Salut Janysse!
Quelques points si ça peut t’aider… On semble avoir des comportements similaires parfois, même si leurs origines diffèrent probablement.
Quand il y a accumulation de niaiseries (comme le retard de ton copain, l’objet oublié, etc.), et qu’on commence à prendre « tout mal », comme tu l’expliques bien, n’as-tu pas l’impression qu’on déforme de plus en plus afin de faire passer l’autre pour le « méchant »? Qu’il est « contre nous »? Qu’on cherche tous les prétextes (complètement justifiés à nos yeux) qui nous conforte dans le « il n’aime pas en fait hein, je le savais! ». Et quand la tension redescend, ben on sait plus ce qu’on pense.
« Nan mais c’est dans ma tête en fait »
« Quoique non, quand il a dit ça, c’est pas sympa, il voulait me blesser »
« J’exagère peut être… Parce que quand même, il m’a dit qu’il voulait être là pour moi.. »
« Ouais mais ça, c’était juste pour être gentil, ne te leurre pas » Etc.
Et ça explose avec l’autre en face qui ne comprend rien…..
Alors ce système de pensée cyclique, je ne sais pas encore comment y faire face. Et c’est pas joli joli quand je suis comme ça. Cependant, j’ai appris 2-3 choses ces dernières années qui m’aident. Peut-être que toi aussi, qui sait!
1. De mon copain actuel (qui est bien plus mature que moi niveau émotionnel). Par exemple, quand on a un conflit quelconque, rare mais ça arrive. Je saute allègrement dans le conflit. Lui va me dire qu’on en reparle demain, au calme. Les premières fois, ça m’énervait tellement! Je voulais tout clarifier de suite, tout en étant absolument instable intérieurement. Il faisait l’effort de m’écouter, alors que j’étais dans la complainte, le chouinement, les pleurs, et la victime. Autant dire, conversation stérile!!
Puis, progressivement, j’ai compris qu’il avait raison…grrr En fait, il est mieux d’attendre le matin suivant quand on est pas bien émotionnellement. Tout est plus clair, la pression est redescendue. S’il reste des griefs, ils sont probablement fondés et tu seras apte à les exprimer clairement. Mais souvent, la lumière du jour fait réaliser que nous avons monté pas mal de vent en mayonnaise!
Donc attendre le jour suivant te permet déjà de te calmer, de prendre du recul, de faire le point, de ne pas t’affliger une double peine (l’impression d’être non/mal aimée + la culpabilité de la crise sur l’autre), et surtout de prendre soin de toi. N’hésite pas à trouver une excuse pour rentrer chez toi si ça va pas, genre mal au ventre, nourrir le chat ou que sais-je! Histoire d’attendre de faire le point sur toi–même avant d’en faire part à l’autre.
2. Ma meilleure amie, on se connait depuis toujours. Je me rappelle d’une conversation y a quelques années, quand je me sentais seule, non aimée, que personne ne s’intéressait à moi en général, etc. Ça parait gnan gnan dit comme ça, mais c’était une réelle souffrance. L’impression que je n’en valais pas la peine, insipide, inintéressante.
Quelques jours plus tard, dans une autre conversation, elle me demande si, selon moi, tout le monde peut être aimé, le mérite. Je lui réponds oui, bien sûr. Elle continue, me disant que quand même, certains ne le méritent pas non? Je suis étonnée, et lui réponds à nouveau que c’est bien stupide de dire ça quand même. Puis même Adolf avait Eva… Elle continue encore en poussant, me redemandant si chaque être humain est vraiment digne d’être aimé. Je m’agace et dis oui sacrebleu.
Et là, elle me coupe :
« Donc t’es en train de me dire que tout le monde mérite d’être aimé sauf TOI? C’est tellement prétentieux!!! Qu’est-ce que tu aurais de plus que les autres qui te rendrait différente de la Terre entière? Donc TOI, t’es un cas unique, une incroyable exception de la création qui fait que tu es LA SEULE, l’ÉLUE, qui ne peut être aimée? Ben dis-moi, quelle humilité…. »
« … »
C’est bien la première fois qu’on présente les choses comme ça. Elle a parfaitement su jouer sur mon manque d’estime en retournant mon sentiment d’infériorité en sentiment de supériorité. Un coup de maître, je l’avoue. Et depuis, à chaque fois que je me sens « petite chose toute seule abandonnée dont personne ne veut », une voix dans mon cerveau me dit sarcastiquement « Et bien, quelle humilité! », ça me fait sourire et ma foi, ça marche en général!
3. Les médocs situationnels. Je te rejoins tout à fait sur la médication à long terme, ce n’est pas pour moi non plus je crois. Par contre, quand j’ai eu ces soucis en août, impossible de dormir, de parler, de manger, le médecin des urgences m’a donné de l’Atavan (je sais pas le nom en Europe). C’est un anxiolytique mais situationnel (sauf pour certains, mais c’est une autre histoire).
Quand tu crises, tu le prends, ton corps se détend en 10-15 mn. J’en ai pris 2-3 par jour la 1e semaine, plus après, plus besoin. Le médicament avait immédiatement coupé mes crise en permettant de dormir et manger. Les conflits d’ordre relationnels ont un énorme impact sur moi, tout comme toi de ce que je lis. Et je panique de faire une crise de panique. Le chat qui se mort la queue… Alors c’est con, mais de savoir que j’ai ces cachets avec moi, c’est une béquille psychologique. Je ne panique plus de paniquer…. Après bien sûr, c’est plus pour ceux qui ont des périodes de m*** plutôt qu’un mal être permanent.
Et dans le même esprit, la coupure en août avec mon copain a eu un effet étonnant sur moi. J’ai expérimenté le fait « de le perdre », j’étais absolument sûre que c’était fini. Bien tu sais quoi? J’ai plus peur que ça se termine maintenant. Si ça continue, j’en serais ravie, je l’aime fort, mais si ça doit s’arrêter, et bien soit. Ma vie toute seule reprendra son cours, un peu plus terne sûrement, mais vie quand même….
J’espère que ça t’aidera…
Bisous