Si le coeur vous en dit, racontez-nous votre histoire en détails
#1255044
Bonjour Janysse

Je suis contente que tu ais réfléchi à tout ça, je voulais juste rajouter, qu'il est tout à fait possible (et que même, ça se fait "couramment" parait-il) de voir un psychiatre pour ton suivi médicamenteux et rester avec ta psychologue, si tu le souhaites, pour poursuivre avec elle ta psychothérapie

c'est un peu long à raconter et surtout sans aucun intérêt, mais j'ai eu pendant qques mois, deux psychiatres. En même temps. De ville. Bien sûr, chacun savait que je consultais l'autre et ne s'en est ni étonné ni "plaint"

ça n'a pas duré longtemps, la situation me paraissant absurde au bout d'un moment, mais c'est juste pour dire que c'est possible si ton généraliste te disait ne pas être compétent pour ça.

Courage à toi ! :bisou:
#1255071
Bonjour Paige,

Merci pour cette suggestion, je ne savais pas du tout que c'était possible ! Ça m'arrangerait un peu car mon médecin traitant est à 360km de chez moi... je n'arrive même pas à planifier et décider quand je rentre chez mes parents, combien de temps, j'angoisse pour l'argent que je vais devoir dépenser... un enfer. Si en plus elle me dit qu'elle ne me prescrira rien j'aurai tout gagné.

En même temps le temps que j'obtienne un rdv en psychiatrie ça risque de prendre du temps... je ne sais pas, je me noie dans des plans compliqués pour rien.

Bisous
#1255077
Tu peux "cumuler" : tu prends rdv chez ton généraliste pour quand tu iras et tu appelles plusieurs psychiatres pour avoir des rdv, (tu annules les moins rapides) tu peux aussi, aller à la "maison médicale" du coin, s'il y en, ou un généraliste sans rendez-vous en disant A JUSTE TITRE que tu es loin de chez toi

l'idée étant peut-être d'avoir qque chose, là,en "urgence", puis un suivi par quelqu'un de régulier...

tu sais, la france est un des pays qui consomment le plus d’anxiolytiques et d'anti dépresseur, donc pour te donner qque chose, là, pour te soulager rapidement, je pense que n'importe quel médecin pourra le faire. ENSUITE pour avoir un suivi personnalisé et sérieux pour TON cas, il faut trouver une bonne personne, mais si tu as déjà une petite aide, le temps sera moins un handicap

si tu veux, si tu te casses une jambe, n'importe qui peut te faire un plâtre pas trop mauvais, ensuite, ça te donne "le temps" de trouver LE BON ORTHOPEDISTE, tu vois?

Pour ne pas te sentir noyée, fais les choses par étape et par agenda

demain tu tél à ton généraliste pour prendre un rdv (tout rdv peut s'annuler, donc pas d'inquiétude)
Après-demain, essaie de voir un généraliste sur place, (demande au pharmacien du coin par exemple, ils savent ça)

si tu n'as pas de rdv rapide, reviens ici, on avancera le plan commando ;)
#1255089
Ton médecin généraliste peut te prescrire des anxyo très légers si tu veux, la mienne m'avait fait ca. Et je prenais juste un demi cachet et ca m'avait fait du bien. C'est juste temporaire, le temps que ta combativité revienne.

Je posterai plus en détail plus tard car trop de boulot là mais ce que tu racontes a un écho particulier chez moi. Bisous ma jolie
#1255142
Coucou !

J'ai lu vos messages entre mon sandwich et mon café, et j'ai mis en place le plan commando !
J'en ai parlé à une copine de boulot qui habite près de chez moi et qui est déjà passée par là et elle m'a conseillé son médecin généraliste, j'ai rendez-vous lundi.

J'ai discuté avec ma meilleure amie aujourd'hui qui m'a dit "et si tu prenais des vacances ? Si tu partais en voyage ?" et c'est là que j'ai VRAIMENT compris quelle était ma situation, car je lui ai répondu "Tu dis pas à quelqu'un qui a la grippe de partir en voyage, tu le soignes ! Ben moi c'est pareil". Nos échanges ici ont fini par faire leur cheminement dans ma tête, pour ça je ne saurai vous remercier assez.

Je ne pense pas rentrer voir mes parents finalement, je suis short en argent en ce moment, je n'ai pas 80 euros à mettre dans un billet de train (j'irai plus tard tant pis).

Mardi je vois ma psy, j'en discuterai avec elle.

Je suis tellement rassurée. D'une parce que la perspective d'être soulagée bientôt me fait du bien (jusque là rien d'extraordinaire), et d'autre part parce que mon appel à l'aide a été entendu (par vous, par cette copine, par moi aussi). Je me sens rassurée de comprendre enfin que je ne suis pas folle, juste "malade" d'une certaine façon et qu'on peut m'aider à me soigner, juste le temps que ma combativité revienne :)

Je veux bien Daenyan que tu me fasses part de ton expérience, si tu en as le temps et l'envie... Merci !!

Je vous embrasse
#1255202
Coucou Janysse!
Bravo belle guerrière ! Tu peux être fière de toi !!

Entendre et accepter qu'on est "malade" et pas juste "hypersensible" ou "fragile", c'est un pas ENORME !
J'ai discuté avec ma meilleure amie aujourd'hui qui m'a dit "et si tu prenais des vacances ? Si tu partais en voyage ?"
En lisant ce passage, je me suis dit "oh non !!! j'espère que Janysse ne va pas trouver que c'est une bonne idée"!!!
car je lui ai répondu "Tu dis pas à quelqu'un qui a la grippe de partir en voyage, tu le soignes ! Ben moi c'est pareil".
:-Blue :-Blue :-Blue :-Blue :-Blue Bravo Janysse!! c'est EXACTEMENT CA !!

Et ramener tes arguments sur le critère d'une maladie physique est une excellente idée (pour toi et pour les autres) car comme tu dis, on ne dirait jamais à quelqu'un qui a besoin de se faire opérer de l'appendicite "m'enfin, pars en voyage, ça ira mieux" :lol: :lol:

et on peut se le dire à SOI quand on culpabilise d'aller mal. Est-ce qu'on culpabiliserait d'avoir l'appendicite? non, alors même chose quand c'est notre tête qui va mal: pas de quoi culpabiliser, mais se soigner, oui.
Je suis tellement rassurée. D'une parce que la perspective d'être soulagée bientôt me fait du bien (jusque là rien d'extraordinaire), et d'autre part parce que mon appel à l'aide a été entendu (par vous, par cette copine, par moi aussi). Je me sens rassurée de comprendre enfin que je ne suis pas folle, juste "malade" d'une certaine façon et qu'on peut m'aider à me soigner, juste le temps que ma combativité revienne :)
Exactement !!!! et oui tu vas voir, ça va te soulager, très rapidement, ce qui, bien sûr (mais je sais que tu le sais) n'exclut en rien le travail de fond. C'est comme pour la jambe cassée: on opère, ça soulage, mais bien sûr, il faut suivre une grosse rééducation :)

Bravo chère Janysse!! :bisou:
#1255919
Bonjour à tous :)

Après nos derniers échanges j'ai continué à couler mais moins vite, je suis un peu entrée en résistance, en me disant ok, je suis descendue bien bas, je n'ai absolument aucune envie ni motivation pour remonter la pente, mais essayons de ne pas trop dégringoler encore plus.

J'ai vécu des heures d'angoisse terribles, je me mettais à sursauter dès qu'on me parlait, j'étais terrifiée à l'idée de traverser la rue, je voyais trouble tout le temps. Et puis le weekend est arrivé, et je devais héberger une amie chez moi TOUT le weekend. En temps normal c'est chouette, là j'ai paniqué 3 jours à l'avance à l'idée d'avoir quelqu'un chez moi à qui faire faire des choses dans Paris au lieu d'être tranquillou en train de déprimer sous ma couette (seule activité désirable dernièrement). C'a été dur, des fois j'avais envie de lui hurler de se taire, mais j'ai tenu. Elle m'a forcée à sortir voir des amis, et c'était formidable. J'ai continué à me sentir très mal, mais de là tout est allé extrêmement vite.

J'ai vu un médecin qu'on m'a conseillée, ici, qui m'a diagnostiqué une hyper-anxiété et début de dépression. Je suis donc sous anxiolytiques depuis 2 jours et je vais être suivie par un psychiatre en complément. Le soir même j'ai revu les garçons de mon groupe (je n'avais pas envie de revoir Albert...) et c'était génial. Pour moi Albert sera toujours ce garçon dur au charisme invraisemblable, très beau, très intelligent et qui, de façon étonnante, s'est montré hyper attentionné et compréhensif quand je lui ai raconté mes déboires psy. Je l'adore. Je l'adore vraiment. Mais plus comme avant. Pareil pour les deux autres, j'ai un peu (beaucoup) lâché prise sur notre relation, je prends ce qui vient avec gratitude, sans me donner de façon inconsidérée, sans m'abîmer pour le plaisir d'avoir mal. J'angoisse moins sur ces relations avec eux, et je crois que je me sens mieux du coup. J'ai eu quelque part la certitude qu'ils m'adoraient aussi, mais que la relation que nous entretenions n'était pas du tout cette fusion dont j'ai souvent ressenti le besoin extrême. J'ai repris mes recherches, doucement, je me fais du bien. Je réalise que je me suis auto-détruite pendant un an, que j'ai sciemment cherché à me faire du mal, à me faire souffrir, à me punir de quelque chose. Je me sens un peu conne d'en être arrivée là, mais maintenant je sais que je dois prendre soin de moi, dans tous les sens du terme. Et je crois très sincèrement que je n'aurais jamais réussi à réaliser tout ça sans votre soutien indéfectible. Le chemin est encore très très long mais je comprends un peu mieux où je ne dois pas aller. Merci infiniment.

Dernière chose, totalement invraisemblable, j'ai rencontré un garçon. Je ne m'emballe pas, je n'attends rien de lui et il vaut mieux qu'il n'attende rien de moi, mais il y a ce garçon quand même. Et l'attention et l'intérêt qu'il m'a montrés, par comparaison au silence glacé d'Albert, m'ont aidée à finir de dissiper les dernières illusions. J'ai toujours un pincement au coeur, on va pas se mentir, mais j'ai DECIDE que je ne voulais plus souffrir pour lui. Je regrette un peu de ne pas avoir pu tout lui dire sur mes sentiments, mais c'est totalement hors-sujet aujourd'hui. Je suis même plutôt heureuse de n'avoir pas tout gâché entre nous, notre amitié et nos projets et la confiance qu'il continue de placer en moi et notre relation.


Voilà, un message plutôt optimiste ! Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas écrit autre chose que "je voudrais disparaître/mourir" dans mon carnet... J'y vais doucement, tout doucement. Dans tout ce que je fais. Je ne sais pas si c'est le xanax qui me rend apaisée comme ça ou un ensemble de choses qui me soulagent toutes un petit peu (rien à voir mais bon dieu ce que ça fait dormir ce truc, impossible de me réveiller le matin).


Je reviens vite vous donner des nouvelles <3
#1255926
Coucou Janysse!!!

Ahhh que je suis heureuse de lire ça !!
Je réalise que je me suis auto-détruite pendant un an, que j'ai sciemment cherché à me faire du mal, à me faire souffrir, à me punir de quelque chose. Je me sens un peu conne d'en être arrivée là, mais maintenant je sais que je dois prendre soin de moi, dans tous les sens du terme.
Tu n'as pas à te sentir "conne"!!! en revanche, voilà, j'espère que tu vois ce que je voulais dire quand je te disais que tu croyais AVANT être lucide, mais que c'était "la maladie" qui parlait, et qu'en fait, c'est quand on est soigné, qu'on est lucide: lucide sur notre mal être, sur notre auto destruction, et donc lucide sur la nécessité de se faire aider
Je ne sais pas si c'est le xanax qui me rend apaisée comme ça ou un ensemble de choses qui me soulagent toutes un petit peu (rien à voir mais bon dieu ce que ça fait dormir ce truc, impossible de me réveiller le matin).
Le Xanax y est pour beaucoup! et ensuite c'est un cercle "vertueux", le fait que le Xanax baisse ton anxiété, ton raisonnement reprend le dessus et te permet, "naturellement" d'aller mieux sur le reste

si tu es trop dans le coltard le matin, parles en à ton médecin, ou diminue de toi même un peu la dose...on ne réagit pas tous dans les mêmes proportions, moi je sais que 1/4 de lexomyl me fait un effet boeuf :lol: alors que d'autres doivent en prendre un entier pour sentir la différence

en principe, l’anxiolytique ne fait pas dormir (ce n'est pas un somnifère) l’anxiolytique, fait baisser l'anxiété , ce qui permet à ton corps et à ta tête de lâcher prise et donc si tu as besoin de dormir, ...de dormir!

si tu as du mal à te réveiller le matin, c'est que soit tu en prends trop la veille, soit, plus probablement, ça fait des MOIS que tu dors mal et ton corps se rattrape !!

Tu vas voir, ça va aller de mieux en mieux! et ne t'inquiète pas (oui oui je sais que ça va t'inquiéter très vite) de l'accoutumance...on peut en prendre 12 semaines sans problèmes, et ensuite avec l'aide de ton psychiatre, tu pourras diminuer, alterner, etc...

je sais que quand je dois en prendre, au début, ça me fait tellement de bien que l'idée même qu'un jour je devrais arrêter me panique!! tu sais, un peu comme un mort de faim, à qui on donne un bon poulet et qui se dit "mais c'est trop bon je pourrais jamais m'en priver!!" mais en fait, au bout d'un moment, tu vas aller BIEN et tu te sentiras toi même assez forte pour t'en priver....

ensuite il est probable qu'à vie, tu ais besoin par période, de temps en temps, d'en prendre...ce n'est pas grave du tout, tu verras ça avec ton psy !

Les AD c'est tout à fait différent, ça se prend uniquement sur la durée :) je suis moins "calée" là-dessus!!

En tous les cas ça me fait un immmmmmmmmmmmmmmense plaisir de te lire comme ça !!

:bisou: :bisou:
#1257331
Bonjour à tous, bonjour Paige :)

Je viens vous donner quelques nouvelles. Après 2-3 jours sous Xanax où la vie me paraissait de nouveau affrontable et même désirable (vous vous rendez compte ?) les effets se sont un peu estompés. Je retombe régulièrement dans l'angoisse, j'ai des moments terribles, d'autant plus terribles que je sais ce que c'est et que j'ai peur de ne jamais m'en sortir. Je vous écris là dans un moment d'apaisement mais des fois, de trop nombreuses fois, je craque complètement. Et, de plus en plus souvent, je n'arrive pas à me lever le matin, je peux rester deux heures au lit avant de réussir à m'en extraire. La moindre activité autre que regarder une série ou dormir me demande un effort surhumain. Et, quand j'arrive à sortir de chez moi et aller faire les choses que je dois faire, l'angoisse me remplit de bas en haut, je vois trouble, j'ai peur.

Néanmoins, je me force quotidiennement à ne pas me laisser enfermer là-dedans (maintenant que je sais que la dépression me guette pour de bon). Je vois des gens quasiment tous les jours, je sors de chez moi, je cuisine beaucoup, je dors, je me repose. Je vois ma psy deux fois par semaine, et je vois bientôt une psychiatre en complément. Je me soigne en fait. J'essaie de me contenter du dosage minimal pour les anxiolytiques, de ne pas y recourir à chaque fois que j'ai un coup de stress, de faire sans. Car oui, tu as vu juste, j'ai peur de l'accoutumance !!! Mais du coup c'est peut-être idiot parce que je me laisse souffrir au lieu de prendre ces médicaments faits exprès pour me soulager...

Deux angoisses cependant. La première, je suis incapable de me remettre au travail (intellectuel j'entends). Parfois j'ai des trous de mémoire, et j'ai du mal à me concentrer au point de ne pas pouvoir lire, même des romans (le xanax?). Je sais que je dois encore me reposer, me laisser du temps, mais j'ai cette peur panique, tapie quelque part que je perds du temps, que je prends du retard, que je n'y arriverai pas. Et si je n'arrivais pas à me remettre au boulot ?

Deuxième chose, ce garçon que j'ai rencontré. Je suis parfaitement consciente que je m'angoisse pour rien, mais le fait d'angoisser pour ça m'angoisse (vous voyez le truc ?). On se voit régulièrement, on s'écrit tous les jours, on passe des nuits de folie, et ça me fait un bien incroyable. Autant que ça me fait peur. J'essaie de ne pas me poser de questions pour le moment, de laisser ça tranquillement se faire, de laisser se dérouler les choses parce que c'est si bon. Mais je sais qu'il voudrait, à terme, qu'on soit un couple. Et moi je ne veux pas. Et j'ai peur de cette conversation, j'ai peur de tout gâcher, et pour avoir passé un certain temps sur ce forum, je ne veux pas être celle qui fait souffrir l'autre parce qu'elle ne veut pas s'engager. Vous l'aurez compris, j'anticipe toutes les choses qui pourraient mal se passer, dans l'anxiété permanente. Je ne peux pas m'empêcher de baliser, réfléchir, angoisser, mais je SAIS que je suis en train de ne pas être lucide, et de me torturer l'esprit "pour rien" (c'est déjà un sacré progrès je crois).

Je lutte tous les jours. Chaque jour est une nouvelle bataille, où la première épreuve est de sortir de mon lit. Il y a des heures d'angoisse, des choses qui brûlent et parfois le sentiment insurmontable que tout est fini, que je n'y arriverai jamais. Mais je continue à m'accrocher, étonnamment. Et je m'autorise enfin à être fière de moi pour toutes ces choses que je continue de faire et d'accomplir chaque jour.

D'immenses baisers à vous tous
#1257336
Bonjour Oph,

Merci pour ton message :)

Même s'il me plonge dans une angoisse terrible là. Un mot, une ligne, et je meurs. Je vois parfaitement ce que tu veux dire, mais j'avais l'impression d'avoir déjà touché le fond et d'être en train de remonter. Je me suis peut-être trompée depuis le début. Mais je ne veux/peux/dois pas m'écrouler plus que ce que je l'ai déjà fait, cette année il y a trop de choses en jeu. J'ai pris un risque immense en me lançant dans ce que je suis en train de faire, je ne peux pas m'effondrer encore plus. J'avais l'impression de remonter un peu la pente, sans me mettre de coups de pieds au cul mais en y allant tout petit par tout petit...

Ce garçon je ne l'avais pas vu venir, je ne le voulais pas, je n'avais l'intention de rien du tout et non je n'ai absolument pas la place pour une histoire et c'est ça aussi qui me rend folle. Il me fait du bien, et passer du temps avec lui m'apaise. Je suis peut-être folle et inconsciente de vouloir continuer à le voir. Mais j'ai l'impression de prendre soin de moi aussi de cette façon, en m'autorisant à me dire que je peux plaire à quelqu'un, qu'il ne me ment pas quand il dit que je lui plais, que ces moments sont une joie simple. Ca tombe super mal c'est clair.

Je reviendrai peut-être vous dire d'ici deux mois que je suis en HP hahaha.

D'ici là j'ai décidé de ne plus réfléchir à rien... Je sais que je vais mal. Mais dès que j'y pense je me sens désespérée et j'ai envie de mourir. Je fais ce que je peux vraiment. Mais tu as peut-être raison et je devrais tout arrêter.
#1257339
Oph a écrit : 01 oct. 2017, 17:30 Mais je doute que refuser de prendre un dosage adéquat de médicaments soit une bonne idée.
C'est la réflexion que je me suis faite en allant faire mon shampoing. Tu as entièrement raison, j'ai pris ce qu'il fallait et ça va mieux.

J'ai réagi un peu vite et totalement à chaud à ton message. J'y penserai avec plus de recul, je suis peut-être pour une part dans le déni. En fait si, tu as parfaitement raison. Mais chaque jour m'apporte une nouvelle réponse. Je dois voir mon boss demain, et j'ai décidé il y a un moment de lui annoncer que je continue de travailler pour lui, mais que je ne travaillerai pas aux publications qu'il avait prévues pour moi ce mois-ci. Le déni, dans ce que tu m'expliques, aurait été de quand même vouloir me lancer dans ces choses si j'ai bien compris. Il y a peut-être d'autres domaines encore où je ne suis pas redevenue lucide, mais ça viendra. Je reste confiante et optimiste.

