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#1316647
Bonjour Janysse,

Je vais te donner mon avis sur ce que m'inspirent tes derniers posts et je' vais aller un peu à contre courant des autres intervenants . Ce ne sera qu'une piste de réflexion pour toi si tu le souhaites. ce n'est d'ailleurs qu'un avis, et je peux me tromper puisque je ne te connais pas.

Je quote ce passage :

"Je suis terrorisée à l'idée de ne jamais vivre de grande histoire d'amour."

Cela, déjà, m'interpelle. Tu ne parle pas de vivre une histoire d'amour, mais une grande histoire d'amour. Les mots choisis sont importants

" Alors quand je rencontre un garçon qui peut plus ou moins faire l'affaire - parce qu'en fait il me montre de l'intérêt - je croise les doigts pour que ce soit "le bon". Je suis assez consciente du fait que je suis pétrie de représentations qui me font du mal, et je bosse d'arrache-pieds pour comprendre. C'est complètement con mais j'ai l'impression de ne pas avoir la moyenne dans cette matière, pour filer la métaphore - qui n'en est hélas pas une."

Quand je lis cela, je ne vois pas, moi, une jeune femme victime d'un syndrome d'abandon (ou de rejet), et qui foire ses histoires à cause d'une dépendance affective-je reviendrais aprés sur le manque de confiance . Mais au contraire, il me semble voir une personne qui estime - probablement parce qu'on le lui a dit et répété et qui a fini par croire que ce serait cela sa réalité, - qu'elle ne doit recevoir que le meilleur : une grande histoire d'amour, une grande carrière, etc...

Il me semble -et encore une fois ce n'est qu'un avis et juste une piste de réflexion - que tes posts ici, ton discours, sont dirigés, probablement inconsciemment par toi, de manière à obtenir des autres cette réassurance que oui , tu vas avoir ce meilleur, ce must en fait, parceque ce que ce qu'il y en en -dessous de ce must, çà ce n'est pas pour Janysse.

C'est le fait de ne pas obtenir ce "must' qui entraine ton manque de confiance , et non pas ton manque de confiance qui entraine tes échecs.
En réalité, c'est l'échec qui fait vaciller tes certitudes. Tu me sembles incapable d'accepter l'échec, d'où cette pression que tu mets dans ce que tu fais, et cela témoigne pour moi, et je le dis avec précaution Janysse, d'un grand manque d'humilité, malgré tes écrits qui me semblent inconsciemment destinés à activer chez les autres cette re-confirmation que : oui, tu es brillante, oui, tu es super, oui tu fais bien etc ... (il y a pour moi une forme de manipulation ..).

Souvent, cela se voit chez des enfants qui ont été surprotégés par leurs parents/mère, mais je peux me tromper puisqu'encoe une fois je ne te connais pas.

IL me semble que tu devrais commencer à accepter l'idée même que l'échec peut t'arriver à toi comme il peut arriver à tout un chacun. Ce faisant, tu te remettras dans la place qui est la tienne : je ne suis ni meilleure ni pire que d'autres, et cela t'enlèvera une énorme pression interne, car tu n'essaieras plus, ainsi, de coller à une projection de la réalité qui a dû t'être inculquée j'imagine au fur et à mesure de tes réussites scolaires, ou que tu t'es peut-être inculquée toi-même.

Tu peux et tu dois exister aussi via tes échecs c'est celà, plus que tes réussites (je parle pour toi Janysse, car pour d'autres c'est bien entendu l'inverse) ), qui te fera grandir, et les accepter avec grâce et non en adoptant une posture de victime.
Courage
Elieza, Carrie007, Eva et 2 autres ont aimé ça
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#1316652
Je pense que tu devrais lire et relire et réfléchir, et digérer aussi, le message de blur car il/elle (désolée blur je ne sais pas si tu es un homme ou une femme) te donne des pistes très intéressantes.
#1316663
Fort intéressant en effet, ce message de Blur, y compris quand on partage un peu la même névrose que Janysse...

Je ne voudrais pas polluer ce post avec une discussion trop générale, et on verra bien ce que Janysse répondra, mais est-ce qu’il n’y a pas une différence quand même entre vouloir être la meilleure, croire que seul le meilleur nous est destiné (donc « une grande histoire d’amour », tout comme on peut/veut devenir un « grand nom » dans son domaine de recherche) et le fait de ne pas se contenter du médiocre? Je veux dire par là que vouloir une relation où l’autre ose nous prendre la main dans la rue, comme les ex de Janysse ne voulaient pas le faire :shock: :shock: , où il/elle nous câline au réveil et pense à nous écrire en fin de journée pour demander des nouvelles, cela ne me semble pas démesuré. On peut être un minimum exigeant sur la qualité de la relation, sans pour autant se prendre pour une princesse, non?

Bien sûr, il faut accepter qu’on peut connaître des échecs, quand on part avec ces attentes, et il faut les vivre sans tomber d’un extrême à l’autre et considérer qu’on est nulle parce que ça n’a pas marché... tout ne tient pas à soi. Cela m’avait été dit sur mon fil d’ailleurs, et à raison je crois: prendre l’échec d’une relation pour preuve de son propre manque de valeur révèle au fond un grand orgueil, le sentiment que nous sommes le/la seul(e) à faire fonctionner ou non la relation. J’espère que cela donnera à penser à Janysse!
#1316664
Bonjour
Effectivement c'est un sujet intéressant (un peu HS mais bon)
Je crois qu'à un moment donné il faut arriver à savoir (et ce n'est PAS facile) où mettre ses propres curseurs (sans tomber ni dans la "facilité" ni dans le nombrilisme).
Mais ce n'est que mon avis et je ne tiens pas à polluer le fil :)
#1316665
Bonjour tout le monde,

Je vous remercie pour tous ces échanges que je suis depuis hier, je ne réponds que maintenant car j'ai eu un peu de mal à digérer tout cela.

