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Si le coeur vous en dit, racontez-nous votre histoire en détails
#1337269
Hello à tous

J’espère que vous allez bien.

Après des mois à repousser le moment, le besoin d’écrire se fait trop fort aujourd’hui. Je suis désolée de ne pas être plus active sur le feed des autres, notamment Janysse, mais la vérité c’est que les douleurs des autres me renvoient trop à la mienne et je ne me sens alors d’aucune utilité.

J’ai déjà un carnet dans lequel j’écris beaucoup, mais je ne sais pas, écrire sur le forum, même sans réponse car je n’ai pas réellement de problème, sonne différemment.

Je viens de relire mon fil, et j’avoue que ça me désole. Tant d’années que je cherche, je cherche, et pourtant j’ai l’impression de stagner. Voilà 6 ans presque tout pile que je suis inscrite ici, et même si la vie a avancé, mon intérieur est le même. Car mes « problèmes » sont les mêmes : une peur maladive de l’abandon et par conséquent un besoin tout aussi maladif de lien, de fusion, quitte à faire et accepter tout et n’importe quoi ; un cerveau en constante ébullition, qui ne me laisse jamais tranquille, entraînant une anxiété insupportable, un ennui/vide existentiel, et des questions, tout le temps, tout le temps. Ô combien je donnerais pour dompter mon cerveau. Pour lui dire de se calmer.

J’aime toujours autant ma psy, mais je commence à me frustrer. 1h c’est trop court pour lui raconter tout ce que mon cerveau bouillonnant m’a sorti au cours d’une semaine, toutes mes angoisses, toutes mes terreurs, et qu’elle y réponde, et que je rebondisse. Elle est bienveillante, elle m’écoute, ne me juge pas, mais c’est tout. J’ai pas l’impression qu’elle m’aide, et je perds patience. Bientôt deux ans que je la vois, et je vais toujours aussi mal.

Je suis toujours avec mon copain, le merveilleux. J’ai toujours des flashs, quasi quotidiens, plus forts par période. A force de triturer le problème, seule ou avec la psy, on est arrivées à la conclusion que cette ex relation me renvoyait à la relation avec ma mère (surprise!). En effet, mes parents sont deux personnes très immatures émotionnellement. Ma mère est à l’image de sa propre mère : une fausse chaleur pour les apparences, mais une distance émotionnelle, une impénétrabilité, qui se traduit au quotidien par un égoïsme insupportable lui aussi. Je sais qu’elle souffre, et qu’elle ne sais pas faire autrement. Mais putain, voilà avec quoi je me retrouve maintenant. Un besoin de fusion éternellement insatisfait.

Mon ex, c’était la première fois qu’on me montrait de l’amour, de l’affection infinie, une passion comme ça. Du temps sans compter, des paroles valorisantes, une admiration, de l’attention. Comment ne pas tomber accro ? Comment me retirer ça, une fois qu’on me l’a donné ? Que pensez vous que j’aurais été capable de faire, pour ne pas tout perdre ? Survivre après avoir connu ça me paraissait impossible, insurmontable. C’était subir un abandon de plus. Partir, c’était faire subir cet abandon à quelqu’un, et ça aussi c’était impensable. Continuellement, je me refais le film. Je m’en veux de moins en moins, car je me comprends. C’était juste impossible pour moi à l’époque.

Mais ce qui change dans ma narration, c’est le pourquoi de la rupture. Un coup je me dis que c’est ma faute, un coup que c’est la sienne. Oui il a été violent, très rarement physiquement, oui il était dénigrant parfois, et piquait des colères qui me faisaient peur. Mais moi, mes angoisses, même quand « tout allait bien », étaient là. Sa relation avec sa mère m’était insupportable. La voir le traiter comme un prince, lui dire qu’elle l’aimait, être toujours là pour lui, me renvoyait à mes carences et me remplissait de honte. Forcément, il a été tellement comblé d’amour, qu’il n’a pas eu à développer moult mécanismes pour en obtenir autrement. Une empathie extrême, une générosité extrême, un état d’alerte permanent pour répondre aux besoins de tout le monde. Rien de tout ça. Et le comble ? Je l’admirais pour ça. Je le trouvais inspirant. Je voulais être comme lui. Je voulais me débarrasser de tous ces traits de caractère qui faisaient de moi une serpillère, une petite bouse. Qui pense toujours aux autres, et qu’on oublie vu qu’on sait qu’elle sera toujours là. Je me souviens de son subtil dédain quand je lui parlais de « mes problèmes ». J’avais tellement honte d’être moi. Je sais même pas pourquoi je parle au passé, vu que je me sens exactement comme ça encore à cet instant.