Je t'embrasse
#1257342
Bonjour Janysse

je pense que tu dois surtout être bien plus et mieux suivie médicalement parlant. Au moins au début. on ne donne pas du Xanax comme ça, en disant aux gens de se débrouiller. Ou en tous les cas, les "gens" peuvent alors dire au médecin: nan, moi ça, ça me va pas, ça m'angoisse

donc je ne me rappelle plus mais où en es-tu d'un rdv psychiATRE pour les médocs?

ensuite, il faut mettre en place un protocole avec le prescripteur de médocs

combien? quand? combien de temps? bilan tous les combien?

là, la prise du médoc t'angoisse, ce qui est un "comble", tu vois?

Et ensuite, conviens avec ce psy que tu l'appelles si tu ne vas pas bien.

tu ne peux pas rester seule, comme ça, à te laisser "mourir", c'est tout bonnement impossible, d'accord?

Je crois que oui, quand tu auras réussi à trouver un équilibre médicamenteux qui te rendra la vie acceptable alors tu pourras t'attaquer au fond de la dépression. Ce n'est pas le cas, mais tu ne peux pas le faire seul, il te faut un médecin pour ça, et de préférence un médecin qui sait de quoi il parle.

Si ce n'est pas le cas (lenteur des rdv avec un psychiatre), retourne voir le généraliste qui te l'avait prescrit

prendre 2/3 jours de Xanax, ce n'est rien. ni en terme thérapeutique (pas le temps de te faire du bien) ni en terme bien sûr d'accoutumance.

Prendre du Xanax seulement quand tu n'en peux plus, je ne pense pas non plus que ce soit l'idéal au début. Car la crise est là et ensuite c'est très difficile d'en sortir. Là aussi, à voir avec un médecin

il faut trouver TA dose, TON équilibre, et surtout, rester en contact "permanent" avec le prescripteur pour pouvoir en parler avec lui et ne pas être seule face à ça, aussi :)

pour le reste, tout le reste, ça n'a pas d'importance :) ça suivra :) tout suivra quand tu te sentiras un peu mieux :)

Des bisous! et ne reste pas seule!
#1257348
Merci Oph:)

Bonjour Paige !

Je suis bien d'accord c'est totalement absurde cette histoire de médicaments ! En fait je crois que ça vient de très loin, j'ai entendu toute mon adolescence (j'avais de gros problèmes d'insomnies et je prenais déjà des trucs pour dormir, un peu en dehors des clous) que ce genre de médication était dangereuse, qu'il ne fallait pas etc... Pendant 10 ans peut-être ! Donc j'ai un peu un blocage à ce niveau-là mais comme j'ai fini par accepter l'idée que j'étais MALADE et qu'il fallait me faire SOIGNER, ce blocage-là ne va pas tarder à sauter. Déjà à la lecture de vos messages je me rends bien compte qu'il faut aller plus loin !

Du coup pour répondre à ta question, ça a pris un peu plus de temps que prévu pour trouver un psychiatre, mon CMP ne pouvait pas me prendre avant peut-être un mois voire plus, les collègues que ma psychologue m'a indiqués prenaient des honoraires bien trop élevés, de l'ordre de 100 euros la séance (c'est l'enfer sur Paris !!!) donc j'ai fini par me débrouiller toute seule, me renseigner auprès de ma mutuelle pour les taux de remboursements (comme c'est encore celle de mes parents je n'ai pas pu le faire moi directement et attendre un retour), et là encore c'est une sacrée jungle. BREF, c'est un parcours du combattant mais j'ai un rdv dans une semaine chez une psychIATRE en plus spécialiste de l'enfant et de l'adolescent (je ne sais pas pourquoi, ça me rassure).

D'ici là je mange bio et je lis des BD. (tout va bien quoi ! ^^)

Des bisous :)
#1257349
Bon parfait. En attendant tu vas prendre la dose de xanax que le toubib t'a prescrite tous les soirs d'accord? Une semaine ce n'est rien. Tu diras au psychiatre que c'est moi qui t'ai forcé ;)
Tu dois arriver à te reposer et souffler d'accord ? Tu es ok? Une semaine :) et après le chiatre prends le relais. Tu en penses quoi?
#1257350
Bon parfait. En attendant tu vas prendre la dose de xanax que le toubib t'a prescrite tous les soirs d'accord? Une semaine ce n'est rien. Tu diras au psychiatre que c'est moi qui t'ai forcé ;)
Tu dois arriver à te reposer et souffler d'accord ? Tu es ok? Une semaine :) et après le chiatre prends le relais. Tu en penses quoi?
#1257359
Je prends ma dose matin et soir ! (Je ne suis pas à l'ouest à ce point haha^^)
C'est plutôt le reste, le "vous pouvez en prendre jusqu'à 4 par jour si le besoin se fait sentir" qui me panique un peu, je ne sais pas trop à quel moment j'en ai "besoin". Pour le reste oui bien sûr, ça n'était peut-être pas très clair mais je ne me contente pas d'en prendre un tous les trois jours haha ! Mais je vais m'autoriser à en prendre un peu plus si ça ne va pas. J'attends mon rdv psychiatre pour faire le point et voir comment faire pour la suite :)

:bisou: :bisou: :bisou:
#1257364
Ah très bien! Pardon je n'avais pas compris!

Moi au début je conseillerai d'être régulière dans tes prises. Donc en prendre 1 à midi par exemple. Systématiquement. Au moins 1 semaine.

Le coup de "à la demande" ça va quand notre état est un peu stabilisé je pense. ..

Courage des bisous!
#1258417
Coucou !

Des nouvelles du front :) (car c'est un véritable COMBAT cette histoire)

Pour la faire courte mon état est relativement "stable" (dans le sens où rien n'a vraiment bougé, pas où je me suis stabilisée, donc en fait il est plus stagnant que stable, bref). J'ai augmenté les doses de xanax et effectivement ça me fait du bien (avant d'aller voir des amis, avant une soirée, avant de voir mon tout nouveau copain, etc).

Je suis toujours littéralement épuisée et morte de trouille à l'idée de ne pas pouvoir reprendre mon rythme lorsque la rentrée sera vraiment là. Mon état physique et mental me l'interdisent totalement. Mais, grâce à mon super médecin généraliste, on a découvert que j'étais anémiée et carencée en des trucs pas du tout logiques (vu que j'ai une alimentation très équilibrée, que je ne suis pas végétarienne etc), ce qui peut expliquer une bonne partie de ma fatigue chronique. Et j'ai vu une psychiatre qui m'a (ENFIN) mise sous antidépresseurs et selon elle, comme je m'en suis doutée depuis un moment déjà, ça aurait déjà dû être fait depuis des années (la dépression est là depuis bien longtemps, les névroses obsessionnelles aussi mais là je crois que depuis le temps je ne vous apprends rien ;) ).

Seul truc qui m'a gênée c'est son côté un peu méprisant vis-à-vis de mes autres soignants ("ah oui c'est bien un diagnostic de généraliste ça" "non mais votre fatigue c'est la dépression, les carences bon..." "ah et votre psychologue ça fait 2 ans et demi et vous n'avez toujours pas parlé de ça ?"). Mais bon je veux juste qu'elle me refile les médocs et me surveille donc tant pis... Je trouve ça juste dommage qu'il n'y ait pas d'approche plus systémique, parce qu'effectivement anémie + carences peuvent accentuer les états dépressifs et surtout rapidement épuiser le corps et le mental et entretenir un cercle vicieux.


Bref j'ai toute une stratégie thérapeutique à base d'anxio, d'AD, de suppléments en plein de trucs, de tests sanguins et autres joyeusetés et même si je suis toujours épuisée, que j'ai toujours des moments de "à quoi bon", des problèmes de concentration, des moments d'angoisse etc, je me sens vraiment soulagée d'enfin INTEGRER et comprendre que je suis MALADE (pour le coup physiquement aussi !)... et que ça se soigne :)


Et très honnêtement, s'il n'y avait pas eu vous pour me dire "Mais en fait Janysse tu es malade et il faut te faire soigner avec des médicaments !" je ne sais pas du tout ce que je serais en train de faire là, j'aurais sûrement plongé encore plus, rongée par la culpabilité de "ne pas être capable de m'en sortir toute seule". Je suis aussi tombée dans mon entourage sur les bonnes personnes qui m'ont aiguillée les bons soignants et qui m'ont rassurée, mais la première prise de conscience vient véritablement d'ici.


Merci infiniment
#1258420
Janysse, je vais pondérer un peu les choses (pour avoir des gens traités pour dépression et troubles bipolaires dans mon entourage).

La dépression est une vraie maladie, elle impacte le niveau de certaines hormones dans le cerveau, ce qui provoque ces troubles de l'humeur qui peuvent être très graves. Les AD agissent sur ces hormones, de ce fait, si tu ne souffres pas de dépression, les AD ne serviront à rien sur la durée.

Et on ne diagnostique pas la dépression en claquant des doigts. Ca ne m'étonne pas que tu aies trouvé ta nouvelle psy très méprisante si elle remet en question le diagnostic d'autres collègues pour te bourrer d'AD sans t'avoir suivie sur quelques semaines au minimum. Par exemple, un de mes cousins a été hospitalisé plusieurs fois à sa demande, il a vu un panel de médecins et de spécialistes, parce que les AD ne fonctionnent pas, parce que le lithium n'est pas forcément bien dosé, et., il tourne de diagnostic en diagnostic. Il est comme toi, toujours fatigué, toujours shooté par les cachets, carencé, il stagne dans sa vie professionnelle, dans sa vie personnelle (pourtant, il est marié et a deux enfants, il travaille mais pas de manière stable). Et même maintenant, les psychiatres reviennent encore sur le diagnostic de la dépression (il consulte depuis 15 ans !).

Pourquoi directement des AD et pas d'abord quelques mois d'anxyolitiques et une remise en forme de ta santé (régler tes carences par exemple) ? Sais-tu qu'une dent mal soignée, même quand elle ne fait plus mal, peut avoir des effets très négatifs sur la santé et les humeurs ? A-t-elle vérifié ton oreille interne ? Des soucis de santé à ce niveau là peuvent provoquer des symptômes similaires à la dépression.
#1258421
Bonjour à tous.

Je comprends ta réaction Daenyan, à la lumière de l'histoire de ton cousin, et de la réaction quelque peu condescendante de la psychiatre de Janysse. Néanmoins, je ne pense pas que lui avoir prescrit des antidépresseurs lui soient délétères, et une si mauvaise idée que cela. Pas plus que des anxiolytiques de mon point de vue, qui sont d'avantage pour le coup, un support temporaire. Les deux ayant des utilités et des cibles différentes.

Je suis parfaitement d'accord sur le fait qu'un problème somatique peut induire un problème d'ordre mental. D'ailleurs, on dit toujours qu'il faut rechercher une pathologie somatique, en tous les cas certains classiques, avant de retenir certains diagnostics psychiatriques. Dans certains cas, traiter le somatique guérit le psychique. Sauf qu'on comprend mieux que ça puisse être le cas par exemple dans une dysthyroïdie, que dans une anémie, surtout chez une jeune personne (ou d'âge moyen) qui ne souffre d'aucune fragilité cognitive. L'anémie, pour ne prendre que cet exemple, n'induira de dépression que sur un terrain prédisposé. Parce que la personne vivra mal la fatigue qu'elle induit, et qu'elle vit peut-être déjà mal certains événements de vie +/- larvés. C'est moche, mais on n'est pas tous égaux à ce niveau.

Ce qui est pervers, c'est que la maladie somatique va induire, favoriser, ou entretenir, une authentique maladie psychique, sous-entendu pas seulement un symptôme, avec toutes les modifications qui s'en suivent au niveau de la recapture de neurorécepteurs, et qu'une fois ce processus enclenché, il n'est pas forcément réversible par la simple action de traiter le somatique. Et aussi, des fois, le somatique se traite fort mal, comme un cancer métastatique, pour ne prendre qu'un exemple parmi d'autres malheureusement. Donc, quelque soit le cas de figure, on a à faire avec une personne souffrant authentiquement d'une dépression, et il faut la soigner.

En ce sens, les AD ont parfois des effets salvateurs, et vu le peu d'effets indésirables, je trouve que dans le cas de Janysse, ça vaut franchement le coup de les essayer au moins quelques mois, et en parallèle par contre, tenter de diminuer les anxiolytiques.

Pour ce qui est du fait qu'un épisode dépressif caractérisé ne se diagnostique pas en un claquement de doigts. Bah en fait, je dirais pas en un claquement de doigts, mais en un seul entretien bien mené, si. Les critères sont assez consensuels, et prennent en considération un délai que je trouve assez court, mais ma foi réfléchi par des experts plus solides que moi en la matière, de deux semaines.

Et pour revenir à ton cousin, Daenyan, je pense que ce n'est pas tant que la dépression ne se diagnostique pas en un claquement de doigts, mais surtout que d'autres diagnostics, plus ou moins intriqués, peuvent brouiller les cartes et eux être difficiles à définir. La médecine n'est pas une science exacte, et certains diagnostics, moins communs, demeurent difficiles.

Reste qu'effectivement l'attitude de ta psychiatre, Janysse, est très déconcertante. Un petit retour à ces classiques de déontologie devraient lui faire souvenir qu'il faut parfois fermer son bec, dans certaines circonstances, en particulier lorsque le colloque singulier médecin-malade prend une place centrale dans la prise en charge du patient. Laisse-lui sa chance néanmoins, elle peut être conne mais très compétente malgré tout ^^. C'est finalement la première chose qu'on demande à un médecin.
Modifié en dernier par patachou le 09 oct. 2017, 22:07, modifié 6 fois.
#1258422
Bonjour Janysse et très heureuse de te lire un peu mieux et bien prise en charge :)
on a découvert que j'étais anémiée et carencée en des trucs pas du tout logiques (vu que j'ai une alimentation très équilibrée, que je ne suis pas végétarienne etc), ce qui peut expliquer une bonne partie de ma fatigue chronique
"logiques" ;) ? on peut très bien s'alimenter et avoir des carences ou au contraire "trop" de quelque chose...il faut faire les recherches pour savoir pourquoi (ça peut être très long, parfois c'est d'origine génétique) et essayer d'équilibrer ces carences (pas toujours possibles néanmoins) et c'est certain que ça fatigue physiquement. Ensuite la fatigue physique alimente la fatigue morale et réciproquement, et c'est un cercle vicieux

ceci étant dit, pour y avoir été confronté très récemment, les médecins (psychiatres généralistes hématologues) te diront qu'une dépression n'est pas une fatigue physique et vice versa

par exemple, dans une fatigue physique, si tu arrives à te reposer, ça va mieux un petit moment (ce petit moment peut durer...1 heure hein :( ) si c'est la dépression, ça ne va jamais mieux. Entre autres.

Maintenant, une dépression oui est une maladie, qui certes, ne se diagnostique pas en un claquement de doigt,çàd par des quidams dans notre genre ça tombe bien parce qu'une psychiatre est un médecin spécialiste, que tu consultes un psychologue depuis des années sans réel amélioration sur le long terme de ton état, et que le généraliste que tu consultes était d'accord aussi avec le diagnostic (si je ne m'abuse) qu'il préférait voir prise en charge avec le spécialiste de la dite maladie, donc en l'occurrence, tu me sembles avoir suivi le protocole d'usage pour être diagnostiqué

En consultation, un psychiatre peut très bien diagnostiquer une dépression lors d'une 1ère séance et lorsque celui-ci estime que le patient est en danger, il n'attend pas pour mettre sous AD, étant donnés que ceux-ci mettent beaucoup de temps à faire effet. D'autre part, un traitement AD est "moins mauvais" pour la santé que les anxiolytiques donc "idéalement", un psychiatre préférera (quand ça marche bien sûr!!) un patient sous AD que sous anxiolytiques.

Et il donne bien souvent les anxiolytiques en attendant le "relais" des AD (qui encore une fois mettent longtemps à faire effet)
Seul truc qui m'a gênée c'est son côté un peu méprisant vis-à-vis de mes autres soignants ("ah oui c'est bien un diagnostic de généraliste ça" "non mais votre fatigue c'est la dépression, les carences bon..." "ah et votre psychologue ça fait 2 ans et demi et vous n'avez toujours pas parlé de ça ?")

il s'agit là, malheureusement d'une bataille bien "classique" entre soignants ;) je ne dis pas que c'est bien, mais c'est d'un classique...c'est un peu le "ah, il met le bazar chez vous? chez moi il est très calme!!" du prof con à son collègue. C'est nul mais c'est "classique" et je pense qu'elle se parle à elle plus qu'à toi à ce moment -là

mon psy (qui est pourtant très respectueux je t'assure) peut laisser échapper un "ah? drôle d'idée" à une réaction psy d'un AUTRE médecin, MAIS il va aussi tout à fait me dire "ah je n'y connais rien!" quand je vais lui demander SON avis sur un autre aspect médical que psy

il faut bien savoir que de nos jours, les gens vont voir des coachs, des psychologues, des généralistes mais repoussent encore et toujours le moment d'aller consulter le psychiatre qui va, de fait, médicaliser si nécessaire le mal-être, et sans les défendre du tout, il peut y avoir aussi un peu de lassitude de leur part à recevoir ensuite le patient endommagé :/ qui, s'il était venu avant, envoyé par le généraliste ou le psychologue, aurait souffert moins longtemps...encore une fois sa réaction est indéfendable, j'essaie tout au plus de l'expliquer :/

Je pense très sincèrement que depuis le temps que tu vas MAL, très mal, on est largement au-delà d'une carence de vitamine C

Il ne faut pas confondre une dent cassée avec être coupée de ses 4 membres. Pour moi, ta vie était en danger , et je pèse mes mots, tu étais au bout du bout du rouleau, l'urgence était de t'éloigner de ce gouffre, une fois éloignée, tu auras tout le temps de "nuancer", avec l'aide de ta psychiatre, psychologue, généraliste...

pour moi, "grandir" c'est aussi ça, personne n'est le sauveur, ni le psychiatre, ni le psychologue, ni le généraliste, TU es ton unique sauveuse, et en piochant chez chacun SA compétence, c'est comme cela que tu te sauveras :) en "faisant avec" les défauts réels de tous ces gens. Y'a pas de "bon dieu", y'a pas "d'ange gardien" y'a que des humains. Et parfois le spécialiste qui nous opère de la main, nous sauve la main, mais est un parfait conn*rd, pour autant on ne doit pas se priver de sa compétence sur...la main.

Bravo encore pour ton courage, car quand on est au bout du rouleau comme tu l'étais, tu as du actionner ta dernière parcelle d'energie pour arriver à faire tout ça, bravo! Donne nous des nouvelles :)

EDIT: grillée par Patachou dont je partage le point de vue!
#1258425
Patachou, c'est pour ça que j'ai commencé mon message par "je pondère", parce que c'est très bien que Janysse consulte enfin et soit prise en charge ! Oui, comme Paige et toi, je pense que la situation est grave pour Janysse, car on ne peut pas traîner un tel mal-être aussi longtemps sans qu'il y ait des causes à soigner. Patachou, tu as bien compris, je suis interloquée par la réaction de la psychiatre, surtout dans un domaine aussi complexe que l'est la psyché humaine.
#1258432
Bonjour à tous,

Merci pour vos messages, vraiment.

Concernant l'attitude de ma psychiatre je pense que Paige tu as raison, ça doit être assez classique et encore une fois c'est assez dommage, parce que ma généraliste pour le coup a vraiment souhaité prendre les aspects physique et psychique ensemble. Et elle a bien fait parce que les carences dont je parle (pas de la vitamine C haha) sont anormales pour une personne de mon âge, et peuvent accentuer (et non pas déclencher ce n'est pas ce que je dis) mon état. Du coup j'ai toute une batterie d'examens complémentaires à ce niveau-là car j'ai peut-être un problème d'appareil digestif plus général (syndrome de mal-absorption en gros, vu que je mange très bien même si pas assez en ce moment). Aucun problème de thyroïde en revanche, et ça c'est plutôt rassurant :)

Mais du coup oui, cette psychiatre me semble malgré tout compétente et prend véritablement au sérieux mes névroses (je souffre de trichotillomanie depuis pas loin de 10 ans). Notre séance a duré une heure, et elle m'a mise sous un AD à dosage minimal (je sais plus le nom en plus c'est un générique que j'ai). Comme vous l'avez tous souligné, xanax en soutien uniquement. Elle était aussi un peu vexouille peut-être que je vienne "juste" pour les prescriptions tout en étant déjà suivie par ailleurs.

Vous avez parfaitement raison, c'est assez compliqué de démêler tout cela. Ce qui m'inquiète le plus aujourd'hui c'est cette fatigue permanente (nuit de 8h, je sors d'une sieste là). Je n'arrive pas à savoir si elle est physique ou psychique, si c'est les anxio qui m'assomment etc, j'espère juste qu'elle finira par s'arrêter et me permettre de refaire des choses avec un peu plus d'entrain !

