- 03 nov. 2016, 15:21
#1203848
Bonjour à tous,
Il y a quelques temps j'avais posté sur le forum pour partager mon histoire, à la recherche de quelque chose qui oscillait entre soutien émotionnel et recette miracle à appliquer pour récupérer mon ex, qui m'a quittée il y a trois mois et demi. J'étais désespérée, et plus que tout je voulais trouver une solution rapide à ma situation pour mettre un terme à cette souffrance insupportable qui me réveillait la nuit, me tordait l'estomac, me clouait au lit les week-ends, et me rendait horriblement casse-couilles auprès de mes amis et de ma famille, qui subissaient mes jérémiades avec un enthousiasme exponentiellement décroissant. Aujourd'hui je viens témoigner pour peut-être redonner espoir ou apporter une autre vision des choses à ceux qui sont au fond du trou, au bout du rouleau, ou au fond du seau selon le type d'endroit étouffant et sombre qui vous parle le plus, pas en vous dévoilant les recettes miracles que j'avais tant espéré, du style « j'ai récupéré mon ex en me faisant des mèches et en prenant un abonnement à TROPIC'GYM », ou pour vous dire « oublie-le c'est un connard, un de perdu dix de retrouvés » pas non plus pour vous culpabiliser d'être focalisés sur votre reconquête ou de suggérer que vous devriez kiffer chaque instant alors que vous êtes six pieds sous terre, du style: « profite de la vie mais lui souhaite surtout pas son anniv, YOLO si elle veut elle reviendra.» Je n'ai pas vocation à vous dire quoi faire ou quoi penser, je voudrais simplement vous relater quelques éléments de mon histoire personnelle, qui j'espère vous aideront à faire la lumière sur certains points obscurs de votre propre histoire et à avancer vers une existence plus sereine, et peut-être la reconstruction de votre couple. Le message que j'aimerais vous communiquer aujourd'hui est le suivant : vous « récupérerez » votre ex (si vous devez le récupérer, car pour certain(e)s ça n'arrivera simplement pas mais si tout va bien ils se récupéreront eux-même) lorsque vous serez entier/ère, pas seulement du point de vue des éléments extérieurs (vos conditions de vie, qui sont sans cesse changeantes) mais surtout intérieurement (votre vie, qui "est" tout simplement.)
LET ME ELABORATE ON THAT:
Je suis une jeune femme hétéro de 26 ans, mon ex un jeune homme du même âge. Il a décidé de rompre en août alors que je traversais une période de burnout. Au regard de cette accumulation de circonstances désagréables pour ne pas dire carrément merdiques, j'ai décidé de faire un break dans un programme universitaire long et ambitieux. Après trois semaines chez mes parents et un « silence radio » que j'estimais nécessaire pour prendre les bonnes décisions quant à ce que j'allais faire de mon année de césure, j'ai recontacté mon ex et nous avons parlé calmement de notre rupture, de ce qui « n'allait pas » (à ce moment il me disait n'être pas prêt à traverser l'année de relation à distance qui se profilait, alors que nous en avions déjà vécu deux, le plus gros donc.) Malgré tout, il se montre enthousiaste à l'idée que je bouge dans sa ville, dans son pays (à 6000 kilomètres de là où je fais mes études...), évoquant notre belle complicité perdue, le caractère inachevé de notre histoire. Il me dit qu'être dans la même ville facilitera notre communication, qu'on pourrait réapprendre à se connaître... En pleine dépendance affective et en plein déni du fait que malgré ces belles paroles, il n'était pas revenu sur sa décision, j'ai fait ma valise et je suis partie. Comme ça. Vous flippez des conséquences de vos « interdits » ? Imaginez la situation dans laquelle je me suis trouvée... Me voilà dans un pays dont je parle mal la langue, avec quelques économies et de vagues projets de faire un travail sur moi-même pour reprendre goût à la vie, mais surtout pour le récupérer. Mais voilà, je suis trop pressée. Je veux vite le revoir, « réparer » la situation. Je suis en mission pour l'amour et la justice (comprenez : dépendante et flippée de la solitude.) Il accepte sans problème nos entrevues, j'en fais trop. J'ai la boule au ventre, je guette chaque regard, chaque geste, je distille chacune de ses paroles à la recherche d'un message caché. Un message qui dit « je t'aime, reviens-moi, » et pas « écoute t'es bien sympa mais c'est fini hein », bien évidemment. Le temps passe où je fais cent pas vers lui, traitant mes efforts de reconstruction personnelle comme des points bonus et la remise en couple comme le but de l'exercice. Bien entendu, ça n'avance pas. Il m'aime toujours je pense, mais pourquoi se décider maintenant ? Je suis là après tout, et puis mes émotions sont trop instables et mon investissement lui, trop constant. Je parle de mes sentiments, tout ça... Il comprend, il compatit, bien sûr... Mais reste sur sa décision. Je reprends mon travail sur moi, avec une determination un peu revancharde. Heureusement, puisque la magie du développement personnel a fini par opérer !
