la vitre, et je l'embrasse une dernière fois, naivement.
Dans le train 2h après, elle me dit regretter, qu'elle s'excuse et que son avis est toujours le même.
Un autre état de choc, mais curieusement, l'appétit est un peu revenu, et j'ai réussi à dormir.
Je lui parle un peu les 2 jours suivants, sans vraiment de réponses.
Le 3e jour, je lui envoie un long message temoignant mon impuissance, que je pense arrêter toutes mes démarches car c'est ma santé qui prend, et qu'elle ne change pas d'avis, pire, elle a tout relancé avec ses baisers.
Elle tourne autour du pot, me dit qu'elle aime toujours son ex mari, qu'elle doit avoir une double personnalité à aimer 2 hommes en même temps.
Je recommence à essayer de lui "ouvrir les yeux".
Elle me lache tout de même "Si mes enfants étaient bien plus grands, et si tu habitais à côté, j'aurais foncé." Elle reconnait utiliser de mauvaises excuses, qu'elle se trompe peut être mais que c'est "comme ça".
Je continue à mitrailler les messages...mais voyant l'absence de réponses, résigné, je lui souhaite du bonheur dans sa vie, que je l'aime, et que si sa décision est prise, qu'elle ne me retente pas car c'est trop douloureux.
Et elle me bloque. Telephone, whatapp, et facebook (on était pas amis, mais elle a bloqué son profil pour que je ne la contacte pas via ce site).
Voilà.
Evidemment, là, toutes les émotions tournent en boucle (la colère, la tristesse, l'impuissance, l'incompréhension, l'injustice, le remord, ...le désespoir...) mais bien entendu, avec toujours un espoir, même s'il n'y en a plus.
J'ai sa soeur sur Facebook, c'est elle qui m'avait ajouté un peu avant.
Avant hier, j'ai vu que je pouvais accéder au profil de Caroline, elle m'a débloqué. Evidemment, je me fais des films. Mais c'est terminé, je crois que là, il faut rester en SR, voir même ne plus espérer..même si...
J'ai enfin accepté de passer une soirée avec mon ami proche, halluciné de voir "monsieur invincible" totalement en miettes. Il m'encourage à tout laisser tomber.
Je pense que c'est ce qu'il faut que je fasse. C'est dur d'arrêter d'espérer.
Je vais un peu mieux aujourd'hui, ca m'a fait beaucoup de bien...jusqu'au prochain "cycle".
Si quelqu'un a réussi à tout lire, bravo. J'habite Dijon, bières belges à volonté offertes. Savoir que j'ai été écouté, d'avoir écrit, libère un peu.
Avoir déposé son armure pour la première fois de sa vie, avoir aimé "sans filet", et tomber de si haut, sombrer dans un tel désespoir.... c'est une douleur que je ne pensais pas possible.
Je m'appelle Arnaud, j'ai 38 ans, j'ai passé 14 ans sur la grande histoire de ma vie. Cette histoire est conclue, sans trop de mal curieusement.
C'est celle qui est venue après, inattendue, qui m'a entièrement détruit.
Ce qui est primordial aussi à savoir sur moi, c'est que je suis quelqu'un qui a toujours avancé "masqué", avec une "carapace" pour me protéger de déception. Aaah l'enfance...
Quand on stop une relation de 14 ans, on ne sent pas prêt de retisser quelque chose.
Et dès ma première rencontre, j'ai vécu le paradis puis..l'enfer. Je vais resituer les choses chronologiquement.
Juillet 2019 : séparation avec ma mère de mes enfants.
Mai 2020 : Après une longue période de célibat, je me dis qu'il...est temps.
Inscription sur Gleeden, site de rencontre extra conjugal (je cherchais juste à tester si je plaisais encore, sans rien de sérieux), sur lequel je suis totalement néophyte.
Je découvre Caroline. La discussion se passe bien.
IMPORTANT : Elle habite à 200km.
On parle chaque jour, on a un bon feeling. On décide de se rencontrer. Elle est mariée, et ne veut pas se faire "chopper".
On se donne rdv un week end dans un gite.
Juin 2020 : Rencontre dans le gite. Merveilleux, un week end dont les images me restent encore. Et notre rencontre se termine sur un banc, au bord de l'eau, avec une très étrange sensation à ne pas vouloir rentrer l'un et l'autre.
