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par miu
#1193274
Moi aussi, j'aime bien ce poème d'Alain Borne. Merci à Numéro 7 de l'avoir partagé ;- ) Gros bisous fabuleux :x
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par -Numéro 7
#1193425
LES SOLEILS DE SEPTEMBRE

Sous ces rayons cléments des soleils de septembre
Le ciel est doux, mais pâle, et la terre jaunit.
Dans les forêts la feuille a la couleur de l’ambre ;
L’oiseau ne chante plus sur le bord de son nid.

Du toit des laboureurs ont fui les hirondelles ;
La faucille a passé sur l’épi d’or des blés ;
On n’entend plus dans l’air des frémissements d’ailes :
Le merle siffle seul au fond des bois troublés.

La mousse est sans parfum, les herbes sans mollesse ;
Le jonc sur les étangs se penche soucieux ;
Le soleil, qui pâlit, d’une tiède tristesse
Emplit au loin la plaine et les monts et les cieux.

Les jours s’abrègent ; l’eau qui court dans la vallée
N’a plus ces joyeux bruits qui réjouissaient l’air :
Il semble que la terre, et frileuse et voilée,
Dans ses premiers frissons sente arriver l’hiver.

Ô changeantes saisons ! ô lois inexorables !
De quel deuil la nature, hélas ! va se couvrir !
Soleils des mois heureux, printemps irréparables,
Adieu ! ruisseaux et fleurs vont se taire et mourir.

Mais console-toi, terre ! ô Nature ! ô Cybèle !
L’hiver est un sommeil et n’est point le trépas :
Les printemps reviendront te faire verte et belle ;
L’homme vieillit et meurt, toi, tu ne vieillis pas !

Tu rendras aux ruisseaux, muets par la froidure,
Sous les arceaux feuillus leurs murmures chanteurs ;
Aux oiseaux tu rendras leurs nids dans la verdure ;
Aux lilas du vallon tu rendras ses senteurs.

Ah ! des germes captifs quand tu fondras les chaînes,
Quand, de la sève à flots épanchant la liqueur,
Tu feras refleurir les roses et les chênes,
Ô Nature ! avec eux fais refleurir mon cœur !

Rends à mon sein tari les poétiques sèves,
Verse en moi les chaleurs dont l’âme se nourrit,
Fais éclore à mon front les gerbes de mes rêves,
Couvre mes rameaux nus des fleurs de mon esprit.

Sans l’ivresse des chants, ma haute et chère ivresse,
Sans le bonheur d’aimer, que m’importent les jours !
Ô soleils! ô printemps ! je ne veux la jeunesse
Que pour toujours chanter, que pour aimer toujours !

Auguste Lacaussade, Poèmes et Paysages
par -Numéro 7
#1193428
ROSES D'AUTOMNE

Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore,
Comme par un prodige inouï du soleil,
Avec plus de langueur et plus de charme encore,
Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil.

Dans sa corbeille d’or, août cueillit les dernières :
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l’arrière-saison.

Les bosquets sont ravis, le ciel même s’étonne
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.

En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour,
Remonte, et de corolle en corolle s’exhale,
Comme soupirs de rêve et sourires d’amour.

Tardives floraisons du jardin qui décline,
Vous avez la douceur exquise et le parfum
Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine
De l’illusion morte et du bonheur défunt.

Nérée Beauchemin
par pab
#1193430
Il aimait la mort, elle aimait la vie


Il aimait la mort, et ses sombres promesses,
Avenir incertain d'un garcon en détresse,
Il voulait mourir, laisser partir sa peine,
Oublier tous ces jours à la même rengaine...

Elle aimait la vie, heureuse d'exister,
Voulait aider les gens et puis grandir en paix,
C'était un don du ciel, toujours souriante,
Fleurs et nature, qu'il pleuve ou qu'il vente.

Mais un beau jour, la chute commenca,
Ils tombèrent amoureux, mauvais choix,
Elle aimait la vie et il aimait la mort,
Qui d'entre les deux allait être plus fort?

