- 10 nov. 2014, 01:54
#964870
"De retour du Vietnam"... L'adresse me laisse rêveur, le vacarme s'est tu, silence étrange et lourd comme au lendemain des fracas napalmisés au nord du 17ème parallèle...Bref, l'adresse me tente depuis un moment, la flemme ou l'aquabonisme m'ont laissé à la porte, je me décide ce soir à y poster quelques petites dépositions. Pas grand chose, rien qui n'ait été déjà exploré, mais il s'agit de mon parcours, il prend alors toute la saveur de l'inédit au regard de ma petite vie cabossée par de délicieuses météorites..
Je n'attends rien en échange, pas de réponse, vous ferez comme vous voudrez, ai-je besoin de l'écrire?
Il y a deux ans environ, j'ai cliqué à la porte du forum après une rupture sèche et sans préavis... Une pause signifiée par mail et aussitôt transformée (d'une pichenette) en "plus rien" quasi définitif.
Je ne vais pas faire de long flash back, surtout qu'au ralenti, mon ex a une fâcheuse tendance à sombrer dans le ridicule, et moi avec.. Je nous vois main dans la main, elle sourit, m'adresse la parole. Est-ce le temps? l'oxyde des beaux jours? Aujourd'hui, l'image est floue, le mixage son est asynchrone, tout est noyé dans une bouillasse, un mâchouillis où je ne distingue même plus nos voix, et encore moins la piste des bruits d'ambiance, la brise, le camion citerne qui passe au loin. Tout ce qui donnait vie à nos dialogues, ces mêmes promesses qui semblent aujourd'hui aussi creuses et piteuses que le plus minable des posts du forum... "au secour, je sait que G ds tords mais je suit perdus"...
Ses beaux yeux clairs me fixent, elle doit me dire que je suis l'homme de sa vie, j'ai compilé 450 mails qui racontent sa fièvre amoureuse en long et en large... Rendons à mon ex ce qui lui appartient, elle écrivait très bien autrefois et ses messages (enluminés de jolies déclarations) couvraient des champs immenses, c'était d'ailleurs le lien le plus solide qui nous tenait enlacés, tout comme son joli cul, son goût pour les livres, sa disponibilité pour s'embarquer avec moi en un claquement de doigt à l'autre bout du monde...
Bref, une histoire pas mal ficelée, suffisamment pour me rendre très amoureux, au bout de huit ans de baise, de rires et de "pourquoi pas!", avant que la belle ne disparaisse, puis revienne quelques jours dans un élan de grand n'importe quoi, et enfin actionne méchamment ses rétro-fusées pour s'écraser plus loin comme une merde sur un pauvre type qui n'en demandait pas tant.
Accouche Louma! Yep. Je sais, au lieu de pondre un résumé bien trempé, de poser le morceau sur la table en faisant claquer deux-trois verbes explicites, je finasse...
Je taille en carpaccio, j'assaisonne et flambe ma tranche de vie, dans les vapeurs d'alcools les plus fins..et de vinaigre saumâtre.
Un peu plus de deux ans qu'elle s'est tirée.
Je ne vais pas parler de la douleur, je n'aurais jamais cru possible de déguster autant... Bref on passe, je me suis déjà exprimé là dessus. Les phases de reconstruction, de dépassement de soi, patient travail d'horloger avec des gants de boxe, à remettre cent fois l'ouvrage sur le métier, tourner en boucle, dérouler le fil, re-boucle, et s'y perdre complètement, avant de trouver un peu de lucidité, ou de lassitude d'avoir trop cherché.
Quelques rencontres, certaines inspirées, d'autres carrément graves, à côté de la plaque... Pas de quoi additionner des lignes à celles-ci. Du temps perdu pour regonfler l'égo, vaste chambre à air crevée, étalée au sol. D'improbables conquêtes qui réussissent malgré tout à y insuffler un peu de volume.. Des projets qui prennent corps lentement..Et puis, et puis .. Nan, pas Frida, et elle n'est pas blonde!
Elle, c'est L.
Je l'avais croisée il y a cinq ou six ans à l'étranger. Jeune artiste douée. Très douée.
J'ai d'abord vu ses oeuvres. Impressionnantes. Ensuite, j'ai vu L. Impressionnante, bis repetita.
A l'époque elle était en couple, moi aussi, et je me souviens m'être demandé comment la nature avait pu combler quelqu'un à ce point, talent et beauté.
Je l'ai revue cet été, toujours aussi éblouissante, toujours à l'étranger, par le plus grand des hasards. Je n'ai pas eu l'envie de me reposer la même question, juste lui faire la cour, la séduire, nos deux vies désormais sans obstacle, le destin est étrange, non?
Aujourd'hui, je fréquente une femme remarquable avec qui je n'aurais jamais imaginé l'ombre d'une histoire, une personne riche d'un univers qu'elle a créé, une fille aimante et ardente...
Mais et il y a toujours un mais ( Wakatepe avait écrit récemment un post à cette même adresse, où il semblait patiner dans sa nouvelle liaison, un peu de la même façon)
Voilà, moi non plus, je n'y arrive pas...
Il me faudra du temps pour effacer totalement l'histoire précédente qui m'a fait poser deux genoux à terre, .. Je dis bien l'histoire et non pas une personne. Ce n'est pas l'autre qui me manque, c'est notre histoire vécue, cette complicité d'âme (du moins, ce que j'en ressentais pour ma part)... Quelque chose est grippé.
Quand je parle avec L, il me semble avoir déjà joué la partition, endossé le costume de l'amant, tenu ce rôle là autrefois, et je ne crois plus au texte, à celui que je prononce comme à la réplique que j'entends. Question de temps certainement, pour se bricoler une virginité nouvelle.
