Ici, trouvez des conseils et stratégies pour récupérer son ex : silence radio, règles, comportements à éviter. Partagez vos expériences, posez vos questions, et explorez les étapes pour surmonter les interdits et recréer des liens. Que vous débutiez ou cherchiez à comprendre, cet espace est là pour vous guider
#1337906
Coucou IVV ! Oui tout va très bien, je suis en vacances et je cours après le temps, et je n'en trouve pas pour écrire ici ! C'est prévu dès que je me serai posée. Mais rassure toi, je vais vraiment bien :)
Bisous
#1337953
Coucou tout le monde !

Comme promis, voici quelques nouvelles. Je vais bien. Vraiment bien. Depuis mon anniversaire le temps est passé à toute vitesse. Mes deux chevilles sont fragilisées suite à des mauvaises chutes en grimpant. C'est très emmerdant et un peu flippant pour l'avenir mais je continue d'aller chez le kiné tous les jours depuis fin avril pour réparer tout ça. Je prends soin de moi ainsi.

À la salle d'escalade, à la bibliothèque, dans mon immeuble même, j'ai rencontré tout un tas de nouvelles personnes. Ces mois de juin-juillet ont réellement été marqués par ces nouvelles rencontres qui sont autant de jolies promesses pour la rentrée. J'ai beaucoup travaillé aussi, en essayant d'atteindre les objectifs que je m'étais fixé avant de partir en vacances. Puis de moins en moins à mesure qu'avançait le mois de juillet, car j'étais de plus en plus fatiguée. J'ai néanmoins réussi à sortir ce qu'il fallait et j'ai complètement arrêté de bosser depuis. J'ai décidé de prendre un mois de vacances au lieu de deux semaines, pour prendre des forces pour la dernière ligne droite d'écriture de la thèse à la rentrée.

J'ai un peu fait la fête - mais je ne bois presque plus d'alcool - mais je suis surtout allée à la rivière, à l'escalade, et à la plage le soir pour bouquiner de 19h à 21h, lorsque la plage se vide, avec moi-même pour seule compagnie. Cela fait quelques temps déjà que je connais la joie tranquille de prendre du temps pour soi. Ce besoin d'être seule pour recharger les batteries se fait de plus en plus fort, de plus en plus précis. Et les moments seule de plus en plus délicieux. Avant, la solitude était une véritable souffrance permanente, j'étais en recherche constante de compagnie parce qu'être seule était mon mode de vie par défaut. J'ai souvent été seule enfant et adolescente, jeune adulte aussi. La solitude était normale, mais c'était une fange de douleur dont j'essayais de m'extraire à tout prix car je ne l'avais pas choisie, je ne voulais pas être seule, je subissais ma solitude. Aujourd'hui les choses ont changé. Je ne suis pas devenue une ermite, loin de là. Je passe encore beaucoup de temps seule, mais ma vie sociale est riche et diverse. Et j'aime mes moments seule. Je ne suis plus dans la recherche frénétique et désespérée d'activités sociales, en tout cas beaucoup moins.

Il y a quelques semaines, une de mes meilleures amies, de très longue date, s'est séparée de son compagnon après 10 ans de relation. C'est lui qui est parti. Je voyais le truc arriver depuis quelques années déjà, mais leur relation tenait toujours. lls se sont rencontrés à 20 ans, et c'est typiquement le genre de relation qui me faisait mal au coeur : une relation stable, durable, une vie en commun, des projets - pendant que je vivais rupture sur rupture. Sauf que cette relation n'était pas du tout une relation de rêve. Depuis des années, le sujet des enfants, un des noeuds du problème, était mis sous le tapis (elle en veut, lui surtout, surtout pas). Depuis des années, ils vivaient l'un à côté de l'autre, prenaient même leurs repas séparément (elle doit surveiller strictement son alimentation, lui aime la junk food). Depuis des années, ils ne faisaient plus l'amour. Depuis des années, il était devenu rabaissant et désagréable avec elle. Et aujourd'hui, à 30 ans, mon amie traverse sa première rupture amoureuse et ne sait pas du tout comment s'y prendre. Au-delà du fait que la part blessée et traumatisée en moi se réjouit de voir le début de l'effondrement de tous ces couples stables autour de moi dont l'existence même me faisait du mal - car c'est sans doute le premier d'une longue liste -, je réalise que j'ai eu plutôt de la chance de ne pas avoir passé 10 ans de ma vie avec un mec qui s'en fout un peu de moi, dans une relation frustrante pour tout le monde (ce qu'aucun d'eux n'osait cependant s'avouer), et de ne pas me retrouver à 30 ans sans la moindre idée de comment vivre seule.

Pendant tout ce temps, j'ai souffert, énormément, vraiment beaucoup, vous le savez très bien, mais je me suis construite. Et lorsque j'ai ma meilleure amie au téléphone en larmes, plusieurs fois dans la semaine, je me dis mais quelle joie de ne pas être dans la même situation, de ne plus être dans cette situation, le coeur brisé par un mec qui me traite mal, triste à mourir et vidée de toute énergie à force d'avoir pleuré. Je suis tranquille comme ça et ça me rend heureuse. Et je suis de plus en plus solide. Bien sûr il m'arrive de me sentir seule. La vision, dans le village cévenol où je passe deux semaines de vacances chez des amis, de couples trentenaires avec de jeunes enfants me gifle le coeur. Et si ça ne m'arrivait jamais ? Et si je restais célibataire toute ma vie ? Et si personne ne voulait m'aimer plus d'une année comme les trois derniers ?

Je suis en vacances dans ce petit village cévenol où je m'étais réfugiée l'été dernier pour cuver mon chagrin après la rupture avec mon ex. Je mesure le chemin parcouru avec beaucoup de joie. Ces derniers jours j'ai beaucoup pensé à mon ex. Je me suis surprise à être très nostalgique de cette relation lorsqu'elle allait bien. Il me manque encore. Ce que nous étions me manque encore cruellement. Je pense à ses cheveux, à ses yeux, à son corps, à son odeur. La cicatrice est encore là, elle le sera peut-être toujours mais elle s'efface petit à petit. Je passe beaucoup de temps à la rivière, à lire, à me baigner, seule, tranquille. Je guéris ainsi.

Je reviens aussi de trois jours de rassemblement militant écolo gaucho. Trois jours de camping, trois jours de vent et de pluie, trois jours de discussions, conférences, ateliers, formations. C'est le genre d'évènement qui donne une dimension supplémentaire à l'existence, au-delà des tracas quotidiens et des blessures individuelles, il s'agit de penser ou panser ensemble un avenir commun dont la possibilité même est menacée de toute part. Je découvre la joie militante, le sens qu'elle peut donner à une vie.

Ce que je traverse actuellement n'est pas un simple rebond post-rupture, que j'ai vécu à de nombreuses reprises, souvent si ce n'est toujours suivi d'une rechute, de l'impérieuse nécessité de me réfugier dans une nouvelle relation ou du désespoir d'une solitude impossible à apprivoiser. Ce que je vis est différent. Je me construis en tant que femme adulte et autonome émotionnellement, en tant que personne responsable de mon monde et du monde que je partage avec d'autres. Cette construction n'est pas vécue sur le mode extatique et euphorique de la reconstruction post-rupture. Elle est lente, profonde, durable.

Je suis partie avec des amis à ce rassemblement. Je me suis dit que j'allais peut-être y rencontrer un beau militant écolo avec qui passer la nuit. J'ai même acheté des capotes, sait-on jamais ! À peine arrivée, après quelques conférences avec mes amis, je me suis dit que c'était mort, je me suis trouvée un peu ridicule et j'ai laissé tomber l'idée en riant de moi-même avec beaucoup de tendresse. Et puis hier, j'ai rencontré ce gars, à une projection. C'était furtif, c'était presque rien. On a discuté un petit moment, il m'a touché le bras, j'ai compris. On s'est recroisé plus tard dans la journée. Entre temps j'avais décidé de partir le soir-même, le climat était hostile, je n'étais pas bien équipée, et la perspective de passer une nouvelle soirée dans le venté glacé et la pluie, puis une mauvaise nuit en tente me paraissait insurmontable. Je lui ai dit que je partais. Je lui ai souhaité une bonne fin de festival, je suis partie. J'ai à peine fait deux mètres, je me suis retournée, il s'était retourné aussi. Nous sommes revenus sur nos pas. On s'est regardé en silence. Je lui ai demandé où il vivait. "Paris, ça fait un peu loin". J'ai dit oui. "C'est dommage". J'ai dit oui. Et nous sommes repartis. Je ne sais même pas comment il s'appelle, je ne le reverrai sans doute jamais. Je ne lui ai pas donné mon numéro, il ne m'a pas donné le sien. Je ne voulais pas me mettre dans un truc où j'attendrais un message ou autre, je ne voulais pas avoir l'esprit encombré par ça. Si j'étais restée nous aurions passé la nuit ensemble, mais ce n'est pas le choix que j'ai fait. J'avais trop besoin de rentrer. J'ai retrouvé mes amis, nous avons démonté les tentes. Je pensais à lui en me demandant si je faisais une erreur. J'y pense encore. Pendant un petit moment, j'ai senti mon coeur battre plus fort, la chaleur me monter aux joues, quelque chose griffer au fond de mon ventre, quelque chose qui dit "Tu vois, c'est encore possible". C'est tout ce que j'emporte de ce joli moment. Tu vois, c'est encore possible. Il a peut-être passé une nuit de plaisir avec une autre fille, en tout cas je le lui souhaite, avec toute la tendresse qu'on peut avoir pour un inconnu qui, d'un regard bleu qui s'ignore, répare un petit peu de nos fêlures intimes.

J'écris tout ça avec les larmes aux yeux. Ce n'est pas de la tristesse. C'est de la gratitude. La gratitude, ce n'est pas une explosion de joie féroce, c'est une sensation douce amère au creux du ventre, c'est un merci qui palpite entre les côtes, c'est un sentiment d'appartenance qui ressemble à la reconnaissance, après un long voyage, d'être rentré chez soi. Je suis mon propre chez-moi.

Et je sais où je vais. Il me reste 15 jours de vacances pour me reposer avant la rentrée. Je vais finir ma thèse. Je vais grimper, beaucoup. Je vais prendre soin des relations nouvelles que j'ai nouées. Je vais continuer à m'aimer comme j'ai appris à le faire depuis un an. Je vais vivre et être heureuse, parce que j'en ai le droit.

Voilà, je vais bien, vraiment bien.

Je vous embrasse fort.
#1337955
Et bien… quelle entrée dans la trentaine… ^^ vivement la quarantaine pour encore plus de Sagesse… ^^

Pour tes chevilles tu pourras faire des exos de renforcement - à voir avec ton kiné un peu plus tard… j’avais eu un accident en 2012 et la cheville avait pris… je me sentais toujours au bord de tomber lorsque je marchais un peu rapidement ou que je tentais courir encore quelques mois après… puis c’est doucement passé… Quand je faisais du kickboxing en 2018 le coach nous avait expliqué l’importance des mouvements d’échauffements pour les articulations : cou, poignets, chevilles… à voir si ça peut te servir avant de reprendre l’escalade…

Concernant ce plus tard que tu pourrais vivre sans compagnon, ni enfants, sans vie de famille en somme, et bien peut-être que tu pourrais - lorsque ces pensées surviennent et si elles te sont douloureuses - te ramener systématiquement dans le présent en te disant Et tout de suite de quoi ai-je besoin, de quoi ai-je envie, qu’est-ce qui me fait du bien ?
Comme tu l’as lu ici, il y a des femmes - le plus souvent de ce que j’ai lu - qui après avoir bien galéré en amour ont trouvé leur compagnon et fondé une famille… je pense à Lili notamment, revenue récemment nous raconter que tout allait bien pour elle à présent… peut-être que ce n’est pas un hasard si certaines choses ne se réalisent pas à un moment donné de nos vies…

« Tu vois, c’est encore possible » je ne sais pas si je le saisi comme tu l’entends, mais à chaque fois que j’ai fait une rencontre amoureuse je n’étais, justement, pas dans les dispositions d’une rencontre amoureuse… pas de préservatifs en poche et encore moins une alliance ^^ je n’avais pas l’état d’esprit à ça… tout simplement… Tu sais, Janysse, tu vas peut-être vivre célibataire encore quelques temps, ou avoir quelques histoires qui vont s’achever de façon triste, et un jour, un soir, tu vas discuter avec quelqu’un sans aucunes arrières pensées et… six mois plus tard tu seras en plein histoire d’amour avec un homme qui te convient et enceinte…

P. S : il y a un sujet dont j’aimerais parler avec toi, si tu as du temps dans tes vacances allongées, dis le moi et j’ouvre ma boite à MP
#1337957
Coucou !
-Sandrine- a écrit :Et bien… quelle entrée dans la trentaine… ^^ vivement la quarantaine pour encore plus de Sagesse… ^^
Je ne sais pas si c'est de la sagesse, je suis lucide sur le fait que mon moral n'est pas toujours très stable. Je profite de ce moment d'accalmie et de paix qui dure en espérant me souvenir à la prochaine tempête que ça aura existé.
-Sandrine- a écrit :Pour tes chevilles tu pourras faire des exos de renforcement - à voir avec ton kiné un peu plus tard… j’avais eu un accident en 2012 et la cheville avait pris… je me sentais toujours au bord de tomber lorsque je marchais un peu rapidement ou que je tentais courir encore quelques mois après… puis c’est doucement passé… Quand je faisais du kickboxing en 2018 le coach nous avait expliqué l’importance des mouvements d’échauffements pour les articulations : cou, poignets, chevilles… à voir si ça peut te servir avant de reprendre l’escalade…
J'ai repris l'escalade il y a deux mois et quelques déjà, je fais du renforcement avec le kiné. Il y en a pour un moment encore mais apparemment c'est normal. Et du coup je passe effectivement beaucoup de temps à m'échauffer pour éviter de me blesser ailleurs !
-Sandrine- a écrit : Concernant ce plus tard que tu pourrais vivre sans compagnon, ni enfants, sans vie de famille en somme, et bien peut-être que tu pourrais - lorsque ces pensées surviennent et si elles te sont douloureuses - te ramener systématiquement dans le présent en te disant Et tout de suite de quoi ai-je besoin, de quoi ai-je envie, qu’est-ce qui me fait du bien ?
Comme tu l’as lu ici, il y a des femmes - le plus souvent de ce que j’ai lu - qui après avoir bien galéré en amour ont trouvé leur compagnon et fondé une famille… je pense à Lili notamment, revenue récemment nous raconter que tout allait bien pour elle à présent… peut-être que ce n’est pas un hasard si certaines choses ne se réalisent pas à un moment donné de nos vies…
Oui j'y pense parfois. Et tu as raison, me ramener dans le présent est une très jolie façon de ne pas me laisser emporter par ces pensées.
-Sandrine- a écrit :« Tu vois, c’est encore possible » je ne sais pas si je le saisi comme tu l’entends, mais à chaque fois que j’ai fait une rencontre amoureuse je n’étais, justement, pas dans les dispositions d’une rencontre amoureuse… pas de préservatifs en poche et encore moins une alliance ^^ je n’avais pas l’état d’esprit à ça… tout simplement… Tu sais, Janysse, tu vas peut-être vivre célibataire encore quelques temps, ou avoir quelques histoires qui vont s’achever de façon triste, et un jour, un soir, tu vas discuter avec quelqu’un sans aucunes arrières pensées et… six mois plus tard tu seras en plein histoire d’amour avec un homme qui te convient et enceinte…
"Tu vois c'est encore possible" de ressentir quelque chose pour quelqu'un, même si c'est minuscule et éphémère. Je me suis blindée et je refuse qu'on m'approche depuis l'histoire d'escalade boy, je me sens fragile à l'extrême à cet endroit-là et je suis terrorisée à l'idée de souffrir de nouveau. J'ai laissé approcher ce garçon parce que le contexte garantissait plus ou moins l'impossibilité de poursuivre dans le temps. Et j'ai choisi de partir parce que j'ai peur de mes réactions, je ne voulais pas me retrouver à penser à ce gars pendant des jours et des semaines après avoir passé une nuit avec lui. Je suis allée à ce festival avec des capotes en poche (parce qu'il vaut mieux en avoir que ne pas en avoir) et parce que j'avais envie de tendresse et de sexe. Je me suis rétractée parce que j'ai peur.

J'ai fait des rencontres amoureuses dans tout un tas de contextes, et tout un tas d'états d'esprit différents. J'ai rencontré des garçons sur Tinder, j'y ai rencontré un amant et puis mon dernier amoureux ; j'ai discuté sans arrière-pensée avec des hommes qui sont devenus parfois des amants puis des ex ; j'ai fait des rencontres en soirée alors que je ne m'y attendais pas, en faisant de l'escalade, etc etc. Et à chaque fois ça a merdé donc je ne suis pas sûre qu'il s'agisse d'être dans les dispositions d'une rencontre ou pas, pas dans mon cas du moins. D'aucuns diraient que le seul point commun dans toutes ces histoires c'est moi, c'est moi le problème. C'est peut-être moi le problème oui, ça semble logique. Mais en fait tout ça, je préfère ne pas y penser. C'est toujours là, quelque part, parce que je suis traumatisée, que j'ai trop souffert et que j'ai peur de ne pas vivre cette expérience que j'ai envie de vivre. Mais ces derniers mois j'ai appris à vivre en mettant ce truc sous le tapis. Je le ressors deux fois par mois chez ma psy et quand j'en sors je retourne vivre ma vie.

Tu vois là j'écris tout ça en pleurant à chaudes larmes parce que j'ai sorti le monstre de sous le tapis. J'ai l'impression de ne pas être normale, de tout faire de travers. Je me sens jugée par la société parce que je suis une femme de 30 ans célibataire incapable de garder un mec. Je me sens jugée par les ayatollahs du développement personnel parce que j'aimerais vivre une relation de couple. Et oui je vais peut-être rester célibataire encore longtemps et/ou vivre des histoires de merde mais ça me fait mal rien que d'y penser. Comme tout ça m'affecte profondément, je préfère faire comme si ça n'existait pas, ne pas y penser, et ça me permet de vivre ma vie joyeusement la plupart du temps.
-Sandrine- a écrit :P. S : il y a un sujet dont j’aimerais parler avec toi, si tu as du temps dans tes vacances allongées, dis le moi et j’ouvre ma boite à MP
Bien sûr, écris-moi quand tu veux :bisou:
#1337958
« me ramener dans le présent est une très jolie façon de ne pas me laisser emporter par ces pensées. »

Et aussi de redéfinir à chaque instant quels sont tes réels souhaits du moment… en quelque sorte, te reconnecter à toi qui vis ta vie dans l’instant présent, avec son propre rythme… celui qui lui va, qui lui convient…

« "Tu vois c'est encore possible" de ressentir quelque chose pour quelqu'un, même si c'est minuscule et éphémère. Je me suis blindée et je refuse qu'on m'approche depuis l'histoire d'escalade boy, je me sens fragile à l'extrême à cet endroit-là et je suis terrorisée à l'idée de souffrir de nouveau. J'ai laissé approcher ce garçon parce que le contexte garantissait plus ou moins l'impossibilité de poursuivre dans le temps. Et j'ai choisi de partir parce que j'ai peur de mes réactions, je ne voulais pas me retrouver à penser à ce gars pendant des jours et des semaines après avoir passé une nuit avec lui. Je suis allée à ce festival avec des capotes en poche (parce qu'il vaut mieux en avoir que ne pas en avoir) et parce que j'avais envie de tendresse et de sexe. Je me suis rétractée parce que j'ai peur. »

Je trouve ça très sage de ta part que tu anticipes tes réactions et que tu agisses en conséquence… c’est très intelligent… c’est te préserver, c’est faire attention à toi… c’est un peu ce que m’avait dit une forumeuse à propos de ma méfiance qui me voulait sans doute du bien… cette peur, Janysse, elle te veut du bien… je le crois, moi… elle t’évite de faire une fixette sur un gars que tu ne connais pas et de ne pas vivre un énième chagrin d’amour à la suite d’une relation impossible… et donc de te concentrer sur ta thèse, sur toi, ton bien être… c’est pour ça qu’elle est là ta peur, Janysse… Elle ne dit rien de toi, sur toi, profondément… elle est là, à un moment de ta vie, juste un moment… et elle n’empêche pas la Sagesse, l’intelligence, le bon sens, la maturité…

J’espère que tu verras un jour que ton dernier amoureux n’était pas le bon mec pour aucune femme… tout simplement parce qu’il n’avait pas réglé son passif amoureux… on entre pas dans une relation si on a pas réglé ça, ça me semble le minimum syndical à avoir à faire, avant… il faut être disponible pour une relation et si on a toujours son ex.e en tête, c’est difficile de l’être… pour moi, tu n’es pas le soucis… pour moi, tu restes avec des hommes qui ne te conviennent pas… sans doute parce que tu « aimerais vivre une relation de couple »

« J'ai l'impression de ne pas être normale, de tout faire de travers. Je me sens jugée par la société parce que je suis une femme de 30 ans célibataire incapable de garder un mec. Je me sens jugée par les ayatollahs du développement personnel parce que j'aimerais vivre une relation de couple. »

Pourtant tu le vois autour de toi, ici, dans ta vie, des gens restent avec d’autres alors que ça ne vas pas… il n’y a rien d’anormal ou de travers… c’est juste humain…
C’est qui cette société, Janysse ? Ta famille ? tes ami.e.s ? tes collègues ? des gens dans la rue qui t’arrêtent pour te questionner sur ta vie personnelle ? tu ne sais pas garder un homme… ? qu’est-ce que ça veut dire ? qu’il y aurait un pouvoir qu’on devrait toutes avoir ? on quitte quelqu’un parce qu’on ne l’aime plus, parce qu’on se rends compte qu’on ne l’aime pas… parce que nos projets de vies sont différents… au début de la relation ou après quelques années, parce que les envies, les désirs se modifient… et ça, tu le sais, Janysse...

