- 17 févr. 2023, 23:04
#1336756
Bonjour,
Près d’un an après mon dernier message sur le premier sujet qui m’avait mené à ce forum (que je consulte régulièrement sans oser encore intervenir dans vos fils), me voici de retour suite à une nouvelle rupture…
J’ai mis beaucoup de temps à entrevoir la lumière suite à l’histoire qui m’avait amenée sur ce forum, mais je me suis accrochée à un maximum de ressources possibles, c’est-à-dire le sport, le début d’une nouvelle activité pro (qui n’a finalement pas évolué comme je le souhaitais malheureusement), de nouvelles activités et rencontres amicales, des voyages et toujours ma thérapie avec un psychologue depuis maintenant plusieurs années. J’ai aussi vécu plusieurs deuils familiaux l’an passé, que je surmonte encore douloureusement aujourd’hui.
Je n’ai plus eu de nouvelles de l’ex qui m’avait amené ici et je m’en suis préservée autant que je le pouvais, la distance géographique aidant. J’ai juste eu vent qu’il était toujours en couple avec cette fille qui m’a « remplacée » quelques semaines après mon départ, et de mon côté je suis restée célibataire jusqu’à ma rencontre avec l’homme à l’origine de ce nouveau fil.
J’ai donc rencontré B. l’été dernier, fin juillet, même si nous nous étions croisé brièvement l’été 2021 alors que j’étais encore en pleine dépression post-rupture. C’est un ami d’enfance d’une de mes proches amies, tous deux ne vivent pas dans ma région.
L’été dernier, nous avons décidé avec mon amie de partir en vacances ensemble comme nous le faisons presque tous les ans. Elle m’a finalement proposé d’aller dans la maison de vacances de B. Ce furent des vacances fantastiques et une véritable bouffée d’oxygène dans cette période marquée par les deuils.
B. s’est montré charmant, drôle, attentionné, bienveillant. Nos échanges étaient riches. J’ai senti un élan (réciproque) envers lui, si bien que deux jours avant que chacun rentre chez soi, nous avons passé les nuits ensemble. Il y avait un feeling évident.
C’était la première fois depuis ma précédente rupture que je ressentais cet élan pour quelqu’un, mais je ne projetais rien, je me savais encore fragilisée et je savais aussi qu’il était fraîchement séparé de quelqu’un avec qui il était resté quelques mois. Il disait avoir essayé de construire quelque chose avec elle mais que les sentiments pour elle n’étaient jamais vraiment venus et qu’ils avaient donc cessés la relation.
Je savais aussi qu’il était resté 10 ans avec une fille qui l’avait quitté 4 ans auparavant et que depuis il n’avait pas vécu d’histoire stable mais qu’il avait beaucoup papillonné sur les applis de rencontre (je ne suis pas contre, mais ce n’est pas mon truc).
Lui savait par bribes ce que j’avais traversé dans ma dernière relation et que j’étais célibataire depuis plus d’un an donc.
Au moment du retour chacun chez soi, nous avons discuté de ce que nous voulions faire de cette relation naissante. Je lui ai demandé où il en était sentimentalement : il voit des filles, aucune ne lui plait vraiment, mais moi que je lui plais beaucoup.
Un drapeau rouge s’est levé dans mon esprit, et je lui ai dit que cela me semblait compliqué d’envisager une relation au vu du contexte (distance géographique, son papillonnage, moi qui ne suis pas encore guérie de ma précédente relation et instable au niveau professionnel, etc.), mais que je le reverrais avec plaisir s’il revenait dans ma région ou que j’allais dans sa ville à l’occasion.
Il a pourtant commencé à beaucoup m’écrire après le retour et une véritable communication a fini par s'installer, jusqu’à ce qu’il me propose de venir me voir quelques jours pour que l’on parte en excursion ensemble dans ma région. J’ai accepté, nous avons encore une fois passé de super moments.
Il m’a ensuite invitée chez lui dans sa ville, on passe un weekend avec notre amie commune et d’autres amis à eux.
