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Si le coeur vous en dit, racontez-nous votre histoire en détails
#1323624
Voici mon histoire.

Quand j'avais 18 ans, j'ai rencontré un garçon plus âgé (il en avait 25), un québécois.
Je suis tombée follement amoureuse de lui.
C'était un voyageur, un marcheur, il a décrété qu'on s'écrirait des lettres jusqu'à ce qu'on se revoit, et "jusqu'à ce qu'on lui coupe les doigts". Nous avons ainsi eu une longue relation épistolaire.
Dans ses lettres, il savait quoi dire pour me rendre accro. Il s'est même débrouillé pour faire parvenir chez moi un pneu rempli de fleurs.
Ça a duré jusqu'à son retour en France, et son installation chez moi.

Nous avons vécu plusieurs mois ensemble.
Notre écart d'âge et d'experience nous rendait très différents, mais moi je n'étais pas assez mature pour m'en rendre compte. -Maintenant que j'ai dépassé l'âge qu'il avait alors, je comprends beaucoup de choses sur son point de vue... -
Je me nourrissais de ses histoires, mais moi je n'avais surement pas grand chose à lui apporter.
Nous faisions très bien l'amour.

Puis, nous sommes partis marcher sur la route de Compostelle. Le voyage a duré deux mois, durant lequel nous nous sommes séparés une fois, puis remis ensemble.
Rongée alors par le doute, j'ai pris l'habitude de lire son carnet en cachette (il était très assidu, et écrivait beaucoup sur ses aventures et ses ressentis). J'ai ainsi découvert l'existence dans sa vie d'une certaine H., mais sans réellement comprendre qui elle était.
Tellement paniquée à l'idée de le perdre, je n'ai pas cherché, ni rien communiqué.

Quelques temps plus tard, je l'ai rejoins au Canada (en Colombie Brittanique). J'avais alors dans les 20 ans.
J'étais heureuse de le revoir, mais le deuxième jour de mon arrivée là-bas, aux confins du monde, je suis tombée sur ses carnets. J'ai lu tout ce que je n'aurais jamais dû lire, surtout pas le deuxième jour.
En vrac :
il était en fait amoureux de H., une femme rencontrée un peu avant moi.
Elle le repoussait, car très religieuse et désirant se faire nonne.
Il la préférait largement à moi, du fait que j'étais accessible et elle non.
Ils communiquaient régulièrement par lettre, elle était tellement intéressante et passionnante.
Il couchait avec d'autres filles, au gré des rencontres et des moments.

Mon petit cœur de gamine s'est éteint ce jour là. Un court-circuit.
J'ai commencé à fumer plein de pétards.
Je n'ai rien dit.
J'étais éteinte.
Je n'avais plus rien d'intéressant ni de joli.
Il ne m'a posé aucune question. N'a fait preuve d'aucune bienveillance.
Il m'a laissé m'enfoncer dans une grande noirceur.
Jusqu'à mon départ, trois mois après mon arrivée.

Je suis rentrée en France, fanée, n'arrivant même pas à communiquer avec mes proches, qui n'ont jamais vraiment su comment c'était vraiment pour moi au Canada.
Moi-même je ne savais pas vraiment, je fumais et ruminais beaucoup. J'avais juste l'impression de n'avoir pas été à la hauteur. D'être super nulle. Et moche. Et je pensais à lui tout les jours.
Je suis restée dans un état déplorable pendant près de trois ans.
Pendant trois ans, j'enchainais les nuits (souvent nazes) avec des mecs (souvent nazes aussi).
Je cherchais des âmes auxquelles m'accrocher.
Mon ex et moi, on continuait à s'écrire de longs mails pendant ces trois ans, où il n'était plus question d'amour.
Puis, à un moment, je l'ai supprimé de facebook, et on ne s'est plus jamais écrit.
J'ai pris ma vie en main.
J'ai commencé des études passionnantes, et développé plein d'idées pour construire mon avenir.
J'ai arrêté la fumette, et les ruminations qui vont avec.
Ma libido s'est coupée, comme pour me permettre de me focaliser sur moi-même, et ça a marché. J'ai repris confiance en moi.

Aujourd'hui, je finis mes études, et ma libido est revenue depuis presque deux ans.
Je me rends compte que je suis en grande détresse en ce qui concerne les relations amoureuses.
Je suis beaucoup plus select qu'avant, mais je deviens accro très vite.
Les mecs que je rencontre ont des profils très différents, mais ça se passe à peu près toujours de la même manière.
Je m'accroche, je panique si je n'ai pas de nouvelles, et je penses que mon stress est très communicatif, même si j'essaie de ne rien faire paraitre.
Du coup, les mecs me fuient très vite.
Pourtant, j'essaie un maximum de ne pas faire peser mes problèmes sur eux, et de faire primer mes qualités conciliantes et affectueuses.
Du coup, le fait qu'on me fuit toujours, ça me rabaisse. Je me sens inintéressante et moche. Pas digne d'être comprise et accompagnée par quelqu'un qui m'aimerait assez pour le faire.
Et je me demande si je doit simplement faire une croix sur l'idée d'être en couple.
Que ce n'est peux être pas quelque chose à laquelle je mérite d'aspirer.

