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#1326511


Je sais pas si tu connais notre grand moine Thich Nhat Hanh avec sa méditation en pleine conscience? Il a fondé Lang Mai (Le village prunier près de Bordeaux, là où beaucoup de personnes viennent pour apprendre et pratiquer la méditation).

J'espère que tu vas mieux.

Courage ma jolie.

De gros bisous fabuleux avec ce beau temps dans le sud :bisou:
#1326519
Chères Kylian, Numéro 7 et Miu,

Vous lire en pleine détresse, savoir que vous êtes là, m'a fait beaucoup de bien. Merci pour ça.

Merci pour tous ces liens également. Je comprends Kylian pourquoi tu la trouves réconfortante cette chanson même si ma première pensée a été "mais QUI est "là" à part moi-même ?".

J'ai fini par avoir la conversation dont je parle avec ma mère depuis 2 ans. Je lui ai demandé pourquoi elle n'a pas protégée contre la violence de notre père, elle a répondu que si, elle était souvent intervenue, mais qu'elle ne pouvait pas être tout le temps là. Je lui ai dit que j'avais eu envie de mourir de mes 11 à mes 25 ans, elle a répondu que ce n'était pas vrai, que je ne l'avais jamais exprimé (alors qu'une enfant de 11 ans insomniaque, une ado de 15 ans qui s'écorche les poignets, une toute jeune femme de 18 ans qui pèse 43 kilos et ne mange plus et s'arrache les cheveux, ce devrait être alarmant non ???). Qu'elle se sentait coupable d'avoir loupé quelque chose. Qu'elle a fait ce qu'elle a pu avec ce qu'elle avait. Que je devrais comprendre le point de vue des autres aussi. Je crois que ça ne sert à rien de discuter plus avant, j'ai dit ce que j'avais à dire, elle m'a écoutée à moitié. Et m'a dit, presque candidement "ton problème, c'est que tu ne t'aimes pas". La faute à qui hein ?

Je lui demandé pourquoi elle n'était pas partie plus tôt avec ses enfants, elle a répondu que mon père menaçait d'être violent que ç'aurait été pire. Je comprends qu'elle a fait ce qu'elle a pu au moment où. Je dois vivre avec ça maintenant, même si je ne sais pas trop comment.

Et puis, "il ne faut pas rester bloquée dans le passé, il faut aller de l'avant". Ma psy avait raison, je n'aurai pas d'elle le soutien dont j'ai besoin. Elle ne me donnera pas raison, elle a ses propres mécanismes de défense. Je ne peux rien faire de plus. Il est temps maintenant de tâcher de faire mon deuil d'une enfance heureuse, d'une famille aimante et protectrice, et d'aller de l'avant. Je ne sais pas du tout comment faire, mais j'imagine que je n'ai pas le choix, et si d'autres l'ont fait moi aussi je peux le faire.

C'est très personnel tout ce que je raconte mais je galère tellement dans ma vie, je me sens si démunie, si seule face à tout ça, que j'espère que celles et ceux qui passeront par là avec le coeur brisé comme moi y trouveront un peu de réconfort, un peu d'espoir, peut-être même celui d'aller mieux un jour.
Numéro 7 a écrit :Des idées intéressantes à appliquer, Janysse...


J'ai essayé de mettre en application la méthode. Sur des pensées comme "Je suis seule, je vis seule, je dors seule, je n'ai pas d'amoureux" je ne peux rien faire. Mais je m'entraîne sur des choses plus "faciles" comme "Mon ex m'a supprimée de ses amis facebook, il me déteste et il ne reviendra jamais vers moi ».
1/ Est-ce vrai ? Peut-être, je ne sais pas.
2/ Est-ce que je suis 100% sûre de ça ? Qu’il me déteste ? Non je ne sais pas. Il se protège peut-être ou il est juste indifférent. Je ne sais pas.
3/ Comment est-ce que je me sens quand je pense à ça ? J’ai la gorge nouée, une boule dans la poitrine, et dans ma tête ça tourbillonne, ça s’emballe. Comment est-ce que je me comporte ? Je me sens énervée, j’en ai parlé à toutes mes copines, j’essaie de les monter contre lui, je panique et j’en parle aux mauvaises personnes, je suis tout sauf bienveillante (d’ailleurs il m’a supprimée après que j’ai dit à une amie commune que je préférais ne pas le croiser).
4/ Si on me prouvait que c’était faux, comment je me sentirais, qu’est-ce que ça changerait ? Hmm, franchement je suis sûre qu’il ne reviendra pas, il vaut mieux ne pas penser l’inverse.
5/ Inverser ? Je vois pas non plus. Par contre je peux me dire « Il m’a supprimée de ses amis fb, il ne reviendra jamais… Et c’est ok. » Et qu’est-ce que j’en tire comme avantage ? Ça m’évite d’espérer après un mec qui avance sans moi, ça m’empêche drastiquement d’aller stalker son profil dans un moment de faiblesse, ça supprime toute attente de ma part. Ça me fait mal mais j’y gagne en tranquillité d’esprit. C’est pour le mieux au final.

Je me suis procuré le livre dont elle parle. Et je vais reprendre la méditation.

Voilà. J’ai frôlé dangereusement la phase où je me roule dans mon malheur. Oui je suis triste, oui je suis malheureuse, mais ça n’est pas une fatalité. Paige me l’avait écrit ici, même le chagrin se fatigue. Et tout est temporaire. Les histoires d’amour, la joie, comme la douleur. Je profite de ces quelques jours qui me restent pour ne rien faire, rester au fond de mon lit en faisant du tricot, pour glander un maximum. Et quand je sortirai de mon lit, je serai prête à affronter le reste de la vie.

Je vous embrasse
#1326521
Janysse, à la première lecture de ton texte du 1 mai, la seule et unique question qui m'est venue en tête, et que je me suis abstenue de te poser à ce moment est " Pourquoi fréquentes tu tes bourreaux ? " À présent, je peux te la poser... prends le temps d'y réfléchir
#1326523
Bonjour Janysse,
Dur de ne pas avoir de ta mère ce que tu attendais, le soutien et la reconnaissance de ta souffrance. Elle ne t’a écoutée qu’à demi, dis-tu... je ne te connais et je ne la connais pas assez pour savoir, mais peut-être que ce que tu as dit fera quand même son chemin. Là elle est convoquée frontalement par ce que tu énonces, elle essaie peut-être de se sauver de son propre sentiment de culpabilité, mais qui sait ? Par un détour, elle pourrait plus tard reconnaître ce que tu voudrais qu’elle reconnaisse. Quoi qu’il en soit, tu ne peux pas faire grand’chose de plus pour le moment.

Bon, en réalité, je voulais surtout rebondir sur ta réaction à la vidéo partagée par Numéro 7, que j’avais regardée avec intérêt aussi. Tu dis « sur des pensées comme je suis seule, je dors seule, je n’ai pas d’amoureux, je ne peux rien faire ». Sans doute. Mais il me semble que le côté pernicieux de ces pensées, c’est qu’en fait, elles ne se limitent à ce qu’elles semblent être = des constats factuels. Elles emportent des interprétations : je n’ai pas d’amoureux (et je n’en aurai jamais), je dors seule (alors que toutes mes amies sont en couple et heureuses et qu’elles peuvent se blottir contre leur amoureux le soir), je suis seule (et la vie passe sans que je construise rien), etc. Ce sont les parenthèses qui sont aussi à déconstruire.

Tu souffres d’être seule, et honnêtement, ça peut se comprendre. Mais je me demande en pensant à ta dernière histoire si le pire, pour toi, ce n’est pas le manque de sécurité = l’incertitude = l’impossibilité de savoir si le célibat dont tu souffres prendra durablement fin un jour. Et c’est vrai que cette incertitude est très inconfortable, même si elle est inhérente à la vie (et c’est quelqu’un qui s’est fait débarquer de son couple au bout de 18 ans, sans rien avoir vu venir, qui te le dit. Rude leçon pour rappeler que rien n’est sûr). Et - je spécule, bien sûr, pardon pour le petit exercice purement intellectuel qui suit s’il est complètement à côté de la plaque - peut-être même que tu te dis que tu n’en sortiras jamais, parce qu’au moins ça permet d’énoncer quelque chose de net et définitif. Compte tenu de ce que tu esquisses de ton histoire familiale, on peut imaginer que la crainte est un affect dominant chez toi. Or si le pire est déjà réalisé, tu n’as plus à en avoir peur. Enfin si, tu le crains toujours, mais tu conjures le sort en pensant à demi qu’il est déjà là. Une formation de compromis, quoi.

