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Si le coeur vous en dit, racontez-nous votre histoire en détails
#1307544
Bonjour tout le monde,

Mon dernier passage sur le forum date de 2 ans déjà. J'y avais apprécié la finesse des questions qui m'étaient renvoyées et la qualité du soutien pour ces moments de crise et d'insécurité que je traversais alors. J'y reviens donc comme vers un lieu d'où l'on sait que l'on sortira enrichie.

Le passage par l'écrit fait effet pour moi alors je me livre une nouvelle fois à l'exercice.

L'homme, V., m'a déclaré sa flamme courant du mois d'août. Je le rencontrai dans le milieu pro. Je reçois une lettre un jour dans laquelle il exprime les émotions qui l'habitent et son désir de me rencontrer dans un autre cadre.

Je prends un temps pour réfléchir. Quelques semaines. Avant de faire un pas timide vers lui.

Je ne me suis pas encore départie de toute la méfiance qui m'habite devant les actions et mots des hommes. J'avais besoin de prendre mon temps. On se voit une première fois. Je laisse à nouveau passer quelques temps, durant lesquels il écrit encore ses sensations lorsqu'il est à mes côtés. Je suis flattée. Je laisse pourtant les jours defiler sans donner suite. Je ne me sens pas tout à fait prête à ce moment là. Je ne communique pas pour autant sur ce qui m'anime et le laisse dans le silence.
Je fais un pas vers lui au bout d'une quinzaine, pas maladroit, que je crois inconsciemment motivé par la volonté de tester la sincérité de son désir. Il ne s'y laisse pas prendre et même si ça décoiffe, ça me plait. Je comprends que je suis face à un homme qui se respecte, qui a des valeurs, une dose juste d'orgueil et qui peut me souffler dans les bronches si je déraille. Je suis en sécurité. Je découvre aussi qu'il a du caractère.

On commence à se fréquenter. Ca me fait du bien. J'aime sa personnalité, je me sens considérée, je sens que c'est un homme qui cherche à me comprendre et qui ne me laisse pas m'enfermer avec mes fantômes. La peur pourtant n'est jamais loin, de souffrir, que ça s'arrête, qu'il se comporte mal etc. (Je lutte au quotidien avec ça en temps amoureux.. et je continue le boulot, long et fastidieux, sur le divan.)

Je pars en Sicile 4 jours. On communique pendant mon voyage. Raisonnablement mais les contenus sont forts. Je me réjouis de le retrouver. Il me transmet sa hâte également.
Jour de mon retour, quelque chose se manifeste de son côté. Il a besoin de régler quelque chose, il me demande si on peut reporter notre rencontre. Je dis oui mais à l'intérieur, la turbine se lance. Je suis submergée de tristesse. J'interprète immédiatement sa demande comme un lâcher.

Je rentre chez moi tard dans la soirée. A minuit, il est devant ma porte. Il rentre et m'explique tout. V. est en recherche professionnelle. Il souffre dans des jobs dans lesquels il ne se retrouve pas. Il aurait envie de s'investir dans un job à forte utilité sociale ou environnementale mais ça coince quelque part et ça l'encombre par moment. Je perçois qu'il est gêné d'en parler avec moi, il le dit d'ailleurs. Il se dit embarrassé aussi parce que ce trait de personnalité qui l'oblige à se retirer par moment pour étudier ses problématiques ont pu poser problème dans les relations précédentes. Nous en parlons et il exprime dès le lendemain que ça peut évoluer et qu'il saura, s'il est un peu aidé, transformer ce qui est finalement source de problème pour lui. Je sens qu'il tient à notre lien et qu'il veut mettre les moyens. Je relève pourtant qu'il a à se trouver sur le plan professionnel et social et que je vais devoir en tenir compte pour le comprendre. J'ai pu moi aussi commencer à verbaliser ce que son retrait avait déclenché chez moi. Pour ça, je suis passée un peu par toutes les couleurs! J'ai desossé, sans trop l'épargner, ce qui était à l'oeuvre.
En y réfléchissant,à tête un peu refroidie, je pense que je me suis précipitée dans la verbalisation alors que l'émotion et les fantômes de l'abandon étaient encore trop bouillants. Je perds encore trop vite les pédales. Je dois apprendre à différer mes actions et parole quand je suis insecure.