Quand je parle de "grande histoire d'amour" je pense à n'importe quoi qui durerait plus d'un an, qui impliquerait une vie commune et des vacances à deux. C'est atrocement cliché mais même une histoire de 3 ans je serais contente de l'avoir vécue.

Je ne comprends pas encore tout mais je sais que Blur tape juste, sinon je ne me sentirais pas aussi mal à l'aise. J'ai effectivement un besoin constant de validation, et j'ai appris je crois qu'en me diminuant en permanence, cela déclenchait en face cette validation. Et je continue. Je me compare sans cesse aux autres, j'essaie de me prouver que je suis meilleure qu'elleux, dans tel ou tel domaine. Je ressentais beaucoup de mépris (beaucoup moins maintenant) pour les autres. Je suis jalouse de tout et de tout le monde et ça me pourrit la vie. Et ça me fait hyper mal de lire que je manque d'humilité ou que je suis manipulatrice mais je dois admettre que c'est sans doute vrai.

Mais c'est très dur. Parce qu'être orgueilleuse et manipulatrice, se croire au-dessus des autres c'est "grave" comme défaut, ça n'est pas comme être gourmand ou impatient ou radin. C'est tout sauf aimable. Et si je peux aimer Janysse perdue et qui a tout le temps peur d'être abandonnée je ne sais pas si je peux aimer Janysse vaniteuse et manipulatrice. Je suis à deux doigts de me dégoûter.

Et si j'écris que je suis pas loin de me dégoûter, ça n'est pas uniquement pour qu'on me rassure. J'ai passé mon adolescence à dire à mes amies que j'étais nulle et que je voulais mourir, parce que oui j'avais besoin d'être rassurée mais aussi parce que je le ressentais sincèrement.

Je n'ai pas été surprotégée. J'ai grandi dans la peur et la violence (psychique, verbale, parfois physique). Je suis issue de l'immigration côté paternel, et j'ai été parfois humiliée par ma famille maternelle. Mon père est une personne agressive, violente, sur la défensive, quelqu'un de très orgueilleux, méprisant, humiliant, qui se croit au-dessus de tout le monde. Toute cette violence n'a d'égale que l'humiliation et la violence qu'il a subies en arrivant en France, moi je suis persuadée qu'il y a un petit trauma, mais du coup j'ai clairement pris de lui. J'ai peut-être été élevée par lui dans l'idée qu'il fallait que je prouve ma valeur aux autres, qu'une fille d'Arabe pouvait faire mieux que ces connards de petits bourgeois qui lui avaient craché dessus. Je n'avais pas droit à l'erreur, ni à l'échec. Une mauvaise note était impardonnable. Alors scolairement, je me suis interdit d'échouer. Et je n'ai jamais échoué. Je n'ai pas le droit. Et ça aussi ça me pourrit la vie, parce que j'en ai fait une question d'identité. Ado j'étais laide, mal fringuée car pas de sous, triste et apeurée, mais au moins j'étais bonne élève. Aujourd'hui j'ai une vie amoureuse ponctuée de choix inconsidérés qui me rendent tristes mais au moins je "réussis". Je repense souvent à cette discussion Kylian.

Ma petite soeur est pareille. Au-delà de notre relation catastrophique, elle est complètement folle elle aussi. Elle aussi s'arrache les cheveux, et réussit scolairement. Quand elle était ado, elle avait eu 14 de moyenne à la suite d'un conseil de classe quelconque. Mon père qui estimait que ce n'était pas assez l'avait descendue et elle en avait pleuré. Elle a été surprotégée par ma mère c'est certain en revanche, qui se justifie en disant qu'elle voulait contrebalancer la violence de mon père. Moi j'ai tout pris et je continue aujourd'hui. Mon père estime que je fais n'importe quoi dans ma vie professionnelle et ne se gêne pas pour me le signifier (je n'ai jamais voulu être médecin ou avocat, il ne me pardonne pas).

Je ne sais pas pour autant si je n'accepte que le meilleur dans une relation amoureuse. Pourquoi alors est-ce que je me suis contentée du strict minimum, et même bien en-dessous, pendant toutes ces années ?

Je réponds peut-être à côté mais je suis encore très confuse, et je pense que j'ai besoin de prendre du recul et qu'avec le temps j'y verrai un peu plus clair. Je sais que ma vie amoureuse désastreuse est le reflet de cette très grande violence que je me fais/ai subie. Je ne sais pas encore comment travailler dessus. Je clôture ma thérapie avec ma psy actuelle la semaine prochaine, mais je sais pas quoi commencer quand j'irai voir une nouvelle thérapeute.

Un grand merci pour ces échanges, Blur, Carrie, Louise, Kylian, pas toujours très agréables à lire mais qui ouvrent de nouvelles pistes c'est certain.

Je vous embrasse
#1316666
Bonjour Janysse,

Je lis ton sujet avec beaucoup d'intérêt depuis le début, et je sens qu'aujourd'hui tu passes à une phase encore plus "libératrice". Elle pique cette phase, mais tu es très très très lucide sur tout ce qui peut avoir contribué à cet état instable que tu décris.

