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Même ici il a fait -3, autant te dire que les sudistes n'étaient pas prêt·e·s non plus !!

Tu penses que je devrais l'appeler ? Lui dire que ça m'angoisse cette histoire de "on va parler", et que je veux être sûre que tout va bien ?

J'ai écrit un SOS à ma psychiatre aujourd'hui, normalement je l'ai demain au téléphone, ça me soulage un peu...
#1335896
Je lui ai écrit un petit message pour lui dire que j'espérais que sa réunion (importante) s'était bien passée, que tout ce bazar avançait dans le bon sens blabla bisous bonne nuit. Il m'a répondu comme à l'accoutumée.

Je l'appellerai demain soir. Demain matin j'ai mon tout dernier cours de l'année, j'ai déjà dû assurer 3 ou 4 cours en ayant soit pas dormi soit en étant malade, je vais m'épargner cette soirée si jamais ça se passe mal. Entre-temps j'aurai parlé à ma psychiatre.

Mais oui vous avez raison (le cheminement est long dans mon esprit...), je ne peux pas rester comme ça, je ne peux pas ME faire ça, pas après tout ce que j'ai appris ces derniers mois.
#1335898
Purée je suis désolée c’est complètent hors sujet mais je viens d’apprendre le suicide d’une ancienne collègue, elle s’est jetée du toit de notre école, et j’avais eu (je n’étais pas seule malheureusement) tellement de problèmes avec la direction a l’époque que je suis à la fois choquée et à me demander si je ne devrais pas parler ( a l’époque la médecine du travail ET les prud’hommes avaient été impliqués, honte à moi j’ai pris mon chèque et je me suis barrée).
Je me sens super mal là.
#1335899
Elieza, je suis vraiment désolée, c'est toujours très choquant d'apprendre ce genre de nouvelles. Tu es en train de dire que dans le cadre de ce travail il y avait des problèmes de harcèlement moral ?
Si c'est le cas et que tu penses que cette collègue en a été victime, et que ta parole pourrait contribuer à comprendre ce qui s'est passé et éventuellement éviter un nouveau drame, peut-être qu'il faut en parler... Est-ce que cela pose un risque pour ta position ?
#1335900
Janysse a écrit : 14 déc. 2022, 21:26 Elieza, je suis vraiment désolée, c'est toujours très choquant d'apprendre ce genre de nouvelles. Tu es en train de dire que dans le cadre de ce travail il y avait des problèmes de harcèlement moral ?
Si c'est le cas et que tu penses que cette collègue en a été victime, et que ta parole pourrait contribuer à comprendre ce qui s'est passé et éventuellement éviter un nouveau drame, peut-être qu'il faut en parler... Est-ce que cela pose un risque pour ta position ?
Oui il y avait clairement du harcèlement (j'ai perdu 12 kg en un an, je ne pesais plus que 42 kg et la directrice me disait entre autre "ah on attend de voir quand vous allez vous effondrer"), mais moi je suis partie il y a 10 ans, donc je n'ai aucun problème a parler de ça, j'ai pris un chèque suite a un arrangement (je partais et je fermais ma gueule en gros)
Juste je suis super choquée, j'ai bossé 5 ans avec cette personne et je pensais que les choses s'étaient "arrangées".
#1335902
Bon alors déjà il n'y a pas de "honte à moi" qui soit, tu as sauvé ta peau comme tu as pu à l'époque. Ensuite, ce n'est pas à moi de te dire ce que tu dois faire dans cette situation ; seulement, on vit à une époque où la parole se libère et où les multiples mondes dans lesquels nous vivons s'effondrent les uns après les autres (chez nous c'est la fin de la solidarité comme guide pour l'action publique, chez d'autres c'est la famine due aux changements climatiques, la montée des eaux, l'arrivée au pouvoir d'une puissance fasciste/fascisante, etc etc) et je crois qu'il est primordial de résister et de se tenir droit pour défendre ce qui est juste, même s'il faut le faire au bord du monde.

Tout ça pour dire que si tu ne risques rien personnellement et que ces atrocités ont encore cours, il y a une certaine responsabilité à agir.

