- 10 sept. 2024, 19:59
#1340396
Bonjour,
Je reviens sur le forum, parce que la jolie histoire de famille recomposée que je construisais, viens de d’exploser au bout de 5 ans, à l'initiative de mon compagnon.
Le constat est simple, nous vivons sous le même toit (Chez lui) depuis tout juste un an, et notre vie commune semble incompatible et il ne m’aime plus.
Nos différences trouvaient des moments de respiration dans le "chacun chez soi", mais sous le même toit elles sont devenues trop prégnantes, elles se sont insinuées partout, elles ont entraîné des disputes, des conflits, des ajustements, des compromis mais jamais suffisants.
Les tâches domestiques étaient une grande source de conflit. Lui qui aime l’ordre, les horaires fixes qui budgétise ses dépenses sur les 10 prochaines années, n’a pas supporté de vivre avec moi qui suis plutôt bordélique, un peu bohème, qui procrastine, et est souvent dans le « on verra quand on y sera ». Suite à ses reproches récurrents, j’ai fait de nombreux efforts, mais ils n’étaient jamais suffisants. Au fur et à mesure du temps, il ne voyait que ce qui n’avait pas été fait, il pointait ce que je faisais mal, il ne relevait que le négatif. Je me sentais minable, et je lui en voulais. Mais quand j’en parlais, il me disait que sa façon de fonctionner était la seule possible, car c’était ce qu’il fallait faire.
A cela il faut ajouter des problèmes à mon travail que je déversais chaque soir sans limites sur lui depuis déjà 2 ans. Mais je n'ai pas entendu sa détresse. Je rentrais lessivée, épuisée, et de mauvaise humeur, et je passais des heures à me plaindre. Il ne disait rien et essayait de m’aider, ou de me faire rire. Il y a un an j’ai failli quitter ce travail, mais l’opportunité ne s’est pas concrétisée, alors j’ai continué la mort dans l’âme. Je ne parlais que de ça, je ruminais, je ressassais. Il y a 6 mois il a enfin tiré la sonnette d’alarme et a fini par me dire qu'il ne voulait plus entendre parler de mon travail, que c’était insupportable. J’ai alors fait à nouveau des démarches pour changer de boulot.
En juin j’ai enfin obtenu une réponse positive pour une prise de poste début septembre. Un super endroit, ce dont je rêvais, même si le salaire ne suit pas. J’étais heureuse, mais il m’a dit que lui n’était plus heureux, que notre quotidien lui pesait. J’ai alors cru qu’en faisant des efforts supplémentaires sur le rangement, et avec ce nouveau travail (qui allait me permettre de mieux m’organiser), tout allait rentrer dans l’ordre à la rentrée.
Les vacances se sont plutôt bien passées ensembles, en famille, mais en août tout a dérapé. J’ai eu un accident, fin juillet, une grosse fracture de la jambe. Devant s’occuper de tout, il est devenu irritable, colérique, je ne l’avais jamais vu comme ça (en tout cas pas à ce point). Il a eu des propos blessants, envers moi, et envers ma fille, car il aurait voulu qu’elle fasse la moitié de toutes les taches de la maison (c’est une ado). Il lui faisait reproches sur reproches, et ma fille qui aime beaucoup son beau-père, a fini par être stressée et angoissée, de manger avec nous, de descendre dans le salon, de rentrer à la maison. Nous nous sommes beaucoup disputés, on ne se comprenait plus du tout.
J’ai commencé mon nouveau boulot, et le premier soir, je lui ai dit combien, j’étais heureuse d’avoir enfin changé, que tout était parfait j’étais sur un petit nuage, que toutes mes plaintes étaient terminées. j'étais persuadée que tout allait enfin s’arranger. J’étais pleine d’espoir et d’enthousiasme. Mais ce week-end, il m’a annoncé qu’il ne m’aimait plus et qu’il voulait que l’on se sépare.
Ça fait mal, si mal, j’avais oublié que ça faisait si mal.