Encore une fois nous passons des moments formidables, il me dit vouloir continuer à me voir et j’envisage une relation plus « sérieuse ». Je définis ce que j’en attends, notamment de l’exclusivité. Il me dit avoir cessé de voir ces filles qu’il avait mentionnées et désinstallé les applis de rencontre depuis notre rencontre cet été.
On se voit presque tous les weekends, dans nos villes à tour de rôle. Étant freelance et mobile, je peux facilement passer plusieurs jours d’affilée chez lui. Il me parle au bout d’un mois de ses sentiments forts envers moi qu’il n’avait pas ressenti cela depuis sa grosse séparation il y a 4 ans. Ça me rappelle une autre histoire (voir mon précédent fil), je reste prudente mais vis tout de même le truc. Au bout de deux mois, il me propose que l’on parte en vacances à l’étranger une semaine en novembre, j’accepte avec plaisir mais une petite voix me dit que ça va vite, sans doute trop vite...
Je mets un point d’honneur à vivre la relation en transparence et à communiquer sainement et avec honnêteté et il semble me suivre même si je constate que je me livre plus que lui sur l’intime et les sujets profonds. Tout va toujours étrangement bien pour lui, je détecte une certaine superficialité que je mets sur le compte d’une grande pudeur qu’il exprime. Il dit que l’intimité prend du temps, moi je pense surtout qu’elle se crée par la volonté de faire grandir la relation et de connaître l’autre, mais je respecte sa façon d'être.
J'évoque plus en profondeur le sujet de l'exclusivité, lui demande si notre relation à distance lui convient, notamment par rapport au sexe, etc. Nous semblons sur la même longueur d'onde.
Je commence à éprouver des choses fortes à pour lui. Il est adorable, plein d’attention, à l’écoute, on rit beaucoup. Il a un côté fragile à peine caché qui me touche, il est plein d'esprit, de douceur et d'une vitalité contagieuse. Je l'aime beaucoup.
Sans que l’on parle déjà de vivre ensemble, il se dit prêt à déménager dans ma région si une opportunité professionnelle se présente. Je sens que je m’attache, mais des petits signaux d’alarme continuent de se manifester.
Lorsque nous sommes séparés, il est parfois flou sur son emploi du temps, je sais qu’il sort beaucoup (il bosse dans l’événementiel) mais il ne me dit parfois pas avec qui, me parle finalement peu de ses sorties quand je ne suis pas là, mentionne des « potes » sans donner de prénoms, et ne me présente personne quand je vais chez lui.
Je me dis que cela fait peu de temps que nous sommes ensemble et que je n’ai pas à savoir ce qu’il fait du matin au soir, d’autant qu’on s’écrit énormément et qu’on s’appelle assez souvent. Cela devient d’ailleurs comme une drogue et cela m’inquiète, alors que je ne suis pas habituée à ce genre de communication constante.
Certains soirs, il commence même à disparaître des radars jusqu’au lendemain. Je l’interroge sur ces ruptures de communication inopinées, d’autant que parfois je le vois connecté et mes messages passent à la trappe. Il s’en excuse, s’arrange pour ne plus apparaître en ligne, et me rassure, me dit que nous n’avons pas besoin d’être en contact en permanence, ce que je partage complètement, mais comme c’est lui qui avait instauré ce mode de communication très intense, je commence à ressentir un certain malaise. Je ne suis pas de nature jalouse mais je commence à me poser des questions sur les gens qu'il voit.
Je lui dis que j’ai sans doute besoin d’être rassurée, de mieux connaître son environnement pour être en totale confiance. Il me rassure encore mais, je constate que le rythme de nos communications est parfois inégal. Une sorte de chaud/froid, un contraste de plus en plus frappant entre les moments fantastiques qu’on passe ensemble et les moments où nous sommes séparés.
Je commence à éprouver de plus en plus d’anxiété et lui en fais part, disant que je ne sais plus quoi faire car je me sens en insécurité, que cela vient peut-être de moi, mais ces ressentis sont là.