Quelque part, l'été horrible que j'ai passé a finalement accéléré les choses en me faisant complètement craquer "au bon moment", car j'aurais pu continuer longtemps comme ça sans me soigner réellement.

Oph, je l'ai peut-être évoqué plus haut je ne sais plus, mais ma psychologue m'avait apparemment déjà proposé de voir un psychiatre pour un suivi médicamenteux, que j'avais refusé à l'époque (ce à quoi ma toute nouvelle psychiatre a répondu "Ah c'est vous qui décidez ?" - j'ai envie de dire ben oui, on va pas me l'imposer non plus, si ?). Je n'ai pas du tout de souvenir de cet épisode mais je ne vois pas pourquoi elle me mentirait. Donc je comprends parfaitement, on n'est pas toujours prêt à entendre et entreprendre ce genre de traitement.

Voilà je vous ai tous répondu un peu en vrac mais sachez qu'en général je lis et relis vos messages, qu'ils me font beaucoup de bien, réfléchir et que c'est incroyable pour moi de me sentir soutenue comme ça, j'ai l'impression d'enfin avancer pour de vrai depuis tout ce temps !!

Je vous embrasse très fort
#1258435
Bonjour jolie Janysse,
Janysse a écrit : 09 oct. 2017, 18:26 Ce qui m'inquiète le plus aujourd'hui c'est cette fatigue permanente (nuit de 8h, je sors d'une sieste là). Je n'arrive pas à savoir si elle est physique ou psychique, si c'est les anxio qui m'assomment etc, j'espère juste qu'elle finira par s'arrêter et me permettre de refaire des choses avec un peu plus d'entrain !

Je rebondis juste sur ça.

Je n'ai pas (re)lu mais ces derniers temps arrivais-tu à dormir?

Si oui, cela peut-être l'effet de la dépression (l'envie de se terrer sous la couette et puis c'est tout).

Si non, en effet, cela pourrait être un effet secondaire des AD mais qui ne devrait être que momentané.
Il y a 15 ans environ, mon médecin a dû me donner un traitement médicamenteux pour dormir (il ne s'agissait ni de somnifères ni d'AD, mais un autre produit - non, pas de stupéfiants :) - dont l'un des effets, si on ne souffre pas de la pathologie pour lequel ce médicament est fait à la base, est d'aider à dormir d'un sommeil de plomb). Et en effet... J'ai vraiment compris l'expression, littéralement, "ça rentre par une oreille et ça ressort de l'autre" car mon cerveau ne retenait rien. Mon médecin m'avait prévenue et m'avait conseillé de commencer le traitement durant les vacances. Et pendant 15 jours, j'ai vraiment eu des difficultés à compendre ce qui m'arrivait, ça m'inquiétait presque de dormir à longueur de temps - surtout que j'étais insomniaque habituellement - et surtout d'être aussi crevée malgré le sommeil. Cette période a duré 15 jours environ, comme mon médecin me l'avait indiqué. Et après, j'ai pu sans difficulté reprendre une vie normale, poursuivre mes activités, etc... Donc je pense que tu devrais laisser le temps à ton organisme d'assimiler le produit.

Tu es au moins fatiguée nerveusement (+ tes carences), le fait de dormir, même si c'est angoissant d'errer comme un zombi toute la journée et de continuer à être crevée, est donc tout à fait normal selon moi. Si ça dure trop longtemps, parles-en à ton médecin mais pour le moment, ne t'affole pas.

Courage!
#1258441
Coucou Carrie :)

A la base je suis aussi plutôt insomniaque du coup c'est vraiment inhabituel pour moi de dormir autant et aussi bien (je ne me réveille quasiment pas, je dors vraiment comme une masse c'est impressionnant). Mais cette léthargie/fatigue/sommeil permanent coïncident avec le moment où j'ai commencé à prendre des anxiolytiques ET le moment où j'ai arrêté de travailler. Donc est-ce un effet des médicaments ou de la dépression (je dormais déjà beaucoup avant de prendre les médicaments), mais que je ne voyais pas vraiment car je travaillais tous les jours ? Je ne sais vraiment pas. (Ce ne sont pas les AD, première prise ce matin.)

J'essaie vraiment de ne pas m'affoler, mais ça fait déjà 3 semaines et c'est mentalement épuisant d'être une loque comme ça, de ne pas pouvoir faire tout ce qu'on veut. Je sais que je vais devoir être très patiente... gros challenge ! ^^

Merci d'être passée :)
Oph a écrit : 09 oct. 2017, 19:04
ma toute nouvelle psychiatre a répondu "Ah c'est vous qui décidez ?"
:lol: elle a l'air un peu euh bourrue mais c'est peut être ce dont tu as besoin pour le moment ;)
La douceur avec toi Janysse te laisse dans une zone de confort plutôt dangereuse, et je ne dis pas ça pour te blesser. Tu as besoin qu'on prenne soin de toi, de gré ou de force je crois ^^
Oui totalement ! Je suis quelqu'un de généralement très déterminé et combattif, mais j'ai besoin de coups de pieds aux fesses et là je me suis gentiment laissé glisser dans je sais pas trop quoi, tu as vu juste :lol:
#1258445
En fait, Janysse, maintenant que tu t'autorises à t'écouter, ton corps te montre plein de signes que ça n'allait pas. Un peu un cercle vicieux, tu étais mal moralement donc tu as somatisé, ça a impacté ta santé, ton équilibre, et ça t'a mis encore plus mal moralement, et ainsi de suite.

Pour la fatigue non effacée par le sommeil et le repos, c'est normal, ça fait tellement longtemps que tu tiens sur les nerfs que ce n'est pas d'une bonne nuit de sommeil dont tu as besoin, c'est d'une vraie convalescence. Oui, comme les gens qu'on envoyait se reposer au soleil. Aujourd'hui, c'est un peu plus difficile, mais les anxyo et AD aident bien à compenser le soleil. J'ai pris des anxyo mais je ne sais plus si ça me faisait dormir, par contre, j'étais un peu absente (j'ai arrêté pour ça d'ailleurs, je préférais être mal, mais me sentir moi, pleine et entière).

Tu auras sûrement envie d'aller mieux vite, mais ça va prendre du temps, il te faut être douce et patiente avec toi-même. Pour tes carences, même si tu manges bien, dis toi que ton état physique n'est qu'un reflet de ton état mental. Ton corps ne fonctionne pas de la même façon qu'une personne "normale". Par exemple, pour moi, j'ai vu le médecin plusieurs fois car je suis toujours trop mince. Bilan, même si je suis bien mieux posée dans ma vie, je continue à tenir avec mes nerfs parce que je gère encore pas mal de frustration, donc chez moi, tout consomme une énergie phénoménale, même le simple fait de bouger les jambes. Et sans être carencée, tout ce qu'il a vérifié est dans la fourchette basse. Pourtant, j'ai faim, je mange, mais rien n'y fait. Car c'est dans la tête.
#1258457
Désolée Daenyan, tu vas finir par penser que j'ai quelque chose contre toi, mais pas du tout, je t'assure ^^. Car, non, non, je pense que si Janysse a authentiquement des carences, et n'est pas seulement dans la fourchette basse, elle doit suivre le conseil de son médecin généraliste et se faire explorer malgré tout. Car, même si il n'est pas impossible que son humeur influe énormément sur ses besoins énergétiques et purement caloriques, le corps est tout de même suffisamment bien foutu, en principe, pour assurer l'homéostasie de tout un tas de "petites choses", si on a suffisamment d'apports en vitamines, électrolytes, oligo-éléments etc, qui n'ont rien à voir avec des calories pures. C'est pas géré de la même façon ^^. Son anémie en particulier ne peut en aucun cas s'expliquer par la dépression. C'est aussi le gros piège de la pathologie psychiatrique que de tout mettre sur le compte de cela, et potentiellement passer à côté de quelque chose d'autre qui pourrait évoluer en parallèle et être à la base totalement indépendant des troubles psychiques. Oui, la dépression est là, mais attention à ne pas mettre tout sur le compte de cela, tellement on refuserait l'idée que ce soit possible.
#1258488
Bonjour tout le monde!

Janysse pour ta psychiatre et sa remarque un tantinet agressive, n'hésite pas à lui dire ton ressenti, ce n'est pas à NOUS que tu dois mettre le sous-titre "ben oui je fais encore ce que je veux merci", mais à ELLE ;) car c'est elle ta thérapeuthe, et moi ça m’intéresserait de savoir ce qu'elle répondrait à ton "ben oui quand même". Vraiment je n'en sais fichtre rien.

est-ce qu'elle dirait un "ben non, vous êtes malades, ce n'est pas vous qui décidez si vous devez ou pas vous faire opérer de l'appendicite"
ce à quoi tu pourrais répondre "si. Ce n'est pas moi qui décide si j'en ai BESOIN mais c'est bien moi qui décide de le faire ou pas"
et elle pourrait te répondre "oui vous pouvez en effet décider de vous laisser mourir."
et là ....voilà

ou elle te dirait "bien sûr que vous décidez, une thérapie ne se fait pas "contre" le patient. Pourquoi alors avez-vous décidé que vous n'en vouliez pas?"
et là le dialogue s'amorcerait: oui pourquoi?

ou elle te dirait "pfff n'importe quoi"
et là ma foi, la thérapie s'arrêterait là :lol: :lol:

bref, je m'égare, ce que je veux dire, c'est que pour des gens comme toi (et moi) qui sont TOUJOURS TOUJOURS dans la validation du "tu es une gentille petite", le psy peut aussi être là pour bousculer ça, mon psy au début m'avait dit "vous n'êtes pas mon élève, je ne suis pas votre prof, arrêter d'attendre mes compliments ou ma validation!" ça m'avait pas fait plaisir bien sûr, mais soit je me bute et dis "je fais ce que je veux et si t'es pas content c'est pareil" et par là j'oublie que la malade c'est moi, que lui, ne court pas après les patients hein (oh que non) donc s'il me plait à moi de rester malade, grand bien me fasse, soit j'avale la couleuvre (plus ou moins difficilement) mais SURTOUT je réfléchis à ce qu'il m'a dit et à ce que ça me dit de MOI

ce qui n'empêche pas du tout à la séance suivante de dire "j'ai pas du tout apprécié telle ou telle remarque" et on en parle.

Un psy n'est PAS un ami, un évaluateur, un prof, une maman, un papa, un psy est un SOIGNANT et parfois, soigner ça ne passe pas "que" par l'empathie. Mais ça ne peut marcher que si en face, tu dis exactement ce que tu penses. Avec un ami, tu vas avaler la couleuvre et te taire pour ne pas risquer de lui déplaire, avec un psy, je pense qu'arriver à lui dire qu'un truc qu'il a dit ne passe pas, EST un exercice à part entière. Vraiment. Bien plus que ce qu'on va lui dire, le fait même de parvenir à dire "je n'ai pas aimé ce que vous m'avez dit", je pense est un exercice à part entière

Janysse , tu es (enfin^^) suivie par des gens (pas un ou deux, mais DES) compétents, dont c'est la profession, le "pluriel" assurant un avis, contre-avis, (compétents), et pas "juste" à travers nos expériences personnelles ou écran interposé, bravo pour cette démarche vraiment pas facile que tu as commencé !!!

Courage :bisou:
#1258496
Hey patachou, non non, je ne le prends surtout pas mal, ne t'inquiète pas ! C'est l'intérêt d'échanger et de confronter les points de vue et les expériences !
Plus haut, je dis justement à Janysse de soigner ses soucis de santé, et même de regarder d'autres pistes (par exemple, pour l'oreille interne, c'est une piste sérieuse pour quelqu'un qui néglige sa santé). Il y a la thyroïde aussi à faire contrôler. Hihi, après, j'ai toujours du mal avec les médecins péremptoires (c'est ça et puis voilà) pour avoir eu de mauvaises surprises avec des diagnostics.
Je pense que la dépression joue dans l'état général de santé, mais parce qu'elle a poussé Janysse à négliger sa santé, pas parce que la dépression serait intervenue directement dans ses taux de cholesterol et de ferritine par exemple. J'ai donné mon exemple, mais c'est vrai qu'il porte à confusion, car c'est mon mental qui pousse mon organisme. Et mon cas est différent de Janysse, je suis globalement en très bonne santé.
Après, la somatisation peut être parfois extrême, on n'a pas toujours d'explication.
L'essentiel est que Janysse soit suivie par des professionnels compétents et prenne soin d'elle et se soigne enfin. J'espère que je n'ai donné à personne la sensation que j'étais contre les psychiatres et les AD (alors qu'il y a de bons clients dans ma famille) !
#1258501
Hello :) ,

Pour le moment, rien d'inquiétant Janysse, cela ne fait que trois semaines (même si cela semble une éternité, ce que je comprends bien ;) ) et, en prime, ça correspond à l'arrêt de travail (en sus de la prise d'anxiolytiques). Le corps humain (qui inclut le cerveau, le corps et l'esprit étant totalement reliés pour moi) est très bien fait: c'est au moment où tu lâches du lest qu'il se met sur pause et t'autorise à enfin dormir (et lâcher prise...)

Perso, les rares fois où je tombe malade (je touche du bois :) ), genre gastro, angine ou grippe, c'est TOUJOURS quand je suis en vacances, mon corps s'autorise enfin à lâcher.

Je te conseillerai donc de "profiter" de cette période pour lâcher encore et encore, quitte à dormir beaucoup beaucoup beaucoup. Le reste n'est que partie remise. Tu dois te requinquer avant, à tous les niveaux.

A quel rythme rencontres-tu tes thérapeutes? (car j'ai compris qu'il y en avait plusieurs)

Sincèrement, Janysse, tu as fait d'énormes progrés, je pense que tu n'imagines même pas à quel point. Tu prends soin de toi, tu as su réagir pour toi. Prendre la décision de consulter un psy n'est pas une décision facile car cela signifie que tu acceptes l'idée d'être mal/malheureuse (et j'en parle en connaissance de cause).

Donne-nous des nouvelles surtout.
#1258523
Pour rebondir sur les post santé / psychisme

Janysse,
je vais te raconter ma vie...

J'ai été suivie depuis que j'ai 7/8 ans pour des pb de maux d'estomac de type ulcères... suite aux radios et fibros (beurk beurk) il a été confirmé que j'avais à 8 ans une inflamation pré ulcérique du duodenum...

7 ans plus tard toujours avec mes symptomes et un tantinet agressive (crise ado oblige) vis à vis de mon gastro entérologue, je lui dis j'en ai marre je prends des cachets quand j'ai mal mais je ne suis pas soignée... sous entendu espèce de truffe tu ne fais rien pour me soigner moi son altesse.... :lol:

Il m'a regardée droit dans les yeux et m'a dit, albane ton mal est dans ta tête. Pourquoi crois tu que je demande à te voir pour chaque renouvellement d'ordonnance au lieu de laisser ton généraliste gérer? Puisque aujourd'hui tu peux comprendre je te conseille de voir un psy....

Je lui ai répondu que c'était n'importe quoi et que j'avais vraiment mal à l'estomac et aucune pb dans ma tête... (sous entendu gros con) :shock:
Il a souri et m'a dit rdv dans trois mois on en reparlera...

de fil en aiguille il m'a soutenue jusqu'à ce que j'ôse deux choses :

La première vider mon sac auprès des personnes qui m'avaient créé cet état, c'était 3 ans plus tard... du jour au lendemain mes symptômes ont disparus (juste incroyable), même si dès que je suis stressée mes symptômes réapparaissent.

Je lui ai alors dit ce qui c'était passé et que effectivement il avait raison... je lui ai présenté mes excuses , il m'a alors dit un truc qui m'a vachement fait réflechir , il m'a dit tu ne me dois pas d'excuses tu n'étais pas prête à accepter, et il a rajouté vu l'état dans lequel tu étais quand tu es venue la première fois dans mon cabinet à 7 ans, si tu avais eu une pathologie grave tu ne serais plus là pour me le reprocher. On n'aurait rien pu faire. Les examens ont révélés des symptômes mais aucune cause physiologique réelle à ceux ci, si ce n'est un petit clapet qui est un peu défaillant et un duodénum plus enflamé qu'un champignon... le problème venait donc d'ailleurs.
tu n'as pas digéré certaines choses et cela est tombé sur ton appareil disgestif.
pourquoi crois tu que j'ai demandé à ta mère de cesser de t'accompagner au rdv? pour que tu aies un espace de parole... maintenant voilà les coordonnées de deux psy prends contact avec eux.

la seconde chose qui a changé mon appréhension du pb c'est ma rencontre avec le 3ème psy que j'ai rencontré.

j'ai mis deux ans à accepter que j'en avais besoin, les deux premiers ne me convenaient pas, non qu'ils étaient pas bons, mais je me braquais ... et puis lors de mon rdv avec mon 3ème psy j'ai repensé à mon gastro, et il avait tellement raison... cela m'a vraiment autorisé à trouver la cause de mon mal être ailleurs que dans le physique. J'ai alors vraiment commencé mon premier travail sur moi, c'était il y a 26 ans...

Je le vois encore (mon gastro), c'est un homme à qui je dois vraiment beaucoup. Sans emphase, il m'a sauvée de beaucoup de choses et je lui en suis vraiment reconnaissante, mais pas que... il existe une chose entre nous comme une forme de lien informel.

On échange aujourd'hui sur nos enfants, je lui ai fait découvrir certains ouvrages de Concorcet et de Gracq, il m'a appris à aimer Céline et à ne pas juger... il a su avant tout le monde que je devais être avocate... alors même que je repoussais ce chemin de toutes mes forces.
bref, ce n'est pas un ami, mais c'est plus qu'un soignant...

alors parfois les medecins disent des choses pas cool, qu'on ne comprend que 3 ou 5 ans plus tard et pourtant après tout devient limpide. courage tu n'es qu'au début
:bisou:
#1258538
"plus enflammé qu'un champignon... " ...euh ? pas compris :)

"parfois les médecins disent des choses pas cool, qu'on ne comprend que 3 ou 5 ans plus tard et pourtant après tout devient limpide"
Que ce soient des médecins ou d'autres personnes, je suis tout à fait d'accord avec cela !
#1259056
Cher.e.s tou.t.e.s,

Merci mille fois pour vos messages, vos échanges et vos partages d'expérience, je me sens un peu moins seule face à cette épreuve (pas que je ne suis pas bien entourée, bien au contraire, mais là dans l'immédiat je suis la seule personne en dépression dans mon entourage !).

Je ne sais pas si mes problèmes de santé viennent du physique ou du psychique, très certainement les deux. J'ai toujours été anxieuse toute ma vie, et ces dernières années je me suis mise à manger bio, faire du yoga, moins boire d'alcool et dormir minimum 7 heures par nuit, donc j'ai quand même essayé de prendre soin de moi à ce niveau-là. Mais clairement ça n'a pas suffi et ce quelque chose qui hurlait au fond de moi a fini par me faire hurler moi de douleur. Et finalement, je crois, et à vous lire j'en suis persuadée même, que je suis à un des moments les plus importants de ma vie. L'une d'entre vous m'avait écrit il y a peu que c'est lorsque la digue est prête à céder qu'elle résiste le plus (ou quelque chose comme ça, Albane c'était toi ?). Je comprends vraiment maintenant ce que cela signifie.

De façon pragmatique, je suis sous antidépresseurs depuis quelques jours, quelques effets indésirables (bâillements, envie de dormir tout le temps, nausée permanente), là physiquement et psychologiquement ça devient vraiment dur. Sortir de mon lit me demande un effort invraisemblable. Face à mes trous de mémoire et mes oublis répétés (alors que j'ai une excellente mémoire en temps normal), mon boss a décidé de me décharger de mes fonctions pendant un mois (contrat stage donc zéro conséquence). J'ai décidé également d'effectuer cette nouvelle année universitaire en deux ans au lieu d'un seul, pour prendre le temps de vivre et ne plus "me soigner par le travail" comme dit ma psy. Pour répondre à ta question Carrie ( <3) je vois ma psychologue deux fois par semaine en ce moment, la psychiatre une fois par mois, j'ai rdv avec une gastro pour explorer la piste anémie chelou, et ma généraliste n'est pas loin si besoin. Je suis vraiment bien entourée ! Chacun de ces rdv m'a demandé des efforts, mais je suis hyper fière au final d'avoir ENFIN pris les choses en main, même si pour le moment ça n'est pas très drôle.

