Bonjour Janysse,
Je t’avais écrit le 21 septembre. Mon message était dans mes notes, mais je n’osais pas te l’envoyer. Je reviens aujourd’hui parce que je continue de te lire.
Voici le message en question:
Je voudrais t’écrire quelques mots, même si cela n’apportera pas grand chose à l’édifice.
Je t’ai trouvée très courageuse « d’affronter » ton ex. Personnellement, je pense que je n’aurais pas pu. Tu sembles avoir eu besoin d’explications pour comprendre certaines choses et je te comprends car j’ai longtemps cherché le pourquoi du comment de mon côté également, jusqu’au jour où j’ai intégré l’idée que l’on ne peut pas tout expliquer. L’amour, notamment. On a beau discuter, développer, argumenter, je crois que malheureusement, dans la plupart des cas, on met fin à une relation parce que l’on ne souhaite pas continuer. Peu importent les raisons, c’est la raison par excellence en soi. Point.
La blessure, pour ne pas dire les séquelles qu’il a laissées sont sensibles dans ton écrit. C’est légitime, il n’a pas été le meilleur des êtres en te quittant par sms, il manquait probablement de clarté même. Cela dit, malheureusement encore, quand bien même il t’eût quittée en bonne et due forme, s’il en est une, tu n’aurais pas eu moins mal, hélas, et je suis désolée pour toi car je sais pour l’avoir vécu que c’est terrible.
Je ne peux rien ajouter de plus à ce sujet car seul le temps pourra apaiser les choses. C’est un travail de deuil...
Je t’avoue avoir hésité avant de t’écrire ce qui va suivre. J’ai pensé t’écrire en MP, avant d’y renoncer tout court. Aujourd’hui, je me permets de te l’écrire car j’essaie de prendre confiance en moi en exprimant mes modestes pensées. Donc pardon d’avance.
D’emblée, félicitations pour l’excellente note de ton mémoire. « Du chaos naissent les étoiles », donc bravo d’avoir brillé par-delà la nuit... et bravo de poursuivre avec ton projet de thèse. Je te souhaite de continuer à t’épanouir dans ton travail de recherches et d’écriture.
Je te confie qu’à l’époque, j’ai obtenu une mention très bien pour mon mémoire de maîtrise. Rien à voir avec toi, mais j’avais vécu une année éprouvante parce qu’un membre de ma famille était malade, donc cela me fit très plaisir de me voir réussir malgré les difficultés qui m’avaient affectée. J’ai ensuite réalisé mon rêve en décrochant le poste de travail que je souhaitais plus que tout et il m’arrive -encore- de me réjouir d’exercer mon métier que j’aime, malgré certaines difficultés que tout un chacun peut rencontrer.
Pourtant je sais aujourd’hui que ce n’est pas le plus important. Mes études m’ont tenu chaud au cœur quand il faisait très froid dans ma vie et je suis épanouie dans mon travail, je referais 10 fois ce que j’ai fait pour y arriver, mais si j’avais un conseil à donner à une jeune femme comme toi, ce serait d’écouter ton cœur.
Tu écriras ta thèse et tu obtiendras le meilleur car tu es persévérante, intelligente et talentueuse. Je n’ai aucun doute là-dessus. Je dis juste que si au fin fond de toi ton désir d’aimer et d’être aimée est plus fort que tout, place ce désir, ce besoin, ce rêve (à toi d’identifier ce que cela représente pour toi) au-dessus de tout.
Je m’exprime peut-être mal, c’est pour cela que j’ai tant hésité à publier mon message. Je ne dis pas de placer tes amours au-dessus de la thèse. Il n’est pas question de hiérarchie car ce n’est pas sur le même plan. Je dis simplement de ne pas oublier cette part, cette envie que tu sembles tant chérir, à savoir d’aimer et d’être aimée en retour.
Nous avons tous nos névroses à mon humble avis. On vit avec et toute une vie ne suffira peut-être pas pour les guérir. Cela ne devrait pas nous empêcher d’aimer et d’être aimé.e.s. en retour. C’est sans doute moins simple, mais pas impossible ni contre-indiqué.
Je suis peut-être hors sujet, je suis désolée. Oublie vite mon message si je manque de clarté ou si je manque de bon sens. Je doute de moi, donc je préfère le reconnaître en toute simplicité.
Je terminerai en partageant avec toi une phrase qui m’a fait beaucoup réfléchir. C’est un ami qui me l’avait écrite car il savait qu’à ce moment-là je rêvais beaucoup...
« Continue de rêver Eva, mais n’oublie pas de vivre ».
Toi tu ne rêves pas, rien à voir avec moi. Je te dis juste de ne pas oublier cette part en toi qui demande à vivre une/des relation(s) en t’investissant peut-être dans ce désir naturel...
Pardon encore si je ne suis pas claire ou hors sujet.
Bonne journée <3