- 18 août 2017, 09:18
#1252057
Bonjour Calclo,
Ce n'est pas facile tout ça, mais là, je crois que tu tiens le bon bout. Une chose après l'autre, un petit pas chaque jour. Si je suis sur ce forum tout comme toi, c'est que la séparation n'est pas aisée ; elle nous oblige à tout reconfigurer. Moi aussi, je trouve que ce que je vis est injuste, j'ai l'impression que je n'ai pas mérité ça ; j'ai des relents de colère, de haine, de résignation, de tristesse et d'acceptation. En plus, le corps, le mental, s'adaptent très lentement à ces situations qui brusquent : on comprend que quelque chose ne va pas, mais on ne développe pas immédiatement tous les ressorts pour s'en sortir. C'est ce décalage qui est le plus pénible, cette force de résistance interne qui nous pousse à rester dans nos habitudes, parce que même mauvaises, elles nous rassurent.
Ce que je retire de mon expérience, c'est que de temps en temps, il faut se bouger, se faire violence (moi, toutes ces démarches de divorce me donnent la nausée), agir, même peu (régler un courrier tel jour, téléphoner à une administration le lendemain, etc...) et une fois que c'est fait, souffler, s'accorder le temps pour les questionnements, les émotions, les pensées. Agir et penser ensuite. Cela, je l'ai compris après quelques mois d'errance mentale, de torture psychologique.
Pour l'aspect financier, il faut que ton mari subvienne aux besoins de ses enfants ; il doit aussi la moitié du loyer de l'appartement. Je ne sais pas si tu as bien expliqué ta situation à un avocat et aux services sociaux. Il faut que tu t'en sortes à ce niveau-là. Quant à la garde des enfants, il est bon qu'il t'en ait entretenu, mais là aussi, les choses doivent être très claires entre vous (sur la qualité du temps de garde : pas question de fiche la gosse devant la porte !) et sur la fréquence (là encore, c'est avec l'avocat qu'il faut parler).
Quant au retour de ton mari, puisque tu en parles encore, (ce que je comprends), je ne sais pas si ce serait un cadeau pour toi et les enfants. Il y a quelque chose de la femme battue en toi ; (et je pense pour moi aussi : ce que j'ai supporté pendant un an en terme de crise, de propos et de comportements inacceptables, m'ont laissé une sale empreinte dans le crâne. Je suis assez traumatisée et comme pas mal de traumatisés, j'ai développé un syndrome de Stockholm, donnant beaucoup de circonstances atténuantes à mon ex, croyant qu'il était d'une certaine façon la victime du mal qu'il me faisait !). Voilà, tout ça pour te dire que si j'avais eu un mental sain, je n'aurais pas dû accepter, gosses ou pas gosses, le quart du dixième de ce que j'ai traversé cette année, dépression du mari ou pas dépression ; j'aurais dû partir, point. C'est ce que toute femme (ou homme) bien dans ses baskets, dans pareille configuration, aurait fait. Plus, on passe du temps à s'aveugler, plus on s'habitue à l'aveuglement et plus on finit par l'intégrer à notre fonctionnement, à le trouver normal. Si je me permets d'intervenir ici, c'est pour partager mon expérience et t'éviter des piétinements qui ne te rendront pas service. Courage !