Après cet échange, un silence de sa part de 2,3 jours. Je le savais en voyage à Lyon auprès de son frère pour quelques jours. Un de mes messages laissés sans reponse met le feu aux poudres. Je le questionne en lui proposant les diverses idées qui circulent dans ma tête. Il répond très succinctement que mes craintes ne sont pas la réalité. Je m'inquiète donc à présent pour lui et l'invite à me dire ce qu'il se passe. Il m'annonce alors qu'il est à Lyon (comme prévu) et qu'il n'a plus
de permis. Ces messages sont factuels, lapidaires. Il me parle de l'infraction qui lui a coûté son permis.

Depuis, il ne parle plus. Il a aussi perdu sa langue. Il lit les messages que je lui écris mais je n'ai aucun écho. Je suis passée par tous les états. J'ai un moment pensé qu'il devait véritablement se sentir comme un gros nul alors j'ai essayé d'être rassurante, de lui signifier ma confiance en lui et en ses ressorts. J'ai aussi eu quelques crises de panique, je me sentais maltraitée par son silence. Bref, je suppose que j'ai transmis dans ma communication le meilleur comme le pire et que je suis désormais complètement cuite à ses yeux! Ce avec quoi je me culpabilise énormément.

Mon dernier message date de lundi. Et en y repensant, je me dis que son contenu est trouble et ambivalent. Est ce réel ou est ce encore un mauvais jugement?
Depuis, j'ai pris le large pour la Bretagne, je prends mon mal en patience, j'essaye de ne pas couler avec ces contenus qui tambourinent dans ma tête.
Je suis sans nouvelle depuis quinze jours.

J'ai essayé de donner un maximum d'éléments. Je recompose l'histoire avec le petit recul que j'ai réussi à gagner difficilement. J'avance au jour le jour, torpillée par un mélange d'émotions difficiles à gérer, une volonté de ne pas condamner cet homme qui a ses fragilités, et les allers retours entre certitudes et incertitudes.

Qu'est- ce que cela vous inspire?

Merci en tout cas de m'avoir lue.
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#1307571
Bonjour à toi,

Ce que ça m'inspire.... bah déjà que je vois pas en quoi cette personne est fiable si sa reponse au moment où tu vides ton sac est de fuir et de t'ignorer ?
Tu prends bien Le temps de l'écouter alors pourquoi lui n'est capable de Le faire de son côté ?
Il n'est pas capable d'accepter tes peurs et ton insécurité soit Mais alors tu n'as pas besoin de lui je pense à mon humble avis...
Par contre tu es sûre de te sentir prête à te remettre en couple avec toutes ces peurs ? Tu ne veux pas encore plus prendre ton temps ? :/
#1307577
Je sentais bien que j'étais un peu confuse dans la chronologie et que je donnais à lire un semble un peu mélangé. Il a été à mon écoute lorsque je lui ai parlé de mes peurs. Il est lui-même revenu dessus après, formulant des excuses quant à ce report et prenant bien acte de ce qui me peinait. C'est depuis l'évocation de cette perte de permis qui a suivie de près cet échange que le lien est coupé.
Concernant les peurs que j'ai énoncées, il les a reconnues et est intervenu avec sa logique et son envie d'aider. J'ai bien ressenti qu'il ne voulait pas que mes plaies le balayent. Son effacement est ultérieur à cet échange là.

Je suis ok sur le fait, je le dis d'ailleurs, qu'il y a de la précipitation dans mes actions.. tenter une nouvelle histoire ou y plonger un peu trop vite fait peut-être partie de mes erreurs?
Quant à sa fiabilité, je sais bien que l'on peut rêver mieux, que ce silence vient poser de nombreuses questions sur sa personne, et sur sa capacité à répondre à mon besoin de sécurité. Ça n'en demeure pas moins difficile pour autant..
#1307580
My bad j'avais cru que Le silence était du à justement cette confession Sur tes peurs.

Apres c'est toi qui Le sens, si toi-même tu te sens perdre pied, ralentis, reprends tes esprits, prend ton temps personne ne te menace Avec un pistolet sur la tempe ahah.
Et Oui logiquement si Monsieur fuit et ignore les messages c'est clairement pas bon signe et ça présage rarement quelque chose de Bon...

Et j'ai jamais dis que c'était facile. Je pense que ça doit être très compliqué à traverser surtout quand on a des insécurités.
#1307585
Si je viens écrire ici c'est que je suis mal en point et que je sais bien qu'un silence n'est pas, même s'il peut renfermer plusieurs significations, le témoin d'un moment heureux ou d'une situation optimiste. Je cherche surtout à construire un chemin pour m'alléger.
Merci pour tes réponses parfaitement logiques Lucy Chan.
#1307592
Fornarina a écrit : 01 nov. 2019, 16:49 Si je viens écrire ici c'est que je suis mal en point et que je sais bien qu'un silence n'est pas, même s'il peut renfermer plusieurs significations, le témoin d'un moment heureux ou d'une situation optimiste. Je cherche surtout à construire un chemin pour m'alléger.
Merci pour tes réponses parfaitement logiques Lucy Chan.
Coucou Fornarina,
Désolée de ton retour ici...