J'ai aussi lâché prise complètement sur "ce que je suis censée faire de mes journées". Je me tape donc des siestes de 1 à 2h plusieurs fois par jour, tranquillou. Et je crois que tu as raison Carrie, j'ai 12mois d'épuisement qui me tombent dessus d'un coup, mon corps lâche complètement et a besoin de dormir dormir dormir. Je fonctionne exactement pareil, j'ai passé une année universitaire à ne JAMAIS tomber malade, et cet été boum, j'ai été malade deux fois. Il fait très beau en ce moment, mais j'ai la flemme de sortir de chez moi, alors je reste au lit, je fais du ménage, je cuisine, je regarde des séries, et ça me fait du bien. Je ne me sens pas coupable, je m'autorise enfin à me dire que je suis malade et que ce temps "mort" ne l'est pas du tout, que je suis en convalescence.

Je n'en ai pas encore parlé à ma famille.

Volet coeur, j'ai des choses à dire. Vous allez rire. De moi, de toute cette histoire. J'ai invité les garçons de mon groupe à dîner l'autre soir et Albert était de la partie évidemment. J'appréhendais un peu, parce que lorsque je suis avec mon nouveau copain (mettons ce mot-là pour simplifier les choses), il m'arrive de penser à Albert, de rêver de lui. Quand on a entretenu une obsession amoureuse (il n'y a pas d'autre mot qu'obsession je crois) pendant plus d'un an, difficile de se défaire de certaines habitudes. J'avais aussi le sentiment de ne pas être allée jusqu'au bout de la chose, et cette incertitude de "peut-être je lui plais quand même ?" m'empêchait de lâcher pleinement prise dans ma nouvelle relation. Et donc, cette soirée-là, nous nous sommes tous mis à parler de nos relations et se faire des confidences. Et pour la faire courte, Albert est en couple depuis 2 ans avec un homme de 20 ans de plus que lui.

Je me sens à la fois totalement conne et totalement libérée. Et je REMERCIE LE CIEL de n'avoir pas pu aller jusqu'au bout de mon idée (lui avouer mes sentiments), là j'aurais clairement tout foutu en l'air (j'en ris en écrivant tout ça). En fait, cette histoire a une fin totalement invraisemblable et totalement apaisante. Ca n'est pas moi le problème. C'est juste qu'il n'aime pas les filles. Et maintenant je vais pouvoir prendre notre relation avec beaucoup plus de détachement et être simplement heureuse de l'avoir dans ma vie. Et surtout, être vraiment "libre" d'aimer (ou pas) ce nouveau garçon.

Albane et Kakahuet, vos dernières remarques sont très justes. J'expliquais justement aujourd'hui à ma psy que j'avais enfin compris ce qu'elle m'avait lors d'une de nos toutes premières séances (je m'en souviens parfaitement, ça m'avait braquée, j'en avais même parlé ici). Elle m'avait dit que je devrais plutôt chercher quelqu'un de rassurant, plutôt que quelqu'un comme mon ex qui me faisait me sentir en danger. J'avais râlé, parce qu'à ce moment j'associais "rassurant" à "collant" ou au contraire d'indépendant et ça n'est pas du tout ce que je voulais blablabla. Eh bien ce nouveau garçon est les deux. Rassurant et totalement indépendant, et je comprends maintenant ce qu'elle a voulu dire (et ce que nombre d'entre vous m'ont aussi répété ici !!). Je n'étais pas prête à l'entendre, le comprendre.

Bien sûr maintenant j'ai toute une équipe de soignants dont c'est le métier pour m'aider à avancer. Mais je tiens à vous dire mon immense gratitude parce que je n'aurais pas autant avancé sans vous tous.

Je vous embrasse tous et vous dis à très vite :)

:bisou:
#1259059
Bonjour jolie Janysse,
Janysse a écrit : 13 oct. 2017, 17:44
Je ne sais pas si mes problèmes de santé viennent du physique ou du psychique, très certainement les deux. J'ai toujours été anxieuse toute ma vie, et ces dernières années je me suis mise à manger bio, faire du yoga, moins boire d'alcool et dormir minimum 7 heures par nuit, donc j'ai quand même essayé de prendre soin de moi à ce niveau-là. Mais clairement ça n'a pas suffi et ce quelque chose qui hurlait au fond de moi a fini par me faire hurler moi de douleur.
A te lire, j'ai l'impression que tu as surtout fait du surfaçage...
Je vais faire un parallèle: c'est comme lorsque tu veux laver ta voiture. Si tu jettes un seau d'eau dessus, oui elle sera un peu plus propre mais pour la faire briller et la laver en profondeur, il faut frotter.

Et bien là, c'est pareil: tu mets en place des choses pour te sentir mieux (et tu as raison, c'est mieux que rien) mais pour vraiment aller mieux, il faut creuser, creuser, creuser, et ça va prendre du temps (et je crois que tu l'as bien intégré ;) ).

Janysse a écrit : 13 oct. 2017, 17:44
De façon pragmatique, je suis sous antidépresseurs depuis quelques jours, quelques effets indésirables (bâillements, envie de dormir tout le temps, nausée permanente), là physiquement et psychologiquement ça devient vraiment dur. Sortir de mon lit me demande un effort invraisemblable. Face à mes trous de mémoire et mes oublis répétés (alors que j'ai une excellente mémoire en temps normal), mon boss a décidé de me décharger de mes fonctions pendant un mois (contrat stage donc zéro conséquence). J'ai décidé également d'effectuer cette nouvelle année universitaire en deux ans au lieu d'un seul, pour prendre le temps de vivre et ne plus "me soigner par le travail" comme dit ma psy.
Alors ces "oublis" c'est exactement ce dont je parlais dans un de mes précédents messages. Ils sont tout à fait normaux, dans une certaine limite de temps néanmoins. Si cela dure 6 mois, c'est qu'il y a un souci.... Mais pour le moment, pas d'inquiétude. Et puis ces médicaments, tu en as BESOIN (et il n'y a aucune honte à ça).

Note tout ce que tu fais d'important (c'est ce que je faisais à l'époque).

Janysse a écrit : 13 oct. 2017, 17:44 Pour répondre à ta question Carrie ( <3) je vois ma psychologue deux fois par semaine en ce moment, la psychiatre une fois par mois, j'ai rdv avec une gastro pour explorer la piste anémie chelou, et ma généraliste n'est pas loin si besoin. Je suis vraiment bien entourée ! Chacun de ces rdv m'a demandé des efforts, mais je suis hyper fière au final d'avoir ENFIN pris les choses en main, même si pour le moment ça n'est pas très drôle.

Le rythme parait tout à fait opportun aujourd'hui. Comment te sens-tu après tes séances? Et surtout pas d'inquiétude non plus :) si tu te sens parfois épuisée, vidée ou si tu as l'impression de stagner à certains moments.

Janysse a écrit : 13 oct. 2017, 17:44
J'ai aussi lâché prise complètement sur "ce que je suis censée faire de mes journées". Je me tape donc des siestes de 1 à 2h plusieurs fois par jour, tranquillou. Et je crois que tu as raison Carrie, j'ai 12mois d'épuisement qui me tombent dessus d'un coup, mon corps lâche complètement et a besoin de dormir dormir dormir.
Ce n'est que momentané, j'ai connu ça aussi et c'est ce dont j'avais besoin. Tu t'écoutes un peu plus, le surfaçage commence à devenir de la profondeur ;) .

Profite de ces moments off (pas de boulot) pour te requinquer, c'est ce dont tu as besoin aujourd'hui.

Janysse a écrit : 13 oct. 2017, 17:44 Et pour la faire courte, Albert est en couple depuis 2 ans avec un homme de 20 ans de plus que lui.

:lol: et bien celle-la je ne l'avais pas vu venir (et toi non plus je présume)!

Bon ben Albert, vraiment, on peut assurer à 100% qu'il n'était vraiment pas intéressé!

Il y a de bonnes choses Janysse, ça se met en place doucement.

Pour en parler à ta famille, le moment viendra. As-tu peur de leur jugement?

:bisou: jolie Janysse
#1259093
Coucou Janysse,

Je passe juste en coup de vent mais juste qq mots...
Si tu pouvais nous éviter l'écriture inclusive ce serait gentil mes yeux saignent :lol:
C'est pas contre toi hein... Mais ça me gave, on croirait un gaffiot!

Bref pour ton état je rejoins Carrie et oui si tu veux je te prête la pelle et la pioche car il va falloir creuser. :mrgreen:

Enfin la petite touche humour... contrairement à Carrie... je l'ai vu venir de loin...

Donc je te fais le petit scénario de ma petite tête...
Volet coeur, j'ai des choses à dire.
Oh non elle va repartir sur Albert :roll:
Vous allez rire. De moi, de toute cette histoire.
Bon maintenant c'est sûr il est homo... :roll:
J'ai invité les garçons de mon groupe à dîner l'autre soir et Albert était de la partie évidemment.
keskejedisais pfffff
J'appréhendais un peu, parce que lorsque je suis avec mon nouveau copain (mettons ce mot-là pour simplifier les choses), il m'arrive de penser à Albert, de rêver de lui. Quand on a entretenu une obsession amoureuse (il n'y a pas d'autre mot qu'obsession je crois) pendant plus d'un an, difficile de se défaire de certaines habitudes. J'avais aussi le sentiment de ne pas être allée jusqu'au bout de la chose, et cette incertitude de "peut-être je lui plais quand même ?" m'empêchait de lâcher pleinement prise dans ma nouvelle relation.

Pinaise elle est quand même aussi têtue qu'une bourrique... elle va se jettent sur lui et il va lui dire qu'il est Gay...
Et donc, cette soirée-là, nous nous sommes tous mis à parler de nos relations et se faire des confidences. Et pour la faire courte, Albert est en couple depuis 2 ans avec un homme de 20 ans de plus que lui.
Et ben voilà... ouf elle ne lui a rien dit... elle ne se serait pas trouvée bête....comme dit Carrie on peut dire qu'il n'était pas intéressé.

En revanche il y a qqch qui me questionne... tu ne sens pas quand un mec est intéressé par les hommes ?
Pourquoi t'attacher à qq1 comme lui... tres sympa et gentil avec toi mais qui te fuyait entre les doigts...et pour cause.
Tu devrais y réfléchir pourquoi une obsession sur un objet d'attachement impossible.
#1261854
Bonjour tout le monde ! :)

Je reviens vous donner quelques nouvelles !

Concernant Albert tout d'abord et vos derniers messages : oui, avec du recul ça m'interpelle totalement et je travaille beaucoup avec ma psy sur cette non-relation, ce fantasme que j'ai allègrement (et sciemment) entretenu pendant tout ce temps. Pour te répondre Oph, il était très secret sur sa vie intime et aucun de nous (membres du groupe) ne nous en doutions. Il ne commence à en parler que très récemment à son entourage proche aussi (depuis que son histoire est finie en fait, ça fait bientôt deux mois maintenant - j'ai oublié de le préciser mais on s'en fiche). Donc bon. Mais quelque part ça m'arrangeait très certainement aussi de ne rien savoir pour pouvoir mieux fantasmer... Ca m'a foutu un coup pendant quelques jours et depuis je me sens mieux !

Je continue mon traitement AD, les deux premières semaines ont été un ENFER, j'étais tout le temps arrachée, endormie, nauséeuse, juste mal et indifférente et je cauchemardais toutes les nuits. Et puis, petit à petit ça a commencé à aller mieux. Plus de nausées, plus de siestes 3 fois par jour, plus de grasse matinée jusqu'à 15h (oui oui), je recommence à pouvoir lire un peu, me concentrer pendant deux heures de cours (car j'ai repris les cours ça y est), dormir et/ou passer des journées sans avoir besoin de prendre de Xanax etc... Je suis toujours fatiguée, j'essaie d'y aller doucement, je cauchemarde encore beaucoup (bon toutes les nuits en fait) mais la bonne nouvelle c'est que mes séances de psy sont maintenant nourries de ces rêves dont je me souviens parfaitement la plupart du temps, et c'est une super base pour travailler des choses vraiment profondes, je sens réellement que j'avance.

Je ne dirais pas que je suis sortie d'affaire, mais je respire enfin, j'apprends à prendre les choses une après l'autre, chacune en son temps. Je m'interroge aussi beaucoup sur ce qui m'a amenée à cet état, dans le sens où j'ai eu "besoin" de m'écrouler totalement pour comprendre à quel point il était important de prendre du temps pour moi, d'apprécier prendre soin de moi et ne pas me sentir "coupable" de ne pas travailler H24. J'apprécie beaucoup plus ce nouveau rythme de vie, plus lent mais moins violent. Mon nouveau copain m'aide beaucoup là-dedans aussi. Sans jouer au psy ou à l'infirmier, il me soutient, m'écoute et m'aide (chose toute bête, lorsque j'angoisse au moment de dormir, il me raconte des histoires sur un ton un peu hypnotique et pouf, je tombe comme une mouche). Je continue à vivre ma vie de mon côté et lui de la sienne, nous sommes très indépendants et pris par nos recherches, mais c'est quelqu'un d'hyper rassurant, et je comprends enfin ce que signifie avoir quelqu'un de rassurant dans sa vie. Je m'interroge aussi sur le fait que c'est au moment où j'ai été le plus vulnérable, sans plus aucune barrière, protection ni aide, que je l'ai rencontré et que je me suis autorisée à peut-être vivre une histoire.

Voilà les quelques nouvelles. De nouveau mille mercis à tous pour vos messages, je n'aurai sûrement pas autant avancé sans votre précieux soutien !

Je vous embrasse :)
#1261915
Bonjour jolie Janysse :) ,

Bon, il semble y avoir quelques avancées de ton côté, tu reprends tout doucement les rênes de ta vie.

Tu analyses plutôt bien les choses, rien à ajouter (pour le moment ;) ).

Continue sur ta belle lancée!
#1270309
Bonjour tout le monde !

Je viens vous souhaiter une bonne année et donner quelques nouvelles :)

Je poursuis tranquillement mon traitement, je ne suis toujours pas au top (problèmes de motivation et de concentration notamment) mais bien mieux qu'il y a deux mois ! J'ai repris les cours, j'y vais aussi doucement que possible, sans forcer, j'essaie de ne pas me laisser glisser dans la frénésie de travail qui m'a emportée l'an dernier. J'angoisse beaucoup, j'ai l'impression que ce gros craquage, cette dépression et l'année dernière m'ont vraiment fragilisée. J'ai toujours eu confiance en moi, sinon en mon travail du moins en mes capacités de travail, universitairement parlant. Depuis 3 mois c'est très dur à gérer, j'ai constamment peur de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur, et alors qu'avant je réussissais à chasser ce genre de pensées et à travailler encore mieux et plus, elles me paralysent aujourd'hui, et m'empêchent d'avancer. L'idée de ne plus être "la meilleure" ou parmi "les meilleurs" me terrorise. Si je ne suis plus "la meilleure", qui suis-je ? Qu'est-ce que je suis ? Qu'est-ce qu'il me reste ? J'essaie de reprendre petit à petit la confiance en moi que j'ai totalement perdue, mais c'est compliqué, et cela prend du temps... J'ai l'impression d'être toute brûlée.

Cela fait bientôt un an que nous ne faisons plus de musique avec mon groupe. Je suis assez nostalgique mais j'ai fait mon deuil je crois, au final ça m'enlève un poids énorme que je n'avais plus le temps ni l'espace mental pour gérer. Je me consacre entièrement à mes recherches, c'est un vrai bonheur (quand j'arrive à m'y mettre s'entend...).

Côté coeur, je suis toujours avec mon copain. C'est un vrai bonheur. On est très amoureux, et ça fait un bien fou. Je n'ai pas peur avec lui, je n'ai pas peur qu'il ne m'aime pas, qu'il ne m'aime plus, qu'il m'aime moins que moi je l'aime, j'ai la certitude qu'il m'aime. Je le sais et ça me porte, me rend plus forte et plus confiante. Il est rassurant, n'hésite pas à exprimer ses sentiments, à me dire qu'il m'aime, à manifester son envie d'être avec moi et de passer du temps avec moi. On a toujours plein de choses à se dire, sur lesquelles rire, il me comprend et prend soin de moi lorsqu'il sent que je flanche. Je me sens bien, et je ne me sens pas menacée par l'avenir. Je n'ai jamais aimé comme ça, avec cette belle confiance qui me porte.

Je suis profondément convaincue que notre relation ne serait pas ce qu'elle est si je n'étais pas passée par toutes ces étapes avant. Sans ces ruptures et relations problématiques, sans cette dépression qui a radicalement remis en question mon existence, je serais incapable de vivre sereinement cette relation.

Voilà, rien de folichon, mais les choses reviennent gentiment à la normale, d'ici là j'essaie de ne pas m'épuiser, de prendre mon temps, de me soigner. Je vous embrasse tous très fort :)
#1270330
Coucou Janysse et très bonne année à toi aussi!

Très contente de te lire si "mieux", oui ne te met pas la pression, prends ton temps...

que deviendras-tu si tu n'es pas la première? ben ni plus ni moins que si tu étais dernière ;)

comme je disais à mon fils encore hier "si on mettait toutes les médailles Fields ensemble, et qu'on les "classait" sur des critères choisis, il y aurait AUSSI un dernier"

si la médaille Fields ne te parle pas, ça marche aussi avec le prix Nobel de Littérature ou d'économie ou les grands sportifs

tu mets un groupe de gens, tu imposes des critères, il en sort un classement. Et dans ce classement il y aura nécessairement un dernier. Cette place de "dernier" ne définira en rien la valeur intrinsèque de la personne DANS le domaine observé, et à fortiori dans sa vie en général ;)

Globalement tu me sembles totalement dans la bonne voie et ça me fait immensément plaisir!

De gros :bisou: :bisou:
#1291531
Bonjour tout le monde !

Je passais ici totalement par hasard (non c'est faux, il n'y a jamais vraiment de hasard quand on passe ici haha) et je me suis dit que j'allais donner quelques nouvelles.

J'ai terminé mon traitement il y a quelques mois. Tous mes problèmes ne sont pas réglés (ça se saurait si c'était possible) mais au moins je ne suis plus sous médication. Je ne supportais plus mon traitement. En soi il me faisait du bien, j'ai retrouvé mes facultés cognitives et un peu de joie de vivre, mais il m'a fait prendre du poids, et puis cela signifiait, chaque jour, chaque comprimé : "tu es malade". Les quelques mois suivant l'arrêt ont été très durs, beaucoup d'angoisse, d'amertume et de tristesse, mais petit à petit je crois avoir repris le dessus. En parallèle j'ai "séché" ma thérapie psy pendant 5 mois (j'ai repris à la rentrée).

Je suis toujours avec mon amoureux, ça fait maintenant un an. Je l'aime, je l'aime, je l'aime, et je sais que lui aussi, mais les premiers mois de relation dont la passion réussissait même à surmonter ma dépression ont fini par être remplacés par autre chose, de plus calme, moins fou, moins passionné, toujours aussi chouette et doux et tendre. Et c'est bien aussi.

La transition a été dure. De mon côté je voulais aller trop vite avec moi-même, m'imposer de nouveau des rythmes de travail intenables dans mon état en paniquant toutes les deux minutes, et en demandant toujours beaucoup d'attention. J'avais constamment besoin d'être rassurée, j'avais envie qu'il continue d'être aussi attentionné, aussi prévenant, aussi tactile, aussi réactif à mes messages, aussi... "comme avant" ? De son côté, grosses difficultés pro/académiques, qui demandent beaucoup de concentration, et peut-être aussi l'énergie nécessaire à me donner tout ce que je demandais. Cela a donné lieu à beaucoup, beaucoup d'incompréhensions et de larmes, et de culpabilité de ma part. On a essayé de beaucoup communiquer là-dessus, même si moi je ne sais pas faire, je ne sais pas parler, et j'ai tout le temps l'impression que dire ce que je ressens c'est prendre le risque de blesser, être blessée, avoir mal... que c'est "risqué" quoi. Et puis il y a eu beaucoup de hauts aussi, plein de jolies choses, de petits et grands bonheurs.

Depuis la rentrée pourtant, c'est un peu l'enfer de mon côté. Pour lui, grosse déception professionnelle après avoir été mobilisé plusieurs mois sur son concours. Ce qui signifie, bien naturellement, moins de libido, moins de disponibilité, moins de patience.

