Aide et conseilspour récupérer ton ex !

Si le coeur vous en dit, racontez-nous votre histoire en détails
#1315395
Re bonsoir à tous

Cela va mieux depuis la dernière fois, merci beaucoup de votre aide. J'essaie d'avoir un état d'esprit plus positif, j'imagine la vie que j'aimerais avoir, la personne que j'aimerais être, ça m'aide à me tourner vers le futur et non vers le passé. En général. J'arrive même à méditer, ça me fait du bien.

Mais j'en peux vraiment plus de ces pensées intrusives. Depuis trois jours je me rejoue dans ma tête le moment où il m'a appelée pour me dire qu'il avait embrassé une fille la veille. On s'est vus en vrai deux semaines plus tard, pour "se séparer proprement". Et là, une question me turlupine. Est ce qu'ils se sont juste embrassés ? Est ce qu'il y a eu plus ? Combien plus ? Est ce qu'ils se sont revus ? Il m'a dit que le lendemain, elle lui avait proposé un café et qu'il avait répondu "ecoute là je viens de me séparer de ma copine". J'en ai déduit qu'il n'y avait pas été. Biais de positivitié ?

Quand j'ai raconté ça à ma mère elle m'a dit "mais il est allé boire le café ou pas ? Et... Ben je sais pas. J'en sais rien en fait. Pour trouver la paix j'essaie de le pardonner. Notre couple n'allait plus autant émotionnellement que dans l'intimité. Un bisou en soirée, me le dire direct le lendemain... Même si ça reste une tromperie et que je l'ai quitté, je lui trouve des excuses pour le pardonner. Du style "je me respecte car je l'ai quitté mais bon c'est pas AUTANT un c**** que ça, c'était petit, c'était pas une grosse tromperie de plusieurs mois alors que je pensais que tout allait bien".

Une tromperie est une tromperie mais je toruve quand même qu'il y a une échelle de gravité. Et que selon cette échelle la personne trompée souffre plus ou moins.

Je suis résolue à ne pas briser mon SR. Qui n'est même plus un SR hein, maintenant c'est juste ma vie normale. Je ne veux pas non plus parler avec ses amis, avec qui je n'ai aucun différend mais auxquels je parle peu depuis tout ça. Et puis ma fierté, hein. Je m'en fous de lui, hein ? Ma vie est tellement mieux sans lui.

Je sais que ce vous allez dire... Qu'est ce que ça change ? Rien. Oui, il est encore là, tout petit tapi dans un recoin de mon coeur. Cet espoir. Et je sais que avec le contexte, tout ça, je peux m'autoriser et ne pas me blâmer à mort. Et que cet espoir est là parce que, pour l'instant, je n'ai pas trouvé mieux et qu'un jour je rencontrerai quelqu'un qui me fera penser que cette rupture est la meilleure chose qui me soit arrivée.

Mais quand même, j'ai ce besoin viscéral de savoir.
Voilà, c'est un problème sans solution. Mon cerveau n'est vraiment pas coopératif !!!

Belle soirée à vous

ps quand je dis pardonner c'est pardonner pour avancer, pas pour me remettre avec bien sûr
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#1315398
Hello Agathe !

ça fait peu de temps ta rupture, 4-5 mois c'est ça ?

Ma foi, c'est normal la moulinette, et ça finit par passer. En revanche je suis persuadée que le fait de "savoir " ou d'obtenir des explications n'atténue pas l'effet moulinette , bien au contraire, ça remet un sou dans la machine à mouliner .

Pour autant, c'est l'étape que tu vis, et bien vis la ,il y en a eu d’autres avant et il y en aura après.

Il y a un peu moins d'un an (il y a un siècle) , j'avais appris pour la next de mon ex depuis qqs temps et j'ai ressassé pas mal de temps après ; sur toute la gamme hein , depuis "il a inventé avoir quelqu'un pour se débarrasser de moi" à "il l'a rencontrée dans son nouveau boulot et elle est la cause de notre rupture " (avec à chaque fois, le passage en revue des attitudes de mon ex qui corroborait telle ou telle théorie :roll: ) . Quelques mois après ça me fait assez sourire , cette capacité que j'avais à y penser en permanence et à élaborer des hypothèses et des scénarios s à ce sujet. (c'était désagréable comme un acouphène persistant, à avoir envie de s’arracher la tête )
Heureusement une ultime barrière salutaire m'a toujours empêchée d'essayer de recueillir quelque renseignement que ce soit à ce sujet , de quelque façon que ce soit. Et je m'en félicite vraiment à présent. Le petit (mais solide) rempart d'ignorance que je me suis construit m'a tellement protégée. Aujourd'hui nous sommes en contact superficiel et très sporadique , et je n'en sais pas davantage sur sa situation, et je ne cherche pas à savoir ni à conclure quoi que ce soit de ce qu'il me dit, ne me dit pas etc. Je ne suis plus en colère ni blessée, mais le rempart salvateur est toujours là ,et bien là.

Pense, mouline, c'est une étape normale . N'essaie pas de rééduquer ton cerveau "non coopératif" , ne te force pas non plus à lui pardonner ;) Ne crois pas que tu as besoin de savoir non. Savoir ne te fera pas de bien ( que tu apprennes qu'il soit seul et au fond du trou ou sur le point de se marier).

Bonne nuit ;)
Agatheyzac ont aimé ça
#1315400
C'est la première fois que je tombe sur ton récit, après tout je ne zone pas tellement sur JRME, bien que lire certaines histoires permet parfois de se mettre quelques baffes pour ouvrir les yeux.

Quand c'est le cerveau qui n'a pas d'oeil, on peut tenter de les ouvrir autant qu'on veut, ça n'avance quasiment pas, ou alors très peu.

T'avoir lu a joué un rôle ce soir sur ma propre expérience. Peu importe l'âge, on s'en moque mais j'ai eu une relation de 4 ans et demi qui s'est donc soldée par une séparation. Des similitudes surtout dans la période post rupture, beaucoup moins dans la relation elle-même (je sais que j'ai fait des erreurs, que tu sembles ne pas avoir commises pour ta part).

Tu décris avec une précision chirurgicale TOUT ce que j'ai pu traverser. Les mots me bousculent parce que je ne sais pas coucher sur papier (ou écran) tout ce que tu as pu exprimer. La noirceur, les difficultés de se sentir heureux (on se met beaucoup de pression avec le bonheur), le fait de se sentir mal quand l'autre n'est pas là et de se dire que ça n'est pas normal, de se poser 150.000 questions, l'auto sabotage, essayer la méditation (Avec ces mêmes questions sur le sujet, est-ce que je lâche prise vraiment ? Est-ce que je le fais bien ? J'ai vu une réponse disant que ça n'était pas la question à se poser, et je crois que dans le fond c'est vrai, il n'y a pas de bonnes ou mauvaises (situations) façons de méditer), consultation d'une psy avec qui discuter permet de lâcher un peu de lest mais ça reste pas ça, enfin je vais pas résumer l'ensemble de ce que tu as dit. Juste, la période post rupture que tu décris avec une telle sincérité me réconforte sur mes propres ressentis, et je suis touché par la situation pour la connaître de mon côté. Les questions qui reviennent sans cesse, d'un jour à l'autre repenser à tout ce qu'il y a eu de positifs, puis bloquer de nouveau sur une phrase spécifique qui blesse, être en colère, puis culpabiliser etc.

C'est rien, peut-être une graine à semer parce que ma précédente relation (que je n'aime pas ce terme d'ex) m'aura appris à savoir dire merci, ainsi que le pardon, alors je souhaite te remercier pour cette franchise dont tu fais preuve. Merci d'écrire avec autant de qualité ce que tu ressens au fur et à mesure du temps, merci d'exprimer tout ça, et d'être qui tu es. La situation n'est pas facile, mais tu fais preuve de beaucoup de recul, de bienveillance envers les autres, et c'est touchant.

La seule chose que je peux te conseiller, si toutefois je suis légitime à le faire, c'est de faire preuve d'autant de bienveillance envers toi qu'envers les autres. Facile à dire, certes, je n'applique d'ailleurs même pas mon propre conseil, en tout cas je me joins aux autres membres du forum pour encourager tes démarches et tenter de traverser ces étapes. Enfin, banissons ce satané "à quoi bon", je le connais bien, on a fait les 400 coups ensemble, mais il est destructeur.

Bon courage, au plaisir de te lire et surtout au plaisir d'apprendre que les choses avancent petit à petit pour toi, c'est tout ce que je te souhaite ! Ou c'est tout ce que je souhaite à ceux qui vivent des temps difficiles, ou connaisse des émotions, sentiments, sensations similaires à tout ce qui est écrit dans tes messages.
#1316394
Chère Janysse
C'est fou, j'avais rédigé un message ce matin que j'allais poster ici, puis je l'ai effacé car j'avais un peu honte. Alors j'ai écrit dans mon journal plutôt puis je me suis forcée à sortir de mon lit.
De façon générale ça va, avec des hauts et des bas. Je suis toujours "confinée" chez mes parents, toujours à 100% en télétravail.
Je posterai ce soir car je sais que ça me fera du bien.