Un matin début octobre, après une énième nuit d'angoisses, je me suis réveillée et quelque chose avait changé. Il pleuvait, il faisait froid, j'étais indéniablement seule en Allemagne, sans compter mes littéralement trois potes sur place et pas de situation professionnelle, mais j'ai souri. J'ai souri, je me suis étirée, et je me suis autorisée à passer une bonne journée. Pas par esprit de revanche cette fois, pas non plus en réaction à mon immense tristesse. Ni dans la rage, ni dans l'emballement, ni non plus dans une de ces joies incontrôlables dont sont faites les fameuses « montagnes russes » mais dans le calme, je me suis assise à la table de la cuisine et j'ai commencé à griffonner sur une feuille de papier, toutes les choses pour lesquelles j'étais reconnaissante. Je les ai partagées avec une amie qui a fait de même avec moi. Nous le faisons encore, chaque dimanche. Ça fait philosophie de prof de yoga, dit comme ça, mais c'est puissant je vous jure. J'ai fait des plans pour ma semaine, pour passer une bonne semaine, et pas pour le récupérer; pour vivre au maximum de mon potentiel. Non, ce déménagement n'était pas une erreur. Oui, j'étais exactement où je devais être, au moment où je devais y être. J'avais des choses à y découvrir, des réponses à y trouver. Non, mon ex n'était pas un connard égoïste et indécis qui me faisais tourner en rond. Il faisait de son mieux pour se sentir du mieux qu'il pouvait, comme qui d'autre tiens ? Comme moi. Mes pensées changeaient, et le monde changeait. L'idée d’altérité qui me bloquait dans une dynamique de réaction constante par rapport à mon ex s'effritait. Comme moi il voulait faire au mieux pour être au mieux, qui étais-je pour le juger, ou le contraindre, alors que je jurais l'aimer et le respecter ? Paradoxalement, le moment où j'ai lâché prise a aussi été celui où j'ai réalisé que je l'aimais vraiment, de cette sorte d'amour religieux qui ne demande rien.