Je vais devoir partir de sa maison, et retourner dans la mienne. Mais ma maison tombe en ruine (un dégât sécheresse que l’assurance a refusé de prendre en charge), c’est ce qui a précipité notre installation ensemble, car elle menace de s’écrouler, et il s’inquiétait. Elle est une vieille baraque inchauffable, une passoire énergétique, ou tout est cassé. Nous avons démonté tous les placards pour tout installer chez lui, ainsi que les luminaires. Et je suis encore dans le plâtre (oui j’ai commencé le boulot grâce à un fauteuil roulant malgré mon accident). Il me faudra encore plusieurs semaines de rééducation avant de pouvoir être autonome. Le déménagement dans ces conditions me semble insurmontable, je ne me sens pas capable de trier nos affaires, de récupérer mes meubles, d'emballer notre vie, d'enlever les photos.
Je suis encore dans la phase de déni, j’espère encore que tout va s’arranger, qu’il va changer d’avis, mais je sais que ce ne sera pas le cas, et je dois le dire à ma fille (elle est en internat et ne rentre que vendredi, qu'elle ne verra plus son beau-père qu'elle aime tant.
C’est dur, je ne mange plus et je ne fais que pleurer (pas au boulot, ou c’est vraiment génial), il ne l’a pas encore dit à sa fille (qui voit bien que quelque chose ne va pas), il le lui dira mercredi (ils passent la journée ensembles), mais il en a déjà parlé à ses parents, et à ses frères et sœurs.
Moi je n’ai ni frères, ni sœurs, ni d’amis, et mon père avec qui je suis à nouveau en bon termes (grâce à ce compagnon notamment), est très malade, et n’est pas en état de me soutenir (je ne lui ai pas dit pour le moment). Je me sens abandonnée, nulle, moche et la perspective d’habiter à nouveau seule chez moi, me terrorise. Ma fille n’est là que les week-ends, et mon fils est en chambre d’étudiant, il ne sont donc plus là, et j’ai peur, peur de m’écrouler, peur de sombrer, j’ai peur de finir comme ces personnes que l’on retrouve 5 ans après leur mort dans leur appartement, alors qu’avant de rencontrer mon compagnon, je me sentais bien, ma solitude ne me pesait plus. Tout devoir recommencer me parait insurmontable.
Ce n’est pas juste que ce soit trop tard…
Je reviens sur le forum, parce que la jolie histoire de famille recomposée que je construisais, viens de d’exploser au bout de 5 ans, à l'initiative de mon compagnon.
Le constat est simple, nous vivons sous le même toit (Chez lui) depuis tout juste un an, et notre vie commune semble incompatible et il ne m’aime plus.
Nos différences trouvaient des moments de respiration dans le "chacun chez soi", mais sous le même toit elles sont devenues trop prégnantes, elles se sont insinuées partout, elles ont entraîné des disputes, des conflits, des ajustements, des compromis mais jamais suffisants.
Les tâches domestiques étaient une grande source de conflit. Lui qui aime l’ordre, les horaires fixes qui budgétise ses dépenses sur les 10 prochaines années, n’a pas supporté de vivre avec moi qui suis plutôt bordélique, un peu bohème, qui procrastine, et est souvent dans le « on verra quand on y sera ». Suite à ses reproches récurrents, j’ai fait de nombreux efforts, mais ils n’étaient jamais suffisants. Au fur et à mesure du temps, il ne voyait que ce qui n’avait pas été fait, il pointait ce que je faisais mal, il ne relevait que le négatif. Je me sentais minable, et je lui en voulais. Mais quand j’en parlais, il me disait que sa façon de fonctionner était la seule possible, car c’était ce qu’il fallait faire.
A cela il faut ajouter des problèmes à mon travail que je déversais chaque soir sans limites sur lui depuis déjà 2 ans. Mais je n'ai pas entendu sa détresse. Je rentrais lessivée, épuisée, et de mauvaise humeur, et je passais des heures à me plaindre. Il ne disait rien et essayait de m’aider, ou de me faire rire. Il y a un an j’ai failli quitter ce travail, mais l’opportunité ne s’est pas concrétisée, alors j’ai continué la mort dans l’âme. Je ne parlais que de ça, je ruminais, je ressassais. Il y a 6 mois il a enfin tiré la sonnette d’alarme et a fini par me dire qu'il ne voulait plus entendre parler de mon travail, que c’était insupportable. J’ai alors fait à nouveau des démarches pour changer de boulot.