En tout état de cause, tu sembles aller un peu mieux, et c’est bien. Quand je dis à mon psy que j’ai l’impression de stagner et de retomber éternellement dans les mêmes angoisses, il me répond qu’en fait, la blessure initiale demeure, mais que j’apprends à l’apprivoiser. Qu’il y a (et qu’il y aura sans doute encore) des moments de creux, des moments de crise, mais qu’à chaque fois ils sont un peu moins violents et un peu moins longs. J’espère et je crois que c’est la même chose pour toi ! Bon courage. :bisou:
#1326529
Coucou Louise,

Je suis très heureuse de te lire, merci d'être intervenue :)
louise75 a écrit :Dur de ne pas avoir de ta mère ce que tu attendais, le soutien et la reconnaissance de ta souffrance. Elle ne t’a écoutée qu’à demi, dis-tu... je ne te connais et je ne la connais pas assez pour savoir, mais peut-être que ce que tu as dit fera quand même son chemin. Là elle est convoquée frontalement par ce que tu énonces, elle essaie peut-être de se sauver de son propre sentiment de culpabilité, mais qui sait ? Par un détour, elle pourrait plus tard reconnaître ce que tu voudrais qu’elle reconnaisse. Quoi qu’il en soit, tu ne peux pas faire grand’chose de plus pour le moment.
Oui, il y a des choses qu'elle ne peut pas ou ne veut pas entendre, et que je ne sais pas formuler de façon claire et non violente ; comme le fait qu'elle a été complice de la violence de mon père, puis de celle de ma soeur - la dernière fois qu'elle a été violente physiquement avec moi, ma mère a juste dit que je "l'avais cherché, quand je le lui ai rappelé elle a levé les yeux au ciel en maintenant que je l'avais cherché. Donc à partir de là moi je lâche l'affaire.
louise75 a écrit :Bon, en réalité, je voulais surtout rebondir sur ta réaction à la vidéo partagée par Numéro 7, que j’avais regardée avec intérêt aussi. Tu dis « sur des pensées comme je suis seule, je dors seule, je n’ai pas d’amoureux, je ne peux rien faire ». Sans doute. Mais il me semble que le côté pernicieux de ces pensées, c’est qu’en fait, elles ne se limitent à ce qu’elles semblent être = des constats factuels. Elles emportent des interprétations : je n’ai pas d’amoureux (et je n’en aurai jamais), je dors seule (alors que toutes mes amies sont en couple et heureuses et qu’elles peuvent se blottir contre leur amoureux le soir), je suis seule (et la vie passe sans que je construise rien), etc. Ce sont les parenthèses qui sont aussi à déconstruire.
Oui c'est vrai tu as parfaitement raison, et j'y vois plus clair maintenant. En lisant ces parenthèses je me suis mise immédiatement à pleurer (et en te répondant c'est la 5e ou 6e fois que je relis ce message). Ces pensées me font très mal.
louise75 a écrit :Tu souffres d’être seule, et honnêtement, ça peut se comprendre. Mais je me demande en pensant à ta dernière histoire si le pire, pour toi, ce n’est pas le manque de sécurité = l’incertitude = l’impossibilité de savoir si le célibat dont tu souffres prendra durablement fin un jour. Et c’est vrai que cette incertitude est très inconfortable, même si elle est inhérente à la vie (et c’est quelqu’un qui s’est fait débarquer de son couple au bout de 18 ans, sans rien avoir vu venir, qui te le dit. Rude leçon pour rappeler que rien n’est sûr). Et - je spécule, bien sûr, pardon pour le petit exercice purement intellectuel qui suit s’il est complètement à côté de la plaque - peut-être même que tu te dis que tu n’en sortiras jamais, parce qu’au moins ça permet d’énoncer quelque chose de net et définitif. Compte tenu de ce que tu esquisses de ton histoire familiale, on peut imaginer que la crainte est un affect dominant chez toi. Or si le pire est déjà réalisé, tu n’as plus à en avoir peur. Enfin si, tu le crains toujours, mais tu conjures le sort en pensant à demi qu’il est déjà là. Une formation de compromis, quoi.
Je vois ce que tu veux dire. C'est vrai que j'ai tout le temps peur. Je ne saurais pas dire de quoi, mais les mots qui me viennent pour désigner cette sensation, c'est la peur, l'angoisse, la crainte. J'ai beaucoup de mal à supporter l'incertitude de façon générale, j'ai besoin de savoir à l'avance si on va au bar avec les copines, besoin de fixer des dates, de redemander 3 fois si on a toujours rdv, etc. Pour ce qui est de la vie quotidienne et professionnelle, le double évènement de l'entrée en thèse et du début de la pandémie de covid m'a pas mal forcée à faire avec l'incertitude. J'ai un plan général sur 2-3 ans, je me projette, mais je garde en tête que tout peut être remis en question à tout instant ; et c'est ok. Par contre en amour... Oui l'incertitude est très dure à vivre. Elle est épuisante en fait. Je ne demande pas la lune, même si je voudrais rencontrer "le bon", quelqu'un avec qui construire sur du long terme, je crois que même une relation de ""seulement"" trois ans ça serait déjà énorme pour moi. Pour me rassurer sur ma capacité à construire quelque chose avec quelqu'un, pour partir en vacances, pour aimer et être aimée, pour me reposer un peu. Oui j'ai peur de ne jamais rencontrer l'amour. En me disant que ça n'arrivera jamais, ça diminue peut-être un peu l'incertitude. Or c'est exactement comme ça que les prophéties de malheur se réalisent, et ça m'angoisse d'autant plus, etc etc. Il m'arrive de penser que si je n'ai rien construit à 45 ou 50 ans, si je n'ai pas eu d'enfants, que je n'ai pas connu l'amour, je me suiciderai. C'est définitif c'est sûr.

Je ne sais pas si les moments de crise sont moins violents. Chaque rupture (jamais de mon fait) est un peu plus dure à encaisser, et quand j'y pense en ce moment, même une seconde, je panique. Alors j'essaie de ne pas y penser, je passe mes journées au lit à regarder une série et chiner des meubles sur leboncoin. Ça vaut ce que ça vaut mais ça repose et je vais mieux, un peu.
Numéro 7 a écrit :Janysse, à la première lecture de ton texte du 1 mai, la seule et unique question qui m'est venue en tête, et que je me suis abstenue de te poser à ce moment est " Pourquoi fréquentes tu tes bourreaux ? " À présent, je peux te la poser... prends le temps d'y réfléchir
Coucou Numéro 7,

J'ai réfléchi. Par obligation familiale principalement, parce qu'on me met la pression pour que j'aille voir mon père, sinon il est malheureux, sinon il est vexé, patati patata. Pendant longtemps j'ai nourri l'espoir inconscient d'enfin trouver grâce à ses yeux, en redevenant la petite fille parfaite qu'il adorait, l'espoir qu'il redeviendrait le gentil papa qu'il a été, je continuais de courir après son amour et chaque fois j'étais de nouveau rabaissée, humiliée, etc. Mais cette fois c'est fini. J'étais une petite fille sage, solitaire mais joyeuse, infiniment absorbée dans son monde intérieur et il m'a détruite, il a écrasé tout ce qu'il y avait de gai et confiant en moi ; je ne lui dois plus rien, et j'ai refusé de voir mon père et ma soeur, je suis seulement chez ma maman.

Je n'arrive pas à admettre qu'elle puisse être elle aussi un bourreau, que je n'ai vraiment nulle part où aller quand ça va mal. J'ai besoin de ma maman, de me réfugier chez elle, de manger ses petits plats, de recevoir ses attentions, quand je suis au fond du trou. J'ai essayé de faire ça, d'être forte toute seule, pendant un mois après la rupture, et je me suis effondrée. Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman.

