- 11 janv. 2016, 07:25
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Marianne07 a écrit :Voici une réponse que j'ai donnée en mp à quelqu'un qui m'avait posé une question sur ma publication. Fidèle à moi-même, c'est devenu encore une réflexion ! Un peu la suite si on veut. Alors je vous l'offre !Tout pour commencer une bonne journée. Merci encore une fois Marianne.
J'ai écris ce post au départ pour moi, parce que c'est un processus nécessaire dans ma guérison. Je ne me fais pas d'illusions, même si j'ai l'air d'une championne de la résilience : j'aurai encore des hauts et des bas. On ne sort pas un minimum meurtrie d'une déception amoureuse. Si vous m'aviez lu il y a un mois ... vous m'auriez plutôt cru suicidaire. D'ailleurs quand j'ai écris mon premier post ici suite à la rupture , tous me répondaient que je devais consulter au plus vite... Car j'avais des pensées noires pour le moins effrayantes.
Pourquoi j'ai l'air de si "bien" m'en sortir ? De un parce que. ...je VEUX m'en sortir et que j'ai entamé tout le processus nécessaire à cela. Et le premier, c'est d'arrêter de penser que l'autre va revenir et d'essayer de le récupérer, surtout par des moyens pour le moins discutables... Tant qu'on se fait des scénarios, on vit déceptions par-dessus déceptions. On allonge ainsi le déni qui peut revenir en boucle pendant des semaines. Un matin, j'ai simplement décidé que j'en avais assez et que je serais rationnelle. J'ai décidé de faire 1+1=2 tout simplement ! S'il m'aimait IL SERAIT LÀ. Point barre.
Certains pourraient dire qu'après 6 semaines, cheminer ainsi a prouve que mon amour pour lui n'était peut-être pas aussi grand que le leur. D'abord, l'amour, s'il se mesure, ça se fait à travers nos expériences personnelles et non pas en comparaison avec celles des autres. Ça me fait sourire qu'on puisse associer ma "force" à l'amour que j'ai éprouvé et que j'éprouve toujours pour mon ex, car la volonté de s'en sortir n'apparaît pas avec un temps prescrit ! La recette est toujours la même en deuil amoureux. Pour TOUT le monde. C'est notre attitude qui en influence le processus et surtout, la longévité. Dans la vie, face à l'adversité, on a le choix de s'effondrer pendant le temps qu'on le veut et de CHOISIR le moment où on se relève. Que je passe deux semaines à pleurer ou 3 mois, les étapes seront les mêmes. Je lisais beaucoup sur la rupture amoureuse au début et je relevais ce fait dans tous les articles. Au lieu d'être réfractaire à la guérison et aux moyens d'en sortir (réflexe que plusieurs ont, car ils se nourrissent des chimères de l'espoir), j'ai fait ce qu'on conseillait, tout simplement. J'ai renoncé à espérer d'abord un retour de la relation telle qu'elle était, de comprendre que mon ex a fait un choix et que ce que nous avions, ce que nous étions. ..appartient au passé, que je sois d'accord ou pas. Et que je n'ai pas de pouvoir la dessus, que je me détruise ou non. Ensuite j'ai laissé la douleur m'envahir. Jai cessé de nier la réalité . J'ai pleuré. Tellement. Des jours. Des heures. Jusqu'à l'épuisement. Car j'avais beau avoir intégré la rupture, il me manquait ! Et il me manque toujours vous savez ? Mais plus les jours passent, plus j'accepte d'avoir un deuil à faire, sans résister, plus mes souvenirs sont moins oppressants, de même que son absence. Notre volonté a beaucoup plus d'impact sur notre esprit qu'on ne le croit. Juste de SAVOIR qu'on va s'en sortir nous dispose à le faire. Ce n'est qu'une forme de pensée positive si on veut. Un peu comme les sportifs visualisant la victoire (technique démontrée comme étant une réussite depuis belle lurette en psychologie sportive). On a le même pouvoir de réussite dans tout autre défi humain, comme celui de surmonter la perte.
Et j'ai fait des listes ! Mon dieu que j'en ai fait : des listes des défauts qu'il a d'abord et j'en ai fait plus qu'une car cette liste évolue avec le temps. On a pas le même regard éclairé sur l'autre dans le déni que dans la colère ou la tristesse . Et je les conservais et les relisais, ajoutant des trucs, essayant même d'être drôle dans ma liste. Une liste des défauts de la relation aussi est primordial. Vraiment juste sur la relation elle même. Car en peine d'amour, on a deux sortes de pertes : la perte d'une personne et la perte d'être en relation. Cette distinction est importante car sinon on attribue tout notre chagrin à la personne perdue et c'est illusion ! Ce n'est pas pour rien que plusieurs ex reviennent, qu'ils sont "repris" et finalement largués à leur tour, car l'autre se rend compte que ce qui lui manquait ne se trouve en fait plus dans CETTE personne.
J'ai aussi fait la liste de ce que j'ai "gagné" depuis que nous avons rompu. Ça c'était plus dur : je l'ai fait hier car c'est logiquement impossible quand la rupture est fraîche. "L'échec n'existe pas. Là où l'on perd, on gagne toujours aussi quelque chose" (cette phrase n'est pas de moi). Et j'ai été surprise de ce que j'ai "gagné", oui, depuis la rupture. En termes de personnes autour de moi ,de connaissances sur moi même, de leçons apprises, de ces petits soucis normaux dans le couple que je vivais avec lui et que je n'ai plus à gérer maintenant.
J'ai aimé cet homme comme je n'aurais jamais cru être capable d'aimer. Mais je me suis perdue MOI la dedans. Maintenant que je suis face à face avec moi-même, j'ai décidé que je mettrais à profit ce temps forcé pour au moins essayer de grandir de l'expérience. Ne croyez pas que j'ai arrêté de l'aimer. Si, je l'aime encore, mais j'ai décidé de renoncer. Pour moi. Pour lui aussi car je dois respecter sa decision.
J'ai décidé que j'allais m'en sortir. Simplement. Et de laisser une petite partie d'espoir en moi bien sûr. Mais pas l'espoir qui fait qu'on est incapable de progresser et de s'en sortir, mais l'espoir qui fait se dire : "Qui sait ? Peut être un jour ? Et si ce n'est pas avec lui ce sera avec un autre ? Car j'ai connu l'amour et la grande vérité, c'est que ça peut m'arriver encore."