J’avais honte de ce que j’étais. Forcément, forcément qu’il est parti, qu’il m’a trompée. J’étais devenue une loque, je me sentais mal tout le temps, je ne voulais plus de cette relation car être en couple quand on est si mal, ça me met trop de pression. Trop de pression pour être heureuse.

Et maintenant ? La peur, encore, car depuis quelques semaines, je ressens les mêmes sensations. J’ai des flashbacks, car mon copain actuel a des comportements qui me renvoient directement. C’est parfois une phrase anodine, une mimique, un geste. Mais j’y reviens tout de suite. Mon copain est un peu égoïste, rien de grave, mais je le remarque de plus en plus, notamment en opposition à moi qui suis généreuse maladive. Tout mon quotidien est tourné autour de lui. Lui faire plaisir, organiser tout mon emploi du temps au tour de lui, tout anticiper, avoir le comportement parfait au moment parfait. Il ne me demande rien, je fais tout gratuitement. Enfin, pas si gratuitement que ça vu que je m’en plains. Sa mère est très aimante, très affectueuse, elle l’est même avec moi. Je sens mon coeur se briser un peu à chaque marque d’affection qu’elle a, avec lui ou avec moi. J’ai honte, très honte, ma mère aurait si mal de lire ces lignes. Mais c’est comme ça, c’est la moche vérité. Aussi, je reconnais son attitude de distance quand je lui parle de mon mal être, de mes angoisses. Je sens qu’il ne veut pas être associé à ça. Lui ne veut faire aucune introspection, il n’est pas du tout dans l’amélioration de soi, dans l’interne. Il le dit lui même, il a peur de ce qu’il pourrait peut être découvrir. En attendant je me sens comme un nid à problème, et je me tends, je me tends.

On est partis en vacances il y a qq semaines. Pour faire court, on a eu que de la poisse, temps pourri alors que tout se fait en extérieur. On s’est ennuyés. Une torture pour moi. Voir qu’on avait parfois rien à se dire, qu’on était chacun sur son téléphone, ou à regarder la télé, me brisait le coeur. En même temps une panique montait, je me disais ça y est, on s’ennuie, c’est fini. Mais Agathe, la vie est longue, des moments comme ça il y en aura plein. Certes. Mais la panique montait, me renvoyait au vide, mon vide. Je ne fais rien dans ma vie qui me plait. Je ne ris pas assez, je ne m’amuse pas autant que je voudrais. Je suis renfermée, dans une dépression légère mais interminable. Pas d’énergie, embourbée dans l’addiction à la nourriture, je n’ai envie de voir personne, car c’est trop d’effort de donner le change.

Depuis qu’on est revenus, j’ai l’impression qu’un petit malaise s’est installé. C’est peut être moi qui reste bloquée sur l’ennui, et qui instaure le malaise. Mais voilà, le cerveau tourne, tourne, tourne, et les pensées intrusives et obsessionnelles s’en donnent à coeur joie. Toute la journée, du soir au matin. Est ce la fin ? Ai je tout inventé ? Ici dans mes premiers posts j’encensais mon ex, je disais qu’il était merveilleux, et que j’étais tout le problème, puis lors de la rupture j’ai réécrit l’histoire à l’inverse, en rappelant tous les mauvais cotés, en me rappelant que j’étais quelqu’un de génial, et que je l’oubliais. Et si c’était pareil ici ? Si j’avais enjolivé mon copain actuel, notre histoire ? Pourquoi je m’enflamme autant ? Me suis je encore trompée ? Quelle est la vérité ? Qui peut me le dire ? Comment arrêter ces pensées et revenir dans le présent ? Suis je attirée par le même type de personne ? Qui me rappelle ma mère ? Pourquoi ? Sont ils vraiment pareils ? Mon copain actuel n’a jamais manifesté une once de violence, et n’a jamais été dénigrant à mon égard. Et alors ? Que faire ? Quelle est la solution ? Toute ma vie ça va être comme ça ? Et vivre ensemble ? Et les enfants ? Et les « vrais problèmes de la vie » ? Comment ça va être ? Existe t il quelqu’un avec qui mes angoisses ne me dévore pas ?

Je pensais tellement avoir trouvé la personne parfaite. Je le pense encore. Je dois rectifier ci dessus. On est pareils sur tellement d’aspects, je sais qu’en ce moment je ne vois que le négatif. On a les mêmes valeurs, la même vision de la vie, les mêmes projets, les mêmes envies. On pense pareil, on réfléchit pareil. On a un groupe d’amis en commun. J’adore sa famille. Il ne se moque jamais de moi. Il est drôle. Il est sublime. Alors, pourquoi ? Pourquoi je gâche tout ? Pourquoi je suis terrifiée comme ça ?