Je me suis dit que je continuerais donc à oeuvrer pour que les choses s'arrangent, mais cette fois-ci ça passerait par la reconnaissance de son individualité et la reconstruction de mon intégrité, avec tous les paradoxes qu'elle comporte, sa complexité et sa simplicité. Chaque jour je retrouve un peu plus la joie de vivre dans le présent. Je vis au maximum mes séances de sport, de méditation, ma pratique de l'art, les cafés entre potes et mes lectures... je vis aussi à fonds mes sorties des poubelles, ma colère chronique quand je me renseigne sur la politique en général, mon agacement le jour où un gamin a vomi sur ma chaussure lors un trajet en train, mes virées achat de papier toilette au NETTO du coin à 20h sous la flotte. Quand on vous dit de reprendre goût à la vie, ça ne veut pas dire être bikini ready, avoir une promotion de dingue, vous faire mille nouveaux amis et aspirer à être au carré VIP 24/24. Bien sûr, vous êtes peut-être un battant, une bosseuse, un ouf ou what not, et vous obtiendrez peut-être tout ça à la fois. Peut-être que c'est important pour vous, que ça participe à la « direction » que vous donnez à votre vie. Dans ce cas cool, travaillez à obtenir tout ça, ça vous rendra peut-être votre relation avec votre ex et sans doute votre relation à vous-même. Mais reprendre la direction de votre vie, ça veut aussi dire ne pas agir en réaction aux choses qui vous font flipper, et plutôt au profit des choses qui vous font vibrer. Ça veut aussi dire accepter les choses telles qu'elles sont, avant de poser une action en conséquence, même les choses pourries, même les choses nazes, ou banales. Je me suis battue contre la décision de rompre de mon ex, dans la PEUR d'être seule et ça m'a rendue malheureuse. Depuis que j'ai reconnu sa décision et la validité de son point de vue, je continue de le voir mais pas pour changer le cours des choses. À la place, je m'autorise à découvrir ledit cours des choses, agréable ou pas agréable, dans l'acceptation et l'enthousiasme que d'autres appellent l'AMOUR. Dans le respect de moi-même et des autres.
Alors me demanderez-vous, quels effets tangibles mon développement personnel a-t'il sur ma relation ? J'ai l'immense chance d'avoir un ex ouvert, qui communique ses émotions de façon sincère et n'hésite pas à partager son ressenti avec moi, malgré la rupture, malgré tout, du moment qu'il se sent en confiance. Du fait que nous avons rétabli une relation de confiance, je n'ai pas eu besoin de « décodeur » pour savoir ce qu'il pensait, et je trouve intéressant de partager ses réflexions avec les moins chanceux afin d'illustrer certaines dynamiques expliquées sur JRME, et bien sûr la thèse de ce message. Depuis que je pose mes actions en conscience, que je fais ce qui m'anime profondément sans soucis de me « vendre » auprès de mon ex, le changement dans nos interactions est palpable, et la perception qu'il a de moi à évolué également. D'abord, parce que le changement de mode de pensée que j'ai mis en place me rend plus heureuse. Par peur de le perdre pour toujours j'acceptais systématiquement les « miettes » de son attention et de sa présence : un café vite fait à une heure qui ne m'arrange pas, une soirée à zoner sur Netflix et se faire des câlins pour m'entendre dire après que je lui manquais mais qu'il ne voulait pas se remettre en couple. Par amour pour moi-même et par respect pour mes valeurs relationnelles, je donne la priorité à mes activités ou à mon inactivité (ça fait du bien aussi), à mes amis et à mes proches, et bien sûr à lui aussi lorsqu'il est disposé à m'accorder toute son attention, dans un cadre où je me sens toujours à l'aise. Par peur qu'il aille voir ailleurs j'envisageais d'avoir des rapports intimes avec lui même sans engagement de sa part, par amour pour lui je comprends qu'il ait besoin d'explorer son incertitude, et par amour pour moi-même je maintiens une distance respectueuse entre nous deux, en réservant la proximité complice et tous les autres trucs cool du sexe à la personne avec qui je serai dans une relation d'amour telle que je l'envisage (avec lui, ou avec un autre.) Pour faire simple, j'ai arrêté de jouer contre lui ou pour lui, j'essaie de vivre dans l'authenticité. Ça ne veut pas dire être en mode #nofilter, ne plus blaguer, et lui dire en détails toutes les émotions que chacune de ses actions provoque en moi (oui, j'ai toujours des émotions, et pas toujours agréables, mais je les écoute posément maintenant, au lieu de les réprimer.) Ça veut dire reconnaître ce qui se passe en moi et ne pas essayer de le changer, juste l'accepter. Naturellement, comme par magie, ça me rend plus sereine. Tout peut arriver et peu importe ce que c'est. Wow, je vis dans le présent, et...