Je souhaitais rebondir sur un important passage de ton dernier post, d'abord parce qu'il est probablement à l'origine de cette quête permanente que tu as de la validation, de ce besoin permanent que tu as de te montrer "bonne, douce, altruiste". Ce passage c'est quand tu parles de tes origines, de l'intégration.
Ce passage il me parle tout particulièrement car je suis moi aussi "issu de l'immigration", pas le même pays, pas la même culture, pas les mêmes dates probablement. Je n'ai pas subi de violences psy ou physiques dans mon enfance, mais par contre, je retrouve dans mon éducation, dans celle de mes parents aussi, ce besoin d'être parfait pour ne pas paraître différent, pour sortir du carcan de "parasite". Parce que mon nom est différent (ah punaise les surnoms à l'école.. macaroni... spaghetti, rital...tu vois le truc...), parce que mes parents étaient à l'époque considérés comme des parasites (et je pèse mes mots). Parce qu'ils vivaient dans des cabanes en planches avant de pouvoir construire leurs maisons... Il leur a donc fallu s'intégrer, à tout prix, changer les prénoms, parler français le plus parfaitement possible (interdiction de parler la langue d'origine à la maison), se protéger, avoir un métier etc...
Et une conséquence de tout ça, c'est l'oubli de soi, complet... Pas de sentiments, jamais, on ne pleure pas, on ne se plaint pas, on n'en a pas le droit. Et on tisse des carapaces... Et forcément, ça se transmet à la génération d'après... Une génération pour laquelle il est très difficile d'exprimer ses sentiments, de fixer ses limites... Une génération de "glaçons" émotionnels....
Cette piste, je pense que tu la connais bien et que tu l'explores à fond aussi, et la libération passe par le pardon. Le pardon à cette génération qui a fait du mieux qu'elle pouvait pour survivre, pour s'intégrer dans une culture, un pays différent. Le pardon à soi aussi, de leur en avoir voulu parfois.

Voilà, quelques mots pour te dire que je comprends ce volet de ta vie, et pour te soutenir aussi dans cette quête du pardon, qui n'est pas simple à donner, parce qu'il y a peut-être des choses aussi que l'on ne peut pas pardonner, et que l'on n'a pas à pardonner. Alors pardonnons ce que l'on peut pardonner.

Bon courage à toi :)
miu, Janysse ont aimé ça
#1316670
Janysse a écrit : 26 mai 2020, 11:16
Mais c'est très dur. Parce qu'être orgueilleuse et manipulatrice, se croire au-dessus des autres c'est "grave" comme défaut, ça n'est pas comme être gourmand ou impatient ou radin. C'est tout sauf aimable. Et si je peux aimer Janysse perdue et qui a tout le temps peur d'être abandonnée je ne sais pas si je peux aimer Janysse vaniteuse et manipulatrice. Je suis à deux doigts de me dégoûter.
Coucou ma jolie Janysse,

Je voudrais te dire de ne pas avoir peur de toi-même, et surtout d'avoir confiance en toi, en tes forces et en ce que tu voudrais devenir.

Ce que Blur suggère, ne t'accuse pas l'orgueil ni manipulation. C'est une piste à y songer sans se faire obsédé.

Quand j'étais plus jeune, j'ai subi, moi aussi, énormément de pression de mes parents sur les résultats scolaires et je ne peux que partager avec toi toutes les angoisses, les sacrifices que l'idée d'être la meilleure fait subir à ses adeptes.

J'espère que tu ne te puniras pas à l'idée que tu pourrais être quelqu'un de mauvais. J'ai longuement réfléchi sur la partie "obscure" de chaque personnalité lorsqu'un ami à mon ex m'a accusé méchante, hypocrite, contente de malheur des autres...Je pense que peut-être quelque part chez chacun de nous, il existe les parts qui ne sont pas très jolies, les traits du caractère de me***, mais Dieu le sait, oh on se combat pour devenir mieux, pour devenir aimable, pour pouvoir s'aimer soi-même.

L'idée de devenir meilleur, de vouloir être aimé est encourageant et motivant. J'espère que tu peux continuer à utiliser ta persévérance, ta force intérieure, ton courage pour devenir la meilleure version de toi-même. On ne peut qu'être orgueilleuse et manipulatrice lorsqu'on blesse quelqu'un ou attaque quelque chose. Prends confiance en ta personnalité et en l'image de la femme que tu voudrais devenir.

Je me rappelle cet ami à mon ex qui m'a des fois maudit qu'un jour mon ex me quitterait pour quelqu'un d'autre et que je souffrirais. Lui, qui m'a accusée méchante tandis que ses propos étaient vraiment blessants et odieux. Pourtant je n'ai pas de rancune envers cet ami, qui avait été un très très bon ami à moi aussi pendant une époque. J'ai regretté seulement de ne pas avoir comporté correctement et d'avoir engendré le malentendu.

Pardonner aux autres et pardonner à soi-même, c'est très important, je pense, pour ne pas tomber dans un gouffre de monstre.

J'ai confiance que tu auras suffisamment de recul pour ne pas garder en tête l'image d'une mauvaise femme que tu ne voudrais à aucun moment être.

Comme Kylian a dit, accepter son échec ne nous fait pas qqn de faible.

J'espère aussi que tu ne seras non plus hantée par l'image d'une Janysse perdue, effrayée d'être abandonnée. Le chemin que t'as parcouru et que tu parcours d'aujourd'hui te rend de plus en plus mature, grande, stable, sensible mais pas susceptible.

Courage Janysse.

Et tant que je suis encore sur Aix, t'es tj bienvenue dans mon appart ; ) C'est pas trop loin entre Montpellier à Aix hein ;) :)


Belle journée à toi, et bon déménagement. Le sud est super, je te jure, ça va te changer des idées avec le ciel bleu, la mer turquoise, les gens fêtards , le soleil et la joie de vivre :D C'est une expérience de vie.


Gros bisous fabuleux à toi :bisou:
#1316671
J’ajouterai à ce que dit Miu qu’on peut avoir des comportements manipulateurs sans être fondamentalement une manipulatrice... quand je dis à mon jeune fils que ça me ferait tellement plaisir qu’il me fasse mon café le dimanche matin, je le manipule un peu en jouant sur l’affect, mais ça ne fait pas de moi un être atrocement mauvais (enfin j’espère !). M’enfin, c’est mieux de savoir que c’est une manipulation pour se botter les fesses de temps en temps et sortir soi-même du lit pour le faire, ce fameux café. À toi de transposer à ton cas :grinning:
#1316676
Bonjour Janysse,

Une piste de réflexion donc, qui a peut être pu t'aider à te livrer et libérer encore davantage et de trouver d'autres pistes.