Concernant son silence, je pense qu il ne faut pas l interpréter outre mesure.
Votre histoire en est a ses balbutiements et peut être que tes messages ont réveillé chez lui d autres choses, mais cela malheureusement il est le seul à le savoir.
Tu as exprimé ce que tu avais à exprimer et c est très bien, tu es restée fidèle à toi même et rien que pour cela tu peux être fière de toi, car bien souvent en début d histoire surtout on s tendance à se brider pour être « aimable ».
Concernant la suite, je ne sais pas, peut être tenter une reprise de contact simple et sincère, et aviser selon sa réponse (ou non réponse, qui en sera une en soit?)
#1307599
Merci Elieza pour ta réponse et ta sollicitude.
La tonalité est toujours aussi juste et mesurée.
Tu fais bien de me rappeler le calibre de départ.. une relation naissante.
En fait, il se trouve que je connaissais déjà cet homme par le passé. Lorsqu'il s'est déclaré, il a fait référence à des choses qui l'habitaient déjà dans nos toutes premières rencontres. Peut-être que ça m'a conduite à conclure à une forme d'acquis le concernant. Je ne suis pas fière de ça mais je m'interroge. Je pense que je n'ai peut-être pas bien doser et que j'ai ôté une part importante de séduction à cette affaire voulant aller trop vite et atteindre en accéléré un pallier plus sûr pour moi.
Il est probable mais pas sûr que mes messages aient produit des choses.. Je ne me suis pas gardée de les truffer de quelques questionnements plus précis autour de sa situation et y ai verbalisé des choses assez claires concernant mes propres limites.

Je m'en tiens à ce conseil de ne pas chercher à interpréter outre mesure..

Quand au message simple et sincère même si je ne manque pas d'inspiration, je ressens tout de même le désir qu'il fasse lui même ce pas pour sortir du mutisme. Mais je ne suis pas décidée. Je sens seulement que c'est trop tôt pour moi. Je ne saurais pas supporter sereinement une absence de réponse.
#1307601
Tu sais, quand on a souffert d une relation comme tu as souffert, je crois qu il est tentant (et je dirais même normal) d avoir envie de baliser une nouvelle relation-de chercher une forme de sécurité, d assurance.
C est humain et tu n as pas à culpabiliser là dessus. Surtout si tu le connaissais, le jeu de séduction est forcément différent.

Vraiment j insiste là dessus, tu as respecté tes besoins et c est déjà un grand pas vers une relation sereine et harmonieuse...avec lui, ou pas, mais déjà avec toi même, si tu arrives à intégrer que tes envies/besoins/ressentis ont tous autant -et même plus, en fait, de valeur que les siens.

Pour ce qui est du recontact, si effectivement tu as peur de sa réponse, ou de son silence, alors peut être vaut il mieux ne pas le faire, même si je le sais, l incertitude est bien difficile à supporter.
Ai je mal lu ou vous travaillez ensemble? ( je suis sur mon gsm et c est difficile de relire les messages précédents, pardon si je suis à côté de la plaque).
#1307604
Tu fais bien d'insister. J'ai tendance à être un peu instable du côté de l'énoncé de mes besoins. Je dis mais dédis si je vois que l'autre n'a pas les épaules pour.. C'est un peu curieux d'ailleurs car par peur de sembler trop radicale et de me fermer des portes, je supporte parfois plus que je ne peux en réalité. Sur ce point, je trouve qu'il avait bien réagi dans un premier temps. Prêt à entendre et prêt à tenir compte. Hors relation cependant des choses se sont produites dans sa vie, cette perte de permis notamment et diverses questions pro pour lui. Il ne travaille pas en ce moment. Nous ne bossons donc pas ensemble même si c'est par ce biais là que nous nous étions rencontrés à l'époque (C'est à dire il y a 7 ans). C'est plus clair?
#1307606
Oui c est très clair :) je viens de relire ton 1er message d ailleurs.