Ils s'aimaient tellement, ils auraient tout sacrifié,
Amis et famille, capables de tout renier,
Tout donner pour s'aimer, tel était leur or,
Mais elle aimait la vie et il aimait la mort...
Si différents et pourtant plus proches que tout,
Se comprenant pour protéger un amour fou,
L'un ne rêvait que de mourir et de s'envoler,
L'autre d'une vie avec lui, loin des atrocités...

Fin de l'histoire : obligés de se séparer,
Ils s'étaient promis leur éternelle fidélité.
Aujourd'hui, le garcon torturé vit pour elle,
Puisque la fille, pour lui, a rendu ses ailes...

Il aimait la mort, elle aimait la vie,
Il vivait pour elle, elle est morte pour lui.
W. Shakespear ( desolé je trouve magnifique ce poeme meme si ici sa pince :) )
par pab
#1193434
Baudelaire : L'Albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

allé un petit dernier alors!!
par -Numéro 7
#1193480
ARRIERE-SAISON

La couleur verte
tremble
entre les mains
de l’automne
La mort maquille
les feuilles
pour leurs noces
avec le givre
Un silence très ancien
se loge
dans la lumière
qui se tait
et le Temps jette
les heures insouciantes
dans un feu sans mémoire

Kamal Zerdoumi

Non, je ne suis pas tombée du lit ^^
par lilydr
#1194030
Mox Nox a écrit :Empereur sans laurier, dans ma pourpre ternie,
Lambeaux d'une chlamyde sur mes lambeaux de flancs,
J'arpente les allées de mon jardin honni,
Où le silence même ricane en persiflant.

J'y promène ma honte, de rubrique en rubrique,
De sujet en sujet, quand trop le vin me lasse,
Et toute ma livrée, et tous mes domestiques,
S'esclaffent en me guettant : "Un quasi-roi qui passe !"




Pour filtrer mon courtil, en lieu de tamisat,
On a laissé courir la valériane en fuite* :
Une "herbe-à-la-meurtrie", une rose Elieza,
En mitige les sols depuis soixante-dix-huit.

Au centre du verger, le cerisier vivace,
Hasarde sur chacun sa pénombre aigre-douce,
Et sous ses blanches fleurs**, les oisillons bavassent,
Qui goûtant ses fruits noirs**, étouffent et meurent. Tous.

Je ne sais plus sa race, mais je la crois nippone,
Mon arboriculteur le surnommait "Tenbu",
Il goûtait comme moi l'humeur un rien friponne,
De cet arbre de vie dont la mort est tribut**.

Mais il ne serait rien sans mes folles tonnelles,
Charmilles débridées, plus féroces que l'hydre :
De chaque fleur tombée, trois boutures nouvelles,
Cet ornement des rois, la liliale lilydr ...***




Il se fait tard déjà, et voilà qu'immature,
Tout au fol excès de cette étrange douma****,
Je manquais d'oublier et ma triste posture,
Et mon frère de malheur, l'infortuné Louma :

Un bonzai torturé, contre une croix de pierre.

[... susssssssspense ...]

Puisse-t-il me veiller, alors que la nuit tombe !
Et pour lui, et pour moi, une courte prière,
Près de la croix, un trou. Et Louma sur ma tombe.
Juste, parce que je n'ai jamais pris le temps de te remercier pour tes compositions...

Tu manques à ce forum.
par sandstorm
#1194829
A Litany For Survival

For those of us who live at the shoreline
standing upon the constant edges of decision
crucial and alone
for those of us who cannot indulge
the passing dreams of choice
who love in doorways coming and going
in the hours between dawns
looking inward and outward
at once before and after
seeking a now that can breed
futures
like bread in our children's mouths
so their dreams will not reflect
the death of ours;

For those of us
who were imprinted with fear
like a faint line in the center of our foreheads
learning to be afraid with our mother's milk
for by this weapon
this illusion of some safety to be found
the heavy-footed hoped to silence us
For all of us
this instant and this triumph
We were never meant to survive.