Je ne pense pas qu'aller dans le détail sera vraiment utile, mais pour résumer et aller droit au but (enfin haha), mon sentiment dominant depuis quelques temps, de plus en plus, est que je suis un fardeau. Que je pèse. Que je prends trop de place. Que je le détourne des choses importantes. Que je ne vaux pas le coup. Qu'il serait mieux sans moi. Que dès que j'ai besoin de parler et exprimer ce que je ressens par rapport à tel truc qu'il a dit ou fait ou pas fait, j'aggrave les choses. Parce que, "j'ai vraiment pas besoin de ça en ce moment". Parce que, "tu te doutes bien que j'ai pas le temps ou la tête pour penser à ça !". Ainsi, chacune de mes douleurs est remise en question (par moi). A chaque petite blessure je me dis "tu exagères, tu en demandes trop" et puis "Mais non enfin, ta douleur est légitime !" "Oui mais non, tu sais très bien que tu en fais toujours trop, que tu prends toujours tout mal" etc etc. Jusqu'à penser "je ne vaux rien, je ne suis qu'un poids pour lui, et pour tous les autres gens, et je ne le rends pas heureux". Cet enfer je le vis depuis 10 ans : l'impression constante, le doute, que mes sentiments ne sont pas légitimes. Que mes blessures sont surfaites, que mes réactions sont disproportionnées, que je devrais lâcher du lest et ne pas me prendre la tête (brillante idée, de dire à quelqu'un névrosé comme moi "il faut te détendre"). Maintenant qu'il est en repos forcé, après une immense déception, il a besoin de légèreté, de joie, de choses drôles, d'amour, d'attention. Je le comprends, sincèrement. Et moi en face j'ai besoin d'être rassurée, toujours plus, sur le fait que je suis importante, que je compte pour lui, que je ne suis pas la sous-merde que je pense être. Je sais qu'il m'aime, je n'en ai pas le moindre doute. Et je sais aussi pertinemment que l'amour, ça ne suffit pas.

Alors, je panique. En plus, ça fait un an nous deux. Ma dernière relation, la plus grande et la plus importante, celle qui m'a ramenée ici il y a 3-4 ans, avait aussi duré un an. Je panique à l'idée de voir arriver "la date d'expiration". Je panique beaucoup toute seule pour rien, et j'ai ma psy derrière moi pour m'épauler, en parler, m'aider à relativiser. Tout ça c'est de la panique, parce que les moments qu'on passe ensemble sont toujours des petites bulles de joie ou de tendresse silencieuse. A part ces 3 dernières semaines qui ont été un enfer pour lui, mais aussi pour moi en face qui devait subir (oui, j'emploie le mot subir, à tort peut-être mais c'est mon sentiment) sa mauvaise humeur, son angoisse, son silence, son refus de me toucher, son refus de me parler, son refus de m'écouter, son refus de venir chez moi. Jusqu'à sa souffrance depuis quelques jours qui lui fait me répondre "ouais bah ouais c'est la vie" lorsque je lui parle de mes soucis pro.

Je n'arrive pas à savoir si le souci vient d'une communication défaillante entre nous (elle l'a beaucoup été, et je ne souhaite rien de plus que de construire quelque chose de plus solide), ou de moi, moi et mes angoisses, mon manque de confiance en moi, ma dépression qui me hante, ma peur. Dans les deux cas, je panique. Si c'est la communication, "oh mon dieu on va se bouffer et devoir se séparer" ; si c'est moi "oh mon dieu je refais comme d'habitude, n'importe quoi, je suis super nulle".

Wow, j'étais partie pour donner deux trois nouvelles rapides haha. En fait, comme le disait Lola sur son post que j'ai lu ce matin, cette situation aujourd'hui, où j'ai besoin de tendresse, qu'il réponde à mes messages, qu'il m'embrasse le matin en se levant (je demande pas la Lune merde) et lui me répond "je suis pas d'humeur, j'y pense pas, j'ai pas le temps, je suis pas tactile le matin", me replonge dans ma précédente rupture. "Tu es trop fragile ça m'a fait peur".

Cette phrase me hante encore.

Je vous embrasse
#1291564
Coucou Janysse!
Merci pour ces nouvelles.

Tu sais, je le trouve un peu dur ton amoureux. Te refuser un baiser le matin "parce qu'il a pas la tête à ça ou parce qu'il a pas le temps"...c'est pas très sympa.
Et puis aussi parce que je suis convaincue que le couple ça devrait (j'ai bien dit devrait) être l'ultime rempart contre le reste, quand tout va mal, bah il te reste ça quoi (et je ne parle pas de béquille ou de soutien psy mal a propos entre conjoint-juste de cette bulle ou justement, tu te recharges, et tu repars "affronter" le monde).
Alors j'espère qu'effectivement, c'est une mauvaise passade pour ton amoureux, et qu'il va vite se reprendre, parce que rater un concours, c'est douloureux, mais ca ne justifie quand même pas d'être imbuvable avec sa chérie.

Je crois que ce que tu ressens actuellement, c'est un mélange de tes peurs/angoisses vis à vis de ses réactions pas très sympa, ça réveille certainement quelque chose en toi, ceci dit, dans ce que tu nous raconte, tu as l'air d'essayer de communiquer, même maladroitement, et il n'a pas l'air très réceptif.
Tout ça pour dire (et je sais que c'est facile de blablater derrière un écran), mais à mon avis son attitude un peu pourrie déclenche chez toi ce mécanisme d'angoisse/remise en question de qui tu es/ce que tu vaux. Parce que forcément, te dis tu, si il réagit comme ça, c'est que tu es nulle.
Alors que tu sais quoi? Si il réagit comme ça, c'est juste qu'il a ses règles d'hommes, tolérables quelques semaines maxi, après lesquelles tu vas me faire un plaisir de lui signifier qu'il est bien gentil mais que comme il le dit lui même "ouais bah ouais c'est la vie", et que ses échecs ne sont ni de ta faute, ni de la faute de votre couple, éventuellement de la sienne (tiens donc?), et que se complaire dans son caca, c'est mignon mais c'est surtout valable pour les personnes agées de 3 ans et moins, de préférence!

Je crois aussi que si tu emploies le mot subir ce n'est pas pour rien, parce que toi tu le ressens comme ça, et tu sais quoi? Ben t'as le droit.
Et t'as aussi le droit de lui verbaliser.
Encore une fois plus facile à dire qu'a faire, mais je suis sûre que tu trouveras les ressources en toi pour.

Courage jolie Janysse!
:bisou: :bisou:
#1291766
Salut Elieza,

Merci pour ton message et tes précieux conseils, et le soutien, merci vraiment.

Après ce post, nous avons passé deux soirées super chouettes, vraiment géniales, loin de toutes ces préoccupations. Et puis hier soir de nouveau la catastrophe (enfin, rien de catastrophique, c'est moi qui vit chaque discussion/engueulade comme une catastrophe). Rendez-vous au resto pour une soirée en amoureux avant mon départ (je pars presque un mois dans le sud pour le boulot) et parce qu'on est ensemble depuis un an.

Mon état d'esprit à ce moment-là : fatiguée d'un weekend de fiesta + insomnies, et malade d'une vilaine toux + il se pointe 30 min après l'heure prévue pour se retrouver et sans le truc super important que je lui avais demandé de m'amener. Je crois qu'à partir de là, chaque truc "de travers" (interprété par moi comme étant "de travers") n'a été qu'une validation, une confirmation de mes rancunes mesquines accumulées depuis 1 mois). J'ai littéralement TOUT pris mal. Il m'a trouvée éteinte (tu parles j'ai une de ces crèves...). J'ai fini en larmes après le dessert, je ne sais même plus pourquoi. Une fois rentrés, évidemment je me sentais atrocement coupable de nous avoir fait passé une mauvaise soirée. Je lui ai fait l'amour sans plaisir, sans envie, sans entrain, presque avec mauvaise foi. Et après, le drame. Toutes ces petites rancunes nulles, toutes ces toutes petites blessures, tout est remonté et a explosé, et je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer, me sentir coupable, et répéter que j'étais désolée d'être dans cet état, à deux doigts de lui dire que j'étais désolée d'être moi, qu'il méritait mieux et que je voudrais être quelqu'un d'autre. Plus aucune lucidité. Ce sont pourtant des discussions importantes, où l'on se dit des choses de couple importantes. A chaque fois pour moi c'est une mise en risque, une panique totale de "olalalala qu'est-ce que j'ai fait de mal il va me quitter ça y est" alors que non en fait. Par contre mes larmes, le fait que je prenne tout mal sans aucune lucidité, "c'est usant" "c'est vraiment chiant" "je comprends ton besoin constant d'être rassuré, mais c'est vraiment usant". J'entends pourtant aussi tout le reste, tout le positif "je veux te soutenir" "je veux être là pour toi" etc. "J'ai sans doute tort sur ça et ci et je devrais faire un effort". Et le fait qu'il soit toujours avec moi (oui j'ai tellement d'estime et de confiance en moi que c'est déjà un miracle haha.). Mais ce qui reste c'est "tu es super nulle, tu es super fragile, il va en avoir marre, te quitter et ça sera bien fait pour toi". Mais sortez-moi de là, sortez-moi de ma tête !!

Aussi : "Peut-être qu'à terme dans le couple tu en viens à considérer l'autre comme une personne vraiment spéciale parmi d'autres, moi j'en suis pas à ce stade". Coup de poignard.

Je sais qu'une grande partie de nos malentendus vient de notre état d'esprit et moral respectifs (assez bas en ce moment), et de mon côté du fait que je n'ai absolument plus aucune confiance en moi dans aucun domaine (j'ai peur de l'avenir, je me sens parfois incapable d'affronter cette année universitaire, j'ai constamment peur que mon amoureux me quitte, j'ai peur de faire une rechute, de devoir être remise sous antidépresseurs, etc).

En bref, ce qui pourrait être une discussion entre adultes qui partagent une relation amoureuse avec son lot de malentendus, de choses chouettes et moins chouettes, tourne régulièrement au drame pour moi.

Je n'en peux plus. Je ne sais tout simplement PAS quoi faire pour aller mieux, moi. Pas dans notre couple, mais dans ma vie à moi. Je ne sais pas comment reprendre confiance en moi, je ne sais pas comment ne plus avoir peur de vivre, je ne sais tout simplement pas comment faire, pourtant dieu sait que je ne veux plus être comme ça, j'en ai trop marre. (Je suis même en train de penser là tout de suite que je suis vraiment DESOLEE - toujours ! - de venir écrire ici, de déverser ma complainte, de me plaindre, d'être un poids en somme : ça ne peut plus durer !!)

Je pars dans 4 jours pour un mois ; c'est parfait, j'ai envie de prendre la fuite.

Je vous embrasse
#1291803
Salut Janysse!

Quelques points si ça peut t’aider… On semble avoir des comportements similaires parfois, même si leurs origines diffèrent probablement.

Quand il y a accumulation de niaiseries (comme le retard de ton copain, l’objet oublié, etc.), et qu’on commence à prendre « tout mal », comme tu l’expliques bien, n’as-tu pas l’impression qu’on déforme de plus en plus afin de faire passer l’autre pour le « méchant »? Qu’il est « contre nous »? Qu’on cherche tous les prétextes (complètement justifiés à nos yeux) qui nous conforte dans le « il n’aime pas en fait hein, je le savais! ». Et quand la tension redescend, ben on sait plus ce qu’on pense.

« Nan mais c’est dans ma tête en fait »
« Quoique non, quand il a dit ça, c’est pas sympa, il voulait me blesser »
« J’exagère peut être… Parce que quand même, il m’a dit qu’il voulait être là pour moi.. »
« Ouais mais ça, c’était juste pour être gentil, ne te leurre pas » Etc.
Et ça explose avec l’autre en face qui ne comprend rien…..

Alors ce système de pensée cyclique, je ne sais pas encore comment y faire face. Et c’est pas joli joli quand je suis comme ça. Cependant, j’ai appris 2-3 choses ces dernières années qui m’aident. Peut-être que toi aussi, qui sait!

1. De mon copain actuel (qui est bien plus mature que moi niveau émotionnel). Par exemple, quand on a un conflit quelconque, rare mais ça arrive. Je saute allègrement dans le conflit. Lui va me dire qu’on en reparle demain, au calme. Les premières fois, ça m’énervait tellement! Je voulais tout clarifier de suite, tout en étant absolument instable intérieurement. Il faisait l’effort de m’écouter, alors que j’étais dans la complainte, le chouinement, les pleurs, et la victime. Autant dire, conversation stérile!!

Puis, progressivement, j’ai compris qu’il avait raison…grrr En fait, il est mieux d’attendre le matin suivant quand on est pas bien émotionnellement. Tout est plus clair, la pression est redescendue. S’il reste des griefs, ils sont probablement fondés et tu seras apte à les exprimer clairement. Mais souvent, la lumière du jour fait réaliser que nous avons monté pas mal de vent en mayonnaise!

Donc attendre le jour suivant te permet déjà de te calmer, de prendre du recul, de faire le point, de ne pas t’affliger une double peine (l’impression d’être non/mal aimée + la culpabilité de la crise sur l’autre), et surtout de prendre soin de toi. N’hésite pas à trouver une excuse pour rentrer chez toi si ça va pas, genre mal au ventre, nourrir le chat ou que sais-je! Histoire d’attendre de faire le point sur toi–même avant d’en faire part à l’autre.

2. Ma meilleure amie, on se connait depuis toujours. Je me rappelle d’une conversation y a quelques années, quand je me sentais seule, non aimée, que personne ne s’intéressait à moi en général, etc. Ça parait gnan gnan dit comme ça, mais c’était une réelle souffrance. L’impression que je n’en valais pas la peine, insipide, inintéressante.

Quelques jours plus tard, dans une autre conversation, elle me demande si, selon moi, tout le monde peut être aimé, le mérite. Je lui réponds oui, bien sûr. Elle continue, me disant que quand même, certains ne le méritent pas non? Je suis étonnée, et lui réponds à nouveau que c’est bien stupide de dire ça quand même. Puis même Adolf avait Eva… Elle continue encore en poussant, me redemandant si chaque être humain est vraiment digne d’être aimé. Je m’agace et dis oui sacrebleu.

Et là, elle me coupe :

« Donc t’es en train de me dire que tout le monde mérite d’être aimé sauf TOI? C’est tellement prétentieux!!! Qu’est-ce que tu aurais de plus que les autres qui te rendrait différente de la Terre entière? Donc TOI, t’es un cas unique, une incroyable exception de la création qui fait que tu es LA SEULE, l’ÉLUE, qui ne peut être aimée? Ben dis-moi, quelle humilité…. »

« … » :shock:

C’est bien la première fois qu’on présente les choses comme ça. Elle a parfaitement su jouer sur mon manque d’estime en retournant mon sentiment d’infériorité en sentiment de supériorité. Un coup de maître, je l’avoue. Et depuis, à chaque fois que je me sens « petite chose toute seule abandonnée dont personne ne veut », une voix dans mon cerveau me dit sarcastiquement « Et bien, quelle humilité! », ça me fait sourire et ma foi, ça marche en général!

3. Les médocs situationnels. Je te rejoins tout à fait sur la médication à long terme, ce n’est pas pour moi non plus je crois. Par contre, quand j’ai eu ces soucis en août, impossible de dormir, de parler, de manger, le médecin des urgences m’a donné de l’Atavan (je sais pas le nom en Europe). C’est un anxiolytique mais situationnel (sauf pour certains, mais c’est une autre histoire).

Quand tu crises, tu le prends, ton corps se détend en 10-15 mn. J’en ai pris 2-3 par jour la 1e semaine, plus après, plus besoin. Le médicament avait immédiatement coupé mes crise en permettant de dormir et manger. Les conflits d’ordre relationnels ont un énorme impact sur moi, tout comme toi de ce que je lis. Et je panique de faire une crise de panique. Le chat qui se mort la queue… Alors c’est con, mais de savoir que j’ai ces cachets avec moi, c’est une béquille psychologique. Je ne panique plus de paniquer…. Après bien sûr, c’est plus pour ceux qui ont des périodes de m*** plutôt qu’un mal être permanent.

Et dans le même esprit, la coupure en août avec mon copain a eu un effet étonnant sur moi. J’ai expérimenté le fait « de le perdre », j’étais absolument sûre que c’était fini. Bien tu sais quoi? J’ai plus peur que ça se termine maintenant. Si ça continue, j’en serais ravie, je l’aime fort, mais si ça doit s’arrêter, et bien soit. Ma vie toute seule reprendra son cours, un peu plus terne sûrement, mais vie quand même….

J’espère que ça t’aidera…
Bisous :bisou:
#1291955
Bonjour Janysse

Pardonne-moi, je ne peux pas écrire trop long, donc je vais être trop directe

tu dis que (et nous l'avons constaté par ton absence d'ici^^) tu allais bien mieux quand tu étais sous médicaments, et que tu les as arrêtés parce que tu n'aimais pas l'idée d'être malade, et toc, de nouveau tu es au plus mal. J'ai résumé, mais pour moi le lien de cause à effet, me saute aux yeux :(

Bien sûr qu'on n'aime pas l'idée d'être malade, et on aime encore moins ETRE malade :( mais nier la maladie n'est pas la combattre, au contraire, c'est la laisser gagner....

je ne sais pas si tu devras prendre des médicaments à vie, et quand bien même, beaucoup de malades prennent des traitements (cardiaques, cholesterol,..) à vie. Ce n'est pas agréable mais c'est la vie

mais en attendant, ton état prouve que, de fait, tu es malade et que tu as besoin donc d'être soulagée. Et tu vois, je rajouterais même que SI il y a, SI il existe des médicaments qui soulagent ta douleur morale et/ou physique, c'est déjà beaucoup de chance :( j'espère ne pas te choquer, mais beaucoup de gens aimeraient trouver une solution non pas qui guérissse mais qui au moins les soulage de leurs douleurs...donc quand il y en a une, saute dessus, prends la à bras le corps, et bien sûr, continuer le travail psy, qui peut-être un jour te permettra de te passer de ces médicaments, et sinon...tant pis, on n'a qu'une vie, l'essentiel est de la passer pas trop mal, pas d'avoir la médaille du "non médicamenté" ou "non suivi" ou "non malade"

je t'embrasse fort!
#1292024
Coucou Lola ! :)
lolarennt a écrit : 25 sept. 2018, 20:08 Quand il y a accumulation de niaiseries (comme le retard de ton copain, l’objet oublié, etc.), et qu’on commence à prendre « tout mal », comme tu l’expliques bien, n’as-tu pas l’impression qu’on déforme de plus en plus afin de faire passer l’autre pour le « méchant »? Qu’il est « contre nous »? Qu’on cherche tous les prétextes (complètement justifiés à nos yeux) qui nous conforte dans le « il n’aime pas en fait hein, je le savais! ». Et quand la tension redescend, ben on sait plus ce qu’on pense.
Mais oui c'est exactement ça, et quand je m'en rends compte ça me rend super triste car je ne veux pas que les choses se passent comme ça.

Evidemment, je SAIS qu'on m'aime, que mes parents m'aiment, que mes amis m'aiment et que je ne vaux pas rien du tout, mais des fois je n'y crois plus parce que la petite voix qui hurle "tu es super nulle, saute par la fenêtre c'est mieux pour tout le monde tiens" prend parfois, trop souvent le dessus. D'où les anxiolytiques. Que je devrais prendre en cas de crise plutôt que de me dire "gnagnagna j'ai pas besoin", tu as raison.
Paige a écrit : 29 sept. 2018, 10:09 tu dis que (et nous l'avons constaté par ton absence d'ici^^) tu allais bien mieux
Bonjour Paige, quel plaisir de te lire :bisou:

Oui j'ai un peu déserté, je crois que je voulais m'éloigner de ma propre histoire pour donner une jolie chance à ma nouvelle relation (brillante idée haha.) !

Pour le reste tu as entièrement raison. Et tu (vous tous) n'as pas idée à quel point le voir écrit par toi, Lola, Albane, répété, me fait du bien et me soulage. Parce que mon entourage n'a pas vraiment le même discours. Mon amoureux a déjà pu me dire "Je ne nie pas que tu sois en souffrance, mais la dépression tout ça, c'est des maladies qu'on a inventées récemment" alors même que son meilleur ami est traité pour ça depuis 1 an et demi. Ou ma mère, infirmière retraitée, qui me répète que les benzodiazépines (les molécules des anxio) c'est vraiment mauvais, qu'il faudrait arrêter. Certain.e.s ami.e.s qui ne comprennent juste pas que je puisse souffrir autant tout le temps comme ça, comme si je ne faisais pas d'effort. Le regard porté sur ces pathologies mentales de façon générale et l'impression d'être encore plus un poids pour tout le monde. Je ne me dédouane pas du tout du fait qu'effectivement je n'aurais pas dû arrêter mon traitement ou du moins le modifier (être mieux accompagnée surtout car la décision venait de ma psychiatre de l'époque), mais je pense que je me suis laissée embarquer par l'idée qu'on me renvoyait (ou que je me renvoyais ????) dont la substance est en gros "oui bon, c'est pas si grave, c'est dans ta tête, faut te détendre, faut arrêter de te prendre la tête, etc etc".