Merci pour ton message vraiment je suis surprise, c'est marrant le hasard!
#1316413
Bonsoir

J'espère que tout le monde va bien :)

Sept mois. Ça me paraît si lointain et pourtant tout est encore si vif.
J'ai trop de choses que j'aimerais exprimer, je vais essayer de structurer.

Déjà, il faut que je sois honnête avec moi même. Regarder la vérité en face. Il me manque. Terriblement. Je ne saurais pas dire avec certitude si je l'aime, mais les sentiments sont encore là. C'est fou comme le coeur n'oublie pas. Combien de temps le mien est il capable de tenir comme ça ? C'est peut être vrai, quelque part, qu'on n'oublie quelqu'un qu'en le remplaçant par quelqu'un d'autre. Il me manque. J'ai beau me rappeler de la douleur, de la tromperie, des manques de respect parfois, de notre incompatibilité, de son empathie inexistante. J'ai beau me dire que j'ai appris plein de choses sur moi même et sur les relations depuis cette rupture. Il me manque. Son souvenir est encore si clair dans ma tête, et quand je retombe (rare) sur une photo de lui, ça ne me fait rien, comme si on était encore ensemble et qu'il était normal de le voir. Mon coeur se serre quand je vois un mec qui a la même dégaine que lui. J'aimerais juste être dans ses bras, l'embrasser, ressentir encore une fois cette évidence. Tenir ses mains et lui raconter mon travail, lui raconter mes projets, mes pensées, mes idées, et qu'il me dise comment il va, son master, ses stages, comment il se sent, comment il voit l'avenir, de quoi il a envie, à quoi il pense. C'était si naturel. Il me manque même juste en tant que personne. J'ai beau ressasser ses défauts, je ne peux pas me leurrer moi même. Je sais ce qu'il a fait de mal, je sais ce qu'il a fait de bien. Je sais ce que j'ai perdu, je sais ce que j'ai gagné. Et il me manque. Voilà, c'est dit, c'est assumé. Bientôt huit mois et il me manque, mon coeur se serre toujours à sa pensée, à son nom. Je parle de lui au moins une fois par jour, parce que tout me ramène à lui. Une anecdote, un mot, un reportage, une situation, une musique. Bientôt huit mois et il occupe, honnêtement, 60 à 70% de mes pensées quitodiennes. Quel gâchis d'énergie. J'oscille entre le "quel connard" et le "quand on se retrouvera". Je lis des témoignages de personnes en couple depuis 5, 10 20 ans avec quelqu'un dont ils s'étaient déjà séparés une fois. Je ne veux plus de la personne avec qui j'ai été en couple. Je ne l'accepterai pas. Mais je fantasme, sur le fait qu'il ait un déclic comme j'en vois certains sur ce forum ou ailleurs. Qu'il réalise, l'importance de certaines choses dans la vie et la futilité de certaines autres. Pourquoi lui ? Je ne sais pas. J'ai parfois des éclairs où je me dis mais enfin, c'est n'importe quoi. Tu sais que tu vaux mieux que ça. Tu es triste mais un jour tu rencontreras celui qui te fera remercier l'autre de t'avoir trompée. Un monde utopique où mes doutes se taisent, où les questions se calment ou sont utiles, où je suis capable d'être là. Mais je ne peux pas avancer en regardant constamment en arrière. Ça ne mènera à rien. J'arrive pas à me discipliner, à me forcer, à me mettre un coup de pied au derrière. Je sais que la possibilité existe, fondamentalement. Mais il est aussi très possible qu'il m'ait complètement zappé, qu'il aille très bien, et qu'on ne se reparle plus jamais.
Je m'en veux parfois de ne pas avoir écrit ici en 2017 quand il est revenu vers moi. J'avais écrit la rupture, mais ensuite plus rien. Vous m'auriez conseillée, vous m'auriez dit que j'avais le droit de prendre mon temps, que ce que je ressentais était normal, que c'était à lui de ramer. Je regrette.

J'angoisse du déconfinement. Pas du tout à cause du virus. Mais j'étais bien, enfermée avec ma famille. Personne ne m'a manqué. C'est la vérité. J'ai envie de rester là. En fait un truc un peu plus profond, c'est que je me sens profondément seule. Je n'ai plus d'amis. Ils me soulent tous. C'est faux, j'ai quelques amis très proches, mais j'ai l'impression de les souler. Je ne peux parler que sur ce forum. Ils m'aiment beaucoup, mais chacun de mes amis proche (déjà ils se connaissent pas entre eux) a son propre groupe d'amis principal, dont je ne fais pas partie. C'est fort triste. J'ai des gens sur qui compter, en cas de problème, grave. Mais là ar exemple, déconfinement, j'ai personne où je me dis "trop bien je vais retrouver xxxx on va trop s'amuser". Je rêve de nouvelles rencontre. Des gens qui me comprennent. Avec qui je ne me sens pas épuisée, avec qui je peux être moi même. Triste mais joyeuse. Je suis si jalouse de tous ces gens qui ont un groupe d'amis solide. C'est important les amis. Je suis heureuse d'avoir une famille soudée, mais ça ne suffit pas. Et je ne sais plus trop quoi faire pour rencontrer des nouveaux gens. Il n'y a pas des groupes de parole en France ? Ça serait trop bien, un groupe de parole de personnes en dépression. Ça aiderait tellement. Ou un forum jrme dans la vraie vie ! Enfin bref, je sais pas, mais j'aimerais des amis. C'est de mon âge, quoi. 23 ans, et ma vie se résume à ma famille, mon travail et réussir à me lever le matin en ayant envie de vivre. C'est pas grave, c'est juste dommage. Dommage. Houuu comme j'adore faire la victime et me morfondre ainsi.

Sinon de façon générale, c'est toujours là. Comment l'appeler. On m'a dit de lui donner une forme, un nom, une odeur. J'ai pensé lui donner des attributs que j'aime, car il faut apprivoiser sa douleur et s'en faire une amie au lieu de la combattre. Mais je n'arrive pas. Elle a une texture de nuage, elle ressemble à un orage. Bouillonnante, noire avec des reflets bleus, et des éclairs (ça y est je suis zinzin). Elle fait un bruit sourd. Elle sent l'odeur de la pluie en été, et ça j'aime bien, mais c'est tout. Elle me fait mal au ventre, elle accapare mon énergie et mon attention. Elle me donne des palpitations, des poussées de boutons, des dérèglements de cycle. Elle s'appelle un peu comme mon ex (qui est un garçon mais bon, c'est comme ça), un peu comme tous ces gens qui ont des amis, un peu comme tous ces gens qui ne se posent pas de questions. Elle est souvent là au réveil, sous la forme d'un rêve lointain, presque une hallucination. Quand elle m'envahit trop, je me rabat sur des solutions d'urgence. De la malbouffe, de l'inaction, de l'agressivité, du jugement, des paroles violentes envers les autres et moi même. J'ai pas envie d'en parler, à personne, parce que j'ai peur de souler tout le monde. Même ma psy j'aurais peur de la déranger (stupide). Je sais que j'ai avancé mais pourtant j'ai l'impression de tourner en rond. Le 11 mai ma soeur a été voir ses copines en ville (a distance) et directement mon ventre s'est serré, j'étais jalouse, encore. Rien avancé. J'arrive toujours pas à me contrôler sur le sucre. J'ai pas fait tout le dessin que je voulais faire. J'arrive à être à peu près indulgente avec moi même mais ça me soule, j'aimerais que ça ne soit qu'une question de discipline. J'arrive vraiment pas à manger sainement, même si je suis sûre que ça aiderait grandement. Idem pour le sport et la méditation. Je ne fais rien pour m'aider, car je veux juste me morfondre, et réfléchir à ma douleur. M'assoir avec ma tempête, et attendre.

Je suis complètement déconnectée de mon corps, depuis toujours. J'ai vu un témoignage récemment qui m'a fait un tilt. Je ne prends aucun soin de mon corps. Mon corps n'est qu'un véhicule. Je ne suis qu'un cerveau, un esprit. Je ne suis jamais vraiment là. Je nourris mal mon corps, je ne l'entretiens pas. Même mettre de la crème je le fais rapidement, sans y mettre de l'intention. P'ailleurs j'en mets rarement, parce que j'ai la flemme. Pourtant quelque part c'est important. C'est lié. Tout est lié. Je lis pas mal de choses sur les énergies, les vibrations, les intentions, tout ça. C'est passionnant mais je reste sceptique. Le hasard existe t il ?