Et parfois aussi, on tombe éperdument amoureux, on aime profondément quelqu’un et peu importe ce qu’il se passe - j’écoutais Augustin Trapenard dire, dans une interview, qu’il adorait sa vie telle qu’elle était - pro et sociale - mais qu’il était avec un homme qu’il aimait et que si celui-ci désirait partir vivre en Australie, il le suivrait sans réfléchir… Est-ce que c’est ça que tu veux Janysse, qu’on t’aime ainsi ?
#1337966
-Sandrine ✿⊱╮ a écrit :Je trouve ça très sage de ta part que tu anticipes tes réactions et que tu agisses en conséquence… c’est très intelligent… c’est te préserver, c’est faire attention à toi… c’est un peu ce que m’avait dit une forumeuse à propos de ma méfiance qui me voulait sans doute du bien… cette peur, Janysse, elle te veut du bien… je le crois, moi… elle t’évite de faire une fixette sur un gars que tu ne connais pas et de ne pas vivre un énième chagrin d’amour à la suite d’une relation impossible… et donc de te concentrer sur ta thèse, sur toi, ton bien être… c’est pour ça qu’elle est là ta peur, Janysse… Elle ne dit rien de toi, sur toi, profondément… elle est là, à un moment de ta vie, juste un moment… et elle n’empêche pas la Sagesse, l’intelligence, le bon sens, la maturité…
Oui, j'ai fini par le comprendre hier en conduisant sur la route du retour chez moi. Et tu le dis de façon très claire. Je suis la spécialiste des fixettes sur des gars que je connais à peine et ce week-end j'ai pris la décision de ne pas revivre ça. J'ai plein d'ami·e·s qui peuvent vivre des histoires d'une nuit et passer à autre chose dans la minute, ou coucher avec un ami et puis rester amis. J'en suis tout bonnement incapable. Je me suis protégée en ne restant pas, et c'est nouveau et j'en suis très fière. Je suis très fière d'avoir écouté mon gut feeling, mon instinct premier qui me disait de partir plutôt que de rester pour un peu de tendresse charnelle aux conséquences calamiteuses. Je manque de tendresse physique et émotionnelle mais je ne me sens pas prête à vivre quelque chose avec quelqu'un. J'ai eu trop mal, je cherche encore mon ex dans les silhouettes que je croise. Oui voilà je ne suis pas prête.
-Sandrine ✿⊱╮ a écrit :J’espère que tu verras un jour que ton dernier amoureux n’était pas le bon mec pour aucune femme… tout simplement parce qu’il n’avait pas réglé son passif amoureux… on entre pas dans une relation si on a pas réglé ça, ça me semble le minimum syndical à avoir à faire, avant… il faut être disponible pour une relation et si on a toujours son ex.e en tête, c’est difficile de l’être… pour moi, tu n’es pas le soucis… pour moi, tu restes avec des hommes qui ne te conviennent pas… sans doute parce que tu « aimerais vivre une relation de couple »
Oui. J'ai relu des choses qu'il m'avait dites au tout début de notre relation, que j'avais écrites quelque part. Il me disait clairement qu'il n'était pas sûr d'être prêt, qu'il ne voulait pas me faire de mal, etc etc. Dès le mois d'août 2021, un mois après notre rencontre j'avais peur d'être un pansement. J'y suis allée quand même. Parce que la vie est courte non ? Et qu'un coup de coeur comme ça est si rare. Je ne peux pas dire que je regrette mais alors quoi ? Au nom de "la vie est courte" il faudrait s'abîmer encore et encore dans des relations qui me traumatisent un peu plus à chaque fois ? Il me disait qu'il m'aimait, j'y croyais très fort. Alors quoi ? On ne peut donc avoir confiance en rien ? Un je t'aime n'a-t-il aucune valeur ? Tu as bien résumé la chose. Je suis terrorisée.
-Sandrine ✿⊱╮ a écrit :Pourtant tu le vois autour de toi, ici, dans ta vie, des gens restent avec d’autres alors que ça ne vas pas… il n’y a rien d’anormal ou de travers… c’est juste humain…
C’est qui cette société, Janysse ? Ta famille ? tes ami.e.s ? tes collègues ? des gens dans la rue qui t’arrêtent pour te questionner sur ta vie personnelle ? tu ne sais pas garder un homme… ? qu’est-ce que ça veut dire ? qu’il y aurait un pouvoir qu’on devrait toutes avoir ? on quitte quelqu’un parce qu’on ne l’aime plus, parce qu’on se rends compte qu’on ne l’aime pas… parce que nos projets de vies sont différents… au début de la relation ou après quelques années, parce que les envies, les désirs se modifient… et ça, tu le sais, Janysse...


J'ai très peu d'ami·e·s célibataires. Mes deux colocs sont en couple et le mec de l'une d'entre elles est tout le temps fourré à la maison et ça se papouille et ça se câline et ça dégouline de tendresse. Et ça me fait mal, à chaque fois. J'essaie de ne pas devenir aigrie, mais il est de plus en plus difficile pour moi d'entendre des couples parler de leurs projets. Mais bref, je suis en boucle là-dessus depuis des années, c'est mon grand trauma, c'est comme ça.
-Sandrine ✿⊱╮ a écrit :Et parfois aussi, on tombe éperdument amoureux, on aime profondément quelqu’un et peu importe ce qu’il se passe - j’écoutais Augustin Trapenard dire, dans une interview, qu’il adorait sa vie telle qu’elle était - pro et sociale - mais qu’il était avec un homme qu’il aimait et que si celui-ci désirait partir vivre en Australie, il le suivrait sans réfléchir… Est-ce que c’est ça que tu veux Janysse, qu’on t’aime ainsi ?
Une part de moi a envie de te dire oui, parce que je n'ai jamais été aimée comme ça, et que je ne me suis jamais sentie vraiment importante pour mes partenaires. À part mon dernier ex, avec qui j'ai découvert ce que ça voulait dire d'être une priorité pour l'autre, ce que ça voulait dire d'être avec quelqu'un qui a envie de me voir, de passer du temps avec moi, qui préfère passer du temps avec moi plutôt que de sortir, qui est présent, qui me fait comprendre que le temps passé avec moi est une des meilleures façons de passer son temps. Et ça je ne l'avais jamais vécu, je suis toujours passée après les potes, la famille, d'autres choses, et je m'écrasais bien gentiment parce que je pensais que de toute façon je n'avais pas assez de valeur pour être une priorité. Ça n'a pas duré avec mon ex mais maintenant je sais que c'est ça que je veux, je veux être une priorité, je veux me sentir importante, à la hauteur de l'importance que l'autre a pour moi.

D'un autre côté, je ne suis pas sûre de vouloir être avec quelqu'un prêt à tout quitter pour me suivre, parce que je ne serais pas capable, et je n'ai pas envie, moi, de tout quitter pour quelqu'un. Ma carrière, ma vie sociale, mon monde à moi, c'est tout ce que j'ai et je sais plus que quiconque qu'une relation a souvent si ce n'est toujours une fin. Je m'en suis toujours sortie parce que j'avais ma vie professionnelle et ma vie à moi pour me tirer hors de l'eau, jamais je ne prendrais le risque de tout plaquer pour un mec qui peut me quitter à tout moment.
#1337974
« J'ai relu des choses qu'il m'avait dites au tout début de notre relation, que j'avais écrites quelque part. Il me disait clairement qu'il n'était pas sûr d'être prêt, qu'il ne voulait pas me faire de mal, etc etc. Dès le mois d'août 2021, un mois après notre rencontre j'avais peur d'être un pansement. J'y suis allée quand même. Parce que la vie est courte non ? Et qu'un coup de coeur comme ça est si rare. »

J’entends tout ça… mais il y a également d’autres points sur lesquels porter ton attention… par exemple… tu as décidé de rester avec quelqu’un qui ne voulait pas d’enfant alors que toi tu en veux… il me semble bien avoir lu que tu appréhendais de vivre avec lui parce que tu craignais que sa fille soit « dans tes pattes » quand tu ferais ton yoga… que, de mémoire, tu envisageais même qu’un chacun chez soi en couple ne te dérangerais pas, au contraire, que tu avais besoin de ton espace… je me souviens que tu étais même surprise de te découvrir ainsi… ce sont des points très importants… parce que ça défini un mode de vie… et ce mode de vie devrait être compatible avec ce qu’envisage de vivre ton futur compagnon… Je n’aie eu que des relations à distance… l’homme avec lequel je suis restée le plus longtemps - 7 ans - vivait à une trentaine de kilomètres de chez moi, nous avons vécu ensembles par intermittence, mais jamais nous ne nous sommes installés ensembles… ça nous convenait… ça n’a jamais été un sujet de discussion, de discorde… jamais… c’était comme ça et ça nous allait… Lorsque je lisais que tu étais si triste pour Escalade boy, j’étais - un peu à l’image de tes amies - un peu dans l’incompréhension… de ce que je me souviens, vous n’avez pas parlé de vos projets de vie… tu ne sais pas si cet homme était compatible sur le long terme… ce n’est pas quelqu’un avec qui tu avais vécu longtemps, que tu connaissais, que tu aimais… j’ai l’impression que tu as plus « pleuré » la perte de l’illusion de quelque chose de possible - je ne saurais pas le formuler autrement… tu sembles également attaché à ces sensations fortes que tu décris souvent… de mon point de vue, pour vivre une relation qui a le plus de chance de durer, on doit savoir ce que veut l’autre, l’entendre, l’accepter… et soit on accepte de faire des compromis, des ajustements sur certaines choses, soit pas… et dans le dernier cas… on se sépare intelligemment…

« Au nom de la vie est courte » je pense qu’il te faut faire attention à toi… et t’écouter… et - d’après ce que je lis - donc, ne pas te lancer - comme tu as su si bien le faire à ce festival - dans des histoires avec des hommes que tu ne connais parce que tu ressens un petit quelque chose alors que tu ne peux pas gérer une aventure sans lendemain… mais prendre le temps de bien connaitre quelqu’un, qui te fait - ou pas - ressentir quelque chose… et seulement entamer une relation si vos projets de vie sont compatibles… si son comportement avec toi te rassure… tout ça, c’est pour toi que tu le feras… Je pense que ce serait un bon exercice pour toi de décrire ta vie idéale… moi j’en ai deux… aux antipodes l’une de l’autre ^^ mais… ce sont mes vies idéales… la seconde va peut-être se concrétiser…

En attendant, le passé est le passé, Janysse, autant s’en servir comme enseignement… tu vas certainement encore ressentir beaucoup de peur… mais elle passera, ça, j’en suis certaine…
#1338029
-Sandrine a écrit :J’entends tout ça… mais il y a également d’autres points sur lesquels porter ton attention… par exemple… tu as décidé de rester avec quelqu’un qui ne voulait pas d’enfant alors que toi tu en veux… il me semble bien avoir lu que tu appréhendais de vivre avec lui parce que tu craignais que sa fille soit « dans tes pattes » quand tu ferais ton yoga… que, de mémoire, tu envisageais même qu’un chacun chez soi en couple ne te dérangerais pas, au contraire, que tu avais besoin de ton espace… je me souviens que tu étais même surprise de te découvrir ainsi… ce sont des points très importants… parce que ça défini un mode de vie… et ce mode de vie devrait être compatible avec ce qu’envisage de vivre ton futur compagnon…
Oui parce que j'avais trop peur de le perdre, d'être seule, blablabla etc. Le problème habituel quoi ! J'appréhendais non pas "d'avoir sa fille dans mes pattes pendant que je ferais mon yoga", ce n'est pas tout à fait ça. Je constatais depuis des mois l'état de crasse et de bordel de sa maison, qu'un enfant de 3 ans ça prend énormément d'énergie et d'attention, et j'avais peur, une fois dans la même maison que lui, de me retrouver à faire la bonniche, à devoir tout gérer physiquement (le ménage, la bouffe, s'occuper de la gamine), à me taper toute la charge mentale (liste des courses, attention à ta déclaration d'impôts, mon chéri on n'a plus de pq, etc etc, toutes choses que je gérais DÉJÀ). Or, je suis à un moment de ma vie où j'écris une thèse, c'est un travail titanesque, je me suis battue des années et j'ai travaillé d'arrache-pied pour ça. Ce qui m'angoissait, c'était la perspective de me retrouver à habiter dans une maison loin de la ville, donc loin de la bibli et de mes amis, à gérer cette baraque toute seule parce que lui c'est un gros crasseux, à devoir en plus élever un enfant (qui n'est pas le mien par-dessus le marché) et je me suis vue malheureuse comme les pierres à ne pas réussir à terminer ma thèse. C'est plutôt ça le deal. Aujourd'hui avec le recul je pense que je n'avais juste pas envie de vivre avec LUI. J'ai envie de vivre à deux avec quelqu'un, mais pas avec un adulescent alcoolique qui se repose sur bobonne pour tout faire. Comme je l'ai écrit à de nombreuses reprises, à l'heure actuelle ma priorité c'est ma thèse, et élever un enfant de 3 ans et s'occuper de son père dépressif, c'est pas vraiment compatible avec ce projet - et ma santé mentale. Bien sûr je le vois aujourd'hui avec lucidité. À l'époque j'ai freiné des quatre fers parce que je sentais le danger, sans trop savoir exactement ce que ça voulait dire, peut-être sans vouloir me l'avouer tout à fait.
-Sandrine a écrit :Lorsque je lisais que tu étais si triste pour Escalade boy, j’étais - un peu à l’image de tes amies - un peu dans l’incompréhension… de ce que je me souviens, vous n’avez pas parlé de vos projets de vie… tu ne sais pas si cet homme était compatible sur le long terme… ce n’est pas quelqu’un avec qui tu avais vécu longtemps, que tu connaissais, que tu aimais… j’ai l’impression que tu as plus « pleuré » la perte de l’illusion de quelque chose de possible - je ne saurais pas le formuler autrement… tu sembles également attaché à ces sensations fortes que tu décris souvent… de mon point de vue, pour vivre une relation qui a le plus de chance de durer, on doit savoir ce que veut l’autre, l’entendre, l’accepter… et soit on accepte de faire des compromis, des ajustements sur certaines choses, soit pas… et dans le dernier cas… on se sépare intelligemment…
Je comprends que tu ne comprennes pas. Moi je sais pourquoi j'ai réagi comme ça : troisième rupture en 9 mois, des années de trauma accumulées, de rejets, le constat que littéralement tous les hommes me quittent, toutes ces choses s'empilent les unes aux autres, le vide affectif à combler, l'angoisse de finir seule, etc etc etc blablabla on connaît la chanson. Il y a des gens qui ne peuvent pas comprendre, et c'est ok.
-Sandrine a écrit :Je pense que ce serait un bon exercice pour toi de décrire ta vie idéale
Ok. J'ai 35 ans, j'ai soutenu ma thèse, une thèse excellente et novatrice. J'en ai publié le manuscrit et ce livre a eu du succès, suffisamment pour me permettre de décrocher un poste permanent de chercheuse, ce qui m'a permis d'acheter une jolie maison de village dans mon village cévenol. J'ai eu un poste à Marseille, Paris ou Toulouse, je vis en Cévennes et je me déplace régulièrement sur l'une de ces villes pour le travail. J'ai rencontré l'homme qui partage ma vie il y a quelques années, on vit ensemble en Cévennes, je suis enceinte de notre premier enfant. C'est un homme respectueux, intelligent, qui est capable de me rassurer, avec qui je me sens bien. Il n'est pas alcoolique, il n'est pas dépressif ou alors il a fait une thérapie. On s'aime. Nous avons une chatte, une chienne. Faire le potager m'emmerde mais lui il adore ça (ça m'arrange). Il a ses passions, j'ai les miennes, mais nous partageons les mêmes valeurs fondamentales pour nous (politiques, morales, etc). J'ai terminé ma thérapie après 10 ou 12 ans, et je n'ai plus besoin de prendre de médicaments. Je suis une jeune chercheuse reconnue et je dirige mes premiers étudiants. J'organise, dans notre maison des Cévennes, des séminaires avec des collègues, mes étudiants et étudiantes. C'est une maison d'intellos où s'élaborent plein de belles choses. Comme j'ai un poste à vie assuré, je milite dans une organisation écolo de gauche sans craindre pour ma place. Je mets mes compétences au service du monde. Et je vais bien.

Et tout ça peut exister sans la présence d'un chéri parce que je sais que ça peut ne pas arriver. Je ferai un ou des enfants seule s'il le faut, j'achèterai ma maison seule, j'aurai une chatte et une chienne toute seule, et je me forcerai à faire mon potager moi-même s'il le faut. En fait une part de moi a arrêté de croire que je rencontrerai la bonne personne avec qui partager tout ça. Tout jusqu'ici m'a toujours montré le contraire donc bon.

Je suis de passage chez mes parents. C'est un peu difficile de constater l'écart qui se creuse, l'envie pressante déjà de repartir, à peine arrivée, la culpabilité d'avoir juste envie de me barrer. Du côté de mon père et ma belle-mère, il y a tout un délire de recomposition familiale auquel ma soeur adhère. Moi je ne peux pas. Je ne me retrouve pas dans cette nouvelle famille, je n'ai rien à dire à ces personnes, je m'en tape un peu en fait. J'ai besoin de faire famille avec d'autres personnes que ma famille de sang. Je me sens coupable de ressentir ce besoin. J'ai hâte de rentrer chez moi parce qu'être ici et parler de toutes les choses que j'avais mises sous le tapis ici sur ce post ont fait remonter des trucs pas cool et je me sens mélancolique et seule. Je préférais quand tout allait bien et que toute la merde était contenue dans un coin, que je ne pensais pas à mon célibat, à ma peur, à mon angoisse.
#1338033
Bonsoir Janysse

Je retiens ça :

« et je me suis vue malheureuse comme les pierres à ne pas réussir à terminer ma thèse. »

Le conseil de Mademoiselle Bulle que tu avais toi même retrouvé : profite de ton célibat…

Je comprends que tu ne comprennes pas. »

Janysse… le passage sur mon incompréhension est au passé… et là «  j’ai l’impression que tu as plus « pleuré » la perte de l’illusion de quelque chose de possible » j’utilise le présent. J’aurais pu effectivement ajouter à la suite de cette phrase au présent : «  entre autres choses » qui aurait effectivement recouvertes « troisième rupture en 9 mois, des années de trauma accumulées, de rejets, le constat que littéralement tous les hommes me quittent, toutes ces choses s'empilent les unes aux autres, le vide affectif à combler, l'angoisse de finir seule »

D’où mon envie, Janysse, de te donner des conseils les plus pragmatique possible pour t’éviter de vivre ça à nouveau, est-ce que c’est ce dont tu as besoin ? comment je peux t’aider ?
Quand revois tu ta psy ?

J’ai retrouvé ça sur ton fil pour ta culpabilité :

viewtopic.php?f=3&t=51222&start=520#p1243063

Prends deux ou trois minutes pour réfléchir : où serais tu bien, et avec qui serais tu bien… ?

Janysse… tu n’es pas bien dans ta famille maintenant, et tu y restes maintenant… tu n’es pas obligée de faire ça… prétexte un incident à ton appart ou je ne sais quoi si c’est plus simple de procéder ainsi, mais là tu es mal, écoute toi, ne te juge pas… respecte tes sensations, elles disent quelque chose…

Tout le monde a le droit de vouloir une famille de coeur, on a bien plusieurs ami.e.s, plusieurs amour.e.s, pourquoi pas plusieurs familles… tout le monde a le droit d’avoir une famille de coeur, chez certaine personne elle est leur principale famille… C’est un besoin ? ok… prenons ce mot dans le sens le plus primaire… et accepte tous tes besoins comme quelque chose d’aussi naturel et nécessaire qu’aller uriner… que se passe t-il si tu ne va pas uriner, Janysse… ? cystite, pyélonéfrite…contente ce besoin d’une famille de coeur… rassasie le, même…

P.S : je lirais et répondrais à tes MP plus tard, prends soin de toi c'est le pus important là, et merci pour ton écoute :bisou:
#1338044
Coucou
-Sandrine a écrit : Le conseil de Mademoiselle Bulle que tu avais toi même retrouvé : profite de ton célibat…
Oui c'est ce que je fais en ce moment, la plupart du temps !
-Sandrine a écrit :D’où mon envie, Janysse, de te donner des conseils les plus pragmatique possible pour t’éviter de vivre ça à nouveau, est-ce que c’est ce dont tu as besoin ? comment je peux t’aider ?
Quand revois tu ta psy ?

J’ai retrouvé ça sur ton fil pour ta culpabilité :

viewtopic.php?f=3&t=51222&start=520#p1243063

Prends deux ou trois minutes pour réfléchir : où serais tu bien, et avec qui serais tu bien… ?

Janysse… tu n’es pas bien dans ta famille maintenant, et tu y restes maintenant… tu n’es pas obligée de faire ça… prétexte un incident à ton appart ou je ne sais quoi si c’est plus simple de procéder ainsi, mais là tu es mal, écoute toi, ne te juge pas… respecte tes sensations, elles disent quelque chose…
Je vois ma psy dans deux semaines, on est sur un rythme d'une fois toutes les 3-4 semaines car je n'ai plus les moyens de venir deux fois par mois. J'ai relu le passage que tu as relevé, et ça m'a fait beaucoup de bien de constater à quel point j'ai changé. Ce n'est pas tant le discours sur la culpabilité qui m'a frappée que celui sur la souffrance comme zone de confort. Ce n'est plus vraiment le cas, je ne pense plus me complaire dans la douleur parce que c'est ce que je connais le mieux et/ou que ça me fait ressentir des choses. J'en suis revenue.

Merci Sandrine pour ton attention et ta bienveillance mais je vais bien, et je gère mon séjour dans ma famille à ma façon. Certes je n'y suis pas super à l'aise, mais je préfère vivre ça 2x10 jours dans l'année plutôt que de me sentir coupable à tout bout de champ parce que j'évite mes parents qui n'attendent qu'une chose, que je rentre les voir. Je me sens coupable, c'est comme ça. J'en ai beaucoup parlé avec ma psy, et je suis arrivée à un équilibre qui moi me convient, qui est d'y aller, faire ma bonne action, pour avoir la paix le reste de l'année et lâcher prise sur tout un tas de trucs. Ce ne sont pas les meilleurs moments de l'année mais j'ai besoin de m'y confronter et je ne vais pas rentrer chez moi ;)

Cette famille de coeur, j'ai commencé à la construire depuis quelques temps. Ça prend du temps et je ne sais pas encore quelle forme elle prendra et ça n'est pas si simple, beaucoup de gens dans mon entourage sont proches de leur famille de sang et ne cherchent donc pas du tout au-delà, ou bien sont en couple depuis longtemps et font bloc dans la vie avec leur partenaire, etc. Je sais que c'est une des raisons qui m'avaient poussée à choisir mon ex, le fait que son père vive en territoire ultramarin, que ses frères et soeurs soient disséminés dans le monde et que sa mère soit décédée, bref que lui aussi ait besoin de faire famille.
-Sandrine a écrit :P.S : je lirais et répondrais à tes MP plus tard, prends soin de toi c'est le pus important là, et merci pour ton écoute :bisou:
Quand tu veux ! :bisou:
#1338199
Coucou tout le monde !

