Bonjour à toutes et à tous !
Cela fait plus d'un an depuis mon dernier message ! Mes lecteurs de l'époque sont sans doute passé à autre chose, et des nouvelles ne les intéresseront peut-être pas. En revanche, quand j'étais en pleine rupture et que je lisais des discussions qui dataient d'un an ou plus, j'étais toujours frustrée de ne pas avoir de "suite et fin". Alors je pense que prendre un peu de temps pour raconter mon histoire ne ferait pas de mal !
Comme je l'ai dit dans mes précédents messages, mon ex m'a quittée brutalement en plein confinement, suite à une blague plus ou moins beauf (moi, avec le recul, ça me fait toujours rire). S'est ensuivie une longue période avec beaucoup de larmes et d'anxiété de ma part. Heureusement, dans une certaine mesure, j'ai eu les bons réflexes durant cette rupture.
D'abord, précisons que je voulais récupérer mon ex. Je l'aimais, j'étais surtout très attachée à lui, et je ne me voyais heureuse qu'avec lui. Pour celleux qui sont dans le même cas, laissez-moi vous préciser que vous n'avez absolument pas besoin de l'ex pour être heureux.se, je le croyais aussi car j'étais extrêmement attachée, mais ce n'est pas le cas.
Suite à cette rupture brutale, durant laquelle je n'ai évidemment pas pu m'exprimer, j'ai fait un silence radio. Oui, le silence radio ça fait peur, ça peut tout à fait ne pas marcher, mais moi, il fallait que je le fasse. D'abord, c'est évident, pour laisser un peu d'espace à mon ex (ben oui, il n'allait pas me retomber dans les bras après que j'aie prétendu que son attribut était court !). Mais aussi, et SURTOUT, ce silence radio était pour moi, comme je l'ai appris au fil du temps.
Sachez qu'en commençant un SR, je n'imaginais pas vraiment qu'il serait bon pour moi. En plein confinement, avec aucune perspective pour me changer les idées, comment passer à autre chose ? Hé bien, apprenez que rester seul avec soi-même, c'est bien aussi...
Pendant ce SR, je ne suis pas restée inactive. J'ai décidé de changer d'études (j'étais en prépa, ce qui me stressait beaucoup), me suis mise au jardinage et à la pâtisserie, ai fait des puzzles, fait du bénévolat... Oui, oui, je vous assure, on arrive à trouver des choses à faire même depuis chez soi !
En l'occurrence, j'étais chez mes parents, ce qui m'a aidée un peu aussi. Vivre en famille, c'est forcément adopter une routine des repas, douches, activités... Même si on ne passait pas tout notre temps ensemble, on était ensemble, donc il fallait s'adapter à la communauté... Pas possible pour moi, donc, de passer la journée en pyjama à sangloter !
Je ne dis pas qu'il ne faut pas s'autoriser à pleurer lors d'une rupture. Au contraire. J'ai pleuré, pleuré, PLEURÉ, d'abord plusieurs fois par jour, puis une fois par jour, puis encore moins... Ça a été long, je ne vous le cache pas. Mais pleurer fait partie de la guérison. C'est douloureux, mais il le faut. Comme lorsqu'on tombe malade, on a de la fièvre pour que le corps tue les microbes, et c'est vraiment pas marrant ! Mais après, on va mieux !
Sachez que mon SR a duré près d'un mois, je l'ai commencé vers la mi avril et terminé le 12 mai. Pourquoi le 12 mai, me direz-vous ? Hé bien, simplement parce que c'était son anniversaire. Oh mon Dieu, raison pathétique ! Pas tant que ça, en fait...
Les 10 premiers jours du SR ont été un enfer sur Terre. Envie de rien (besoin de toi), larmes constantes, pas d'appétit... (TG alimentation
j'ai perdu quelques kilos parce que je ne mangeais presque rien.
Puis, après 15 jours, les choses allaient UN PEU mieux. Je mangeais davantage (c'était la période des barbecues en plus !), je bougeais davantage... J'avais pris le parti très cliché de me mettre au sport pour avoir un corps de rêve et lui faire regretter. C'est peut-être bête, mais bouger m'a donné faim, manger m'a donné de l'énergie, l'exercice en plein air m'a permis de m'oxygéner et de penser à autre chose... Moi qui suis constamment livide à cause de mon anémie, j'ai même bronzé !
