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Une autre forme de Happy end...
#1210062
Ça fait un an... et oui, "déja"... Pourquoi ces guillemets autour de ce mot ? Parce qu'il y a tout juste un an aujourdhui, le temps pour moi s'est mis à s'égrener inlassablement, un peu comme le supplice de la goutte d'eau : une torture au goût d'éternité, l'impression d'être prise dans une interruption infernale et douloureuse de la vie, le dégoût d'être témoin de cette planète qui tournait toujours malgré MA douleur, MON malheur. J'étais presque surprise de voir le soleil se lever, presque surprise de ne pas voir le sol s'ouvrir sous mes pieds : mon monde s'écroulait, se désenchantait, sous ta seule volonté.

Je me rappelle encore les battements de mon coeur dans ces premiers et interminables jours... des battements qui s'apparentaient désormais beaucoup plus à de multiples coups de poignards me martelant la poitrine , me donnant le sentiment de m'effacer, de mourir vivante. M'effacer... Oui. ..Je n'étais plus désormais "l'amoureuse de", "la copine de", je m'effaçais comme la simple page arrachée d'un carnet. Et j'étais remplacée. Une autre prenait désormais cette place à tes côtés. J'appris le sens du mot "cauchemar", ce jour là....

Tu es parti il y a un an. Un an maintenant....
Tu as cessé de m'aimer alors que tu disais "c'est à jamais". Et j'te jure : j'ai pensé que j'y resterais.

Parce que je n'y croyais pas à cette fin tu sais ? Je ne voyais pas de conclusion possible à notre histoire sans failles. Je croyais mon monde parfait, intouchable, protégé avant ce jour de novembre, celui où les parois de verre de mon plus grand rêve ont volé en éclats. Je croyais mériter le bonheur d'être dans ta vie pourtant. Oui...Je l'avais osé. Car j'en avais bavé avant de te connaître...tellement... Et tu le savais. Lorsque tu es apparu sans prévenir, j'ai douté de toi. Je te le répétais : je ne croyais plus en l'amour. J'en avais trop bavé. J'avais fait une croix là-dessus. Il t'a fallu être patient. Petit à petit, tu m'as réappris. C'est la vérité et je le crois toujours : nous sommes sur cette terre pour cette grande quête qu'est l'amour, ce que j'avais oublié jusqu'à toi.

J'ai baissé ma garde. J'y ai cru, même si ce fut d'abord avec réticence. Et je n'ai jamais regretté...Jamais. Parce que j'ai passé tout ce temps si merveilleux avec toi. Même après... même si j'ai bien cru perdre la raison quand je t'ai perdu, je le crois toujours : tu m'as rendu profondément heureuse et seulement cela...seulement cela...aura valu la peine d'être vécu.

Les minutes sont devenues des heures ce jour de novembre. Les heures des jours... Les jours des semaines... Je voyais chaque matin, impuissante, les feuilles de mon arbre de vie s'envoler et s'étendre autour de moi, tels de lourds fragments de mon coeur brisé. Je croyais en connaître passablement sur la souffrance, et je m'étais trompée : il y a pire encore. Être abandonnée. Rejetée. Balayée de la main comme si je n'avais jamais existée pour toi. Que je n'étais plus rien pour la personne que j'aimais le plus au monde. Nos rêves a deux...écartés d'un claquement de doigt. Il n'y eut plus alors que les larmes. Tellement de larmes. Et j'ai même découvert qu'il y en avait plusieurs sortes : des larmes de désespoir, de peur, de colère, de désillusion et même des larmes de honte. La honte d'y avoir cru encore, d'avoir été remplacée ainsi, si aisément, de n'avoir pas su voir ce qui se passait, d'avoir cru aveuglément, à peine deux jours avant, tes mots d'amour qui semblaient aussi sincères que tous les autres avant, de me sentir si faible devant la perte, désarmée devant l'adversité.

Dans ces premiers jours de choc, il ne fut même plus permis de croire être à nouveau heureuse. Il fallait survivre. Juste survivre. Trouver une bouée. Car le navire que tu représentais venait de couler à pic, me laissant seule dans un océan de vide, de froid, de noirceur.