Je suis enfin rentrée chez moi, toute seule, mes colocs sont absentes depuis bientôt deux semaines et c'est une vraie joie d'être seule chez moi, tranquille, d'avoir la paix. Après ce mois passé ici et là, j'avais besoin de silence, de me recentrer sur mon travail, sur mon bien-être. Je travaille beaucoup, je vais à la plage, j'ai repris l'escalade et retrouvé mes copaines de grimpe, j'ai repris ma méditation matinale, je bois des coups au bar, la vie est globalement joyeuse.

J'ai osé dire à une amie qui avait annulé notre sortie plage au dernier moment pour faire autre chose avec une autre copine que j'étais déçue, au lieu de faire la carpette comme d'habitude. C'est minuscule mais j'ai osé m'affirmer, au-delà de la peur qu'elle ne m'aime plus, pour dire que j'avais été blessée.

J'ai croisé escalade boy dans la rue, lui était en voiture, moi à pied, j'ai fait comme si je ne l'avais pas vu, et il m'a écrit 1 minute plus tard pour me dire "hey je t'ai vue rue de Machin :)". Je n'ai même pas ouvert le message. Ça m'a perturbée quelques heures et puis j'ai complètement zappé.

J'ai décidé d'essayer d'arrêter de fumer, pour de vrai, j'ai une cigarette électronique maintenant, je diminue ma consommation.

Et puis ça y est, c'est vraiment la rentrée, le soleil se couche plus tôt, les nuits sont plus fraîches. Je commence à stresser pour ma thèse. C'est censé être ma dernière année et j'alterne entre "ça va le faire tu es trop forte ma Janysse" et "oh mon dieu on ne va jamais y arriver". J'essaie de mettre tout ça de côté pour avancer et ne pas laisser ces projections me paralyser. Et puis j'ai mes règles, ça fait 7 jours (pas de panique c'est normal), et comme à chaque fois ça commence à me bouffer le moral. Je me sens hyper fragile. J'ai rêvé d'escalade boy. Je l'ai stalké sur les réseaux. J'ai stalké plein d'ancien·ne·s camarades sur les réseaux, des gens perdus de vue ou quittés en mauvais termes. Ça se marie, ça achète, ça fait des tours du monde. Moi je suis là à 30 ans avec mon chômage après 12 ans d'études, éternel coeur brisé. Je sais que ce n'est qu'un aspect de la réalité, particulièrement négatif et distordu. Dans les faits je n'ai que 30 ans, j'ai des ressources financières suffisantes, un chouette appart dans un quartier que j'adore, dans une ville que j'aime, une vie bien remplie par le chant, l'escalade, je suis en train d'écrire une thèse qui m'ouvrira de très belles portes, j'ai la chance d'être célibataire et donc d'avoir la paix et de ne pas être en train de souffrir pour un gars, en fait tout va bien. Et globalement je vais bien. Mais il y a des coups de mou comme ça.

Cette semaine j'ai vu une amie de longue date, mon amie qui a eu, je pense, encore plus de galères amoureuses que moi puisque jusqu'à présent sa plus longue relation avait duré 3 mois, et tous les hommes qu'elle rencontrait la quittaient. Elle est avec quelqu'un qui lui convient vraiment depuis un an, tout se passe bien, elle va emménager avec lui, ils ont acheté un van, ils vont acheter une maison. Je suis vraiment contente pour elle après toutes ces années de souffrance affective, mais c'était vraiment dur d'entendre tout ça. J'ai l'impression en quelque sorte qu'il ne reste plus que moi sur le bord de la route des célibataires endurcies. J'écris tout ça les larmes aux yeux, mais je sais que ça passera, quand j'aurai fini de me vider mon sang. Je suis forte, je suis entourée, mais des fois j'aimerais pouvoir rentrer chez moi et me blottir dans les bras de mon amoureux en regardant un documentaire.

Par ailleurs, je pense que je suis arrivée à une nouvelle étape de mon deuil de ma relation précédente. Maintenant je SAIS que j'aurais été malheureuse si on était resté ensemble, si on avait emménagé ensemble. Il y a tout le côté charge mentale, maison crade, gestion du foyer etc que je me serais tapé et qui m'aurait épuisée rapidement. Mais surtout, surtout, je comprends maintenant avec lucidité et tendresse mon mouvement de recul et de rejet lorsqu'il m'a proposé de vivre avec lui. Je suis partie de chez mes parents à 18 ans, dès que j'ai pu. J'ai déménagé à des centaines de kilomètres. Je suis en thérapie depuis avril 2015. J'ai passé toute ma vie à essayer de m'extirper de cette famille dysfonctionnelle, de guérir de mes traumas, de trouver l'apaisement. Et là, qu'est-ce qu'on me proposait ? Un mec qui grandi dans la violence physique et verbale de son père, qui n'a jamais fait le deuil de sa mère décédée quand il avait 20 ans, aux addictions multiples, qui a fait un enfant avec une femme qui a aussi grandi dans un foyer violent avec un père alcoolique et une mère méprisante, deux adultes donc, complètement névrosés et dépressifs qui ne se prennent pas en charge, qui ont géré leur séparation comme de la merde et qui ont une relation hyper conflictuelle, une gamine au milieu qui doit être complètement perturbée, qui ne comprenait clairement pas ce que Janysse faisait dans le lit de papa, parce que Janysse n'avait jamais été présentée comme l'amoureuse de papa, etc etc. En bref, j'allais foutre les pieds dans une autre famille dysfonctionnelle, limite pire que la mienne !!! Alors que je me bats depuis 12 ans pour sortir de là ! Et là, j'allais y retourner ? Devenir la psy de service ? Me prendre dans la gueule toutes leurs conneries ? Leurs deuils pas terminés (j'en ai déjà fait les frais) ? Mais mon dieu mais MERCI, heureusement que cette relation est terminée !!

Voilà, une fin de vacances en demi-teinte. Je suis vraiment heureuse d'être rentrée chez moi et de reprendre ma vie. Je me sens un peu seule ces temps-ci, mais j'attends que la vague passe et je redouble d'attention et de soin pour moi-même.

J'espère que tout le monde va bien, je vous embrasse !
#1338237
Bon eh bien, la vague de tristesse solitude n'est pas passée, au contraire.

Hier mes plans avec mes copines sont tombés à l'eau, une prépare sa rentrée donc elle est sous l'eau, l'autre que je devais voir le soir est malade, bon très bien. J'ai passé mon samedi seule, j'ai beaucoup pleuré en attendant le soir pour enfin aller me coucher. Ce matin je me lève, pas très bien, mais ça va aller, je vais grimper deux heures avec une copine, après je vais déjeuner chez moi et puis je file à la plage pour me ressourcer avec un bon livre. Déjà à ma séance d'escalade je me sens fragile, ma copine me demande comment je vais, j'ai les larmes aux yeux. Je pars à la plage, c'est l'horreur, impossible de trouver une place pour me garer. Je tombe sur une dame qui part, j'attends patiemment derrière elle, et au moment où elle sort, une voiture en place accélère en trombe et se gare. Genre irrespect le plus total. Là je craque. Je n'ai pas trouvé d'autre place pour me garer, pas possible d'aller plus loin car je n'ai plus d'essence, je rentre chez moi en pleurant tout le long du chemin, en essayant de me concentrer pour ne pas faire de connerie sur la voie rapide. N'importe quoi.

Je me sens seule à crever et ça ne passe pas. J'en ai marre d'être seule. J'en ai marre d'être un plan B, d'être un plan cul, de ne pas être importante. Je me bats, je me bouge, je vous jure que je fais tout ce qui est possible, j'ai prévu de retourner à la plage plutôt en soirée, quand les gens commenceront à rentrer chez eux, je vais appeler une amie, je ne vais pas rester à me morfondre dans mon lit, mais merde quoi. Ça faisait plusieurs mois que ça allait bien, vraiment bien et là boum d'un coup, depuis 4 jours tout s'effrite, tout s'effondre, et je me retrouve de nouveau face à une solitude que je n'arrive plus à gérer. J'en ai marre de passer mes vendredi et samedi soirs seule ou à prier pour que les gens n'annulent pas. J'en ai marre d'aller à la plage seule. J'en ai marre d'être seule, j'en ai marre d'avoir mal. J'en ai marre d'être fragile, de devoir faire autant attention à mon quotidien, bien dormir, bien manger, ne surtout pas déroger à ma routine sinon je plonge. J'en ai marre d'avoir peur de l'avenir comme ça, de me sentir diminuée et triste lorsqu'une amie m'annonce qu'elle est heureuse en couple. J'en ai marre d'être celle qu'on baise et puis qu'on quitte, celle qui est douce et gentille et tu es une fille exceptionnelle vraiment mais je préfère tenter ailleurs.

Je ne me sens pas vide mais je me sens seule. Peut-être que c'est normal, qu'une dépressive chronique, anxieuse comme moi ne pouvait pas ne pas replonger après 4 mois de grand beau. Peut-être que c'est la rentrée, le passage chez mes parents lors duquel je me suis sentie complètement en décalage avec ma famille, le fait d'avoir passé deux semaines toute seule, bien que j'aie adoré avoir la paix. Peut-être que c'est d'entendre mon amie me parler de ses projets de couple, d'être ramenée à ma conviction et ma terreur que ça ne m'arrivera jamais. Que je ne suis pas capable d'être en couple comme ça. Que je suis trop fragile, trop anxieuse, trop insécure, pas assez solide, pas assez forte, pas assez mature, pas assez bien en fait, pour vivre ça.

Tout me semble trop dur et insurmontable alors que je suis capable de traverser tout ça avec grâce, je le sais mais aujourd'hui c'est le fond du trou. C'était tellement chouette d'avoir quelqu'un, de passer mes week-ends avec lui, de travailler côte à côte, de se faire un petit resto le samedi soir, de regarder une émission d'intellos le dimanche soir en mangeant des pizzas. Hier j'ai sorti tout l'arsenal, j'ai fait 1h30 de yoga, 2h de cuisine, et ça allait mieux. Mais je suis fatiguée. J'aimerais que ma vie soit simple, que vivre ma vie soit simple, j'ai l'impression que c'est tellement difficile pour moi, de faire en sorte que tout se tienne et de tenir toute seule.

Je ne veux pas être avec quelqu'un là tout de suite maintenant, je voudrais juste que cette sensation de trop plein ou de désespoir cesse, j'aimerais ne plus me sentir seule.
#1338249
Coucou Janysse,

Je passe juste te faire un gros bisou de soutien dans ce moment de down. Aussi déprimant et plombant et pesant qu'il soit, c'est un moment de down , que tu arriveras , demain , ou dans quelques jours à mettre en perspective avec ces 4 mois de grand beau , dans la balance .
( il m' est arrivé dans mes moments down d' être au bord des larmes parce qu' un produit était manquant dans ma commande Auchan drive donc je comprends tout a fait pourquoi une place de parking volée peut contrarier ;) )

Tu n'es pas un robot instagrammable et au fond je trouve plutôt rassurant que tu arrives à observer ce moment " sans" , à en analyser assez finement les causes probables avec une grande lucidité .

Je trouve également très positif la façon dont tu comprends que tu as refusé de vivre avec ton ex pour te " sauver" toi. Parfois on ne comprend qu' a posteriori pourquoi les " coups de tête " en apparence étaient des reflexes profondément salvateurs .

:bisou: :bisou:
#1338251
Coucou ma Selma

Merci beaucoup pour ton message de soutien <3

Ce matin je me suis levée comme une fleur, toute légère, j'ai médité, fait mon shampoing, cuisiné pour ce midi, je suis arrivée à 9h tapante à la BU toute contente et j'ai commencé ma journée. Et les nouvelles pleuvent depuis ce matin : mariages, bébés, PACS... Mais que se passe-t-il ???

Je sais que ma vie n'a pas moins de valeur parce que je suis solo, ou que le bonheur des autres ne diminue en rien ma capacité au bonheur, ou que cela ne dit rien sur mes possibilités de vivre la même chose un jour, bientôt peut-être mais MERDE. C'est dur là.
#1338272
Hello Janysse,

Comment ça va aujourd'hui ?

C'est sans doute difficile a entendre, mais les bonheurs des autres , non seulement ne diminuent pas ta capacité au bonheur, mais sont également plutôt une grande raison d'optimisme non ?
Il n' y a pas d'un côté ceux qui pour qui la vie est un long fleuve idyllique et tranquille et de l'autre côté, ceux qui sont condamnés à galérer . Je suis certaine que ceux qui annoncent ainsi les évènements heureux ont connu leur part de galères , ils n'en juste pas fait la publicité. Rien n' est linéaire et monochrome . Pour personne ;) Et les" PACS , mariages et bébés " portent en eux , aussi, une part de renoncement ou de compromis ( rarement instagrammés non plus )

:bisou: :bisou:
#1338277
Coucou Selma,

Je sais que tu as raison mais il y a quelque chose en moi qui panique un peu, animé par l'impression que "mon tour ne viendra jamais". Comme si j'étais une laissée pour compte de l'amour, coincée sur l'aire d'autoroute des relations foireuses tandis que tout le monde est déjà reparti en ayant fait le plein (métaphore autoroutière qui vaut ce qu'elle vaut, soit). C'est une façon très négative de voir la réalité puisque dans les faits, tout va bien dans ma vie, mais ça m'angoisse tout de même énormément. On me dit qu'il faut lâcher prise sur cette envie d'être en couple sinon ça ne m'arrivera jamais de façon saine sauf que je n'y arrive pas, d'où la terreur d'être condamnée à revivre encore et encore les mêmes histoires. D'où aussi ma décision de ne plus laisser personne approcher.

Ceci dit, je vais beaucoup mieux. J'ai retrouvé la joie et le plaisir dans ce que je fais, j'ai décidé de m'investir plus dans mon club d'escalade. C'est un espace où l'on parle de nos vies mais surtout, surtout, d'escalade et ça me fait du bien de ne pas être "exposée" à des récits de vies amoureuses joyeuses et réussies. Voilà, je me sens incapable de parler de ça ou d'en entendre parler, sans avoir envie de pleurer (et clairement là j'ai les larmes aux yeux), donc je fais en sorte que ça n'arrive pas. Je me sens aigrie, limite à plus me réjouir du malheur des autres parce que ça me rassure de ne pas être la seule à être triste, qu'à me réjouir de leur bonheur. J'en ai un peu honte mais c'est comme ça. C'est dur de me lever le matin toute légère et de tomber sur ma coloc et son mec qui se papouillent au petit-dej. D'autant plus qu'avant qu'ils soient ensemble, elle était beaucoup plus dispo, on déjeunait ou on dînait ensemble, et quand il est là ils font leur vie à deux, résultat nous n'avons pas vraiment de vie de coloc. On ne partage pas grand chose et ça ne m'aide pas vraiment à ne pas me sentir seule.

Voilà, maintenant que je suis toute retournée et émue, je vais remettre tout ça sous le tapis, faire comme si je ne me sentais pas seule, et continuer à vivre.

bisous :bisou:
#1338344
Coucou tout le monde,

Je passe ici pour vous dire que je vais beaucoup mieux, j'ai retrouvé ma joie de vivre (comme quoi c'est vraiment cyclique cette affaire), ma routine, mes ami·e·s et mes copains/copines, le plaisir d'avoir la paix toute seule chez moi, je vais bien. J'ai retrouvé la falaise, j'ai énormément progressé, je suis fière de moi. Ma coloc et son mec partent s'installer ensemble donc youpi j'aurai la paix, et elle m'a parlé de leurs problèmes relationnels ce matin, donc je me dis oui c'est vrai n'oublie pas que tu ne sais pas ce qui se passe dans un couple aussi merveilleux puisse-t-il paraître de l'extérieur, et toi quoiqu'il arrive tu es TRANQUILLE.

J'ai croisé escalade boy à la salle il y a une dizaine de jours. Bon, on a fait notre vie chacun de notre côté, et voilà, je l'ai ostensiblement ignoré. J'ai fait ma séance comme s'il n'était pas là. J'y pense encore souvent mais il appartient au passé. Je pense aussi souvent à mon ex. Je suis entourée de beaux garçons : il y a ce type que je croise à la fac et qui me donne chaud quand on prend un café ensemble ; il y a ces gars à la salle avec qui je grimpe parfois et qui me font un peu d'effet ; il y a ce copain de grimpe à qui j'ai commencé à penser un peu trop, et quand je le regarde grimper j'ai des choses très peu catholiques en tête mes amis. Mais je pense à mon ex, à la texture de sa peau, l'odeur de sa peau, celles de ses cheveux sous mes doigts. Je pense à cette histoire avec escalade boy, je pense aux insomnies que j'ai faites quand mon ex est revenu, quand j'ai commencé à fréquenter escalade boy. Je pense à ma thèse et je me dis mon dieu mais je n'ai pas le temps pour une histoire en fait, et se pourrait-il que je n'en aie pas envie là maintenant ? Je pense à ce copain de grimpe donc, et moi qui suis devenue tellement plus sûre de ma valeur, du fait que je suis une très jolie fille, que je suis Super Janysse, je me demande s'il y a une chance que je lui plaise. Je pense à ce copain grimpeur, et à sa "pote" Jeannette qui vient lui rendre visite dans 3 semaines, et j'espère à la fois que c'est sa chérie et que ce n'est pas sa chérie. Et je m'agace moi-même car jusqu'ici nos rapports étaient amicaux, sportifs, camarades, loin de toute idée romantique ou érotique et maintenant quand je le vois grimper j'ai envie de le mettre dans mon lit - jusqu'ici j'avais l'esprit libre de tout garçon, de toute validation masculine et c'était bien plus simple. Je ne sais pas si ce sont mes hormones qui crient famine (sans doute), si c'est le contrecoup de mon moment de solitude il y a deux semaines (peut-être), si c'est un intérêt sincère (peut-être aussi) et : je flippe - autant que je suis ravie.

En plus, ma grand-mère est décédée la semaine dernière. J'essaie de remonter chez mes parents mais j'ai dû renoncer à prendre le train aujourd'hui parce qu'il y a eu deux accidents graves sur les lignes que je prenais. Je dois préparer mon comité de thèse. Je n'ai pas écrit une ligne depuis deux mois. La semaine prochaine je suis en résidence pour préparer les prochains concerts avec mon groupe donc je ne pourrai pas bosser non plus. Toute ma famille est là-haut et moi je suis coincée ici et je n'arrive pas à y aller et je n'ai pas envie d'y aller en même temps que je voudrais déjà y être, je voudrais les soutenir et qu'ils me soutiennent. Je pensais que ce décès ne m'affecterait pas parce qu'on ne partageait plus rien depuis 20 ans et qu'elle était un peu raciste et moi je suis fille d'immigré, mais force est de constater que je me sens angoissée depuis la nouvelle, que je me sens paniquer pour rien, que je pense à ce copain de grimpe qui s'en fiche sûrement de moi - et je repense à Albert (qui s'en souvient ici ? Mon musicien qui aimait les garçons EN FAIT ?) et je me dis Janysse, ma Janysse chérie... déconne pas.

Voilà. Je crois que j'ai besoin de retrouver ma famille, enterrer la grand-mère, passer ce comité de thèse, passer cette résidence, me remettre dans mon écriture, et on verra plus tard pour les garçons, si ça me travaille toujours ou si je suis passée à autre chose et que j'ai retrouvé la paix.

Je vous embrasse :bisou:
#1338428
Hello,

Ça y est, on a enterré ma grand-mère. C'était éprouvant car la famille ne va pas bien du tout. Je savais que c'était la dernière fois quand je l'ai vue cet été donc ça n'a pas été si dur pour moi, mais ma mère, les tantes les oncles, ça ne va pas du tout. Je suis restée un peu, j'ai aidé à ranger et nettoyer l'appartement qu'il faut vider, j'ai écrit le témoignage que j'ai lu à l'église. Ma part est minuscule mais je l'ai faite.

Maintenant la vie reprend. Le comité de thèse est passé, vous êtes sur la bonne voie, vous n'avez pas vraiment besoin de notre aide, allez-y, faites ce que vous avez à faire. Dernière ligne droite. Je suis à la fois confiante et terrifiée mais c'est très excitant.

Quant à ces histoires de garçons, j'en ai discuté avec une amie qui m'a raisonnée. Elle m'a dit que j'avais le droit de ressentir des choses, que j'avais le droit d'avoir du désir pour eux, que c'était positif ; ça veut dire qu'il y a de la vie. Ça ne mange pas de pain de prendre un café avec ce joli garçon, battre un peu des cils, et repartir faire ma vie après ; bien sûr que c'est agréable de voir des beaux garçons grimper, et y'a pas de mal à se rincer l'oeil. Et rien de tout ça ne m'oblige à passer à l'acte, à agir dessus. Bon ben ça m'a gravement détendue sur la question. Je n'ai pas à avoir peur, je n'ai pas non plus à me sentir coupable de ressentir ce genre de choses - je m'étais "promis" de faire une croix sur les garçons jusqu'à la fin de la thèse, mais c'est trop violent, trop dur comme interdiction et franchement pas nécessaire. Bien loin de la délicatesse avec laquelle j'essaie pourtant de me traiter depuis un an.

bisous tout le monde
#1338805
Coucou tout le monde,

Je viens donner les petites nouvelles du mois !

J'ai passé trois semaines éprouvantes inaugurées par le décès de ma grand-mère, suivi d'une blessure à la cheville donc arrêt de l'escalade, une décision difficile à prendre pour ma carrière, un téléphone en rade, un sale coup de mes collègues (mecs)... l'anxiété était maximale pendant plusieurs semaines mais ça y est j'en suis sortie. Je prends mon mal en patience pour ma cheville et j'ai remplacé l'escalade par le yoga. J'ai aussi passé plusieurs week-ends très chouettes avec les copaines ou à la bibliothèque, ce qui m'a aidée à gérer mes angoisses et à ne pas me sentir seule.

Globalement la vie est plutôt chouette, j'avance dans ma thèse, je suis confiante et je suis fière de moi. Je chante, je travaille. J'explore de nouvelles relations amicales, je consolide celles que j'ai déjà, je fais de nouvelles rencontres dans mon club d'escalade, à la bibliothèque, en grimpant. J'essaie d'arrêter de fumer (échec). Je prends soin de mon monde - dans un monde qui s'écroule.

Je manque encore parfois de tendresse, de douceur physique, mais c'est par vagues, et en ce moment je ne me sens pas du tout en manque. Je savoure de nouveau ma tranquillité d'esprit, loin des tourments des relations amoureuses. Je tire beaucoup de joie des choses que je vis, avec enthousiasme et entrain. Je ne sais pas si je suis heureuse, mais en tout cas je ne suis pas malheureuse et je vais même bien. Et ça me suffit.

