Je sais bien que vous avez raison, et d'un point de vue objectif et rationnel je suis parfaitement d'accord. La situation n'est simple pour personne. Mon amie fait ce qu'elle peut, je ne doute par ailleurs absolument pas de sa loyauté et de son amitié. Ce sont devenus ses amis à elle aussi. Je comprends vraiment.
Miu tu as raison, c'est moi qui ne suis pas devenue leur amie. Enfin dans le sens où, même s'ils m'aiment bien, je ne suis pas une amie, j'étais la copine de machin. Machin qui est leur ami depuis 15 ans.
Je me souviens, quand mon ex a emménagé avec mon amie et son copain, qu'il m'a dit que peut-être à partir de maintenant je pourrais faire attention à ce que je disais à mon amie, vu qu'ils étaient en train de développer une relation d'amitié. Que ce que je pouvais lui raconter de nous, de notre vie intime (c'est-à-dire tous les bavardages de filles qu'on avait), pouvait affecter sa relation avec elle. En gros qu'il fallait que j'arrête de me confier à elle, parce que si je disais des choses négatives cela pouvait rebondir sur leur relation.
Ma réaction n'est peut-être pas légitime, mais j'ai trouvé ça de trop. Hors de propos, indécent. À ce moment-là c'était la seule personne à qui je pouvais me confier, j'ai trouvé ça complètement déplacé qu'il me demande ça. Je ne sais même pas pourquoi je raconte ça, mais ça tourne aussi dans ma tête, autour de ces pensées-ci.
Pour te répondre Carrie, non. Mon cercle proche, du lycée, s'est désagrégé avec la vie. Une copine est à Lyon, une autre dans une autre ville. Une autre encore ailleurs. Mon amie est à l'étranger. Puis à l'université, la même chose s'est passée. J'ai gardé de très solides amitiés, mais disséminées dans le monde. Pareil pour mon école ensuite. Mes amis je les ai gardés, mais ils sont dans d'autres villes encore. Et encore ces deux-trois dernières années. J'ai quelques très fortes amitiés, mais ces personnes ne se connaissent pas, ne sont pas forcément dans ma ville, et donc les rencontres sont sporadiques ou bien du one to one. Je n'ai jamais été invitée à un secret santa. Tous les ans au Nouvel an j'angoisse d'être invitée quelque part, d'avoir quelque chose à faire avec quelqu'un. Je n'ai plus de groupe d'amis avec qui partir en vacances. Fêter des conneries comme la chandeleur, la galette des rois, faire une raclette... Quand j'ai rencontré les amis de mon ex, puis mon ex, d'un seul coup il y avait tout ça. C'étaient en plus des gens qui venaient de ma ville natale, avec qui on se comprenait, avec qui l'intimité s'est tissée très vite en raison de nos origines communes (on a même fait le lycée ensemble pour certains). Je me suis sentie "à la maison". J'avais ce petit cocon de ma ville natale dans la grande capitale. Quelque chose de rassurant.
C'est raconté d'un ton un peu mélo et j'en suis désolée mais voilà, tout ça c'est fini, du moins pour le moment. Moi je n'ai pas envie d'y renoncer pour toujours, j'ai envie d'être leur amie à part entière cette fois. Je sais que mon ex ne serait pas contre. Je crois que ça ne va vraiment pas aujourd'hui et du coup toute la noirceur que j'arrive d'ordinaire à éclairer, patiemment, avec beaucoup de discipline et de conscience, s'abat sur moi.
Je ne reste pas à me morfondre sur ma solitude, je tisse, patiemment, en restant ouverte, généreuse, sympathique, de nouvelles relations à la fac. Je renoue, recouds, d'anciennes amitiés. Mais j'ai parfois l'impression que plus l'"âge" avance (pardon de parler comme ça, je n'ai que 25 ans mais ça n'en est pas moins vrai), et plus les gens que je rencontre ont déjà leur groupe d'amis bien ancré, ne sont pas contre un café ou un déjeuner de temps en temps, mais sans plus.
Bref, aujourd'hui jour sans
Edit : MAIS, je vais faire une petite séance d'hypnose, prendre du temps pour moi, prendre du recul (mauvaise période du mois = tout est nul et sombre), et laisser tout ça s'apaiser tranquillement