- 01 nov. 2019, 13:23
#1307544
Bonjour tout le monde,
Mon dernier passage sur le forum date de 2 ans déjà. J'y avais apprécié la finesse des questions qui m'étaient renvoyées et la qualité du soutien pour ces moments de crise et d'insécurité que je traversais alors. J'y reviens donc comme vers un lieu d'où l'on sait que l'on sortira enrichie.
Le passage par l'écrit fait effet pour moi alors je me livre une nouvelle fois à l'exercice.
L'homme, V., m'a déclaré sa flamme courant du mois d'août. Je le rencontrai dans le milieu pro. Je reçois une lettre un jour dans laquelle il exprime les émotions qui l'habitent et son désir de me rencontrer dans un autre cadre.
Je prends un temps pour réfléchir. Quelques semaines. Avant de faire un pas timide vers lui.
Je ne me suis pas encore départie de toute la méfiance qui m'habite devant les actions et mots des hommes. J'avais besoin de prendre mon temps. On se voit une première fois. Je laisse à nouveau passer quelques temps, durant lesquels il écrit encore ses sensations lorsqu'il est à mes côtés. Je suis flattée. Je laisse pourtant les jours defiler sans donner suite. Je ne me sens pas tout à fait prête à ce moment là. Je ne communique pas pour autant sur ce qui m'anime et le laisse dans le silence.
Je fais un pas vers lui au bout d'une quinzaine, pas maladroit, que je crois inconsciemment motivé par la volonté de tester la sincérité de son désir. Il ne s'y laisse pas prendre et même si ça décoiffe, ça me plait. Je comprends que je suis face à un homme qui se respecte, qui a des valeurs, une dose juste d'orgueil et qui peut me souffler dans les bronches si je déraille. Je suis en sécurité. Je découvre aussi qu'il a du caractère.
On commence à se fréquenter. Ca me fait du bien. J'aime sa personnalité, je me sens considérée, je sens que c'est un homme qui cherche à me comprendre et qui ne me laisse pas m'enfermer avec mes fantômes. La peur pourtant n'est jamais loin, de souffrir, que ça s'arrête, qu'il se comporte mal etc. (Je lutte au quotidien avec ça en temps amoureux.. et je continue le boulot, long et fastidieux, sur le divan.)
Je pars en Sicile 4 jours. On communique pendant mon voyage. Raisonnablement mais les contenus sont forts. Je me réjouis de le retrouver. Il me transmet sa hâte également.
Jour de mon retour, quelque chose se manifeste de son côté. Il a besoin de régler quelque chose, il me demande si on peut reporter notre rencontre. Je dis oui mais à l'intérieur, la turbine se lance. Je suis submergée de tristesse. J'interprète immédiatement sa demande comme un lâcher.
Je rentre chez moi tard dans la soirée. A minuit, il est devant ma porte. Il rentre et m'explique tout. V. est en recherche professionnelle. Il souffre dans des jobs dans lesquels il ne se retrouve pas. Il aurait envie de s'investir dans un job à forte utilité sociale ou environnementale mais ça coince quelque part et ça l'encombre par moment. Je perçois qu'il est gêné d'en parler avec moi, il le dit d'ailleurs. Il se dit embarrassé aussi parce que ce trait de personnalité qui l'oblige à se retirer par moment pour étudier ses problématiques ont pu poser problème dans les relations précédentes. Nous en parlons et il exprime dès le lendemain que ça peut évoluer et qu'il saura, s'il est un peu aidé, transformer ce qui est finalement source de problème pour lui. Je sens qu'il tient à notre lien et qu'il veut mettre les moyens. Je relève pourtant qu'il a à se trouver sur le plan professionnel et social et que je vais devoir en tenir compte pour le comprendre. J'ai pu moi aussi commencer à verbaliser ce que son retrait avait déclenché chez moi. Pour ça, je suis passée un peu par toutes les couleurs! J'ai desossé, sans trop l'épargner, ce qui était à l'oeuvre.
En y réfléchissant,à tête un peu refroidie, je pense que je me suis précipitée dans la verbalisation alors que l'émotion et les fantômes de l'abandon étaient encore trop bouillants. Je perds encore trop vite les pédales. Je dois apprendre à différer mes actions et parole quand je suis insecure.