Ça fait maintenant dans les quatre ans que je n'ai plus de nouvelle de mon ex.

Mais en fouillant un peu, je sais qu'il a finit par conquérir H, l'amour de sa vie certainement. Ils vivent ensemble à Montréal.

J'ai l'impression que cette histoire que j'ai eu avec lui m'a profondément abîmée.
Le fait qu'il se soit servi de moi comme casse-croûte en attendant une autre, tout en me faisant croire à un roman d'amour pour me tenir à ses cotés m'a plus affecté que je le croyais. J'aimerais pouvoir me redresser et me dire que je vaux quelque chose, mais à chaque rencontre que je fais aujourd'hui qui se finit toujours par un abandon, ça m'enfonce un peu plus dans le sentiment que je ne mérite pas l'amour. Le fait que cela dure depuis des années ne m'aide pas à penser autrement.

Comment sortir de ce schéma ?

Merci pour la lecture, désolée si ce fut long et pas toujours clair.
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#1323630
Bonjour Clomata,

Dans ton histoire je lis énormément de choses positives :
- tu as coupé les ponts avec cet ex
- tu t'es reconstruite du point de vue professionnel
- tu as retrouvé l'envie de faire des rencontres
- tu as identifié tes schémas répétitifs,, tu es lucide et pleine d'humour, et tu as envie de résoudre certains points

( tout cela est une progression énorme, vraiment )

Et cet inconfort là te permet de te pencher sur ce schéma répétitif maintenant , alors que tu es toute jeune ( ça ne te semble sûrement pas vraiment une chance , mais c'en est une, quand il y a des tas de gens qui font l'autruche pendant des décennies, au gré d'une relation longue et pas forcément epanouissante , ou d'un enchaînement de relations , la suivante masquant les problèmes de la précédente, et permettant d'éviter de se poser les bonnes questions ).

Je pense que l'aide d'un thérapeute te serait utile ( psychologue, psychiatre, ce qui importe surtout c'est de trouver le bon , et ça n'arrive pas toujours du premier coup )
Clomata ont aimé ça
#1323634
Kylian a écrit : 30 déc. 2020, 18:00 Bonjour Chloé,

Ton histoire, ce type de relation (qui peut durer très longtemps si l’on ne décide pas d’y mettre un terme) me parle… Je n’entrerai pas dans les détails, je vais simplement te faire part de l’après-relation. J’ai coupé les ponts, mais je n’ai pas réagi de la même manière que toi : je n’avais aucune envie de rencontrer un homme, je les rejetais tous (bon, ça, ce n’était pas une grande nouveauté), je ne souhaitais parler (encore moins de cela) à personne ou presque, etc. ; par contre, je me suis également « éteinte » durant plusieurs années. Pas d’alcool, pas de drogue ; mais l’inertie, la léthargie, le néant. « Marius était de ces tempéraments qui s’enfoncent dans le chagrin et qui y séjournent ; Cosette était de ceux qui s’y plongent et qui en sortent. » J’étais un peu comme Marius ; j’ai descendu la pente de manière plus ou moins progressive et insidieuse, « à pas lents », jusqu’à atteindre les profondeurs et y séjourner…
Un grand merci pour ta réponse éclairée, bienveillante et pleine de références littéraires ! (La lecture m'a également énormément aidé, et fait gagner en lucidité et en mantras...)

« Quand il a fallu tourner, toi, t'as foncé devant toi… pour voir un peu les briques de plus près dans ta gueule… » J'adore, puis-je te demander d'où ça vient ?

Je me tiendrais éloignée de lui, de toute façon, il y a 4000 km entre nous.
Le problème, c'est aussi la frustration de n'avoir jamais pu/su lui communiquer mon ressentiment, ni pendant, ni après. Il nous a manqué une dernière discussion sincère et cartes sur table, et même des années plus tard je me tiens toujours dans l'attente de ça, un mail, un signe, une rencontre fortuite. Sentiment d'inachevé.