Voilà, je ne sais pas si c'était bien cette question que tu posais... ?

Je vous embrasse
#1326533
Je ne sais pas... je dois dire que j'associais tes mots à tes actes qui pour moi se contredisent beaucoup, parce que je ne les comprends pas... j'ai, après avoir lu que tu avais relu ton fil depuis ta rupture de 2019, fait de même - et même un peu avant en 2018. Et Elieza évoquait l'idée que celle que tu appelles meilleure amie usurpait peut-être ce titre... tantôt tu l'évoques en propos relativement négatif, tantôt tu te réjouis qu'elle ait pris soin de toi... idem avec ta maman... En fait, lorsque j'ai lu que tu allais dans ta famille après avoir écris les lignes que tu as écrites à son propos je me suis demandée pourquoi tu n'allais pas chez Miu... Pour souffler auprès de quelqu'un contre qui tu n'as - d'après tes mots lus sur le forum - aucunes animosités, une personne que tu sembles apprécier... alors si tu as contacté du monde avant de te résoudre à aller chez ta maman et que personne n'a pu te recevoir, j'en suis sincèrement désolée... mais si tu n'as contacté personne... demandé à personne... il serait tant te questionner, Janysse... dans ce retour en 2018 et 2019 sur ton fil, j'ai également lu une jolie invitation d'Elieza à prendre contacte avec elle pour papoter avec ses coordonnées perso... Je vois des mains, des bras, des coeurs tendus vers toi... alors lire " Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " ça me secoue un peu... surtout que tu ne fais aucune allusion à des personnes que tu aurais contacté et qui n'auraientt pu venir chez toi, ou t'accueillir... ce qui m'a laissé - me laisse - penser que tu t'es rendu chez ta maman sans évaluer aucune autre option... si tel est le cas... vraiment, Janysse, questionne toi...
miu, Elieza, Kakahuet ont aimé ça
#1326547
Je ne sais pas quoi vous dire, vous lire me perturbe, je ne sais pas pourquoi exactement.

C'est un mélange de culpabilité, de colère contre moi-même, d'angoisse profonde, le sentiment aussi de ne pas faire les choses comme il faut, d'être sur la mauvaise voie, de me planter. J'ai honte de moi. De ne pas être capable de me détacher de cette obsession du couple. Je n'y arrive pas.
Numéro 7 a écrit :En fait, lorsque j'ai lu que tu allais dans ta famille après avoir écris les lignes que tu as écrites à son propos je me suis demandée pourquoi tu n'allais pas chez Miu... Pour souffler auprès de quelqu'un contre qui tu n'as - d'après tes mots lus sur le forum - aucunes animosités, une personne que tu sembles apprécier... alors si tu as contacté du monde avant de te résoudre à aller chez ta maman et que personne n'a pu te recevoir, j'en suis sincèrement désolée... mais si tu n'as contacté personne... demandé à personne... il serait tant te questionner, Janysse... dans ce retour en 2018 et 2019 sur ton fil, j'ai également lu une jolie invitation d'Elieza à prendre contacte avec elle pour papoter avec ses coordonnées perso... Je vois des mains, des bras, des coeurs tendus vers toi... alors lire " Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " ça me secoue un peu... surtout que tu ne fais aucune allusion à des personnes que tu aurais contacté et qui n'auraientt pu venir chez toi, ou t'accueillir... ce qui m'a laissé - me laisse - penser que tu t'es rendu chez ta maman sans évaluer aucune autre option... si tel est le cas... vraiment, Janysse, questionne toi...
Ça ne m'est tout simplement pas venu à l'esprit, pas une seule seconde. J'avais besoin de m'effondrer quelque part, qu'on prenne soin de moi, comme d'une enfant. C'est peut-être égoïste ou puéril, mais c'était tout ce que j'étais capable d'envisager. Je viens de passer les 6 derniers jours au lit, à pleurer, regarder des séries, broder, tricoter, fumer, lire, me questionner, écrire ici. J'aurais eu honte de m'effondrer chez quelqu'un d'autre que ma mère ou passer une semaine sans sortir de mon lit, incapable de socialiser.
Kylian a écrit :Donc tu conditionnes ton existence à ta mise en couple… À tes yeux, « toi en couple » est plus important que « toi tout court » … :/
Peut-être, je ne sais pas.
Kylian a écrit :Pourtant, tu as déjà construit et tu es déjà en train de construire certaines choses… Tu n’as pas « rien construit ».
Oui, j'exprime mal les choses. J'ai déjà construit tout un tas de choses, je suis fière de moi pour ça, mes études, mes voyages, mes séjours à l'étranger, mes jobs, les villes où j'ai vécues, mes diplômes, mes amitiés, mes amours.
Kylian a écrit :Il y a un truc que je ne comprends pas trop : tes écrits donnent limite l’impression que tu n’as jamais été en couple. Or, tu es jeune et tu as déjà eu plusieurs relations. Elles n’ont certes pas duré aussi longtemps que tu l’aurais souhaité, mais tu en as eu. En la matière, tu n’es pas dans une situation « hors norme », le « vilain petit canard ». Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire… Beaucoup de gens vivent la même chose que toi, tu ne connais pas moins « l’amour » ou moins « le couple » ou moins « le beau couple » que plein de gens. Des relations se nouent et se dénouent tous les jours ; toutes ne durent pas. Il y a plus de relations qui ne durent pas que de relations qui durent, d’ailleurs.
Oui, je comprends absolument d'un point de vue rationnel et raisonnable. J'ai beaucoup de mal à prendre de la distance et du recul, mes pensées à ce sujet sont de la panique pure. J'ai eu des relations, certaines très peu satisfaisantes, mais de plus en plus chouettes à mesure que je me suis affirmée et que j'ai avancé dans ma thérapie. C'est de penser au futur qui m'angoisse.
Kylian a écrit :1 an, 3 ans, cela change quoi ? Il est de belles relations courtes, et des relations longues bien moisies… La « beauté » d’une relation ne dépend pas forcément de sa durée. Je comprends que tu souhaites construire une relation solide et pérenne… Mais je ne comprends pas trop ton « raisonnement », pourquoi une relation de 3 ans serait forcément mieux qu’une relation d’1 an… Parce que « le couple idéal… », « la famille idéale… » ? Tu veux te prouver que tu es capable de rester plus d’1 an en couple ? Dans ce cas, on ne parle plus vraiment d’amour, mais de chiffres, de cases à cocher…
Je sais que tu as raison. Je sais aussi que, j'ai eu beau lire et me déconstruire, je suis pétrie de déterminismes et d'injonctions. J'écoute le podcast "Le coeur sur la table" en ce moment, qui cherche précisément à déconstruire ça, l'idéal monogame, la pression pour être en couple, la dévalorisation du célibat. Je lis des livres de sociologie pour comprendre les ressorts systémiques de mes chagrins d'amour. J'aborde tout ça en sociologue, en chercheuse, pour comprendre. Mais. J'ai honte de n'avoir "pas su garder un homme", j'ai honte d'avoir été quittée à chaque fois et aussi fréquemment, je suis fatiguée de chercher et de ne pas trouver, de traverser tous ces chagrins d'amour pour rien. Avec mon dernier ex, c'était reposant. Et je voudrais pouvoir me reposer et être bien comme ça un peu plus longtemps que quelques mois.
Kylian a écrit :Tu te compares et tu envies autrui. Mais je t’assure que si je compare ta situation (les éléments que tu prends en considération lorsque tu te compares à autrui : situation professionnelle, vie sociale, etc.) à celle de plein d’autres personnes, tu n’es pas moins bien lotie qu’autrui, loin s’en faut. Tu es mal dans ta peau ; c’est cela qui te fait voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Mais, outre le fait que tout cela (les éléments précités, ceux que bien des gens prennent en considération pour dire qu’une vie est « réussie » ou « ratée ») est assez superficiel, même si tu parvenais à « exceller » dans tous les domaines, tu ne te sentirais pas forcément mieux pour autant. Car c’est un faux problème ; le vrai problème n’est pas là. Ou plutôt, la solution à tes maux ne se trouve pas forcément là où tu le crois.
Je me sens prisonnière de tout ça. J'ai l'impression qu'il y a tellement de choses à régler. Je voudrais être forte en étant célibataire, heureuse, et m'aimer, mais je n'y arrive pas. Je me démène, je ne suis pas passive, je suis en thérapie, je lis des choses, j'écris, je médite, je fais de l'hypnose, je viens écrire ici, je lis avidement tout ce qui s'y dit, et je réfléchis, et je me confronte à mes contradictions grâce à vous toustes, mais je n'y arrive pas. Ou pas encore. Et j'essaie d'être indulgente avec moi, de me rappeler que j'ai beaucoup souffert pendant longtemps et que tout ne va pas se résoudre d'un coup, que j'ai déjà beaucoup avancé, que je fais ce que je peux. Mais des fois je suis rattrapée par l'angoisse. Je ne sais pas quoi faire de plus. Bien sûr que je suis mal dans ma peau, et je m'accroche à l'espoir que ça ne durera pas toute la vie, et que je progresse déjà beaucoup mais ça devient trop dur parfois.