Bref, à la fin du confinement, je n'avais pas "un corps de rêve" selon les magazines, mais j'étais certainement plus en forme et dans un meilleur état physique et psychologique.
D'autre part, faire du bénévolat (je fabriquais et distribuais gratuitement des masques aux habitants de ma ville) m'a permis de sortir et voir des gens, mais aussi de me rendre utile. Penser aux autres, ça aide un peu à ne pas penser à ce qui nous embête. Pas de miracle, bien sûr, mais ça aide. Le jardinage et les puzzles aussi, puisqu'il faut penser soit aux plantes, soit aux pièces qu'on assemble... En 1t jours, j'ai fait 3 puzzles de 1000 pièces!
Bref, au bout de 20 jours de SR, je commençais à me sentir mieux. Je pensais moins à mon ex et plus à moi, je me sentais progressivement capable de lui adresser à nouveau la parole. Sachez que je ne me mettais pas de limite de SR, il devait durer jusqu'à ce que je me sente prête à lui parler.
Donc, j'ai fini mon SR le 12 mai, pour son anniversaire. Je lui ai envoyé un message assez sobre, du type "Joyeux anniversaire ! J'espère que tu passes une bonne journée !" ou un truc du genre. Il m'a répondu dans les 20/30 minutes, tout aussi cordial, style "Merci beaucoup, ça me fait plaisir !". Visiblement, il n'était plus hostile à moi, ce qui était une bonne chose !
J'ai oublié de préciser que juste avant mon SR, 5 jours après avoir été quittée, je lui ai envoyé un message pour m'excuser et confirmer la rupture (j'en ai peut être parlé dans mes précédents messages). Il s'est montré froid, mais pas méchant, et a accepté mes excuses. Ensuite, SR.
Les choses auraient pu s'arrêter là, mais mon anniversaire tombait le 16 mai, 4 jours après le sien (comme c'était pratique). Et le 16 mai, il m'a envoyé un message. Encore quelque chose de simple, du type "Hey, à mon tour de te souhaiter un joyeux anniversaire !". Sauf que cette fois, la discussion ne s'est pas arrêtée là. J'ai pris de ses nouvelles, il a pris des miennes. Il semblait ravi de savoir que j'avais décidé d'arrêter mes études qui me stressaient et me frustraient et que j'avais commencé la pâtisserie. J'ai fait en sorte d'être sympa, mais surtout détachée. Il m'a donné de ses nouvelles, m'a dit qu'il s'ennuyait, qu'il avait pris du poids (pas de fat shaming ici, personnellement je m'en fiche, je le mentionne parce que c'est quelque chose qui le touche et qui reflétait un peu qu'il n'était pas super bien dans sa peau. Mais n'oubliez pas, prendre du poids c'est normal, c'est OK, et personne ne doit vous juger pour ça !).
Bref, visiblement, j'allais mieux que lui.
Après le 16 mai, avec la fin du confinement, je suis retournée dans mon petit appartement. J'ai commencé à sortir, à voir des gens, aller boire des verres, manger au resto... (oui parce que vivre deux mois chez papa/maman ça m'a fait faire de sacrées économies !). Et puis, en peu de temps, il s'est mis à me recontacter de lui-même. À vouloir savoir comment j'allais, si ma vie se passait bien. Nous avons même fini par avoir un rendez-vous ensemble pour discuter, le 22 juin.
Sauf que.
Je n'en ai pas parlé pour le suspens... Mais il faut savoir que j'avais, en décembre 2019, rencontré un charmant jeune homme au détour d'une soirée entre amis. Pour des soucis d'anonymat, je l'appellerai Achille. À cette époque, j'étais en couple avec mon ex, Achille avait lui aussi une copine. Pourtant, dès le début, nous nous sommes très bien entendu. Nous aimions tous les deux le même jeu vidéo (Skyrim, pour les connaisseurs), et nous étions rendu compte que nous étions voisins quand nous étions enfants. Bref, une entente cordiale.
Je résume rapidement, mais j'ai vu Achille avec sa copine plusieurs fois au cours du mois de janvier. Puis, ils ont rompu début février. Au début Achille ne venait plus aux soirées ou aux rassemblements chez ma meilleure amie, car son ex y allait. Puis, à cause d'une broutille, l'ex ne venait plus et Achille est revenu. Vous suivez ?