Néanmoins, je reviens sur certaines chose que tu as écrites :

"Mais c'est très dur. Parce qu'être orgueilleuse et manipulatrice, se croire au-dessus des autres c'est "grave" comme défaut, ça n'est pas comme être gourmand ou impatient ou radin. C'est tout sauf aimable. Et si je peux aimer Janysse perdue et qui a tout le temps peur d'être abandonnée je ne sais pas si je peux aimer Janysse vaniteuse et manipulatrice. Je suis à deux doigts de me dégoûter."

Vois- tu comment la Janysse adulte s'efface à nouveau et laisse la place à la Janysse enfant, comment on passe de la rationalité à l'affect ?

Je n'ai pas dit que tu étais orgueillleuse, manipulatrice, vaniteuse : c'est toi qui le perçois ainsi --) pourquoi as tu ainsi interprêté les choses ? c'est important que tu le comprennes .
Car tu te doutes bien qu'en interprêtant ainsi les choses, tu es revenue à ton " je suis nulle" et d'office à ta même position habituelle (tu es revenue à ta "zone de confort" habituelle si je puis dire, zone de confort qui n'est jamais confortable mais toujours rassurante). Si cela te parle, tu peux essayer de creuser un peu.

Non , je n'ai jamais pensé ni écris que tu étais orgeuilleuse, vaniteuse, manipulatrice --) c'est à dire narcissique. Cela n'a rien à voir :-)
#1316717
Bonjour,
etpourtant a écrit :Cette piste, je pense que tu la connais bien et que tu l'explores à fond aussi, et la libération passe par le pardon. Le pardon à cette génération qui a fait du mieux qu'elle pouvait pour survivre, pour s'intégrer dans une culture, un pays différent. Le pardon à soi aussi, de leur en avoir voulu parfois.

Voilà, quelques mots pour te dire que je comprends ce volet de ta vie, et pour te soutenir aussi dans cette quête du pardon, qui n'est pas simple à donner, parce qu'il y a peut-être des choses aussi que l'on ne peut pas pardonner, et que l'on n'a pas à pardonner. Alors pardonnons ce que l'on peut pardonner.
Merci beaucoup pour ton message etpourtant. Je pense qu'il y a une dimension sociologique forte dans ce que je vis et ressens (bon en même temps, si je ne le pensais pas je n'aurais plus qu'à changer de métier). Ce passage sur le pardon me marque beaucoup, j'ai énormément de mal à pardonner, je ne sais pas si j'ai déjà réussi à pardonner à quelqu'un. J'en veux pas mal à mes parents pour tout un tas de raisons : de ne pas m'avoir appris la langue de ma famille, d'avoir refusé de m'écouter quand j'ai manifesté un profond mal-être à l'adolescence, de ne pas m'avoir donné ma place d'aînée dans la fratrie, de m'avoir faite telle que je suis aussi mal dans ma vie. Mais tout le monde a des traumas d'enfant, et c'est peut-être puéril de s'accrocher encore à cette colère et cette rancune alors qu'ils ont peut-être juste fait comme ils ont pu avec ce qu'ils avaient. J'aime aussi l'idée qu'il y a des choses à ne pas pardonner pour autant. J'ai grandi dans la peur et l'angoisse de la punition, et ça ce n'est pas normal.

Je pense aussi que j'ai fait ma mission d'être la meilleure, dans un esprit plutôt revanchard, dans l'idée que je portais le destin de ma famille dans ce que je faisais. Pour ma mère qui était la deuxième d'une fratrie de 4, qui a grandi dans l'ombre d'une soeur aînée exécrable et humiliante (cette femme est toujours exécrable d'ailleurs) ; pour mon père pour les humiliations que vous savez. Mais c'est peut-être très arrogant de croire que moi toute seule je vais réparer ces torts-là, ce n'est peut-être d'ailleurs pas à moi de le faire, pas ma mission.

Pour la manipulation j'ai l'impression que c'est plus grave que le coup du café. Peut-être que je me trompe, mais je vois la manipulation comme quelque chose de très négatif, et en même temps je sais que j'essaie de manipuler les gens. Dernier exemple en date, M. Tendre ne m'avait jamais invitée chez lui (sonnette d'alarme vous avez dit ?) alors je lui ai acheté une plante, trop encombrante pour qu'on l'emmène en promenade avec nous, pour le forcer à me proposer de passer chez lui. Bien sûr il n'a pas été dupe, et moi je me sens très nulle d'avoir fait ça. Je n'aurais pas dû. Je lui ai sans doute mis la pression pendant des semaines et il a pris la fuite et il a eu raison.

C'est très dur de ne pas me dire que je suis passée à côté d'un type super. On s'entendait super bien, c'était simple et blablabla mais en fait on n'était pas d'accord sur l'essentiel, à savoir où aller. J'essaie de m'en souvenir. Je repense à nos quelques moments et je me dis qu'il m'a donné bien plus que mes ex en quelques semaines. Ma meilleure amie dit que les garçons comme ça ça court les rues. Je ne devrais pas mais j'espère avoir été pour lui un petit peu plus qu'un plan cul.
blur a écrit :Vois- tu comment la Janysse adulte s'efface à nouveau et laisse la place à la Janysse enfant, comment on passe de la rationalité à l'affect ?

Je n'ai pas dit que tu étais orgueillleuse, manipulatrice, vaniteuse : c'est toi qui le perçois ainsi --) pourquoi as tu ainsi interprêté les choses ? c'est important que tu le comprennes .
Car tu te doutes bien qu'en interprêtant ainsi les choses, tu es revenue à ton " je suis nulle" et d'office à ta même position habituelle (tu es revenue à ta "zone de confort" habituelle si je puis dire, zone de confort qui n'est jamais confortable mais toujours rassurante). Si cela te parle, tu peux essayer de creuser un peu.