And when the sun rises we are afraid
it might not remain
when the sun sets we are afraid
it might not rise in the morning
when our stomachs are full we are afraid
of indigestion
when our stomachs are empty we are afraid
we may never eat again
when we are loved we are afraid
love will vanish
when we are alone we are afraid
love will never return
and when we speak we are afraid
our words will not be heard
nor welcomed
but when we are silent
we are still afraid

So it is better to speak
remembering
we were never meant to survive


Audre Lorde
par -Numéro 7
#1197008
Vis dans ma vie ;
Quand je suis triste, sois triste ;
Retire de notre chaos
Quelques-uns de tes sourires sagaces,
Car j'ai de la gaieté pour deux,
Beaucoup trop pour moi seul,
Et si nous en faisons un rire cruel,
Nous aurons du temps,
Un espace de mensonges,
Pour montrer que nous pouvons êtres bons.
Voici ta poitrine,
Et voici la mienne ;
Voici ton pied
Et voici le mien ;
Mais vis dans ma vie,
J'offre si peu contre
Si peu que tu ne peux que le rendre.

Dylan Thomas - Visions et Prières - Poëmes de jeunesse - Trad. d'Alain Suied

Laisse-moi fuir,
Être libre (Du vent pour mon arbre !
De l'eau pour ma fleur !)
Vivre de soi à soi
Et noyer les dieux en moi
Où écraser leurs têtes vipérines sous mon pied.
Pas d'espace, dis-tu, pas d'espace,
Mais tu ne m'y incluras pas
Même si ta cage est robuste.
Ma force sapera ta force ;
Je déchirerai l'obscur nuage
Pour voir moi-même le soleil
Pâle et déclinant, pousse atroce.

Dylan Thomas - Visions et Prières - Poëmes de jeunesse - Trad. d'Alain Suied
par -Numéro 7
#1197551
" Yeki Bood, Yeki Nabood, il y avait quelqu’un, il n’y avait personne, comme s’enclenchent d’ordinaire les contes en Persan. "

Victoire de Changy
Avatar du membre
par miu
#1197553
Numéro 7 a écrit :" Yeki Bood, Yeki Nabood, il y avait quelqu’un, il n’y avait personne, comme s’enclenchent d’ordinaire les contes en Persan. "

Victoire de Changy
Bonne nuit ma belle ^^ Même s'il y a personne. Gros bisous fabuleux ;)
par lilydr
#1197573
L'ancienne gloire

Dans le silence et la grandeur des cathédrales,
La cité, riche avait jadis, dressé vers Dieu
De merveilleux autels,, tordus comme des feux
Cuivres, bronzes, argents, cartels, rinceaux, spirales.

Les chefs vainqueurs et leurs soldats
Y suspendaient les vieux drapeaux de guerre ;
Et les autels décorés d'or,
Aux yeux de ceux qui sortaient des combats,
Apparaissaient alors
Comme un arrière immense de galère.
D'entre les hauts piliers, jaillissaient les buccins ;
Des archanges farouches
Y appuyaient leur bouche
Et dans un gonflement de la gorge et des seins
Sonnaient vers les vents de la Gloire
La vie ardente et la victoire.

Sur les marbres des escaliers,
Les bras géants des chandeliers
Dressaient leurs cires enflammées.
Les encensoirs volaient dans les fumées ;

Les ex-votos luisaient comme un fourmillement
D'yeux et de coeurs, dans l'ombre ;
L'orgue, ainsi qu'une marée, immensément
Grondait ; des rafales de voix sans nombre
Sortaient du temple et résonnaient jusqu'au beffroi
Et le prêtre vêtu d'orfroi
Au milieu des pennons brandis et des bombardes,
Levait l'épée et lentement traçait avec la garde
Sur le front des héros, le signe de la croix.