Il me dit que nous allons y arriver ensemble, qu’il m’aime et que je n’ai pas à m’inquiéter.
Peu de temps après, un autre jour où il était sorti sans m’en parler et après avoir ignoré mes messages je lui redis mon incompréhension. Il me répond qu’il ne comprend pas, qu’il est au bout, ne sait plus quoi faire pour me rassurer et me ghoste. C’est moi qui reprends contact le lendemain en m’excusant.
J’en parle à des amis qui me disent que je dois sans doute me détendre un peu, qu'il semble très amoureux se projette, et je finis par me dire qu’effectivement le problème vient peut-être de moi, que je ne suis pas encore guérie de ma précédente rupture et que je vois sans doute le mal là où il n’est pas…
Pourtant je vois passer aussi des choses sur les réseaux sociaux (sur lesquels il passe beaucoup de temps) qui me questionnent, des likes et commentaires de filles, une en particulier qui revient sans cesse. Je lui en parle, et ce ne sont bien sûr que des « potes », il dit qu’il a beaucoup d’amies filles avec qui il n’y a pas d’ambiguïtés (j’ai moi-même pas mal d’amis masculins)
Je le vois aussi beaucoup échanger avec une de ses collègues dont il ne m’avait jamais parlé avant, et qui vient même télétravailler chez lui, ce que je découvre par hasard au détour d’une conversation anodine.
Encore une fois je communique mon malaise, lui demande pourquoi il ne m’intègre pas plus à son cercle et ne me présente pas ces "potes", alors que lui connait mes amis.
Il me dit que cela va se faire bientôt, que c’est compliqué de faire coïncider tout le monde quand je viens, que cela ne fait que quelques mois que nous sommes ensemble et qu’il y a le temps, mais qu’il m’aime, veut construire avec moi et ne me ferait jamais rien qui puisse nuire à notre relation ou me faire du mal. Et puis il me propose de passer Noël chez ses parents, d’aller au ski en février avec une de ses collègues… Je tente de calmer mes doutes et on continue à se projeter ensemble, à parler doucement d’un avenir commun.
Jusqu’au jour où après notre retour de voyage, en novembre, je trouve une barrette à cheveux sur le sol de sa chambre qui ne m’appartient pas. Je lui dis très calmement. Il réagit en s’énervant, me disant que je n’avais bien sûr pas été la seule fille dans sa vie et que c’est sans doute en faisant le ménage qu’elle avait ressurgi d’un coin de sa chambre… Je lui dis ne pas comprendre pourquoi il réagit de manière si virulente et il me répond qu’il en a marre de devoir toujours me rassurer.
A ce moment-là, je comprends, je sais qu’il me trompe, tout mon corps le sent. Pourtant je ne choisis pas de rompre. Je suis comme hébétée, ça me semble trop gros, trop horrible. Comment pourrait-il être si convaincant lorsqu’il me rassure, me dit qu’il m’aime et me prend dans ses bras, me jurant qu’il n’y a personne d’autre, faisant tous ces projets avec moi, étant si adorable et attentionné dans les moments que l’on partage ?
Je décide encore une fois de mettre un couvercle sur mes doutes et me donne jusqu’à la fin de l’année pour voir comment les choses évoluent. J’ai l’impression d’être folle, car mes tripes me disent que j’ai raison de douter mais il est si convaincant et a l’air si amoureux…
Je vais abréger le récit qui commence à se faire long pour arriver au dénouement…
Peu avant Noël que nous devions passer chez ses parents, je suis seule chez lui, il est parti travailler. J’ai la boule au ventre de ce que je m’apprête à faire, me disant que je suis complètement folle d’en arriver là, mais je n’arrive pas à résister au besoin de savoir… et je trouve sur son ordi des messages sans équivoques avec des filles, notamment celle sur qui j’avais des doutes. Ils parlent de la nuit qu’ils ont passée ensemble en octobre. Ils vont dans les mêmes restos dans lesquels nous allons. Il envoie les mêmes blagues, les mêmes photos à ces filles… Des dizaines/centaines d’échanges par jour avec une autre de ses collègues… C’est tentaculaire.