Je suis en mission depuis hier, c'est chouette, je suis à la campagne, dans un petit village paumé de chez paumé, dans une grande maison, loin de la folie urbaine, c'est très apaisant. Mon amoureux est rentré chez ses parents de son côté. Notre dernière soirée ensemble était hyper tendre mais moi pas tant que ça détendue au début, apeurée à l'idée qu'il passe une mauvaise soirée, que ça se passe mal etc (c'est super hein). Je lui ai écrit dans la journée de vendredi, savoir si son voyage se passait bien, pas de réponse. Pas de message hier pour me souhaiter bon voyage, ou savoir si j'étais bien arrivée, rien. C'est moi qui lui ai écrit ce matin pour dire que tout se passait bien, réponse laconique et expéditive. Vous allez peut-être me tomber dessus, dépendance affective tout ça et c'est peut-être (sûrement ?) le cas. Il me l'a dit lors de notre dernière engueulade "j'ai pas forcément envie de te parler H24". Ok soit. Mais moi j'ai envie de lui parler souvent. Alors on fait quoi ?

Enfin on en revient à ce que Lola a écrit, je suis tellement en souffrance que je ne sais même plus quoi penser, si c'est moi qui prends tout mal ou si vraiment là, il abuse un peu. Je préférais quand il était rassurant et attentionné, qu'il répondait à mes messages ou mieux, qu'il m'écrivait lui pour me demander des nouvelles, ou me dire des mots mignons. Je suis peut-être nunuche, je ne sais pas. Est-ce que c'est "mal" ou "malsain" d'avoir envie de petits mots doux par sms, même quand on s'est vu la veille ? Est-ce que j'en demande trop ? Je n'arrive pas à savoir si c'est une passade ou s'il s'est simplement lassé de tout ça. Je pense qu'un mois éloignés l'un de l'autre nous fera du bien mais je n'arrive pas à me débarrasser de cette petite rancune d'être laissée comme ça dans le silence. De n'être pas si "spéciale" pour lui (ses propres mots). En même temps je me sens super égoïste, vu ce qu'il traverse etc, de vouloir cette attention. Bref, je m'arrête là parce que je tourne complètement en rond, ça ne va nulle part.
#1292039
je pense que je me suis laissée embarquer par l'idée qu'on me renvoyait (ou que je me renvoyais ????) dont la substance est en gros "oui bon, c'est pas si grave, c'est dans ta tête, faut te détendre, faut arrêter de te prendre la tête, etc etc".
Recoucou chère Janysse

A ce propos, j'ai entendu cette chronique du médecin Baptiste Beaulieu sur France Inter
SPOILERSPOILER_SHOW
dans la brillante émission d'Ali Rebei, "Grand bien vous fasse" que je conseille à tous ceux qui ne font rien (volontairement ou pas) à 10h tous les jours du lundi au vendredi
https://www.alorsvoila.com/2018/09/19/c ... s-malades/

tu peux lire la chronique ou l'écouter, ça dure un poil plus de 3 min et je pense que ça dit tout....ça dit tout des phrases qu'on ne veut plus entendre et aussi de celles qu'on peut dire soi-même aux autres en croyant bien faire comme tu dis....

La dépression est au contraire une des plus vieilles maladies du monde (qu'on appelait autrefois "mélancolie", "il souffre de mélancolie") ce n'est pas parce que le nom et surtout les anti dépresseurs sont relativement "récents" que la maladie, elle, l'est.

C'est une maladie qui tue, qui a toujours tué et qui continue à tuer.

Je n'écris pas davantage, le docteur Beaulieu (j'insiste sur le fait que c'est un docteur et pas Rika zarai hein^^) le dit bien mieux que moi

Je t'embrasse fort!
#1292095
Bonjour jolie Janysse (et les autres),

J'avais lu ton message suite à ton retour et n'étais pas intervenue parce que quelque chose m'agaçait (pas toi, hein). Et en lisant Paige, je me rends compte qu'elle a transcrit ce que je pensais.

Tu es malade Janysse et si tu as besoin d'une béquille médicamenteuse, pour un temps ou pour un temps un peu plus long :( , et bien il ne faut pas hésiter à l'utiliser. Je sais que ce n'est pas facile - moi-même si je peux me passer de médicaments j'en suis heureuse - mais tu n'as pas vraiment le choix aujourd'hui. Et ça se saurait s'il suffisait de "se mettre un petit coup de pied au cul" pour que la dépression passe :) .

Alors cela ne signifie pas non plus de rester immobile à ne rien faire en attendant que ça passe (ou pas) mais il faut que tu sois douce et gentille avec toi-même. Et que tu acceptes d'avoir besoin d'aide. Et nous avons la chance d'avoir aujourd'hui des médicaments qui permettent de se tenir debout et d'éviter bien des drames.

N'oublie pas que tu mets des choses en place, Janysse, et depuis longtemps. Tu te bouges, tu as décidé de consulter et de prendre ton problème à bras le corps. Continue sur cette lancée.
Janysse a écrit :Je suis peut-être nunuche, je ne sais pas. Est-ce que c'est "mal" ou "malsain" d'avoir envie de petits mots doux par sms, même quand on s'est vu la veille ? Est-ce que j'en demande trop ?
En fait, peu importe que ça soit nunuche ou pas (d'ailleurs le nunuche de l'un ne sera pas nécessairement le nunuche de l'autre), l'important est que toi ça te blesse de ne pas avoir d'attentions de sa part. Alors il y a peut-être un juste milieu à trouver entre ce que toi tu demandes ou aimerais obtenir et ce qu'il est en capacité ou serait en capacité de te donner. Il y a des gens très peu démonstratifs mais qui aiment beaucoup et d'autres qui semblent hyper réactifs à coup de "ouaissssssssssssssss géniallllllllllllllllll j'adooooooooooooore" mais qui ne ressentent rien ou pas grand chose.

Janysse a écrit :De n'être pas si "spéciale" pour lui (ses propres mots).
Mouais enfin ça c'est quand même très blessant. Et moi-même qui me sens plutôt équilibrée comme personne, j'ose espérer être à minima "spéciale" pour mon homme comme lui l'est pour moi. Ce n'est pas demander la lune selon moi.

Des bisous :bisou:
#1292669
Bonjour Carrie, bonjour Paige

Je suis désolée de ne répondre que maintenant, pourtant j'ai bien lu (et relu !!) vos réponses, et elles ont réellement été d'un grand secours. Paige c'est marrant, car j'étais tombée sur cette émission juste quelques jours avant mon départ en mission, et je l'avais effectivement écoutée plusieurs fois haha ! Et vos messages m'ont rappelé à quel point c'était important de sortir du déni et de me soigner. Ce qui ne m'empêchera pas de vivre ma vie et faire de grandes choses et "réussir" (quel que soit le sens qu'on y mette, et me questionner sur le sens de ce mot est déjà un grand pas pour moi), même si je suis malade.

J'ai été en contact plusieurs fois avec mon amoureux depuis, sans jamais me sentir vraiment satisfaite ou heureuse de nos échanges (téléphoniques ou autre). Plusieurs fois, je lui ai expliqué à quel point c'était important pour moi, en ce moment, d'avoir des mots doux rassurants de sa part, de me sentir aimée de lui. A chaque fois, il m'a répondu qu'il comprenait mon besoin d'être rassurée, qu'il devrait peut-être faire des efforts, mais que c'était comme ça, que c'était compliqué en ce moment, et qu'il n'avait pas forcément la disponibilité émotionnelle pour ces efforts ou pour même que je lui manque vraiment. Par ailleurs, il me dit que ça a toujours été comme ça, que je sais qu'il est comme ça, à ne pas répondre aux messages tout de suite voire oublier, etc. Et "pourquoi c'est compliqué pour toi en ce moment ? Ca va, ta vie va bien, tu es bien partie" etc, etc, ETC.

Je n'ai pas voulu le lui dire de cette façon, mais ça commence à me gonfler au plus haut point. Je le supporte dans cet état depuis plusieurs semaines (depuis fin août...!), j'ai fait ce que j'ai pu pour lui faciliter la vie, je ne comprends pas à quel moment c'est SI difficile de répondre à un "je pense à toi" ou "j'ai fait ci et ça aujourd'hui" ou même de m'écrire de lui-même.

D'abord ses propos m'ont rendue triste à chaque fois. Puis ils m'ont mise en colère.

Je suis ensuite partie 3 jours en weekend de boulot, dans un bled perdu à la campagne où je ne captais même pas le réseau téléphonique. Je l'ai prévenu, et donc nous n'avons eu aucun contact pendant ces 3 jours. Indépendamment de cet état de fait, ce weekend a été formidable, intense, hilarant, passionnant, et je me suis sentie si libre et si forte. Et il y avait ce garçon. Qui me plaisait, il me faut bien l'admettre maintenant. Innocemment, j'ai ri et discuté et passé du temps avec lui, jusqu'au moment où je me suis rendue compte que j'étais capable de faire une bêtise. C'est après un long long moment, très tard dans la soirée, que j'ai fini par laisser entendre que j'étais en couple, après quoi le garçon n'a plus recherché ma compagnie ni mon regard, ce qui était l'effet escompté car j'étais bien loin de repousser son attention.

Je suis toute confuse désormais. Je crois que ce n'est pas en soi ce garçon qui était intéressant pour moi (bien qu'il est évident qu'il avait de grandes qualités, et qu'il était intéressant en lui-même), mais cette situation chouette où les regards se cherchent inconsciemment et s'accrochent finalement, où toutes les conversations sont drôles et intéressantes, où la personne paraît se détacher de la foule, où tout est excitant et enivrant et où, j'ose le penser (et peu importe en réalité si cela n'était pas le cas), on se fait draguer avec plaisir.

Je me suis sentie coupable un temps d'avoir ressenti ça, loin de mon chéri et ravie de l'être. Et puis, plus du tout parce que je me suis sentie bien tout ce weekend, et que cela faisait réellement longtemps (au-delà de ce mini flirt), et que je n'ai plus envie d'avoir envie de mourir de tristesse tout le temps. Mais maintenant, je sais que cela signifie que cette insatisfaction que je ressens dans mon couple n'est pas un détail au-dessus duquel je peux passer, c'est une situation qui réellement me rend triste et qui est suffisamment sérieuse pour que je ressente des "papillons dans le ventre" avec quelqu'un d'autre, et volontiers. Ou bien je m'emballe ? Je ne me sens pas le moins du monde coupable, mais est-ce que c'est normal d'être attirée par quelqu'un d'autre ? Je ne sais rien de ce type et n'ai pas l'intention de rentrer en contact avec lui ou le revoir, c'est vraiment ce sentiment hyper chouette de se faire séduire qui m'a grisée.

Je ne sais pas comment faire comprendre à mon amoureux que c'est sérieux, quand je lui dis que j'ai besoin de mots doux, pas un caprice de fille peu sûre d'elle, que je me sens délaissée et que c'est mauvais signe pour lui, pour nous. Et si j'ai l'impression d'avoir retrouvé un peu d'indépendance émotionnelle dans cette affaire, en même temps qu'un peu de confiance en moi, je sais maintenant que j'ai envie qu'il me séduise, que quelque chose se passe. Est-ce que je suis en réalité coincée dans un mythe d'un amour excitant ? Est-ce que je suis égoïste à dire que je ne supporte plus vraiment sa mauvaise humeur et sa morosité alors que la période est si difficile pour lui, et alors même qu'il me supporte moi depuis un an avec ma dépression et mes angoisses ? Est-ce que j'ai si peur qu'il me quitte que je suis en train de trouver n'importe quel moyen de me détacher de lui, alors qu'il est normal de traverser des moments durs comme ça ?

Je vous embrasse bien fort
#1292977
Bonjour Janysse ainsi qu’aux autres,

Je voulais intervenir des semaines plus tôt, mais je n’osais pas car je respecte les pensées de Paige et de Carrie. Très souvent, pour ne pas dire toujours, elles disent juste. Elles ont des connaissances que je n’ai pas concernant l’aspect psy des choses, entre autres.

Aujourd’hui, je me permets d’écrire parce que ça me fait plaisir tout simplement.

D’emblée, Janysse, je pense très modestement que ton copain ne te correspond pas. Il y a déjà le problème du timing: tu dis très bien ce que je pense depuis le début, à savoir qu’il n’a pas la disponibilité affective pour vivre une relation de couple.

Je le comprends car j’ai passé un concours à l’époque et, à ce moment-là, mon ex passait après ce concours. Ce n’était pas même sur le même plan, d’ailleurs. Je dis juste que je vivais à travers le concours. Quand j’ai réussi, on s’est séparé, mais c’est une autre histoire. Je ne cautionne pas son manque d’investissement car d’autres parviennent à gérer leurs études et leur relation de couple « en même temps ». Je dis juste que je comprends ton copain car je suis passée par là et j’avais choisi à l’époque de mettre le concours au-dessus de tout.

Au-delà de son état d’âme actuel, qui semble peu disposé à s’ouvrir à toi, à accueillir ton amour et à t’en donner également, je ne le trouve pas adapté à tes besoins. Il a le droit de ne pas être disponible et d’être déçu, triste même. Mais ne pas te répondre, oublier un truc important pour toi, ne pas lui manquer, ne pas te faire sentir spéciale, c’est assez moyen...

Je ne parle plus de lui car ça ne sert à rien. Tout ce qui compte réellement, c’est toi et tu ne peux agir que sur toi.

Quelle que soit son attitude et ses raisons, le fait est que cela ne te convient pas. Tu sembles craindre qu’il te quitte, tu penses même au fait que ton ex t’a quittée au bout d’un an, réveillant en toi cette blessure et te demandant si cela va se reproduire. Or sais-tu que tu as le droit, toi aussi, de le quitter? Sais-tu que tu as le droit de conclure que tu mérites mieux que ce qu’il te donne, malgré tout le respect et l’affection que tu as pour lui?

Je l’avoue, j’ai été choquée que l’on te dise que tu es malade. Je le répète, j’ai peu de connaissances en psy et je suis peut-être malade aux yeux de jrme, aux yeux d’autres peut-être encore, mais je dis juste avec moult humilité que je ne te trouve pas malade du tout. Qu’importe au fond l’étiquette « malade » ou pas. Ce qui compte, c’est que cette relation ne te convient pas tout simplement et rien ni personne d’autre que toi ne pourra te sortir de cette situation à part toi.

Il y a des hommes prêts à communiquer, des hommes disponibles, des hommes qui te correspondraient sans doute davantage, sans rien ôter aux qualités de ton ami actuel.

Ce qui me gêne le plus, je l’avoue, c’est le petit jeu de séduction que tu nous as confié dernièrement. On a le droit d’être différents, c’est une qualité même, cela fait de nous des personnes uniques, mais personnellement, si je regardais un autre homme que celui qui partage ma vie, comme celui qui fait partie de ton récit, avant même que tu lui confies que tu es en couple, je me poserais de sérieuses questions. On a le droit bien sûr de regarder d’autres personnes, je les regarde à l’occasion et mon copain me dit parfois qu’il a vu telle femme. Mais pour ma part, je n’ai jamais ressenti de désir pour un autre homme depuis que je suis avec lui en tout cas. Il se peut que ce ne soit pas réciproque pour mon copain, donc j’insiste bien sur le fait que je ne parle que de moi. S’il m’arrivait de penser à quelqu’un d’autre, de séduire, ne serait-ce de jouer avec un autre, je m’inquièterais, car cela voudrait dire, pour moi en tout cas, que mon homme ne me satisfait plus pleinement et/ou que je ressens le besoin de plaire, d’être rassurée sur mes qualités, mon potentiel de séduction.

Or ce ne serait pas sain et je n’en ressens pas le besoin.

Je le répète, je ne parle que de moi car je ne peux agir que sur moi et parce que je ne peux pas entrer dans l’esprit de mon copain. Je dis juste que pour moi trahir ne commence pas à l’acte.

Attention, je ne t’accuse de rien, surtout pas de trahison. Tu n’as rien fait de mal. Tu es jeune, tu as peut-être un peu joué et tu n’as rien fait de mal.

Je ne choisis sans doute pas les bons mots, mais je crois en fait que tu te trahis, toi. Tu sembles ne pas écouter les besoins profonds de ton cœur, or ton besoin semble d’aimer et d’être aimée. Je crois que tu n’oses pas te détacher de ton copain, tu n’oses pas imaginer que tu puisses découvrir une autre personne qui te corresponde davantage, qui te permette d’être toi en toute sécurité: une femme qui a beaucoup d’amour à donner et à vivre avec son partenaire.

Cela ne fait qu’un an, or tu vis déjà certaines frustrations. C’est dommage car les débuts devraient être sereins. J’ai vécu de multiples frustrations, j’en ai beaucoup souffert et je sais que je ne suis pas à l’abri, aussi, je peux imaginer que ce n’est pas simple à vivre et c’est pour toutes ces raisons que je t’encourage à t’écouter davantage et à prendre les décisions qui te mèneront vers un chemin plus adapté à la nature de ton cœur.

Désolée si je suis hors sujet, je doute de moi sur le forum, mais ça part de bons sentiments.

Bon week-end à tous et que ton cœur t’apporte plus de paix et d’amour pour la personne la plus importante de ta vie: toi, Janysse.
#1293057
Bonsoir Albane,

J’ai bien précisé que je n’ai pas beaucoup de connaissances dans le domaine psy. Aussi, j’ai longtemps hésité avant de poster un message.

Je pense très humblement que chacun écrit en fonction de son vécu, de son ressenti et de ses expériences.

Je sais bien que la dépression est une maladie. J’ai côtoyé des personnes en arrêt maladie en raison d’une dépression et je suppose que d’autres le sont ou l’ont été sans en avoir conscience, moi-même je pense avoir traversé des moments durant lesquels on aurait pu me diagnostiquer comme telle, mais je n’ai pas été voir de médecin. Ta remarque est légitime et je n’ai pas d’arguments ni d’exemples plus concrets qui puissent soutenir mes modestes pensées.

Je le répète, j’ai longtemps hésité avant de poster. Pour tout te dire, lorsque je vois que Carrie, Elieza, Kakahuet, Paige ou toi postez une réponse sur le forum, je n’ose pas intervenir car avec vous la messe est dite. Je vous estime parce que je trouve vos réponses pertinentes, intelligentes, si bien que rien ne me semble digne d’être ajouté. J’apprends de vous.

Si je suis intervenue, c’est parce que je suis Janysse depuis longtemps. Son autre post m’avait marquée. Je voulais juste -à travers mon expérience- lui dire que je comprends son copain car j’ai été comme lui désireuse de réussir un concours. Et je la comprends également, elle, car j’ai ensuite été comme elle: frustrée.

Nous ne sommes pas médecins, c’est tout ce que je peux dire. J’ai moi-même gardé des choses en moi, avant de tout déverser sur mon homme. A l’époque, ma psy disait qu’il fallait bien que ça sorte tôt ou tard. J’ai encore du mal à dire les choses dès qu’elles naissent en moi, mais je progresse. J’ai l’impression que Janysse fait beaucoup pour que ça marche. Elle tait certaines choses pour ne pas prendre le risque de brusquer son homme, mais à un moment donné elle explose. Est-elle malade pour autant? Je ne le crois pas.

Elle se pose mille et une questions. Elle doute d’elle. Elle se remet en question. Est-elle malade pour autant? Je ne le crois pas.

Je crois très humblement qu’elle a beaucoup d’amour à donner et qu’elle essaie de modérer ses élans parce qu’elle sent que son copain n’est pas très ouvert à ses désirs/besoins.

Elle est peut-être malade. L’autre post en témoignait peut-être. Je vois juste une jeune femme qui essaie de bien faire et qui a peur, peur de s’affirmer car elle manque de confiance en elle. Ce que je voulais surtout, c’est qu’elle prenne conscience qu’elle aussi a le droit de quitter son ami. S’il ne lui convient pas, elle a le droit de le quitter et de croire en elle, en la vie, en une rencontre qui lui conviendrait davantage. J’ai eu mal pour elle quand il a oublié ce qu’elle lui avait demandé d’important et quand il n’a pas répondu à ses messages étant loin l’un de l’autre.

Ses confidences me parlent un peu, c’est pour cela que j’ai franchi le pas en lui écrivant, mais je sais que d’autres l’aident mieux que moi.