Pour aimer à nouveau, il me manque la fraîcheur, l'innocence. Juste un peu, seulement, pour que tout redémarre...
Point d'amour sans un peu d'innocence, disait Camus.
Merci de m'avoir lu
Je n'attends rien en échange, pas de réponse, vous ferez comme vous voudrez, ai-je besoin de l'écrire?
Il y a deux ans environ, j'ai cliqué à la porte du forum après une rupture sèche et sans préavis... Une pause signifiée par mail et aussitôt transformée (d'une pichenette) en "plus rien" quasi définitif.
Je ne vais pas faire de long flash back, surtout qu'au ralenti, mon ex a une fâcheuse tendance à sombrer dans le ridicule, et moi avec.. Je nous vois main dans la main, elle sourit, m'adresse la parole. Est-ce le temps? l'oxyde des beaux jours? Aujourd'hui, l'image est floue, le mixage son est asynchrone, tout est noyé dans une bouillasse, un mâchouillis où je ne distingue même plus nos voix, et encore moins la piste des bruits d'ambiance, la brise, le camion citerne qui passe au loin. Tout ce qui donnait vie à nos dialogues, ces mêmes promesses qui semblent aujourd'hui aussi creuses et piteuses que le plus minable des posts du forum... "au secour, je sait que G ds tords mais je suit perdus"...
Ses beaux yeux clairs me fixent, elle doit me dire que je suis l'homme de sa vie, j'ai compilé 450 mails qui racontent sa fièvre amoureuse en long et en large... Rendons à mon ex ce qui lui appartient, elle écrivait très bien autrefois et ses messages (enluminés de jolies déclarations) couvraient des champs immenses, c'était d'ailleurs le lien le plus solide qui nous tenait enlacés, tout comme son joli cul, son goût pour les livres, sa disponibilité pour s'embarquer avec moi en un claquement de doigt à l'autre bout du monde...
Bref, une histoire pas mal ficelée, suffisamment pour me rendre très amoureux, au bout de huit ans de baise, de rires et de "pourquoi pas!", avant que la belle ne disparaisse, puis revienne quelques jours dans un élan de grand n'importe quoi, et enfin actionne méchamment ses rétro-fusées pour s'écraser plus loin comme une merde sur un pauvre type qui n'en demandait pas tant.
Accouche Louma! Yep. Je sais, au lieu de pondre un résumé bien trempé, de poser le morceau sur la table en faisant claquer deux-trois verbes explicites, je finasse...
Je taille en carpaccio, j'assaisonne et flambe ma tranche de vie, dans les vapeurs d'alcools les plus fins..et de vinaigre saumâtre.
Un peu plus de deux ans qu'elle s'est tirée.
Je ne vais pas parler de la douleur, je n'aurais jamais cru possible de déguster autant... Bref on passe, je me suis déjà exprimé là dessus. Les phases de reconstruction, de dépassement de soi, patient travail d'horloger avec des gants de boxe, à remettre cent fois l'ouvrage sur le métier, tourner en boucle, dérouler le fil, re-boucle, et s'y perdre complètement, avant de trouver un peu de lucidité, ou de lassitude d'avoir trop cherché.
Quelques rencontres, certaines inspirées, d'autres carrément graves, à côté de la plaque... Pas de quoi additionner des lignes à celles-ci. Du temps perdu pour regonfler l'égo, vaste chambre à air crevée, étalée au sol. D'improbables conquêtes qui réussissent malgré tout à y insuffler un peu de volume.. Des projets qui prennent corps lentement..Et puis, et puis .. Nan, pas Frida, et elle n'est pas blonde!
Elle, c'est L.
Je l'avais croisée il y a cinq ou six ans à l'étranger. Jeune artiste douée. Très douée.
J'ai d'abord vu ses oeuvres. Impressionnantes. Ensuite, j'ai vu L. Impressionnante, bis repetita.
A l'époque elle était en couple, moi aussi, et je me souviens m'être demandé comment la nature avait pu combler quelqu'un à ce point, talent et beauté.
Je l'ai revue cet été, toujours aussi éblouissante, toujours à l'étranger, par le plus grand des hasards. Je n'ai pas eu l'envie de me reposer la même question, juste lui faire la cour, la séduire, nos deux vies désormais sans obstacle, le destin est étrange, non?
Aujourd'hui, je fréquente une femme remarquable avec qui je n'aurais jamais imaginé l'ombre d'une histoire, une personne riche d'un univers qu'elle a créé, une fille aimante et ardente...
Mais et il y a toujours un mais ( Wakatepe avait écrit récemment un post à cette même adresse, où il semblait patiner dans sa nouvelle liaison, un peu de la même façon)
Voilà, moi non plus, je n'y arrive pas...
Il me faudra du temps pour effacer totalement l'histoire précédente qui m'a fait poser deux genoux à terre, .. Je dis bien l'histoire et non pas une personne. Ce n'est pas l'autre qui me manque, c'est notre histoire vécue, cette complicité d'âme (du moins, ce que j'en ressentais pour ma part)... Quelque chose est grippé.
Quand je parle avec L, il me semble avoir déjà joué la partition, endossé le costume de l'amant, tenu ce rôle là autrefois, et je ne crois plus au texte, à celui que je prononce comme à la réplique que j'entends. Question de temps certainement, pour se bricoler une virginité nouvelle.
Pour aimer à nouveau, il me manque la fraîcheur, l'innocence. Juste un peu, seulement, pour que tout redémarre...
Point d'amour sans un peu d'innocence, disait Camus.
Merci de m'avoir lu