APPAREMMENT, C'EST ATTIRANT. Graduellement, à mesure que mon changement opérait, mon ex et moi nous sommes beaucoup rapprochés. On est partis d'un simple « je ne supporterai plus la relation à distance » pour finalement arriver à des réflexions beaucoup plus vraies quant à notre dynamique relationnelle. Il m'a récemment confié les pensées suivantes : « En vérité j'ai quitté la relation car j'avais l'impression d'être le seul responsable de ton bien-être/mal-être, ce qui était très angoissant, et ça me procure une grande joie de voir que tu arrives désormais à trouver le bonheur en toi, et en même temps cela me rend un peu triste, car je me demande si tu m'as jamais aimé vraiment ou si tu dépendais simplement de moi », « Je trouve très attirant que tu saches ce que tu ne veux pas et que tu te refuses à avoir des relations 'faciles' avec moi, même si ça me frustre », « Ta présence est très agréable, c'est toujours une joie de te voir ou de t'entendre au téléphone, que tu sois très 'joyeuse' ou plus neutre, tu radies toujours une profonde impression de calme. Ça donne envie. » Plus récemment, il est revenu sur son « ma décision est prise et rien n'a changé » qui m'avait tant blessée à peine « atterrie » dans son monde dans l'espoir de le récupérer. Il m'a di « Je ne veux rien précipiter, mais est-ce que tu penses envisager un jour de te remettre avec moi ? Je ne sais pas si je suis prêt, mais je n'ai pas tiré un trait sur notre avenir ensemble. » Nous avons un peu discuté, sereinement, en confiance, puis on a recommencé à se raconter des anecdotes et à déconner. « On verra bien ». La priorité et de voir si nous pouvons profiter à deux du présent, tout en gardant le cap vers nos projets de vie respectifs et peut-être, communs. Nous sommes toujours séparés, mais je vais bien. Quand je dis que j'ai recupéré mon ex, c'est vraiment comme ça que je le sens: je me suis remise en phase avec lui, j'ai reconnu ses besoins et il a reconnu les miens. Nous sommes à nouveau dans un échange, et pas un rapport de force. Les choses se feront d'elles-mêmes. L'aspect théâtral, mélodramatique, telenovela de notre relation est mort et enterré et c'est tant mieux. Nous rions à nouveau, chacun de notre côté mais aussi ensemble, et Dieu sait combien que j'aime rire, à toute heure de la journée...
En bref, si je devais extraire des leçons de vie type citations/photo de couv. Facebook de ce fatras d'informations, je vous écrirais ceci (j'ai di que je ne vous dirais pas quoi faire, alors il va de soi que c'est à vous de vous approprier ça, ou pas): 1) Pour un « bonheur » durable, ne soyez pas inconditionnellement « positifs » (c'est fake), mais soyez inconditionnellement « reconnaissants» (car chaque événement, chaque personne vous apprendra quelque chose, que vous kiffiez ou non) 2) Développez-vous, lisez les bouquins d' Eckhart Tolle, Thomas d'Ansembourg etc., faites-vous aider pour sortir de la dépendance affective et vous réconcilier avec vos émotions (big up à QUENTIN, mon coach, une personne merveilleuse et un vrai pro des dynamiques relationnelles que je ne saurais que trop vous recommander) bref concentrez-vous sur votre vie et pas seulement vos conditions de vie (aller à tropic'gym et se faire des mêches c'est cool mais on parle développement durable pour le meilleur et pour le pire là, dans la joie ou la douleur.) 3) sortez les poubelles en pleine conscience au lieu de rager, ça vous donnera un aperçu de comment vous pouvez changer le monde. 4) Vivez dans l'amour, et pas dans la peur, et l'univers vous le rendra.