En fait c'est ce que pointait Louise. Si on m'assurait que oui oui je VAIS rencontrer l'amour un jour, que nous vivrons ensemble et que nous construirons un foyer tout doux et sécurisant, un refuge, je vivrais ma vie de façon beaucoup plus sereine, en profitant de tous ces moments toute seule, de tout ce que je peux faire et fais déjà solo.

Je ne sais pas quoi dire de plus, j'ai l'impression de ressasser la même vieille soupe depuis des pages, des mois, des années.
#1326548
" Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " C'est ta décision d'aller chez ta maman, pour éviter d'imposer ta détresse à d'autres, ok... mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait personne pour toi... je comprends vraiment pas cette phrase, dans ce contexte, Janysse... pourquoi l'as tu écrites ?
#1326676
Alerte message longuissime, mais il y a une histoire sympa à la fin 😌


Bonjour Janysse,
J’ai été frappée par ta réaction à mon message et cela fait plusieurs jours que je cherche comment t’aider (modestement, à l’échelle d’un forum anonyme, bien sûr). En réalité, malgré notre différence d’âge et de parcours de vie, je me reconnais en nombre de tes doutes, de tes réactions justement, et je me suis dit que j’allais juste t’indiquer ce qui, moi, m’avait aidée. Qui sait si cela ne pourra pas t’être utile aussi.

- l’ « injonction » à être en couple durable et monogame. Je vois que tu te reproches non seulement de ne pas avoir su garder un homme, d’être seule, etc., mais aussi d’avoir encore et toujours envie de ce couple monogame, envie qui n’est pas très conforme aux entreprises déconstructionnistes auxquelles tu sembles t’intéresser. Et hop, nouvelle injonction : « ne désire pas être en couple monogame », etc. Ça fait un peu lourd pour une seule personne, tout ça... je crois que le problème n’est pas que tu aies cette envie. Tu as sans nul doute de bonnes raisons pour cela, par héritage familial, goût charnel ou même mimétisme social. Selon moi, le problème survient quand cela devient obsessionnel et/ou que cela vient peser sur les relations que tu engages. Dans le genre, mon psy m’a dit qu’il serait sans doute préférable de ne pas déballer mes angoisses tout de go à mes nouveaux partenaires, parce que le partenaire veut commencer une relation, mais pas nécessairement une thérapie de couple :shock: . Dans ton cas (mais sans doute en a-t-il déjà été question sur ton fil, je ne m’en souviens plus), ton envie de couple doit être sensible (même si on croit donner le change, ça se voit comme le nez au milieu du visage, ce genre de choses), et l’autre sent peut-être qu’il n’est pas là pour lui-même, mais pour remplir un vide ou une aspiration impérieuse chez toi. Tu vas me dire, c’est le serpent qui se mord la queue : si j’ai tant besoin de couple, de la présence et du corps de l’autre, c’est précisément parce que je ne les ai pas ; si l’autre me les donne, je ne serai plus travaillée par ce manque, je ne le lui ferai pas sentir, et nous pourrons couler des jours tranquilles dans les bras l’un de l’autre. Sauf que, sauf que, malheureusement ou pas, ça ne se passe pas comme ça. D’une part parce que, donc, on a tous besoin d’être reconnus et appréciés pour nous-mêmes dans une relation, et le gars qui sent qu’il remplit une fonction qu’un autre pourrait plus ou moins assurer aussi bien à sa place, eh bien ça ne peut pas trop lui plaire ; et d’autre part parce que c’est juste trop lourd : si tu arrives trop pantelante, trop blessée, l’autre se sent investi d’une responsabilité écrasante et ne se pense pas nécessairement à la hauteur.

Ça, c’était pour le « je n’ai pas su garder un homme ». Ce n’est pas toi comme personne qui n’a pas su « garder » un homme (formulation qui a le grave défaut d’escamoter le libre arbitre du monsieur - je me permets de te le dire parce que, bien entendu, ça m’est arrivé un nombre incalculable de fois de l’utiliser) ; C’est éventuellement ta blessure qui a pu jouer lors de situations où le lien était trop fragile.

- alors, que faire? Aucune recette miracle chez moi (d’autant que je ne suis pas sortie de l’auberge, loin de là), mais des ptits trucs. S’obliger, à chaque pensée obsédante du type « je ne suis pas capable d’être en couple », « personne ne veut durablement de moi », à se contester soi-même, à rationaliser, inlassablement. Tu as été en couple. Des hommes ont voulu ta présence. Tu as des amis, etc. Et y revenir autant de fois que nécessaire. Tu sais, chacun sa névrose, moi la mienne c’était « on finit toujours par me quitter, je suis une personne dont on fait le tour et qu’on jette ensuite ». J’ai pris un poste un jour dans un endroit où je me suis fait un très bon ami. Je faisais beaucoup de sorties avec lui, on avait des grosses affinités, on riait énormément, je le considérais comme mon meilleur ami. Et puis un jour, paf, il me parle de sa meilleure amie (ah bon, donc pour lui, ce n’était pas moi :/) ; pendant de longues périodes, il rejetait mes propositions pour se voir, arguant du fait qu’il était débordé. C’était parti pour la petite moulinette dans ma tête, personne ne m’aime, je vais crever seule avec 10 chats de toute façon, etc. Et puis un jour, je me suis dit que je ne lui reproposerais plus rien jusqu’à ce qu’il fasse un geste vers moi. S’il ne faisait rien, je n’aurais rien perdu de toute façon, ce n’aurait pas été un véritable ami. Je suis sortie avec d’autres personnes. Puis le premier a pris l’initiative de me recontacter, et même de me gâter, à intervalles un peu éloignés, mais réguliers. Alors j’ai certes accepté de ne pas être la meilleure de ses amies (ce qui m’a, en fait, beaucoup apaisée en dissipant la frustration), mais ça m’a incroyablement renforcée de me dire que c’était, quand même, quelqu’un qui tenait sincèrement à moi. Petite expérience fondatrice !

- pour la peur du futur (et crois-moi que passé la quarantaine, tu as d’autres raisons de te dire que tu ne trouveras plus jamais personne - et pourtant, même là, c’est faux), et les petites phrases dangereuses comportant le mot jamais ou toujours, ce qui m’a aidée, ce sont d’autres petites phrases, qui m’ont atteintes en pleine tête et qui y sont restées fichées, pas seulement concernant la peur du futur, d’ailleurs. Je t’en donne une, enfin elle ne vient pas de moi, elle est incluse dans une histoire que tu connais peut-être et que l’on m’a transmise dans une séquence de 21 jours de méditation quotidienne. Je la trouve assez puissante, à vrai dire. J’espère qu’elle pourra servir

L’HISTOIRE ANNONCÉE
Un jour, un roi dit aux sages de sa cour:

"Je veux créer une bague très particulière. J'ai acheté l'un des plus beaux diamants du monde, je veux cacher dans l'anneau un message qui puisse servir dans les moments de désespoir. Cela sera mon héritage. Ce doit être une phrase courte, que je placerai sous le diamant de la bague."