Oui absolument, mais je ne comprends pas comment je fais ça. Pourquoi je ne peux pas rester l'adulte. Le je suis nulle de confort, j'approuve absolument, c'est tellement plus simple. Ma meilleure amie me dit d'arrêter de me complaire dans mon malheur. À chaque fois ça me fait super mal. J'ai l'impression d'être en faute, d'avoir fait quelque chose de mal, alors qu'à la base je cherchais juste un peu de réconfort, qu'on me rassure. Peut-être que c'est ça le fond du problème, toujours le même, à savoir que j'ai besoin d'être rassurée. Je ne sais pas honnêtement.

J'ajouterai juste qu'on (mes parents) m'a très souvent répété, dans mon enfance et mon adolescence que le monde ne tournait pas autour de moi, que c'était tout le temps "moi moi je je", "mon jouet", "mon truc", "mon machin à moi", que j'étais une gamine, que je devais apprendre à partager mes choses, et arrêter de tout ramener à moi. Mes ex m'ont déjà dit aussi d'arrêter de tout ramener à moi, que le monde ne tournait pas autour de moi. Je pense qu'il y a un gros souci là aussi. En fait je suis parfois convaincue d'être secrètement une mauvaise personne, égoïste, narcissique et agressive, et devoir le cacher à tout le monde pour être aimée.

Je prends un jour après l'autre, j'ai complètement arrêté de bosser (je suis littéralement payée à rien foutre par de l'argent public), je suis dans les affaires à régler avant le déménagement, je suis en quête de cartons, je les remplis, ce n'est jamais fini, je pense à tout ce qui m'attend, je prévois un weekend de fête chez une amie, je remplis le temps d'autres choses que les projections et les films que je m'étais faits avant.

Voilà, beaucoup de travail.

Douce miu, merci pour ton message, je passerai volontiers sur Aix que je ne connais pas, je serai alors tout près.

Bisous
#1316722
En fait je suis parfois convaincue d'être secrètement une mauvaise personne, égoïste, narcissique et agressive, et devoir le cacher à tout le monde pour être aimée.
Et paf ! Ça appuie là où ça fait bien mal.
Je me reconnais tellement dans cette phrase. J'ai même tellement retourné le problème que j'arrive plus à savoir si je suis qqn de bien qui se protège par de l'agressivité ou si je suis qqn d'horrible qui porte un masque et manipule.
On adore cette crise identitaire...même si j'ai ma petite idée sur la vérité.

Courage janysse :bisou:
#1316735
Merci Agathe pour ton message.

Je crois que j'ai trop retourné le problème et que je n'y vois plus du tout clair. J'ai besoin de prendre (beaucoup beaucoup) de recul sur cette histoire, me concentrer sur mon déménagement et mes amis, et on verra ensuite.

Je t'embrasse
#1316876
Coucou

Ça fait une semaine que c'est fini, et ça me paraît loin, dans une autre vie. Entre temps j'ai démonté mes meubles, vidé mes étagères, rempli des tas de cartons, et mon petit cocon que j'ai tant chéri est devenu un bordel monumental tout sauf accueillant. J'ai revu des ami·es. J'ai revu Albert qui m'a présenté son copain. Si j'avais cru écrire ça un jour, il y a de ça 3-4 ans ! La vie ne se déroule jamais comme prévu :lol: Et c'était sympa de le revoir, mais ça m'a gonflée. De leur faire à manger, de me taper la vaisselle, pas une proposition rien. D'avoir passé 5 ans à m'occuper de lui et des autres juste pour qu'ils m'aiment un peu, à faire la bonniche un peu. J'ai revu d'autres ami·es, des potes plus récents, rencontrés juste avant le confinement, et c'était doux et tendre et chouette, et rassurant et iels m'ont aidée à faire à manger, à faire la vaisselle. Je n'exige pas du tout ça de mes invité·es mais c'est plus qu'apprécié. Autre fun fact, le type de mon école dont je m'étais entichée l'année dernière, celui qui a une copine, l'a épousée dernièrement. Pourquoi elle nous raconte tout ça vous pensez ? Je ne sais pas. Juste pour dire que la vie continue, qu'elle est toujours aussi pleine de belles personnes, que j'apprends à m'entourer de ces belles personnes qui me font du bien. Et mon coeur est déchiré entre la tristesse de laisser derrière moi tout ce que je laisse, l'excitation de commencer une nouvelle vie, et la gratitude pour tout ce(ux) que j'ai connu(s).

J'ai peur de partir, je fais des cauchemars toutes les nuits, quand j'arrive à dormir. Je me demande pourquoi je fais ça. Pourquoi je quitte cette vie que j'ai construite si difficilement, si patiemment, et dont je suis très fière, pourquoi je quitte mon appartement, pourquoi je quitte Paris, pourquoi je ne suis pas une jeune cadre dynamique, consultante dans un truc d'environnement à gagner 3000 euros par mois ? Pourquoi je pars à l'autre bout de la France pour passer mes journées dans des villages pollués, dans des laboratoires de science, pourquoi je fais ça pour 1400 euros par mois, pourquoi ? Et si j'étais restée, est-ce que Monsieur Tendre aurait bien voulu tenter ? Pourquoi je veux faire de ma vie une succession de déplacements, et s'ils me considèrent tous comme une copine à durée déterminée ?

Et aucune de ces questions n'a de réponse. Si ce n'est : je l'ai choisi. C'est mon choix, et j'en suis malgré tout fière et heureuse, c'est aussi ce que je suis. Et le garçon qui m'aimera, peut-être qu'il m'aimera justement pour ça.

Je suis très triste quand je pense à Monsieur Tendre, j'ai le coeur en miettes, et je pleure beaucoup. Je me sens très lasse et fatiguée, je crois qu'il me manque un peu, mais pas assez pour que je sois malheureuse. Je ne suis pas malheureuse en fait. Je n'ai ni le temps ni la place. Je cours à mes rendez-vous, je fais mes cartons, j'angoisse pour toute la logistique, j'ai peur de ce changement. Où diable aurais-je bien pu le caser ? Je n'étais pas disponible non plus en fait. Ça ne pouvait effectivement que se terminer comme ça. Et je crois que c'est aussi quelque chose que je répète dernièrement : me lancer avec mon dernier ex alors que je suis en pleine dépression (j'écrivais dans mon journal à l'époque que je n'avais rien à lui offrir), m'enticher du type casé alors que je sortais à peine de ma relation avec ledit ex, vouloir lancer quelque chose de sérieux avec Monsieur Tendre alors que je changeais de vie 8 semaines plus tard.