Inch'Allah, Namaste, Amen, Boum Boum Shivaya
Il y a quelques temps j'avais posté sur le forum pour partager mon histoire, à la recherche de quelque chose qui oscillait entre soutien émotionnel et recette miracle à appliquer pour récupérer mon ex, qui m'a quittée il y a trois mois et demi. J'étais désespérée, et plus que tout je voulais trouver une solution rapide à ma situation pour mettre un terme à cette souffrance insupportable qui me réveillait la nuit, me tordait l'estomac, me clouait au lit les week-ends, et me rendait horriblement casse-couilles auprès de mes amis et de ma famille, qui subissaient mes jérémiades avec un enthousiasme exponentiellement décroissant. Aujourd'hui je viens témoigner pour peut-être redonner espoir ou apporter une autre vision des choses à ceux qui sont au fond du trou, au bout du rouleau, ou au fond du seau selon le type d'endroit étouffant et sombre qui vous parle le plus, pas en vous dévoilant les recettes miracles que j'avais tant espéré, du style « j'ai récupéré mon ex en me faisant des mèches et en prenant un abonnement à TROPIC'GYM », ou pour vous dire « oublie-le c'est un connard, un de perdu dix de retrouvés » pas non plus pour vous culpabiliser d'être focalisés sur votre reconquête ou de suggérer que vous devriez kiffer chaque instant alors que vous êtes six pieds sous terre, du style: « profite de la vie mais lui souhaite surtout pas son anniv, YOLO si elle veut elle reviendra.» Je n'ai pas vocation à vous dire quoi faire ou quoi penser, je voudrais simplement vous relater quelques éléments de mon histoire personnelle, qui j'espère vous aideront à faire la lumière sur certains points obscurs de votre propre histoire et à avancer vers une existence plus sereine, et peut-être la reconstruction de votre couple. Le message que j'aimerais vous communiquer aujourd'hui est le suivant : vous « récupérerez » votre ex (si vous devez le récupérer, car pour certain(e)s ça n'arrivera simplement pas mais si tout va bien ils se récupéreront eux-même) lorsque vous serez entier/ère, pas seulement du point de vue des éléments extérieurs (vos conditions de vie, qui sont sans cesse changeantes) mais surtout intérieurement (votre vie, qui "est" tout simplement.)
LET ME ELABORATE ON THAT:
Je suis une jeune femme hétéro de 26 ans, mon ex un jeune homme du même âge. Il a décidé de rompre en août alors que je traversais une période de burnout. Au regard de cette accumulation de circonstances désagréables pour ne pas dire carrément merdiques, j'ai décidé de faire un break dans un programme universitaire long et ambitieux. Après trois semaines chez mes parents et un « silence radio » que j'estimais nécessaire pour prendre les bonnes décisions quant à ce que j'allais faire de mon année de césure, j'ai recontacté mon ex et nous avons parlé calmement de notre rupture, de ce qui « n'allait pas » (à ce moment il me disait n'être pas prêt à traverser l'année de relation à distance qui se profilait, alors que nous en avions déjà vécu deux, le plus gros donc.) Malgré tout, il se montre enthousiaste à l'idée que je bouge dans sa ville, dans son pays (à 6000 kilomètres de là où je fais mes études...), évoquant notre belle complicité perdue, le caractère inachevé de notre histoire. Il me dit qu'être dans la même ville facilitera notre communication, qu'on pourrait réapprendre à se connaître... En pleine dépendance affective et en plein déni du fait que malgré ces belles paroles, il n'était pas revenu sur sa décision, j'ai fait ma valise et je suis partie. Comme ça. Vous flippez des conséquences de vos « interdits » ? Imaginez la situation dans laquelle je me suis trouvée... Me voilà dans un pays dont je parle mal la langue, avec quelques économies et de vagues projets de faire un travail sur moi-même pour reprendre goût à la vie, mais surtout pour le récupérer. Mais voilà, je suis trop pressée. Je veux vite le revoir, « réparer » la situation. Je suis en mission pour l'amour et la justice (comprenez : dépendante et flippée de la solitude.) Il accepte sans problème nos entrevues, j'en fais trop. J'ai la boule au ventre, je guette chaque regard, chaque geste, je distille chacune de ses paroles à la recherche d'un message caché. Un message qui dit « je t'aime, reviens-moi, » et pas « écoute t'es bien sympa mais c'est fini hein », bien évidemment. Le temps passe où je fais cent pas vers lui, traitant mes efforts de reconstruction personnelle comme des points bonus et la remise en couple comme le but de l'exercice. Bien entendu, ça n'avance pas. Il m'aime toujours je pense, mais pourquoi se décider maintenant ? Je suis là après tout, et puis mes émotions sont trop instables et mon investissement lui, trop constant. Je parle de mes sentiments, tout ça... Il comprend, il compatit, bien sûr... Mais reste sur sa décision. Je reprends mon travail sur moi, avec une determination un peu revancharde. Heureusement, puisque la magie du développement personnel a fini par opérer !