Je me suis toujours bien entendue avec Achille. C'était un bon pote, qui aimait les jeux vidéos, savait bricoler, cuisait les spaghettis comme personne et avait un job étudiant en tant que pizzaïolo. Il conduisait une voiture rouge, avait les cheveux longs et plein de T-shirts de groupes de rock. Bref, le genre de pote sympa, un peu timide, mais super une fois qu'on apprend à le connaître.
Achille a toujours été sympa avec moi. Quand je rentrais de chez ma meilleure amie le soir, il me raccompagnait en voiture pour que je n'aie pas à prendre le métro (en pleine nuit, c'est pas top). Il prenait de mes nouvelles et racontait les siennes. Au moment où on discutait, il créait un site Web pour ses études.
Pourquoi j'en parle ? Parce que je suis restée en contact avec Achille pendant le confinement. Quand je me suis fait larguer, j'ai coupé quelques temps le contact avec mes amis, avant de revenir vers eux quand j'étais un peu mieux. Pour Achille, c'était pareil. C'est moi qui l'ai contacté la première. Au début, il ignorait que je n'étais plus avec mon ex, je lui ai annoncé après un certain temps. Mais il a été là pour moi, à m'écouter au téléphone quand je n'allais pas bien. Il m'envoyait des photos de ce qu'il cuisinait, du site Web qu'il faisait, des coins qu'il trouvait jolis quand il allait faire du vélo. Et ça, ça m'a aussi aidée à aller mieux. Il me parlait de tout, de rien, me faisait rire et me changeait les idées. Je peux le dire, parler avec lui et mes autres amis m'a beaucoup aidée dans ma rupture.
Quand je suis revenue dans mon appart, nous avons décidé de nous voir. Pour la première fois, ce serait juste nous deux, sans nos autres amis. Il est venu un peu en retard, car il s'était levé à 7 heures pour faire le ménage et avait dû emprunter la voiture de son beau-frère, ayant rendu la voiture rouge à son ex. Mais il est venu, essoufflé, s'est excusé un milliard de fois d'être en retard, m'a proposé son aide pour cuisiner.
Nous avons parlé, mangé ensemble, ri ensemble. Il faisait beau et chaud, j'avais une robe à fleurs, et pour la première fois, je me sentais vraiment bien.
Je ne sais pas comment dire ça sans pudeur, mais nous nous sommes rapprochés et embrassés. Un baiser très lent, très doux. Pas précipité, le petit Achille, il voulait prendre son temps. Dans ma très courte existence, c'était le premier baiser le plus agréable de toute ma vie.
Achille est resté jusque tard dans la soirée. Nous avons fini par nous balader en ville, main dans la main, et par manger ensemble. Il est reparti dans la soirée, non sans m'avoir, comme d'habitude, raccompagnée chez moi.
Après cela, le mois de mai/juin a été le théâtre de nombreux rendez-vous entre Achille et moi. Promenades, restos, verres pris à deux ou entre copains, nuits ensemble... Achille est devenu plus qu'un pote, mais un peu moins qu'un amoureux. Il me faisait des oeufs/bacon pour le petit déj, me disait que j'étais belle et que je le faisais rire. Tout était bien avec lui, tout était facile et sans prise de tête. Sans le savoir, je continuais à surmonter ma rupture avec mon ex.
Parlons de mon ex. Lui aussi connaissait Achille et l'appréciait. Mais quand il a appris que je le fréquentais, il est devenu plus jaloux. Il m'écrivait fréquemment, regardait ce que je postais sur les réseaux sociaux... Jusqu'à ce que ce qu'on se voie le 22 juin.
Ce jour-là, nous sommes allés dans un parc. Il faisait mille fois trop chaud. Nous avons parlé de tout, de rien, de nos vies. Mon ex était beau, il faisait le clown, s'intéressait à moi. Finalement, nous avons parlé de là rupture.
Et là, surprise.
Mon ex m'a avoué qu'il regrettait, qu'il avait agi comme un con et qu'il ferait les choses différemment s'il avait une autre chance. Je n'en croyais pas mes oreilles. C'était ce que j'avais rêvé d'entendre. Il me suffisait de dire oui, et mon rêve, retourner avec mon ex, se réalisait.