Je l’appelle pour lui dire que je dois rentrer chez moi. Il débarque immédiatement, s’excuse, me dit qu’il est désolé, que ce n’était que du sexe avec cette fille, qu’il est juste ami avec sa collègue, qu’il m’aime, veut vraiment construire avec moi, va se faire soigner, etc.
Je suis dévastée, sous le choc, mais tout de même lucide et je suis partie… ça fait deux mois aujourd’hui. Notre relation aura duré cinq mois.
C’est peu, ça aurait pu encore s’éterniser et j’aurais sans doute vécu un enfer vu le degré de manipulation en jeu, mais l’impact est fort, au vu de ce qui s’était passé dans ma relation précédente, des deuils que je traverse…
J’y pense encore tous les jours. Je suis triste, désabusée, en colère. Contre lui, mais aussi contre moi. Je m’en veux de ne pas avoir cessé la relation aux premiers doutes, de ne pas m’être écoutée, parce qu’au fond je savais.
C’est la fois de trop, ma relation précédente avait été aussi tellement douloureuse…
Je suis venue ici livrer mon histoire pour mettre de l’ordre dans ma tête sans doute, c’est très lourd à porter.
Je me sens presque honteuse de revivre quelque chose d’aussi pathétique, malgré les années d’expérience, la thérapie, les discussions avec les amis, les questionnements, le travail sur soi, la volonté de faire confiance à la vie et de se refaire confiance.
N’y a-t-il pas un moment où l’on ne peut plus avoir d’espoir ? C’est ce que j’en viens à me dire dernièrement... Je ne me sens plus l'énergie de faire face à cette nouvelle déception, d'autant que j'ai d'autres soucis, notamment de santé qui m'immobilisent chez moi pour de longues semaines et je me sens immensément seule, malgré la présence intermittente de quelques amis.
Merci à celles/ceux qui auront eu le courage de lire ce pavé en entier, et peut-être de me répondre.
Près d’un an après mon dernier message sur le premier sujet qui m’avait mené à ce forum (que je consulte régulièrement sans oser encore intervenir dans vos fils), me voici de retour suite à une nouvelle rupture…
J’ai mis beaucoup de temps à entrevoir la lumière suite à l’histoire qui m’avait amenée sur ce forum, mais je me suis accrochée à un maximum de ressources possibles, c’est-à-dire le sport, le début d’une nouvelle activité pro (qui n’a finalement pas évolué comme je le souhaitais malheureusement), de nouvelles activités et rencontres amicales, des voyages et toujours ma thérapie avec un psychologue depuis maintenant plusieurs années. J’ai aussi vécu plusieurs deuils familiaux l’an passé, que je surmonte encore douloureusement aujourd’hui.
Je n’ai plus eu de nouvelles de l’ex qui m’avait amené ici et je m’en suis préservée autant que je le pouvais, la distance géographique aidant. J’ai juste eu vent qu’il était toujours en couple avec cette fille qui m’a « remplacée » quelques semaines après mon départ, et de mon côté je suis restée célibataire jusqu’à ma rencontre avec l’homme à l’origine de ce nouveau fil.
J’ai donc rencontré B. l’été dernier, fin juillet, même si nous nous étions croisé brièvement l’été 2021 alors que j’étais encore en pleine dépression post-rupture. C’est un ami d’enfance d’une de mes proches amies, tous deux ne vivent pas dans ma région.
L’été dernier, nous avons décidé avec mon amie de partir en vacances ensemble comme nous le faisons presque tous les ans. Elle m’a finalement proposé d’aller dans la maison de vacances de B. Ce furent des vacances fantastiques et une véritable bouffée d’oxygène dans cette période marquée par les deuils.
B. s’est montré charmant, drôle, attentionné, bienveillant. Nos échanges étaient riches. J’ai senti un élan (réciproque) envers lui, si bien que deux jours avant que chacun rentre chez soi, nous avons passé les nuits ensemble. Il y avait un feeling évident.
