- 30 déc. 2020, 15:06
#1323624
Voici mon histoire.
Quand j'avais 18 ans, j'ai rencontré un garçon plus âgé (il en avait 25), un québécois.
Je suis tombée follement amoureuse de lui.
C'était un voyageur, un marcheur, il a décrété qu'on s'écrirait des lettres jusqu'à ce qu'on se revoit, et "jusqu'à ce qu'on lui coupe les doigts". Nous avons ainsi eu une longue relation épistolaire.
Dans ses lettres, il savait quoi dire pour me rendre accro. Il s'est même débrouillé pour faire parvenir chez moi un pneu rempli de fleurs.
Ça a duré jusqu'à son retour en France, et son installation chez moi.
Nous avons vécu plusieurs mois ensemble.
Notre écart d'âge et d'experience nous rendait très différents, mais moi je n'étais pas assez mature pour m'en rendre compte. -Maintenant que j'ai dépassé l'âge qu'il avait alors, je comprends beaucoup de choses sur son point de vue... -
Je me nourrissais de ses histoires, mais moi je n'avais surement pas grand chose à lui apporter.
Nous faisions très bien l'amour.
Puis, nous sommes partis marcher sur la route de Compostelle. Le voyage a duré deux mois, durant lequel nous nous sommes séparés une fois, puis remis ensemble.
Rongée alors par le doute, j'ai pris l'habitude de lire son carnet en cachette (il était très assidu, et écrivait beaucoup sur ses aventures et ses ressentis). J'ai ainsi découvert l'existence dans sa vie d'une certaine H., mais sans réellement comprendre qui elle était.
Tellement paniquée à l'idée de le perdre, je n'ai pas cherché, ni rien communiqué.
Quelques temps plus tard, je l'ai rejoins au Canada (en Colombie Brittanique). J'avais alors dans les 20 ans.
J'étais heureuse de le revoir, mais le deuxième jour de mon arrivée là-bas, aux confins du monde, je suis tombée sur ses carnets. J'ai lu tout ce que je n'aurais jamais dû lire, surtout pas le deuxième jour.
En vrac :
il était en fait amoureux de H., une femme rencontrée un peu avant moi.
Elle le repoussait, car très religieuse et désirant se faire nonne.
Il la préférait largement à moi, du fait que j'étais accessible et elle non.
Ils communiquaient régulièrement par lettre, elle était tellement intéressante et passionnante.
Il couchait avec d'autres filles, au gré des rencontres et des moments.
Mon petit cœur de gamine s'est éteint ce jour là. Un court-circuit.
J'ai commencé à fumer plein de pétards.
Je n'ai rien dit.
J'étais éteinte.
Je n'avais plus rien d'intéressant ni de joli.
Il ne m'a posé aucune question. N'a fait preuve d'aucune bienveillance.
Il m'a laissé m'enfoncer dans une grande noirceur.
Jusqu'à mon départ, trois mois après mon arrivée.
Je suis rentrée en France, fanée, n'arrivant même pas à communiquer avec mes proches, qui n'ont jamais vraiment su comment c'était vraiment pour moi au Canada.
Moi-même je ne savais pas vraiment, je fumais et ruminais beaucoup. J'avais juste l'impression de n'avoir pas été à la hauteur. D'être super nulle. Et moche. Et je pensais à lui tout les jours.
Je suis restée dans un état déplorable pendant près de trois ans.
Pendant trois ans, j'enchainais les nuits (souvent nazes) avec des mecs (souvent nazes aussi).
Je cherchais des âmes auxquelles m'accrocher.
Mon ex et moi, on continuait à s'écrire de longs mails pendant ces trois ans, où il n'était plus question d'amour.
Puis, à un moment, je l'ai supprimé de facebook, et on ne s'est plus jamais écrit.
J'ai pris ma vie en main.
J'ai commencé des études passionnantes, et développé plein d'idées pour construire mon avenir.
J'ai arrêté la fumette, et les ruminations qui vont avec.
Ma libido s'est coupée, comme pour me permettre de me focaliser sur moi-même, et ça a marché. J'ai repris confiance en moi.