Je pense toujours à mon copain de l'escalade, de plus en plus même. Mais on ne se voit que de temps en temps en sortie ou pour boire des coups en groupe et c'est très bien comme ça. Je suis contente de sentir mon coeur battre un peu plus fort quand il arrive, la chaleur me monter au creux des reins, ça veut dire qu'il y a de la vie, du désir. Et avoir du désir pour les autres c'est aussi avoir du désir pour soi. Je n'ai pas l'intention d'agir sur cette émotion, elle est là, elle me fait plaisir, et voilà. Objectif thèse.

J'espère que tout le monde va bien, je vous embrasse fort :bisou:
#1338809
Salut Janysse, merci de tes nouvelles, ça fait plaisir de te lire apprécier les petits bonheurs de la vie.
J'aime beaucoup ta partie sur le ressenti de tes émotions et ta contemplation de celles ci, et la conclusion sur le désir.

C'est du bon boulot. Bravo.
Des bisous
#1339256
Bonjour tout le monde,

Je viens écrire dans un moment de bleu. Les deux dernières semaines se sont déroulées au pas de course. Je suis montée à Paris pour un congrès sur plusieurs jours, j'ai enchaîné avec des répètes et deux dates dans le Sud, tout en continuant la thèse et en essayant de ne pas paniquer. Je suis très fatiguée et je pense que ça ne m'aide pas à rester sereine.

À Paris, j'ai recroisé un garçon qui a fait la même école que moi il y a presque dix ans. Je l'ai toujours trouvé mignon, je ne sais pas exactement d'où on se connaît ou si je l'avais juste stalké à l'époque. Toujours est-il qu'il est venu me parler, il connaissait mon prénom, on papote vite fait. Je savais qu'il serait là car j'avais vu son nom sur le programme. J'apprends qu'il est devenu sociologue, qu'il est musicien. Je me dis wouah mais c'est merveilleux ça existe donc ! Et puis il a une copine, évidemment. Quelques jours plus tard je le contacte pour lui demander de me raconter comment il a fait pour gérer sa vie de chercheur et sa vie de chanteur en même temps ; il me répond pas de souci on s'appelle cette semaine si tu veux ; je lui laisse mon numéro, pas de nouvelles depuis mercredi dernier.

Tant pis, je continue ma vie. Je retourne à l'escalade, ma cheville va mieux, enfin, même si ça tire parfois et que j'angoisse à l'idée de devoir tout arrêter. Je grimpe avec les copains de la salle, on partage de chouettes moments, ça me fait du bien. Il y a ce copain de l'escalade, qui n'est pas celui que j'aime bien, qui devient un peu plus tactile. Il m'aide à faire un mouvement et je sens ses mains autour de ma taille. Et ça me plaît bien.

Je lui écris pour lui proposer d'aller grimper et boire un coup un soir. Il me répond que sa chérie est chez lui pour une semaine, qu'il ira grimper la semaine d'après. Mon coeur se serre, je me sens triste.

Entre temps, j'ai écrit un mail à un professeur très important pour lui demander un rendez-vous. Je l'ai rencontré en personne à Paris, il m'a proposé un rendez-vous, je ne pouvais pas, il fallait que je redescende, il m'a dit écrivez-moi. Je lui ai écrit, j'attends sa réponse. C'est très très important.

Pour tout vous dire, jusqu'au message de mon pote mentionnant sa chérie, je me sentais plutôt bien. Je pense de plus en plus rarement à mon ex, j'ai presque oublié nos moments de tendresse, pareil pour escalade boy que je ne croise plus. J'ai repris l'écriture de ma thèse, j'ai un petit rythme mais j'avance. J'ai été complimentée à de nombreuses reprises à Paris pour ma présentation, j'ai fait de jolies rencontres qui m'ont donné de l'espoir et du courage pour aller au bout de cette thèse. Je ne me sentais pas en manque d'affection ou d'amour ou de tendresse, j'étais même plutôt fort satisfaite de mon célibat, contente d'avoir la paix, d'être libre, d'être moi.

Et puis, il y a eu le type de Paris. Le silence du professeur. La chérie de mon pote. Je me sens rejetée par des hommes qui ne font même pas partie de ma vie. C'est complètement absurde et je suis en colère contre moi. J'essaie de rester lucide et honnête envers moi-même : les séances de grimpe sont aussi des moments de validation masculine, je n'envisageais rien du tout avec mon pote mais j'étais bien contente de le dragouiller un peu. Je ne sais pas pourquoi tout ça me met dans un tel état. Il y a peut-être la fatigue accumulée. L'angoisse en sous-texte. Il y a eu ce moment où, dimanche soir, sur la route du retour, dans la nuit, les filles de mon groupe de chant se sont réjouies de retrouver leur amoureux qui les attend à la maison. Une petite griffure au coeur. Il y a ma meilleure amie qui est restée 10 ans avec quelqu'un, qui s'est séparée en juillet - et je me suis dit ça y est enfin je ne suis plus la seule à être seule - et qui s'est déjà retrouvé un petit gars. Une petit griffure à l'âme. Je ne sais pas. Toujours est-il qu'un seul petit message à la con a suffi pour balayer ma sérénité et exposer des tristesses anciennes que j'espérais tenir en respect.

Je ne sais même pas ce que je veux. Je ne sais pas si je veux un mec, si je veux un amant, si je veux juste de l'attention, juste de la tendresse ou juste la paix. Il y a parfois ces moments de down qui sortent de nulle part. Je suis véritablement heureuse d'avoir la paix, je ne me sens pas la force de vivre quelque chose avec quelqu'un, déjà parce que je suis terrorisée et aussi parce que je n'ai ni le temps ni l'espace mental pour ça. Alors pourquoi ? Pourquoi cette fragilité ? Cette tristesse ? Est-ce qu'on est encore dans ce schéma de merde qui me pousse à m'intéresser à des hommes pas dispo ? Ou est-ce que c'est tout simplement qu'à 30 ans, y'en a plus trop des hommes dispo ?

Je me sens seule. Je ne me sens pas aimable. Et je suis fatiguée de faire ce constat parce que ça fait 9 ans que je suis en thérapie.

Elle est où ma rédemption ?
#1339258
Salut Jaja,

Installes Tinder, ça va calmer tes ardeurs et te faire réaliser à quel point on est peut être mieux seuls .
Je te prédis une centaine de match en 24h, et peut être un profil intéressant sur le tas et 99% de chiens de la casse (peut être), mais je vais parler à la scientifique, c'est la loi faible des grands nombres, donc tu matches avec cet armada de zozos et au pire tu corriges les fautes d'orthographe dans leurs messages au mieux tu as une discussion intéressante avec quelqu'un.

C'est peut être bizarre comme proposition mais il me semble que tu n'as jamais essayé, et tu connais mon motto, penser contre soi.

Des bisous, t'es trop intelligente, ou trop cérébrale, mais il va falloir faire avec, parce qu'on ne se refait pas.
#1339259
Coucou toi

Et si, Tinder je connais bien... J'y ai rencontré un gars début 2020 (ça s'est fini en coeur brisé pour moi) et mon ex à l'été 2021 (et là aussi j'ai eu le coeur brisé). J'y ai perdu beaucoup de temps et de plumes, et je me suis promis de ne jamais y refoutre les pieds. Donc c'est bon là j'ai donné...
#1339265
Bonsoir Janysse

" Je suis véritablement heureuse d'avoir la paix, je ne me sens pas la force de vivre quelque chose avec quelqu'un, déjà parce que je suis terrorisée et aussi parce que je n'ai ni le temps ni l'espace mental pour ça. Alors pourquoi ? Pourquoi cette fragilité ? Cette tristesse ? Est-ce qu'on est encore dans ce schéma de merde qui me pousse à m'intéresser à des hommes pas dispo ? "

Je cherchais un autre message d'Albane et je suis tombée sur celui-ci :

viewtopic.php?p=1300246#p1300246

C'est son petit 1 que je trouve intéressant... peut-être que ça te paraitrait chouette en ce moment d'avoir quelqu'un sur qui rêvasser un peu... que ça pourrait égayer ton quotidien sans te faire prendre trop de risques non plus... d'avoir un probable possible avec quelqu'un... et là, forcément, des hommes engagés... ça réduit les chances, voire les anéanties...

J'ai continué de lire et suis arrivée à ce très beau message de Miu plein de poésie que je te mets là en espérant qu'il te redonne du baume au coeur :

"Moi je pense que chacun de nous est un royaume qui flotte dans l'océan. On se croise, on s'ouvre l'un à l'autre, on peut se fermer à un moment donné, on a des choses à exposer, à cacher, à s'échanger, à nourrir, à tailler, à naitre, et à se faner, à renaitre, à mourir. J'aime beaucoup être en relation avec les gens, peu importe de connaissance, d'amitié ou d'amour, mais j'aime également être avec moi-même. Je pense pas que je suis seule donc je suis solo. Je suis seule mais je suis avec moi même et je suis bien."

Prends soin de toi
#1339270
Coucou Numéro 7,

merci beaucoup d'être allée déterrer tout ça ! Albane était parfaitement lucide et juste sur mon cas. Je n'étais peut-être pas prête à entendre à l'époque mais cela me paraît limpide aujourd'hui. Il m'aura quand même fallu quatre ans de plus et cinq histoires foirées pour en arriver au stade où seule l'abstinence me paraît désirable.

J'ai lu un peu la suite, j'ai lu ma détresse, ma détestation de moi-même, et pour la première fois je ne m'y retrouve pas. J'ai envie de prendre dans mes bras cette Janysse qui crève de douleur, parce que je sais combien elle a mal, je sais toutes les déceptions qui l'attendent, mais aussi parce que je sais qu'un jour elle sortira de cette haine.

Aujourd'hui tout est très différent. Je ne vis pas mon célibat/abstinence comme une malédiction, quelque chose que je m'inflige en attendant le moment d'aller de nouveau faire des rencontres. Au contraire, c'est mon refuge, mon rempart contre les relations foireuses, contre les choix de merde que je ne cesse de faire en matière d'homme, contre les chiens perdus qui voient en moi la lumière et leur salut mais refusent ma part d'ombre. C'est mon rempart contre le rejet. Les trois ruptures que j'ai traversées en 9 mois ont laissé un champ de ruines et je n'ai pas fini de tout remettre en état.

Alors avoir quelqu'un en tête ? Oui, d'aussi loin que je me souvienne j'ai fantasmé sur des histoires impossibles. Mais je ne veux plus de ça, je ne veux pas avoir un garçon en tête et perdre du temps et de l'énergie mentale à y penser.

Aujourd'hui je me sens mieux. Jean-Michel sociologue ne m'a pas appelée ? Tant mieux ! Mon pote de l'escalade avec qui je n'avais de toute façon pas envie d'envisager quoique ce soit (et sur qui je n'ai jamais fantasmé pour le coup) a une chérie ? Mais tant mieux pour lui !

Je ne veux plus que mon quotidien soit égayé par le fait de penser à des garçons qui ne veulent pas de moi. Pour une féministe militante c'est à la fois triste et pathétique. Je veux vivre avec eux des amitiés joyeuses et des moments de camaraderie, boire des coups et aller grimper, je veux que ce soit ça qui égaye mon quotidien. Je veux trouver cette gaieté minuscule du quotidien dans une tournure de phrase bien écrite dans mon manuscrit, dans un fou rire avec des copines, dans la satisfaction d'un bon repas, dans un débat intellectuel sans fin, dans les frissons qui me viennent lorsque nous chantons à trois voix, dans la joie féroce qui explose quand je suis arrivée en haut de ma falaise et que mon partenaire en bas se réjouit avec moi. Je veux remplir ma vie de ces choses-là, qu'elles me nourrissent et me portent, et pas qu'elles viennent remplir frénétiquement le vide existentiel que j'ai toujours cherché à combler en pensant sans cesse à des garçons.

Je crois que sur ce point-là, j'ai quand même sacrément avancé.
#1339271
Je n’ai pas lu toute ton histoire vu la longueur de celle-ci, mais juste la dernière page. Juste pour dire que tu n’es pas la seule à te torturer l’esprit et à vivre tout ça.


« J'ai l'impression en quelque sorte qu'il ne reste plus que moi sur le bord de la route des célibataires endurcies. »

Nous sommes deux !!! :D


« Que je ne suis pas capable d'être en couple comme ça. Que je suis trop fragile, trop anxieuse, trop insécure, pas assez solide, pas assez forte, pas assez mature, pas assez bien en fait, pour vivre ça. »

Je me suis fait exactement la même réflexion.

C’est normal d’être jalouse quand une copine vient nous parler de son bonheur, c’est humain.

C’est normal que quand un gars ne nous rappelle pas ça fasse un petit pincement à l’égo, même s’il ne nous intéresse pas.

Tu n’as pas besoin d’être Miss Parfaite non plus, ça je trouve c’est un poids supplémentaire un peu inutile.

Bon courage à toi
#1339272
Merci Monpetitcoeur pour ton message :)

Aujourd'hui j'ai vu ma psy, j'ai pleuré pendant une heure. Ma cheville me fait mal, j'ai dû annuler ma soirée grimpe. Le professeur ne m'a toujours pas répondu (je le sollicite pour candidater à une bourse de fin de thèse, donc c'est vraiment très important). Je ne maîtrise rien, je n'ai le contrôle sur rien, et ça me rend dingue - car je suis psycho-rigide ça on le sait. Je me fiche des garçons, je me fiche que Jean-Michel sociologie ne m'ait pas appelée, je me fiche de tout ça. Le désespoir qui me vient à l'idée de devoir arrêter de grimper, encore une fois, d'avoir encore et encore mal à la cheville, la même depuis 5 mois, tout ça compte plus que les garçons. Je passe une IRM dans dix jours, j'espère fort fort fort qu'il n'y a rien de vraiment grave, juste une blessure qui traîne, rien d'autre. J'espère aussi que le professeur répondra lorsque je le relancerai la semaine prochaine.

Je me sens très fatiguée, abattue. Cette histoire de cheville me bouffe le cerveau depuis des mois, je n'en peux plus...
#1339273
Janysse Janysse Janysse
Il faut accepter de se reposer à un moment, de ne rien faire, plutôt que d’être hyper active (pour combler un vide?)
Je crois fort à la somatisation et la en l’occurrence ton corps il te dit quelque chose…
#1339274
Bonsoir Janysse

Effectivement, prend du repos et des forces aussi... penses à bien te nourrir et à faire des choses qui te font du bien au moral, tu en as besoin, là... dix jours vont passer très vite, je croise les doigts pour les résultats... :bisou:
#1339282
Bonjour Janyse,

Je ne suis jamais intervenu sur ton fil mais je parcours régulièrement tes mises à jour, je retrouve dans tes ressentis, tes réactions pas mal de chose que je vois chez ma compagne actuelle.
Bref! Lors de la séparation qui m'a amené ici, je me suis mis dans le sport de façon très régulière, ça me permettait de m'échapper, d'évacuer... et un jour mon corps a dit stop, mauvaise bronchite, fatigue générale... arrêt maladie...
Ta cheville c'est peut-être juste une alerte pour que tu lèves un peu le pied (jeux de mot à la con :mrgreen: ).

En tout cas je te souhaite bon courage!
#1339287
Coucou tout le monde

Mais oui vous avez tout à fait raison, je suis dans un état de fatigue mentale avancé et je dois me calmer un peu. La rentrée a été très difficile et je n'ai pas pris de vacances depuis plus de trois mois. Je crois aussi très fort à la somatisation. J'ai une capacité très forte à tenir face à l'adversité, à puiser dans mes ressources, à tenir coûte que coûte, et il faut que mon corps parle pour que je prête enfin attention à ce qui se trame.

Je repense à mon insomnie à Paris. Elle dit quelque chose mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. La toute première (de ce type, où je ne ferme pas l'oeil de la nuit du tout), c'était 1 mois après avoir rencontré mon ex, après qu'il m'a dit qu'il ne savait pas s'il était prêt. Puis, c'est arrivé de nouveau une ou deux fois quand on s'est remis ensemble - d'ailleurs, j'ai fait une insomnie alors même qu'il dormait avec moi. Et enfin, c'est arrivé quand j'ai commencé à fréquenter escalade boy (et que ça me faisait peur). Je me demande ce que cette dernière insomnie dit de ce qui se passe...

Pour la cheville, ce qui me désespère sincèrement, c'est que je n'ai presque pas grimpé depuis 1 mois et demi, quand je me suis re-blessée début octobre (la première blessure sur cette cheville date du mois de juin). Mais c'est sans doute effectivement le signe que je dois, de toute façon, me ménager, "lever le pied". Aussi parce que j'ai l'impression de "perdre pied" depuis quelques jours. Je n'aime pas ces analogies à la mords-moi-le-nœud, mais force est de constater que ça a du sens dans ce contexte.

Du coup, j'ai pris un week-end de trois jours, rien foutu hier, aujourd'hui journée tranquille, demain pareil, histoire de me retaper un peu...

Je vous embrasse
#1339389
Coucou les copaines !

Un petit message pour vous dire que ça va beaucoup mieux. J'ai vu un ostéo exceptionnel qui m'a remise en place de partout et depuis ma cheville va bien mieux. Il m'a donné le feu vert pour pratiquer l'escalade, en prenant quelques précautions, et ce verdict m'a soulagée instantanément. Le professeur très important a fini par me répondre après que je l'ai relancé, c'est un peu laborieux mais je m'accroche et j'y crois. J'ai repris ma méditation quotidienne, et ça change tout à mon état d'esprit. Aussi, je vous ai écoutés, j'ai pris 3 jours de repos complet. Bon bah sans surprise c'était clairement ça une grosse partie du problème :roll:

Je sens la sérénité revenir, enfin !

Je vous embrasse fort :bisou:
#1339390
Janysse a écrit : 24 nov. 2023, 10:03 Coucou les copaines !

Un petit message pour vous dire que ça va beaucoup mieux. J'ai vu un ostéo exceptionnel qui m'a remise en place de partout et depuis ma cheville va bien mieux. Il m'a donné le feu vert pour pratiquer l'escalade, en prenant quelques précautions, et ce verdict m'a soulagée instantanément. Le professeur très important a fini par me répondre après que je l'ai relancé, c'est un peu laborieux mais je m'accroche et j'y crois. J'ai repris ma méditation quotidienne, et ça change tout à mon état d'esprit. Aussi, je vous ai écoutés, j'ai pris 3 jours de repos complet. Bon bah sans surprise c'était clairement ça une grosse partie du problème :roll:

Je sens la sérénité revenir, enfin !

Je vous embrasse fort :bisou:
:bisou:
#1339644
Coucou tout le monde !

Je viens donner quelques nouvelles. Ça y est, ça fait pile un an que c'est terminé avec mon ex. Il y a un an je pleurais d'angoisse parce que le mec me ghostait. Je pleurais d'angoisse parce qu'il me traitait comme un plan cul après une année passée ensemble où j'étais limite sa nouvelle femme. Je pleurais d'angoisse parce que je n'en pouvais plus de cette relation et que je n'arrivais pas à m'en sortir, je n'arrivais pas à le quitter, j'espérais que quelque chose change tout en sachant que c'était voué à l'échec. Bref, il y a un an, ça n'allait pas du tout, du tout, du tout.

Je suis fière et heureuse du chemin parcouru depuis. Je ne sais pas si je suis guérie, je ne sais pas si on guérit d'avoir été maltraitée ou quittée par tous les hommes ou presque qu'on a connus, si on guérit vraiment un jour de ce genre de traumatisme. Toujours est-il qu'aujourd'hui je vais bien. J'ai des tracas comme tout le monde, des choses qui ne filent pas comme je l'aimerais, des angoisses bien ancrées parce qu'elle font partie de ce que je suis, mais je vais bien. Je pense rarement à mon ex, très rarement par nostalgie, généralement avec beaucoup de rancoeur. Mais c'est derrière moi et je préfère ma vie aujourd'hui que celle d'il y a un ou deux ans.

Depuis 9 mois j'ai choisi le célibat et l'abstinence, sexuelle certes mais surtout, surtout, émotionnelle. Ce qui veut dire ne pas courir après les garçons, ne rien espérer, nouer de chouettes relations amicales avec eux, ne pas vouloir plus, ne pas m'embarquer dans des trucs foireux comme d'habitude, être au centre de ma vie, tout le temps. Les schémas que je tends à reproduire sont puissants et bien ancrés, et que je ne me fais pas encore confiance pour les mettre à distance ou ne pas replonger, je préfère ne pas relationner avec des hommes. Du moins pas amoureusement ni sexuellement (ce qui ne m'empêche pas d'avoir de très bons copains). Ce n'est pas facile mais ça vaut le coup. Il m'arrive parfois de me sentir seule, mais ça passe. Il m'arrive parfois d'avoir envie de tendresse physique, mais ça passe. Il m'arrive (régulièrement) de rencontrer des garçons qui me plaisent, mais ça aussi, ça passe.

J'ai presque les larmes aux yeux en écrivant tout ça. Pas de chagrin ou de détresse comme d'habitude, mais de joie et de fierté. La vie n'est pas finie et les épreuves à venir sont sans doute nombreuses, mais j'ai trouvé une sorte d'équilibre, de paix, qui n'est pas le fruit de sacrifices douloureux (renoncer au couple, à l'amour, à la tendresse) mais le résultat de choix conscients sur ce qui est vraiment bon pour moi. Il y a un an je n'y croyais pas, mais l'histoire avec escalade boy m'a achevée. Ma maison était déjà sans dessus-dessous, mais cette histoire, enchaînée avec mon ex, a laissé un tel champ de ruines qu'il me fallait faire quelque chose. C'était ça ou crever de chagrin.

Je suis moins angoissée par le couple ou son absence dans ma vie. J'y pense beaucoup moins. Est-ce que c'est pour me protéger, parce que ça fait trop mal ? Ou parce que c'est véritablement moins important aujourd'hui, parce que ce n'est plus une de mes priorités ? Peu importe au final car je n'en souffre plus autant qu'avant. Je continue de penser à mon copain de l'escalade, que je n'ai pas revu depuis plus d'un mois et demi. Il est en plein exams, a annulé une sortie grimpe, met des jours à me répondre. Si ça se trouve il a quelqu'un. Je me suis retrouvée à attendre une réponse, anxieuse, et je n'aime pas être comme ça, je ne veux plus attendre après un gars. J'essaie de lâcher l'affaire.