Ces premiers moments sans toi... Je les ai vécus dans une sorte de torpeur, mes gestes et mes pensées étrangement au ralenti. Respirer faisait mal, chaque direction de mon regard me rappelait toi, me rappelait nous. Un endroit, une odeur, une chanson, de simples mots entendus. Tout me criait que je t'avais perdu. Des larmes à l'éveil, des larmes sur la route, des larmes cachées aux uns, aux autres, des larmes avant de dormir et au milieu de la nuit. Il m'arrivait de penser que j'avais tout inventé. Tu n'avais pas fait ça. Tu ne nous avais pas fait ça... Qu'était devenu ce nous qu'hier encore, était aussi important pour toi que pour moi ?

Je me rappelle encore l'effet, cette affliction sourde et soudaine dans la poitrine lorsque je recevais un message sur mon téléphone. Une amie. Un parent. Quelqu'un qui n'était pas toi. Pas toi ! Lui en vouloir d'être lui, elle, quelqu'un d'autre que toi ! L'envie de jeter mon appareil au caniveau pour ne plus entendre ce petit son familier me rappelant désormais plus que ton image et la douceur de tes mots.

Et cette volonté dont on se croit dépossédée. Ces moments où l'on flanche et que l'on écrit à cet être qui ne nous aime plus. On le sait. On connaît pourtant la vérité. Je savais, oui, que si tu m'avais aimé encore, tu aurais été toujours là. Mais on le fait quand même. JE l'ai fait quand même. Cette fichue gaffe de communiquer avec l'ex.... Et ça nous détruit davantage. Larmes de honte, une fois de plus.

Une semaine. Deux. On regarde derrière. Elles nous paraissent des mois. Les plus longues de notre vie. Tiens ? Une phase de colère... "Le chien. Le sale menteur. Tout est de sa faute. Il m'a bien eu avec son amour faux, ses promesses de salaud. Il m'a fait mal ! TU m'as fait mal !!" Haine. Regain. Énergie. Illusion.

Et je retombe. Car ça ne dure pas. La colère... Une émotion qui ne laisse qu'un goût amer : je pleure à nouveau. Je suis étendue sur le ring, plus meurtrie que jamais pour avoir osé penser m'être relevée un peu, rien qu'un peu....

Des bouées. Vite. Je sombre.

Mes amies écoutent. Des inconnues sur un forum aussi. Ça fait du bien, ça occupe aussi. J'écris un journal. Ça m'empêche de communiquer avec toi...

1 mois. Plutôt 10 ans oui ! Le temps s'étire et ça me fait peur. Tes souvenirs de nous s'effacent-ils en même temps que les jours qui défilent ? J'ai si peur que tu m'oublies. Je résiste pourtant mieux à t'écrire. On me le répète...J'ai même réussi avec doutes à refuser cette "amitié d'ex" que tu m'offrais. Par pitié pour moi ? Culpabilité pour ce que tu m'as fait ? Va savoir... Ton indifférence, peut être même ton soulagement devant mon refus me détruit encore un peu plus... Mais je sais désormais que je dois faire une croix, couper court à tout contact pour me refaire, moi. C'est à moi que je dois penser. Tu ne reviendras pas. 1 mois. C'est assez pour le comprendre. C'est essentiel de le comprendre. Écrire un journal de mes pensées. Chaque jour. De longues missives que je ne t'envoie pas. Parfois de courts états d'âmes, comme si ces quelques mots témoignaient de mon existence. Ça me fait du bien. Certains jours, je ne pleure qu'une fois. Je suis toujours là. Je suis vivante.

Deux mois. Deux mois...
Je survis. Une machine. Un robot. Les journées se ressemblent toutes. Les amies ne me demandent plus comment je vais. Je suis sensée être remise j'imagine. Je n'en parle plus. Je t'écris. Des lettres d'amour que je déchire comme tu as brisé notre histoire. Deux mois. Je lis dans un livre sur les chocs affectifs qu'il n'y a presque rien de pire qu'être quitté... pour quelqu'un d'autre. C'est bien. J'apprends que je suis normale de t'imaginer avec elle et de sentir alors mon sang changer de direction dans mes veines... Je décide d'aider d'autres personnes qui vivent la même chose sur des forums. Et ça me fait du bien.