Merci à toi <3 J'attends la trentaine avec impatience !
#1323635
Selmasultane a écrit : 30 déc. 2020, 20:00 Bonjour Clomata,

Dans ton histoire je lis énormément de choses positives :
- tu as coupé les ponts avec cet ex
- tu t'es reconstruite du point de vue professionnel
- tu as retrouvé l'envie de faire des rencontres
- tu as identifié tes schémas répétitifs,, tu es lucide et pleine d'humour, et tu as envie de résoudre certains points

( tout cela est une progression énorme, vraiment )

Et cet inconfort là te permet de te pencher sur ce schéma répétitif maintenant , alors que tu es toute jeune ( ça ne te semble sûrement pas vraiment une chance , mais c'en est une, quand il y a des tas de gens qui font l'autruche pendant des décennies, au gré d'une relation longue et pas forcément epanouissante , ou d'un enchaînement de relations , la suivante masquant les problèmes de la précédente, et permettant d'éviter de se poser les bonnes questions ).

Je pense que l'aide d'un thérapeute te serait utile ( psychologue, psychiatre, ce qui importe surtout c'est de trouver le bon , et ça n'arrive pas toujours du premier coup )
Bonsoir Selma (si c'est bien Selma !)

Merci pour ta réponse ! Ta liste me fait beaucoup de bien !! En effet, je pense que je vais voir avec un professionnel. Je sens qu'une aide extérieure sera un vrai coup de pouce dans la vie. Avant le premier confinement, j'avais commencé un suivi avec un maitre shia-tsu En peu de temps, il avait su déterrer pas mal de choses de ma petite enfance... To be continued

Encore merci, et une belle année à venir !
#1323637
hello Clo!
Clomata a écrit : 31 déc. 2020, 00:05 Le problème, c'est aussi la frustration de n'avoir jamais pu/su lui communiquer mon ressentiment, ni pendant, ni après. Il nous a manqué une dernière discussion sincère et cartes sur table, et même des années plus tard je me tiens toujours dans l'attente de ça, un mail, un signe, une rencontre fortuite. Sentiment d'inachevé.
Je rebondis la dessus car j'ai cherché longtemps avec l'ex qui m'a amenée ici cette " dernière discussion" réparatrice.
Je me suis juste autorisée , presqu'un un an après la rupture, apres une nième rencontre frustrante, sur un parking ( pour recupérer d'ultimes trucs ) , à exprimer ce qu'avait été ma colère, mon chagrin, et enfin réussi à dire qu'il n'était juste pas correct de traiter les gens comme ça ( je ne parlais pas de la rupture - et pas que de notre relation amoureuse à nous d'ailleurs - mais de tout ce qu'il y avait eu autour ; sans rentrer dans le détail , je comprends tout à fait ce que tu dis quand tu parles du manque absolu de bienveillance de ton ex - euphémisme en ce qui me concerne - et du court circuit et de l'extinction de ton coeur que ça a provoqué ;) ).
Est ce que ça m'a fait du bien ? Oui, après plusieurs mois à prétendre que " même pas mal" , à faire semblant d'être gaie et enjouée et légère et cool'avec lui, à chaque fois qu'il me contactait, pour surtout ne pas le faire fuir davantage. Est ce que c'est le fait de le dire à lui ou de le dire tout court qui m'a fait du bien ? Je pense plutôt que c'est le fait de reprendre pied qui allait de pair avec le fait de m'autoriser du ressentiment, qui m'a fait du bien.
De toutes façons, il ne fallait pas attendre de qqn qui avait fait preuve d'aussi peu d'empathie à la rupture et dans une certaine mesure, pendant la relation, qu'il en témoigne soudainement post rupture. Seule sa souffrance lui est accessible, c'est ainsi qu'il est et demeurera , c'est aussi pour ça que nous avons rompu.
Je lis que echangiez de longs mails pendant trois ans post rupture , de quoi était-il question ? Peut être ton ressentiment vient il aussi de cette longue période où tu as masqué , enterré ta souffrance à toi lors de ces échanges ?

Bref, je ne pense pas que tu doives concevoir trop de regrets de cette absence de dernière conversation . L'important, c'est que tu verbalises à présent à quel point cette rupture t'a marquée. Le fait de le faire ici est un énorme pas , le fait de te diriger vers une aide professionnelle aussi.

Belle année à venir à toi aussi ;)
miu, Clomata ont aimé ça
#1323647
Selmasultane a écrit : 31 déc. 2020, 09:57
Je lis que echangiez de longs mails pendant trois ans post rupture , de quoi était-il question ? Peut être ton ressentiment vient il aussi de cette longue période où tu as masqué , enterré ta souffrance à toi lors de ces échanges ?
Ces mails qu'on s'échangeait étaient essentiellement des prises de nouvelles à intervalles réguliers, on se racontait nos vies tour à tour. Au début, il glissait que je pouvais venir le voir quand je le voulais, que je lui manquais. Puis il a commencé à sous-entendre que ça devenait possible entre lui et l'autre fille, et il est devenu beaucoup plus froid. De mon coté, j'écrivais exactement comme tu as dit : j'étais hyper cool et tout allait bien, je vivais ma meilleure vie, je lui partageais des petites peines sans importance ni profondeur, pour ne pas le faire fuir. Ça devait se sentir super fort que c'était faux, mais il acceptait mon jeu.