Après cet échange, un silence de sa part de 2,3 jours. Je le savais en voyage à Lyon auprès de son frère pour quelques jours. Un de mes messages laissés sans reponse met le feu aux poudres. Je le questionne en lui proposant les diverses idées qui circulent dans ma tête. Il répond très succinctement que mes craintes ne sont pas la réalité. Je m'inquiète donc à présent pour lui et l'invite à me dire ce qu'il se passe. Il m'annonce alors qu'il est à Lyon (comme prévu) et qu'il n'a plus
de permis. Ces messages sont factuels, lapidaires. Il me parle de l'infraction qui lui a coûté son permis.
Depuis, il ne parle plus. Il a aussi perdu sa langue. Il lit les messages que je lui écris mais je n'ai aucun écho. Je suis passée par tous les états. J'ai un moment pensé qu'il devait véritablement se sentir comme un gros nul alors j'ai essayé d'être rassurante, de lui signifier ma confiance en lui et en ses ressorts. J'ai aussi eu quelques crises de panique, je me sentais maltraitée par son silence. Bref, je suppose que j'ai transmis dans ma communication le meilleur comme le pire et que je suis désormais complètement cuite à ses yeux! Ce avec quoi je me culpabilise énormément.
Mon dernier message date de lundi. Et en y repensant, je me dis que son contenu est trouble et ambivalent. Est ce réel ou est ce encore un mauvais jugement?
Depuis, j'ai pris le large pour la Bretagne, je prends mon mal en patience, j'essaye de ne pas couler avec ces contenus qui tambourinent dans ma tête.
Je suis sans nouvelle depuis quinze jours.
J'ai essayé de donner un maximum d'éléments. Je recompose l'histoire avec le petit recul que j'ai réussi à gagner difficilement. J'avance au jour le jour, torpillée par un mélange d'émotions difficiles à gérer, une volonté de ne pas condamner cet homme qui a ses fragilités, et les allers retours entre certitudes et incertitudes.
Qu'est- ce que cela vous inspire?
Merci en tout cas de m'avoir lue.
Mon dernier passage sur le forum date de 2 ans déjà. J'y avais apprécié la finesse des questions qui m'étaient renvoyées et la qualité du soutien pour ces moments de crise et d'insécurité que je traversais alors. J'y reviens donc comme vers un lieu d'où l'on sait que l'on sortira enrichie.
Le passage par l'écrit fait effet pour moi alors je me livre une nouvelle fois à l'exercice.
L'homme, V., m'a déclaré sa flamme courant du mois d'août. Je le rencontrai dans le milieu pro. Je reçois une lettre un jour dans laquelle il exprime les émotions qui l'habitent et son désir de me rencontrer dans un autre cadre.
Je prends un temps pour réfléchir. Quelques semaines. Avant de faire un pas timide vers lui.
Je ne me suis pas encore départie de toute la méfiance qui m'habite devant les actions et mots des hommes. J'avais besoin de prendre mon temps. On se voit une première fois. Je laisse à nouveau passer quelques temps, durant lesquels il écrit encore ses sensations lorsqu'il est à mes côtés. Je suis flattée. Je laisse pourtant les jours defiler sans donner suite. Je ne me sens pas tout à fait prête à ce moment là. Je ne communique pas pour autant sur ce qui m'anime et le laisse dans le silence.
Je fais un pas vers lui au bout d'une quinzaine, pas maladroit, que je crois inconsciemment motivé par la volonté de tester la sincérité de son désir. Il ne s'y laisse pas prendre et même si ça décoiffe, ça me plait. Je comprends que je suis face à un homme qui se respecte, qui a des valeurs, une dose juste d'orgueil et qui peut me souffler dans les bronches si je déraille. Je suis en sécurité. Je découvre aussi qu'il a du caractère.
On commence à se fréquenter. Ca me fait du bien. J'aime sa personnalité, je me sens considérée, je sens que c'est un homme qui cherche à me comprendre et qui ne me laisse pas m'enfermer avec mes fantômes. La peur pourtant n'est jamais loin, de souffrir, que ça s'arrête, qu'il se comporte mal etc. (Je lutte au quotidien avec ça en temps amoureux.. et je continue le boulot, long et fastidieux, sur le divan.)