Je crois que nous avons tous des névroses. Sommes-nous tous malades pour autant? Peut-être bien. Je vois juste une jeune femme désireuse de vivre et d’aimer de tout son être. Pour moi, cela est aux antipodes d’un dépressif, lequel me semble dénué de toute envie. Il y a probablement plusieurs sortes de dépressions, j’en conviens, mais je voulais juste apporter mon soutien à Janysse.

Je ne peux pas me relire, il est tard, j’espère ne pas avoir été trop confuse.

Les mots ne peuvent pas transmettre certaines émotions, aussi, je tiens à préciser que je t’ai écrit, Albane, en toute sérénité.
#1295018
Chère Eva,

Merci infiniment pour tes mots. Pardonne moi de ne pas t'avoir répondu plus tôt, d'avoir laissé le silence s'installer alors que tu avais pris du temps pour moi. Tes derniers messages m'ont touchée en plein coeur, et je n'ai pas pu répondre car je n'ai pas eu le courage de regarder les choses en face. J'ai préféré le déni pour ne pas voir arriver la catastrophe. Malheureusement aujourd'hui je ne peux plus nier.

Après mes derniers messages ici, mon copain est arrivé pour me voir en weekend, et à la suite d'une conversation pas très drôle mais importante que nous avons eue le soir de son arrivée, nous avons passé un weekend génial. A mon retour de mission, les choses étaient redevenues à peu près sereines, et puis c'était moi qui jouait le rôle de la personne forte de notre couple car mon copain allait de plus en plus mal. Je me souviens de pas mal de moment de tension/incompréhension qu'on a toujours fini par désamorcer et on avançait quand même, et il y avait plein de jolies choses et c'était bien, malgré sa souffrance et malgré la mienne.

Sauf qu'entre temps mes cours ont recommencé, et les impératifs académiques et professionnel avec. En plus de ça, je suis à sec, donc j'ai un boulot en plus à côté de mon stage et de mes cours, pour pouvoir manger. Tout ça est très chronophage. Et hyper stressant. Mes journées sont hachées, passées bien souvent dans les transports, et solitaires. Du coup, je suis dans l'hyper contrôle tout le temps, la planification permanente ; et tant que je contrôle (ou crois tout contrôler), ça va. Sauf que dès qu'un truc dérape dans cette jolie machine, je panique. C'est le drame. Je m'effondre.

Ainsi, ma nouvelle psychiatre a décidé de me donner un nouveau traitement pour m'aider : un stabilisateur d'humeur. Car pour en revenir au malade/pas malade, je vous ai sûrement induits en erreur, je ne suis plus du tout déprimée, les AD ont fait effet l'an dernier, je ne suis plus en dépression. Mais j'ai un trouble anxieux, qui est également très invalidant au quotidien, car un micro-truc peut devenir la fin du monde, et c'est absolument incontrôlable. Et si on additionne : un environnement stressant, un planning hyper chargé, des échéances académiques très importantes (et pas le temps de m'en occuper car planning hyper chargé), une charge mentale délétère et un terrain hyper-anxieux... Vous obtenez quelqu'un qui va vraiment, vraiment pas bien. C'est moi.

J'ai commencé mon traitement et les premiers jours sont hardos. Je ne me sens pas moi, je suis hyper irritable, j'ai des réactions complètement disproportionnées à tout, j'angoisse encore plus, et je fais des crises de panique ou je ne sais quoi, je m'étouffe, je pleure, j'ai peur. Bref l'horreur (apparemment ça peut arriver en début de traitement de ce genre de trucs).

Et mon amoureux en face, est témoin de tout ça, impuissant, dans un mal-être similaire, et donc parfaitement incapable de prendre en charge toute cette négativité que je balance en permanence. Qu'est-ce qu'il fait alors ? Il prend ses distances, il s'éloigne, il se protège. Et moi ? Je panique, je m'accroche, j'ai peur, j'essaie de grapiller encore de l'attention et boum, cercle vicieux.

Mais mon amoureux est quelqu'un de très intelligent, et malgré ses côtés autistes/auto-centrés, doté d'une véritable intelligence émotionnelle. Il m'a donc annoncé qu'il fallait qu'on fasse une pause, à la suite d'une de mes énièmes crises d'anxiété face auxquelles il ne peut rien et qui le minent évidemment. Ca m'a rendue extrêmement triste, mais je sais qu'il a raison, c'est la seule chose à faire, j'y ai pensé moi-même. On ne peut pas continuer comme ça : je vais mal, il va mal, on se fait du mal. Ca sert à rien, ça mène à rien, c'est une impasse. Si on veut sauver quoique ce soit, même pas notre couple mais notre peau à chacun, il faut qu'on prenne de la distance. Ca n'a rien à voir avec le fait qu'on soit tous les deux un peu fragiles de base, mais avec le fait qu'on soit tous les deux dans les pires périodes de nos vies. Je traverse un moment horrible, il traverse un moment horrible, résultat aucun ne peut rien pour l'autre. Je n'en ai pas la force et lui non plus.

Pourtant je suis toujours très amoureuse de lui, et lui aussi m'aime encore. Il m'a dit qu'il ne me quittait pas, qu'il voulait faire une pause. J'ai demandé, pour combien de temps ? Un mois ? Trois mois ? Plus ? Il m'a répondu, un mois, plusieurs, peut-être pour toujours. Vu le flou dans lequel il me laisse je n'ai pas d'autre choix que de vivre à la première personne désormais, sans qu'il soit dans l'équation. Je refuse de me consumer en espoir, je l'ai déjà trop fait. J'accepte l'idée du break, du fait qu'on ne peut rien faire d'autre que ça, et puis se retrouver plus tard quand on aura retrouvé chacun une stabilité, une sérénité. Mais la perspective que ce soit pour toujours me désespère. J'essaie de ne pas y penser, mais je crois que je vis une rupture. Il y a tellement de choses qui m'agacent chez lui, tellement de trucs qui n'allaient pas récemment, mais je ne veux pas le perdre, parce qu'il est bien plus que ça.

Ma priorité aujourd'hui c'est de sauver ma peau. Je suis dans une telle détresse qu'il n'y a rien d'autre à faire. J'attends que le traitement agisse et je commence peut-être une nouvelle thérapie plus adaptée, plus axée sur le comportement (cela fait le lien avec mon autre post) et le corps. C'est dedans que je veux mettre mon énergie. Pas dans un espoir qui sera peut-être, ou plutôt très certainement, déçu. Je traîne depuis trop longtemps ici pour ne pas savoir ce que signifie véritablement "une pause".

Je vous embrasse toutes et tous
#1295023
Bonsoir Janysse,

Merci pour ton mot, je pensais t’avoir blessée, je m’en voulais. Je pense que Paige avait raison, d’autres également. Elles s’y connaissent bien mieux que moi sur ce que tu ressens apparemment au sujet des troubles de l’humeur. Je n’y connais rien, je l’avoue, si ce n’est de modestes lectures. Aussi, je ne dirai plus rien à ce sujet. C’est donc une maladie qui se soigne avec un médicament, je suis désolée de ne pas en avoir eu conscience avant.

Il est tard, je suis fatiguée, mais je tenais à te confier qqchose qui me turlupine depuis des années. Au-delà de tes amours et de ces tourbillons d’emotions si je puis dire, je me suis souvent demandé si tu étais proche de ta famille. Pas géographiquement. Je parle intimement, à savoir si tu te confies à tes parents, à ta mère, à un frère ou une sœur, par exemple. De fait, je me suis inscrite ici en juin 2013, or je crois n’avoir jamais lu de ta « plume » un quelconque trait à ta famille. Certes, nous sommes sur un Forum amoureux, mais tu te confies ici comme un journal intime, aussi, je me pose la question. Tu ne me dois aucune réponse. Je soulève juste la remarque parce que je te confie que tout n’est pas rose pour moi non plus, mais je remercie Dieu, la vie, d’avoir ma famille. C’est peut-être un sujet épineux pour toi que tu n’abordes qu’avec ton thérapeute, je ne le sais pas. Je voudrais simplement t’encourager, si tu le peux, à voir tes parents de temps en temps. Chaque être est unique et on ne se ressemble peut-être pas, mais dans ta détresse, j’ai envie de te souhaiter de prendre une tasse de thé avec ta maman et/ou ton papa, si tu en as la possibilité, car ainsi que le dit un écrivain, ce que nous avons de bon, c’est à nos parents que nous le devons. Tu as le cœur bon, Janysse. Je suis certaine que tes parents sont bons et ensemble vous pourriez apaiser tes « plaies »...

Pardon si je suis hors sujet ou pire, je ne veux surtout pas te faire de mal. Pause ou pas, c’est toujours salutaire de se séparer avec tant d’intelligence, c’est très noble à vous.

Puisse l’avenir répondre à tes questions comme tu le désires. Courage <3
#1295045
Bonsoir Eva,

Merci de m'avoir écrit malgré l'heure tardive. Effectivement, je n'avais pas répondu tout de suite parce que j'avais été non pas blessée mais profondément troublée par ton message. J'ai appris avec le temps que lorsqu'on réagit ainsi, c'est qu'il y a quelque chose de vrai dans ces mots qui nous dérange. Tu avais raison, mon copain ne me correspond pas dans cet état, comme je ne lui corresponds pas dans mon état. Le temps nous dira si c'est vrai de tout temps ou si c'est momentané, parce que la vie craint en ce moment. Je sais que dans quelques jours, quelques semaines, tout ira mieux, je me sentirai beaucoup mieux. Déjà aujourd'hui je me suis activée, j'ai travaillé ; je maintiens le cap de ma vie pour ne pas plus perdre encore... Même si je suis écrasée de tristesse à l'idée de ne plus jamais le revoir.

Concernant ma famille, c'est très compliqué. J'ai un modèle familial complètement tordu, et des relations avec ma famille pas du tout sereines. Je n'ai pas cette relation de confiance ou d'intimité que certaines personnes peuvent avoir - c'est aussi quelque chose qui me brise le coeur au quotidien. Néanmoins ma maman débarque dans quelques jours pour m'aider et me soutenir, et tu vois très juste comme toujours, c'est un peu un refuge malgré tout.

Belle soirée
#1295171
Bonjour Janysse,

Je n’ai pas beaucoup de temps, mais je tenais à t’écrire. C’est délicat, mais tu sais que tu as le droit de passer mon message, de m’ignorer. Je n’attends rien. Ton autre post m’avait marquée, je te trouve touchante tout simplement, c’est pour cela que je t’écris. Cependant, je sais que je ne t’aide pas. Tu vois un thérapeute et c’est sans doute ce qu’il y a de mieux. Moi je ne suis qu’une étrangère et pas médecin.

J’avais découvert le trouble que tu confiais sur l’autre post. Je ne le connaissais pas et je n’ai jamais oublié ce que t’avait écrit le seigneur des mouches. De mémoire, il disait qu’il avait connu une femme ayant ce trouble. Il l’avait quittée car il disait que pour « se faire ainsi mal » (je ne me souviens pas de ses mots et je ne veux pas relire le post, ce n’est pas important, seule l’idée compte), elle ne devait pas s’aimer et lui ne pourrait jamais pallier ce manque d’amour pour elle-même.

Vrai ou faux, je me souviens également du sirop dont tu parlais. Ça aussi, je ne connaissais pas et ça aussi ça m’a marquée. Je me suis sentie bête car j’ignorais ces choses. Je te demande pardon si je te rappelle des moments difficiles, tu as le droit de m’en vouloir et de demander aux modérateurs de supprimer mon message. Je le ferai moi-même si tu me le demandes.

Tout ce que je voudrais te dire, c’est qu’une étrangère comme moi, loin de la médecine, voit une fille souffrante en toi. Cela dépasse les relations amoureuses. Le problème ne me semble pas entre ton copain et toi. Ça va au-delà, ça dépasse vos problèmes de couple. Tu as le droit d’avoir des problèmes. Il a le droit également d’avoir des problèmes. Mais à la base, je me demande si toi tu sens aimable, au sens de « digne d’être aimée ». Quand bien même tu ne te sentirais pas laide ni idiote, tu pourrais avoir ancré en toi une croyance inconsciente: croire profondément que l’on ne peut pas t’aimer. Cela a pour conséquence de chercher inconsciemment des hommes qui ne seront pas disponibles d’un point de vue affectif. Ton copain n’est pas disponible, son concours prend le dessus, donc il n’arrive pas à gérer tes émotions, votre couple, donc il demande une pause, donc vous vous séparez et donc tu cautionnes ta croyance profonde en te disant peut-être « je le savais, il s’en va car je ne mérite pas d’être aimée »...

Si je me trompe sur toute la ligne, tant mieux. Je souhaite me tromper. Je n’ai rien à « gagner ou perdre » sur le forum, j’écris juste ce que je ressens très modestement.

Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est ton rapport à ta famille. Ça me troublait que tu n’en parlais pas car tu évoquais ton copain, ton travail, tes études, mais jamais tes parents, jusqu’à que tu parles d’un modèle « tordu »... le mot est assez sensible.

Peut-être as-tu souffert durant ton enfance d’une carence affective. Tu ne dois aucune explication ici et surtout pas à moi, je ne suis personne. Je dis juste que peut-être t’es-tu sentie rejetée et/ou abandonnée pour des raisons qui ne regardent que toi et cela expliquerait tes troubles... peut-être as-tu été témoin de disputes, aussi, reproduis-tu cette pratique...

On ne naît pas de rien. On se construit dans un « moule », un entourage qui nous donne un premier modèle de relation, de comportement. Nous avons notre liberté bien sûr, mais en être conscient nous aide justement à nous défaire de ce schéma ou à le poursuivre.

Tu as le droit de prendre des médicaments si cela t’aide. C’est peut-être héréditaire ou bien organique, donc indépendant du psychisme. Je ne suis pas contre car j’ai infiniment de respect pour le corps médical, je sais que si l’on t’a prescrit qqchose, c’est parce que tu en as besoin.

Je dis juste que, peut-être, le noeud du « problème », c’est ta relation avec tes parents, en lien avec ton enfance. J’ai peur de te blesser en touchant des points trop personnels et délicats. Aussi, je terminerai avec une dernière chose: nos parents, tu sais, sont des êtres humains. Ils font de leur mieux comme tout le monde. On idéalise parfois certaines personnes, jusqu’au jour où on les voit tels qu’ils sont dans toute leur humanité.

Si tu n’as jamais confié à ton père par exemple tes souffrances, si c’est trop dur pour toi, tu pourrais lui écrire une lettre, lui parler de tes difficultés, lui confier ton incompréhension. Dire les choses simplement: j’ai vécu une relation chouette avec un homme dernièrement et je ne comprends pas pourquoi je ressens ça quand il fait ça ou qu’il dit ça, peut-être que tu peux m’aider à me comprendre, peut-être que tu as vécu ça avec maman...

Si je suis à côté de la plaque, je te présente d’avance mille excuses et je ne reviendrai pas en signe de respect.

Bonne journée <3
#1295353
Bonjour Eva,

Merci d'avoir pris le temps de m'écrire. Je ne te réponds que maintenant, je n'étais jamais seule jusque là.
Ne t'excuse pas de viser juste. Car encore une fois tu as très bien vu ce qui se passe chez moi - et c'est peut-être idiot, mais je m'en rends compte seulement maintenant, alors que depuis toutes ces années le problème était toujours le même !

Mes relations avec ma famille sont très compliquées, houleuses, douloureuses, et tissées de beaucoup de rancunes et de déceptions. Personne ne comprend ce que je fais dans ma famille. Ce que je fais de ma vie j'entends : est-ce qu'elle aura un boulot plus tard ? Qu'est-ce qu'elle trafique ? Sans parler de la dépendance financière dans laquelle je me trouve encore.

Et oui, oui, c'est évident maintenant, je ne me sens pas aimable. Je me dis qu'il y a mieux que moi, car il y a toujours mieux que moi : un type qui connaît mieux tel auteur, une fille qui a fait une plus grande école, une autre plus jolie, plus drôle, moins stressée, plus joyeuse, plus ceci ou moins cela. Je vis dans la comparaison permanente : je vis en enfer. Par ricochet... il y a forcément une fille mieux que moi pour ce garçon, je me le suis dit plusieurs fois. Je lui ai peut-être même dit, je ne sais plus.

Cela m'a pris beaucoup, beaucoup de temps et pas mal de déceptions dans la figure pour réaliser (et de nombreuses visites ici aussi, et je vous en suis tous tellement reconnaissante). Pour réaliser pour de bon j'entends, pas de façon abstraite, intellectualisée, objectivée. Pour comprendre pour de vrai que là, ça n'est plus possible. Pendant de nombreuses années, je savais que j'allais mal, mais je répugnais à mettre de la distance avec ce qui me faisait souffrir puisque c'était en même temps ce qui me faisait vivre : l'obsession de la performance, être meilleure, être LA meilleure, être la plus forte (syndrome de l'immigrée de 2nde génération coucou). Sans cette exigence constante, cette discipline de fer, je ne serais pas arrivée où j'en suis aujourd'hui : à la fois au début d'une carrière intellectuelle prometteuse... et terriblement malheureuse. Je n'arrivais pas à repousser cette part de moi sans laquelle je ne sais pas vivre et qui me tue en même temps, sous prétexte que "de toute façon je suis une écorchée vive" ou que "les gens intelligents sont particulièrement malheureux", ou encore que "je ne sais pas faire autrement". Ok, très bien, mais c'est des conneries tout ça, et aujourd'hui, pour mon couple mais surtout, surtout, pour moi, je ne veux plus de tout ça.

J'ai commencé une nouvelle thérapie avec une nouvelle psychologue (sur conseil d'une amie qui rencontre les mêmes difficultés) qui me paraissent bien plus adaptés. Certains d'entre vous me l'ont déjà dit ici, que ma psy actuelle ne me correspondait peut-être pas ou plus, mais moi évidemment j'ai continué dans cette voie, car pugnacité = aussi entêtement borné. Je suis sortie de notre première séance avec une révélation : je suis une personne incroyablement forte. Elle m'a dit "mais attendez, vous avez fait tout ça et vous en êtes arrivée là aujourd'hui, et tout ça en vous battant quotidiennement contre vous-même ? Mais vous imaginez à quel point vous êtes pleine de ressources pour avoir réussi ça ??". D'habitude, quand on me dit que je suis forte je réponds "oui oui merci" sans y croire une seconde mais là, pour une fois, ça a pris. Et cette conviction ne me lâche pas depuis une semaine, je suis une personne incroyablement forte, et la vie serait beaucoup plus douce et simple si je n'avais pas en plus à me battre contre moi-même tous les jours.

Aussi, je refuse d'être la victime dans cette histoire de pause. Je refuse d'être celle qui subit, même si bien sûr je suis un peu moins d'accord que mon copain. J'ai décidé de demander à le revoir pour discuter, de façon plus posée et calme, de ce qu'on attend chacun de cette pause, de combien de temps on la mène, de pourquoi on la fait. J'ai besoin qu'il sache que je ne subis pas, que je suis d'accord, que moi aussi j'ai besoin de prendre de la distance et de me barrer loin pour un moment. Même s'il me manque, même si c'est dur, je sauve ma peau, je refuse de m'auto-piétiner, je me fais ce cadeau. Je me donne une chance de construire des choses avec moi-même, d'avoir la possibilité d'être heureuse.

Je prends aussi conscience, mais pour de vrai, pas comme les autres fois, que j'ai fait peser trop de choses sur lui. Que je me suis enfermée dans une posture mortelle pour nous : la fille en détresse qu'il faut sauver, cajoler, écouter, la fille qui ressasse, qui est négative, qu'il faut tout le temps rassurer. Mais en fait, mes demandes allaient au-delà d'être simplement rassurée sur un point ou un autre, j'avais besoin, constamment, d'être soutenue, de m'appuyer sur lui, épisodiquement au début, puis de plus en plus, comme une béquille, puis un déambulateur (la métaphore n'est pas heureuse mais tant pis elle est parlante), jusqu'à me reposer entièrement sur lui... Et le faire ployer sous le poids de mon chagrin : c'est injuste et ça ne mène à rien. Mais de son côté aussi ça a merdé. Sa prise de distance continue, les barrières qu'il érige et qui n'ont pas lieu d'être m'ont profondément blessée. Son manque de soutien m'a blessée. Son silence m'a blessée. On s'est enfermé dans nos problèmes, ma détresse et mon angoisse, et lui sa dépression liée au chômage et à l'absence de perspective pour l'avenir, et on ne s'est plus compris, parce qu'on n'avait plus envie de se comprendre.