Un matin début octobre, après une énième nuit d'angoisses, je me suis réveillée et quelque chose avait changé. Il pleuvait, il faisait froid, j'étais indéniablement seule en Allemagne, sans compter mes littéralement trois potes sur place et pas de situation professionnelle, mais j'ai souri. J'ai souri, je me suis étirée, et je me suis autorisée à passer une bonne journée. Pas par esprit de revanche cette fois, pas non plus en réaction à mon immense tristesse. Ni dans la rage, ni dans l'emballement, ni non plus dans une de ces joies incontrôlables dont sont faites les fameuses « montagnes russes » mais dans le calme, je me suis assise à la table de la cuisine et j'ai commencé à griffonner sur une feuille de papier, toutes les choses pour lesquelles j'étais reconnaissante. Je les ai partagées avec une amie qui a fait de même avec moi. Nous le faisons encore, chaque dimanche. Ça fait philosophie de prof de yoga, dit comme ça, mais c'est puissant je vous jure. J'ai fait des plans pour ma semaine, pour passer une bonne semaine, et pas pour le récupérer; pour vivre au maximum de mon potentiel. Non, ce déménagement n'était pas une erreur. Oui, j'étais exactement où je devais être, au moment où je devais y être. J'avais des choses à y découvrir, des réponses à y trouver. Non, mon ex n'était pas un connard égoïste et indécis qui me faisais tourner en rond. Il faisait de son mieux pour se sentir du mieux qu'il pouvait, comme qui d'autre tiens ? Comme moi. Mes pensées changeaient, et le monde changeait. L'idée d’altérité qui me bloquait dans une dynamique de réaction constante par rapport à mon ex s'effritait. Comme moi il voulait faire au mieux pour être au mieux, qui étais-je pour le juger, ou le contraindre, alors que je jurais l'aimer et le respecter ? Paradoxalement, le moment où j'ai lâché prise a aussi été celui où j'ai réalisé que je l'aimais vraiment, de cette sorte d'amour religieux qui ne demande rien.