Le lendemain, elle m'envoie un message pour dire qu'elle se séparait de son mari !! Une relation de 18 ans !!! Je m'inquiète de savoir si c'était "pour moi", elle me dit non, ras le bol de la routine, d'être la femme de etc...etc..
Plus tard, j'ai appris qu'il y a eu aussi tromperie pendant le confinement.
Été 2020 : On se revoit, chez l'un et l'autre (elle a déménagé, seule). On passe de super moments. Vraiment de très bons moments. Elle découvre même mes enfants.
Septembre 2020 : Je réalise que ce n'est pas viable de maintenir cette relation longue distance, et qu'il fallait garder ça comme un bon moment dans notre vie. Je lui dis qu'on ne s'était rien promis.
Elle est très déçue, m'implore, me dit que je fais une erreur, qu'il faut vivre sa vie, s'ouvrir etc etc
Septembre à décembre 2020 : Elle me fait un petit SR de 15 jours, puis reviens me parler (whatsapp). Elle craint que je vois quelqu'un d'autre.
Je lui dis juste (c'était vrai) que non, je voulais juste prendre du recul.
En fin octobre on s'est revu deux fois. on a aussi rencontré vaguement quelqu'un (pansement sur jambe de bois pour elle, et pour moi vérifier si mes sentiments pour elle étaient juste que je m'attachais à la première personne venue).
Nouvelle coupure de ma part, je suis en train de m'attacher à nouveau. Nouvelle déception pour elle.
On continue à avoir des conquêtes, mais on se parle quand même. On se jalouse un peu finalement mutuellement.
Arrive la dernière semaine de décembre.
Une évidence dans ma tête se créer. Un moment de solitude dans lequel je me dis que je suis peut être en train de me priver de quelque chose de magnifique.
Des pleurs, des choses belles sont dites..
Janvier à mars 2021 : On se revoit, on tombe dans les bras l'un de l'autre. C'est superbe. Je lui avoue mon amour. Elle a un peu de mal, surprise que je me "lâche" totalement.
Je parlais que j'étais quelqu'un avec une carapace. Je me suis mis "à nu" complètement.
On se voit tous les week end, parfois même de long week end (du jeudi ou vendredi soir jusqu'au lundi midi).
Le temps passe, le bonheur ne fait que monter, elle me présente ses enfants, nos enfants se rencontres, elle me présente sa famille, ses amis..
Chaque fois, c'est un bonheur mutuel de se retrouver.
On ne parle pas beaucoup, ce sont des échanges de regards, longs et intenses qui disent beaucoup plus que des mots.
Elle me disait que personne ne l'avait jamais regardé comme ça.
On vit un véritable rêve. Le 15 mars, elle m'envoie un message superbe (elle a toujours eu du mal à me dire ses sentiments), dans lequel elle dit n'avoir jamais été aussi heureuse.
Mais, insidieusement, quelque chose était en train de rompre. Courant mars, on lui a diagnostiqué un risque de cancer (j'ai eu un peu de mal à aborder le sujet). Autre problème, sa soeur, très proche, a des comportements étranges, comme une forme de démence, sans que ce soit encore très alarmant.
Avril 2021, le mois de l'horreur.
Semaine 1 On sort de Paques, le dimanche soir nous avons fait l'amour, intense, des échanges de regards toujours identiques, elle m'a dit qu'elle m'aimait. Tout va très bien. On est pas très bien, on sait que le confinement revient, et qu'on risque d'être longtemps séparé, mais on se promet de tenir et qu'on sera tellement fou de se retrouver.
Elle part le lundi. Je ne la reverrai plus (enfin presque, j'y viendrai), et tout va très vite s'écrouler.
La semaine passe, doucement, et elle me parle peu. Je sens quelque chose.
Je lui demande, pas trop de réponses. Le mercredi, elle m'envoie, "pardon d'être distante". Bon, je me pose des questions, un truc tourne pas rond.
Le jeudi elle me parle de sa soeur sans arrêt, je comprends, mais je sens autre chose. Le jeudi soir, je m'agace un peu, ça reste mesuré, mais j'ai du mal à comprendre son quasi silence.
Le vendredi, je sens que ça ne va pas du tout, elle me parle encore de soeur. Et me dit aussi, que ça ne va pas et qu'elle se met d'ailleurs en arrêt maladie pour 3 semaines. Ce moment là, c'est lorsque le confinement est en route, le premier jour des vacances.