Voilà donc ma décision. Il faut qu'on se voie et qu'on se parle, qu'on communique, qu'on profite de cette suspension dans notre histoire pour se dire les choses. Soit on est un couple en pause, comme il a longuement insisté dessus, et dans ce cas on se parle, on communique, on "pause" ensemble (quitte à ne plus être en contact ensuite pendant 2 mois), soit on ne se parle pas, on ne fixe pas un moment de fin de pause, on laisse le truc se déliter, et alors on n'est plus du tout un couple. Et si c'est une fausse pause et une vraie rupture, j'aimerais bien que ça soit propre et net, et rapide et immédiat...

J'ai conscience que mes pensées et mes écrits tournent beaucoup autour de mon couple alors que le problème majeur vient de mon mal-être et de mon mode d'existence. Je me concentre là-dessus beaucoup, mais parfois ça déborde. Moi aussi je suis peut-être à côté de la plaque. Toi Eva, jamais.

Belle journée
#1295371
Bonsoir Janysse,

Je n’ai pas encore trouvé le temps de t’écrire plus longuement. Mais je tiens à quelques mots malgré tout.

L’idée de voir ton copain est légitime car tu es amoureuse, tu ressens le manque de lui, de la frustration peut-être même face à cette pause.

Or ce n’est pas une bonne idée de mon point de vue.

On dit sur le forum que la pause est l’antichambre de la rupture. On cherche parfois à déjouer les phrases toutes faites en se disant que l’on sera meilleur que d’autres, mais peu importe après tout.

De fait, si je dis que ce n’est pas une bonne idée -bien que l’idée naît d’un sentiment légitime-, c’est parce que le problème ne provient pas de ton copain ni de votre couple.

Il y a un noeud en toi et tant que ce noeud dramatique, si je puis dire, ne sera pas dénoué, toute tentative de mener une relation stable et sereine sera, de mon humble point de vue, vouée à l’échec.

Il y a une forme de challenge dans ton besoin de le voir et de comprendre la situation, comme si tu voulais te prouver que tu peux arranger les choses et/ou te prouver que tu n’y es pour rien, que c’est ton copain qui a des problèmes à gérer, avant de pouvoir être bien avec quelqu’un et que toi tu peux gérer tes difficultés et votre couple en même temps.

Or tu sais déjà qu’il a des difficultés au vu de sa situation professionnelle, il te l’a déjà expliqué.

Attention, je ne te jette aucune pierre car je me suis beaucoup battue pour comprendre mon copain, me comprendre et comprendre notre couple. Or pour être justement passée par là, j’essaie de t’épargner. Mais tentative nulle car tu iras au bout de ton entreprise, on n’apprend que par l’expérience. Alors vas-y puisque tu as déjà fait ton choix.

Puisse cet échange ne pas t’abimer davantage et puisse ton cœur te guider vers les personnes au cœur du noeud qui te consume, c’est avec elles surtout que tu devrais t’expliquer, c’est là que se trouve, en partie, le chemin vers la guérison de tes maux... Tu verrais comme la vie peut être plus douce par la suite, c’est tout ce que je te souhaite.

J’oubliais, pour ce qui est de ton ambition professionnelle, il y a comme un besoin de reconnaissance de mon humble point de vue encore. Aucun jugement, je ne suis personne, tu sais. Je dis juste que cela rejoint le noeud familial de ta prime enfance: la carence affective peut amener à se dépasser pour atteindre cette reconnaissance non obtenue aux origines...

L’important, n’est pas d’avoir raison ou tord. Je ne te connais pas personnellement, je n’émets que des hypothèses. À toi de poursuivre ton cheminement intérieur pour mieux vivre avec toi-même.

Bonne soirée <3
#1295373
Chère Eva,

Je sais que tu as raison. Que la pause est l'antichambre de la rupture. Ca me donne la nausée tellement c'est vrai. Le fait même d'être sur le forum signifie bien que la fin est sinon proche, déjà là.

Je lui ai déjà écrit en effet. Pas de réponse, ça fait plusieurs heures. J'essaie de ne pas y penser, mais je me tords de douleur ce soir. J'ai peur d'être malheureuse toute ma vie. Je suis dégoûtée de la façon dont notre histoire s'est terminée. Dégoûtée d'être ce que je suis. Pour écrire des choses pareilles, cela signifie bien que j'ai des problèmes à régler.

En voulant le voir, je ne cherche pas à me prouver que je n'y suis pour rien car je sais que c'est faux. Je voudrais juste y voir plus clair. Si nous avons encore une chance ou si nous nous acheminons sûrement vers des chemins résolument séparés. Quelque chose en moi crie que je me fais des films, que bien sûr c'est une rupture.

J'ai conscience de tout ce que tu écris car tu écris très juste. Je crève de reconnaissance, de validation, qu'on me dise que c'est bien, que j'ai bien fait et donc, que je vaux quelque chose. Cela vient de mon enfance. De mon père qui ne semble jamais satisfait de moi. De mes parents que je n'ai jamais vu s'aimer, qui ont cessé de s'aimer si vite tout en restant ensemble trop, bien trop longtemps. En réalité j'ai conscience de beaucoup de ces choses, mais maintenant je voudrais agir, agir sur tout ça. D'où ma nouvelle thérapie : l'idée est de comprendre ce qui s'est joué dans mon enfance exactement, d'accepter d'affronter ce que je ne veux pas voir, et agir dessus (comment, je ne sais pas encore justement). Je ne veux plus subir ou m'enfermer dans des schémas relationnels où j'essaie de trop avoir, trop vite (amitiés fusionnelles, couples décevants, etc).

J'ai peut-être fait une erreur en demandant une entrevue, une discussion. Je réalise que j'essayais surtout de me rassurer, de me dire qu'en discutant, en le voyant, en étant toujours sûre de son amour, de ses sentiments, je serais plus sereine, plus sûre d'où on va. Comme si lui-même le savait ! En même temps, j'en ai besoin pour avancer. Avec ou sans lui, et surtout sans lui en fait.

Mille baisers
#1295374
Janysse,

Quelque soit l'issue, sache que tu auras ici toujours des oreilles attentives et du soutien, nous serons là pour t'aider a te relever.

J'en profite pour faire un baiser a Eva, si tu me le permets.
#1295375
Elieza a écrit : 09 déc. 2018, 21:02 Janysse,

Quelque soit l'issue, sache que tu auras ici toujours des oreilles attentives et du soutien, nous serons là pour t'aider a te relever.

J'en profite pour faire un baiser a Eva, si tu me le permets.
Merci Elieza, infiniment. Cela veut dire beaucoup, et tellement plus encore. Bien sûr, embrasse Eva et sa douceur, je t'embrasse également.
#1295383
J’aimerais dire des choses, mais il est tard, je ne trouve pas encore le temps.
Juste une chose alors: tiens bon Janysse, pour toi, par amour pour toi, tiens bon s’il te plaît. Et ne t’en veux pas. Tu ne fais rien de mal, tu as beaucoup d’amour à donner, il te faut juste prendre conscience que tu mérites beaucoup d’amour en retour.

Elieza, tu es et tu resteras toujours la reine de ce forum dans mon cœur. Je te lis chaque fois que je passe car tu es extraordinaire, sans rien ôter à tous les autres membres du forum que je respecte également. Je te remercie de ne pas m’avoir oubliée.

Je reviendrai Janysse car je n’ai pas été au bout de ce que j’aimerais te dire. Pour l’heure, sache que si nous te lisons, si nous te suivons, si nous te soutenons, c’est que tu existes pour nous. Nous te reconnaissons pour ce que tu es dans ton cœur, dans ta souffrance, que nous accueillons avec tendresse.

On est avec toi. Courage.
Je vous embrasse en douces pensées <3
#1295535
Coucou,

Je vois mon copain d'ici quelques jours. J'ai beaucoup réfléchi et pris le temps d'avoir des conversations honnêtes avec mes ami.e.s et moi-même. Je me suis forcée à écouter sincèrement ce qu'il y avait dans vos mots ici. Je commence à comprendre que reformer un couple avec lui n'est pas l'objectif en soi que je dois me fixer. Pas du tout. J'en suis même venue à me rendre compte que si nous devons recommencer quelque chose, ce sera à certaines conditions, et pas question de les balayer d'un geste agacé.

J'ai besoin d'être rassurée. Je peux vivre seule, je suis une fille très forte et indépendante, je gère ma vie comme une grande, et je n'ai pas besoin d'un mec pour être heureuse et fière de moi. Mais, si je suis avec quelqu'un, c'est aussi parce que ce quelqu'un peut m'apporter ça, ce côté rassurant, ces bras chauds et tendres dans lesquels je peux me blottir et me sentir bien, en sécurité, protégée, rassurée. J'ai plein de problèmes, plein de choses à régler avec moi-même. Et quand bien même je deviendrais moins anxieuse, plus sûre de moi, j'aurais toujours ce besoin, absolument légitime, d'être rassurée le soir quand ça flanche un peu. C'est ma condition absolue. Je ne peux pas être dans l'insécurité permanente, pas parce que j'ai peur que l'autre en face ne m'aime pas, mais parce qu'il me laisse seule avec mes peurs. J'ai plein de torts, je n'ai pas été là pour mon copain quand il en a eu besoin, je n'ai pas eu envie d'être là, pour plein de raisons. Je ne l'ai pas soutenu. Mais une fois le tri fait, une fois que j'ai eu tout remué dans ma tête et dans mon corps, il n'est resté que cette certitude : je veux être rassurée.

Je lui en parlerai, car c'est la raison pour laquelle on se voit. Et s'il me refuse ça, s'il en est incapable ou qu'il n'en a pas envie, je partirai. Tout le reste est du détail, du détail qui compte, mais qui ne peut occulter ce qui reste fondamental : je veux que mon compagnon soit là pour moi, me fasse sentir bien avec moi-même, me rassure, me donne de la tendresse, de la sécurité. S'il n'y a pas ça, je ne veux pas continuer avec cette personne.

Ce sera horrible si ça arrive, douloureux, violent, et je suis terrorisée à l'avance. Mais ce sera la seule chose à faire. J'aime ce garçon, je l'aime très fort, je l'aime comme j'ai jamais aimé personne, et il m'aime aussi très fort, de la même façon. Peut-être qu'il s'avèrera être capable de me donner ce dont j'ai besoin, il est très conscient du fait qu'il ne me rassure pas. Peut-être. Mais si ce n'est pas le cas, malgré cet amour très fort, je partirai.


Je vous embrasse
#1295537
Bonjour Janysse,

J’espère que votre entrevue sera douce, je ne veux pas que tu souffres.

Je me permets une simple réflexion: cette insécurité que tu as identifiée ne pourra pas être palliée par une quelconque personne autre que toi. Une personne plus âgée que toi, plus mature, peut-être, et encore. Cela aboutirait à une relation malsaine où cette personne se conduirait comme un « pseudo père » et toi la « petite fille qui a besoin d’être rassurée ».
Un compagnon, copain, conjoint, ne « sert » pas à rassurer. Il n’est pas sensé le faire. Il le peut bien sûr, s’il en a envie, mais tu seras toujours dans l’attente qu’il le fasse apparemment et cela deviendrait un poids à porter sur ses épaules. Et puis surtout, cela ne suffira pas, jamais. Cette insécurité est si profonde qu’il n’en viendra pas à bout à lui tout seul. Il ne peut pas te sauver de ce mal...

Ton insécurité ne vient que de toi, elle est ancrée en toi. Lui est extérieur à cela, il n’a pas à gérer qqchose qui t’appartient.

Il peut te rassurer pour de multiples choses, mais ce peut être lassant et épuisant de le faire à la longue car cela est indépendant de lui.

Cette insécurité semble provenir de ta prime enfance. La petite fille que tu étais et qui es en toi avait peut-être besoin d’être rassurée et ce besoin n’a peut-être pas été assouvi. Cela engendre des frustrations et tu cherches à être « enfin » rassurée. Or personne d’autre que toi ne pourra combler un vide si ancré en toi, une carence si ancienne.

C’est à toi de te rassurer, de te suffire à toi-même.

Je pense que tu gagnerais à te confier à tes parents. A l’approche de la fin de l’année, ce serait symbolique, faire le point avec eux sur ton ressenti, ton vécu. Tu peux leur écrire si cela est trop difficile à verbaliser. Je ne t’en parlerai plus, mais tout est là de mon humble point de vue. En leur parlant, tu permettrais à la petite fille toujours présente en toi de libérer ses colères et/ou peurs...

Par ailleurs, il n’y a rien de plus sexy qu’une personne sûre d’elle. Que peut penser un copain d’une fille qui a besoin d’être rassurée?

Je pense que tout un chacun a des insécurités. Or puisque cela se joue dans l’esprit de chacun, il ne tient qu’à chacun de résoudre en lui-même ses insécurités.

Je ne vais pas plus loin parce que je suis peut-être à côté de la plaque, je n’ose pas continuer.

Puisse votre rencontre être douce dans tous les cas car je ne veux pas te savoir davantage en souffrance et pardon si mes mots te froissent...

<3
#1295538
Douce Eva, merci pour tes mots, qui ne me froissent jamais - et s'ils me piquent, c'est qu'ils touchent juste, tout simplement.
Eva a écrit : 15 déc. 2018, 14:03 Je me permets une simple réflexion: cette insécurité que tu as identifiée ne pourra pas être palliée par une quelconque personne autre que toi. Une personne plus âgée que toi, plus mature, peut-être, et encore. Cela aboutirait à une relation malsaine où cette personne se conduirait comme un « pseudo père » et toi la « petite fille qui a besoin d’être rassurée ».
Un compagnon, copain, conjoint, ne « sert » pas à rassurer. Il n’est pas sensé le faire. Il le peut bien sûr, s’il en a envie, mais tu seras toujours dans l’attente qu’il le fasse apparemment et cela deviendrait un poids à porter sur ses épaules. Et puis surtout, cela ne suffira pas, jamais. Cette insécurité est si profonde qu’il n’en viendra pas à bout à lui tout seul. Il ne peut pas te sauver de ce mal...

Ton insécurité ne vient que de toi, elle est ancrée en toi. Lui est extérieur à cela, il n’a pas à gérer qqchose qui t’appartient.
Mon copain m'a fait la même réflexion la dernière fois qu'on s'est vu.

Je me suis mal exprimée concernant le sens de "me rassurer" ou bien je veux me faire croire que tu n'as pas compris et lui non plus. Je sais que cette insécurité là, elle n'appartient qu'à moi, et que si une personne peut m'aider dans cette entreprise c'est ma thérapeute, qui est thérapeute, qui n'est ni ma mère, ni mon père, ni mon mec.

Par "rassurer", je crois que j'entends "être là pour moi", "me soutenir". Etre mon roc quand c'est nécessaire, plutôt que me fuir comme il l'a fait dernièrement (parce que mes demandes étaient trop élevées). Bien sûr, cela ne peut fonctionner que si je suis un roc, moi aussi, quand il en a besoin (ce que je n'ai pas fait, pas voulu, parce que moi moi moi, je je je, parce que je ne sais pas). Peut-être qu'il n'est pas du tout la bonne personne pour ça. Je commence à accepter l'idée que c'est une possibilité.

Je dis encore "mon copain", "mon amoureux", parce que c'est mon amoureux, que j'aime ses grands yeux noisette, son sourire tordu et la douceur de son regard. Mais j'ai le pressentiment que c'est bientôt-déjà la fin.
#1295569
Je te comprends Janysse.

Or le fait est que ça ne se demande pas. On ne demande pas à un copain de dire je t’aime, je pense que tu en conviens. De même que l’on ne demande pas de cadeau pour Noël, là aussi j’imagine que tu en conviens. Donc on ne demande pas non plus à être rassurée. Dans l’idéal, on ne devrait jamais rien demander.

Lui peut te dire qu’il t’aime. Il peut te demander ce que tu veux pour Noël. Il peut même te rassurer sans que tu ne le lui demandes. Mais ça doit venir de lui.

Et quand bien même il te rassurait, ce ne serait pas suffisant. Vous seriez comme au beau milieu de la mer en espérant que l’un sauve l’autre au moment où l’autre coulerait. Or le seul moyen de se sauver en ce cas est de nager, que chacun nage pour se sauver. De mémoire, j’avais lu cet exemple dans « la princesse qui croyait aux contes de fées ».

Enfin, s’il prononce tous les mots que tu désires, cela restera des mots. Les mots sont importants pour toi, je te comprends car ils sont sacrés pour moi. Or il peut te dire tout ce que tu voudras à l’instant T, sans que cela ne soit valable pour toujours. Il en va de même pour toi. Il ne pourra pas te garantir qu’il sera toujours là pour toi, ce n’est pas humainement possible car lui-même ne peut pas prévoir dans quel état il sera au moment où tu auras besoin d’être rassurée.

Tu es intelligente Janysse, drôle, sensible. Je t’encourage à revoir ta demande d’être rassurée. Je vais souvent au bout des choses pour les comprendre, alors je comprendrais que tu essaies malgré tout. J’essaie de t’épargner, mais je sais que c’est inutile.

Alors puisses-tu ne pas trop t’abimer lors de votre entrevue et revenir à la personne la plus à même de te rassurer: toi.

Douces pensées.
#1295572
Bonjour Eva,

Merci de prendre encore le temps de m'écrire. Mais je ne comprends pas pourquoi mon copain ne devrait pas me rassurer, jamais. J'ai envie de pouvoir compter sur lui quand c'est nécessaire, quand la vie fait mal et que rien ne va ; quand la journée a été pourrie et triste, quand les mauvaises nouvelles s'accumulent, j'aimerais pouvoir me blottir dans ses bras, recevoir des baisers, de la tendresse, de la chaleur, et donc être rassurée.

Je suis peut-être à côté de la plaque parce que je ne comprends jamais rien, mais je n'arrive pas à voir en quoi mon besoin est illégitime. En quoi vouloir que mon amoureux me soutienne est mal. J'ai bien saisi que ça n'est pas à lui de me porter, qu'il ne peut même pas être une béquille. Mais où est le problème à attendre d'une relation de couple que mon partenaire me prenne dans ses bras le soir et me dise "je suis là je te soutiens" ?

Peut-être qu'on ne parle pas de la même chose.
#1295575
Il n’y a rien de mal dans ce que tu espères de lui. Je connais même des personnes qui rassurent au sens où tu l’entends, c’est-à-dire qui rassurent quand ça ne va pas, quand la journée a été pourrie comme tu dis. C’est absolument légitime. J’aime encore mon copain, d’ailleurs, parce qu’il a été là chaque fois que ça a été dur dans ma vie, lorsque j’ai perdu mes grands-parents, entre autres. C’est on ne peut plus normal.

C’est juste que vu de ma petite fenêtre, tu sembles espérer un soutien au quotidien, alors même qu’il rencontre ses propres difficultés « scolaires »/professionnelles.

Il y a bien des hommes qui rassurent leur femme au moindre « chagrin », mais il y a également ceux qui sont dépassés par leurs propres difficultés et qui ont besoin eux-mêmes d’être rassurés.

Qu’il te rassure ou pas n’est pas tant le problème. Le souci est que tu confies le besoin d’être rassurée au sens de trouver du réconfort quand la journée a été pourrie et triste comme tu dis.

Tu sais, chacun voit l’amour et les relations humaines à sa manière. En amour, je le dis souvent en reprenant un célèbre mot modifié de Victor Hugo: il n’y a ni règle ni modèle.

Je ne souhaite plus pour ma part confier à mon homme mes petits tracas du quotidien. Si ma journée s’avère éprouvante, je me confie à une copine, à ma mère qui est ma meilleure amie, mais je fais en sorte d’épargner mon homme car non seulement je sais que de son côté ce n’est pas facile non plus, mais aussi parce que je préfère un câlin, un baiser, sa chaleur pour un simple désir de me donner de l’amour plutôt que pour me rassurer.

Il me reprochait à nos débuts d’être trop enfantine, de trop pleurer. Je pense que j’essaie de devenir une femme en gérant mes petits tracas sans lui.

Je pensais que l’on se raconterait nos journées le soir en se retrouvant. Et puis j’ai fini par laisser derrière la porte ce qui est extérieur à notre couple. Il a ses soucis, j’ai les miens, comme tout un chacun. On essaie de s’épargner avec ces choses-là.

Je n’ai pas la prétention de donner l’exemple car je ne suis pas un bon exemple. Je t’écris parce que, encore une fois, je te trouve très touchante.

Pardon si je m’exprime mal. On ne se comprend peut-être pas, tu as raison. Je dois me tromper.

Essaie de reposer ton esprit maintenant. Ce que j’ai écrit n’est pas important. Ce qui compte, c’est que tu puisses exprimer ton ressenti avec lui.

Courage jolie Janysse.
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