Un jour, il m'a demandé par messenger : "est ce que je t'ai fait beaucoup de mal ?" Et là, LÀ (!!!), au lieu de saisir l'occasion, j'ai répondu un truc du genre "Non non t'inquiète."

J'ai l'impression de ne m'être pas respectée, d'avoir été hypocrite envers moi-même. Mais je constate que j'ai simplement voulu retenir des miettes de lui, que j'aimais encore, et je m'en satisfaisait. Peut-on s'en vouloir pour ça ? Non, ça n'est pas la peine... Ton message me conforte dans l'idée que c'est un passage normal, qui dure plus ou moins longtemps. Ça fait du bien de se sentir normal.

En filigranes, je me dit toujours que, quand ce sera le moment, je partirais en quête de le retrouver, -pas du tout dans le but de le reconquérir, mais pour le face à face- et voir ce que cela produit. Peut être que c'est une mauvaise idée... La vie le dira, j'imagine.
#1323654
Bonjour Clo,

Effectivement il ne faut pas s'en vouloir de n'avoir pas fait valoir ton ressenti post rupture. L'essentiel est de retrouver sa lucidité un jour , mieux vaut tard que jamais . ;)

Sur ce face à face fantasmé, j'entends ta frustration , probablement majorée par les milliers de km.
Finalement le fait de revoir mon ex à qqs reprises ( principalement pro ) depuis la rupture m'a complètement aidée à le désacraliser, à ouvrir les yeux . Son comportement à ces occasions( qui n'etait plus gratuitement méchant et brutal comme il l'avait pu l'être , mais un mélange de veulerie et d'auto apitoiement assez tristoune, et ennuyeux pour tout dire ) , la suite qu'il a donnée à sa vie, son comportement professionnel ou amical, m'ont clairement aidée à faire le deuil.

Pour autant, le travail de deuil , de "closure" reste finalement quelque chose de personnel, un chemin qu'on parcourt seul , avec le temps, et parfois, une aide professionnelle.Et quand tu auras avancé dans ce travail, je doute que cette idée de face à face revête encore une quelconque importance à tes yeux ;)
#1323659
Clomata a écrit : 01 janv. 2021, 16:08 Ah, j'ai grand hâte que ça n'ai plus d'importance à mes yeux :)

Dans ton histoire, tu as donc l'impression de t'en être beaucoup mieux sortie que lui ? S'en est-il rendu compte ?
En fait, j'ai cessé d'être dans la comparaison sur ce point . Cela n'a pas toujours été le cas , dans toute cette période où je faisais grande démonstration auprès de lui que j'étais la joie de vivre personnifiée :mrgreen: A l'époque à chaque fois que je faisais un truc sympa ( voyage , concert ), une bonne partie de l'activité était dédiée à lui démontrer qque chose . Et il me facilitait bien la tâche vu qu'il m'interroge sur le sujet à chaque fois qu'on se croise.

Et puis c'est passé progressivement au second plan, au 3 ième plan etc...et maintenant je me fiche de ce dont il se rend compte ou pas, je me fiche aussi qu'il soit heureux ou non . Je pourrais dire de façon convenue que je lui souhaite tout le meilleur, comme c'est - sincerement - le cas avec beaucoup de mes ex, mais ce serait une bienveillance feinte ( et ma bienveillance, il l'a vraiment épuisée :roll: ) Je ne lui souhaite pas le malheur non plus, ça ne me crucifie plus de l'imaginer avec sa compagne , c'est de l'indifférence en fait .

Je ne sais pas si je m'en suis mieux ou moins bien sortie que lui, ce n'est pas une compétition ;) , ce qui compte c'est que je m'en suis sortie :-Blue

Je pense que cette phase là finit par arriver pour tout le monde, surtout quand on décide de ne pas entretenir sa souffrance. Il me semble que tu as parcouru la plus grande partie de ce chemin là ;)
#1323671
Un grand merci pour le partage de ton expérience !
Je me sens reboostée. C'est vrai que quand j'y pense, les moments où ça m'obsède sont de plus en plus écartés par les moments où je m'en fiche.
Je me sens prête à prendre soin de ma prochaine relation, prendre soin de moi surtout. Et je vais aller voir un pro, pour entretenir et faire avancer tout ça.

Encore merci, et bonne année !!