Projet d'un voyage au troisième mois. Une promesse à moi-même : ce voyage sera une transition. À mon retour, je ne penserai plus à toi de la même façon. Plus de souvenirs envahissants : je développerai des moyens pour canaliser les images qui entretiennent la douleur. Je me tournerai chaque fois sur ce que j'ai APPRIS de cette relation et j'en ferai une liste que je me répéterai lorsque ma tête veut m'entraîner vers les souvenirs. Ces images qui appartiennent maintenant au passé. Qui ne seront plus... Déjà je fais des progrès. Oh bien sûr, je ne passe pas une heure sans penser à toi. Mais c'est énorme si je compare avec les premières semaines. Et je suis reconnaissante, fière de moi : avoir écrit mon journal depuis le départ me permet de relire ma progression, de me rappeler que malgré cette vie qui me paraît désormais terne et sans couleur, j'ai vécu pire... et je me suis rendue jusqu'ici. L'estime de moi-même remonte peu à peu et il le faut pour se reconstruire. Ma valeur ne dépend pas d'un seul être sur cette planète. Ça, je le sais.

La vie continue, je réussi au troisième mois à ne plus pleurer chaque jour. Ma volonté de m'en sortir devient obsessive. Je deviens pro-active dans ma guérison et tout en étant toujours à l'écoute de ma douleur, je m'occupe l'esprit : lectures, sorties, nouveau sport. J'ai tout effacé de ce qui restait de toi : cadeaux, photos, chansons, car j'ai réalisé que tout ça ne fait que raviver la souffrance et que le seul contrôle que j'ai sur celle-ci est de ne pas la nourrir. Le "contrôle" oui. Je prend le contrôle de ma douleur. Et ça marche.

Quatrième mois, le mal s'est transformé en nostalgie. Je pense souvent à toi, mais je n'ai plus le coeur qui semble se tordre à ton image. Juste un douloureux serrement de regrets devant ce gâchis. Avec ce recul salvateur, j'arrive enfin à aborder avec neutralité notre relation lorsque j'y pense : je ne la vois plus du tout en rose bonbon. Je vois ses défauts, tes défauts. Je vois à quel point je m'aimais seulement à travers tes yeux. Et je comprends que ce n'est pas ainsi que l'on doit s'aimer. Je ne peux pas prétendre être une personne heureuse. Mais je sais que je vais m'en sortir.

Printemps. Le renouveau se produit aussi bien dans la nature que dans ma vie. Une rencontre. Un sourire. Une nouvelle amitié qui se développe ainsi que la promesse prudente d'un amour imprévu. Il est différent. Il écoute. Il comprend. Nous prenons tous les deux notre temps. Cette fois je deviens amoureuse. Je ne tombe pas...
Je retrouve le sourire. Je l'appelle "mon ptit soleil" et ça le fait rire doucement. Il sait ce que j'ai vécu. Lui aussi est passé par là un jour. Nous nous aimons d'un amour plein de respect. C'est beau. C'est à nous.

Tu es parti il y a un an aujourdhui. Et je te consacre ces mots comme dernier et final hommage à notre vécu. J'ai compris qu'il n'y a pas d'échec, pas plus qu'il n'existe de réussite en amour. N'existe que l'expérience, la connaissance et le transcendance de soi-même. La seule victoire que je peux avoir, c'est cette victoire sur moi : avancer. On oublie jamais. On vit avec nos apprentissages.

Je suppose que je pourrais te haïr comme mes amies me disent de faire. Que je pourrais renier t'avoir connu afin de me bercer dans l'illusion que je pourrais oublier. Mais ce n'est pas ce que je ressens. Après un an, je sais maintenant qui je suis et ce que je vaux. Et si je puis me permettre de mettre un peu de rationalité dans cette année vive en émotions... Je dirais que je le dois tout de même en partie à toi... D'une certaine facon : merci pour ça. C'était la dernière de ces lettres que je ne t'envoie pas. Tu n'inspireras désormais plus ma plume.

Marianne

N.b.
Merci aux gens de ce site.... J'ai grandi avec vous cette année. Et il y a eu des moments où je crois que je n'aurais pu survivre sans vos mots précieux et votre soutien livré spontanément à une pure inconnue de l'autre bout du monde.

Belle vie à tous. Et à ceux qui souffrent toujours, tenez bon surtout : "même la nuit la plus noire a une fin lumineuse".

Plein d'amour
Modifié en dernier par Marianne07 le 28 nov. 2016, 20:47, modifié 2 fois.
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par Mixailovitch
#1210084
+1.

PS: De mon (modeste) point de vue, tu n'étais pas à l'autre bout du monde, tu en était à l'à peu près moitié si je me souviens bien ^^
par Marianne07
#1210117
-Kalinka- a écrit :Toutes mes félicitations, Marianne.