Ça me fait penser, même si c'est un peu différent, au cas #metoo dans mon labo. C'est un chercheur qui aurait des comportements relevant clairement du harcèlement sexuel et peut-être moral envers ses étudiantes. Ça fait des années que ça se sait, et le truc est complètement étouffé par les instances dirigeantes. Le problème c'est que tout le monde sait sans savoir. J'ai hésité à un moment à lancer un media d'investigation sur l'affaire en faisant un témoignage anonyme mais en fait je ne sais rien du tout de concret. Entre temps une amie m'a confirmé que quelqu'un était déjà sur le coup (j'attends depuis anxieusement que ça sorte enfin), mais tu vois j'ai flippé pour ma position de doctorante sans poste et j'ai préféré fermer ma gueule...
#1335903
Désolée Elieza, c'est vraiment horrible .
Face à une telle nouvelle on se demande toujours si on aurait dû faire quelque chose de plus , il y a toujours une pointe de culpabilité dans l'entourage plus ou moins proche de ceux qui se suicident .
Mais toi tu as fait ce que tu pouvais pour sauver ta peau ( ou plutôt ce qui te restait de peau sur les os à ce que je lis) et il n'y a aucune honte à ça.
Essaie de digérer cette nouvelle et si tu peux témoigner, fais le oui :)

Je suis toujours effarée et horrifiée de voir à quel point les ambiances de travail peuvent en arriver à cet enfer , c'est peut être bisounours mais ce serait tellement mieux pour tout le monde de ne pas en arriver à ces rapports de pouvoir pourris complètement contre productifs , en plus .

Bref
#1335905
Face à une telle nouvelle on se demande toujours si on aurait dû faire quelque chose de plus , il y a toujours une pointe de culpabilité dans l'entourage plus ou moins proche de ceux qui se suicident .
C'est tout à fait ça, j'ai un jeune collégue de 21 ans qui s'est pendu le soir de la fin du premier confinement, il m'avait proposé de me ramener en voiture le midi quand je rentrais du supermarché mais j'ai préféré marcher. Je me demande encore aujourd'hui si ça aurait changé quelque chose de lui dire deux ou trois trucs pendant ce trajet.
Il avait une peine de coeur....
#1335906
Oui, elle a sauté depuis la terrasse de l'école.
C'est effarant, c'est une école privée, on est (était) censés avoir des étudiants motivés (7000e l'année, payée par les parents en général ca joue) et du coup une ambiance générale plutot chouette.
Mais j'ai pensé sur le coup, a cause de ma fragilité aussi, que c'était bien de me barrer comme ça et de ne pas trop chercher.
Je suis en contact avec la famille de cette collègue, je vus tiendrais au courant.
Parfois on ne se rend pas compte de la violence des attaques et de la douleur provoquées par ce genre de choses.
#1335907
Un petit mot doux pour Elieza aussi. J'espère que t'es bien rentrée chez toi, et que tu te sens mieux.

Courage et bonne soirée à toi, ainsi que tout le monde. Gros bisous fabuleux :bisou:
#1335909
Elieza a écrit : 14 déc. 2022, 22:33
Parfois on ne se rend pas compte de la violence des attaques et de la douleur provoquées par ce genre de choses.
c'est tout à fait ça

il y aura enquête puisque ça s'est produit sur le lieu de travail...
#1335919
Coucou Elieza !

Oui, ça va. J'ai appelé ma meilleure amie mercredi soir qui m'a un peu engueulée en me disant que je me montais la tête pour rien, ça m'a calmée, et il m'a écrit le soir même comme d'habitude, ça m'a rassurée. Sa fille a la gastro, histoire d'en rajouter une couche (littéralement) ! Hier j'ai passé une bonne journée, mon dernier cours était chouette et je suis enfin retournée au sport ça m'a fait un bien fou !

Je l'ai appelé hier soir mais je suis rentrée du sport tard, et il dormait déjà, il m'a répondu ce matin. Donc bon je prends mon mal en patience jusqu'à lundi mais je suis résolue à évoquer tous les sujets importants (ma psychiatre m'a fortement invitée à le faire). J'ai plein de choses prévues ce soir et demain, dimanche gros ménage, boulot et courses de Noël lundi, et on va vite arriver au soir où, j'espère, on prendra le temps d'aller boire un verre tous les deux et de discuter tranquillement.

Voilà à ce stade je garde le cap sur ce que j'ai à faire et je décide de lui faire confiance.

Toi comment ça va ?
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