Mais...
Un jour plus tôt, j'étais avec Achille. Il s'apprêtait à déménager, et faisait une "dépendaison" de crémaillère avec quelques amis et moi. Nous avons dormi chez lui, dans sa maison vide. Et ce soir-là, Achille m'a dit qu'il m'aimait. Depuis longtemps, mais il ne voulait pas me le dire trop vite, surtout avec ma rupture. Il voulait prendre son temps. Il m'a dit qu'il m'aimait, qu'il voulait qu'on soit ensemble, si j'étais d'accord bien sûr, parce qu'il ne me forcerait pas la main.
Et moi, j'ai répondu que je l'aimais aussi. Et en le disant, j'ai senti que c'était vrai. Achille était toujours à mes côtés ou dans mes pensées, jamais loin de moi plus d'une semaine. Tout était bien avec lui, et je sentais simplement que nous nous accordions bien ensemble.
Alors, j'ai dit oui. Et que je l'aimais aussi.
Et le 22 juin, mon ex me propose qu'on se remettre ensemble.
J'aurais pu lui dire oui, à lui, dire à Achille que j'avais changé d'avis. Pourquoi pas ? Honnêtement, j'ai hésité deux ou trois secondes. Qui ne le ferait pas dans ces conditions ? J'avais patienté si longtemps jusqu'à ce moment, allais-je le repousser sans y penser ?
Hé bien, mes amis, j'ai refusé.
Tout bêtement, j'ai dit non.
"C'est Achille ?" m'a-t-il demandé.
J'ai dit que oui, et non. Oui, parce que j'étais amoureuse de lui, ou en tout cas vraiment bien avec lui, et non, parce que je n'étais plus amoureuse de mon ex.
Deux mois de rupture m'avaient suffi à comprendre que ce que mon ex m'offrait, ce n'était pas ce que je voulais. Que je ne serais pas heureuse avec lui, pas sur le long terme, ni même le moyen terme.
Alors j'ai dit non. Il a dit qu'il comprenait.
Je l'ai serré dans mes bras et il est parti.
Et voilà comment s'est terminée mon histoire avec mon ex.
Pour l'épilogue, je vous dirai que je suis aujourd'hui encore en bons termes avec mon ex. Nous parlons ensemble de temps en temps, nous nous considérons comme des amis un peu éloignés. Il n'y a pas de tension entre nous. Mon ex est toujours célibataire, il a flirté un peu de ci de là, mais n'a pas encore trouvé de fille qui lui convienne vraiment.
De mon côté, je suis toujours avec Achille. La semaine prochaine, nous fêterons notre premier anniversaire ensemble. Il est toujours drôle, fait toujours bien les spaghetti et a toujours plein de T-shirts de groupes. Il aimerait bien adopter un chat, mais son appart ne lui permet pas, alors il s'occupe de celui de sa mère en attendant. On prépare nos premières vacances ensemble, pour le mois de juillet.
Moi ? Je ne me suis jamais aussi bien portée. Je me sens bien dans ma peau, à la fois seule et avec Achille. Mon couple me convient parfaitement, je passe plein de temps avec mes potes. J'adore les études que je fais actuellement, j'ai eu mon semestre avec mention. J'ai même trouvé un job super !
Je pense que je n'aurais pas trouvé le courage de faire tout ça avec mon ex, parce qu'il ne me rendait pas assez heureuse. Maintenant, je le suis. J'ai pris du temps pour me retrouver, et je me sens mieux. J'écris même un livre !
En conclusion, je vous dirais que c'est difficile de ne pas s'accrocher à son ex, mais que parfois, la vie nous propose un autre chemin
Le choix appartient à chacun d'entre nous. Le seul conseil que j'ai à vous donner, du haut de mes maintenant 20 ans, c'est de faire de vous-même votre priorité ultime, quel que soit votre âge. Des gens bien, qui vous rendront heureux.se, il y en a partout, mais vous, vous n'avez qu'une vie. Alors prenez soin de vous, et n'oubliez pas que vous valez toujours le coup, alors ne vous enterrez pas avec quelqu'un qui ne vous fait pas vraiment de bien !
Eve