Voilà, où j'en suis. J'aimerais parler, parler, parler, et puis rigoler aussi. J'ai envie de partager. Je sais que ce n'est pas que lui qui me manque, c'est un manque général. J'ai besoin de partager. Je sais qu'il faut être heureux seul. La solitude ne m'effraie pas, je ne m'ennuie jamais, jamais. Mais j'ai envie de partage, de bienveillance, de donner, d'échanger. J'ai une soirée samedi mais je n'irai pas. J'aime pas les gens qui y sont, ça va parler sur les autres, dire des trucs irrespectueux, des blagues pas drôles, et je vais passer pour la fille qui fait la gaule alors que j'ai juste pas envie d'être là. C'est l'anniversaire d'une de ces amies proches, mais j'aime pas son groupe. Et je me sens trop mal, je vais ruminer, je pourrais même pleurer devant elles. Ça m'angoisse depuis qu'elle m'a invitée, bref, je sais pas pourquoi je raconte ça.

Voilà, voilà, je ne sais pas comment conclure ceci. Je suis reconnaissante pour mon travail de rêve et ma famille de rêve. Je sais que ça ira mieux un jour même si c'est difficile d'y croire parfois.

Bonne nuit
#1316414
Merci Agathe pour ce magnifique message et pour la franchise envers toi même et envers nous dont tu fais preuve.
Il y a énormément d'éléments ici qui me parlent, que j'ai vécu et que j'ai vaincu partiellement. Je ne vais pas trop en parler car je pourrais pondre un message qu'une page ne pourrait pas contenir.

J'ai également vécu cette situation où tout ce qui tournait autours de nous, ce qui nous faisait du bien, les personnes que l'on côtoyait, les situations, les lieux que l'on aimait, où tout ceci était balayé du jour au lendemain avec la rupture. Je pourrais dire aujourd'hui "grâce" à la rupture.

J'ai vécu 15 années avec celle qui était mon épouse, rupture, reset total de ma vie, 1-2 amis fidèles qui restaient, que j'ai soulé, mais qui ont tenu le choc et qui sont toujours là.
J'ai vécu par la suite une relation de 2.5 années, rupture, reset total de ma vie, 1-2 amis fidèles qui restaient, que j'ai soulé, mais qui ont tenu le choc et qui sont toujours là.
Les choses se répètent et à chaque fois j'ai dû remettre les compteurs à zéro, que cela soit dans mon coeur, avec mon corps et dans ma vie professionnelles (les objectifs, les buts changent chaque fois car au lieu de construire avec/pour deux, il faut recommencer pour soi). Mon histoire de 2.5 années s'est soldée par un échec, par ce qu'on mettra sur la faute à une incompatibilité, une vision différente des choses et de la vie et donc sur une relation qui était vouée à l'échec, tôt ou tard. Cela fait 4 mois maintenant, dont 2.5 mois confinés... un confinement seul (je n'ai aucune famille), toujours avec mes 1-2 amis saoulés et heureusement la bienveillance (quoique j'en ai pris sur les fesses), l'écoute et les conseils des membres de ce forum.

Alors je te dis franchement que je voyais l'avenir sombre, perdu en quelque sorte dans ma vie, sans objectifs, sans motivations à juste vouloir me laisser bercer par l'illusion que c'était la femme qui me fallait, qui je ne pouvais pas bouger/avancer sans elle, qu'elle me manquait et que peut-être un jour, elle reviendrait avec ses yeux pétillants et la bouche en cul de poule. Cet espoir me nourrissait, je me disais qu'elle avait merdé (il n' a pas eu tromperie malheureusement car cela m'aurait beaucoup aidé) mais que finalement ce n'était pas si grave, que j'étais bien avec elle, qu'il y avait encore beaucoup de marge de manœuvre, de choses à faire et à vivre ensemble... de la poudre aux yeux car finalement la réalité est bien là, elle est partie, elle m'a "dégagé" de sa vie (même si elle vient régulièrement aux nouvelles).
Le jour où j'ai compris qu'au final elle voulait vraiment vivre loin de moi, se reconstruire une histoire avec un autre (ce n'est toujours pas le cas car je crois savoir qu'elle est toujours seule), vivre à sa manière et que moi, je ne pèse plus (jamais) dans l'équation qui j'ai compris, accepté et surtout que je me suis dis qu'il fallait avancer et pas stagner.

Certes j'ai toujours une pensée journalière pour elle, je pense que c'est plutôt de la curiosité pour savoir comment elle va, si elle a bien vécu cette période de confinement (j'ai coupé tout contact, elle m'écrit mais je ne réponds plus), comment vont ses filles, un petit quart d'heure de spleen, ou plutôt de sentiment de bienveillance envers quelqu'un qui a partagé un moment de ma vie. Mais là, c'est différent, cela ne pique plus, au contraire, cela me fait du bien d'y penser positivement, d'être heureux pour quelqu'un qui ne veut plus de moi.

J'ai vécu ce confinement vraiment seul, télétravail, isolé dans mon chez moi, sans famille, sans cercle amical pour me taper un délire apéro en visio ou autre, rien. Est-ce que je pouvais changer cette situation? Non bien sûr, le fait est que les contacts, les relations étaient quasi impossibles (sauf au virtuel, sur ce forum notamment... et si vous saviez le nombre de verres de vin que j'ai bu à l'apéro avec votre compagnie, derrière mon écran! :roll: ). La seule chose où je pouvais agir, c'était modifier mon quotidien, seul. Deux choix, soit je vis cette période mal et je plonge, soit j'essaie de faire au mieux pour garder la tête hors de l'eau... Finalement, ce confinement, j'en ai fait mon allié, il m'a aidé à me séparer émotionnellement de mon ex, il m'a enlevé l'opportunité de pouvoir la croiser ou la voir (je pense que j'aurais sinon craqué pour un petit café "amical" avec elle), et je n'avais qu'une seule personne sur qui compter, c'était moi-même...
Je me suis levé un matin, je me suis dit qu'il ne fallait absolument pas rester statique, que la vie est là, même si elle est en mode ralenti à cause de la situation sanitaire, mais elle est bien là. J'ai donc décidé d'aller à contre sens, à me battre tous les jours pour me convaincre que je vais bien, que j'ai envie de lire, que j'ai envie de danser, que j'ai envie de me mettre un bon morceau de musique, que j'ai envie de boire un verre de vin, que j'ai envie de faire attention à mon corps et à faire du sport (j'ai la chance d'être équipé chez moi), que j'ai envie de me faire de bons petits plats, que j'ai envie de sombrer devant un bon film et que j'ai envie de prévoir/planifier le post confinement d'une manière positive, seul, sans que l'autre n'entre dans aucune équation... bref, j'ai eu envie d'avancer et de vivre. Positif tous les matins, positif en me disant que cela pourrait être pire, positif en me disant que c'est tellement plus dur pour d'autres, positif en me disant que c'est une p*** de belle vie que j'ai là.
Il m'a fallut quelques jours, 1-2 semaines au plus pour me convaincre que c'était cool, que j'étais heureux et que tout ce que la vie a mis en travers de mon chemin, il fallait en tirer que le bon, et le mauvais, l'utiliser comme terrain d'apprentissage et ne pas le subir.

Mes 1-2 amis saoulés sont devenu tout à coup sobres, ils ont recommencé à me soutenir et j'avoue qu'à la fin, c'est moi qui les soutenait. J'ai fait connaissance de quelques personnes virtuellement (maintenant physiquement aussi) qui étaient reconnaissante et étonnée de l'énergie positive que je diffusais. Je n'ai jamais voulu me laisser abattre, au contraire, je voulais utiliser toutes mes souffrances, toutes mes réflexions, tout ce spleen, ces questionnements comme une leçon que j'ai appris et qui finalement appartiennent au passé. Je l'utilise maintenant comme un atout, une expérience de laquelle je suis sorti grandi, intègre et heureux... et, pour finir mon plaidoyer, j'ai rencontré une fille, un ange tombé du ciel au moment où je ne pensais même pas à reprendre une relation car trop bien dans le présent. Et on récrit un nouveau chapitre, on recommence tout à zéro, on rencontre à nouveau de nouvelles personnes, on garde (ou non) les anciens (ils reviennent toujours quand ils voient que tu as une vie accomplie et que tu es heureux... je parle des amis hein? les ex ça appartient au passé et ils/elles n'ont plus rien à faire dans cette nouvelle vie), on fréquente, on sort, on se fait plaisir et on devient malgré nous un moteur, une motivation pour toutes ces nouvelles personnes. Et tu as raison, tout est énergie, maintenant c'est toi et toi seule qui a la clé pour savoir quel type d'énergie tu veux avoir et que tu veux diffuser.
Pour moi, tout ce que je viens d'écrire, c'est simplement: vivre
Kakahuet, Agatheyzac ont aimé ça
#1316436
Agathe, mon post n'était pas là pour ramener tout à moi. Je suis désolé si j'ai été long mais je voulais juste te faire partager mon vécu, à travers mes moments sombres mais surtout mes moments lumineux.
Tu écris énormément de choses qui sont focalisées sur lui... Je voulais (peut-être que je l'ai fait maladroitement en parlant de mon histoire) juste te dire qu'il y a deux visions à prendre en compte, deux points de focus à analyser. Le ressenti par rapport à toi, ta vie, tes sensations et les ressenti par rapport à ce blockbuster hollywoodien que ton cerveau te fais. Penses à toi, prends soin de toi et tu verras, tout ira bien parce que cette fichue vie elle est quand même 'hachement bien foutue :smile:
Encore une fois, je m'excuse si mon intervention n'était pas forcément centrée sur ton histoire, mais je voulais partager mon cheminement dans l'espoir que tu te dises que c'est possible, on y arrive, on y est presque tous arrivé, bref pour te booster et te dire que la vie est là, mais ce que l'on veut en faire n'appartient qu'à nous et à personne d'autre. J'espère que mes mots te feront réagir, réfléchir et agir, tout simplement... pour toi et personne d'autre.
#1316455
Hello Mike
Un grand merci pour ton message.
C'est normal que tu parles de ton histoire, on calque tous les histoires des autres sur les nôtres et justement ici c'est super d'avoir les témoignages de personnes qui ont avancé et qui ont plus de recul que nous. Et puis même si ton post parait long je sais que ce n'est rien comparé à la réalité et à l'intensité des émotions traversées.