Tous ceux qui écoutaient, étaient des sages.
Ils réfléchirent longtemps mais en vain: s’ils pouvaient écrire des essais, ils n’étaient pas capables d’écrire un message court, ne contenant pas plus de deux ou trois mots, qui puisse aider dans les moments difficiles ...

Le roi fut élevé par un vieux serviteur. Lorsque la mère du roi mourut prématurément, c’est ce serviteur qui prit soin de lui. Il fut donc traité comme un membre de la famille. Le roi éprouvait un grand respect pour le vieil homme et décida d’aller le consulter.

Le vieil homme lui dit:

"Je ne suis ni sage, ni instruit, ni académique, mais je connais un message. On me l’a transmis petit et cela m’a beaucoup aidé durant ma vie au palais.”

Le vieil homme écrivit quelque chose sur un morceau de papier, le plia et le tendit au roi. "Mais ne le lisez pas. Gardez-le caché et ne l'ouvrez que lorsqu'il n'y aura pas d'autre choix."

Des années plus tard, il y eut une invasion du royaume et le roi perdit la bataille. Il s'enfuit sur son cheval mais ses ennemis le suivirent. Il était seul et les ennemis étaient nombreux. Il atteignit l'endroit où la route se terminait. Il n’y avait plus d’issue. Devant lui, un abîme donnant sur une vallée profonde. La chute serait fatale. Il ne pouvait pas revenir en arrière car les ennemis avaient traversé le chemin. Il pouvait entendre le bruit de leurs chevaux. Il n'y avait pas moyen de s'en sortir.
C’est à ce moment qu’il se souvint de la bague.
Il l'ouvrit, sortit le morceau de papier et lut le message court mais précieux:
"Cela passera aussi".

Lorsqu'il lu le message, il sentit un grand silence l'envelopper.
Les ennemis qui le poursuivaient s’étaient peut être perdus dans la forêt ou bien étaient-ils partis dans la mauvaise direction. On n’entendait plus les chevaux.

Le roi fut reconnaissant envers le serviteur. Ces mots étaient merveilleux! Il plia le morceau de papier et le remit sous la bague en diamant. Il rassembla son armée dispersée et rentra au royaume.

Il retourna au palais avec un sentiment de triomphe, on lui organisa une grande fête avec chants et danses, il se sentait très bien.
Le vieux domestique se tenait à côté de lui et lui dit:
"Ce moment aussi est approprié, regardez à nouveau le message.”

"Mais je viens de gagner, les gens célèbrent mon retour, je ne suis pas désespéré, je ne suis pas dans une impasse."

Et le vieux serviteur dit: "Écoutez-moi, ce message est utile lorsque vous êtes battu, mais également lorsque vous gagnez.”

Le roi ouvrit la bague et lut le message:
"Cela passera aussi".

De nouveau, il ressentit la même chose, un silence qui l’enveloppa, bien qu’il fût dans une foule qui célébrait et dansait. Sa fierté et son ego avaient disparu. Le roi avait compris le message. Il était éclairé.

Puis le vieil homme dit:
"Vous souvenez-vous de tout ce qui vous est arrivé dans votre vie ? Rien ni aucune émotion ne sont fixes, il existe le jour et nuit, il y a des moments de bonheur et des moments difficiles, acceptez-les comme une partie naturelle des choses parce qu'elles font partie de la vie. C'est la grande respiration qui développe en nous l'humilité et le contact avec la puissance de notre vulnérabilité."

À méditer, vraiment... Courage, je t’embrasse.
Elieza, Sev77 ont aimé ça
#1327186
Chers et chères ami·es

Je suis désolée du temps passé sans prendre le temps de vous répondre, sachez que je vous ai bien lues et relues, que je voulais que tout ça décante en moi. Je sais que vos mots sont précieux, et je voulais les laisser résonner (et raisonner ?) un peu. Et la vie s'est passée et je ne me pose que maintenant.
Numéro 7 a écrit : 08 mai 2021, 19:20 " Voilà, quand il n'y a plus personne, il y a ma maman. " C'est ta décision d'aller chez ta maman, pour éviter d'imposer ta détresse à d'autres, ok... mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait personne pour toi... je comprends vraiment pas cette phrase, dans ce contexte, Janysse... pourquoi l'as tu écrites ?
Peut-être que je me suis réfugiée dans cette noirceur confortable qui consiste à me dire "il n'y a personne pour moi, je n'ai personne, je suis seule au monde, personne ne m'aime, à part ma mère qui a toujours été là". Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai écrit cela. Je réalise aujourd'hui que j'ai vécu un véritable effondrement psychique, qu'il a été difficile de remonter la pente, que c'était tentant de rester roulée en boule sous la couette en pleurant de solitude. C'est peut-être lié.

Louise, merci pour tes mots. J'y pense très souvent. Je me dis très souvent "cela passera aussi". Les joies comme les peines. Ma première réflexion a été de me dire "ben oui elle a raison, puisque la joie ne dure jamais, les hommes me quittent, et je me retrouve à pleurer, la joie passe aussi et ça je connais très bien". Mais ce n'était pas le sens de ton message. J'y réfléchis encore, tous les jours en fait. (Carrie si tu passes par ici, je n'oublie pas non plus la métaphore de la serveuse, je regarde encore mes pieds au lieu de regarder droit devant, j'en ai conscience...)
louise75 a écrit :Dans ton cas (mais sans doute en a-t-il déjà été question sur ton fil, je ne m’en souviens plus), ton envie de couple doit être sensible (même si on croit donner le change, ça se voit comme le nez au milieu du visage, ce genre de choses), et l’autre sent peut-être qu’il n’est pas là pour lui-même, mais pour remplir un vide ou une aspiration impérieuse chez toi. Tu vas me dire, c’est le serpent qui se mord la queue : si j’ai tant besoin de couple, de la présence et du corps de l’autre, c’est précisément parce que je ne les ai pas ; si l’autre me les donne, je ne serai plus travaillée par ce manque, je ne le lui ferai pas sentir, et nous pourrons couler des jours tranquilles dans les bras l’un de l’autre. Sauf que, sauf que, malheureusement ou pas, ça ne se passe pas comme ça. D’une part parce que, donc, on a tous besoin d’être reconnus et appréciés pour nous-mêmes dans une relation, et le gars qui sent qu’il remplit une fonction qu’un autre pourrait plus ou moins assurer aussi bien à sa place, eh bien ça ne peut pas trop lui plaire ; et d’autre part parce que c’est juste trop lourd : si tu arrives trop pantelante, trop blessée, l’autre se sent investi d’une responsabilité écrasante et ne se pense pas nécessairement à la hauteur.
Tu as sans doute raison, ça m'a fait mal de le regarder en face et de l'accepter, mais c'est très certainement le cas. Eva Illouz dans Pourquoi l'amour fait mal explique que tout ça est très récent. Jusqu'au 19e siècle, les jeunes hommes et jeunes femmes en âge de se marier cherchaient explicitement un partenaire. Les rendez-vous, les rencontres, étaient très clairement tournés vers cet objectif de l'engagement, de se caser, de fonder une famille. Et aujourd'hui, débarquer sur "le marché" en ayant clairement cette envie et cet objectif est visiblement rédhibitoire, voire considéré comme pathologique. C'est entièrement une construction sociale, un fait culturel récent et situé (et limite ça me met en colère du coup, parce que je dois vivre avec mon temps, qui est celui du moi détaché, profondément libre et auto-suffisant, et j'ai du mal, beaucoup de mal, à devenir ça). Je croyais aussi avoir avancé, être plus forte, plus solide, et n'être pas arrivée toute pantelante dans les bras de mon ex...