J’ai tellement peur, les amis, que je ne sais même plus de quoi j’ai peur. Tout est confus dans ma tête, ça fait plusieurs jours que je ne dors pas, que je ne mange que des raviolis et de la brioche jusqu’à en avoir mal au ventre. Que je remplis chaque vide avec Instagram, YouTube ou du Nutella, car je ne peux pas, je me supporte pas. Je ne fais rien d’autre, j’ai aucune force. Tout est utilisé pour continuer à donner le change au boulot. Le soir et le weekend je veux juste m’anesthésier, disparaître. Je n’ai plus envie de voir mon copain, car je ne me supporte pas quand je suis avec lui. Je ne supporte pas de lire sur son visage un mélange de pitié, d’incompréhension, de « regarde moi comme je n’ai pas de problème » qui est surement involontaire voire inventé. Je ne supporte pas de lui raconter mes tourments car j’ai l’impression de ne lui apporter que des problèmes, de peser sur la relation, de m’éteindre, et qu’il va finir par me quitter.

Je suis perdue les amis, vraiment. Je perds espoir, ça fait si longtemps que je me sens comme ça. Quand j’étais au collège j’avais pour projet de ne jamais avoir de copain et de dédier ma vie à la science. J’étais fort sage à l’époque ma foi.

J’ai l’impression d’être dédoublée. Une Agathe qui jouit de tous les délices de ma vie actuelle : une belle ville, une famille, des amis, un copain, un travail, de l’argent, beaucoup d’intelligence et plein de talent. Mais dessous, tapie, la vraie Agathe, qui tire tout vers le bas, qui pompe toute l’énergie, et en laisse à peine pour donner le change.

J’essaie de me dire « parle à la petite Agathe qui est blessée » « arrête de nourrir le monstre » et autres indications lue dans des écrits plus ou moins pertinents. Mais rien n’y fait, je finis toujours par perdre. J’ai envie d’être seule, car les autres sont un miroir qui me renvoie en permanence mon vrai reflet, celui de la vraie Agathe. Je vois ma psy jeudi, mais comme d’hab, c’est une heure seulement. Je vais aller mieux, à un moment, mais ça ne sera que momentané. 26 ans de cette vie et je me sens déjà épuisée, comment voulez vous que j’élève des enfants ? Que j’entretienne un couple ? Que je mène une carrière ? L’avenir me parait sombre.

Mille bises à vous tous
<3
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#1337270
J'ai tellement pleuré en écrivant ce message que je suis arrivée à un état un peu "d'apaisement post-vidange de larmes" :smile:
Je dois me rappeler que c'est finalement la première fois que je vis une relation saine, qui n'est pas écorchée, sans drama, et avec quand même un peu plus de kilométrage au compteur que la précédente où j'avais à peine 19 ans.
Peut être s'agit il juste de la fin de la phase de lune de miel, et moi ayant un tel besoin d'intensité et de fusion, j'ai du mal à l'accepter... je ne sais pas
#1337275
Re-bonsoir
Merci beaucoup de vos réponses rapides, ça me touche bcp.

@Elieza, oui j'ai déjà parlé d'à peu près tout à mon copain, excepté la partie sur mon ex, sauf que ce n'est pas aussi clair/dramatique qu'à l'écrit. A l'oral je bafouille beaucoup quand je parle de ces sujets, car je n'arrive pas à me détacher de "comment il me perçoit", je me juge bcp, etc. Factuellement, il ne fait vraiment rien pour que je me sente mal, mais disons qu'il ne fait pas (ou ne sait pas) non plus en sorte que je me sente en confiance. Il ne comprend pas ma détresse donc juste il m'écoute, il me dit qu'il comprend et qu'il est là, mais, comment dire, je sais qu'il ne ressent pas ce que je veux dire. Quand j'écris ici ou que je parle avec 2-3 amis en particulier, je sais qu'ils savent. En ce qui concerne mon ex, je lui avais déjà dit l'an dernier que vu que j'avais vécu un traumatisme, javais souvent des flashbacks, etc, et des séquelles. Idem, outre le fait que ca peut etre un peu blessant que ta copine pense a son ex, il a été compréhensif, mais là aussi j'ai la sensation qu'il ne comprend pas, lui qui n'a jamais souffert en amour.