Le côté "tout reprendre à zéro" m'a rassurée. C'est vrai, il faut tout recommencer. C'est même une opportunité en fait. Je sais que mon ex a son cercle d'amis proches dans sa ville natale, et ses nouveaux amis il va sûrement les garder aussi. Mais moi quelque part je suis contente d'avoir cette opportunité d'un peu tout secouer dans ma vie. J'aime l'idée de pouvoir faire ce que je veux. Encore une fois je ne ressens pas d'ennui, ni de solitude "passagère" ; je ressens une solitude plus fondamentale dans le sens où j'aimerais être entourée de gens qui me connaissent réellement et qui m'acceptent avec qui je peux être 100% moi. Mais c'est un autre sujet.
Et puis, plus on essaie d'arrêter de penser à quelque chose, plus ça s'intensifie. Chaque fois que j'ai un élan d'entrain à base de "yes allez à partir de tout de suite, je pense à moi, je vis ma vie, je me reprends en main", le jour d'après j'ai un énorme creux où je pleure toute la journée en mangeant des Kinder Bueno.

On dit souvent qu'il faut laisser le temps au temps mais j'ai juste parfois peur d'entretenir ma douleur en faisant ça. C'est vrai quoi, je veux bien être patiente avec moi même mais si je m'autorise à me morfondre comme ça, comment cela peut il s'améliorer ? A l'inverse, quand je me force je me prends un retour de bâton. La seule solution que j'aperçois serait de m'occuper l'esprit avec autre chose (pas forcément quelqu'un d'autre). Dur en confinement. Mais bon, ça ira.

Je relis mes journaux intime de quand j'avais 14 ans et j'écrivais que si je ne trouvais pas d'amoureux dans ma vie, je m'en fiche car j'aurai toujours mon travail (mes études à l'époque). Et bah, je m'auto approuve totalement ! Ma carrière pro me motive énormément, j'ai envie de faire plein de métiers différents. C'est cool ça. Et il me tarde aussi d'être maman... Ce qui implique un papa (no débat please) ! Donc on verra bien plus tard... J'ai du temps. Enfin je crois.

Bonne soirée à tous
#1316456
en mangeant des Kinder Bueno.
Roooo... c'est trop bon ça ;)
Plus sérieusement.. tu sais la vie est comme ça, des personnes entrent dans ta vie et ressortent, d'autres restent, certaines préfèrent vivre leur vie de leur côté, d'autres échanger et se lier d'amitié. Même chose pour nos ex, ils sont venus, on a vécu et ils sont partis (ce n'est pas pour rien qu'on les appelle les ex). D'autres resterons... Moi j'ai vécu toute ma vie de cette manière, avec des rencontres et des séparations, en tout point, que cela soit en amour ou en amitié. Et je crois avoir chaque fois appris quelque chose, j'en ai toujours tiré du bon tout en laissant le mauvais aux oubliettes.
Il faut recommencer, c'est vrai, parfois à zéro, parfois en jonglant avec les miettes qui nous reste. Et tu as totalement raison car c'est une opportunité et finalement c'est ça vivre... toucher, essayer, se brûler, se blesser, guérir, grandir, aimer, être aimer et même détester... tout ceci fait de nous ce que nous sommes et moi perso, je préfère garder tout ceci comme un apprentissage plutôt que de parler d'échec.
plus on essaie d'arrêter de penser à quelque chose, plus ça s'intensifie
C'est normal, c'est impossible d'arrêter d'y penser, à moins de trouver une occupation qui nous focalise à 100%... mais c'est impossible 24h/24. Il faut donc accepter d'y penser, mais juste changer l'angle de vision, changer le sens de la critique, tout ça pour finir en y pensant sans que ça pique. Moi franchement je n'ai jamais réussi à ne "plus jamais y penser". Je pense que tourner mes pensées au ridicule, avec humour mais avec respect de moi-même m'a beaucoup aidé... Tu sais la phrase: "Tu en rigoleras un jour..." voilà, c'est comme ça que j'ai essayé et j'avoue que ça a relativement bien marché.
On dit souvent qu'il faut laisser le temps au temps mais j'ai juste parfois peur d'entretenir ma douleur en faisant ça
Au risque de braquer quelques membres ici, oui, le temps aide beaucoup... mais ce n'est pas suffisant. Attendre passivement=souffrir plus longtemps... Le temps aide, mais vraiment c'est ce que tu en fais de ce temps qui t'aidera. Il faut donc du temps et des actions pour que cela marche.

Tu sais, les hauts et les bas, les journées euphoriques où on déchire tout et les lendemains où on a une certaine gueule de bois (je pense pas à la picole, mais au moral :) ), c'est totalement normal et humain. Nous sommes des êtres avec des émotions et c'est ce qui doit nous sentir vivants. Alors pour partager mon expérience, c'est comme avec la clope quand tu essaies d'arrêter, les premiers jours tu y penses tout le temps, genre allez, juste une petite bouffée, c'est pas grave... Si tu prends cette bouffée, tu vas le regretter et probablement replonger. Si tu ne la prends pas, ce sera un succès pour toi, une envie de tenir le coup sans craquer à nouveau... et ensuite, tu commences à moins y penser, plus qu'une fois par jour, puis une fois ou deux fois par semaine, puis une fois par mois, jusqu'à ce que tu n'y penses presque plus (on est fumeur à vie malheureusement, dixit un ancien fumeur) ou du moins cette pensée ne provoque plus chez toi les mêmes réactions. C'est à mon avis identique pour l'amour, c'est addictif, ça colle, c'est agréable et on ferait tout pour apaiser ses sensations... c'est de la bonne came mais qui peut faire mal quand on nous la retire.
Oulà, je me suis laissé emporté... Tout ça pour te dire que les hauts et les bas, c'est tout à fait normal et humain, le temps et les actions positives font que ces montagnes russes s'espaceront jusqu'à presque disparaître, où tu seras tous les jours plus ou moins au top, car tu te seras "récupérée" et que tu seras bien avec toi-même.
Ma carrière pro me motive énormément, j'ai envie de faire plein de métiers différents. C'est cool ça. Et il me tarde aussi d'être maman... Ce qui implique un papa (no débat please) ! Donc on verra bien plus tard... J'ai du temps. Enfin je crois.
Ah ben voilà, fonce, éclate toi au job, c'est vraiment cool ça... Si tu es motivée en plus alors pourquoi t'en priver?
Il me tardait d'être papa, je n'ai malheureusement pas eu cette chance (moi aussi j'aimerais éviter le débat :) ), et même si je suis un homme, cela devient compliqué du haut de mes 45 ans, non pas physiquement mais il faut être deux, trouver la bonne personne et construire tout ça et ça, ça demande du temps car je ne veux pas faire n'importe quoi... et la pensée que je ne le fera plus du tout me traverse l'esprit de plus en plus régulièrement. Je vais dire que c'est LA déception de ma vie.
Tu trouveras quand le moment opportun arrivera, quand tu seras prête, prends ton temps. En attendant, refais toi une petite santé (et arrête les Kinder, c'est dégueux ces trucs :D ) et reconstruit toi une belle petite vie
#1316460
Coucou Agathe,

Sept mois, au vu de l'histoire que vous avez vécue, et du fait que c'était ta première histoire, ce n'est pas si long que ça, c'est même assez court en fait. Il m'a fallu un certain temps avant de m'avouer qu'a moi aussi, des mois après la rupture, mon ex manquait. Et j'y pense encore des fois tu vois. Je ne me dis plus vraiment qu'il me manque parce que ce n'est pas le cas. Je me demande comment on a pu se faire autant de mal. Je me dis que j'aurais dû le quitter bien avant. Je me dis que je n'aurais jamais dû sortir avec lui vu mon état de l'époque. Je me dis finalement que tout ça c'est passé, que j'ai appris et avancé, que tout est bien à sa place. Et puis ça passe. Et pour toi aussi ça passera. On m'a dit un jour ici, "même le chagrin se fatigue". Et c'est vrai.
Agatheyzac a écrit :J'angoisse du déconfinement.
Je comprends. C'est très dur. Tu n'es pas la seule, beaucoup de gens en souffrent en ce moment. Je comprends aussi la jalousie, la tristesse de ne pas avoir un groupe d'amis à retrouver. Mes relations amicales sont pareilles. J'ai de très bons amis, mais ce sont des gens qui ne se connaissent pas. Étrangement j'ai toujours été en couple avec des garçons qui avaient des groupes d'amis tels que tu évoques, le genre qui grandit ensemble depuis 15 ans, part en vacances à la mer ensemble tous les ans, se confine ensemble, se retrouve après, organise des anniversaires surprises. Dans ce genre de groupe, tu ne te demandes jamais avec qui tu vas faire le nouvel an ou partir en vacances (moi si, tous les ans, avec angoisse). C'est la sécurité. La "famille". C'était double perte à chaque rupture : mon mec, et mon cercle social.