Je crois qu être radicale est en fait quelque chose de très positif quand on est ferme et clair là dessus, c est a dire qu on l est parce qu on a identifié ce qu on veut- ou ce qu on ne veut pas.
Dire et dedire peut entraîner une confusion chez l autre qui au final ne peut qu entraîner sa propre confusion, car les messages sont forcément biaisés, et de toutes part.
Déjà que quand on croit être clair, il a a ce qu on dit, ce que l autre entend, ce qu’on croit que l autre s entendu, ce qu il dit, ce qu on entend nous mêmes et ce que lui pense qu on a entendu...

Je ne sais pas si je suis super claire là en revanche.

Donc cet homme a des soucis, des questionnements, soit. Il s fait le choix de rompre la communication, pour des raisons qui lui sont propres, peut être un malentendu, peut être pas.
Es tu prête, toi, est ce cohérent avec ce que tu cherches, à accepter de vivre une histoire avec un homme que tu sais capable de disparaître en te laissant avec tes interrogations?
#1307615
Je dirais que tout dépend de ce avec quoi il réapparaît, si bien sûr, l'issue de sa réflexion l'emmène vers ce choix.
Non, dans la répétition du même, ce n'est pas possible surtout pour un homme qui semble demander à ce que l'on comprenne (ou le devine?) et qui fait la part belle à la communication. Il y a donc bien quelque chose de bloqué.
Il avait pu me dire qu'il traversait des moments de repli et que c'était chose questionnante pour lui et pour l'autre et que si certains de ces comportements mettaient les choses en péril, il s'en occuperait. Alors confiance ou flagrant delit de discordance?
Je ne pense pas pouvoir assimiler sereinement ce besoin de se retirer si nous ne mettons pas ensemble des règles au point. Donc, là encore si il réapparaît, il faudra proposer quelque chose pour que ces besoins et les miens s'accordent un peu mieux et sans maltraitance pour l'un comme pour l'autre. Une fois rassurée, je suis en mesure de laisser l'autre à ses réflexions, j'ai aussi mes démons (bien actifs par moment, et j'apprécie franchement qu'on ne force pas ma porte dans ces moments de remaniement).
En fait, malgré son silence, je fais confiance en sa capacité à se remettre en question et à faire émerger quelque chose de plus solide de lui. Si c'est moi qu'il souhaite à ses côtés, il faudra simplement qu'il apprenne à intégrer mes limites.
Pour l'heure, son désir m'échappe mais grâce à cette distance et à tes interrogations entre autres, je continue à construire mes perspectives et mon positionnement.
#1307669
Bonjour tout le monde,

2 journées et 2 nuits impossibles depuis mon dernier message. J'ai le sentiment quand je me relis de chercher à paraître gérer la situation, de venir simplement chercher un petit coup de pouce.. En fait, c'est bien plus complexe et difficile. Je passe de l'espoir au désespoir le plus complet, je m'abstiens de tenter une nouvelle communication avec lui alors qu'au fond j'ai envie d'exploser d'incompréhension.

J'ai traversé la France hier d'ouest en est, soit 12 heures de voiture.. Mon état intérieur changeait aussi souvent que le paysage. Je me retiens de penser et d'essayer de deviner aux raisons qui l'ont éloigné de moi. Je sais qu'elles m'échappent, et que même si je les avais entre les mains, je ne pourrais pas "comprendre" l'ensemble de la configuration.
Le point le plus douloureux c'est qu'il soit passé de très communiquant, dans le détail de ces ressentis, de ces besoins et de ce à quoi il se sentait prêt à quelques gouttes explicatives autour de son réel (perte de permis) à plus rien. Ça, ça m'angoisse affreusement. Où est passé l'homme parlant?

C'est ce moment du trou noir, de la coupure, du retrait qui crée en moi un gouffre en écho.
La poursuite de son silence vient animer, malgré tes préconisations Elieza de ne pas interpréter, les idées anxieuse habituelles, les schémas imaginaires répétitifs qui sont les pires pour moi faits de mensonges, de trahisons, d'autres filles etc. C'est à la fois légitime et délirant. Et il n'est pas là pour m'aider à faire la part des choses et personne ne le peut. Il n'y a que ce message lapidaire, auquel il m'arrive encore de m'accrocher mais qui peu à peu perd de son pouvoir: Tes craintes ne sont pas la réalité.

Je pense à ce qui me fait éprouver une si grande masse emotionnelle et affective pour lui, alors que concrètement l'histoire est plus que fraîche.
Il y a eu plusieurs étapes et je me suis sentie les franchir une à une en accord avec un désir bien pesé au fond de moi.
Me voilà contrainte de m'arrêter. Frustrée, déçue, encore pleine de cette envie de le découvrir. Je vis cet empêchement de façon démesurée, comme si je ne supportais pas cet interdit que son silence me pose. Et en écrivant ça, je me trouve presqu'inquiétante voir complètement immature.