@Janysse @Sandstorm, ça me fait beaucoup de peine de lire cela mais ca fait longtemps que j'y pense... J'apprécie ma psy, vraiment, mais l'idée de débourser 50e toutes les semaines sans sentir de différence commence à me coûter cher, au sens propre comme figuré. Là aussi je ne veux pas paraitre prétentieuse, mais j'ai là aussi l'impression qu'elle ne me comprend pas, que je vais "trop vite" pour elle. Plusieurs fois elle m'a demandé "comment elle pouvait m'aider", "de quoi j'avais besoin", alors que ... c'est exactement ce que j'ignore ! Si je savais comment m'aider, je le ferais. Je viens parce que je suis perdue, pas pour me perdre ! Je culpabiliserais beaucoup de lui en parler, j'aurais peur de la blesser... haha, vous me comprenez je suis sûre.
Arrêter cette thérapie signifierait aussi une confirmation de mes craintes, validerait mes angoisses : "personne ne peut m'aider", "personne ne me comprend" "je suis seule" "je suis un cas désespéré". Je ne sais pas...
Ce mot est devenu une mode que je ne veux plus l'utiliser, mais je pense que le fait d'être zèbre joue pour beaucoup. Je ne me sens pas supérieure ou inférieure, juste différente, et je pense avoir besoin d'un thérapeute qui ait le même logiciel que moi. Il faut que j'y réfléchisse... Je n'ai pas les idées claires en ce moment.

Janysse, tu penses que j'aurais besoin d'aide càd de médicaments ? Ca me fait très peur, j'ai peur de devenir qqn d'autre, ou au contraire de me sentir si bien que je devienne accro. J'aurais honte d'en prendre, j'entends la voix de mon père dire que "les gens qui vont chez les psy sont des feignasses", alors apprendre que je suis sous AD... Même s'il ne le saura jamais, j'entends quand même sa voix. Je pense surtout que ca leur ferait beaucoup de peine, et qu'ils se diraient qu'ils ont échoué, qu'ils sont des mauvais parents, et je ne veux pas qu'ils pensent ça. Mais il faut que je pense à moi ..

Enfin bref je m'étale
Ecrire est pour moi la plus proche forme de méditation que j'aie pu expérimenter
Quand je commence à écrire, au bout d'un moment mon cerveau se calme, et c'est comme si c'était mes doigts qui pensaient et non mon cerveau, comme si je partais ailleurs mais que je continuais à écrire. C'est curieux.

Bonne nuit <3
#1337276
Tu sais Agathe, j'en ai vu 5 des psys depuis mes 18 ans, 4 psychiatres, et je suis en thérapie depuis 8 ans. Je suis aussi sous médicaments depuis octobre 2017. Pour rien au monde je ne changerais ce parcours - si peut-être, j'irais plus tôt consulter et prendre des médicaments.

Je ne dis pas que tu as besoin de médicaments ou que tu fais un épisode dépressif majeur parce que je ne peux pas te diagnostiquer, ce n'est pas mon métier.

Mais :
Agatheyzac a écrit :J’ai tellement peur, les amis, que je ne sais même plus de quoi j’ai peur. Tout est confus dans ma tête, ça fait plusieurs jours que je ne dors pas, que je ne mange que des raviolis et de la brioche jusqu’à en avoir mal au ventre. Que je remplis chaque vide avec Instagram, YouTube ou du Nutella, car je ne peux pas, je me supporte pas. Je ne fais rien d’autre, j’ai aucune force. Tout est utilisé pour continuer à donner le change au boulot. Le soir et le weekend je veux juste m’anesthésier, disparaître. Je n’ai plus envie de voir mon copain, car je ne me supporte pas quand je suis avec lui. Je ne supporte pas de lire sur son visage un mélange de pitié, d’incompréhension, de « regarde moi comme je n’ai pas de problème » qui est surement involontaire voire inventé. Je ne supporte pas de lui raconter mes tourments car j’ai l’impression de ne lui apporter que des problèmes, de peser sur la relation, de m’éteindre, et qu’il va finir par me quitter.

Je suis perdue les amis, vraiment. Je perds espoir, ça fait si longtemps que je me sens comme ça.
ça pour moi c'est le signe qu'il faut aller voir quelqu'un qui pourra poser un diagnostic concret, éventuellement te prescrire des médicaments, oui, et surtout t'aider à vivre. Je comprends tes peurs parce que je les avais et j'ai refusé pendant des années de prendre un traitement, et encore à chaque modification de mon traitement je vis un petit effondrement intérieur, désespérée d'être encore sous cachetons, persuadée que je ne m'en sortirais pas, mais ce n'est pas vrai parce que mon traitement marche, que j'ai gagné en qualité de vie, que je ne me sens plus malheureuse au quotidien (sauf drames de la vie), et que je n'ai plus envie de mourir, que je me sens joyeuse.

