Bonsoir à toi et bonsoir à tous,
C'est dingue parfois les coïncidences, je comptais venir faire un post ce jour (j'y reviendrais plus tard) et je tombe sur ton message.
Tout d’abord, merci pour ton post et je te retourne le souhait et tout le courage pour franchir une étape de ta vie qui semble être très, ou la plus compliquée.
Sans connaitre ton histoire, que j'irai lire très prochainement, je sais que la temporalité est à nos yeux très importante. On veut savoir quand on ira mieux, quand on serra "guéri", quand on se sentira enfin bien. Je n'ai malheureusement pas suffisamment de recul et ne suis pas assez prétentieux pour dire quand cela arrive réellement… si cela arrive. Et oui, car même après un an, il y a des rechutes. Parfois, je m’égare dans mes pensés et je me remets à imaginer et espérer, tout en sachant que c’est de la fiction. Genre, tu es sur ton smartphone, et une appli te repasse des photos d’il y a quelques années, et là, boum, la chute libre. On dira que c’est le stade de l’an neuf. Te voilà prévenu
Un topic intéressant ici également est celui de « Cyril au soleil », c’est dans son histoire que je me suis moi-même plongé.
Et oui, cela fait un an. Un an à encaissé émotionnellement, se relever, réencaisser, être fort pour les enfants, avancer, faire semblant d'aller bien au boulot, se construire, aller de l'avant, faire le bilan... Et même si je parais aller mieux, je pense que c'est évidemment le cas, ben parfois, il y a des rechutes. Je t'avoue que les quinze derniers jours, je ne sais pas comment l'expliquer, ont été plus durs émotionnellement. Je ne suis pas un grand sentimental, j'ai plutôt un état d'esprit à mi-chemin entre le rockeur et le surfeur mais avec les responsabilités de papa et d’enseignant, mais là, le coup de mou. Je repense au passé, au pire comme au meilleur et surtout à tous ces petits moments du quotidien ou on était tous réunis et tout semblait aller bien. Ce qui me manque le plus c'est d'être là, juste posé, tranquille dans le canap, avec la personne avec qui j'avais choisi de passer ma vie et de savoir nos enfants bien, heureux, joueurs et de se dire que ce qu'on a construit, c'était super, de la regarder et lui dire « je t’aime ». Même s’il y avait des galères professionnelles, financières, relationnelles, ce qu’on avait construit, ça n’avait pas de prix. Pour moi, c’était LA réussite… Ça, c'est vraiment LE truc qui me manque le plus. Et j'ai beau m'imaginer ou me projeter, avec quelqu'un d'autre, ça ne pourra pas être pareil et on doit vivre avec ça.
Il y a d'autres choses vraiment très compliquées, comme le dernier soir avec les enfants et le dernier matin ou je les dépose à l'école pour les quitter pendant une semaine, ça c'est vraiment dure aussi. Mais on avance. Avant, chaque dernier matin, après les avoir déposés, je pleurais seul dans ma voiture. Ce matin, c'était dure mais je ne pleure plus, parfois même, je me dis que je vais pouvoir souffler un peu. Ils sont trois, je suis clairement en infériorité numérique
Alors, j’oriente mes pensées. Par exemple, à tout le bazar qu'ils ont laissé derrière eux et que je vais devoir nettoyer et la pilule passe mieux
le sport que je vais pouvoir faire, la relâchement dans le quotidien à la maison,…
Après un an, voici ou j’en suis vraiment.
Les procédures judiciaires sont toujours en cours. La liquidation de la maison n’est pas encore actée. Je souhaite racheter sa part. Elle veut vendre. Elle n’est pas d’accord avec les évaluations des différents notaire (il y en a eu trois), donc la balle est dans le camp du juge. Encore environ 9 mois de procédure selon mon avocat et sans assurance de gain de cause. Donc je suis chez moi, mais sans certitude.