Oh ! ces autels pareils à des brasiers sculptés,
Avec leur flore énorme et leurs feux tourmentés ;
Massifs et violents, exorbitants et fous,
Ils demeurent encor, parmi les villes mortes.
Debout
Alors qu'on n'entend plus les chefs et leurs escortes
Sabres, clairons, soleils, lances, drapeaux, tambours,
Rentrer par les remparts et passer les faubourgs
Et revenir, comme autrefois, au coeur des places,
Planter leur étendard dont s'exalta l'espace.

La gloire est loin et son miracle :
Les Archanges qui couronnent le tabernacle,
Comme autant d'énormes Renommées,
Ne sonnent plus pour les armées.
Avec prudence, on a réfugié
L'emblématique et colossal lion,
Dans le blason de la cité ;
Et, vers midi, le carillon,
Avec ses notes lasses
Ne laisse plus danser
Sur la grand'place
Et s'épuiser,
Qu'un petit air estropié.

Émile VERHAEREN (1855-1916)
par lilydr
#1197578
Chaque heure, où je songe à ta bonté

Chaque heure, où je songe à ta bonté
Si simplement profonde,
Je me confonds en prières vers toi.

Je suis venu si tard
Vers la douceur de ton regard,
Et de si loin vers tes deux mains tendues,
Tranquillement, par à travers les étendues!

J'avais en moi tant de rouille tenace
Qui me rongeait à dents rapaces,
La confiance
J'étais si lourd, j'étais si las
J'étais si vieux de méfiance,
J'étais si lourd, j'étais si las
Du vain chemin de tous mes pas.

Je méritais si peu la merveilleuse joie
De voir tes pieds illuminer ma voie,
Que j'en reste tremblant encore et presque en pleurs
Et humble à tout jamais, en face du bonheur.

Émile VERHAEREN (1855-1916)
par lilydr
#1197580
Eperdument

Bien que flasque et geignant et si pauvre ! si morne !
Si las! Redresse-toi, de toi-même vainqueur ;
Lève ta volonté qui choit contre la borne
Et sursaute, debout, rosse à terre, mon cœur !

Exaspère sinistrement ta toute exsangue
Carcasse et pousse au vent, par des chemins rougis
De sang, ta course ; et flaire et lèche avec ta langue
Ta plaie, et lutte et butte et tombe - et ressurgis !

Tu n'en peux plus et tu n'espères plus ; qu'importe !
Puisque ta haine immense encor hennit son deuil,
Puisque le sort t'enrage et que tu n'es pas morte
Et que ton mal cinglé se cabre en ton orgueil.

Et que ce soit de la torture encore ! encore !
Et belle et folle et rouge et soûle - et le désir
De se boire de la douleur par chaque pore,
Et du vertige et de l'horreur - et le plaisir,

O ma rosse de soufre et d'os que je surmène
Celui, jadis, là-bas, en ces minuits du Nord,
Des chevaliers d'éclair, sur leurs chevaux d'ébène,
Qui s'emballaient, fougueux du vide et de la mort.

Émile VERHAEREN (1855-1916)
par -Numéro 7
#1197856
Je pense à l’orage qui nous lie,

Je pense à l’orage qui nous lie, celui qui éclaire à quelques secondes d’intervalle seulement la pièce dans laquelle je me trouve et puis tout ce qui t’entoure. Je pense à la pluie déferlante et aux rivières qui se façonnent une place de choix entre les tuiles des toits, je pense à la pluie et aux tressaillements qui s’emparent de toi. Je pense au jour où nous n’aurons pas cette idée là, à l’instant où je regarderai la neige céder sous mes pas lorsque tu apercevras les prémisses d’un Printemps chez toi. Il faudra une corde soigneusement nouée autour de nos tailles respectives, un lien puissant qui ne craindra pas le bout du monde, les nuits et les jours transposés, puis l’océan. Je pense à l’orage qui nous lie, celui qui éclaire à quelques secondes d’intervalle seulement la pièce dans laquelle je me trouve et puis tout ce qui t’entoure.

Victoire de Changy - 26 04 2012
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