J'en ai énormément souffert, comme toi, mais je pense que je commence à faire la paix avec ça. Moi j'ai continué mes études et j'aimerais ne jamais quitter l'université de ma vie, c'est donc plus aisé de rencontrer de nouvelles personnes qu'en activité salariée, mais je suis sûre qu'il y a plein d'endroits propices à cela. J'ai intégré un choeur en début d'année, je m'y suis fait de chouettes copaines, de mon âge, des quadras, des retraités. Ma mère, retraitée, avec donc encore moins d'opportunités de faire des rencontres, s'est fait de nouveaux amis proches en faisant du bénévolat : il y a des jeunes, des moins jeunes. Il y a plein de possibilités. Bien sûr, c'est en stand by le temps que durera la crise sanitaire, et j'entends parfaitement que ce soit un enfer.
Agatheyzac a écrit :Sinon de façon générale, c'est toujours là.
Agatheyzac a écrit :Quand elle m'envahit trop, je me rabat sur des solutions d'urgence. De la malbouffe, de l'inaction, de l'agressivité, du jugement, des paroles violentes envers les autres et moi même.
Agatheyzac a écrit :Encore une fois je ne ressens pas d'ennui, ni de solitude "passagère" ; je ressens une solitude plus fondamentale dans le sens où j'aimerais être entourée de gens qui me connaissent réellement et qui m'acceptent avec qui je peux être 100% moi. Mais c'est un autre sujet.
Et puis, plus on essaie d'arrêter de penser à quelque chose, plus ça s'intensifie. Chaque fois que j'ai un élan d'entrain à base de "yes allez à partir de tout de suite, je pense à moi, je vis ma vie, je me reprends en main", le jour d'après j'ai un énorme creux où je pleure toute la journée en mangeant des Kinder Bueno.
Si je compte bien, cela fait plus de deux mois que tu n'as pas vu ta psychologue ? Est-ce qu'elle propose des séances à distance ? (Tu ne dérangeras JAMAIS ta psy)

Je ne suis pas médecin mais tu devrais peut-être en voir un pour ta dépression. Parce qu'en fait tu auras beau te "secouer" et te forcer à faire les choses, ce n'est pas quelque chose qui disparaît "avec de la volonté". Il y aura parfois des évènements dans ta vie qui t'en distrairont pour un temps plus ou moins long, un nouvel amour, un boulot chouette, un grand voyage, etc. mais si tu ne la soignes pas et que tu ne fais pas le travail de fond nécessaire pour comprendre d'où ça vient, il y a peu de chances qu'elle fasse ses valises toute seule. Pour le coup ce n'est pas vraiment une question de discipline, pas au début du moins.
Agatheyzac a écrit :Je relis mes journaux intime de quand j'avais 14 ans et j'écrivais que si je ne trouvais pas d'amoureux dans ma vie, je m'en fiche car j'aurai toujours mon travail (mes études à l'époque). Et bah, je m'auto approuve totalement ! Ma carrière pro me motive énormément, j'ai envie de faire plein de métiers différents. C'est cool ça. Et il me tarde aussi d'être maman... Ce qui implique un papa (no débat please) ! Donc on verra bien plus tard... J'ai du temps. Enfin je crois.
Ça c'est chouette et je relate totalement. C'était déjà au même âge (14 ans) une motivation importante pour moi et ça l'est toujours. C'est ma priorité en fait. Ce que mes exs ne supportaient pas d'ailleurs ! Le dernier m'a même sorti un jour que je finirai "seule au sommet". Bon eh bien à choisir je préfère être seule au sommet que seule avec un boulot qui me rend malheureuse, c'est toujours ça de pris ! Je crois aussi que tu as TOUT LE TEMPS d'être maman... !! Mais garde en tête qu'un enfant n'est pas là pour combler un vide ou te prémunir de la solitude.

Voilà, j'ai été longue, j'espère que tu tireras de ces quelques mots un peu de réconfort. Sache juste que tu n'es pas seule. Ton cerveau te joue des tours. Sache aussi que la vingtaine c'est loin d'être les meilleures années malgré ce qu'on veut nous faire croire. Enfin moi j'ai jamais autant souffert qu'à la vingtaine, et je suis convaincue que tout ne pourra qu'aller en s'améliorant.

Courage Agathe, tu as de belles ressources en toi

P.S.: je quitte Paris bientôt, mais si tu remontes avant mi-juin je serais ravie de partager un bout de banc au soleil et une bière avec toi (en l'absence de terrasses de café !)
par Agatheyzac
#1321108
Bon, j’avais commencé à écrire dans mon journal mais finalement je vais écrire ici.
Demain on sera en octobre. Le mois anniversaire. Son anniversaire, ça fera 1 an qu’on s’est vus pour la dernière fois en tant que couple. Sept jours plus tard, 1 an qu’il m’a appelée pour me dire qu’il m’a trompée. Quatorze jours plus tard, 1 an qu’on s’est vus pour la dernière fois tout court.

Je songe parfois à qui lit sur ce forum. Est ce que quelqu’un qui me connaît lit ? Est ce qu’il lit ?

J’ai peur à l’approche de cette date, peur car je sens encore le chaos à l’intérieur de moi, et la honte qu’il soit encore là. On dit que lorsqu’on vit un traumatisme, chaque fois qu’on s’en souvient on le revit, comme si c’était maintenant. J’aimerais ne pas avoir une si bonne mémoire. J’aimerais ne pas me souvenir si bien de tout ça, de la douleur sourde. La douleur qui fait si mal qu’en fait, on ne sens rien, et le souvenir, c’est se souvenir qu’on ressentait rien. Comme si on était dans un vaisseau spatial et qu’il s’ouvrait. On meurt de dépressurisation, comme si on était un ballon de baudruche. On se vide d’air. C’est assez impressionnant comme spectacle.

Qu’ai je fait depuis un an ? Bon déjà, j’ai réalisé un rêve : je vis dans la ville de mes rêve, la ville où je me voyais vivre quand j’étais petite, la ville sur les cartes postales qui tapissaient mes murs. J’ai un appart formidable, dans un quartier formidable. J’ai aussi un boulot formidable, un boulot « auquel je pense tout le temps », texto comme j’en rêvais. Un boulot qui ne me donne pas vraiment la sensation de travailler. Un boulot difficile, où je ne m’ennuie pas. Je suis fière, je me la pète beaucoup, et ça fait du bien. Ce sont quand même deux points essentiels, qui manquaient à ma vie d’avant.

J’ai une vie sociale aussi. Mieux que ces deux dernières années, mieux que le néant. C’est pas encore ça, et récemment je m’autorise à admettre qu’en fait, j’adore être seule, et les gens en général me gavent. Je suis profondément humaniste, et bienveillante, et solidaire. Mais sérieux la plupart des gens avec qui je suis en contact, ils me gavent. Soit ils sont trop prévisibles, sans profondeur. Soit c’est moi qui ne veux pas m’ouvrir. J’ai la flemme de parler, la flemme de tout raconter, la flemme de me déverser encore une fois, comme une grosse valise en soute. Vous savez, les valises où il faut s’assoir dessus, jouer au Tetris, parfois même acheter un de ces sacs qui s’aspirent, pour les fermer. Et je rencontre quelqu’un, je me dis que je peux ouvrir ma valise. Je défais le zip, je sors quelques trucs, et puis non, en fait je suis pas bien, là. Alors je referme tout, et je repars en traînant ma grosse valise.