Aujourd'hui, je finis mes études, et ma libido est revenue depuis presque deux ans.
Je me rends compte que je suis en grande détresse en ce qui concerne les relations amoureuses.
Je suis beaucoup plus select qu'avant, mais je deviens accro très vite.
Les mecs que je rencontre ont des profils très différents, mais ça se passe à peu près toujours de la même manière.
Je m'accroche, je panique si je n'ai pas de nouvelles, et je penses que mon stress est très communicatif, même si j'essaie de ne rien faire paraitre.
Du coup, les mecs me fuient très vite.
Pourtant, j'essaie un maximum de ne pas faire peser mes problèmes sur eux, et de faire primer mes qualités conciliantes et affectueuses.
Du coup, le fait qu'on me fuit toujours, ça me rabaisse. Je me sens inintéressante et moche. Pas digne d'être comprise et accompagnée par quelqu'un qui m'aimerait assez pour le faire.
Et je me demande si je doit simplement faire une croix sur l'idée d'être en couple.
Que ce n'est peux être pas quelque chose à laquelle je mérite d'aspirer.
Ça fait maintenant dans les quatre ans que je n'ai plus de nouvelle de mon ex.
Mais en fouillant un peu, je sais qu'il a finit par conquérir H, l'amour de sa vie certainement. Ils vivent ensemble à Montréal.
J'ai l'impression que cette histoire que j'ai eu avec lui m'a profondément abîmée.
Le fait qu'il se soit servi de moi comme casse-croûte en attendant une autre, tout en me faisant croire à un roman d'amour pour me tenir à ses cotés m'a plus affecté que je le croyais. J'aimerais pouvoir me redresser et me dire que je vaux quelque chose, mais à chaque rencontre que je fais aujourd'hui qui se finit toujours par un abandon, ça m'enfonce un peu plus dans le sentiment que je ne mérite pas l'amour. Le fait que cela dure depuis des années ne m'aide pas à penser autrement.
Comment sortir de ce schéma ?
Merci pour la lecture, désolée si ce fut long et pas toujours clair.
Quand j'avais 18 ans, j'ai rencontré un garçon plus âgé (il en avait 25), un québécois.
Je suis tombée follement amoureuse de lui.
C'était un voyageur, un marcheur, il a décrété qu'on s'écrirait des lettres jusqu'à ce qu'on se revoit, et "jusqu'à ce qu'on lui coupe les doigts". Nous avons ainsi eu une longue relation épistolaire.
Dans ses lettres, il savait quoi dire pour me rendre accro. Il s'est même débrouillé pour faire parvenir chez moi un pneu rempli de fleurs.
Ça a duré jusqu'à son retour en France, et son installation chez moi.
Nous avons vécu plusieurs mois ensemble.
Notre écart d'âge et d'experience nous rendait très différents, mais moi je n'étais pas assez mature pour m'en rendre compte. -Maintenant que j'ai dépassé l'âge qu'il avait alors, je comprends beaucoup de choses sur son point de vue... -
Je me nourrissais de ses histoires, mais moi je n'avais surement pas grand chose à lui apporter.
Nous faisions très bien l'amour.
Puis, nous sommes partis marcher sur la route de Compostelle. Le voyage a duré deux mois, durant lequel nous nous sommes séparés une fois, puis remis ensemble.
Rongée alors par le doute, j'ai pris l'habitude de lire son carnet en cachette (il était très assidu, et écrivait beaucoup sur ses aventures et ses ressentis). J'ai ainsi découvert l'existence dans sa vie d'une certaine H., mais sans réellement comprendre qui elle était.
Tellement paniquée à l'idée de le perdre, je n'ai pas cherché, ni rien communiqué.
Quelques temps plus tard, je l'ai rejoins au Canada (en Colombie Brittanique). J'avais alors dans les 20 ans.
J'étais heureuse de le revoir, mais le deuxième jour de mon arrivée là-bas, aux confins du monde, je suis tombée sur ses carnets. J'ai lu tout ce que je n'aurais jamais dû lire, surtout pas le deuxième jour.