Je suis dans la phase où j'espère qu'un jour on se reverra, qu'on sera tous les deux libres et dispos et roule ma poule. Alors que la vie peut se passer de mille façons différentes entre temps. Ma psy dit que la vie n'est pas finie, qu'il ne faut jamais dire jamais, mais j'ai trop connu la peine qu'engendre l'espoir pour m'accrocher à cela. Je me dis un jour peut-être. Mais qui peut savoir ? Je n'ai pas non plus de colère, juste énormément de frustration qu'il ne m'ait pas laissé rentrer dans sa vie ; soit qu'il se protégeait de la fin, qu'il tenait l'attachement à distance, ou qu'il n'avait pas envie, tout simplement. Avec un tout petit peu de recul, je regrette quand même de ne pas avoir exprimé mes envies plus clairement, et avant. Ça n'aurait peut-être rien changé à ses sentiments ou plutôt leur absence, mais je me serais rendu service.

Voilà, je pleure beaucoup beaucoup mais je me sens un peu plus apaisée. Je laisse aussi derrière moi des souvenirs douloureux, des personnes pas forcément bonnes pour moi. Je pense que les galères ne sont pas finies, mais qu'il y a aussi de belles choses qui m'attendent. En attendant c'est bientôt l'été, les parcs ont finalement rouvert, je suis en bonne santé (physique), mes proches aussi, je vais vivre au bord de la mer, j'ai un bon salaire pour ça, et j'ai appris à cultiver la joie.

:bisou:
#1317000
Coucou

Hier j'ai écrit une lettre à Monsieur Tendre, je lui ai écrit tout ce que je n'ai pas osé lui dire, à quel point il me plaisait, que je me projetais avec lui, que j'avais envie de construire. Je l'ai écrite dans mon journal bien sûr, qu'il la lise me ferait juste de la peine, je ne veux pas m'exposer à son silence ou pire, sa bienveillance embarrassée.

Je prends un jour l'un après l'autre, j'accomplis mes tâches, difficilement, il me faut beaucoup d'effort pour agir, pour manger. Je me laisse franchement aller. Ma mère arrive aujourd'hui pour m'aider à emballer tout ce qui reste de mes vies parisiennes. Je me projette à Montpellier, j'achète des billets pour partir en weekend. J'ai posé mon premier jour de congé depuis que j'ai commencé mon contrat.

Pour Monsieur Tendre je me dis que c'est le timing, que c'était la bonne personne au mauvais moment, que je changeais de vie, lui aussi, qu'il s'est protégé, a mis de la distance, pas moi. Je me raconte une histoire d'amour impossible et de peine partagée plutôt que d'admettre que je ne lui plaisais pas assez. Plutôt que d'admettre que la bonne personne au mauvais moment n'est pas la bonne personne. J'espère chaque jour un peu plus un message d'amour qui ne viendra jamais. Le bus est passé devant chez lui, je me suis sentie mal. Ce chez lui je ne l'ai vu qu'une fois et en forçant la porte. Je me suis imposée. J'ai paniqué parce qu'au bout de 3 mois il ne m'avait toujours pas invitée chez lui. Il me parlait 3 fois par semaine des bons petits plats qu'il cuisinait, photos à l'appui, et jamais il n'a attrapé une de mes perches pour m'inviter, jamais il n'a cuisiné pour moi, accompli ce geste de soin qu'on fait pour ceux qui comptent. Là ça me met un peu en colère. Contre lui ou contre moi je ne sais pas trop, mais je constate qu'une fois encore j'ai donné donné, et même s'il était tendre et respectueux, et que c'était clairement ma meilleure histoire finalement, j'ai donné plus que lui n'a donné. J'ai vraiment un problème avec ça. Je suis une personne généreuse, je donne beaucoup de moi aux autres, mais je me rends compte maintenant (et en relisant vos messages), que je donne aussi pour qu'on m'aime, pour qu'on m'apprécie, pour qu'on se dise Janysse est tellement généreuse. Mais est-ce que ça enlève fondamentalement le sens à ces dons ? Si je donne inconsciemment pour être aimée, je le fais aussi avec un plaisir immense. Don contre-don, tout ça.

Je tourne en rond, j'ai besoin de partir.

J'ai fait une séance d'EMDR avec ma psy. Au cours de la séance, sont revenus au galop tous nos échanges ici, tous ces mots que vous avez pris le temps, avec générosité, de m'écrire, tout est remonté, j'ai crié, pleuré, je me suis vidée. Ça va mieux mais j'ai le cerveau retourné, des souvenirs qui remontent. Le jour où mon père a cassé une assiette par colère, où j'ai eu peur, peur, peur. Quand ma mère a eu un cancer. Je n'arrête pas d'oublier cet épisode de nos vies. C'est le bazar dans ma tête. Je fais ce que m'a dit ma psy, je met dans un coin tout ce qui remonte pour débriefer avec elle la prochaine fois. Je pense que je vais poursuivre ce genre de thérapie dans ma nouvelle ville. Ce que Carrie écrit sur le post de I Had a dream m'a fait réfléchir. Parler une heure par semaine avec ma psy m'a fait énormément avancer ces 18 derniers mois mais je crois qu'une thérapie plus brève avec EMDR m'aidera encore plus.

J'ai beaucoup réfléchi aussi à cette histoire de rêver sa vie plutôt que la vivre. En début de semaine il faisait beau et chaud et les terrasses ont rouvert chez nous. Je rêvais d'un verre en terrasse, au soleil, avec une bière etc. Ce truc que j'ai fantasmé depuis 2 mois. Une amie était partante, nous nous sommes installées en terrasse, j'ai passé un très bon moment, mais ça n'était pas comme dans mon fantasme. Je crois que je sais très bien fantasmer et beaucoup moins profiter de l'instant présent. Je ne sais pas si c'est ce que vous avez voulu dire, mais je réfléchis.