Je me suis dit que je continuerais donc à oeuvrer pour que les choses s'arrangent, mais cette fois-ci ça passerait par la reconnaissance de son individualité et la reconstruction de mon intégrité, avec tous les paradoxes qu'elle comporte, sa complexité et sa simplicité. Chaque jour je retrouve un peu plus la joie de vivre dans le présent. Je vis au maximum mes séances de sport, de méditation, ma pratique de l'art, les cafés entre potes et mes lectures... je vis aussi à fonds mes sorties des poubelles, ma colère chronique quand je me renseigne sur la politique en général, mon agacement le jour où un gamin a vomi sur ma chaussure lors un trajet en train, mes virées achat de papier toilette au NETTO du coin à 20h sous la flotte. Quand on vous dit de reprendre goût à la vie, ça ne veut pas dire être bikini ready, avoir une promotion de dingue, vous faire mille nouveaux amis et aspirer à être au carré VIP 24/24. Bien sûr, vous êtes peut-être un battant, une bosseuse, un ouf ou what not, et vous obtiendrez peut-être tout ça à la fois. Peut-être que c'est important pour vous, que ça participe à la « direction » que vous donnez à votre vie. Dans ce cas cool, travaillez à obtenir tout ça, ça vous rendra peut-être votre relation avec votre ex et sans doute votre relation à vous-même. Mais reprendre la direction de votre vie, ça veut aussi dire ne pas agir en réaction aux choses qui vous font flipper, et plutôt au profit des choses qui vous font vibrer. Ça veut aussi dire accepter les choses telles qu'elles sont, avant de poser une action en conséquence, même les choses pourries, même les choses nazes, ou banales. Je me suis battue contre la décision de rompre de mon ex, dans la PEUR d'être seule et ça m'a rendue malheureuse. Depuis que j'ai reconnu sa décision et la validité de son point de vue, je continue de le voir mais pas pour changer le cours des choses. À la place, je m'autorise à découvrir ledit cours des choses, agréable ou pas agréable, dans l'acceptation et l'enthousiasme que d'autres appellent l'AMOUR. Dans le respect de moi-même et des autres.
Alors me demanderez-vous, quels effets tangibles mon développement personnel a-t'il sur ma relation ? J'ai l'immense chance d'avoir un ex ouvert, qui communique ses émotions de façon sincère et n'hésite pas à partager son ressenti avec moi, malgré la rupture, malgré tout, du moment qu'il se sent en confiance. Du fait que nous avons rétabli une relation de confiance, je n'ai pas eu besoin de « décodeur » pour savoir ce qu'il pensait, et je trouve intéressant de partager ses réflexions avec les moins chanceux afin d'illustrer certaines dynamiques expliquées sur JRME, et bien sûr la thèse de ce message. Depuis que je pose mes actions en conscience, que je fais ce qui m'anime profondément sans soucis de me « vendre » auprès de mon ex, le changement dans nos interactions est palpable, et la perception qu'il a de moi à évolué également. D'abord, parce que le changement de mode de pensée que j'ai mis en place me rend plus heureuse. Par peur de le perdre pour toujours j'acceptais systématiquement les « miettes » de son attention et de sa présence : un café vite fait à une heure qui ne m'arrange pas, une soirée à zoner sur Netflix et se faire des câlins pour m'entendre dire après que je lui manquais mais qu'il ne voulait pas se remettre en couple. Par amour pour moi-même et par respect pour mes valeurs relationnelles, je donne la priorité à mes activités ou à mon inactivité (ça fait du bien aussi), à mes amis et à mes proches, et bien sûr à lui aussi lorsqu'il est disposé à m'accorder toute son attention, dans un cadre où je me sens toujours à l'aise. Par peur qu'il aille voir ailleurs j'envisageais d'avoir des rapports intimes avec lui même sans engagement de sa part, par amour pour lui je comprends qu'il ait besoin d'explorer son incertitude, et par amour pour moi-même je maintiens une distance respectueuse entre nous deux, en réservant la proximité complice et tous les autres trucs cool du sexe à la personne avec qui je serai dans une relation d'amour telle que je l'envisage (avec lui, ou avec un autre.) Pour faire simple, j'ai arrêté de jouer contre lui ou pour lui, j'essaie de vivre dans l'authenticité. Ça ne veut pas dire être en mode #nofilter, ne plus blaguer, et lui dire en détails toutes les émotions que chacune de ses actions provoque en moi (oui, j'ai toujours des émotions, et pas toujours agréables, mais je les écoute posément maintenant, au lieu de les réprimer.) Ça veut dire reconnaître ce qui se passe en moi et ne pas essayer de le changer, juste l'accepter. Naturellement, comme par magie, ça me rend plus sereine. Tout peut arriver et peu importe ce que c'est. Wow, je vis dans le présent, et...