Niveau cheville on est sur du mieux pas mieux. Je suis en plein dans une entorse à répétition, c'est vraiment la galère, ça empiète sur mon activité de grimpe. Mais les vacances arrivent et j'entends bien me retaper et moins grimper pendant ce temps pour mieux repartir après. Accessoirement je suis épuisée, je n'arrive plus à écrire mais ce n'est pas grave, les vacances arrivent. J'ai besoin de repos. Et la thèse sera finie quand elle sera finie. Si ça prend 6 mois de plus, eh bien ça prendra 6 mois de plus.

Voilà. Je crois que je vais bien, et ça fait du bien.

J'espère que tout le monde va bien, je vous embrasse bien fort :bisou:
#1339645
Salut ma belle,
je trouve que c'est super ce que tu racontes, si ta vie avec toi même te plaît, tu auras probablement plus de facilités à naviguer les relations avec les autres et surtout à respecter ta propre valeur en couple, ou en solo, sans avoir besoin de comparer avec des projections ou les demis vérités des amis.
Tu es bien avec toi, continues comme ça. Le reste ça doit être du bonus. Pas un chemin de croix.
Des bisous qui clignotent pour les fêtes de fin d'année.
#1339808
Coucou tout le monde !

Je rentre de Paris où je suis allée pour rencontrer le professeur important. Ce dernier n'a pas souhaité donner suite à ma demande de me soutenir pour candidater à une bourse. Les raisons invoquées sont légitimes, c'est comme ça. Je me suis démenée pour obtenir ce rendez-vous, pour monter à Paris juste le temps de le rencontrer. C'est une petite défaite mais je suis fière de moi d'être allée jusqu'au bout du truc. Ça dit des choses de moi dont je suis fière : persévérante, déterminée, prête à faire ce qu'il faut pour prendre soin de mon avenir.

Il y a quelques jours, j'ai aussi appris que le garçon qui me plaisait beaucoup a une copine depuis quelques mois. Je suis déçue, mais je ne me suis pas encore autorisée à vivre cette tristesse. Quelque part, ça me libère. Ça me libère des fantasmes, de l'illusion, des projections d'une intimité qu'on ne partagera jamais. Après la soirée au bar avec des copains, je lui ai proposé de passer chez moi pour récupérer un livre. J'avais tant souhaité ce moment où je lui proposerais de "monter chez moi". Les rêves se réalisent souvent d'une façon inattendue. Il était là, chez moi, dans ma chambre, et nous parlions d'escalade en rigolant, en toute amitié, sans ambiguïté aucune. Et c'est joli aussi. Et c'est mieux ainsi. Je me dis qu'il y a des amitiés qui sont plus précieuses que des nuits d'amour.

Cette année 2024 a débuté avec une fatigue encore plus grande que celle de la fin d'année. Je suis arrivée épuisée chez mes parents pour les vacances, je suis rentrée chez moi encore plus fatiguée. Penser à ce garçon, à un possible qui me terrifiait, vivre dans l'anticipation excitée d'une occasion de se voir, replonger dans un état proche de celui où j'étais lorsque je fantasmais une histoire avec mon ami Albert (qui aimait en fait les garçons), m'a épuisée. Anticiper ce rendez-vous avec le professeur, projeter un avenir professionnel avec cette bourse, m'a épuisée. Dans les deux cas, l'excitation se mêlait à l'inquiétude, et j'ai vécu de belles émotions avec ces rêves bien au chaud dans mon coeur, mais tout ça est désormais terminé. Je suis arrivée au bout du bout de ce que je pouvais faire. J'ai osé solliciter ce monsieur important pour m'aider dans mes travaux. J'ai osé demander à ce garçon ce qu'il en était de ses amours. Je vais désormais pouvoir passer à autre chose, laisser la place à d'autres rêves, d'autres envies, d'autres désirs pour ma vie et mon existence quotidienne. Jusqu'à hier, j'étais très angoissée à l'idée de reprendre l'écriture de ma thèse alors que je suis si fatiguée. J'ai l'impression d'avoir désormais réglé ce qui devait l'être, d'être de nouveau libre pour vivre ma vie à moi, sans fantasmer des choses qui n'arriveront pas.

Ce ne sera pas ce garçon, qui restera un bon copain ; ce ne sera pas une bourse avec ce professeur, auprès de qui j'ai élargi mon réseau. La vie est longue, et riche de choses que je n'imagine pas encore. En attendant de les découvrir, je vais reprendre ma petite vie ordinaire, entre la bibliothèque, l'écriture, le chant et la grimpe, mes belles amitiés et cet amour de vivre que je construis jour après jour.

Finalement, 2024 commence plutôt bien. Je vous souhaite une année remplie de joies et de surprises, de belles amitiés et d'amours sereines, je vous souhaite de vivre intensément l'ordinaire qui tisse la trame de vos existences, d'aimer très fort les minuscules choses du quotidien qui font que la vie est ce qu'elle est. Pour ma part je chemine seule mais la solitude me pèse de moins en moins.

Je vous embrasse bien fort :bisou:
#1339920
Coucou tout le monde !

Il y a deux semaines, je suis partie en week-end avec mon club de grimpe pour apprendre de nouvelles techniques. C'était tellement intense et difficile et beau. Je me suis découverte capable d'une force physique et mentale insoupçonnée. Mes performances n'étaient objectivement pas du tout impressionnantes, mais dans mon référentiel à moi, j'ai fait péter les scores. J'ai rarement été aussi fière de moi. Il m'a fallu plusieurs jours après notre retour pour enregistrer ce qui s'était passé, pour comprendre que je suis forte, que c'est bien moi qui ai fait tout ça. Quelque chose s'est passé qui a fait bouger les lignes.

Entre le doctorat, le chant professionnel (nous sommes payées pour nos dates désormais), l'escalade, j'ai l'impression de m'être forgé un chemin taillé dans l'exigence, dans l'excellence. Je ne fais plus tout ça seulement par ego ou pour survivre - être la meilleure était ma seule façon d'exister. Il y a aussi la beauté, la beauté du geste, de l'harmonie, l'élégance de la pensée, d'une phrase, d'un concept. Il y a aussi l'amour, parce que je fais ça aussi par amour de l'escalade, amour du chant, amour de la recherche ; amour de moi-même.

J'ai plané comme ça avec les endorphines du week-end pendant une semaine.

Pendant ce week-end, mon copain de l'escalade, celui qui me plaît, était là. Nous avons tellement ri, tellement partagé. Il a dit quelque chose qui m'a fait supposer que c'était fini avec la fille qu'il fréquente. Et alors là, c'était reparti pour la machine à fantasmer. Qu'on s'entende bien, le gars n'a JAMAIS dit qu'il était célibataire. Il n'a jamais laissé supposer qu'il était intéressé par moi. Il est gentil et attentionné avec moi, très amical, mais je me prends des vents quand je tends des perches.

J'ai beau être fière de moi, de mon chemin, je me trouve très conne à cet endroit. Je serais la première à dire à une amie "mais enfin laisse tomber s'il était intéressé tu le saurais". Je serais la première à lui dire "tu sais bien qu'il n'est pas pour toi, qu'il n'est pas dispo" à lui rappeler que c'est son truc, les hommes pas dispo, qu'elle est encore dans son schéma à la con, qu'il faut sortir de là, qu'elle ne peut pas replonger, pas après tout ce qu'elle a fait jusque là. Et pourtant on y est. Janysse qui crushe sur un mec très ostensiblement PAS disponible ni intéressé, comme d'habitude. Je ne comprends pas pourquoi je fais ça. Pourquoi j'en suis encore là.

Je n'arrive pas à être douce avec moi, à me dire que ça arrive, qu'on ne choisit pas toujours sur qui on craque, que ça fait presque un an qu'il n'y a eu personne, que ce mec-là est gentil avec moi, que c'est normal tout ça. Mais non, je suis déçue de moi et je n'arrive pas à lâcher prise. Je pense à lui et je suis triste. Et cette tristesse là elle ne vaut pas le coup ; elle ouvre la porte à toutes les autres : le manque de tendresse, le manque d'affection, la solitude qui parfois m'étreint encore, le manque d'amour. Et je ne veux plus ressentir tout ça. Je ne peux plus.

Je vous embrasse
#1340053
Bonjour tout le monde,

Je viens donner les nouvelles du mois :)

Il s'est passé un moment compliqué au moment de mon dernier message, et encore pendant un moment en février. J'ai alterné les moments de grande joie avec des redescentes difficiles, au point que ma psy s'est demandée si je n'étais pas cyclothymique (moi je pense vraiment pas, juste hypersensible). Je me suis de nouveau blessé la cheville, et j'ai dû arrêter de pratiquer un certain type d'escalade - heureusement je peux continuer à sortir en falaise et ça me rend très heureuse. Je me suis remise à fond dans le boulot même si je sais maintenant que je n'arriverai pas à soutenir ma thèse cette année.

À deux semaines près, ça fait un an que je suis célibataire, en abstinence complète. Il y a un an ça m'apparaissait comme une épreuve quasi insurmontable. Aujourd'hui je me dis qu'un an c'est vraiment rien du tout. J'ai vécu des choses d'une intensité telle qu'aucune de mes expériences en couple ne peut égaler jusque là. La rencontre avec l'escalade il y a un peu plus d'un an a été absolument déterminante et je sais que maintenant la vie ne pourra plus jamais être la même maintenant que je sais ce que c'est. Je me sens plus forte, physiquement et mentalement, et capable. Ma progression en escalade reflète ou influe sur ma progression dans la vie. Des prises qui n'étaient pas des prises deviennent des prises ; des choses, des mouvements, des voies, qui étaient impossibles deviennent possibles. Je me dis que la vie c'est pareil. Aujourd'hui il me semble impossible d'être un jour heureuse avec quelqu'un, mais peut-être que ça aussi deviendra possible.

Je suis célibataire donc, et j'en suis tout sauf malheureuse. Et ça, qui l'eût cru, hein ? Je repense à mes relations de couple, et j'y lis surtout de la contrainte, de l'investissement temporel, du désinvestissement de mes relations amicales, et beaucoup d'angoisse. Il m'arrive de me sentir un peu seule et triste, c'est le cas aujourd'hui par exemple, mais je préfère ça qu'être dans un couple bancal avec un mec qui me maltraite. Tout n'est pas à jeter dans ma relation précédente, j'ai aussi été très heureuse avec mon ex, qui était très doux et tendre, et lorsque j'y pense c'est surtout cela qui me manque, la douceur d'un autre corps que le mien, la tendresse, le souffle chaud d'un autre contre ma nuque le soir. Pour le reste... je ne suis pas sûre que cela me manque. Je me découvre libre et forte, et ça n'aurait pas été possible en étant en couple avec un garçon (du moins pas avec ceux que j'ai fréquentés).

Dans l'absolu ça me plairait bien de rencontrer quelqu'un, un garçon chouette, libre comme moi, drôle, malin, gentil et attentionné, bon grimpeur (nouveau critère très important !), concerné par la marche du monde, un minimum déconstruit. Mais ça n'est pas grave si ça n'arrive pas tout de suite, et je ne suis pas en recherche non plus. Il y a ce copain de l'escalade oui, mais il est toujours avec cette fille alors bon. Je m'engouffrerai dans une brèche si brèche il y a mais d'ici là je savoure notre amitié. Je ne suis plus tourmentée par mes sentiments pour lui. Depuis quelques semaines néanmoins, j'ai envie de tendresse physique, de nuits d'amour, de vibrer un peu pour un autre corps, d'aller en date, d'être emballée, même si c'est pour une seule soirée. J'hésite même à me remettre sur Tinder pour trouver un amant - j'ai bien compris qu'on n'y trouve pas d'amoureux dans ce panier de crabes - juste pour sentir mon corps vivre avec le corps d'un autre. Dans tous les cas je vais attendre la date symbolique de "un an célibataire" parce que j'en suis quand même super fière.

Il y a quelques semaines aussi, je me suis embrouillée fort fort avec une très bonne amie. Ça partait d'une histoire de mec justement. Elle est allée boire un verre avec un mec, sans moi, alors que je lui avais dit que j'étais intéressée par ce gars et que je voulais le rencontrer, et qu'elle m'avait dit qu'elle organiserait un verre tous les trois. Je lui ai fait part de mon mécontentement par sms, communication non violente tout ça (d'ailleurs ça me paraissait ridicule il y a 3 ans et maintenant c'est devenu hyper spontané), elle m'a ghostée une semaine avant de m'envoyer un pavé où elle m'accable de tous les maux, et me reproche notamment de détester les gens en couple, ce qui l'a empêchée de me parler de son histoire avec son ex pendant 6 mois. Il y a beaucoup d'autres reproches dans son message, dont certains sortent de nulle part. J'en ai pleuré deux jours avant d'être très en colère ; pour une fois je m'affirme, je me positionne (c'est un move de merde d'aller boire un verre avec ce gars dans mon dos), et je me prends dans la figure tout un tas de trucs bien vilains. Alors quoi ? Il faut bien fermer sa gueule pour ménager la paix dans les relations ? S'écraser pour ne pas provoquer de conflit ? C'est ce que j'ai fait toute ma vie et là j'en ai marre qu'on me marche dessus. Je n'ai pas répondu histoire de ne pas en rajouter, parce que clairement quoique je dise ce sera retenu contre moi. Quant à son histoire avec son ex, elle s'est mise en couple avec lui après qu'il l'a agressée et quasi prise en otage chez lui et moi j'ai jamais pu digérer ça parce que qui l'a ramassée en miettes après l'agression ? Janysse bien sûr. Quand elle m'a annoncé un mois plus tard tout sourire qu'ils étaient ensemble j'ai senti le monde s'effondrer. Je n'ai jamais pu faire semblant de me réjouir pour elle, j'étais juste terrorisée, mal à l'aise, et incapable de feindre l'enthousiasme, parce que j'avais été témoin des conséquences de cette première agression, et que j'ai été violée deux fois dans ma vie. Donc je ne déteste pas les gens en couple, mais j'ai détesté ce couple du début à la fin, ça c'est vrai. J'ai eu la délicatesse de ne jamais lui rappeler verbalement les conditions de leur mise en couple, mais si on se revoit pour faire la paix et discuter, il va y avoir une petite mise au point parce que me prendre dans la gueule tout son déni, ça va deux minutes. Bref tout ça pour dire que j'essaie de m'affirmer, et que je vois bien que cela a des conséquences quand Janysse arrête de faire le paillasson... Mais je le fais pour moi parce que c'est ce qui compte vraiment. Je préfère désormais m'affirmer et énoncer mon désaccord quitte à perdre une amie, et même si c'est hyper difficile, plutôt que de me taire et entretenir ainsi une forme de désamour envers moi-même.

Je chemine, je chemine...

Je vous embrasse :bisou:
#1340054
Hello Janysse,

Puis-je me permettre de te demander ton age ?
Depuis mes fatidiques ruptures, dont celle de 2020 qui m'avait fait decouvrir ce frum je prends connaissance de tes aleas, de tes reussites, et a chaque fois tu me motives a a aller de l'avant.. J'ai lu je ne sais combien de pages et j' ai perdu le fil je l' avoue ^^ .. jJetais venu de nouveau pour rediger un paragraphe aussi long qu' inutile, mais je m' en passerai.. A te lire je vois le cheminement manquant qu' il me reste a parcourir.


Merci a toi de continuer a alimenter ton topic, a nous permettre de comprendre les autres, leur cheminement, et que leur conseils ne sont jamais des mots vident de sens
#1340055
First_love a écrit : 05 mars 2024, 07:08 Hello Janysse,

Puis-je me permettre de te demander ton age ?
Hello Fl

Ne te focalises pas la dessus pour te désavouer encore un peu plus, du haut de mon grand âge, je pense pouvoir affirmer que l'homme blanc occidental accuse un retard de développement cognitif et émotionnel assez conséquent en regard de ses congénéres féminines.
La faute au patriarcat ? la faute aux fifils à leurs momons ?

Je ne sais pas, mais concentres toi sur toi uniquement, comparaison n'est pas raison.
#1340057
Bonjour,

J’ai lu ton histoire aussi, je te remercie aussi de l’alimenter, c’est intéressant.

Ton sujet est source de beaucoup plus de bienveillance que les autres, ce qui explique sa longévité. Dommage que ça ne soit pas le cas sur les autres sujets.

Tu alternes inlassablement des phases d’autoflagellation et des phases d’autocongratulations, le même schéma de rupture subie se répète au fil des ans, qu’importe, on apprécie de lire ces pages, où toute la psychologie humaine est décortiquée, la tienne mais aussi celles de tes ex, de ton entourage.

Bravo, merci et bon courage !
#1340058
Souricette a écrit : 05 mars 2024, 17:53
Ton sujet est source de beaucoup plus de bienveillance que les autres, ce qui explique sa longévité. Dommage que ça ne soit pas le cas sur les autres sujets.

C’est le cas ici (bienveillance) parce Janysse se REMET EN QUESTION, n’élude pas et ne se cherche pas d’excuses. CQFD.
#1340066
Bonjour tout le monde !

First, si tu tiens vraiment à savoir, j'ai trente ans, mais j'ai surtout 9 années de thérapie dans les pattes et 12 ou 13 ans de forum ! Georges a raison, ça ne sert à rien de comparer son cheminement à ceux des autres, ça ne peut être source que de beaucoup de souffrance. La seule comparaison qui puisse compter, c'est celle qui te permet de mesurer le chemin parcouru, TON chemin, depuis 2020.

Souricette, j'ai lu ton topic et ce que tu prends pour un manque d'empathie ou de bienveillance n'en est pas. Moi aussi je me suis fait secouer ici à de nombreuses reprises, et si ça fait mal sur le moment, il faut prendre les interventions ici pour ce qu'elles sont : des avis de personnes qui sont TOUTES passées par là, qui ont la lucidité et le recul de voir des choses que nous ne voyons pas ou refusons de voir, et qui sont suffisamment généreuses pour te donner leur avis honnête, sans la complaisance que tes amis peuvent avoir. Et qui seront là dans les moments où ça n'ira pas.

Il y a aussi de vrais guignols qui se baladent sur le forum, et j'ai déjà été agressée verbalement en privé, notamment par une forumeuse qui s'est permise de me diagnostiquer borderline et de me donner des conseils que je n'avais pas sollicités, mais je peux te promettre que tout ce que t'écrivent Selma, Elieza, Georges et les autres, même si ça pique, et même si tu as le droit d'être en désaccord avec elleux, est tout sauf de la malveillance.

Je vous embrasse
#1340067
Bonjour Janysse, merci pour avoir donné ton avis.

Pour te répondre le plus honnêtement, aucun message ne m’a fait mal, ni même secouée.
Je vois déjà une psy depuis un bon moment, j’ai l’habitude de travailler sur moi, de discuter de mon histoire.

Par contre j’ai été déçue, c’est différent, et sans aller jusqu’à parler de malveillance, une personne m’a dit que ma psy était une bullshit, pas en privé, devant tout le monde sur mon sujet.

Cela ne m’a pas fait de mal, pas de raison, j’ai confiance en ma psy, je la trouve vraiment géniale, elle m’a énormément aidée, mais je trouve ça assez curieux de dire cela à quelqu’un, qu’on ne connaît qu’à travers quelques lignes, et qu’on puisse appeler cela de la lucidité.

Je suis contente pour toi, tu as ressenti du soutien, depuis toutes ces années, tu le mérites, je continue de trouver davantage de bienveillance ici, c’est mon point de vue, il n’engage que moi.

Au plaisir de te lire à nouveau. Je t’embrasse aussi.
#1340094
Merci Janysse, Georges pour votre réponse
Haha effectivement il semblerait à défaut de faire une généralité que ma compréhension émotionnelle ne soit pas aussi avancée que d'autres, toujours un plaisir cependant de vous lire vous et les autrrs bienveillants du forum, sans qui de nombreuses âmes en peines n'auraient jamais pu s'en sortir

Je ne vais pas inutilement polluer ce topic,

Je vous souhaite un bon week-end
#1340182
Hello tout le monde !

Je suis venue vous dire que je vais bien. C'est étonnant n'est-ce pas, mais je vais vraiment bien depuis plusieurs mois, et ça fait du bien.

J'avance dans ma thèse, j'abats un boulot monstre depuis deux mois et je suis très fière de moi. C'est un cheminement joyeux, je suis heureuse de me lever le matin pour plancher sur ma thèse, j'en suis reconnaissante car je sais que ce n'est pas le cas pour tout le monde.

J'ai arrêté les anxiolytiques depuis un mois, ça se passe bien, ma psychiatre diminue la dose de mon régulateur d'humeur. je ne l'ai pas encore fait, j'ai un peu peur de baisser la dose, de perdre ce sentiment de stabilité et de sérénité que j'éprouve depuis plusieurs mois. Mais je vais le faire, et on verra bien !

Ça fait deux mois que je n'ai pas vu mon amie avec qui je me suis embrouillée. J'y ai beaucoup pensé et réfléchi, je me suis demandé pendant des semaines comment revenir vers elle, j'étais assez angoissée à ce sujet. J'ai tourné et retourné dans ma tête notre relation pour comprendre ce que j'avais pu faire de mal, comment je l'avais blessée, ce qu'elle ressentait. Et puis je l'ai croisée à la bibliothèque il y a quelques semaines. On s'est regardées, elle m'a à peine souri et est allée s'assoir sans venir me dire bonjour. Je suis restée un peu, le coeur battant la chamade, perturbée au plus haut point, avant de prendre mes affaires et partir. Depuis, l'idée de la fin de notre relation a fait son chemin. Ce qui s'est passé très concrètement, c'est que j'ai exprimé un ressenti, un besoin, une situation qui m'avait blessée. Que j'ai tenté à trois reprises de communiquer à ce sujet en l'appelant, en lui écrivant que je ne voulais pas rester en froid, que j'aurais aimé parler de ce qui s'est passé. Et que sa réponse a été de me balancer des choses très violentes par sms, sans se remettre en question, sans prendre en compte ma demande de communiquer à ce sujet. Je suis arrivée à un point dans ma vie (et ma thérapie) où je ne peux plus accepter cela.

Je ne peux pas avoir dans ma vie quelqu'un auprès de qui je communique pour essayer de régler un problème relationnel et qui me donne comme ça une fin de non recevoir avec autant d'aigreur et de mauvaise foi. Si elle revient vers moi je réfléchirai peut-être à la suite, autrement pour moi là c'est terminé. Le temps passe et je réalise qu'elle n'a pas laissé un si grand vide derrière elle, que d'autres amitiés plus saines ont pris le pas sur cette relation. Ç'a été long et difficile mais je dois, je ME dois, de me respecter et de ne pas accepter ce genre de comportements dans ma vie.