Bref, pour moi l'urgence serait d'aller voir un ou une psychiatre qui sera capable de t'aider. Pour ta psy, si elle ne te convient pas tu peux très bien changer de thérapeute, tu ne lui "dois" rien et c'est même normal au bout d'un moment d'avoir besoin d'aller voir quelqu'un d'autre. À un moment où je perdais pied et je refusais d'augmenter ma dose de médicament, ma psychiatre m'avait convaincue en m'expliquant que là, ma psy passait la séance à essayer de gérer ma dépression plutôt qu'à travailler vraiment sur les choses importantes - parce que je me déversais, je pleurais, bref on n'avançait pas. Alors j'ai accepté et effectivement au bout de quelques semaines les séances se passaient autrement. Donc avec ta psy ça peut être ça. Sinon tu peux essayer de trouver une thérapeute spécialisée dans le HPI (c'est le cas de ma psy) et puisque tu évoques des flashs, quelqu'un qui pratique l'EMDR.

Je suis à la bourre pour aller chez ma psy justement là, mais je réponds rapidement sur l'opinion que ton père aura de toi. Le mien m'avait sorti les mêmes conneries, ben à un moment il faut dire merde et y aller. Qu'est-ce qui est le plus important, faire plaisir à papa ou sauver ta peau et vivre une vie heureuse ?

Il n'y a AUCUNE honte à prendre des antidépresseurs. Est-ce qu'un asthmatique a honte de prendre sa ventoline ? Je ne crois pas. Pour moi c'est même une marque de force, celle de quelqu'un qui a regardé en face ce qu'il se passait et a décidé de privilégier son bien-être sur tout le reste. Ma façon à moi de "militer" pour la santé mentale c'est de parler de mes médicaments. Le nombre de personnes qui sont sous cachetons si tu savais !

Qu'en penses-tu ?
#1337277
Agatheyzac a écrit : 24 mai 2023, 00:20
Arrêter cette thérapie signifierait aussi une confirmation de mes craintes, validerait mes angoisses : "personne ne peut m'aider", "personne ne me comprend" "je suis seule" "je suis un cas désespéré". Je ne sais pas...
parfois on évolue et le psy qui nous a aidé jusqu'à un certain point ne peut plus nous aider. aller donc voir une autre psychothérapeute est donc "normal".
#1337279
Hello Agathe,

Merci de donner de tes nouvelles.

Tout à fait d'accord avec les " collègues " : quand on a l'impression de tourner en rond avec un psy( même si ça a convenu un jour ) , on peut en changer , les médicaments sont parfois nécessaires, et l'opinion de ton père sur le sujet , et bien on s'assoit dessus ( je sais que c'est difficile à ton âge )

Ce que tu décris me semble suffisamment inquiétant pour mettre tout ça en place ( notamment l'absence de sommeil depuis plusieurs jours )

Courage :bisou:
#1337280
Hello les amis
Merci beaucoup de vos réponses
J'ai pas pu me connecter avant, bcp de boulot et le pare-feu de mon ordi pro bloque le forum :angry:

@Elieza : Oui, j'ai déjà parlé de tous ces sujets avec mon copain. J'ai eu la main plus légère sur les angoisses liées à mon ex, car vu qu'il ne comprend pas le concept de trauma/pensées intrusives (même s'il dit que oui), j'ai l'impression qu'il croit que j'aime tjs mon ex donc je ne déblatère pas trop dessus. Pour le reste, oui, j'en parle mais à l'écrit je suis bien meilleure. Quand je parle en face, je bafouille, je m'énerve, je me sens jugée, je panique, et rien n'est clair. Quand je me relis ici, je vois que j'arrive bien à transmettre mes émotions. Mais là c'est facile, vous ne me connaissez pas, vous n'êtes pas en face de moi, et pourtant j'ai une totale confiance en vous, et en plus tout se fait à l'écrit donc je peux prendre mon temps pour rédiger, corriger, réfléchir, etc.

@Janysse, @Selma, @Sandstorm, j'entends bien votre discours. Je dois préciser que, même si c'est pas super sympa, je n'écris ici au final que quand je suis vraiment, vraiiiiment, vraiment très mal. Ecrire ici est mon dernier recours, après mon copain, mes amis, ma psy, mon journal intime, après moi même. Sinon j'écrirais tous les jours mdr. Je reconnais que mon message peut faire peur. Pour le sommeil, j'ai tjs eu un sommeil très court, et depuis que je possède un smartphone (environ 6-7 ans), je peux y rester des heures comme beaucoup de monde, surtout avant de dormir, à consulter des sujets qui peuvent être anxiogènes, au lieu de lire un livre et de laisser le sommeil venir. Et je suis d'accord avec vous sur l'avis de ma famille, l'avantage étant que j'habite loin d'eux donc je peux parfaitement leur cacher.