C’était la première fois depuis ma précédente rupture que je ressentais cet élan pour quelqu’un, mais je ne projetais rien, je me savais encore fragilisée et je savais aussi qu’il était fraîchement séparé de quelqu’un avec qui il était resté quelques mois. Il disait avoir essayé de construire quelque chose avec elle mais que les sentiments pour elle n’étaient jamais vraiment venus et qu’ils avaient donc cessés la relation.
Je savais aussi qu’il était resté 10 ans avec une fille qui l’avait quitté 4 ans auparavant et que depuis il n’avait pas vécu d’histoire stable mais qu’il avait beaucoup papillonné sur les applis de rencontre (je ne suis pas contre, mais ce n’est pas mon truc).
Lui savait par bribes ce que j’avais traversé dans ma dernière relation et que j’étais célibataire depuis plus d’un an donc.
Au moment du retour chacun chez soi, nous avons discuté de ce que nous voulions faire de cette relation naissante. Je lui ai demandé où il en était sentimentalement : il voit des filles, aucune ne lui plait vraiment, mais moi que je lui plais beaucoup.
Un drapeau rouge s’est levé dans mon esprit, et je lui ai dit que cela me semblait compliqué d’envisager une relation au vu du contexte (distance géographique, son papillonnage, moi qui ne suis pas encore guérie de ma précédente relation et instable au niveau professionnel, etc.), mais que je le reverrais avec plaisir s’il revenait dans ma région ou que j’allais dans sa ville à l’occasion.
Il a pourtant commencé à beaucoup m’écrire après le retour et une véritable communication a fini par s'installer, jusqu’à ce qu’il me propose de venir me voir quelques jours pour que l’on parte en excursion ensemble dans ma région. J’ai accepté, nous avons encore une fois passé de super moments.
Il m’a ensuite invitée chez lui dans sa ville, on passe un weekend avec notre amie commune et d’autres amis à eux.
Encore une fois nous passons des moments formidables, il me dit vouloir continuer à me voir et j’envisage une relation plus « sérieuse ». Je définis ce que j’en attends, notamment de l’exclusivité. Il me dit avoir cessé de voir ces filles qu’il avait mentionnées et désinstallé les applis de rencontre depuis notre rencontre cet été.
On se voit presque tous les weekends, dans nos villes à tour de rôle. Étant freelance et mobile, je peux facilement passer plusieurs jours d’affilée chez lui. Il me parle au bout d’un mois de ses sentiments forts envers moi qu’il n’avait pas ressenti cela depuis sa grosse séparation il y a 4 ans. Ça me rappelle une autre histoire (voir mon précédent fil), je reste prudente mais vis tout de même le truc. Au bout de deux mois, il me propose que l’on parte en vacances à l’étranger une semaine en novembre, j’accepte avec plaisir mais une petite voix me dit que ça va vite, sans doute trop vite...
Je mets un point d’honneur à vivre la relation en transparence et à communiquer sainement et avec honnêteté et il semble me suivre même si je constate que je me livre plus que lui sur l’intime et les sujets profonds. Tout va toujours étrangement bien pour lui, je détecte une certaine superficialité que je mets sur le compte d’une grande pudeur qu’il exprime. Il dit que l’intimité prend du temps, moi je pense surtout qu’elle se crée par la volonté de faire grandir la relation et de connaître l’autre, mais je respecte sa façon d'être.
J'évoque plus en profondeur le sujet de l'exclusivité, lui demande si notre relation à distance lui convient, notamment par rapport au sexe, etc. Nous semblons sur la même longueur d'onde.
Je commence à éprouver des choses fortes à pour lui. Il est adorable, plein d’attention, à l’écoute, on rit beaucoup. Il a un côté fragile à peine caché qui me touche, il est plein d'esprit, de douceur et d'une vitalité contagieuse. Je l'aime beaucoup.