En juin j’ai enfin obtenu une réponse positive pour une prise de poste début septembre. Un super endroit, ce dont je rêvais, même si le salaire ne suit pas. J’étais heureuse, mais il m’a dit que lui n’était plus heureux, que notre quotidien lui pesait. J’ai alors cru qu’en faisant des efforts supplémentaires sur le rangement, et avec ce nouveau travail (qui allait me permettre de mieux m’organiser), tout allait rentrer dans l’ordre à la rentrée.
Les vacances se sont plutôt bien passées ensembles, en famille, mais en août tout a dérapé. J’ai eu un accident, fin juillet, une grosse fracture de la jambe. Devant s’occuper de tout, il est devenu irritable, colérique, je ne l’avais jamais vu comme ça (en tout cas pas à ce point). Il a eu des propos blessants, envers moi, et envers ma fille, car il aurait voulu qu’elle fasse la moitié de toutes les taches de la maison (c’est une ado). Il lui faisait reproches sur reproches, et ma fille qui aime beaucoup son beau-père, a fini par être stressée et angoissée, de manger avec nous, de descendre dans le salon, de rentrer à la maison. Nous nous sommes beaucoup disputés, on ne se comprenait plus du tout.
J’ai commencé mon nouveau boulot, et le premier soir, je lui ai dit combien, j’étais heureuse d’avoir enfin changé, que tout était parfait j’étais sur un petit nuage, que toutes mes plaintes étaient terminées. j'étais persuadée que tout allait enfin s’arranger. J’étais pleine d’espoir et d’enthousiasme. Mais ce week-end, il m’a annoncé qu’il ne m’aimait plus et qu’il voulait que l’on se sépare.
Ça fait mal, si mal, j’avais oublié que ça faisait si mal.
Je vais devoir partir de sa maison, et retourner dans la mienne. Mais ma maison tombe en ruine (un dégât sécheresse que l’assurance a refusé de prendre en charge), c’est ce qui a précipité notre installation ensemble, car elle menace de s’écrouler, et il s’inquiétait. Elle est une vieille baraque inchauffable, une passoire énergétique, ou tout est cassé. Nous avons démonté tous les placards pour tout installer chez lui, ainsi que les luminaires. Et je suis encore dans le plâtre (oui j’ai commencé le boulot grâce à un fauteuil roulant malgré mon accident). Il me faudra encore plusieurs semaines de rééducation avant de pouvoir être autonome. Le déménagement dans ces conditions me semble insurmontable, je ne me sens pas capable de trier nos affaires, de récupérer mes meubles, d'emballer notre vie, d'enlever les photos.
Je suis encore dans la phase de déni, j’espère encore que tout va s’arranger, qu’il va changer d’avis, mais je sais que ce ne sera pas le cas, et je dois le dire à ma fille (elle est en internat et ne rentre que vendredi, qu'elle ne verra plus son beau-père qu'elle aime tant.
C’est dur, je ne mange plus et je ne fais que pleurer (pas au boulot, ou c’est vraiment génial), il ne l’a pas encore dit à sa fille (qui voit bien que quelque chose ne va pas), il le lui dira mercredi (ils passent la journée ensembles), mais il en a déjà parlé à ses parents, et à ses frères et sœurs.
Moi je n’ai ni frères, ni sœurs, ni d’amis, et mon père avec qui je suis à nouveau en bon termes (grâce à ce compagnon notamment), est très malade, et n’est pas en état de me soutenir (je ne lui ai pas dit pour le moment). Je me sens abandonnée, nulle, moche et la perspective d’habiter à nouveau seule chez moi, me terrorise. Ma fille n’est là que les week-ends, et mon fils est en chambre d’étudiant, il ne sont donc plus là, et j’ai peur, peur de m’écrouler, peur de sombrer, j’ai peur de finir comme ces personnes que l’on retrouve 5 ans après leur mort dans leur appartement, alors qu’avant de rencontrer mon compagnon, je me sentais bien, ma solitude ne me pesait plus. Tout devoir recommencer me parait insurmontable.
Ce n’est pas juste que ce soit trop tard…