Le relationnel avec elle est souvent tendu. Il y a plus d’amertume de son côté que du mien, elle est adepte aux déformations de propos pour les employer à son avantage et conditionne son compagnon à me chercher des embrouilles. J’apprends à ignorer, mais ce n’est pas toujours évident.
Financièrement, c’est chaud. C’est l’aspect le plus compliqué pour l’instant et que je tente de maîtriser. Un salaire pour la totalité des charges et nourrir, vêtir, offrir scolarité, extra-scolaire et loisirs pour trois enfants, c’est hyper compliqué. Il y a des périodes, ou la dernière semaine seul, j’ai dû faire les fonds de placards pour manger.
La vie à la maison est plutôt agréable. Gérer trois kids de sexe, âge et affinités différentes n’est pas choses aisées, mais on se construit tous ensemble. Les enfants sont bien à la maison. Je tente d’être le mieux pour eux et pour moi. On construit notre vie de famille ensemble avec ses hauts et ses bas. La semaine kids passe à une vitesse incroyable. Il y a toujours des sollicitations, toujours une tâche à exécuter et j’aimerais disposer de plus de moyens pour pouvoir profiter d’avantage de ses moments si précieux, ceux dont on souvient encore vingt ans après. Avant je pouvais prendre le temps d’aller voir mon fils au sport, ben la, je le dépose et c’est rare quand je peux assister à un match entier. D’un autre côté, je tente de me garder une séance de sport par semaine et là, c’est ma fille qui m’accompagne et qui participe avec moi. Actuellement, ce que je perds d’un côté, je le récupère de l’autre.
Affectivement, j’ai été de découverte en découverte. Je ne souhaite rien m’imposer, ni rien imposer à mes enfants. J’ai rencontré des dames, qui comme moi/nous, ne veulent plus se projeter ou s’enfermer dans une relation. Parfois, sans être un libertin, j’ai libertiné. Parfois, nous avons juste fait connaissance. Parfois, liés une amitié. J’ai appris au travers de ces relations et j’ai partagé de l’intimité. Zut, je suis tombé amoureux, mais mauvais timing, pas assez de recul ou trop de je ne sais quoi, on a rompu assez vite. A l’heure actuelle, je suis en mode solo. Un peu comme au poker, je check et j’attends de voir.
Et le passé dans tout ça. Ben je pense qu’un an, c’est encore trop tôt, trop frais. Ce fameux stade du déni ou de l’indifférence n’est pas encore terminée. J’imagine que c’est humain d’espérer, de rêver. Je ne voudrais pas me remettre avec la femme qui m’a brisé, mais d’un autre côté, imaginer dire à mes enfants que papa et maman vont essayer, reste dans un coin de ma tête, même je suis parfaitement conscient que ça n’arrivera pas et qu’on fond, je ne le veux pas.
Dernière chose, les petites surprises agréables du quotidien, celle qui ne s’effacent pas et qu’on a envie de partager. J’en livre deux ici. J’aurai voulu les livrer à quelqu’un d’autre mais elle s’est barrée. La première, chez le médecin, tout spontanément, lors d’une visite pour mon petit garçon de trois ans. Il fait face au docteur et lui dit spontanément : « J’adore mon papa ». Le médecin sourit et moi, j’ai les larmes aux yeux. La deuxième, notre pédiatre prend sa retraite, il nous a suivit pendant 13 ans et nous étions ses derniers patients. Je sais, tout ça est totalement nul, mais l’émotion qui se dégage à cet instant, j’aurai voulu les partager.
Bref, si on pouvait me coller une bulle au-dessus de la tête, il serait inscrit : « Chantier en cours ».
Avis aux personnes qui croient aux symboles. Aujourd’hui est le jour d’anniversaire de mon ex compagne. Ce même jour, notre chien est décédé à à peine 7 ans des suites d’un cancer. Chien que nous avons été cherchés ensemble. Nous avions traversé toute la Belgique et une partie de la France pour adopter notre premier animal de compagnie. Quelqu’un à une idée de la symbolique ?
Il s’appelait Archibald.