J’ai vu ma psy hier. J’arrivais en mode déterminée, lui dire que j’étais dépressive depuis quasi toujours, qu’il fallait que ça cesse, et que j’en avais marre de ne pas aller mieux après deux ans de thérapie.
Elle l’a pris calmement et m’a demandé de m’expliquer. Je lui ai dit que ça me soulait d’avoir la sensation qu’elle savait pas quoi faire de moi, que j’étais en dépression, que je perdais espoir d’aller mieux un jour parce que le pb c’est quoi ? Ma mère, mon ex, ceci cela et donc ? Qu’est ce qu’on fait ?
Elle m’a dit que ce n’était pas le moment de lâcher. Que je n’étais pas en dépression (bon je m’en doutais un peu car je ne me sens pas comme dans mon message si souvent que ça). Que j’avais un réel trouble de l’attachement.

Ok donc c’est ça mon « problème » : j’ai un trouble de l’attachement, dû à mes parents et surtout à ma mère. J’ai envie de développer mais c’est vraiment très personnel ça me gêne d’écrire ça sur internet. Je n’ai pas subi de violences, je n’ai manqué de rien pour ma survie et ma sécurité physique. Mais, malgré eux (je me sens obligé de dire ça), ma mère a toujours mis une distance. Je n’ai aucun souvenir, aucun, où je me suis sentie soutenue, en confiance aveugle, par ma famille. J’étais une petite fille très intelligente, et très sensible. Le premier a permis de cacher le deuxième. Je me suis adaptée, j’ai tout fait pour plaire à mes parents, pour être une enfant parfaite, pour avoir une validation. Je pleurais beaucoup pour tout et rien car je suis sensible, et je vivais très mal les fins/séparations (vacances chez les grands parents, fin d’année scolaire). Toujours j’ai entendu « arrête de pleurer ». Le comble c’est que ma mère a la larme très facile aussi, mais elle s’est coupée complètement de ses émotions. Jamais elle ne va verbaliser ce qu’elle ressent. En positif ou en négatif. Tout est toujours sous entendu, à deviner. Je sais qu’elle m’aime car je le devine. Je sais qu’elle souffre car je le devine.

Mais je pense avoir souffert de tout ça plus que je ne le crois. Au final ça a forgé toute ma personne, toute ma vie. Instinctivement, je me suis occupée de mes frères et soeurs (je suis l’aînée), pour qu’ils ne manquent jamais d’amour, d’attention, de soutien. Toute mon enfance je leur ai inventé mille jeux, mille chasses au trésor, mille expériences, je les ai entraînés dans mes idées farfelues. En grandissant, j’ai été là pour eux pour leurs peines de coeur, d’amitié, pour leurs questionnements scolaires. Et je fais ça avec tout le monde, c’est devenu un réflexe. Mais moi, qui s’occupe de moi ? Personne, même pas moi même. Je renvoie tellement l’image de quelqu’un d’invincible.

Forcément que je me retrouve en couple avec des hommes à qui ça convient bien. Des hommes qui ont connu un cadre familial sain, qui ont l’habitude d’être aimés, d’être soignés. Je semble la copine idéale, je pense à tout, j’anticipe tout, je prévois tout, je donne de l’amour et de l’affection. Mais en dessous, je souffre du non-retour, et par moment la faille apparaît. Je ne me sens pas en sécurité, je n’ai pas l’impression d’être suffisamment safe pour lâcher prise, alors que pourtant dans ma relation actuelle tous les feux sont au vert. Il ne m’a jamais fait de mal, jamais trahie, jamais quittée, jamais semé le doute.

La psy me dit que ce qui va me soigner, c’est le lien qu’on crée ensemble, elle et moi. Qu’elle est là pour être cette personne sécure, avec qui je peux lâcher prise. J’entends. Mais le coté tarifé me gêne. Comment puis je tromper mon cerveau en essayant de croire qu’elle m’aime vraiment, et non qu’elle fait ça parce que c’est son travail ? Je lui ai dit, et elle m’a dit que non, elle était sincère. Évidemment qu’il y a un paiement, mais les deux sont compatibles (en même temps, il faut bien qu’elle mange).