J'ai parlé à ma psy de tout ça. Et elle m'a répondu que j'étais en boucle, que nous passions la moitié de chaque séance à me rassurer, que nous n'avancions pas autant que l'on pourrait si je ne commençais pas par dire que j'allais mal et que je souffrais d'être seule. Que c'était l'arbre qui cache la forêt. Et c'est vrai, je ne vois que ça, je ne pense qu'à ça. Tu as tout à fait raison Louise, je suis partagée entre mes convictions féministes et la réalité de mes émotions, de ma vie amoureuse, et de ne pas pouvoir lâcher cette obsession du couple, de l'amour, rajoute une couche de culpabilité. Alors je me répète en boucle, dès que j'ai une pensée pour ça, que l'amour n'est pas le problème, le couple n'est pas le problème, le célibat n'est pas le problème, pour contrer ces pensées obsédantes. Et ça marche un petit peu.

Aussi elle pense que j'ai un trouble de la personnalité obsessionnel, dans lequel je me reconnais pas mal. Ma psychiatre, elle, pense que pas du tout, que je suis juste en dépression et puis elle m'a lâché "et comme en plus vous êtes bipolaire". Ça sortait vraiment de nulle part, elle m'a assuré que je lui avais parlé de ça lors de notre première séance alors que pas du tout. J'ai halluciné. Trichotillomanie, dépression, dermatillomanie, trouble obsessionnel, trouble anxieux généralisé, HPI et maintenant bipolaire ? Euh, est-ce qu'on pourrait arrêter deux minutes de charger la barque svp ? J'ai l'impression de me noyer dans une galaxie de diagnostics, d'injonctions à m'aimer, à rester seule, à être bien seule, à ne pas penser au couple, à méditer, à lâcher prise, à profiter, à faire ci ou ne pas faire ça... wow. J'ai également lu récemment que ce que nous appelons l'amour de soi, le self-help, le développement personnels, étaient aussi des faits culturels, des constructions sociales. J'ai l'impression d'être déchirée entre des explications sociologiques qui me paraissent avoir du sens en plus d'être brillantes, et des injonctions tout partout, des représentations culturelles avec lesquelles je dois bien vivre puisque c'est comme ça maintenant. Il y en a trop dans tous les sens et je suis comme une cocotte minute avec la pression qui monte, qui monte...

Cela dit, je voulais aussi vous dire que je vais beaucoup mieux. Je ne sais pas si je vais "bien", mais mieux, oui, absolument. Après avoir bien touché le fond (petite rechute dépressive comme d'hab) j'ai trouvé le courage de me relever un peu, de passer du temps avec mes copines, de faire des sorties rando, et j'ai retrouvé le plaisir de vivre toutes ces choses, je me suis remise un petit peu à méditer, à prendre soin de moi, à me projeter dans un futur qui n'est pas celui que j'avais prévu à deux, mais qui me fait envie et que j'ai envie de construire un jour après l'autre. Et je suis repartie, de nouveau sur le terrain. Je n'arrête pas, je participe à des fêtes (pas super légales), je vais voir des expos, du théâtre, du cirque, je fais du jardinage, du canoë, je partage mon quotidien avec une dame de 65 ans dont la vie a été (et est toujours) passionnante. Je loue une chambre chez elle. Nous avons de longues conversations sur des choses de la vie assez intimes, la dépression, comment agir, retrouver la joie. Et jour après jour, l'humeur est meilleure. (Aussi, réaliser que je paie 65 euros par séance de psy pour ne pas avancer, je me suis dit qu'il fallait me bouger le cul.) Nous hébergeons un jeune migrant, j'ai l'impression de me transformer en mère de famille, je passe mon temps à cuisiner et faire la lessive ! Et j'aime ça. J'aime prendre soin de ces deux personnes et leur cuisiner des petit plats. J'ai toujours adoré cuisiner pour mes amoureux et ça me manquait terriblement, jusqu'à ce que je cuisine pour cette dame et cet adolescent.

On ne va pas se mentir, mes obsessions sont loin de s'être envolées. Je rêve presque toutes les nuits de mon ex, je rêve qu'on se remet ensemble en mode feuilleton, chaque rêve que je fais est la suite du précédent :shock: Ma cousine a eu un bébé, je suis incapable de me réjouir pour elle. Ma mère ne fait que me parler de ce bébé au téléphone, comme c'est génial, comme elle a hâte d'être grand-mère, et ça m'est insupportable. Deux de mes copines de fac se sont mariées ce mois-ci. Je ne vois que des annonces de fiançailles, d'emménagement, de projets immobiliers dans mon fil facebook. Enfin mon cerveau ne retient que ça. Je ne ressens que de l'amertume, de la rancoeur pour ce que je n'ai pas, et je me juge pour ça en plus. Je pense tous les jours à mon ex, et je suis encore très triste. Ça fait tout juste deux mois, c'est tout récent, j'essaie d'être douce avec moi-même, de me dire que c'est normal d'avoir de la peine, que je suis entourée de plein de belles choses, que j'avance sur mon propre chemin, et qu'il est aussi beau que celui des autres. Je me répète aussi que le mec a pris zéro nouvelles depuis 2 mois, que c'est mort, qu'il faut avancer.

Bref, ici aussi je suis en boucle.

Alors j'agis. Je jardine, je marche, je travaille, je mène des entretiens, je rencontre des gens. Je profite de chaque instant dans les Cévennes, je mesure la chance que j'ai, je planifie mon futur professionnel, je reste concentrée sur mon objectif. Je ne cherche pas un nouveau mec, je n'ai pas ré-installé Tinder. Aussi parce que j'ai l'impression que je vais revivre la même chose, un mec qui va me quitter parce qu'il ne s'attache pas alors que moi je cherche à me poser et vivre un vrai engagement de couple. Je suis assez écoeurée en fait et j'ai encore plus peur qu'avant. Je me concentre sur mon travail, c'est le plus important.

Je n'ai plus de contact avec mon père, j'ai réduit ceux avec ma "meilleure amie" au minimum (en attendant de trouver le courage de lui dire ce que j'ai à lui dire).

Voilà, il y a encore des jours difficiles, mais je vais quand même beaucoup mieux. Je me débats avec des questions sans fin, c'est probablement aussi lié au moment où j'arrive dans ma thérapie. Je suis perdue entre une hyper lucidité sur ce qu'il m'arrive et l'impression de patauger dans la semoule. J'essaie de "faire confiance à la vie" comme me l'a conseillé ma logeuse, et accueillir ce qui se présente.

J'espère que vous allez bien, que ce début d'été s'annonce resplendissant et rempli de joies :bisou:

Je vous embrasse
#1327189
Bonsoir Janysse,

Je suis très touchée par ton message et par tes interrogations. A 40 ans je t'avoue que j'ai aussi ce schéma de couple idéal, un peu bercé par l'exemple de mes parents amoureux depuis l'adolescence et qui ont été marié et heureux jusqu'au bout.
Moi aussi j'ai du mal avec ces nouvelles relations je me demande si je n'en demande pas trop mais au final nous sommes des femmes exceptionnelles alors pourquoi devrions accepter des relations médiocres qui ne nous comblent pas ?

Je reviens sur le message de Louise c'est vrai et je me le répète souvent car c'est ce que ma maman me disait et que je répète a mon tour à ma fille qui découvre ses premiers chagrins d'amour "ça passera ça aussi" la vie est ainsi faite nous pensons ne jamais nous relever mais la résilience dont l'être humain est doté nous permet d'aller de l'avant et de remonter à la surface.

2 mois c'est très peu tu as encore le droit d'etre triste parfois et je vois que tu fais tout pour remonter la pente.

Tu es très touchante dans tes mots et dans tes maux. Je te souhaite des jours meilleurs et un bel été 🌞
Janysse, galaad ont aimé ça
#1327191
Bonsoir Janysse,
Contente de te lire, de voir que tu vas mieux et de constater que ma petite histoire t’est utile!
Tu sais, ça me fait sourire de voir apparaître dans ton message la référence à Eva Illouz. Il y a vraiment bien des points en lesquels je m’identifie à toi. L’intellectualisation de sa propre situation en fait partie (et crois bien que sous ma plume ou mon clavier, le mot « intellectualisation » n’est pas un blâme). Cependant, pour mon compte, je crois que cet esprit d’analyse, qui est quasi un pli professionnel, est une vraie gêne, et je me demande s’il n’y a pas de ça dans le fait que tu te retrouves à te débattre dans des injonctions contradictoires. « Tu réfléchis trop » est bien le reproche qui m’a été le plus souvent adressé, y compris (mais pas seulement) par mes « amoureux » successifs (hélas successifs, pour moi qui rêve d’une relation stable). Se prendre trop la tête, crime capital de nos jours pour beaucoup !