Un truc qui me sidère, c’est de relire mes to do list de l’an dernier, ou d’il y a deux ans. Boire de l’eau, faire du sport, dormir, dessiner, lire, manger des légumes. Un, deux, trois ans plus tard, je suis toujours incapable de faire une seule des choses sur cette liste. Vraiment. J’ai une volonté de fer, à ne pas aller mieux, à m’auto détruire, ou à être une grosse feignasse. Et ça vraiment, ça m’énerve. Quelqu’un sur le forum a récemment écrit que l’hygiène de vie c’était 70% du travail. Alors je ne suis absolument pas d’accord, mais je vous accorde quand même qu’avoir une hygiène désastreuse ne doit pas aider. J’ai déjà écrit ça moult fois sur mon feed, et ça marche pas. Vraiment, j’ai tout essayé. Hier j’ai fait des posters avec des jolies couleurs et des messages motivants sur mon mur. Et ce midi je suis allée m’acheter une pizza. Et hier j’ai mangé un burger. Et avant-hier… Bref vous voyez le topo.

Bon, je ne peux pas dire que ça ne va pas mieux depuis un an. Si, ça va mieux. Ca va comme si on m’avait enlevé un truc extérieur qui me détruisait. Donc forcément je me dis, si je suis seule avec moi même, il ne peut rien m’arriver de mal. Sauf que c’est pas si simple. Mais quand même, ça va mieux. Car je me sens plus forte. Plus indépendante, plus badass. Mais un tout petit peu, et encore trop peu. Pas assez.

Je me suis dit récemment, que ma plus grosse erreur dans la relation, ça a été de croire que je ne méritais pas d’être aimée. Que je devais tout accepter car qui d’autre m’aimerait autant ? Qu’est ce que je peux avoir de mieux que ça ? Et je me suis éteinte, éteinte, ma terreur de le perdre a pris le dessus, et rapidement il n’a plus jamais vu la fille dont il était tombé amoureux. Mais c’est sa faute ça, il a pas su être correct avec moi. Merde, c’était pas à moi à l’éduquer ! J’ai cru que ça viendrait tout seul. Mais le respect, c’est comme le bon sens. Tu l’as ou tu l’as pas. Et aujourd’hui encore j’ai du mal à y croire, qu’il ait pu être aussi bête. Les souvenirs sont de plus en plus flous, mais ils sont quand même là. Je me souviens des cris, de la violence parfois, de son immaturité, de tous ses défauts. Mais moi quand je décide que j’aime, j’aime pour toujours. C’est comme ça. Dire que je l’aime encore sonne juste à mon coeur. C’est horrible, bordel. Est ce que ça va partir un jour ? Personne ne peut me le dire, parce que personne ne me connaît. Et je ne connais personne. Je rêve encore de films où on se retrouve, où on discute, où les étoiles sont alignées, où il a compris, où je ne doute plus. Un monde parallèle quoi. Oui, je crois que je l’aime encore.

J’ai brisé des coeurs cette année, et ça m’a fait du mal ça aussi. Ou plutôt ça m’a soulée. Je coupais court. C’est peut être l’excès sur ce forum. A force de décortiquer les ruptures, je trouve que je deviens froide et sans coeur. Je vois la réaction des nouveaux, qui s’indignent, s’énervent, mais je les comprends un peu. Il n’y a pas de magie ici. Et c’est bien, parce que quand on arrive on a besoin d’une gifle. Cette gifle m’a fait du bien à l’époque. Mais maintenant, je n’arrive plus à voir la magie nulle part. Je pense à ce que diraient les forumeurs sur ma relation avec X ou Y. Et je coupe court, parce que je sens pas la magie. Je vois déjà le mec écrire sur le forum « tout allait bien, puis elle m’a quitté » et vous de répondre : « c’est son droit, elle a été claire, tu dois respecter son choix ». Oui, c’est vrai, c’est vrai. Mais du coup je me dis, que je retrouverai jamais personne car plus jamais je n’autoriserai mon coeur à ressentir à nouveau. Et il restera sur ce souvenir de notre relation, et de comment c’était, malgré tout, très beau. L’amour ne suffit pas, je sais bien. Mais avec le contexte, nos âges, la distance, les études, les boulots, c’était quand même beau. On a tiré, tiré sur la corde, au maximum. Je ne sais pas ce qu’on aurait été face à une naissance, une maladie, un chômage, une maison à construire. Honnêtement, je ne sais pas. Je sais que c’est inutile d’y réfléchir. Je l’aimais, c’est tout.

J’ai ouï dire qu’il avait une copine, en juillet. Je me félicite de ne me poser aucune question. Mais ça ne m’a pas surpris. Et ça n’altère pas mes plans d’étoiles alignées, dans quelques mois, années. C’est ma zone de confort aussi, je me dis. C’est pour ça que je ne me vois qu’avec lui, hein ? En tout cas j’ai fait un pacte avec moi même. Je ne veux plus de copain. Pendant longtemps. Mon travail me rend heureuse, et je veux consacrer les prochaines années à aider les autres, de quelque manière que ce soit. Je ne veux aucune limite, aucune attache, aucune règle. Je ne veux plus flirter, même gentiment, parce qu’après le mec s’attache, et c’est encore de la douleur. Non. Pendant quelques temps, plus rien. Plus rien. Je m’en serai reconnaissante à l’avenir. Je suis jeune, très jeune, mais j’ai quand même l’impression de perdre du temps. Surtout quand je mange des pizzas toute la journée dans mon lit. Pendant plusieurs semaines de suite. Mais bon. De toute façon on mourra tous bientôt, d’une pandémie, de chaud, de froid, alors quelle importance ?

Voilà, j’ai encore trop écrit. Je voulais juste dire que ça allait, pas trop mais ça allait. Je l’aime toujours, un an après, mais j’ai pris du recul. J’ai vu une psy, une kinésiologue, ça m’a fait un tout petit peu de bien, mais sans plus. Je travaille, je sors un peu, je réfléchis beaucoup. Ca va. C’est comme ça de toute façon, alors autant en tirer le meilleur.

Merci infiniment à vous. Ce forum est devenu mon endroit secret, où je me sens bien.

Un gros BISOU

PS il y a encore une fois trop de détails personnels dans mon message, je le couperai un peu en le relisant
Sophana ont aimé ça
#1321110
Lorcki a écrit : 30 sept. 2020, 23:37 Bonsoir Agatheyzac,

Je lirai ton post en entier demain et te répondrai avec plaisir ;)

Lorsque je parlais que l’hygiene de vie c’est 70% du travail dans la reconstruction, je voulais dire une alimentation saine, faire du sport, se sentir bien sur soi, et s’organiser dans son travail.
Je me suis peut-être mal exprimé :roll:

Mais ce n’est que ma vision des choses bien sur ...

Bonne nuit miss !
Hello
Cest tout à fait ce dont je parle aussi. Je ne fais rien de tout ce que tu as cité, et je pense que ça m'aiderait de façon générale si je le faisais. Cependant, je sens que c'est "plus profond" que ça et que malheureusement, sans vouloir faire la victime, ce n'est pas aussi facile que ça d'aller mieux.
Merci de ton message :)
Sophana ont aimé ça
#1321168
Merci Kylian pour ton message

Depuis quelques jours j'ai un nouveau petit coup de mou. La raison est nulle : mardi, je suis revenue pour la première fois à l'endroit où on s'est embrassés la première fois. Ca va, c'est une maison normale non ? J'avais des flash, la tête qui tournait, je me croyais dans un film.

Ca me fai peur, ce covid. Je ne pense pas que la solitude soit une bonne chose. Je me love dedans car elle me protège, elle m'évite de faire des efforts, de dépenser de l'énergie. Mais je sens que c'est mauvais. J'ai lu plein de papiers selon lesquels l'isolement peut sérieusement nuire à la santé mentale, et provoquer du stress. C'est vrai, c'est humain. Mais avec ce COVID, on peut rien faire. J'aimerais faire des ateliers avec des enfants, tout ça, mais on peut pas. Et mes amis sont trop dispersés, ils ne m'appellent pas, et j'en ai marre de relancer tout le temps.

Parfois je me sens forte, parfois j'ai peur de devenir folle.

J'aimerais le revoir, juste histoire de voir si, dès que je le vois, tout retomberait. Comment est il maintenant ? A t il réfléchi sur lui même depuis un an ? A t il changé ? Changé de projets, d'idées ? J'aimerais le revoir "sans conséquences" vous voyez, le revoir puis effacer ce moment de sa mémoire ahah.

Bon, je divague.
#1321262
Bonjour Agathe,

je viens de passé la dernière heure à lire l'ensemble de ton sujet et waw ça ma énormément toucher. Tu raconte ton histoire avec une précision incroyable et je suis sur ne pas être le seul à se reconnaitre dans ton désarroi, tu est vraiment une plume et je pense que tu as un réel talent de ce côté la :). Selon moi te confronter à ton ex ne va pas t'aider d'avantage, Certe on est tous différent mais je croise mon ex de temps en temps avec qui je suis rester 10 ans en voiture ou au détour d'une rue et tout ce qui me vient c'est une boule qui grossi et s'estompe quand je m'éloigne d'elle et qui me fait dire que je ne suis pas encore prêt (SR depuis plus d'un an). Au final chaque jour où l'on est blessé on pleure un peu moins et au final la douleur ne disparait pas complètement on vie simplement avec jusqu'à ce qu'un jour sans qu'on s'en aperçoive on ne souffre plus de cet situation.

