Bonjour Albane,
Je vais tenter de répondre au mieux, en espérant ne pas trop "déborder" sur le fil d'Anna... Voilà, en gros, je dirais qu'il y a les cas plutôt extrêmes, et ceux qui sont "classiques" et souvent problématiques ; je commence par les cas assez extrêmes :
- 1er cas : l'exemple d'une garde alternée pour un bébé de 14 mois : un mois chez le père, un mois chez la mère... sachant que le père réside aux Etats-Unis et la mère... en France ! Donc, pour le bébé, on a décalage horaire, cultures et langues différentes, sans compter d'interminables trajets... Je ne pense pas que cette décision ait pu être prise dans l'intérêt de l'enfant.
- 2ème cas, plus inquiétant : un droit de visite en milieu surveillé durant six mois, et si "tout se passait bien", à l'issue de ces six mois, un droit d'hébergement classique sans surveillance... Sachant que dans ce cas précis, il s'agissait d'un bébé de quelques mois, dont le père, schizophrène, a tenté de tuer la mère alors au 8ème mois de sa grossesse (donc l'enfant qu'elle portait aussi) avec un couteau de cuisine. Le père a été interné et diagnostiqué bien-sûr après ces faits, mais peu après, le jugement concernant la garde de l'enfant a été celui ci-dessus mentionné. Sachant qu'au mieux, la schizophrénie se stabilise mais ne se guérit pas... (en d'autres termes, dans ce cas précis, le "droit du père" était prépondérant, quitte à mettre la vie de l'enfant en danger...).
- 3ème cas, un cas classique, sans problématique extrême ; le mien par exemple : je me suis retrouvée avec un bébé d'un an sur les bras, dans l'impossibilité de travailler normalement durant de nombreuses années (un peu comme Anna, entre les sorties d'école, vacances, jours fériés, week-ends et maladies nombreuses et variées de l'enfant...). Bref, bien qu'à la base je gagnais déjà environ quatre fois moins que le père de ma fille, le tribunal a considéré que celui-ci pouvait me verser, pour l'enfant dont il ne s'occupait que vaguement de temps et temps, moins du 1Oème de son salaire.
Quant au droit de visite et d'hébergement, c'est très simple : si le père n'a pas cherché l'enfant au cours de la fourchette horaire indiquée pour le week-end, il est supposé avoir renoncé à son droit de visite pour l'intégralité du week-end. Même chose pour les congés scolaires, sauf que c'est : "si le père ne cherche pas l'enfant à l'issue de la première journée des vacances, il est considéré avoir renoncer à son droit d'hébergement pour la période considérée".
Dans ce cas, aucune façon de pouvoir organiser quoi que ce soit, puisque la mère (dans mon cas) avait à tenir à la disposition du père l'enfant qu'il décidait, ou non, de chercher au dernier moment. Ingérable, sans compter les nombreuses déceptions de l'enfant ne voyant pas son père venir la chercher. Mais... "le droit du père", père qui m'a d'ailleurs clairement signifié à l'époque qu'il "n'avait que des droits, pas d'obligations !". C'est juridiquement exact, sa minuscule pension alimentaire mise à part...
Je passe sur les menaces en tous genres... et ce n'est que depuis quelques années que j'ai enfin le droit de vivre un peu, ma fille étant plus grande et voyant clair... et surtout, me permettant de travailler normalement à nouveau. Sauf que sur ce plan, j'ai perdu environ 15 ans... et professionnellement, ça ne pardonne pas. Le seul moyen pour moi aurait été d'avoir une famille proche géographiquement, disponible au dernier moment pour garder mon enfant à tout bout de champ. Et je ne parle même pas de la vie privée...
Maintenant, il y a des hommes dans la même situation, avec une perverse et la loi pas très en faveur du parent qui assume les enfants à 200% ; car quand l'autre parent n'assume pas, que faire ? Ben, juridiquement, rien. Attendre que les enfants grandissent, et construire sa vie malgré tout.
Pour ma part, sur le plan professionnel, j'ai rebondi, mais n'ai qu'un seul enfant qui a enfin grandi... et j'ai fait des études à la base. Je n'ose imaginer ceux et celles qui n'ont pas fait d'études (ou peu), ont plusieurs enfants encore petits à charge, et pas de famille à disposition pour les aider... parfois, ça finit mal, ça ne m'étonne pas...
Voilà, désolée pour la longueur du message... j'ai fait au mieux pour synthétiser.
Je voudrais cependant ajouter que sans aucun jugement, quelque part, ce serait pire : si l'un des deux parent est cinglé en plus de déficient, rien ne vient réguler quoi que ce soit... mais tout de même, imagine-t-on concrètement à quel point certains termes de jugement ligotent le parent qui assume, mais pire qu'un saucisson tout ficelé de partout, quoi
!