Ce qui m'obsède aussi c'est de n'être pas très sûre de l'image que j'ai véhiculée. L'angoisse qui m'a poussée à me manifester plutôt que de laisser gérer ces problèmes tranquillement, je ne me la pardonne pas. Je me culpabilise de ma spontanéité parce que j'ai quelque part le désir de paraître aussi solide et censée que possible (je ne sais pas pourquoi mais j'imagine que c'est ce qu'il faut être à tout prix et que le moindre écart est impossible à rattraper)!

J'ai lu quelques témoignages au sujet des personnes qui ont enchaîné les "interdits".. Même si je n'ai pas été dans la réalité, jusqu'à ces stades là, poursuivre, harceler de messages, enquêter ou livrer des flots de parole, ce temps de silence à tout de même créer une amplification chez moi (un dernier message un peu plus long, un dévoilement un peu plus prononcé, un appel). Cette image, plus friable, plus faible, et rester là-dessus c'est comme être complètement à poil, nue devant l'autre. C'est glaçant pour moi.

En écrivant cela et en survolant ma façon d'écrire ici, je me rends compte que c'est ça qui me fait le plus peur, de créer de l'effroi, du dégoût ou de perdre l'autre en me dévoilant, comme si je me vivais comme un monstre.

J'ai rendez-vous mardi matin avec mon analyste. Ces rencontres m'apportent énormément. Je me sens portée dans mes élaborations les plus douloureuses..

J'avais vraiment besoin de déposer tout ça quelque part. Mardi me paraît loin et je ne parle pas de la même façon en analyse et ici, c'est complémentaire.

Merci pour votre soutien.
Et bon dimanche à tous!
#1307781
Bonsoir Fornarina,

Durant toute la relation (et précédemment, seule avec toi même, du moins c'est ce qui ressort pour moi à la lecture de tes messages), il me semble que tu ne cesses de mentaliser, d'analyser la moindre de tes réactions (ce qui est un biais courant quand on fait une psychanalyse puisque son objet même est de parler de soi, de s'introspecter continuellement, de guetter le moindre signe de soi qui pourrait être porteur de sens, de fouiller, de débusquer ses failles, de s'y plonger continuellement etc..) ; Il y a aussi quelque chose de l'ordre du narcissisme dans toute cette attention à soi-même, qui fait probablement écho à un besoin profond en toi.

Mentaliser et analyser les choses est parfois nécessaire bien évidemment , mais pour autant il peut être est dangereux d'en faire un mode de fonctionnement au quotidien, mode de fonctionnement que tu as d'ailleurs peut-être toi-même instauré il y a des années dans ton enfance pour te protéger face à des carences affectives et un attachement insecure. C'est un bon moyen , en effet, pour se mettre en distance des choses.

Dans ce cadre, ne penses tu pas que toute cette mentalisation, que tu habilles des mots de 'sécurité',' poser mes limites' etc..qui reviennent constamment dans tes messages etc.. (et qui sont à mon avis, dans ta situation, plus des alibis que tu te donnes pour ne prendre aucun risque qu'autre chose) ne vise qu'à édifier une barrière protectrice et imperméable contre tes ressentis et tes émotions ?

Avec ce qui t'arrive dernièrement, ce silence de cet homme, (et je ne dis pas qu'il a raison) , ta réaction est révélatrice : cette barrière mentale a sauté et tes émotions débordent, te faisant paniquer et redevenir l'enfant vulnérable avec le cortège de sentiment d'abandon qui ressort de tes écrits. Et je dirais : enfin, tu laisses tes émotions apparaitre (certes contrainte et forcée car elles ne débordent que parce que tu n'arrives plus à les controler), enfin elles arrivent à sortir, enfin le mental a lâché.