En tout cas (je te parle de moi pour ne pas être dans une énième injonction à ton égard - donc à simple titre de comparaison), moi j’assume de vouloir une vraie relation amoureuse avec engagement qui n’attende pas trois ans, et petits messages matin et soir, et dans la journée si possible, et réveils dans les bras l’un de l’autre, et tout ça. Tout le monde ne veut pas, eh bien ok, je respecte (même si je souffre quand un homme qui me plaît et à qui je plais manifestement aussi arrête une relation parce que j’en demanderais trop pour lui, ce qui vient de m’arriver), mais je ne remets pas en cause mon propre désir. Effectivement, comme le dit Séverine, on a bien le droit de ne pas vouloir d’une relation au rabais, de ne pas vouloir juste les « bons moments sans prise de tête » (expression qui me débecte). Et cette envie - et je t’assure que ce n’est pas une question d’âge, bien des hommes dans la quarantaine aiment batifoler plus que se poser - il y a des hommes pour la partager - si si, j’en ai croisé ;). Mais bon, je comprends bien que pour toi, le problème vient de ce que ce désir est envahissant. Je ne sais pas si l’accepter et l’assumer explicitement t’aiderait à apaiser l’obsession? Peut-être que si. À tenter, comme tu sembles décidée à le faire.

À ce propos, pour revenir à Illouz et au diagnostic très pessimiste qu’elle émet concernant la possibilité de relations amoureuses engagées de nos jours (voir aussi La fin de l’amour, de la même... le titre parle de lui-même), je serais volontiers tentée de la suivre les soirs de déprime, mais à tort, je pense. Peut-être que c’est moins facile de trouver un homme (ou une femme) qui soit disposé(e) à s’investir dans une relation, et les sites de rencontre, bien entendu, favorisent la superficialité et la brièveté des rencontres (je ne reviens pas sur les analyses d’Illouz que tu connais), mais même par ce canal, on en trouve quand même, et en-dehors aussi. Je crois que la période de tri est juste plus longue et fastidieuse, et impose, sauf si on a un coup de bol, d’en passer par de longs moments de rencontres pas trop trop satisfaisantes. J’ai demandé récemment à mon psy quelle était selon lui ma responsabilité dans l’échec de mes relations récentes, et il m’a répondu que ma responsabilité, je la prenais déjà en maintenant mon désir, ie en ne renonçant pas à essayer, et dans les termes qui me conviennent. Ce n’est pas en renonçant à soi-même qu’on fera naître l’amour chez autrui, de toute façon. Je vois qu’en tout cas, tu ne renonces pas au désir de sortir, de voir du monde, de prendre soin de ta logeuse et de son hôte, et c’est excellent! Elle a raison, d’ailleurs, ta logeuse, je vais me tatouer sa phrase dans le cerveau :D. Se détendre sur le sujet ne peut avoir que des effets positifs. Et quelle chance pour tes fêtes ;).
Elieza, Janysse ont aimé ça
#1327193
« J’ai l'impression que je vais revivre la même chose, un mec qui va me quitter parce qu'il ne s'attache pas alors que moi je cherche à me poser et vivre un vrai engagement de couple. »

Je ne saisis pas pour quelle(s) raison(s) tu penses à un non-attachement - une noirceur confortable ?…

«  Je sentais que ça n'allait pas bien de son côté, ses parents malades et lui fils unique, un burn out au travail, alors j'ai proposé une soirée, un petit dîner chez moi, et qu'on prenne notre matinée dans la semaine, ce jeudi, pour aller se promener au bord de la mer, je m'occupais de tout, je voulais prendre soin de lui. Il accepte, on se dit qu'on a hâte. Je ne réponds pas trop, je suis préoccupée par le travail, par mon poids, par ma thérapie, j'angoisse et je dors mal, je ne suis pas très disponible par message, je me dis qu'on se rattrapera en tendresse mercredi soir. »

Si je pense que ton ex aurait pu vous laisser une seconde chance après votre échange, je ne peux également m’empêcher de me dire que sa décision de rompre a été motivée par le fait que tu ne te sois pas montrée très présente alors qu’il traversait un moment difficile et qu’il avait visiblement besoin de toi… parce que j’aurais rompu avec un homme s’il n’avait pas été présent pour moi - même si je l’aimais beaucoup. Être enfant unique et avoir à s’occuper - se préoccuper - de ses parents est une charge mentale très lourde, ajoute le mal être au boulot, et se tourner vers sa compagne, son compagnon me semble légitime dans ces cas là… tu as su qu’il avait eu très peu de compagnes - voire aucune - par une connaissance commune… c’est quelque chose qui m’échappe un peu… ce que tu nommes, toi, manque de communication, a pu être ressentie par lui - sur certains points - comme du manque de curiosité pour sa personne, du manque d’intérêt…

Tu dis vouloir un vrai engagement, avoir envie de te poser, mais ne pas être présente pour son conjoint lorsqu’il est en demande - et tu as été cette personne Janysse en demande de présence - d’un point de vue « stratégique », pour mener à bien une relation telle que tu dit la vouloir, c’est questionnant…
#1327197
Coucou,

Merci pour vos messages et vos retours :bisou:

Louise, je crois que tu as raison, je suis entourée de couples hétéros engagés, c'est bien qu'il y a des hommes (de moins de 40 ans) qui veulent s'engager... Et je vais assumer ce désir, parce que faire semblant que je veux un truc "sans prise de tête" ça m'a toujours menée à la catastrophe et en plus je sais pas faire. Ce désir est envahissant pour moi parce que je ne vois que ça, alors que derrière il y a des pathologies qu'on peut soigner, des relations parentales compliquées sur lesquelles je peux travailler, etc. C'est la partie émergée de l'iceberg. Il n'empêche qu'au quotidien c'est difficile oui.

Lors de cette dernière rupture, je me suis jetée sur Illouz, j'avais besoin de comprendre ce qui m'arrivait, de comprendre pourquoi j'avais aussi mal, pourquoi je n'arrivais pas à me mettre en couple durablement, j'avais besoin de me réfugier dans quelque chose de "sûr", et la sociologie m'est apparue comme ce refuge. J'ai presque fini son bouquin (et La Fin de l'amour attend après), et j'y ai appris plein de choses, tout un tas de pièces du puzzle se sont emboîtées, mais je n'ai pas l'impression d'y avoir trouvé quelque chose de pratique à appliquer pour moins souffrir dans ma vie. Je poursuis ma thérapie...
Numéro 7 a écrit :« J’ai l'impression que je vais revivre la même chose, un mec qui va me quitter parce qu'il ne s'attache pas alors que moi je cherche à me poser et vivre un vrai engagement de couple. »

Je ne saisis pas pour quelle(s) raison(s) tu penses à un non-attachement - une noirceur confortable ?…
Non-attachement ou absence de sentiments amoureux. Pour le coup j'ai peur tout simplement. Ce schéma se répète si souvent, j'ai été à chaque fois celle qu'on quitte, je suis terrifiée à l'idée de recommencer.
Numéro 7 a écrit :Si je pense que ton ex aurait pu vous laisser une seconde chance après votre échange, je ne peux également m’empêcher de me dire que sa décision de rompre a été motivée par le fait que tu ne te sois pas montrée très présente alors qu’il traversait un moment difficile et qu’il avait visiblement besoin de toi… parce que j’aurais rompu avec un homme s’il n’avait pas été présent pour moi - même si je l’aimais beaucoup. Être enfant unique et avoir à s’occuper - se préoccuper - de ses parents est une charge mentale très lourde, ajoute le mal être au boulot, et se tourner vers sa compagne, son compagnon me semble légitime dans ces cas là… tu as su qu’il avait eu très peu de compagnes - voire aucune - par une connaissance commune… c’est quelque chose qui m’échappe un peu… ce que tu nommes, toi, manque de communication, a pu être ressentie par lui - sur certains points - comme du manque de curiosité pour sa personne, du manque d’intérêt…
J'ai lu ça ce matin au réveil et je ne fais que chialer depuis. En te lisant je me suis dit mais non, elle a mal compris, cette période de disette de messages a duré quelques jours au plus, mais en fait je sais que tu as raison. C'est hyper dur de lire ça, ça me sonne un peu, mais ça a du sens. J'ai été égoïste. À mon tour j'ai été celle qui prend sans donner en retour, qui reçoit et...c'est tout. Sur le moment quand il m'en parlait, rarement, et toujours en mode "mais parlons d'autre chose", je ne savais pas comment réagir, je ne creusais pas trop le sujet, je ne voulais pas être indélicate, mais en fait en couple on parle de ce genre de choses. Ta suggestion me semble très juste. J'ai l'impression d'avoir sacrément merdé. Je m'en veux beaucoup.

