- 03 avr. 2023, 12:04
#1336966
Chère Eva,
Merci pour ta douceur. Effectivement je suis loin de mes parents, géographiquement mais aussi d'un point de vue relationnel. Les relations sont compliquées avec ma famille et ce n'est pas vraiment un refuge. Quand je suis à bout je m'échoue chez ma mère qui est toujours là pour me faire à manger, s'occuper de moi et me laisser l'espace nécessaire pour panser mes plaies, mais ce ne sont pas des choses dont je parle vraiment avec elle. Tout ce qu'elle trouve à me dire en général c'est "olala mais tu en trouveras un autre". Ce qui n'est certes pas faux, mais pas très utile sur le moment.
Alors j'ai appelé mes meilleures amies pour avoir un peu de réconfort. Les deux m'ont balancé, chacune à leur tour, que cette histoire ce n'était rien du tout, que c'était juste un plan cul, et que si j'étais dans cet état après ça il fallait vraiment que je travaille sur moi, que j'apprenne à être bien toute seule, que je me blinde, et que ce qui s'était passé était normal et même il avait fait les choses bien. Il y a du vrai. Mais de la part de nanas qui n'ont pas été célibataires depuis 10 ans, je trouve ça légèrement gonflé et un chouille culpabilisant. J'ai dit oui oui, j'ai raccroché, et j'étais encore plus mal. Je crois vraiment que j'ai pleuré sans discontinuer de 9h du matin à 15h de l'après-midi samedi. Une troisième copine m'a balancé que mes amies avaient raison, que tout ce que je traversais n'était pas normal tellement c'était violent, et qu'il fallait que j'appelle ma psychiatre pour trouver une solution urgemment. Aussi, elle m'a donné comme conseil de prétendre que ça va bien parce que les gens sont attirés par des personnes solaires, et que parfois il faut savoir ignorer ses émotions. Bon. Ça m'a semblé tellement ridicule que j'en ai arrêté de pleurer (et deux jours après j'en ris presque tellement c'est con).
Heureusement je suis aussi entourée de personnes sensibles et bienveillantes et qui, sans complaisance aucune, acceptent d'accueillir ma peine sans en questionner l'origine ou la légitimité. Avec elles je me sens valide, je sens que j'ai le droit de me sentir comme je me sens, que c'est comme ça, que ça ne sert à rien de se trouver conne ou nulle d'être malheureuse. J'encaisse un peu trop depuis 9 mois, c'est normal que je craque parfois, c'est normal que cette fin de relation me rende triste, et c'est ok de sombrer un peu aussi.
Et aujourd'hui ça va mieux, je me suis même remise à bosser, toujours un peu angoissée et triste mais quand même un peu plus légère. J'avais besoin de ce gros nettoyage émotionnel, de pleurer tout ce que j'avais avant de repartir au front. Et j'ai appris une chose très importante aussi : qui ne PAS appeler quand ça ne va pas. Et vers qui me tourner avec confiance. Je suis très en colère envers mes amies. Ce qui est très bon signe parce que j'ai passé l'essentiel de ma vie à juste me sentir nulle ou mal quand elles me sortaient des trucs pareils, à me ranger à leurs avis, à faire le paillasson. J'ai passé l'année 2022 à apprendre avec ma psy ce que c'était la colère et visiblement ça porte ses fruits. Une victoire, une.
Je m'arrête là. Je profite de ce moment de mieux pour avancer dans mon travail.
je vous embrasse
Merci pour ta douceur. Effectivement je suis loin de mes parents, géographiquement mais aussi d'un point de vue relationnel. Les relations sont compliquées avec ma famille et ce n'est pas vraiment un refuge. Quand je suis à bout je m'échoue chez ma mère qui est toujours là pour me faire à manger, s'occuper de moi et me laisser l'espace nécessaire pour panser mes plaies, mais ce ne sont pas des choses dont je parle vraiment avec elle. Tout ce qu'elle trouve à me dire en général c'est "olala mais tu en trouveras un autre". Ce qui n'est certes pas faux, mais pas très utile sur le moment.
Alors j'ai appelé mes meilleures amies pour avoir un peu de réconfort. Les deux m'ont balancé, chacune à leur tour, que cette histoire ce n'était rien du tout, que c'était juste un plan cul, et que si j'étais dans cet état après ça il fallait vraiment que je travaille sur moi, que j'apprenne à être bien toute seule, que je me blinde, et que ce qui s'était passé était normal et même il avait fait les choses bien. Il y a du vrai. Mais de la part de nanas qui n'ont pas été célibataires depuis 10 ans, je trouve ça légèrement gonflé et un chouille culpabilisant. J'ai dit oui oui, j'ai raccroché, et j'étais encore plus mal. Je crois vraiment que j'ai pleuré sans discontinuer de 9h du matin à 15h de l'après-midi samedi. Une troisième copine m'a balancé que mes amies avaient raison, que tout ce que je traversais n'était pas normal tellement c'était violent, et qu'il fallait que j'appelle ma psychiatre pour trouver une solution urgemment. Aussi, elle m'a donné comme conseil de prétendre que ça va bien parce que les gens sont attirés par des personnes solaires, et que parfois il faut savoir ignorer ses émotions. Bon. Ça m'a semblé tellement ridicule que j'en ai arrêté de pleurer (et deux jours après j'en ris presque tellement c'est con).
Heureusement je suis aussi entourée de personnes sensibles et bienveillantes et qui, sans complaisance aucune, acceptent d'accueillir ma peine sans en questionner l'origine ou la légitimité. Avec elles je me sens valide, je sens que j'ai le droit de me sentir comme je me sens, que c'est comme ça, que ça ne sert à rien de se trouver conne ou nulle d'être malheureuse. J'encaisse un peu trop depuis 9 mois, c'est normal que je craque parfois, c'est normal que cette fin de relation me rende triste, et c'est ok de sombrer un peu aussi.
Et aujourd'hui ça va mieux, je me suis même remise à bosser, toujours un peu angoissée et triste mais quand même un peu plus légère. J'avais besoin de ce gros nettoyage émotionnel, de pleurer tout ce que j'avais avant de repartir au front. Et j'ai appris une chose très importante aussi : qui ne PAS appeler quand ça ne va pas. Et vers qui me tourner avec confiance. Je suis très en colère envers mes amies. Ce qui est très bon signe parce que j'ai passé l'essentiel de ma vie à juste me sentir nulle ou mal quand elles me sortaient des trucs pareils, à me ranger à leurs avis, à faire le paillasson. J'ai passé l'année 2022 à apprendre avec ma psy ce que c'était la colère et visiblement ça porte ses fruits. Une victoire, une.
Je m'arrête là. Je profite de ce moment de mieux pour avancer dans mon travail.
je vous embrasse