On dis qu'il faut s'autorisé à être triste mais je pense qu'au bout d'un moment il faut aller de l'avant sinon tu va rentré dans un cercle vicieux en brassant du noir tout les jours. Si ma rupture m'a également bien appris quelque chose c'est qu'on ne cours pas après ses amis ( je t'invite à lire mon histoire je les ai tous perdu), s'ils veulent prendre de t'es nouvelles temps mieux sinon tempis tu as d'autre chose à faire que de courir après des gens qui ne font pas attention à toi. C'est ce que j'ai fais et j'ai eu de belle surprise de gens qui m'on tendu la main et que je ne soupçonné même pas. Surtout qu'a te lire on as envie de te connaitre donc d'autre le feront ;).

Courage, après la pluie viens le beau temps
Agatheyzac ont aimé ça
#1326373
Hello tout le monde

A quelques jours de mes 4 ans sur le forum, je reviens pour faire un petit bilan/point d'étape. C'était le genre de messages qui m'ont le plus aidée à l'époque, donc je trouve important d'apporter ma contribution.

Déjà, première chose : je souhaite remercier (pour qui je me prends ???) ce forum et ses membres, pour leurs contributions, sur mon fil et ailleurs, qui, avec le recul je peux le dire maintenant, ont été l'aide la plus utile, la plus honnête, la plus tolérante et bienveillante qui soit. Plus que famille, amis et psychologues. Avoir ce forum m'apportait un sentiment de sécurité et de confiance, car je savais que j'aurais toujours une réponse, par des gens qui ne me jugeaient pas et ne me demandaient rien en retour. Et en plus, j'ai énormément appris des histoires des autres. Donc pour ça, merci.
Maintenant, fini la séance larmichette ;)

Bilan

1) La raison de ma venue sur le forum

Vous allez rire, mais cette partie va être courte. J'ai eu un déclic, en octobre dernier. En quelques jours, comme ça, je n'y pensais plus. J'ai "ressenti l'indifférence" tant recherchée. Pas d'amour, mais surtout pas de haine. Rien du tout. Je suis contente qu'on se soit séparée, ce fut une très bonne chose. J'ai beaucoup souffert et sûrement gâché quelques belles années, mais je ne regrette absolument rien. Je ne crois pas au destin, mais pour le coup j'aime me dire que "j'en suis là aujourd'hui grâce à ce que j'ai traversé". Donc voilà, c'est tout ce que j'ai à dire, car il n'y a rien à dire en fait. Je m'en fous de lui, j'ai coupé contact avec le peu d'amis qu'on avait en commun. Je n'ai aucune nouvelle (ok j'ai stalké son Linkedin il y a qq mois, je voulais savoir s'il vivait enfiiiiin sa vie taaaant rêvée de voyage à l'autre bout du monde)(spoiler : il a un boulot très basique, en banlieue d'une grosse ville)(en France, cocorico).

Cependant je pense que toutes mes ruminations pendant une année complète étaient nécessaires. Elles m'ont beaucoup appris, et j'ai la réelle sensation d'avoir grandi, mûri. D'avoir beaucoup appris sur moi même (ça se contredit avec ce que je vais dire ci dessous, mais pourtant les deux sont vrais...). C'est à ça que servent les "épreuves de la vie" de toute façon. Même si cette phrase fait philosophie de comptoir, c'est un fait. Quand on vit quelque chose de douloureux, quelle que soit l'échelle de douleur, forcément ça nous change, et si on réussit à aller mieux, alors on a gagné quelque chose. Du moins, c'est comme ça que je le vois.

J'ai un peu de peine pour la Agathe de 2017, 2018, 2019. Je m'en veux de ne pas m'être écoutée plus, de ne pas avoir eu la force de le quitter, moi qui étais si indépendante, si forte. Je m'en veux de ne pas avoir tenu mes positions, de ne pas m'être défendue. De m'être tue. Si je n'ai qu'un seul regret c'est celui ci : de m'être tue, de ne m'être jamais énervée, jamais crié. Je ne l'ai jamais confronté, jamais mis face à ses contradictions, face à ses actes. Je me suis énormément abandonnée, énormément pas respectée, et ça, j'ai du mal à me le pardonner.

2) Ma vision de l'amour

Aujourd'hui, en plus d'avoir du mal à faire confiance aux autres, c'est surtout à moi même que je ne fais plus confiance. Je ne me fais plus confiance pour me protéger. Je pense avoir compris la leçon, mais j'ai peur de recommencer. Peur que ça se reproduise. Peur de tout oublier si un jour j'ai à nouveau des sentiments forts pour quelqu'un. Peur de ne pas voir les signaux. Peur d'être bête, une nouvelle fois.

Oui, je peux me dire deux choses : 1) pourquoi ça se passerait mal ? et 2) si ça se passe mal, pourquoi je ne serais pas capable de m'en sortir mieux que la fois précédente ? Certes. Mais j'ai du mal avec l'échec. Je n'ai pas envie de développer ça ici car c'est trop personnel, mais j'ai un rapport assez mauvais avec l'échec. Je l'ai très peu vécu dans ma vie, car j'ai eu beaucoup de chance, mais par contre j'ai développé une énorme pression que je me mets, en permanence, pour que ça n'arrive jamais.

Donc ma vision de l'amour, pour l'instant, est plutôt inexistante. Ca m'intéresse sans m'intéresser. Je ne le cherche pas, pas du tout. Et ça me fait réaliser à quel point il monopolise les conversations. On me prend limite pour une meuf aigrie, voire une vieille fille. Et ça me désole de voir des relations nazes voir le jour sous mes yeux, seulement pour mourir quelques semaines plus tard, sans avoir servi à rien. Mais c'est mon point de vue, et je respecte celui des autres.

Bien sûr, que j'espère un tout petit peu. Mais la vérité c'est que ça me terrifie, pour les raisons citées ci dessus. Et puis j'ai peur, en plus, d'encore perdre du temps. J'ai sacrifié du temps avec mes amis, sacrifié des jobs, sacrifié des projets persos pour mon ex, et je ne veux plus de ça. Je me suis construit une vie, j'ai un boulot top, je fais du bénévolat, du tutorat, je me forme sur plusieurs sujets. J'ai plein d'idées, en permanence, et pas du tout la place, et surtout pas le temps, pour quelqu'un là dedans.

2) Mes ruminations incessantes

J'ai cru à un moment que j'étais dépressive. Puis bipolaire. Puis borderline.
Et puis j'ai essayé de me détacher des étiquettes, et surtout du fameux autodiag.

Je suis juste quelqu'un qui rumine beaucoup, qui réfléchit en permanence, et qui est extrêmement sensible à tout. Et c'est vrai, c'est épuisant, j'aimerais vraiment que mon cerveau s'éteigne, car il me rend folle. 99% de mes pensées ne se réalisent pas, et disons que 80% ne servent vraiment à rien. Ca m'épuise, pour rien.

Mais un petit déclic que j'ai eu un octobre, c'est ça : tout est temporaire. Alors ça paraît très con, mais vraiment je vous jure, ça m'a fait l'effet d'une petite bombe dans ma vie. Voilà, parfois, je suis mal, très mal, j'ai des idées extrêmements noires, je crois que tout va s'arrêter, je ne crois plus en rien, je crois que personne ne tient à moi, que personne ne réalisera si je meurs, que la vie n'a aucun sens. Mais je l'accepte. J'ai quelques techniques : j'essaie de m'isoler, de me changer les idées en regardant un truc sympa sur mon téléphone, j'essaie de discuter avec quelqu'un d'un truc qui n'a rien à voir, j'écris dans mon journal. Simplement, j'attends que ça passe. Je ne combats pas. Le pic dure au maximum quelques heures. L'état de déprime peut s'étendre sur plusieurs jours, mais ça se termine toujours.

Et je remonte. Comme ça, pouf. Mes idées s'éclairent, je vois les choses autrement. Encore mieux que de trouver réponse à mes questions : je ne me les pose plus, car je réalise qu'elles n'ont pas lieu d'être.