En vrac :
il était en fait amoureux de H., une femme rencontrée un peu avant moi.
Elle le repoussait, car très religieuse et désirant se faire nonne.
Il la préférait largement à moi, du fait que j'étais accessible et elle non.
Ils communiquaient régulièrement par lettre, elle était tellement intéressante et passionnante.
Il couchait avec d'autres filles, au gré des rencontres et des moments.
Mon petit cœur de gamine s'est éteint ce jour là. Un court-circuit.
J'ai commencé à fumer plein de pétards.
Je n'ai rien dit.
J'étais éteinte.
Je n'avais plus rien d'intéressant ni de joli.
Il ne m'a posé aucune question. N'a fait preuve d'aucune bienveillance.
Il m'a laissé m'enfoncer dans une grande noirceur.
Jusqu'à mon départ, trois mois après mon arrivée.
Je suis rentrée en France, fanée, n'arrivant même pas à communiquer avec mes proches, qui n'ont jamais vraiment su comment c'était vraiment pour moi au Canada.
Moi-même je ne savais pas vraiment, je fumais et ruminais beaucoup. J'avais juste l'impression de n'avoir pas été à la hauteur. D'être super nulle. Et moche. Et je pensais à lui tout les jours.
Je suis restée dans un état déplorable pendant près de trois ans.
Pendant trois ans, j'enchainais les nuits (souvent nazes) avec des mecs (souvent nazes aussi).
Je cherchais des âmes auxquelles m'accrocher.
Mon ex et moi, on continuait à s'écrire de longs mails pendant ces trois ans, où il n'était plus question d'amour.
Puis, à un moment, je l'ai supprimé de facebook, et on ne s'est plus jamais écrit.
J'ai pris ma vie en main.
J'ai commencé des études passionnantes, et développé plein d'idées pour construire mon avenir.
J'ai arrêté la fumette, et les ruminations qui vont avec.
Ma libido s'est coupée, comme pour me permettre de me focaliser sur moi-même, et ça a marché. J'ai repris confiance en moi.
Aujourd'hui, je finis mes études, et ma libido est revenue depuis presque deux ans.
Je me rends compte que je suis en grande détresse en ce qui concerne les relations amoureuses.
Je suis beaucoup plus select qu'avant, mais je deviens accro très vite.
Les mecs que je rencontre ont des profils très différents, mais ça se passe à peu près toujours de la même manière.
Je m'accroche, je panique si je n'ai pas de nouvelles, et je penses que mon stress est très communicatif, même si j'essaie de ne rien faire paraitre.
Du coup, les mecs me fuient très vite.
Pourtant, j'essaie un maximum de ne pas faire peser mes problèmes sur eux, et de faire primer mes qualités conciliantes et affectueuses.
Du coup, le fait qu'on me fuit toujours, ça me rabaisse. Je me sens inintéressante et moche. Pas digne d'être comprise et accompagnée par quelqu'un qui m'aimerait assez pour le faire.
Et je me demande si je doit simplement faire une croix sur l'idée d'être en couple.
Que ce n'est peux être pas quelque chose à laquelle je mérite d'aspirer.
Ça fait maintenant dans les quatre ans que je n'ai plus de nouvelle de mon ex.
Mais en fouillant un peu, je sais qu'il a finit par conquérir H, l'amour de sa vie certainement. Ils vivent ensemble à Montréal.
J'ai l'impression que cette histoire que j'ai eu avec lui m'a profondément abîmée.
Le fait qu'il se soit servi de moi comme casse-croûte en attendant une autre, tout en me faisant croire à un roman d'amour pour me tenir à ses cotés m'a plus affecté que je le croyais. J'aimerais pouvoir me redresser et me dire que je vaux quelque chose, mais à chaque rencontre que je fais aujourd'hui qui se finit toujours par un abandon, ça m'enfonce un peu plus dans le sentiment que je ne mérite pas l'amour. Le fait que cela dure depuis des années ne m'aide pas à penser autrement.
Comment sortir de ce schéma ?
Merci pour la lecture, désolée si ce fut long et pas toujours clair.