Je m'en fiche, je lui dit, je prends le premier train, tu ne vas pas bien, j'arrive.
Et là, "non je dois voir ma soeur qui ne va pas bien ce soir". J'insiste pour qu'elle aille la voir le lendemain, que elle ne va pas bien non plus, et que je viens pour prendre soin d'elle. Elle insiste...je finis par laisser...et elle me "remercie" de ne pas venir. Ce n'est pas elle ça.
Le soir, je rumine, et je commence à bien m'énerver, car je sens vraiment qu'elle me cache quelque chose (vous verrez après...).
Je n'utilise pas les bons mots, elle prend mal les choses, elle me dit que sa soeur est en crise. Bref, du coup, c'était pas le moment de s'énerver. Les choses sont faites.
Le samedi, 2 ou 3 message où elle me dit qu'elle cherche un hôpital pour sa soeur, le climat est très froid. Je tente de m'excuser, que j'ai senti autre chose. Elle me dit que j'en ai trop fait.
Le dimanche : Elle m'annonce que son avis est définitif, c'est terminé.
La chute s'enclenche. Je lui parle, je m'excuse, elle n'en démord pas.
Semaine 2 : Lundi, j'arrive à lui arracher quelque phrase. Elle refuse un quelconque appel audio ou video. Les quelques phrases qu'elle me sort sont littéralement destructives. Elle finit par me dire qu'elle a trouvé refuge dans les bras de son ex mari (et oui, lui habite la même ville). Qu'elle a dormi avec lui. Et que lorsque qu'elle éait dans es bras, elle n'a pas pensé à moi.
Pour ceux qui ont vécu ce genre de chose, cette douleur en direct est inimaginable. Je perds les pédales, mais sans colère, je l'implore de retrouver la raison, de me permettre un appel, de parler de tout ça, qu'il y a une semaine tout était encore magnifique. On ne s'est jamais engueulé ni reprocher quelque chose pendant ces 3 mois. En un coup, c'est la sanction ultime. Elle ne répond plus, et finit par me dire que c'est définitif, s'agace de mes messages qui partent en mitraillette... et me bloque. Une semaine de silence radio, en état de choc, avec mes enfants à garder, seul, à devoir garder le sourire avec eux quand dans la tête, tous les plombs ont sautés. Une semaine que je ne souhaite à personne. Dès ce jour, les minutes sont des heures. J'ai perdu l'appétit, je ne mange plus rien, je ne dors plus. Une semaine sans fin. Mon ex les récupère le samedi. Je rumine, je pleurs (le mot est faible), je ne comprends pas ce qui m'arrive. Surtout moi, habituellement très solide émotionnellement, je suis dans une torpeur incroyable.
Semaine 3 : Le lundi, elle me débloque pour me dire que son examen de diagnostique du cancer est négatif. Je lui avais demandé de me le dire quand même.
On parle, très peu, je n'insiste pas.
Mardi : Elle m'envoie un message, sans me bloquer à l'issue, mais pour me dire qu'avec ce qu'il s'est passé vendredi gnagnagna, et, autre coup de massue, m'avoue que pendant qu'elle s'inquiétait pour sa soeur, son ex a beaucoup été là (PAF!). Voilà ce qui se tramait insideusement dans mon dos.
Elle me dit que c'était la moindre des choses de m'envoyer ce message mais que voilà, elle voulait revenir à la vie d'avant (celle qu'elle ne supportait plus pourtant), qu'elle a encore des sentiments, qu'elle a mis les choses à plat avec lui etc..je pense que beaucoup d'entre vous ici on vécu ça.
Pendant cette semaine, je tente peu de messages, en misant plus sur la qualité de ceux ci. J'essaie de jouer sur la corde sensible, elle me parle encore, très peu, mais me parle. Elle insiste sur le fait qu'elle ne veut pas me "donner de l'espoir".
Mais quand on ne vit que par ce besoin d'espoir...
J'avance parfois de 3 pas, mais elle fait marche arrière de 3 pas dans la foulée. Je finis par dire que je viendrai la voir, pour qu'on ait une réelle et peut être dernière discussion.