Je pars en Sicile 4 jours. On communique pendant mon voyage. Raisonnablement mais les contenus sont forts. Je me réjouis de le retrouver. Il me transmet sa hâte également.
Jour de mon retour, quelque chose se manifeste de son côté. Il a besoin de régler quelque chose, il me demande si on peut reporter notre rencontre. Je dis oui mais à l'intérieur, la turbine se lance. Je suis submergée de tristesse. J'interprète immédiatement sa demande comme un lâcher.
Je rentre chez moi tard dans la soirée. A minuit, il est devant ma porte. Il rentre et m'explique tout. V. est en recherche professionnelle. Il souffre dans des jobs dans lesquels il ne se retrouve pas. Il aurait envie de s'investir dans un job à forte utilité sociale ou environnementale mais ça coince quelque part et ça l'encombre par moment. Je perçois qu'il est gêné d'en parler avec moi, il le dit d'ailleurs. Il se dit embarrassé aussi parce que ce trait de personnalité qui l'oblige à se retirer par moment pour étudier ses problématiques ont pu poser problème dans les relations précédentes. Nous en parlons et il exprime dès le lendemain que ça peut évoluer et qu'il saura, s'il est un peu aidé, transformer ce qui est finalement source de problème pour lui. Je sens qu'il tient à notre lien et qu'il veut mettre les moyens. Je relève pourtant qu'il a à se trouver sur le plan professionnel et social et que je vais devoir en tenir compte pour le comprendre. J'ai pu moi aussi commencer à verbaliser ce que son retrait avait déclenché chez moi. Pour ça, je suis passée un peu par toutes les couleurs! J'ai desossé, sans trop l'épargner, ce qui était à l'oeuvre.
En y réfléchissant,à tête un peu refroidie, je pense que je me suis précipitée dans la verbalisation alors que l'émotion et les fantômes de l'abandon étaient encore trop bouillants. Je perds encore trop vite les pédales. Je dois apprendre à différer mes actions et parole quand je suis insecure.
Après cet échange, un silence de sa part de 2,3 jours. Je le savais en voyage à Lyon auprès de son frère pour quelques jours. Un de mes messages laissés sans reponse met le feu aux poudres. Je le questionne en lui proposant les diverses idées qui circulent dans ma tête. Il répond très succinctement que mes craintes ne sont pas la réalité. Je m'inquiète donc à présent pour lui et l'invite à me dire ce qu'il se passe. Il m'annonce alors qu'il est à Lyon (comme prévu) et qu'il n'a plus
de permis. Ces messages sont factuels, lapidaires. Il me parle de l'infraction qui lui a coûté son permis.
Depuis, il ne parle plus. Il a aussi perdu sa langue. Il lit les messages que je lui écris mais je n'ai aucun écho. Je suis passée par tous les états. J'ai un moment pensé qu'il devait véritablement se sentir comme un gros nul alors j'ai essayé d'être rassurante, de lui signifier ma confiance en lui et en ses ressorts. J'ai aussi eu quelques crises de panique, je me sentais maltraitée par son silence. Bref, je suppose que j'ai transmis dans ma communication le meilleur comme le pire et que je suis désormais complètement cuite à ses yeux! Ce avec quoi je me culpabilise énormément.
Mon dernier message date de lundi. Et en y repensant, je me dis que son contenu est trouble et ambivalent. Est ce réel ou est ce encore un mauvais jugement?
Depuis, j'ai pris le large pour la Bretagne, je prends mon mal en patience, j'essaye de ne pas couler avec ces contenus qui tambourinent dans ma tête.
Je suis sans nouvelle depuis quinze jours.
J'ai essayé de donner un maximum d'éléments. Je recompose l'histoire avec le petit recul que j'ai réussi à gagner difficilement. J'avance au jour le jour, torpillée par un mélange d'émotions difficiles à gérer, une volonté de ne pas condamner cet homme qui a ses fragilités, et les allers retours entre certitudes et incertitudes.
Qu'est- ce que cela vous inspire?
Merci en tout cas de m'avoir lue.