APPAREMMENT, C'EST ATTIRANT. Graduellement, à mesure que mon changement opérait, mon ex et moi nous sommes beaucoup rapprochés. On est partis d'un simple « je ne supporterai plus la relation à distance » pour finalement arriver à des réflexions beaucoup plus vraies quant à notre dynamique relationnelle. Il m'a récemment confié les pensées suivantes : « En vérité j'ai quitté la relation car j'avais l'impression d'être le seul responsable de ton bien-être/mal-être, ce qui était très angoissant, et ça me procure une grande joie de voir que tu arrives désormais à trouver le bonheur en toi, et en même temps cela me rend un peu triste, car je me demande si tu m'as jamais aimé vraiment ou si tu dépendais simplement de moi », « Je trouve très attirant que tu saches ce que tu ne veux pas et que tu te refuses à avoir des relations 'faciles' avec moi, même si ça me frustre », « Ta présence est très agréable, c'est toujours une joie de te voir ou de t'entendre au téléphone, que tu sois très 'joyeuse' ou plus neutre, tu radies toujours une profonde impression de calme. Ça donne envie. » Plus récemment, il est revenu sur son « ma décision est prise et rien n'a changé » qui m'avait tant blessée à peine « atterrie » dans son monde dans l'espoir de le récupérer. Il m'a di « Je ne veux rien précipiter, mais est-ce que tu penses envisager un jour de te remettre avec moi ? Je ne sais pas si je suis prêt, mais je n'ai pas tiré un trait sur notre avenir ensemble. » Nous avons un peu discuté, sereinement, en confiance, puis on a recommencé à se raconter des anecdotes et à déconner. « On verra bien ». La priorité et de voir si nous pouvons profiter à deux du présent, tout en gardant le cap vers nos projets de vie respectifs et peut-être, communs. Nous sommes toujours séparés, mais je vais bien. Quand je dis que j'ai recupéré mon ex, c'est vraiment comme ça que je le sens: je me suis remise en phase avec lui, j'ai reconnu ses besoins et il a reconnu les miens. Nous sommes à nouveau dans un échange, et pas un rapport de force. Les choses se feront d'elles-mêmes. L'aspect théâtral, mélodramatique, telenovela de notre relation est mort et enterré et c'est tant mieux. Nous rions à nouveau, chacun de notre côté mais aussi ensemble, et Dieu sait combien que j'aime rire, à toute heure de la journée...
En bref, si je devais extraire des leçons de vie type citations/photo de couv. Facebook de ce fatras d'informations, je vous écrirais ceci (j'ai di que je ne vous dirais pas quoi faire, alors il va de soi que c'est à vous de vous approprier ça, ou pas): 1) Pour un « bonheur » durable, ne soyez pas inconditionnellement « positifs » (c'est fake), mais soyez inconditionnellement « reconnaissants» (car chaque événement, chaque personne vous apprendra quelque chose, que vous kiffiez ou non) 2) Développez-vous, lisez les bouquins d' Eckhart Tolle, Thomas d'Ansembourg etc., faites-vous aider pour sortir de la dépendance affective et vous réconcilier avec vos émotions (big up à QUENTIN, mon coach, une personne merveilleuse et un vrai pro des dynamiques relationnelles que je ne saurais que trop vous recommander) bref concentrez-vous sur votre vie et pas seulement vos conditions de vie (aller à tropic'gym et se faire des mêches c'est cool mais on parle développement durable pour le meilleur et pour le pire là, dans la joie ou la douleur.) 3) sortez les poubelles en pleine conscience au lieu de rager, ça vous donnera un aperçu de comment vous pouvez changer le monde. 4) Vivez dans l'amour, et pas dans la peur, et l'univers vous le rendra.
Inch'Allah, Namaste, Amen, Boum Boum Shivaya