Enfin, je me suis rendue compte de ce mécanisme qui consiste chez moi à dire "je suis nulle" pour attirer la réassurance de l'autre. Je me vois et je m'entends faire. Je le verbalise parfois si je suis avec une personne de confiance. Mais je suis incapable de ne pas le faire, ça doit faire beaucoup trop longtemps (flash souvenir à l'instant, je me revois enfant dire à ma mère, tout le temps "je suis nulle" et elle me rassurer) que je fonctionne comme ça. Comment me rassurer alors ? Comment me rassurer sans exiger de l'autre des paroles rassurantes, sans me comparer aux autres ? Dès que je regarde où j'en suis dans mon travail par exemple, je panique, je suis loin derrière, je n'ai pas assez lu pas assez fait, je ne lis pas assez vite, je ne suis pas assez.

Voilà pour les réflexions que nos derniers échanges ont fini par inspirer. Merci encore. Elles ont fait leur chemin, par l'EMDR peut-être. Je n'ai pas la réponse à toutes ces questions, et je sais que j'ai encore besoin de beaucoup être rassurée. Mais je commence à comprendre les contours du dessin.

Allez, dernière ligne droite avant le grand départ.

Je vous embrasse
#1317001
Bonjour Janysse
Janysse a écrit : 04 juin 2020, 09:52 Pour Monsieur Tendre je me dis que c'est le timing, que c'était la bonne personne au mauvais moment, que je changeais de vie, lui aussi, qu'il s'est protégé, a mis de la distance, pas moi. Je me raconte une histoire d'amour impossible et de peine partagée plutôt que d'admettre que je ne lui plaisais pas assez.
Comme l'a très justement dit Selmasultane sur un autre thread, se dire que la fin de la relation est due à un obstacle indépendant de vos volontés à chacun est beaucoup plus hollywoodien que de regarder la vérité en face et se dire que lui ne s'est certainement jamais projeté avec toi. Oui, ça pique, mais il y a de fortes probabilités que ce soit ça la vraie raison. Car, aujourd'hui, avec les moyens de transport et de communication mis à disposition, ça pouvait fonctionner entre vous, même à distance (et cela n'aurait pas durer toute votre vie).

Je me rappelle aussi de ce que Paige racontait quand elle faisait ses études loin de son chéri (avec qui elle est toujours aujourd'hui), et pourtant c'était il y a plus de 20-25 ans, elle allait à la cabine téléphonique (terme que les moins de 20 ou 30 ans ne doivent pas connaître) pour lui parler. Et leur couple a tenu.

Janysse a écrit :Je suis une personne généreuse, je donne beaucoup de moi aux autres, mais je me rends compte maintenant (et en relisant vos messages), que je donne aussi pour qu'on m'aime, pour qu'on m'apprécie, pour qu'on se dise Janysse est tellement généreuse. Mais est-ce que ça enlève fondamentalement le sens à ces dons ? Si je donne inconsciemment pour être aimée, je le fais aussi avec un plaisir immense. Don contre-don, tout ça.

Je ne te connais pas suffisamment pour savoir si tu es une personne généreuse. La "vraie" générosité est rare, très rare.
Je vais pendre un exemple lambda. Croiser un SDF dans la rue, lui offrir à manger et parler ensuite, au détour d'une conversation anodine avec des amis, de la famille, de ce geste dépourvu de retour (le SDF ne pourra pas te rendre la pareille, il te remerciera c'est tout), est-ce réellement de la générosité ou un moyen de monter dans sa propre estime ou dans celle des autres?
Alors oui, le geste est généreux, pas de doute là-dessus car rien n'obligeait à le faire. Mais n'y-a-t-il pas une intention bien cachée derrière tout ça?
Perso, je sais que ce genre de geste me fait aussi et surtout du bien à moi, c'est peut-être une forme de générosité envers moi-même!

A toi de t'interroger sur le sens de ces "dons"... Et en même temps, est-ce si important que ça? Car dans mon exemple, tout le monde est content finalement: le SDF qui aura à manger, et moi qui me sens bien après avoir fait ce geste.

Janysse a écrit :J'ai beaucoup réfléchi aussi à cette histoire de rêver sa vie plutôt que la vivre. En début de semaine il faisait beau et chaud et les terrasses ont rouvert chez nous. Je rêvais d'un verre en terrasse, au soleil, avec une bière etc. Ce truc que j'ai fantasmé depuis 2 mois. Une amie était partante, nous nous sommes installées en terrasse, j'ai passé un très bon moment, mais ça n'était pas comme dans mon fantasme. Je crois que je sais très bien fantasmer et beaucoup moins profiter de l'instant présent. Je ne sais pas si c'est ce que vous avez voulu dire, mais je réfléchis.
Entre autre, oui
A force de fantasmer les choses, on ne peut qu'être déçu/e de la réalité.
Rêver prendre un verre en terrasse après ces semaines de confinement est tout à fait naturel. Y mettre par contre autant d'implication (je ne trouve pas le mot) l'est beaucoup moins.

Tu chemines Janysse mais tu es encore beaucoup trop centrée sur toi, tu ne regardes pas suffisamment ce qui se passe autour.
Je vais reprendre un exemple déjà donné sur le forum. Imagine que tu es serveuse et que tu portes un plateau rempli de verres pleins. Si tu regardes tes pieds, tu as de grands risques de te vautrer. Si par contre tu regardes là où tu veux aller, il y a de grandes chances que tu y parviennes sans encombre.