Depuis que je t'ai lue je ne pense qu'à une chose : est-ce que c'est rattrapable ? Est-ce que je peux tenter de faire mon mea culpa ? Jusque là je m'étais gravé dans la tête "il n'est pas tombé amoureux, il s'en cogne maintenant, il ne t'a jamais aimée, avance, oublie-le". Mais si c'était rattrapable ?
Numéro 7 a écrit :Tu dis vouloir un vrai engagement, avoir envie de te poser, mais ne pas être présente pour son conjoint lorsqu’il est en demande - et tu as été cette personne Janysse en demande de présence - d’un point de vue « stratégique », pour mener à bien une relation telle que tu dit la vouloir, c’est questionnant…
Oui c'est très étrange. Est-ce que c'est parce que je ne sais pas aimer ? Que je suis immature d'un point de vue émotionnel ? Que je suis une enfant dès qu'il s'agir de gérer une relation ? Que je suis encore en apprentissage ? Que je cherche à saboter chaque relation qui pourrait fonctionner ?
#1327222
Coucou tout le monde

J'ai passé la journée d'hier à imaginer que j'allais revoir mon ex, qu'on allait boire un café, discuter de notre relation, que j'allais lui dire que j'étais désolée de ne pas avoir été là, que j'avais compris maintenant blablablabla et qu'on pouvait se donner une deuxième chance. J'ai redémarré la machine à illusions sur les chapeaux de roue...

Toute la journée j'ai senti mon coeur serré, l'angoisse dans le corps, j'ai travaillé, travaillé mais j'avais toujours le coeur au bord des lèvres. Et cette idée dans la tête, que je voulais tenter une nouvelle relation avec lui.

Alors j'ai écrit à une amie, que j'ai rencontrée à Montpellier, qui me connaît, qui le connaît (bien avant moi), et qui a été la seule, il y a un mois et quelques, à trouver les mots pour me réconforter, qui était la première à avoir compris que j'étais un peu amoureuse quand même, qui ne m'a pas servi la soupe habituelle "tu en trouveras un autre", "ça arrive" "c'était que 5 mois", qui ne m'a pas jugée pour la peine immense que je ressentais. Je lui fais confiance, alors je lui ai demandé ce qu'elle pensait d'une deuxième chance. Et elle a été franche et je lui en suis très reconnaissante. Elle a dit que nous connaissant tous deux, les motifs invoqués étaient une excuse, qu'elle n'y croyait pas du tout, qu'il voulait juste mettre fin à notre relation et qu'il a trouvé ce moyen là (me faire porter le chapeau quoi), que c'est un gars qui aime plaire, qu'il ne sait pas ce que c'est d'avoir une relation sérieuse. Que si c'était vrai, il serait revenu quand je lui ai dit qu'il était très important dans ma vie.

Et j'ai senti ce poids dans ma poitrine s'envoler. Aujourd'hui peu m'importe à la limite de savoir si ce qu'elle dit est ce qui s'est vraiment passé (on ne saura jamais le fond de l'histoire, lui seul détient sa vérité), je veux juste retenir que ce n'est pas de ma faute. Que je ne suis pas uniquement la célibataire obsessionnelle, folle, pleine de problèmes et pas aimable que je suis parfois persuadée d'être, nulle en amour ou nulle en sentiment. J'ai tout un tas de soucis et cette histoire de ne pas avoir été si soutenante que ça est en effet un point de vigilance, mais à la fin de la fin ne je suis pas responsable de ses sentiments à lui. Et même en étant bizarre, un peu cassée, fantasque, blessée, un peu folle, et tout ce que vous voudrez, je suis parfaitement aimable.

Voilà. Je me sens bien mieux depuis. Je sens que je peux avancer sans regret, sans me dire "et si" ? Merci encore pour vos retours et ces échanges. J'ai passé une bonne grosse journée d'angoisse hier, mais je sens que j'ai un peu avancé.

Je vous embrasse bien fort !
#1327223
Janysse,

je me retrouve tellement dans tes mots et maux!
tes sensations me rappellent mes journées, également

Ces pensées , ce coeur serré, cette machine à illusions
Que cela est devastateur
Ce poids qui part et qui revient insidieusement, moi uassi j'en ai marre
Le "lacher-prise" met du temps a arriver....c 'est epuisant!

nos soirées me manquest terriblement, sa presence aussi
mais je n'ai pas le choix ..nous devons avancer

souhaitons-nous du courage!
#1327232
hello Janysse,

avant de lire ce que t’avait dit, si justement, ton amie qui vous connait bien , je voulais t'écrire "nooooon ce n'est pas de ta faute!" et surtout "noooon ne le recontacte pas pour , t'excuser et dire que tu vas faire mieux ! "
Quand tu voulais évoquer ses problèmes, il semble qu'il bottait en touche , donc non tu n'aurais pas pu faire mieux ou plus.
Dans ton discours revient souvent la notion d'échec personnel , tu dis souvent "pourquoi je n'arrive pas à maintenir une relation longue ?" de la même façon que tu dirais " pourquoi je n'arrive pas à finir la lecture de cet essai de 800 pages ?" ; or (attention tautologie) , il y a deux personnes dans un couple, qui interagissent . Au cas présent , ton ex ne semble pas particulièrement féru de relations longues et de stabilité.

je t'embrasse Janysse, je repasserai plus tard plus longuement sur le post de Miu :bisou:
Modifié en dernier par Selmasultane le 08 juin 2021, 19:17, modifié 1 fois.
Janysse ont aimé ça
#1327234
Coucou Janysse,

Je viens de lire le début ton histoire puis la fin, c'est fou ce que je suis touchée. J'ai regardé les dates et j'ai l'impression que nous avons traverser certaines étapes au même moment... L'espoir puis la remise en question : est ce de ma faute ? Qu ai je fait pour qu'on en arrive la ? Et si et si ?

Mon ex etait comme le tien novice en relation et je pense qu'aujourd'hui sont petit confort personnel lui plait plus que notre vie a deux... Qu es ce que ca fait mal quand on a tout donné pour une personne de le voir réagir aussi egoistement et qu'es ce que ca fait mal de devoir se remettre en question alors qu on a tout donné...

C'est terrible, moi aussi ca bouillone,il est omniprésent c'est une évidence et pour lui tout est simple. Ca fait terriblement mal et j'avais l'impression d'être seule au monde avant d atterir sur ce forum...

J'ai consulté de nombreuses vidéos sur Youtube d'Antoine et je peux te dire que ca m'a reboosté, j y ai passé des heures aussi de quoi se faire un bon lavage de cerveau mais POSITIF. Je pense que ses conseils sont bons a prendre que la personne aimée revienne ou non...

Je sais aussi que c'est super dur de se raisonner dans cette période (j y suis actuellement je sais de quoi je parle), comme une impression que mon cerveau essaie de me tuer a petit feu avec toutes ces pensées, mais il faut garder espoir. Le pire ne peut qu'être derriere nous...
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