Sans que l’on parle déjà de vivre ensemble, il se dit prêt à déménager dans ma région si une opportunité professionnelle se présente. Je sens que je m’attache, mais des petits signaux d’alarme continuent de se manifester.
Lorsque nous sommes séparés, il est parfois flou sur son emploi du temps, je sais qu’il sort beaucoup (il bosse dans l’événementiel) mais il ne me dit parfois pas avec qui, me parle finalement peu de ses sorties quand je ne suis pas là, mentionne des « potes » sans donner de prénoms, et ne me présente personne quand je vais chez lui.
Je me dis que cela fait peu de temps que nous sommes ensemble et que je n’ai pas à savoir ce qu’il fait du matin au soir, d’autant qu’on s’écrit énormément et qu’on s’appelle assez souvent. Cela devient d’ailleurs comme une drogue et cela m’inquiète, alors que je ne suis pas habituée à ce genre de communication constante.
Certains soirs, il commence même à disparaître des radars jusqu’au lendemain. Je l’interroge sur ces ruptures de communication inopinées, d’autant que parfois je le vois connecté et mes messages passent à la trappe. Il s’en excuse, s’arrange pour ne plus apparaître en ligne, et me rassure, me dit que nous n’avons pas besoin d’être en contact en permanence, ce que je partage complètement, mais comme c’est lui qui avait instauré ce mode de communication très intense, je commence à ressentir un certain malaise. Je ne suis pas de nature jalouse mais je commence à me poser des questions sur les gens qu'il voit.
Je lui dis que j’ai sans doute besoin d’être rassurée, de mieux connaître son environnement pour être en totale confiance. Il me rassure encore mais, je constate que le rythme de nos communications est parfois inégal. Une sorte de chaud/froid, un contraste de plus en plus frappant entre les moments fantastiques qu’on passe ensemble et les moments où nous sommes séparés.
Je commence à éprouver de plus en plus d’anxiété et lui en fais part, disant que je ne sais plus quoi faire car je me sens en insécurité, que cela vient peut-être de moi, mais ces ressentis sont là.
Il me dit que nous allons y arriver ensemble, qu’il m’aime et que je n’ai pas à m’inquiéter.
Peu de temps après, un autre jour où il était sorti sans m’en parler et après avoir ignoré mes messages je lui redis mon incompréhension. Il me répond qu’il ne comprend pas, qu’il est au bout, ne sait plus quoi faire pour me rassurer et me ghoste. C’est moi qui reprends contact le lendemain en m’excusant.
J’en parle à des amis qui me disent que je dois sans doute me détendre un peu, qu'il semble très amoureux se projette, et je finis par me dire qu’effectivement le problème vient peut-être de moi, que je ne suis pas encore guérie de ma précédente rupture et que je vois sans doute le mal là où il n’est pas…
Pourtant je vois passer aussi des choses sur les réseaux sociaux (sur lesquels il passe beaucoup de temps) qui me questionnent, des likes et commentaires de filles, une en particulier qui revient sans cesse. Je lui en parle, et ce ne sont bien sûr que des « potes », il dit qu’il a beaucoup d’amies filles avec qui il n’y a pas d’ambiguïtés (j’ai moi-même pas mal d’amis masculins)
Je le vois aussi beaucoup échanger avec une de ses collègues dont il ne m’avait jamais parlé avant, et qui vient même télétravailler chez lui, ce que je découvre par hasard au détour d’une conversation anodine.
Encore une fois je communique mon malaise, lui demande pourquoi il ne m’intègre pas plus à son cercle et ne me présente pas ces "potes", alors que lui connait mes amis.
Il me dit que cela va se faire bientôt, que c’est compliqué de faire coïncider tout le monde quand je viens, que cela ne fait que quelques mois que nous sommes ensemble et qu’il y a le temps, mais qu’il m’aime, veut construire avec moi et ne me ferait jamais rien qui puisse nuire à notre relation ou me faire du mal. Et puis il me propose de passer Noël chez ses parents, d’aller au ski en février avec une de ses collègues… Je tente de calmer mes doutes et on continue à se projeter ensemble, à parler doucement d’un avenir commun.