Je ne sais pas si je suis claire, mais vraiment, ça m'a aidée. On est encore loin de la méditation, du sport. Je suis encore quelqu'un de nerveux, j'ai encore des gestes rapides, brefs, je me tiens toujours courbée, je parle très vite, je m'essouffle, je m'emballe. Mais je vais continuer à m'apaiser avec le temps. Enfin je l'espère. Je pense que ma vingtaine n'est qu'un long moment à passer, mais nécessaire. Quand je prendrai de l'âge, je pense que j'irai mieux. J'essaie de ne pas me mettre de pression pour "vivre ma best life tant que je suis jeune". Je ne suis pas comme ça, c'est tout. Cette différence, j'ai du mal à l'accepter. Surtout qu'aujourd'hui, à l'heure où on essaie d'inclure toutes les minorités possibles, j'ai l'impression que se sentir "différent" est encore mal vu, parce que c'est vu comme prétentieux. Mais croyez moi, j'aimerais bien être comme mes amis, comme mes frères et soeur, comme mes parents. Voir les choses comme eux, avoir les mêmes envies qu'eux, les mêmes préoccupations qu'eux. J'aurais la sensation d'enfin appartenir à mon groupe. La sensation qu'ils m'aiment pour qui je suis.

3) Mes ruminations incessantes, partie 2

Je divague un peu.

Avec tout ce que j'ai appris, de nouvelles ruminations arrivent.

Et un motif que je retrouve un peu trop souvent, depuis bien longtemps, depuis bien avant ma rupture, c'ets le vide intérieur. Je sens ce vide en moi, toujours là, tapi quelque part. J'ai beau essayer de lire au maximum, de m'écouter, de me poser les bonnes questions, de me demander si "je fais ça pour moi ou pour les autres?", il est toujours là.

J'ai toujours cette sensation d'imposture. Cette sensation que je suis fausse, que je n'existe pas, que je ne suis personne. Je ressens un manque d'amour tellement grand, tellement infini, que j'ai l'impression d'avoir construit toute ma vie, en totale conscience, pour plaire aux autres et essayer de gratter les moindres miettes d'amour, d'admiration. Je me vois, je le fais tout le temps.

Je ne sais pas si mes goûts sont mes vrais goûts, ou si je m'invente ces goûts pour plaire et être admirée, et donc aimée ? Même chose pour absolument tout : mon travail, mes passions, jusqu'à mes activités, mon style vestimentaire. Jusqu'à mes plans d'avenir, mes désirs. J'avais l'impression de m'être trouvée, et en fait je n'ai aucune idée de qui je suis. Comment être s^re ? Vous voyez, là, j'aimerais ne pas me poser ces questions. Me dire que oui, j'aime mon travail, j'aime mon bénévolat, je suis alignée avec ce que je fais. Mais je me dis toujours, est ce que je suis dans le faux ? Est ce que je vais pas me réveiller à la moitié de ma vie, et réaliser que j'ai menti, à tout le monde et surtout à moi même ?

J'adore mon travail. Vraiment, tu l'adores ? Ou tu l'adores parce que c'est un poste ultra haut placé pour ton âge, et que tu aimes l'admiration que ça suscite chez les gens ? Je fais du bénévolat. Vraiment, pour aider ? Ou pour pouvoir te la raconter, et susciter l'admiration ? J'aime les sciences. Vraiment ? Ou c'est pour pouvoir te la raconter de maîtriser un domaine d'élite ?

Un détail qui m'a fait pleurer aujourd'hui. Je suis en vacance chez mes parents. Je vidais le lave vaisselle. Et je me suis dit, je vide le ave vaisselle, je fais plein de lessive, j'aide à ranger, j'aide à faire les courses, je répare l'imprimante, j'aide pour les devoirs, j'aide pour la lettre de motivation. Parce que j'aime aider, parce que ça me fait plaisir. Vraiment, Agathe ? Ou parce que tu crois que l'amour de tes parents est conditionné au fait que tu les aides, que tu excelles partout, que tu sois parfaite, comme tu l'as toujours été ? Mon frère et ma soeur ne font rien à la maison, et pourtant mes parents les aiment autant. Voire plus, car eux ils sont cools, ils sortent, ils sont drôles, ils ont plein d'amis. Ils sont sans prises de tête, ils sont sympas, ils ne sont pas aussi prout prout et parfaits que toi. Ils sont tout ce que je ne serai jamais.

Voilà, voilà où j'en suis dans mes questionnements aujourd'hui. Parfois ça part, parce que je pense à autre chose, mais ça revient toujours.

Qu'est ce que je ferais, si personne ne me regardait ? Je ne sais pas. Je ne comprends pas le concept d'égoisme, de vivre pour soi. J'ai besoin des autres pour me sentir vivante. Qu'est ce que ça veut dire, puiser l'amour en soi ? Comment être sûre que je ne suis pas dans le déni, que je ne suis pas une coquille vide ?

Je change de cap, tout le temps, pour m'adapter à tout le monde. Je le sens au fond et je me déteste pour ça. Mais en vrai je ne sais pas, je ne sais pas ! Si les sciences ne sont pas ma passion, alors quelle est elle ? Si mon métier ne me plaît pas vraiment, alors quel métier me conviendra ?

Existe t il vraiment un monde où je suis alignés ? Apaisée ? Vais je un jour moi aussi ressentir cette plénitude, ou suis je condamnée à écouter mon cerveau ruminer en boucle et douter de tout, même de lui même, jusqu'à la fin de mes jours ? Si cette plénitude existe, que dois je faire pour l'atteindre ? Où aller ? A qui parler ? Par où commencer ?

Voilà, voilà où j'en suis. Je garde la face la plupart du temps, comme je le dis souvent ici, j'ai un toit, des gens qui m'aiment (enfin...), de l'argent, la santé. Je suis chanceuse, tout va bien. Je me déteste, juste, mais c'est presque anecdotique.

Voilà, du coup ce post est un énorme paradoxe, je commence en vous disant que tout va mieux et que j'ai vu la lumière céleste, et je termine en vous disant qu'à chaque instant j'ai envie de crever.

En vérité, inquiétez vous plutôt si un jour je vous dit que tout va bien ;)

Des gros gros gros gros bisous à tous <3
#1326379
Hello Agathe,

Ça fait vraiment très plaisir d'avoir de tes nouvelles .

Comme je le disais à Janysse, comme vous êtes exigeantes avec vous même.
Cette exigence peut donner le meilleur, la réussite universitaire, professionnelle . en cela je me reconnais en vous , telle que je l'étais à votre âge ( " et je ne laisserai dire à personne que c'est le plus bel âge de la vie " selon la célèbre citation )

Et le pire aussi, tant on peut se faire violence , dans cette volonté de contrôle.

Pour autant, je suis assez admirative de cette capacité d'introspection à un si jeune âge. Ce travail, si douloureux soit il, est utile. Pour ma part j'ai avancé tel un bulldozer dans ma vie, études,passage sans état d'âme de relations foireuses à relations tordues dans ma vingtaine, carrière, concours , mutation pro , mariage, enfant , en me gardant bien de la moindre introspection ( ayant été élevée , qui plus est, dans un climat de mépris de la faiblesse psychologique ) . Et c'est à 40 ans passés, à la faveur de la sortie de route dans cette course folle qui m'a amenée ici que j'ai commencé à m'intéresser au sujet .

Sois douce avec toi même, essaie au moins Agathe .
J'ai l'impression que tu juges chacune tes actions.
C'est la même chose pour les " toujours" , les " jamais" , vraiment je pense qu'on conditionne son cerveau en utilsant ces termes. Janysse te l'a dit ici je crois, tu le conçois toi même, en disant que tout est temporaire . J'avais envie de le dire à Janysse aussi ,quand elle disait ne pas vouloir " renoncer à l'amour" ( or il n'est pas question de faire un choix définitif maintenant à 25 ans , telle une nonne prononçant ses voeux ;) )
Les mots ont un sens , et ceux qu'on se dit à soi même encore davantage . Donc de la douceur , pas de jugement, pas de " toujours, de " jamais" , de " jusque là fin de mes jours " . Pour ça la vie , les autres ,le monde l'entourage pro, et parfois l'entourage amical et familial sont là, malheureusement .
J'espère que vous ne m'en voudrez pas de vous associer dans ma réponse, il est vrai que je vous trouve beaucoup de points communs, telles deux petites soeurs que je considère avec tendresse ;)

Et puis les autres, les autres , les autres, toujours plus cool, heureux en amour, drôles, instagrammables....
C'est complètement illusoire de penser que l'autre n'a pas de soucis, ne se pose aucune question existentielle , tel un bulot décérébré et ravi de la crèche . ( et pour le coup c'est un raisonnement assez auto centré) .
Il n'y a pas de situation idéale, de clef ou de de voie du bonheur 100% garanti ( en revanche se comparer en permanence c'est du mal être pérenne 100 % garanti ).
Sais tu qu'il y a sûrement qqn qque part qui regarde ta vie' ton job, ton appart, etc..en se disant " quelle chance elle a à 25 ans , elle reussit tout et moi je quadruple mon BTS" ? ;)

Bref, cut yourself some slack, comme dirait Jean Claude Vandamme ( ou Confucius)

Bisous fabuleux :bisou:
louise75, miu, Janysse ont aimé ça