Bonjour Amelia,
Cela a été tres long en fait, plus d'un an et évidement pas linéaire.
Aujourd'hui nous avons rompu depuis presque 2 ans et je crois pouvoir dire que le deuil est total ( ouf ).
Pour résumer, dans les premiers mois " j'ai fait un silence radio " . Disons que je ne prenais jamais l'initiative du contact mais que je répondais toujours favorablement à ses messages , et à sa volonté de contact . Bref je faisais comme si de rien n'était, je l'ecoutais même se plaindre de sa vie, sa solitude et evoquer avec une jalousie non dissimulée mes loisirs et mon cercle amical ( le comble quand même ) . Et évidemment je l'analysais beaucoup, et évidemment je continuais à m'oublier moi ( j avais déjà passé une bonne partie de la relation à tenter de le rendre heureux , c'est pourquoi ton récit me fait frémir sur certains points . Quand tu écris que ton ex retournait les situations et minimisait les émotions de l'autre , ça réveille un souvenir très vivace ). Bref , tout en ayant peu de contacts, je restais un peu sous emprise, et dans l'espoir de son retour.
Et puis au bout de 6-7 mois , il m'a annoncé avoir rencontré quelqu'un ( d'un air assez satisfait de lui , empathie toujours
). Un vrai coup de poignard, mais un vrai déclic aussi. J'ai coupé les ponts et tout bloqué , fuit quand je le croisais.
Du coup n'ayant plus matière à ressasser sur lui , j'ai pu prendre du recul . A la fois comprendre pourquoi j'avais mis autant dans cette relation , et souffert autant de sa fin, et pour autant comprendre que contrairement à ce qu'il m'avait affirmé, je n'étais pas coupable d'avoir gâché cette relation . CA m'a permis de le desidealiser aussi , oui on s'entendait merveilleusement sur beaucoup de plans, mais cette tendance à se présenter toujours en victime qu'il avait ( avec moi comme avec celles qui m'ont précédée hein ), cette lâcheté matinée de méchanceté,le ouin ouin permanent ce n'est quand même pas super sexy. Je me suis demandée si j'aimerais vraiment recommencer une relation avec lui , m'epuiser à en être l'animatrice, avec en prime cette fois ci la crainte permanente que quelque chose ne lui ait pas plu ( comme il ne disait jamais clairement ce qu'il voulait). J'ai compris que ce serait un enfer ( et avec le recul, que ça n'avait pas d'ailleurs été très confortable pour moi sur la fin de la relation ) . La vie est trop courte pour faire ça . J'ai plus de 40 ans , j'ai une fille, un boulot qui me plaît et je gagne très bien ma vie, et pas " besoin" d'être en couple au point d'endosser un costume d'infirmière psy et me pourrir la vie.
Bref, j'ai compris que la façon dont il avait mis fin à cette relation était son problème à lui , et pas le mien . ( En dépit de ses affirmations brutales à la rupture - 2 ans après j'avoue que je suis stupéfaite de la docilité avec laquelle j'ai admis que tout était de ma faute , le procédé était pourtant extrêmement grossier ) . Quand je suis arrivée à ce stade, ça a été un grand soulagement .C'est aussi un vrai soulagement d'admettre qu'on ne peut contrôler les sentiments et la volonté de l'autre .
J'ai vu une psy au début, et j ai pas mal réfléchi aux techniques de méditation aussi. Sans pratiquer régulièrement, le fait de regarder ses émotions sans les juger , d'être dans le moment présent est d'une grande aide.
Parallèlement je me suis construit une vie à moi. Quand j'étais avec lui , je venais de me séparer du père de ma fille, d'emmenager dans cette région ( que je connais mais que j avais quittée pendant 10 ans ) , et de démarrer un nouveau boulot . il était donc tout pour moi : ami, amant, collegue, amoureux, pote de loisirs, conjoint , beau père pour ma fille . ( je pense d'ailleurs que cette dépendance lui convenait, même s'il s'en plaignait aussi , il avait fortement contribué à la mettre en place . c'est pourquoi l'échange sur la co dépendance ci dessus me semble particulièrement intéressant ) . Avec difficulté au début ( car tout me le rappelait ) , mais avec énormément de plaisir et de jubilation progressivement, je me suis construit ( ou reconstruit) un cercle amical et professionnel , des loisirs , des voyages .
Aujourd'hui j'ai le sentiment d'être exactement où je dois être, et si je pense encore fréquemment à lui , la douleur, la colère et le chagrin ont disparu . Nous avons à présent quelques échanges sporadiques et superficiels , sans que je ressente d'intérêt ou de curiosité particuliers pour sa vie.
Désolée de la longueur du récit
Mais en ce qui me concerne , le lâcher prise n'est pas venu en un jour , car il supposait une reconstruction de longue haleine .( J'ai passé toute une vie à être dans le contrôle, réussite des études, progression professionnelle, puis vie de famille où je " portais " tout )
Tu es jeune encore, et tu as les débuts de clefs pour éviter de réitérer une relation comme celle ci , et t'epanouir dans une relation saine et simple , avec quelqu'un de fiable et d'heureux de vivre ( comme le disent certaines intervenantes ici, c'est en effet les seules choses qu'on peut attendre d'un conjoint )