Jusqu’au jour où après notre retour de voyage, en novembre, je trouve une barrette à cheveux sur le sol de sa chambre qui ne m’appartient pas. Je lui dis très calmement. Il réagit en s’énervant, me disant que je n’avais bien sûr pas été la seule fille dans sa vie et que c’est sans doute en faisant le ménage qu’elle avait ressurgi d’un coin de sa chambre… Je lui dis ne pas comprendre pourquoi il réagit de manière si virulente et il me répond qu’il en a marre de devoir toujours me rassurer.
A ce moment-là, je comprends, je sais qu’il me trompe, tout mon corps le sent. Pourtant je ne choisis pas de rompre. Je suis comme hébétée, ça me semble trop gros, trop horrible. Comment pourrait-il être si convaincant lorsqu’il me rassure, me dit qu’il m’aime et me prend dans ses bras, me jurant qu’il n’y a personne d’autre, faisant tous ces projets avec moi, étant si adorable et attentionné dans les moments que l’on partage ?
Je décide encore une fois de mettre un couvercle sur mes doutes et me donne jusqu’à la fin de l’année pour voir comment les choses évoluent. J’ai l’impression d’être folle, car mes tripes me disent que j’ai raison de douter mais il est si convaincant et a l’air si amoureux…
Je vais abréger le récit qui commence à se faire long pour arriver au dénouement…
Peu avant Noël que nous devions passer chez ses parents, je suis seule chez lui, il est parti travailler. J’ai la boule au ventre de ce que je m’apprête à faire, me disant que je suis complètement folle d’en arriver là, mais je n’arrive pas à résister au besoin de savoir… et je trouve sur son ordi des messages sans équivoques avec des filles, notamment celle sur qui j’avais des doutes. Ils parlent de la nuit qu’ils ont passée ensemble en octobre. Ils vont dans les mêmes restos dans lesquels nous allons. Il envoie les mêmes blagues, les mêmes photos à ces filles… Des dizaines/centaines d’échanges par jour avec une autre de ses collègues… C’est tentaculaire.
Je l’appelle pour lui dire que je dois rentrer chez moi. Il débarque immédiatement, s’excuse, me dit qu’il est désolé, que ce n’était que du sexe avec cette fille, qu’il est juste ami avec sa collègue, qu’il m’aime, veut vraiment construire avec moi, va se faire soigner, etc.
Je suis dévastée, sous le choc, mais tout de même lucide et je suis partie… ça fait deux mois aujourd’hui. Notre relation aura duré cinq mois.
C’est peu, ça aurait pu encore s’éterniser et j’aurais sans doute vécu un enfer vu le degré de manipulation en jeu, mais l’impact est fort, au vu de ce qui s’était passé dans ma relation précédente, des deuils que je traverse…
J’y pense encore tous les jours. Je suis triste, désabusée, en colère. Contre lui, mais aussi contre moi. Je m’en veux de ne pas avoir cessé la relation aux premiers doutes, de ne pas m’être écoutée, parce qu’au fond je savais.
C’est la fois de trop, ma relation précédente avait été aussi tellement douloureuse…
Je suis venue ici livrer mon histoire pour mettre de l’ordre dans ma tête sans doute, c’est très lourd à porter.
Je me sens presque honteuse de revivre quelque chose d’aussi pathétique, malgré les années d’expérience, la thérapie, les discussions avec les amis, les questionnements, le travail sur soi, la volonté de faire confiance à la vie et de se refaire confiance.
N’y a-t-il pas un moment où l’on ne peut plus avoir d’espoir ? C’est ce que j’en viens à me dire dernièrement... Je ne me sens plus l'énergie de faire face à cette nouvelle déception, d'autant que j'ai d'autres soucis, notamment de santé qui m'immobilisent chez moi pour de longues semaines et je me sens immensément seule, malgré la présence intermittente de quelques amis.
Merci à celles/ceux qui auront eu le courage de lire ce pavé en entier, et peut-être de me répondre.