Semaine 4 : le 26 avril je vais la rejoindre dans sa ville. Fatigue extrême, je ne dors plus, j'ai perdu 9kg en 15 jours, et pourtant je ne suis pas épais (1m67, je suis passé de 62 à 53kg. Je la vois arriver (souffle coupé). On va chez elle pour parler. On parle, mais c'est dur, elle a le visage fermé, j'essaie de rester solide, je ne pleure pas. J'essaie un peu de lui expliquer ce que je ressens, et qu'elle m'explique un peu comment tout peut être aussi différent en 1 semaine, et que je n'ai pas eu le droit à une discussion, qu'en 1 coup j'étais éjecté. Elle baragouine des trucs, des fausses excuses, je l'entends bien, elle ne parle pas vraiment.
Elle va me resservir un café, ..et devant la cafetière elle me dit "tu peux me prendre dans les bras?" Ce que je fais. Moment d'éternité. Je fonds littéralement en larmes en 1 dixième de seconde. J'ai son odeur sous mon nez, ses bras autour de moi. Aucun idée du temps passé, peut être juste 2 minutes...
On revient à table. Son visage n'est plus le même. On ne se parle plus. Elle me regarde avec les même yeux qu'avant. Ils brillent, on ne se lache plus du regard. Je lui dit (c'était une évidence).."je pense savoir ce que tu veux" Elle sourit "Tu veux que je t'embrasse". Et là, un long baiser intense, d'une émotion surnaturelle, elle aussi me passe les mains sur la joue c'est terrible.
Son téléphone sonne, elle a un rdv, je dois de toute façon rentrer.
Elle me ramène à la gare, je pose ma main sur sa cuisse et elle me dit "non, on ne devrait pas". Je lui dit que si, et que je reviendrai. On arrive à la gare, je lui dit au revoir, sans baiser. Je descends, m'apprête à partir, me retourne,...elle baisse la vitre, et je l'embrasse une dernière fois, naivement.
Dans le train 2h après, elle me dit regretter, qu'elle s'excuse et que son avis est toujours le même.
Un autre état de choc, mais curieusement, l'appétit est un peu revenu, et j'ai réussi à dormir.
Je lui parle un peu les 2 jours suivants, sans vraiment de réponses.
Le 3e jour, je lui envoie un long message temoignant mon impuissance, que je pense arrêter toutes mes démarches car c'est ma santé qui prend, et qu'elle ne change pas d'avis, pire, elle a tout relancé avec ses baisers.
Elle tourne autour du pot, me dit qu'elle aime toujours son ex mari, qu'elle doit avoir une double personnalité à aimer 2 hommes en même temps.
Je recommence à essayer de lui "ouvrir les yeux".
Elle me lache tout de même "Si mes enfants étaient bien plus grands, et si tu habitais à côté, j'aurais foncé." Elle reconnait utiliser de mauvaises excuses, qu'elle se trompe peut être mais que c'est "comme ça".
Je continue à mitrailler les messages...mais voyant l'absence de réponses, résigné, je lui souhaite du bonheur dans sa vie, que je l'aime, et que si sa décision est prise, qu'elle ne me retente pas car c'est trop douloureux.
Et elle me bloque. Telephone, whatapp, et facebook (on était pas amis, mais elle a bloqué son profil pour que je ne la contacte pas via ce site).
Voilà.
Evidemment, là, toutes les émotions tournent en boucle (la colère, la tristesse, l'impuissance, l'incompréhension, l'injustice, le remord, ...le désespoir...) mais bien entendu, avec toujours un espoir, même s'il n'y en a plus.
J'ai sa soeur sur Facebook, c'est elle qui m'avait ajouté un peu avant.
Avant hier, j'ai vu que je pouvais accéder au profil de Caroline, elle m'a débloqué. Evidemment, je me fais des films. Mais c'est terminé, je crois que là, il faut rester en SR, voir même ne plus espérer..même si...
J'ai enfin accepté de passer une soirée avec mon ami proche, halluciné de voir "monsieur invincible" totalement en miettes. Il m'encourage à tout laisser tomber.
Je pense que c'est ce qu'il faut que je fasse. C'est dur d'arrêter d'espérer.
Je vais un peu mieux aujourd'hui, ca m'a fait beaucoup de bien...jusqu'au prochain "cycle".
Si quelqu'un a réussi à tout lire, bravo. J'habite Dijon, bières belges à volonté offertes. Savoir que j'ai été écouté, d'avoir écrit, libère un peu.
Avoir déposé son armure pour la première fois de sa vie, avoir aimé "sans filet", et tomber de si haut, sombrer dans un tel désespoir.... c'est une douleur que je ne pensais pas possible.