Après un an d'abstinence, je me suis inscrite sur une appli de rencontre. Ç'a été rigolo et excitant pendant quelques jours, j'ai discuté avec quelques mecs, j'ai même fait un date avec l'un d'entre eux et je me suis un peu ennuyée. Ça n'était pas désagréable mais j'ai vite compris qu'il ne me plaisait pas et que j'aurais été tout aussi bien à mater une série au fond de mon lit. Il a parlé de lui, j'ai parlé de moi, et nous ne nous sommes pas rencontrés. D'ailleurs il n'a pas donné suite, et c'est tant mieux car moi non plus. Je réalise que pour une fois je n'ai pas d'attentes démesurées envers les garçons ou une potentielle relation. Je serais ravie de rencontrer un partenaire de vie avec qui faire un vrai bon bout de chemin mais dans l'absolu j'aurais surtout envie d'un plan cul ou plan tendresse, sans engagement. Ma vie est déjà tellement remplie je n'ai pas vraiment la place pour autre chose ! Et puis j'ai décidé de faire congeler mes ovocytes quand ma thèse sera terminée, comme ça je pourrai faire un enfant toute seule, et ça me rassure d'avoir décidé cela. Ce qui est marrant avec l'abstinence, j'en parlais d'ailleurs avec une copine, c'est qu'au bout d'un moment on oublie un peu ce que c'est le sexe, et ça finit par ne plus manquer du tout. Aujourd'hui, je m'en fiche un peu. Une amie m'a dit un jour, il faut que tu mettes les mecs en compétition avec toi-même : est-ce que tu passes un meilleur moment en compagnie de cette personne ou toute seule à vivre ta vie ? C'est un conseil précieux ma foi et bien utile.

Je suis heureuse de vivre ma vie telle qu'elle est, avec le travail colossal qui m'attend pour la thèse, avec l'escalade et le chant grâce auxquels je vis des choses hyper fortes. Je rentre d'un week-end de grimpe dans les Calanques où j'ai dû dépasser toutes mes peurs, où j'ai pleuré de terreur, où je suis allée puiser très loin pour continuer à descendre sur ces chemins glissants et au bord du vide, pour descendre ensuite un rappel de 35 mètres, pour continuer à grimper pendant 4 ou 5 heures à 100 mètres au-dessus du vide, le ciel bleu très haut et la mer tout autour. Je ne vois pas comment une relation amoureuse peut m'apporter autant d'intensité que ce que je vis avec mon groupe d'escalade. Bon je deviens un peu accro aux sensations fortes c'est certain. Je développe aussi de nouvelles amitiés, j'en approfondis certaines, et c'est joyeux et rassurant et juste, voilà, tout ça sonne juste, comme si j'étais au bon endroit au bon moment, avec calme et de nouveau sans attentes démesurées envers les gens que je fréquente.

Mon coeur bat toujours un peu plus fort quand je vois mon pote de l'escalade, celui qui voit une fille depuis septembre. Nous nous sommes retrouvés il y a peu à boire des coups, puis à être pompettes tous les deux, à rire et raconter nos vies, et j'avais très envie de plus, voilà un garçon avec qui je passe un meilleur (ou aussi bon) moment qu'en ma propre compagnie, mais le lendemain il partait rejoindre sa belle. Bon ben c'est comme ça. Je ne me flagelle plus pour ça, je ne me sens plus coupable ou nulle d'avoir envie d'un garçon qui n'est pas pour moi, qui est avec une autre. Voilà ce que ça fait de se sentir vivante aujourd'hui, voilà ce que ça fait d'avoir le coeur qui bat pour un regard très bleu, et ça veut dire avant tout que c'est encore possible, que je peux encore ressentir des choses pour quelqu'un, si je ne ressens pas ça pour les garçons des applis de rencontre, ça veut juste dire que ça n'est pas eux ; mais qu'il y aura quelqu'un d'autre un jour, avec qui j'aurai envie de mater ma série au fond de mon lit, et qui ressentira la même chose que moi.

D'ici là la vie est belle et pleine de surprises qu'il me reste à découvrir en temps voulu.

J'espère très fort que vous allez toutes et tous bien en ce début de printemps. Voilà l'été qui vient.

Je vous embrasse bien fort :bisou:
#1340183
Bonjour Janysse.

Merci de nous donner de tes nouvelles!

Tu as bien raison de vouloir congeler tes ovocytes. La fertilité diminuant drastiquement après 35 ans, cela devient un acte de plus en plus courant en France.
Attention tout de même à de ne pas tomber dans l’excès inverse, à croire que l’on est capable de tout faire toute seule, surtout si on a un fond dépressif et que l’on tient grâce à des médicaments et à des consultations psys.

Tu as raison d’affirmer haut et fort ta fierté par rapport à tes accomplissements! Dans mon sujet, on m’a littéralement sautée dessus pour une phrase mal comprise en m’accusant d’avoir une personnalité fière. Pourtant, je disais simplement avoir achevé ma reconversion. Mais peut être qu’à présent tu comprendras mieux la différence de traitement entre toi et les autres forumeurs et forumeuses.

Comme c’est un forum qui pousse à l’auto critique, que l’on est pas là pour brosser dans le sens du poil, et que tu cherches à être secouée, j’ai l’impression en te lisant que tu essayes de t’auto persuader que oui, tu es mieux seule, comme si en y croyant dur comme fer, ta vie amoureuse allait finir par s’arranger.
On a l’impression de lire un livre de développement personnel sur la pensée positive. Tu sembles tenir le discours que tout le monde veut entendre: je suis heureuse seule, si l’amour vient tant mieux sinon ce n’est pas grave, je suis fière, je m’aime bla-bla-bla.
Tu gagnerais à t’interroger sur ce qui fait que tu alternes des phases de positivisme exagéré avec des phases où tu n’y crois plus du tout, et essayer de modérer tout ça.

Je t’embrasse.
#1340184
Souricette a écrit : 11 avr. 2024, 19:29 Bonjour Janysse.

Merci de nous donner de tes nouvelles!

Tu as bien raison de vouloir congeler tes ovocytes. La fertilité diminuant drastiquement après 35 ans, cela devient un acte de plus en plus courant en France.
Attention tout de même à de ne pas tomber dans l’excès inverse, à croire que l’on est capable de tout faire toute seule, surtout si on a un fond dépressif et que l’on tient grâce à des médicaments et à des consultations psys.

Tu as raison d’affirmer haut et fort ta fierté par rapport à tes accomplissements! Dans mon sujet, on m’a littéralement sautée dessus pour une phrase mal comprise en m’accusant d’avoir une personnalité fière. Pourtant, je disais simplement avoir achevé ma reconversion. Mais peut être qu’à présent tu comprendras mieux la différence de traitement entre toi et les autres forumeurs et forumeuses.

Comme c’est un forum qui pousse à l’auto critique, que l’on est pas là pour brosser dans le sens du poil, et que tu cherches à être secouée, j’ai l’impression en te lisant que tu essayes de t’auto persuader que oui, tu es mieux seule, comme si en y croyant dur comme fer, ta vie amoureuse allait finir par s’arranger.
On a l’impression de lire un livre de développement personnel sur la pensée positive. Tu sembles tenir le discours que tout le monde veut entendre: je suis heureuse seule, si l’amour vient tant mieux sinon ce n’est pas grave, je suis fière, je m’aime bla-bla-bla.
Tu gagnerais à t’interroger sur ce qui fait que tu alternes des phases de positivisme exagéré avec des phases où tu n’y crois plus du tout, et essayer de modérer tout ça.

Je t’embrasse.
Mais t'es tellement a la masse purée...
Te compare pas à Janysse qui a 10 ans d'analyse et de remise en question derrière elle.
La personne dangereuse (mais surtout pour elle même en fait), c'est toi Souricette.
Arrete de prendre ton cas pour une généralité, arrete de te victimiser et de te regarder le nombril.

La c'est la modératrice qui va parler en revanche, arrete d'utiliser les sujets des uns et des autres pour "régler tes comptes". Ca sera le premier et seul avertissement.
#1340185
Salut Souricette,
Souricette a écrit :Tu as bien raison de vouloir congeler tes ovocytes. La fertilité diminuant drastiquement après 35 ans, cela devient un acte de plus en plus courant en France.
Attention tout de même à de ne pas tomber dans l’excès inverse, à croire que l’on est capable de tout faire toute seule, surtout si on a un fond dépressif et que l’on tient grâce à des médicaments et à des consultations psys.
Ben en fait c'est pas une question de croire que je suis capable de tout faire toute seule, c'est qu'il y a une vraie possibilité de ne jamais trouver de partenaire avec qui faire un enfant auquel cas je n'aurai pas d'autre choix que de le faire seule. Bien sûr que j'aimerais vivre ma vie avec quelqu'un et faire famille avec un gars super, mais dans l'hypothèse où ça n'arrive pas, ça ne m'empêchera pas de réaliser ce désir-là. Faire un enfant sans homme ne signifie pas être toute seule. Je sais que je serai entourée de famille et amis, de proches qui m'aideront à élever ces enfants. Quant à ta remarque sur mon statut psy, je pense justement avoir une longueur d'avance précisément parce que je suis suivie et médicamentée comme il faut, ce qui n'est pas le cas de beaucoup des personnes qui en auraient pourtant besoin.
Souricette a écrit :Comme c’est un forum qui pousse à l’auto critique, que l’on est pas là pour brosser dans le sens du poil, et que tu cherches à être secouée, j’ai l’impression en te lisant que tu essayes de t’auto persuader que oui, tu es mieux seule, comme si en y croyant dur comme fer, ta vie amoureuse allait finir par s’arranger.
On a l’impression de lire un livre de développement personnel sur la pensée positive. Tu sembles tenir le discours que tout le monde veut entendre: je suis heureuse seule, si l’amour vient tant mieux sinon ce n’est pas grave, je suis fière, je m’aime bla-bla-bla.
Tu gagnerais à t’interroger sur ce qui fait que tu alternes des phases de positivisme exagéré avec des phases où tu n’y crois plus du tout, et essayer de modérer tout ça.
Je ne suis pas en train de m'auto-persuader que je suis mieux seule. Je constate seulement après un an de célibat et d'abstinence que je vais bien pour de vrai. Il y a encore un an cela me paraissait impossible, et les discours du "aime-toi avant d'aimer quelqu'un d'autre" me pétaient les ovaires et continuent de me péter les ovaires parce qu'ils sont très injustes, mais dans mon message ça n'est pas de cela qu'il s'agit. Le célibat je l'ai choisi pas pour apprendre à m'aimer, mais parce que mes relations avec les hommes ont systématiquement été empreintes d'une violence que je ne peux plus supporter. Je suis effectivement heureuse seule et j'ai appris à m'aimer, après de nombreuses années très difficiles, 9 ans de thérapie (que je poursuis toujours aujourd'hui), des relations catastrophiques et plusieurs essais médicamenteux. J'ai envie de vivre une histoire d'amour, une relation saine et durable, de trouver un partenaire de vie mais je ne suis plus en recherche frénétique donc ça n'est pas grave si je suis célibataire encore un moment, je ne vois pas en quoi il s'agit de "positivisme exagéré". D'ailleurs je rencontre des garçons, je prévois des dates, je ne suis pas fermée à une rencontre non plus.

Je pense que ce genre de propos, qui mettent en avant un célibat sincèrement joyeux, ne sont précisément PAS le genre de discours que tout le monde veut entendre, bien au contraire. Pour tout un tas de raisons sociologiques et psychologiques, il met en danger certaines structures sociales bien ancrées (surtout quand ça vient de jeunes femmes en âge de procréer). C'est un discours qui dérange, et pendant longtemps il m'a dérangée. Il m'a fait beaucoup de mal. Quand j'entendais mes amies célibataires bien plus sereines que moi tenir ce genre de propos, je me sentais comme une merde, parce que je me sentais à des années lumières de ça, parce que je me sentais vide et triste et seule et que je voulais à tout prix trouver un mec et fonder un couple, ce qui m'apparaissait alors comme le seul but valable de ma vie. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

Il ne s'agit pas non plus d'encenser le célibat et mépriser le couple, je ne dis pas que le but ultime est de rester seule et d'en être fort satisfaite ad vitam eternam. Il y a des personnes qui se construisent et grandissent avec un.e partenaire, qui sont très heureuses en couple. D'autres qui n'ont pas de troubles de l'attachement et qui ne connaissent pas l'anxiété qu'une relation amoureuse ou son absence peuvent causer. Mon chemin à moi c'est de passer par cette période de célibat plutôt que de m'abîmer dans des relations qui ne me conviennent pas et que je n'arrive pas à quitter. Et cette expérience se révèle être non pas un chemin de croix mais une libération.

Puisqu'on en est là, je t'invite maintenant à réfléchir à ce que ce discours de célibat heureux vient déranger en toi, à ce que ça vient chercher en toi de branlant qui te pousse à penser que je ne suis pas sincère, que j'exagère, que j'essaie de m'auto-persuader (et donc de vous persuader toutes et tous) que je suis bien comme ça.
#1340193
Coucou Janysse!
Je prends enfin le temps de te répondre à toi et je suis très heureuse de te lire comme ça.
Je ne vais pas trop rebondir sur les ovocytes tout ça parce que je te souhaite surtout de trouver quelqu’un avec qui partager cette aventure, et aussi parce que perso j’ai failli être maman mais avec le recul je suis presque « soulagée «  que ça ne soit pas arrivé. C’est quelque chose de tellement personnel que je me garderais bien d’en penser quoi que ce soit :)

Mais par contre, pour ce qui concerne ton amie, et bien je voulais te féliciter. Je sais à quel point il est difficile (peut être plus encore qu’en amour) de mettre un terme à une relation amicale, mais cela montre surtout que tu as conscience de tes limites et c’est chouette.
Il y a quelques années j’étais très amie avec une fille, très très toxique, mais je lui passais absolument tout parce que je l’adorais et surtout j’avais de grosses œillères. J’ai fini par l’envoyer chier après une enieme marque d’irrespect (elle me marchait clairement sur la gueule), mais d’autres filles de notre groupe étaient encore en contact avec elle.
Et bien figure toi… il y a un mois, elle a contacté une de nos copines pour « dormir chez elle » (nous habitons toutes les deux une capitale étrangère), avec un ami à elle. Cette copine lui a laissé les clés de son appart, elle avait une soirée de prévue et allait dormir chez son mec. Résultat l’autre toxique s’est défoncé la gueule, à pourri la soirée de notre copine, à perdu les clés, pour au final se dédouaner complètement de la situation (c’est pas moi c’est de ta faute tu m’as laissée gérer tes clés et je connais pas la ville)….alors comment dire, la nana en question a plus de 35 ans et est mère de deux enfants (la défoncée). .. résultat toutes nos amies l’ont bloquée et elle chiale partout que ce sont des connasses bla-bla. Bref même si ça n’a rien à voir avec ton histoire (quoi que), les gens toxiques même si on croit que ce sont nos amis… restent des gens toxiques, à fuir donc, en sprintant si possible.
Je t’embrasse bien fort Janysse, je suis ravie de te lire comme ça.
#1340194
Coucou Elieza !
Merci pour ton message :bisou:

Je suis d'accord avec toi, les ruptures amicales sont très difficiles... ce que tu dis de ton amie donne effectivement envie de fuir, mais quand on est en plein dedans on a souvent des œillères c'est bien vrai.

Pour mon amie je n'ai rien vu venir, je ne pense pas qu'elle soit fondamentalement toxique, juste jeune, un peu immature, et qu'elle va très mal. En fait elle me fait beaucoup penser à moi au même âge. Mais sa réaction par message m'a fait peur. Qu'il y ait des choses que j'ai faites qui lui déplaisent, j'entends (même si avec le recul je referais tout pareil), mais de là à me dire qu'elle fait tout pour être là pour moi (sous-entendu moi pas, ce qui est faux), qu'elle fait tout pour ne pas me contrarier quitte à me mentir sur sa relation avec son gars (si elle me ment c'est son choix, et elle a menti à d'autres que moi), et que ça impacte sa vie, son sommeil, son appétit (sic), c'est un peu gros. Plus j'y pense et moins je me dis que je mérite d'être traitée comme ça et d'être accablée de tous ces reproches.

Je vais donc suivre ton conseil (qui m'a aussi été prodigué à l'unanimité par toustes mes ami·e·s) : fuir.

J'espère que tu vas bien, je t'embrasse fort :bisou:
#1340196
Bonjour Janysse,

Je te pense sincère, ce que je pense c’est qu’il y a quelque chose de sans doute inconscient dans l’autopersuasion.
En faisant une recherche avancée avec auteur Janysse et mot-clé fière, il en ressort 61 résultats sur 80 pages.
C’est très souvent, 61 fois, que tu nous parle de ta fierté, c’est en boucle.
Le mot heureuse une vingtaine de fois aussi.

Citation de 2012, je suis tombée dessus par hasard sur un autre sujet :


« Ce qui importe, c'est ce que j'ai à dire, à écrire, à fixer.
Je suis heureuse.
Je suis heureuse.
Je suis heureuse. »


Cela ressemble à du matraquage publicitaire, et d’expérience j’ai remarqué que lorsque tu es vraiment convaincue d’être fière et heureuse, tu n’as pas besoin de le marteler à qui voudra l’entendre pendant 12 ans, de la même façon pour ceux qui sont ravis de vivre seul ou seule.
Ce n’est que mon point de vue, tu peux le réfuter.

L’important c’est que tu as avancé malgré tout, je n’ai aucun doute là dessus, et je cherche sans doute la petite bête, vu que c’est ce que tu sembles prôner, chercher ce qui pourrait piquer.

Vraiment toutes tes relations avec les hommes était empreintes de violence? à cause de la malchance ou bien tu les attires? Dur dur!
Bonne continuation.
#1340197
Bonjour Souricette,

Je ne sais pas quoi te répondre, je suis assez perplexe. Tu te rends compte que ce que tu racontes n'a pas de sens ? Aller déterrer des propos que j'ai écrits lorsque j'avais 19 ans pour prouver je ne sais quoi sur ma personne aujourd'hui ? Tu as trouvé 61 fois l'occurrence "fière" dans mes propos, bravo, et donc ? Je ne comprends même pas où tu veux en venir.
Souricette a écrit :Vraiment toutes tes relations avec les hommes était empreintes de violence? à cause de la malchance ou bien tu les attires? Dur dur!
Là je te trouve carrément mauvaise. Je pourrais te répondre cordialement en faisant un petit cours de sociologie de base sur la domination patriarcale ou t'expliquer que je n'ai pas choisi de me faire violer à deux reprises, mais en fait j'en ai marre d'être sympa avec les casse-couilles du forum depuis 10 ans, et j'ai mieux à faire que de me justifier face à quelqu'un si ouvertement de mauvaise foi.

Bonne chance pour la suite, vraiment.
#1340199
Souricette a écrit : 19 avr. 2024, 10:45 Bonjour Janysse,

Je te pense sincère, ce que je pense c’est qu’il y a quelque chose de sans doute inconscient dans l’autopersuasion.
En faisant une recherche avancée avec auteur Janysse et mot-clé fière, il en ressort 61 résultats sur 80 pages.
C’est très souvent, 61 fois, que tu nous parle de ta fierté, c’est en boucle.
Le mot heureuse une vingtaine de fois aussi.

Citation de 2012, je suis tombée dessus par hasard sur un autre sujet :


« Ce qui importe, c'est ce que j'ai à dire, à écrire, à fixer.
Je suis heureuse.
Je suis heureuse.
Je suis heureuse. »


Cela ressemble à du matraquage publicitaire, et d’expérience j’ai remarqué que lorsque tu es vraiment convaincue d’être fière et heureuse, tu n’as pas besoin de le marteler à qui voudra l’entendre pendant 12 ans, de la même façon pour ceux qui sont ravis de vivre seul ou seule.
Ce n’est que mon point de vue, tu peux le réfuter.

L’important c’est que tu as avancé malgré tout, je n’ai aucun doute là dessus, et je cherche sans doute la petite bête, vu que c’est ce que tu sembles prôner, chercher ce qui pourrait piquer.

Vraiment toutes tes relations avec les hommes était empreintes de violence? à cause de la malchance ou bien tu les attires? Dur dur!
Bonne continuation.
bonjour Souricette,

Déso je m' incruste sur ton post Janysse :bisou:

Souricette, autant je comprenais que tu puisses éprouver de l' amertume en considérant qu' on traitait plus durement les nouveaux venus que les habitués ici , autant je te trouve à côte de la plaque ici.

Pour suivre Janysse depuis des années , je peux t' assurer que tu fais fausse route. Janysse est loin de plastronner, et elle a passé des moments difficiles sur lesquels elle a été très transparente . Je trouve le petit jeu de décompte des mots assez mesquin, mais si tu t' y essayais sur les mots " larmes", " fatigue", " tristesse" , tu trouverais également des résultats.

La progression de Janysse est loin d' être factice, c' est le fruit d' un long travail sur elle même , semé d' embûches , dont elle peut tout à fait être FIÈRE ( travail que tu devrais entreprendre sur toi même , plutôt que de consacrer toute cette énergie à chercher des poux aux autres sur leur post )
#1340200
Janysse,

C’est pourtant clair, 61 fois le mot fière sur un sujet de 80 pages. Ça ferait beaucoup moins de pages s’il n’y avait pas les réponses des autres. Donc c’est énorme! Certes il y a aussi des larmes et de la fatigue, ça n’empêche pas.

Je ne trouve pas que ça soit un haut niveau d’autocritique quand on explique que toutes ses relations ont été empreintes de violence uniquement à cause de la société patriarcale.

Je parlais de violence en général pas de viols en particulier, j’imagine que ça doit être très difficile à surmonter et au passage je comprends tout à fait ta décision de te retirer du marché de l’amour, j’aurais sans doute fait pareil. Je t’invite à te renseigner sur le stress post-traumatique, et te souhaite de te remettre de tes épreuves, vraiment.


Selma,

Ton message m’étonne, toi qui semble si clairvoyante sur les autres sujets.

Relis bien mes messages tu verras qu’ils ne sont pas en contradiction avec les tiens.

Je pense qu’elle a bien raison d’être fière du chemin parcouru, je suis également fière de mon chemin, il n’y a pas de compétition.