Elle m’a encouragée à parler de tout ça avec mon copain. A lui exprimer ce dont j’avais besoin, que j’avais besoin d’un réel soutien, d’une sécurité, et d’affection. Ca m’a d’ailleurs fait réaliser que j’étais très peu tactile avec les gens. Pourtant c’est pas l’envie qui manque, je sens que j’ai envie de prendre la terre entière dans mes bras, mais c’est parce que j’en ai envie en retour. On l’est très peu dans ma famille, trop de pudeur. Les câlins sont là mais toujours maladroits ou tournés en dérision. Et ceux de ma mère sont absents, zéro. Avec mes amis, idem. J’ai toujours l’impression d’être intrusive. Dans le couple, c’est difficile à dissocier du sx.

Voilà où en sont mes pérégrinations
Ce post est extrêmement personnel, je vais sûrement enlever qq détails d’ici ce weekend, une fois que vous l’aurez lu si vous en avez eu le temps

Depuis ce rdv je me sens beaucoup mieux, moins triste. J’ai vu mon copain juste après, c’était trop tôt pour en parler. J’avais besoin de digérer. Peut être devrais je lui expliquer à l’écrit. Lui envoyer ce post carrément, haha.

Merci infiniment de votre présence
Bises
#1337281
Coucou Agathe

Désolée, je vais être un peu cash pistache.
Agatheyzac a écrit :J’ai vu ma psy hier. J’arrivais en mode déterminée, lui dire que j’étais dépressive depuis quasi toujours, qu’il fallait que ça cesse, et que j’en avais marre de ne pas aller mieux après deux ans de thérapie.
Elle l’a pris calmement et m’a demandé de m’expliquer. Je lui ai dit que ça me soulait d’avoir la sensation qu’elle savait pas quoi faire de moi, que j’étais en dépression, que je perdais espoir d’aller mieux un jour parce que le pb c’est quoi ? Ma mère, mon ex, ceci cela et donc ? Qu’est ce qu’on fait ?
Elle m’a dit que ce n’était pas le moment de lâcher. Que je n’étais pas en dépression (bon je m’en doutais un peu car je ne me sens pas comme dans mon message si souvent que ça). Que j’avais un réel trouble de l’attachement.
Oui tu as un trouble de l'attachement anxieux, ok ça c'est assez évident. Mais ta psy n'est pas médecin, ce n'est pas à elle de poser un diagnostic, et à titre personnel je trouve ça limite irresponsable de ne pas t'envoyer consulter quelqu'un dont c'est le métier.
Agatheyzac a écrit :La psy me dit que ce qui va me soigner, c’est le lien qu’on crée ensemble, elle et moi. Qu’elle est là pour être cette personne sécure, avec qui je peux lâcher prise.
Je ne suis vraiment pas sûre que ça soit suffisant. Certain·e·s penseront peut-être que je suis biaisée parce que j'ai eu recours à la psychiatrie et aux médicaments, c'est peut-être le cas mais, arrêtez-moi si je me trompe, je te lis depuis suffisamment d'années Agathe pour avoir l'impression de quelqu'un effectivement déprimée depuis longtemps. Je sais que ça te rassure d'entendre que tu as "seulement" un trouble de l'attachement mais je le répète, de ma fenêtre cela va plus loin que ça. Quand on en est à manquer de sommeil, à ne plus manger ou se nourrir mal, etc etc, c'est vraiment, vraiment important d'aller voir la bonne personne. Et si tu n'es pas déprimée, la psychiatre te dira merci aurevoir...
Elieza ont aimé ça
#1337282
Mince ... je suis perdue ... je ne sais pas qui croire
J'ai envie de te croire toi mais d'un autre coté ma psy est quand même une professionelle même si elle n'est pas médecin, et elle m'a vue physiquement 1h par semaine pendant deux ans ... la raison me pousse à penser qu'elle me connaît mieux que toi, mais tu me mets le doute
Grr, je suis perdue ...
Je vais finir ma journée de travail et réfléchir à tout ça ce soir
Merci en tout cas
#1337283
Je ne te demande pas de me croire plutôt qu'elle et je ne cherche pas non plus à avoir raison à tout prix. Mon propos est simplement de dire que si tu veux en avoir le coeur net et essayer une autre voie (c'est toi qui dis être dans une impasse), tu peux t'adresser à un.e psychiatre qui pourra poser un diagnostic.