Qu'en penses-tu?
#1317003
Bonjour Carrie,
Carrie007 a écrit :Comme l'a très justement dit Selmasultane sur un autre thread, se dire que la fin de la relation est due à un obstacle indépendant de vos volontés à chacun est beaucoup plus hollywoodien que de regarder la vérité en face et se dire que lui ne s'est certainement jamais projeté avec toi. Oui, ça pique, mais il y a de fortes probabilités que ce soit ça la vraie raison. Car, aujourd'hui, avec les moyens de transport et de communication mis à disposition, ça pouvait fonctionner entre vous, même à distance (et cela n'aurait pas durer toute votre vie).

Je me rappelle aussi de ce que Paige racontait quand elle faisait ses études loin de son chéri (avec qui elle est toujours aujourd'hui), et pourtant c'était il y a plus de 20-25 ans, elle allait à la cabine téléphonique (terme que les moins de 20 ou 30 ans ne doivent pas connaître) pour lui parler. Et leur couple a tenu.
Oui, je sais. C'est pour ça que j'ai coupé le contact. Ma meilleure amie, qui voulait sans doute alléger ma peine, m'a mis cette idée en tête. Quand je lui ai répliqué que les circonstances dans lesquelles son couple actuel est né étaient encore pires (séparation d'avec son précédent copain, vies étalées sur trois pays différents, distance, manque d'argent etc), elle a botté en touche. J'avais oublié à quel point ça faisait mal d'aimer/se projeter sans réciprocité.
Carrie007 a écrit :Je ne te connais pas suffisamment pour savoir si tu es une personne généreuse. La "vraie" générosité est rare, très rare.
Je vais pendre un exemple lambda. Croiser un SDF dans la rue, lui offrir à manger et parler ensuite, au détour d'une conversation anodine avec des amis, de la famille, de ce geste dépourvu de retour (le SDF ne pourra pas te rendre la pareille, il te remerciera c'est tout), est-ce réellement de la générosité ou un moyen de monter dans sa propre estime ou dans celle des autres?
Alors oui, le geste est généreux, pas de doute là-dessus car rien n'obligeait à le faire. Mais n'y-a-t-il pas une intention bien cachée derrière tout ça?
Perso, je sais que ce genre de geste me fait aussi et surtout du bien à moi, c'est peut-être une forme de générosité envers moi-même!

A toi de t'interroger sur le sens de ces "dons"... Et en même temps, est-ce si important que ça? Car dans mon exemple, tout le monde est content finalement: le SDF qui aura à manger, et moi qui me sens bien après avoir fait ce geste.
Ma famille m'a toujours répété que j'étais une sale égoïste, que je ne pensais qu'à moi, que je ne voulais pas partager. Quand un ancien amoureux m'a dit que j'étais généreuse, ça m'a fait tout drôle. J'ai voulu y croire peut-être que ça n'est pas vrai. Pour moi il n'y a pas de don sans motivation, quelle qu'elle soit. Ça ne veut pas dire que c'est un faux don, ou de la fausse générosité. Ce qui compte c'est de donner je crois.
Carrie007 a écrit :Tu chemines Janysse mais tu es encore beaucoup trop centrée sur toi, tu ne regardes pas suffisamment ce qui se passe autour.
Je vais reprendre un exemple déjà donné sur le forum. Imagine que tu es serveuse et que tu portes un plateau rempli de verres pleins. Si tu regardes tes pieds, tu as de grands risques de te vautrer. Si par contre tu regardes là où tu veux aller, il y a de grandes chances que tu y parviennes sans encombre.

Qu'en penses-tu?
Oui, c'est une chose que tu m'as déjà écrite ici. Mais très sincèrement je ne comprends toujours pas. On me dit de faire un travail sur moi, de me recentrer sur moi, d'être heureuse avec moi, d'apprendre à m'aimer, etc etc. Je ne comprends pas ce que je dois faire là, ce que je fais mal. Ce que ça veut dire de regarder où je veux aller, j'ai l'impression de ne faire que ça depuis 10 ans. Je suis vraiment perdue.
#1317005
Janysse a écrit : 04 juin 2020, 10:54 Oui, c'est une chose que tu m'as déjà écrite ici. Mais très sincèrement je ne comprends toujours pas.
C'est que tu es encore sur le cheminement.
Il y a des choses que mon psy me disait qui ne me faisait pas du tout écho. E puis, paf, d'un coup, des mois après ou même parfois des années après, enfin je comprenais ce qu'il voulait me faire comprendre.
#1317011
J'espère alors que le cheminement continuera. Je refuse de continuer à me retrouver tous les ans avec une peine de coeur qui ressemblerait encore aux autres. Je me dis que j'ai fait du chemin déjà. J'ai trop de choses dans la tête, j'ai besoin d'agir là, plus de pleurer au fond de mon lit.
Bisous
#1317019
Coucou Janysse,

Je souhaitais justement venir prendre de tes nouvelles. Je t'ai lu.. J'ai lu tes pensées d'il y a quelque temps et je dois dire que je partage absolument tout.. J'aimerais aussi avoir la chance de vivre avec un copain, partir en vacances avec lui, dormir à ses côtés... Et en même temps je me dis que le jour où je vivrai tout ça je pourrais jamais m'en remettre si ça s'arrête.. J'aurais partagé trop de choses avec lui...

Encore dans le fantasme et le rêve je te rejoins absolument. En y réfléchissant je me dis comme toi que j'étais dans une relation pas réciproque et que je l'ai idéalisé en rêvant nos moments bien que j'appréciais les peu de moments auxquels j'ai eu droit avec mon ex. Mais la desidealisation est venue lorsque j'ai vu qu'il aimait encore les photos de son ex (juste avant moi) bien qu'il soit avec sa next... Et en fait chui un peu déçue des autres... Comme si la vie de couple ça rime forcément avec rupture, déception et tromperie...

Bref tout ça pour te dire que je ne peux pas t'aider mais lire tes ressentis me font me poser des questions et m'aident à avancer.

As-tu écrit finalement à mr tendre ou non ?

Courage à toi sois forte !

Je te souhaite tout le meilleur pour ton déménagement.

:bisou:

S.
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