J’ai dit tout ce que j’ai dit pour aider, et elle souhaitait être piquée. Je n’interviendrai plus sur ce sujet.
Modifié en dernier par Souricette le 22 avr. 2024, 10:20, modifié 3 fois.
#1340202
Selmasultane a écrit : 19 avr. 2024, 17:24 Souricette, autant je comprenais que tu puisses éprouver de l' amertume en considérant qu' on traitait plus durement les nouveaux venus que les habitués ici , autant je te trouve à côte de la plaque ici.
Alors oui, je peux témoigner que les nouveaux venus peuvent être bien bousculés ici :lol:

Après je sais que c'est votre style, pour la plupart des habitués, mais je reste convaincu que certaines personnes en pleine souffrance n'ont pas besoin de ça et que ça peut même être néfastes pour elles. J'ose pas imaginer un dépressif qui viendrait rechercher du réconfort ici...
#1340300
Bonjour tout le monde,

Ça fait un moment que je n'étais pas repassée, j'ai été embarquée par la vie, le temps est passé à une vitesse folle et voilà, j'ai eu 31 ans.

Il s'est passé beaucoup de choses depuis deux mois alors voici en vrac les nouvelles.

La thèse avance ! (À ce stade c'est un running gag qui fait marrer mes potes) J'écris toujours et j'espère que je pourrai rendre mon manuscrit au début de l'année prochaine... J'ai fait un gros déplacement pro à Paris en avril, c'était génial de rencontrer tout un tas de jeunes chercheurs/chercheuses venus de partout dans le monde, mon travail a été très apprécié et ma foi ça fait bien plaisir. Ces 10 jours à Paris m'ont laissée sur le carreau, complètement amorphe et épuisée, en même temps que ma psychiatre décidait de diminuer ma dose de neuroleptique. J'étais tellement fatiguée que j'ai dû prendre des vacances (oui moi !) :lol:

J'ai repris le boulot à fond pour pouvoir partir en vacances cet été l'esprit libre, et j'essaie d'avancer au maximum. J'ai passé une semaine toute seule dans les Cévennes pour garder la maison d'une amie pendant son voyage à l'étranger, et c'était délicieux. Je réalise que j'apprécie de plus en plus ma propre compagnie - et c'était pas gagné d'avance comme chacun sait ici.

Mon corps va mieux, ma cheville va mieux, j'ai repris mes activités d'escalade comme avant et tout se passe bien, j'ai progressé, j'ai pris en force physique. C'est assez déroutant. J'ai toujours été assez frêle, très mince, et le culte de la minceur avait ancré en moi l'idéal d'une femme très mince, presque fragile, aux membres très délicats et maigres, et j'étais bien contente de m'en approcher. Avec l'escalade, mes jambes se sont dessinées, mes abdos aussi, mais surtout j'ai pris des muscles et des bras aux épaules ; j'apprends à apprécier ce corps qui devient fort, qui devient plus imposant, qui n'est plus si fragile, à me trouver belle comme ça et à dire merde à cette image de la femme délicate. J'en ai marre d'être délicate.

J'ai appris récemment que mon ex amie avait eu une histoire avec ce gars, celui avec lequel elle a pris un verre dans mon dos, celui autour duquel on s'est engueulées. Bon ben ça me confirme que mes instincts étaient justes sur ce coup-là, et que son explosion de colère démesurée était non seulement violente mais aussi très injuste. Pour moi c'est terminé.

Ces dernières semaines j'ai passé beaucoup de temps avec mon copain de l'escalade, celui sur lequel je crushe depuis le mois de novembre. On s'est fait des sorties grimpe tous les deux, à la salle, en falaise, on a bu des coups ensemble le soir en rentrant. On s'est parlé de nos vies, il m'a parlé de Caroline, la fille qu'il voit depuis septembre, comment ils se sont rencontrés, comment c'est trop dur pour lui d'accepter d'être en couple, même s'il ne voit qu'elle ; il lui a dit il y a quelques semaines, après 8 ou 9 mois, qu'il ne voulait pas fermer la porte à une amourette ou à l'opportunité de coucher avec d'autres filles, il m'a dit que ça lui avait du mal d'entendre ça, qu'elle en avait pleuré. Alors là j'ai décidé que je ne serais pas celle qui fera du mal à Caroline, et qu'on allait être strictement amis avec l'autre bonhomme. Tout ça pour dire que c'est passé. Que j'aime cette intimité amicale entre nous, que je n'ai plus envie de plus, que j'ai gagné un ami, que c'est trop beau de se trouver comme ça autour du caillou, que cette amitié est plus précieuse qu'une amourette qui finirait mal de toute façon. Je ne pense plus à lui et je suis apaisée.

Il y a eu d'autres garçons il faut dire. Il y a eu les rencards avec des garçons gentils mais avec qui il n'y avait aucune alchimie, lors desquels j'avais plus envie d'être au fond de mon lit qu'à papoter en terrasse. Alors il y a eu les rencards où on fait des choses, je me dis quitte à passer un moment avec un gars qui ne m'intéresse pas, autant en profiter pour faire des choses qui m'intéressent. Du coup, on va grimper, je date les garçons à la salle d'escalade, au pire du pire j'aurai fait ma session grimpe. C'est une formule plutôt pas mal, j'ai fait de chouettes rencontres comme ça, même si je n'ai pas forcément envie d'autre chose que d'une amitié. Il y en a un qui m'a mansplainé l'escalade pendant 2h, j'ai pas osé l'envoyer paître, il était super emballé et a voulu me revoir. J'ai dit non. C'est assez rare pour le souligner.

Et puis au milieu de tout ça (en vrai seulement 5 ou 6 dates), il y a eu au mois de mai une très jolie rencontre sur Tinder avec un garçon très étonnant, très différent de ce que j'ai connu jusque là. On a tout de suite accroché, on s'est rencontrés très vite, on a passé l'après midi à la plage puis la soirée ensemble puis la nuit chez moi. C'était d'une douceur exquise. Je dis qu'il est différent parce qu'il n'est pas hétéro (mais bi ou pan), qu'il se sent parfois plus femme qu'homme, qu'il est super éveillé sur plein de questions, qu'il me fait sentir en confiance au lit comme jamais personne auparavant. Il n'est pas monogame et il voit d'autres personnes, il ne veut pas d'enfants et va se faire vasectomier bientôt. Je trouve ça super, parce que je n'ai pas envie d'être en couple, clairement je n'ai pas le temps ni l'espace mental, mais j'ai envie d'avoir un petit amant régulier, ça oui. On s'est dit qu'on n'avait pas d'attentes, juste envie de partager de chouettes moments ensemble quand le planning de nos vies ultra remplies le permet. Ça me va. Je continue à rencontrer d'autres garçons, à vivre ma vie.

Je suis lucide et je sais que la pente est très savonneuse. Que je risque de m'attacher, parce que je m'attache toujours, à un garçon qui voit d'autres personnes et qui ne veut pas d'enfants, et on est tous d'accord pour dire que c'est l'inverse de ce que veut cette chère Janysse. Bien entendu les angoisses sont revenues au galop. Cinq jours sans nouvelles, sans messages, et je panique - alors que c'est dans le contrat. La dernière fois qu'il m'a écrit, je lui ai proposé qu'on se voie, il ne savait pas parce qu'il n'arrivait pas à s'organiser, ça m'a blessée ce manque d'enthousiasme, j'ai dû le relancer trois jours après pour savoir, il était super désolé de ne pas m'avoir tenue au courant, mais c'est l'horreur au boulot, il est fatigué et angoissé et il gère rien et vraiment super pardon. Bon. Ça m'a soulagée de savoir que c'était pas moi le souci mais depuis j'ai pas eu de nouvelles et ça me travaille, j'aurais juste à le relancer mais je veux pas être celle qui le relance alors que gnagnagna. Je m'agace. Une amie m'a dit, "cette relation est là pour t'apprendre à lâcher prise".

J'ai passé deux semaines à me trouver nulle, à m'en vouloir de m'être lancée dans un truc avec un garçon dans ces conditions-là, je me suis accusée de faire des choix de merde, d'oeuvrer à ma propre destruction, de n'avoir rien appris toutes ces années, de juste être conne en fait. Ma psy m'a dit, arrêtez de vous culpabiliser, vous faites les choix que vous pouvez. Pendant plus d'un an d'abstinence, vous n'avez pas eu accès à une sexualité partagée, ni à de la tendresse physique, ni à des mots doux, vous n'avez pas été touchée physiquement, etc etc. Vous essayez juste de répondre à vos besoins. Ça m'a marquée. Oui voilà. C'est peut-être pas l'idéal mais entre ça et rien, je préfère ça. Et peut-être que de nouveau bientôt je préfèrerais juste rien. Je continue mes petits rencards cet été et à la rentrée, je retournerai tranquillement dans mon abstinence et mon célibat parce que c'est quand même vachement moins source de stress quand même. Disons que pour l'heure le coût-bénéfice penche en faveur de nuits de tendresse plutôt que de ma tranquillité d'esprit.

Voilà, c'est un moment de tourmente, décidément je trouve ça trop dur les relations amoureuses ou romantiques. Mais je sais que quoiqu'il arrive tout ira bien, je me suis déjà remise de tellement de trucs, je ne suis pas trop inquiète de risquer d'avoir un petit peu mal au coeur.

J'espère que vous allez toutes et tous bien (malgré le monde qui fout le camp), je pense bien fort à vous et je vous embrasse :bisou:
#1340301
Bon anniversaire, Janysse !

J'en profite juste pour te dire que c'est vraiment cool de voir quelqu'un sur le forum s'accomplir comme toi à travers le sport ! J'avais essayé de partager aussi sur le forum à quel point la musculation me permet de garder une structure de vie salvatrice, sans que ça soit bien compris. Ce n'est pas seulement mes muscles qui s'hypertrophient: le fait de me sentir plus fort physiquement, de passer d'un état de faiblesse à un meilleur contrôle de mon corps et de ses possibilités influe directement sur ma confiance en moi. Les femmes ne devraient pas avoir "peur" de se fortifier ainsi. D'ailleurs, je fais de plus en plus de dates direct à la salle de muscu, ça m'apprend déjà beaucoup de choses sur mes potentielles partenaires et je les mets directement dans le bain, haha !

Du coup je trouve ton témoignage sur ce point très cool, j'espère que ça en inspirera !
#1340308
Ethan101 a écrit : 26 juin 2024, 21:48 Bon anniversaire, Janysse !

J'en profite juste pour te dire que c'est vraiment cool de voir quelqu'un sur le forum s'accomplir comme toi à travers le sport ! J'avais essayé de partager aussi sur le forum à quel point la musculation me permet de garder une structure de vie salvatrice, sans que ça soit bien compris. Ce n'est pas seulement mes muscles qui s'hypertrophient: le fait de me sentir plus fort physiquement, de passer d'un état de faiblesse à un meilleur contrôle de mon corps et de ses possibilités influe directement sur ma confiance en moi. Les femmes ne devraient pas avoir "peur" de se fortifier ainsi. D'ailleurs, je fais de plus en plus de dates direct à la salle de muscu, ça m'apprend déjà beaucoup de choses sur mes potentielles partenaires et je les mets directement dans le bain, haha !

Du coup je trouve ton témoignage sur ce point très cool, j'espère que ça en inspirera !
Peut être parce que cher Ethan tu l’as présenté comme « aller à la salle pour être la meilleure version de toi même »? Et pas comme « je vais l’accomplir à travers le sport et ça va m’aider à aller mieux »? Mais bref.

Bravo Janysse mais je ne peux que te mettre en garde sur cette relation, mais tu sais ce que je veux dire :bisou: :bisou:
#1340313
Elieza a écrit :Bravo Janysse mais je ne peux que te mettre en garde sur cette relation, mais tu sais ce que je veux dire :bisou: :bisou:
Je ne sais pas s'il faut me dire bravo mais oui je sais ce qu'il en est de cette relation. Comme je n'ai rien à perdre, j'ai fini par lui dire que ça m'angoissait de ne pas avoir de nouvelles, que ça me rendait anxieuse. Et là, incroyable, il m'a demandé ce qui m'angoissait exactement, si c'était la peur que la personne décide dans son coin de ne plus me voir. C'est bien la première fois. D'habitude les garçons me disent que j'exagère ou que je devrais lâcher prise. Je lui ai dit que j'avais peur de ça oui, ou qu'il s'agisse d'une marque de désintérêt. Eh bien il a pris le temps de me rassurer, de m'expliquer qu'en ce moment la vie était très compliquée pour lui, que ce n'était pas du tout une question d'intérêt, qu'il avait des problèmes de santé, qu'il attendait d'aller mieux pour me voir.

C'est bien la première fois qu'on me rassure comme ça. Et surtout c'est la première fois que je demande à être rassurée en me sentant légitime, pas comme la meuf névrosée qui stresse pour tout mais parce que mes angoisses sont légitimes et que j'ai besoin que mon partenaire, même si la relation est légère, me rassure. C'est comme ça.

Je sais que ce garçon n'est pas "l'homme de ma vie" et je m'en fiche, parce que cette relation m'apprend effectivement à lâcher prise (et que je vais faire congeler mes ovocytes et faire des enfants toute seule), et à exprimer mes limites dans un cadre sécurisant. Elle m'apprend surtout que c'est possible, que je ne suis pas trop anxieuse, que j'ai le droit d'être rassurée, que j'ai le droit de communiquer mes besoins... Quelle jolie découverte...

Bisous ! :bisou:
#1340372
Coucou tout le monde

Je viens donner quelques nouvelles depuis le coeur de l'été. Je suis en vacances depuis deux semaines, je me repose, j'étais complètement à plat, épuisée par le travail et par la fournaise du Sud. La fraîcheur des Cévennes, les bains quotidiens à la rivière, le temps passé avec mes amis me requinquent petit à petit.

J'ai mis fin à mon histoire avec mon amant de mai. Cela faisait un mois qu'on ne s'était pas vus, je proposais des rendez-vous qu'il déclinait toujours pour une bonne raison mais sans jamais rien reproposer derrière. De mon côté je sentais l'angoisse monter, monter, je ne me sentais pas considérée, j'étais encore une fois dans l'attente. J'ai fini par mettre un stop en expliquant que j'avais besoin de relationner avec quelqu'un qui avait envie de me voir autant moi que lui, que là ça ne me semblait pas être le cas, donc qu'on allait s'en tenir là. Et c'est la première fois de ma vie que je mets fin à une relation qui ne me convient pas. La toute première fois, à 31 ans. J'étais triste de perdre un amant d'une telle douceur, d'être encore celle qui veut plus que l'autre, de m'être encore fait baiser trois fois et puis ciao bonsoir. Mais j'ai gardé en tête que ça y est, j'ai quitté quelqu'un, j'ai réussi à sortir d'une histoire qui me rendait triste, enfin. Et puis la vie a repris son cours avec toujours plus de joie.

Jusqu'au premier jour des vacances. Je me suis réveillée ce premier jour avec un sms long comme un jour sans pain de mon ex, celui qui avait un enfant, celui que j'ai aimé à en crever, qui m'a fait tant de mal, qui est parti, revenu, reparti, entre les mains duquel j'étais comme une poupée de chiffon, incapable de mettre fin à mon calvaire parce que je n'en avais pas les ressources. Il m'écrit qu'il est désolé, que je ne méritais pas tout ça, que je suis la femme la plus merveilleuse qu'il a rencontré dans sa vie, qu'il espère que je lui pardonnerai un jour, que lui ne se pardonne pas le mal qu'il m'a fait. Il se relève tout doucement de la dépression dans laquelle il a plongé, et il repense de plus en plus à moi, à notre histoire qui a été une des plus belles périodes de sa vie, à son comportement que rien ne viendra réparer, à ma souffrance que rien non plus ne viendra réparer. Tu as été une lumière dans ma nuit, il écrit. Il écrit aussi que lorsque je lui ai demandé s'il m'aimait, il n'a pas été foutu de me répondre alors que oui, il m'aimait à en crever comme il n'a jamais aimé personne. Merci d'avoir été là, merci d'avoir existé dit-il encore. Et moi je suis là, au seuil de ces vacances dont j'ai besoin depuis 6 mois, à lire et relire ce message. J'en ai pleuré deux jours.

Je ne sais pas quoi en faire. Je n'ai pas répondu. J'ai eu envie de le revoir, d'en parler avec lui. J'ai eu envie de sa tendresse, de partager une dernière nuit. J'ai été en colère parce que tout ça arrive trop tard, ou parce que ça arrive tout court alors que je menais ma petite barque tranquillement et qu'à nouveau il vient mettre le bazar de façon très égoïste. Pendant un temps ce message a réparé ce quelque chose au fond de moi qui hurle que je suis baisable mais que je ne mérite pas d'être aimée. Que les garçons me baisent avant de me laisser sur le carreau parce que je ne suis pas aimable, que je ne l'ai jamais été. J'ai été aimée. Ce garçon m'a aimée, pour de vrai. Alors je suis peut-être aimable ? Je mérite peut-être d'être aimée ?

Le besoin de tendresse physique et d'affection m'a poussée à faire de nouvelles rencontres. Un garçon rencontré sur une appli est venu jusqu'à mon village pour une après-midi à la rivière. Et puis je lui ai proposé de rester dormir, sans promettre qu'on passerait la nuit ensemble. Dans la soirée, il est venu au pied de mon lit. Je ne savais pas si j'avais envie de lui. Il a pris mon je ne sais pas pour un non et il est reparti dans son plumard. Je l'ai remercié le lendemain d'avoir respecté tout ça. Et il est resté toute la journée. Jusqu'au dernier moment je me suis demandé s'il me plaisait. Il ne s'est rien passé. Lorsqu'il est parti, il était très froid, visiblement très déçu. La bonne élève en moi en a été blessée, je ne supporte pas de décevoir les gens, de leur faire de la peine. Mes amies m'ont remise en place : alors quoi ? T'allais coucher avec lui juste pour pas le décevoir même s'il s'est tapé 2h de route pour venir jusqu'à toi ?

Peu après j'ai proposé à un copain de grimpe de venir faire de l'escalade et une après-midi rivière, en annonçant très clairement que c'était un rencard. Ce garçon est très beau, très charismatique, très gentil, très doux, attentionné. Et il me plaît, et je lui plais. Mais il avait un peu la flemme de venir jusqu'à mon village, pas très motivé. Il a insisté à plusieurs reprises : il est vraiment tranquille tranquille ton coin de rivière ? Après la grimpe on est allés pique-niquer, dans un coin isolé. Après manger, il m'a dit que son coeur était pris, qu'il était amoureux d'une autre fille, mais qu'il voulait profiter un peu. J'ai dit ok ça me va, moi je veux de la tendresse, je suis ouverte à tout fermée à rien, allons-y.

Tout s'est passé très vite. J'avais envie de câlins, de tendresse, mais je me suis retrouvée très rapidement dans un rapport sexuel un peu brutal. C'était une baise hétéro basique triste et banale même si c'était au bord de l'eau. Il avait une capote dans son sac, il avait tout prémédité. Moi je suis romantique et j'avais envie de passer un moment romantique avec un garçon à la rivière, qu'on prenne le temps de se toucher doucement, de se découvrir, de faire monter la sauce. Non. Lui, il avait un objectif en tête bien précis et je me suis laissée faire. Je n'ai pas réussi à lui en parler après. Il n'a pas voulu rester dormir - ben oui il avait eu sa dose. La seule chose gentille qu'il m'ait dite c'est "tu as un joli petit cul". Je crois que je n'ai jamais été autant déçue d'un moment avec un garçon. Je n'ai jamais été autant déçue d'un homme. Je le connaissais doux et gentil, tout le monde l'adore, et il s'est avéré être un amant brutal, centré sur son plaisir à lui, limite pornoman. Je suis tellement déçue. Et en colère contre moi d'avoir eu des attentes, d'avoir espéré quelque chose de doux. De m'être fait baiser quoi.

Cet épisode est très banal, mais il a réveillé le monstre en moi, celui qui pense que je suis baisable mais que je ne suis pas aimable. C'est vraiment cette phrase qui tourne dans ma tête depuis la rencontre avec mon amant de mai : je ne mérite pas mieux, personne ne m'aimera jamais, je ne suis bonne qu'à être baisée. Je ne crois pas qu'il faille nécessairement s'aimer pour se faire l'amour correctement. C'est juste que là je me suis sentie baisée pour mon "joli petit cul" et pas du tout désirée pour ce que je suis. Mon amant de mai ne me faisait pas du tout ressentir ça, bien au contraire. J'aimerais sortir de cette pensée obsédante qui me dévore, que je ne suis que baisable. Parce que je vais clairement vers des personnes qui exacerbent ce sentiment, qui rajoutent du sel sur la plaie, et je n'arrive pas à faire des choix lucides.

Voilà où j'en suis, un été bien plus mouvementé que prévu. Je me dis que je vais redevenir abstinente parce qu'au moins aucun garçon ne peut me faire du mal physiquement dans ces circonstances. En même temps j'ai vraiment besoin de tendresse physique et d'affection et me priver de nouveau de ça après un an sans tendresse me coûterait beaucoup trop.

Petite victoire, quand même : j'ai arrêté de fumer depuis 15 jours.

J'espère que votre été se passe bien, je vous embrasse.
#1340377
Bravo pour l'arrêt clope ! D'après ce que je lis ici, tu prends toujours davantage soin de toi. Tu es sur la bonne voie, n'en doute pas !

L'histoire avec le garçon au bord de la rivière m'a renvoyé à une partie de ma propre histoire: je suis du genre romantique aussi et, en bon effet miroir qui se respecte, ce sont les femmes que j'ai rencontrées qui se révélaient souvent aussi tendres que des bulldozers. :lol:

Mais une phrase m'a fait tiquer: celle où le gars révèle être déjà amoureux d'une autre mais qu'il veut "profiter" avec toi... Alors c'est peut-être moi qui suis attaché à des principes d'un autre âge, mais est-il raisonnable d'espérer autre chose de ce type d'hommes qu'un moment de sexe version "soulagement" (même si tu ne pouvais pas prévoir qu'il serait brutal, par contre)? Être ouvert à tout, ça sonne bien sur le papier, mais ne devrions-nous pas reconnaitre les situations qui sont particulièrement propices à nous plonger dans le mal-être ? :oops:
#1340380
Coucou Ethan !

Tu as tout à fait raison. Je sens bien que mon dialogue intérieur n'est pas très joyeux en ce moment, que fréquenter des garçons pas disponibles, même si je me raconte que c'est ok pour moi, m'amène seulement à reconfirmer encore et encore l'idée que je ne suis pas aimable. Je sais que je me sabote gentiment en faisant ça. Mais je sais pas, ça m'a demandé tellement de courage, de ressources mentales, de confiance et d'estime de moi de dire STOP à mon amant de mai, que je me suis laissée retomber dans mes travers très facilement. Je sais pas trop comment lire cet épisode, alors que j'avais enfin réussi à mettre fin à une relation qui ne me convenait pas.