Je te souhaite une très bonne continuation.

Soyez heureux.


IWillSurvive.
Nous y travaillons. . :)
Merci beaucoup
#1210127
Bonjour Marianne,

Je suis ton histoire en sous marin ( je sais c'est pas bien) depuis septembre et j'ai relu tous les postes que tu as écrit.

Tu ne peux pas savoir à quel point tu m'as aidé et tu m'aides encore...
je suis admiratif.

Je te souhaite d’être heureuse car tu le mérite.
Bonne continuation et merci pour tout.
#1210174
fourroses76 a écrit :Bonjour Marianne,

Je suis ton histoire en sous marin ( je sais c'est pas bien) depuis septembre et j'ai relu tous les postes que tu as écrit.

Tu ne peux pas savoir à quel point tu m'as aidé et tu m'aides encore...
je suis admiratif.

Je te souhaite d’être heureuse car tu le mérite.
Bonne continuation et merci pour tout.
J'ai écris ici durant l'année, libérant ainsi mon chagrin et mon stress, mais également dans le but d'aider d'autres personnes. Je sais fort bien ce que c'est que vivre l'enfer d'une rupture, le rejet... Et je me suis sentie moins seule de le partager ici. Tant mieux si, au passage, j'ai pu aider par mon humble témoignage.

Au plaisir,
Marianne
#1210290
Vadrielio a écrit :Merxi beaucoup Marianne pour ce magnifique témoignage magnifiquement bien écrit. Certain, comme moi ne sont pas encore sorti de cette enfer et je te remercie de nous aider à faire une parti du chemin. Tu nous montre aussi que tout est possible et que nous pouvons nous en sortir.
Merci
Ce bilan me rappelle surtout que d'y croire a été l'un facteurs les plus déterminants. Après les premiers jours si intenses, je me souviens m'être dit que je me m'en sortirais coûte que coûte. Je souffrais beaucoup mais les tentatives de contrôle sur cette souffrance m'ont énormément aidé, jusqu'à ce que j'y arrive. Nombreuses lectures sur le sujet, positivisme, estime de soi le plus possible préservée.. sont des éléments clé

Merci pour ton message. Bon courage
#1210603
Magnifique !! :)
Tu décris très bien ce long chemin plein d'embûches qui mène à l'acceptation d'une rupture et à la reprise en mains de sa vie.
Je suis ravie que tu retrouves le bonheur, tu as raison on oublie rien et c'est une bonne chose. Certaines personnes nous marquent, nous transforment, mais toutes les personnes ne sont pas destinées à rester dans notre vie.

Bonne chance pour tout. :)
#1210970
Merci Marianne d'avoir partagé ce texte "dernier" texte. Tu as été pour moi une source d'inspiration et de soutien. J'espère que tes postes pourront aidé d'autres personnes.
Tu m'as fait réaliser que même si tout semblait noir et perdu avec une pointe d'envie et de combativité tout était possible. Et surtout que la lumière pouvait petit à petit jaillir de la plus noir des noirceurs!

Merci pour ce point final et bonne continuation à toi.
#1216199
Mariane,

J'étais sceptique en voyant le titre de ton post et encore plus en lisant le début de ce récit. Je me disais "encore une personne candide qui pleure la perte de l'être aimé, qui nous fait une "Romeo & Juliette" et bla bla bla :siffle: ...

Et bien... Je me suis trompé et je te tire mon chapeau. Mon sceptissisme s'est progressivement effacé au fur et à mesure que je lisais ton histoire. Je me suis reconnu, le réveil un calvaire, les larmes, ces odeurs, ces bruits qui nous rappellent l'autre, l'amour, la haine, la colère, la nostalgie et ressenti tout ces émotions et cette grande tristesse qui t'ont traversé.

Mais ce que je retiens avant tout, c'est ta volonté de t'en sortir et ta détermination qui s'est déssinée au fur et à mesure. Ton histoire m'a touché, je ne t'ai jamais rencontré mais je l'ai vécu à travers tes mots. C'est fou j'aurai même aimé connaitre la suite savoir comment tu te portes aujourd'hui, mais celà t'appartient et je n'en demanderai pas plus :).

Merci pour ton partage, c'est une belle lecon de volonté.

Garde cette force au fond de toi, le soleil brille de nouveau et de belles choses t'attendent.

Plein d'amour

Teriyaki