Courage Agathe !
Elieza ont aimé ça
#1337285
coucou Agathe,

je viens te lire ton post et je te dis ce que ça m'évoque, sans guère de recul :
- tu n'as pas besoin d'essayer de nous persuader qu'en vrai ça va bien, etc..D'ailleurs je ne suis pas là à essayer de te persuader que ton état est grave non plus. Juste, ce que je lis, les pensées envahissantes, et " ça fait plusieurs jours que je ne dors pas" (et on a tous des smartphones ;) mais ce que tu décrivais au départ me parait différent ) , ça me parait mériter une prise en charge médicale (et il n'y a aucune honte à ça ), je suis vraiment d'accord avec Janysse ;
- je trouve que tu es très lucide sur tes propres mécanismes psys ,et c'est vraiment quelque chose de très positif ;
- ce que tu dis de ta famille me parle teeeeeellement .J'ai passé ma vingtaine dans des relations amoureuses tellement merdiques ( et ce n'est que bien des années plus tard que j'ai un peu ouvert les yeux sur ma tendance à chercher des histoires "impossibles" pour que l'autre franchisse les obstacles pour me rassurer sur son amour, qu'one ne m'avait pas tellement témoigné , enfant ; j'étais loin d'avoir ta maturité à ton âge) . Je suis allée beaucoup mieux quand j'ai arrêté de chercher réparation, d'espérer de mes parents d'être ce qu'ils ne pourraient jamais être . Arrêté aussi de faire le derviche tourneur gentille organisatrice pour être appréciée. Du coup, en parler à ton copain, oui, pourquoi pas, mais à la fois, je trouve qu'on ne peut pas demander à l'autre de nous réparer . Mon compagnon est un amour, mais j'essaie qu'il ne devienne pas non plus un déversoir à contrariétés quotidiennes ( et j'essaie aussi de ne pas faire la gentille animatrice à précéder ses moindres désirs et organiser sa vie ). Le tout est un équilibre assez nouveau pour moi (et jamais garanti )

courage Agathe :bisou:
Elieza ont aimé ça
#1337286
Coucou, tout à fait d’accord avec Janysse.
C’est limite irresponsable de te tenir ce discours, ELLE N’EST PAS MÉDECIN.
Au poiré tu prends rendez vous chez un psychiatre et tu vois, mais au moins tu auras exploré d’autres pistes.
Typiquement ma psy (chologue) chérie serait la première a m’orienter ailleurs si le besoin s’en faisait sentir, et je trouve son discours sur le lien un peu dangereux, pour moi elle sort du cadre thérapeutique avec ce genre de discours…
Carpe-Diem-8 ont aimé ça
#1337288
Merci les amis de toutes ces réponses. Je sais qu'il n'y a pas de raison/tort, mais je ne puis m'empêcher de me dire que j'ai peut être dramatisé mes posts ici, et mal retranscrit mes échanges avec la psychologue.
J'ai un gros weekend de prévu, je vais essayer de réfléchir à tout ça. Si vous connaissez une bonne psychiatre en ile de france, je suis preneuse en MP :)

Je vais prendre qq jours pour réfléchir, je vous tiens au courant
Merci infiniment en tout cas <3
#1337289
Coucou Agathe,

Il n'y a pas de mauvaise retranscription ,ce n'est pas un exercice académique noté ;)

Que tu aies eu besoin de dire tout ça ici signifie quelque chose . Et compte tenu de tes talents d'écriture, je ne pense pas que tu aies été mal comprise .

Passe un excellent week end !
Agatheyzac ont aimé ça
#1337291
Coucou Agathe,
Je suis d'accord avec Selma ! Pense aux innombrables largués ici qui nous assurent qu'ils ont mal écrit leur histoire, qu'en fait on ne sait pas tout, lorsqu'on leur dit des choses qui ne leur plaisent pas trop... ;)

J'ai toujours été suivie en CMP donc je n'ai pas de nom de psychiatre à te donner (sauf une sale bonne femme à éviter haha), mais mon conseil de façon générale est de consulter leur site internet quand il y en a un et d'éviter les personnes versées dans la psychanalyse (expériences désastreuses à chaque fois pour moi, au-delà du fait que c'est un peu douteux, ce n'est pas du tout une approche adaptée aux troubles anxieux, dépressifs, et aux personnes qui pensent trop). Un ou une psychiatre qui pratique la TCC peut être intéressant - même si ta thérapie se déroule avec ta psychologue.

Je renchéris sur ce que dit Elieza, mes psychologues m'ont bel et bien orientée vers une consoeur psychiatre (je ne veux pas être suivie par un homme) à chaque fois que c'était nécessaire ; et ma psychiatre actuelle me demande à chaque rdv si je suis toujours suivie par ma psychologue. Bref, les deux sont complémentaires et dans l'idéal, communiquent.

Bon week-end Agathe