Mais pour le coup mon amant de mai, qui entretenait d'autres relations avec d'autres amants et amantes, était d'une douceur exquise alors même qu'il s'agissait aussi de passer du bon temps. J'accorde la même douceur, la même attention aux garçons que je désire, mais je suis peut-être trop naïve ou trop romantique ou trop féministe ou tout ça à la fois d'attendre de mes amants, même d'une nuit, la même attention. Pour moi ce n'est jamais une histoire de soulagement mais de partage. Là on n'y était clairement pas avec mon copain de grimpe.

Et lui m'a envoyé un long message vocal pour prendre de mes nouvelles, me remercier pour cette bonne journée, blablabla et puis à la rivière, après le sexe j'ai eu le malheur de lui dire que mon problème du moment c'était que je me sentais très baisable mais pas aimable du tout. Dans son message il me dit que j'ai tout pour trouver l'amour, que je suis juste pas tombée sur le bon, que je suis "sympa et gentille", blablabla. Ça m'a un peu gonflée, et ses compliments tiédasses n'ont rien arrangé. J'ai répondu que je ne lui avais pas demandé de me rassurer ou de m'aimer, que je partageais juste avec lui un peu de qui j'étais, et qu'il fallait qu'on rediscute de notre partie de sexe. Bon rien que ça déjà, la Janysse d'il y a 2 ans et même 6 mois n'en aurait pas été capable. Peut-être que toute cette période de bazar est là pour me permettre de prendre la responsabilité de faire des choix lucides, de parler des choses qui ne me conviennent pas, de m'affirmer dans mes relations, y compris amicales.

Voilà, bizarrement je chemine...

J'espère de tout mon coeur que le forum va survivre parce que vous êtes ma maison...
#1340381
Coucou jolie Janysse,

Aucune progression n' est strictement linéaire .
Tu arrives de mieux en mieux à reconnaître tes besoins a toi, et parfois un peu moins, mais ça n' annule pas le chemin parcouru.
Et on lit bien davantage de pas en avant que de pas en arrière dans ta progression .

bon week end/ week end prolongé / vacances /courage à ceux qui bossent

Bisous fabuleux :bisou:
#1340390
Coucou tout le monde,

C'est le dernier jour des vacances pour moi et je fais le bilan de cet été mouvementé et émotionnellement difficile.

Après mes vacances en Cévennes je suis allée chez mes parents, et ce retour est toujours compliqué. Je vois ma mère vieillir (bientôt 70 ans), mon père être de plus en plus fatigué, je me sens en décalage complet avec eux, je n'arrivais pas à travailler, je me sentais juste angoissée d'être là. Alors j'ai beaucoup grimpé avec un binôme rencontré à la salle d'escalade locale et qui s'est avéré être le premier chéri de ma petite soeur (cette ville n'est pas grande !). Je suis rentrée chez moi, dans le Sud, au bord de la mer et retrouver mon chez moi et la mer m'a enfin apaisée.

J'ai beaucoup réfléchi aux relations dans lesquelles je me suis lancée ces dernières semaines. Vous le savez déjà, qui me lisez depuis tout ce temps, mais j'ai enfin regardé en face la succession de choix de merde que j'ai faits toute ma vie et que je continue de faire. Les gars bien, les gars gentils, je les laisse passer pour ne donner de l'importance qu'à ceux dont je sais dès la première seconde qu'ils vont me faire du mal parce que ce qu'ils me proposent ne me convient pas du tout. Alors j'ai proposé à un garçon rencontré sur une appli en juillet qu'on se revoie. Un garçon gentil, doux, malin, politiquement éduqué, conscients des enjeux cruciaux du féminisme et du patriarcat qui ronge les relations hommes-femmes, mais un garçon pour qui je n'avais pas eu de coup de coeur. Et puis il a voulu me revoir, et puis j'ai dit oui, et puis je me suis dit "donne lui une chance". Et nous avons passé une soirée d'une douceur infinie, et nous avons fait l'amour avec beaucoup de tendresse, exactement comme j'aime. Cette tendresse-là elle m'a fait du bien, elle a calmé l'angoisse et la haine qui remuaient au fond depuis plusieurs semaines. On va se revoir, mais pas tout de suite, dans quelques semaines, et c'est très bien ainsi.

Après cela, je suis partie une semaine faire de l'escalade avec une douzaine de personnes de mon club. C'était physiquement et mentalement hyper exigeant, difficile, et j'ai beaucoup pleuré d'angoisse et de fatigue. Je ne me suis jamais autant dépassée. Je ne me vois plus comme une fille fragile physiquement, je suis devenue forte et j'ai un mental d'acier. Je me sens capable de gravir des montagnes, d'ailleurs c'est littéralement ce que j'ai fait pendant une semaine, des voies de 300 mètres de long/haut, et je me sens aussi capable de les soulever, les montagnes. L'amitié et la camaraderie au sein du club me rendent très heureuse et viennent remplir les trous laissés par les histoires qui m'ont brisé le coeur. Elles les remplissent différemment : lentement, doucement, avec plus de force que les histoires romantiques qui n'ont été que des feux de paille.

Pendant cette semaine, une amie m'a aidée à comprendre ce qui s'était passé avec mon copain de l'escalade au bord de la rivière. Au moment précis où il m'a dit "je suis amoureux d'une fille", j'ai décidé de coucher avec lui, d'y aller, pour me faire du mal, parce que ça me rassure, parce que c'est ce que je connais de mieux. Parce que je cherche encore et encore à confirmer mon schéma, celui qui dit que Janysse elle est baisable mais pas digne d'être aimée, que Janysse est toujours celle qui aime mais pas celle qu'on aime. Je me suis raconté, et je lui ai raconté, et j'ai continué à me raconter après, que ça m'était égal, que je ne voulais que du sexe et de la tendresse mais ça n'est pas vrai.

Cet homme était présent à la semaine d'escalade, nous avons grimpé ensemble, partagé de bons moments de joie. Et puis comme annoncé dans un de mes messages je lui ai dit qu'il fallait qu'on reparle de ce qui s'était passé. Je lui ai dit que je l'avais mal vécu, que je m'étais sentie utilisée, que je n'avais pas aimé ce moment de sexe, qu'il m'avait rendue triste, que ç'avait été violent. Je lui ai dit tout ça, et on en a parlé, il était désolé, dans l'écoute, compréhensif, dans la communication. Il a dit que pour lui non plus ça n'avait pas été exceptionnel, qu'on s'était emballés, etc etc. Bon. Je ne pouvais pas tout lui balancer là. J'ai dit qu'on s'était loupés, qu'on s'était mal baisés alors que ça aurait pu être chouette. Mais je ne sais pas en réalité si ç'aurait pu être chouette, sachant qu'il aime une autre femme et que moi je cherche à me faire baiser pour me faire du mal auprès de garçons qui ne m'aimeront jamais. Je ne lui ai pas dit ça. Il a voulu insister pour me demander mais qu'est-ce que tu cherchais exactement en me proposant un rencard ? J'ai botté en touche. J'ai dit que je ne voulais pas de relation amoureuse avec lui, avec qui que ce soit. Mais ce n'est pas vrai. Il me plaît, et j'espérais que quelque chose était possible avec lui, et que ce quelque chose soit une relation amoureuse, romantique, peut-être même ou surtout, une relation de couple. Mais je ne pouvais pas l'admettre devant lui, je m'étais déjà suffisamment humiliée comme ça (et puis j'avais essayé de l'embrasser au début de la semaine dans un moment d'émotion, et il m'avait recadrée).

Voilà je l'écris ici et c'est la première fois que je me le formule aussi clairement : j'aurais aimé vivre une relation amoureuse avec G. Mais il est amoureux d'une autre fille, et tout ce qu'on sera, c'est des bons copains. Cette conversation nous a fait du bien mais quelque part j'aurais préféré qu'il se comporte en parfait connard parce que ça aurait été plus facile pour moi de me dire "bon c'est un connard tu perds rien", alors que ce mec est une crème, qu'il est malin et gentil et attentionné et beau à crever et la part blessée de mon être me dit avec beaucoup de méchanceté "ben oui tu croyais quoi ? Qu'un mec comme ça pouvait être pour toi ? Ben non, tu ne mérites pas ce genre d'homme, tu n'es pas assez bien pour ça, tu es trop nulle pour être aimée". Et j'aimerais sortir de ce cauchemar.

J'en ai marre de m'humilier auprès d'hommes qui ne veulent pas de moi. J'en ai marre de me dire toutes ces choses atroces. J'en ai marre de faire des choix de merde parce que j'ai trop peur de... de quoi ? Je ne sais même pas.

Hier soir j'ai retrouvé un copain de la grimpe, celui sur lequel j'avais un méga crush et maintenant plus du tout du tout. On papotait, je lui racontais ma semaine avec le club, il connaissait certaines des voies que j'avais faites, on était contents de se retrouver. Je ne vais pas souvent dans ce bar mais il menaçait de pleuvoir et ce soir-là j'ai eu envie d'y aller, tout en sachant très bien que mon ex y va de temps en temps. Je discutais avec mon ami et dans mon champ de vision, décalé sur la gauche, je voyais un couple, du moins un homme et une femme attablés face à face, lui de dos elle de face, et ils s'embrassaient de temps en temps. Au bout d'une heure, en plein milieu d'une phrase et de façon très brusque, j'ai compris que c'était mon ex. Que depuis une heure je regardais mon ex embrasser cette femme sous mon nez. L'ex qui m'a envoyé un pavé pour me dire que j'étais merveilleuse, pavé dont je ne sais toujours pas quoi faire.

J'en ai eu le coeur transpercé. Mon ami m'a dit, "mais en fait t'es pas du tout guérie". Il a proposé qu'on change de bar, il est allé payé pour m'éviter de passer devant eux, et puis on est partis.

Ce matin je me dis - que je ne veux plus m'humilier en couchant avec des garçons qui sont amoureux ou encore amoureux d'une autre. Que je ne veux plus courir après des mecs qui ne veulent pas de moi ou qui ne sont clairement pas pour moi. Que ne je veux plus faire semblant de vouloir juste du cul alors que je veux une vraie histoire, pas forcément de couple classique mais une vraie histoire qui dure. Que je vais revoir mon dernier amant, être honnête sur mes attentes, et si ça le fait pas, retourner dans mon abstinence, me concentrer sur mes projets à moi. C'est bon j'ai eu ma dose de tempête émotionnelle, j'en ai marre, j'aspire à la sérénité et j'en ai ma claque des hommes. Que je vais demander à revoir mon ex, pour lui dire en face que j'ai eu mal à en crever, me libérer de ce poids et passer à autre chose. Que je suis merveilleuse et que si aucun d'eux n'a été capable de le voir et le comprendre alors c'est tant mieux pour moi parce que je mérite d'être avec quelqu'un qui me trouve merveilleuse.

Je suis épuisée physiquement et mentalement, et reprendre le travail, l'écriture de la thèse me fait peur, mais je suis fermement résolue à avancer, laisser ces schémas horribles derrière moi, et trouver la paix.

J'espère que la reprise se passe au mieux pour vous toutes et tous, et je vous embrasse tendrement :bisou:
#1340456
Bonjour tout le monde,

Je suis heureuse de voir que le forum a réouvert pour de bon et je viens donner des nouvelles. Depuis mon dernier message il y a deux mois, la vie a été mouvementée et franchement difficile. Et je ne vais pas très bien.

L'ambiance dans ma colocation s'est dégradée, au point qu'au mois de septembre j'en suis venue à avoir la boule au ventre en rentrant chez moi. Tous les jours. Une de mes colocs m'évitaient systématiquement, dès que j'ouvrais la porte de ma chambre elle fermait la sienne, elle disait à peine bonjour, refusait de croiser mon regard quand on se croisait dans la cuisine. Il a fallu reprendre l'écriture de la thèse, alors que j'étais épuisée par mon été d'ascenseur émotionnel. Il a fallu faire face à la fin de droits au chômage. J'ai des ressources financières familiales mais ça y est, je n'ai plus de revenus, je vis avec 1000 euros par mois. L'angoisse qui montait depuis le début de l'été, a continué à monter, monter, petit à petit. Le sentiment que je ne méritais pas d'être aimée, qui me travaillait depuis ma rencontre avec mon amant de mai, s'est installé de plus en plus. Mon dialogue intérieur tournait autour de ça et l'angoisse continuait à s'installer. Une blessure persistante au pied droit rendait de plus la pratique de l'escalade compliquée.

À la rentrée, j'ai vu ma psy, que je n'avais pas vue depuis deux mois. En discutant avec elle de cet été, j'ai compris que toutes les parties de moi n'étaient pas consentantes au bord de la rivière. Je me suis laissée faire, j'étais sidérée. Je me suis laissée embarquer dans un scénario pornographique, j'ai cédé sans consentir. Je me suis fait agresser. Et je me sens comme une merde depuis.

Fin septembre, un peu par hasard, j'ai appris le décès de mon amant du mois de mai, décédé quelques jours auparavant. C'était ce garçon qui n'arrivait pas à s'investir, qui avait été malade sans me dire ce qu'il avait. J'ai pensé tout de suite au cancer. Quelque chose de plus en moi s'est effondré. Nous n'avions pas d'amis en commun, rien, les obsèques étaient passées, je suis restée seule avec mes larmes, mon chagrin et ma perplexité, sans savoir ce qui s'était passé.

Une semaine plus tard, j'ai revu le garçon trop chouette du mois d'août. On a passé une super soirée et la nuit ensemble, et c'était doux et intense et tendre et tellement joli. Et puis le lendemain matin on a un peu discuté, j'ai dit comme je me l'étais promis, que je ne voulais pas être un plan cul, il m'a dit qu'il ne me voyait pas comme ça. Mais qu'il ne voulait pas s'engager. J'ai demandé s'il voyait d'autres gens, il m'a dit que oui, il voyait une autre fille depuis quelques mois. J'ai dit que tout ça me convenait, que moi non plus je ne voulais pas m'engager. Il est parti de chez moi et je me suis effondrée. J'ai atterri chez une amie qui, voulant me soutenir et me secouer le coco, m'a dit que je devais arrêter cette relation, lui dire que je cherchais une relation sérieuse, que ça n'irait jamais plus loin avec ce mec, que je devais être forte. Sauf que j'avais déjà décidé que je voulais le revoir, que j'allais prendre ce qu'il me donnait parce que je n'avais rien d'autre sous la main, et que ça me coûterait plus de renoncer à cette tendresse-là plutôt que de continuer à le voir en sachant qu'on ne se promettait rien. Et son discours m'a fait me sentir encore plus comme une merde.

Le lendemain, j'ai fait une des pires crises d'angoisse depuis des années. Mon cerveau était en boucle sur "je suis une merde, je ne suis pas aimable, personne ne m'aimera jamais, je ne mérite pas d'être aimée, seulement d'être baisée sans tendresse, je préfère crever". Mes amies sont venues à mon secours et ma psychiatre a réajusté mon traitement. J'ai enchaîné les petits problèmes de santé, sans gravité mais qui s'accumulent. J'ai passé un mois à me sentir mal physiquement dans mon corps, à avoir mal, à être patraque.

J'ai continué à voir F. de temps en temps, en faisant taire mes attentes. En me disant que je ne le connaissais pas, et que je pouvais moi aussi mettre fin à cette relation si elle ne me convenait plus, j'en avais déjà été capable avec mon amant désormais décédé. Je prends ce qu'il y a à prendre sur le moment, la tendresse physique et la douceur dont j'ai besoin, et je me dis qu'une histoire d'amour avec quelqu'un qui m'aime, construire avec quelqu'un, ça sera pour plus tard, avec quelqu'un d'autre, qu'il me faut faire avec ce que j'ai sous la main. Et ça m'apaise. On s'écrit très peu, on se voit peu aussi. Il répond toujours à mes messages, me propose toujours une autre date quand il n'est pas disponible, et lui aussi me propose qu'on se voie. Je me sens bien avec lui quand on se voit. Entre deux rendez-vous, je consacre tellement d'énergie à essayer de prendre soin de moi que je ne pense pas tellement à lui. Et puis il y a eu cette fois où il a mis 6 heures à répondre à ma proposition de se voir ; nouvelle crise d'angoisse, j'ai fini en pleurs dans les bras d'un ami, persuadée qu'il allait me dire que c'était déjà fini. F. a fini par me répondre qu'il avait envie de me voir, qu'il attendait de savoir s'il partait en vacances en Italie avant de me proposer., qu'il était disponible tel ou tel jour comme je préférais. C'est là que j'ai compris que j'étais en train de perdre pied avec la réalité.

Depuis l'équilibre est précaire. Depuis j'ai appris que mon amant de mai était décédé d'un cancer foudroyant, diagnostiqué deux semaines après nos derniers échanges. Il est décédé un mois et demi plus tard. Depuis, les médicaments agissent, je revois ma psy régulièrement même si je n'ai plus beaucoup d'argent. Depuis, j'ai réussi à écrire un chapitre de ma thèse et j'en suis très fière. Mes problèmes de santé s'arrangent les uns après les autres, ma coloc et sa froideur ont décidé d'aller vivre ailleurs (mais elle n'a pas encore commencé les visites et je me sens de nouveau mal chez moi). J'ai rendez-vous en juillet pour ma vitrification ovocytaire. J'ai décidé de soutenir ma thèse en 2025. J'ai décidé qu'un jour j'écrirai un livre pour raconter la violence que j'ai subie - et les hommes que j'ai connus n'y seront pas anonymes.

Cet été des choses me sont remontées, et je suis bien contente que le forum ait réouvert parce qu'il y a des choses que j'ai écrites ici dont je ne me souvenais pas. Un soir, j'avais envie de sexe et de tendresse, alors je me suis maquillée, j'ai mis de la jolie lingerie et des bas, et j'ai attendu mon gars de l'époque qui devait venir chez moi. Et quand il m'a vue apprêtée comme ça, il s'est moqué de moi. "Oh mais tu as même mis un string !" Et m'a traitée de nymphomane. Comment pourrais-je me sentir autrement que comme la pire des merdes quand la personne qui est censée m'aimer et me désirer me balance des horreurs pareilles ?

Je réalise que j'ai vécu une vie de violences psychiques continues et que je continue de me harceler moralement en me disant tous les jours que je ne suis pas aimable et que je suis une merde. Les pièces du puzzle s'imbriquent les unes dans les autres et je sens que je ne suis pas loin de me libérer de tout ça, que ce moment de crise que je vis est aussi là parce que le système se rebelle, parce que le schéma ancré en moi, destructeur mais rassurant, ne veut pas laisser la place à autre chose.

Par exemple, je panique tous les dix jours, mon cerveau s'emballe et je me raconte les pires scénarios possibles vis-à-vis de F., j'attends qu'il me largue en fait, j'attends qu'il me dise qu'il n'a plus envie de me voir, ou qu'il a rencontré quelqu'un d'autre, ou que ça ne va pas le faire, parce que c'est ce que j'ai toujours connu, et parce que ça me soulagerait de revivre une rupture subie, que je connais par coeur, plutôt que de penser qu'il aime vraiment passer du temps avec moi et que je lui plais pour de vrai.

Je me sens fragile et triste et seule. Je n'ai pas de sociabilité quotidienne solide, des gens à qui raconter ma journée, avec qui papoter de tout et de rien. Je vois mes amis deux ou trois fois par semaine mais le reste du temps je suis seule. Il y a deux jours j'ai vécu une nouvelle crise. Une amie a annulé notre session grimpe du week-end parce que son mec lui a fait une surprise et a réservé un week-end quelque part pour eux deux. J'avais bloqué cette date pour elle il y a un mois. Je n'avais rien d'autre de prévu. Je me sentais fragile et seule depuis quelques jours, je me suis écroulée et j'ai passé la journée à pleurer, à me dire que j'étais une merde qui passait après tout le monde, que je n'avais personne pour m'emmener en week-end, qu'il n'y aurait jamais aucun amoureux pour m'emmener en week-end que j'allais crever sans jamais avoir connu ça, que je passerais toujours après tout le monde, que je n'étais une priorité pour personne. La nouveauté c'est que j'ai réussi à lui dire, on en a parlé, elle était désolée, elle m'a dit qu'elle, elle m'emmènerait en week-end.

Un soir où j'étais au bar avec F., j'ai croisé brièvement le regard de mon dernier ex, celui qui était revenu, reparti, qui m'a écrit cet été. J'étais avec F. donc je l'ai à peine remarqué. Le lendemain matin il m'avait écrit un message pour me dire que si je le voulais, il était prêt à me donner des explications, qu'il ne voulait pas être l'ex relou mais qu'il ne voulait pas que je lui en veuille à vie non plus, etc. J'ai fini par le bloquer. Je ne veux plus de contacts avec cette personne, je n'ai pas envie de le revoir.

Voilà. C'est un peu le bordel, et cela reflète le chamboulement mental du moment. Je traverse un moment super dur mais je sais que c'est un moment de crise qui va déboucher sur du mieux. Que la progression n'est pas linéaire, qu'une rechute ne signifie pas que c'est foutu pour toujours. J'aimerais sortir de ce discours interne où je m'insulte en me disant que je suis une merde pas digne d'être aimée mais c'est difficile.

J'aimerais aimer et être aimée, et pas par des tocards qui me prennent pour leur chienne ou leur mère, mais j'y crois plus trop.

Je vous embrasse

Edit : j'ai relu ce que j'avais écrit sur mon gars de l'époque 2017-2018. J'hallucine de lire que je l'aimais comme une folle et que notre relation m'apportait beaucoup de joie parce que maintenant que mes souvenirs remontent, ce garçon m'a fait beaucoup pleurer et me sentir comme une merde, et ce n'est pas seulement parce que j'étais déprimée, mais parce que cette relation était maltraitante pour moi et qu'il me rabaissait en permanence. Et quand je commence enfin à parler de ce qui ne va pas, c'est le festival mon dieu. Aller jusqu'à me dire que je n'étais pas spéciale pour lui ! Qu'il n'a pas envie de me parler tous les jours ! Que j'exagère, que je souffre ouais mais c'est la vie ! J'ai la haine aujourd'hui contre lui. J'en parle avec ma psy, on travaille dessus, mais je lui souhaite très fort d'avoir une vie de merde et d'être malheureux parce que c'est lui la sous-merde, pas moi.
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