Et je t'inviterai à les vivre et à ressentir ce qu'elles veulent te dire, ces émotions, toutes angoissantes ou inconfortables qu'elles sont, à les écouter au lieu de les refouler, car elles te disent quelque chose de très clair, et je t'inviterai aussi à te demander (ou à un pro) comment apporter ( et je ne parle pas d'analyser) à cette enfant (toi) ce qui lui a tant manqué pour qu'elle en soit venue à se barricader de la sorte et l'aider à la faire grandir pour devenir l'adulte qu'elle doit devenir affectivement parlant.
#1307980
Merci Blur pour cette réponse. Elle contient quelques pépites et ces derniers jours, avant même d'avoir découvert son contenu, c'est ce que j'éprouve. Oui, tout a lâché, depuis son silence mais avant également, car sa manière d'être à lui, fait sauter, les uns après les autres tous les verrous que je pose et repose et reverrouille depuis des années. Présent ou absent, quelque chose en moi est touché par cette rencontre et je me retrouve, toute démunie devant ce qui m'est révélé de moi. Je me sens comme en milieu sauvage, à faire l'expérience de mes émotions. Tout est là, en même temps, comme s' il faisait tous les temps à la fois. Soleil, neige, vent, pluie, tempête, orage!
Bref, c'est assez cataclysmique.

J'ai compris que :
- l'imagination était ma façon de m'accrocher quand l'autre part en lui, se retire ou se décentre de moi.

- je n'étais ni jamais complètement ouverte, ni jamais complètement fermée et que cette ambiguité traduit une peur de me dévoiler et en miroir une angoisse à voir l'autre se dévoiler également. Derrière ça, j'ai pu saisir qu'il y avait à l'oeuvre une terreur par rapport au jugement. J'y ai été très exposée dans la seconde partie de mon enfance, et je me suis fermée peu à peu, brouillant les pistes et montrant d'autres visages qui n'étaient pas les miens. Aujourd'hui, ce n'est que dans le travail, avec le public d'ados avec lequel j'officie, que je suis le plus moi-même. Face à eux, c'est comme si je m'interdisais de mentir et de leurrer. Je les laisse accéder à ce que je suis profondément, je prends ce risque et ça marche très très bien. Pourquoi j'y parviens là et pas ailleurs?

L'autre chose, c'est que j'ai toujours peur, qu'en creusant un peu, je m'aperçoive que le désir de l'homme en face de moi est un désir inconsistant et changeant, une sorte de désir factice. Des mots qui énoncent et des actes qui témoignent du contraire. C'est l'ombre de mon père qui est là derrière car il a toujours exprimé un amour qu'il n'a pour autant jamais "agi" (comme je l'aurais voulu?). Je le perçois comme trop léger, nonchalant, peu investi, et pas fort en remise en question. J'ai toujours eu le sentiment de manquer de valeur à ses yeux, me disant que s'il ne s'impliquait pas (comme je le souhaitais?) c'est parce que je n'étais pas l'enfant merveilleuse que j'aurais dû être. Je suis bloquée là dedans.
Même si j'ai toujours mis en place des choses pour construire et colorer ma vie, il manque un regard, un regard impliqué et non fuyant. Pourtant, le mien l'est aussi. Je fuis. Je cherche à rester dans le flou. Je ne m'autorise pas à briser le mystère. Je me comporte comme une image. Aujourd'hui, encore une fois, je me cogne aux bords et j'en ai vraiment marre.

Je m'aperçois qu'avec V., le silence me fait mettre en place mentalement quelque chose: chercher inlassablement Ma Faute et Ma Responsabilité, pour... éviter de lui compliquer davantage la vie de ma présence. C'est comme si je prenais son absence à mon compte, tout en m'étant dit du temps de sa présence, que je ne méritais pas son attention, ses questions, ses confidences et que je n'y arriverai pas. Que je n'arriverai pas à vivre cette relation, à lui donner, à le reconnaître, en bref, à ne pas me sentir responsable de tout ce qu'il ressent, fait, émet.
Tu as raison. Je fuis dans le mental, le rêve, l'imaginaire, l'interprétation, pour ne pas voir et ne pas me risquer.
Je suis dans le regret aujourd'hui et la colère aussi de ne pas arriver à mettre en place, tranquillement, un lien de confiance avec les hommes qui m'intéressent. Il y a toujours du chaos au départ. C'est tellement triste.
Le pire dans tout ça, c'est qu'il m'ait souvent donné de multiples chances de redémarrer mais que je ne parviens jamais à me départir suffisamment de tout ça. Je me sentirai nue et j'aurais peur qu'on me blesse irrémédiablement.
V. l'avait repéré (nous nous faisions écho je crois) et avant qu'il ne lui arrive ses propres misères, il encourageait ce dénudement. Avec une sensibilité, mélange de force et de velours, qui creuse encore mon regret.

Je ne veux pas te peser mais ta façon de voir les choses m'a aidée et si d'autres choses te viennent à la lecture de ceci, je serais contente de te lire.