Salut Selma,
C'est vrai que les expos durent pendant 6 mois à chaque fois. Bah non, fin mars, je serai encore au Viet Nam. Oh, comme je me languis de rentrer en France, rentrer à Aix!
Mais c'est insensé tout cela. Car je n'ai absolument rien à me retenir là bas. Je n'aurai même pas un toit à me héberger en France, ni un travail, ni un lien. Sauf quelques amis, amies par ci - par là. Il y a un mois, ma meilleure copine à Sai Gon m'a posé la question: "Qu'est ce qui te donne l'envie de vivre en France?" Lorsque toute ma famille habite au Viet Nam, le travail je pourrai trouver beaucoup plus facilement, et bah.
Pourtant, je te jure, je n'ai qu'un seul désir, est de rentrer dans ma ville d'Aix, de bosser un petit boulot manuel ménage, serveuse, de prendre un tout petit studio 300e, de récupérer mon Pitou, et de sortir, voir mes amis dans le coin, d'aller à la montage, dans les forêts, dans les jardins parfumés de fleurs de cerisiers, de muguet, d'iris. Aller à la mer. Une vie d'étudiant instable, on dirait.
Des fois je me trouve hyper insensée et froide par rapport à ma famille. Pourquoi j'ai choisi à vivre loin d'eux, depuis des années. Pour les protéger, je prends tout le misère, toutes mes souffrances sur moi même. Mes parents sont les parents qui sacrifient tout pour leurs enfants. Et je veux simplement qu'ils vivent pour eux, non pour moi, ni pour mon frère, ni pour mes neveux.
Qui sait, à mon retour à Aix. Les difficultés et les galères me feront rêver de cet appart à Sai Gon, où je suis en ce moment, avec son grand balcon s'ouvrant au ciel bleu ensoleillé et aux bruits en bas de la rue. Les weekends quand je ne sors pas, j'écris quelque chose ou je lis quelques pages. Ma toute petite vie solitaire ;- )
Je ne suis pas genre une combattante. J'aime pas les conflits et je n'attire aucune attention des gens. Dans le silence et le non-dit, je me trouve.
Aie, pourquoi je dis cela. A vrai dire, je suis tombée malade depuis hier matin. J'ai attrapé un vilain virus de rhume. Et là je ne me sens plus de force. Le nez qui coule sans arrêt mais je peux pas prendre un médicament, car des fois je suis allergique aux médicaments. J'ai un paracétamol là, mais j'hésite...J'espère que le repos et le sommeil m'aideront. Sinon je prendrai les médicaments comme le dernier secours ^=^
Si j'étais à Aix, j'irais au Sauna et Hammam en bas de chez moi, puis transpirais tout plein, et puis ça ira. Quand mon ex était malade, j'étais là, cuisinais pour lui de bonnes soupes, lui donnais les médicaments, changeais les draps et les couvertures car il transpirait tj énormément, lui donnais du jus de miel+citron+gingembre...C'est fou que c'était lui, la personne qui a attiré la plus mes attentions, mes soins. Faut dire que Pitou aussi, ce petit chat a pu bénéficier de tout mon dévouement : D
Pourtant, il me faut me donner encore plus toutes ces attentions, tout ce dévouement à moi même, à mon propre petit corps et esprit, qui crient le misère de recevoir la tendresse, le soin, l'amour et la compassion.
Il m'arrive encore les moments où mes larmes tombent toutes seules, tout naturellement. Des moments où je regarde le messager de fb et le fb de mon ex s'allume en ligne à 3h, 4h du matin, l'heure française. Et je peux pas m'empêcher de me poser la question: Qu'est ce qu'il fait, à cette heure là. Mais bien sur, il dort, simplement, sa montre se connecte toute seule, ou son mobile reçoit des pubs. Mais tout cela, ça me concerne pas du tout. C'est une personne inconnue - que je ne connais pas, oui, il est devenu quelqu'un que j'ignore, sa vie, son bonheur, son malheur, ses activités, ses sorties, ses amis, sa famille. Il n'y a absolument rien à me concerner. Strictement.
Il est difficile pour moi de détecter une joie. Proprement dit, je ne connais plus la vraie joie depuis un moment. Le sens de ma vie, les belles rencontres, les nouveaux amis, les nouvelles destinations de voyage, le résultat positif du travail.
A 30 ans, je n'ai jamais connu un véritable amour dans lequel le garçon m'aime et me respecte sincèrement, et prend soin de moi. Je ne me suis jamais donné la chance de bénéficier de cela. J'ai refusé des mecs qui voulaient me les donner. Pourquoi? Car je les prends pour les amis. Et je ne me permets jamais d'une relation de pansement.
Bon, ça viendra, un jour, cette personne qui me fait vibrer le coeur et qui m'aime comme je mérite
Sinon, petite jolie nouvelle, hier, un ami qui bosse pour le journal m'a envoyé le lien du site web de son journal où il publie une ancienne nouvelle poétique que j'avais écrit pour ma copine il y a 6 ans.
Ma copine à l'époque était hospitalisée dans un hôpital psyco à Aix. Elle a été dans la déprime. Pourtant, c'est une jolie fille, plein de joie de vivre, très très intelligente, qui a de bon boulot et à l'époque elle était en train de faire la thèse en chimie. Elle avait tout pour être heureuse, pourtant elle est tombée dans la déprime de solitude et de chagrin d'amour, il me semblait. Des années de suite, je suis allée la voir dans l'hôpital psy, et ça me fut les souvenirs horribles, des personnes soufferts et ne maitrisent pas leur esprit, leur acte.
J'ai revu cette copine à Sai Gon le mois dernier. On est allée au bar, boire un verre. Elle a été choquée de ma séparation, et m'a fait une remarque que je suis devenue une fille très faible (corps et esprit). De mon côté, je suis surprise et contente de voir la personne qu'elle est devenue. Maintenant, très joyeuse, en pleine forme, épanouie dans son boulot, dans sa vie à Sai Gon, souriante. Une ironie de destin, après 6 ans, notre place semble à l'inverse, comme si j'allais dans un hôpital psycho, et elle me rendrait la visite

Sérieux, j'en parle car il y a 2 semaines, je sentais le tremblement, comme si je faisais un malaise psyco. Mais bien sur, je reprends mon esprit.
Tout ce long pavé, pour dire que hier, ma nouvelle poétique dédiée à ma copine hospitalisée à l'hôpital psy il y a 6 ans, a été publiée dans un journal. Et je viens de traduire un paragraphe en français pour partager avec vous. Car cette écriture me met le baume au coeur:
http://www.qdnd.vn/van-hoa-giao-duc/van ... ong-559639
Mets ta tristesse au bord de la fenêtre en hiver
Hein ma belle, mets ta tristesse au bord de la fenêtre en hiver
Moi aussi, je mets la mienne en hiver au bord de la fenêtre
Puis on sera comme l’été
qui balade au-dessus des champs de tournesol
dans la matinée.
Puis on papote, bien sûr, au cour Mirabeau, comme d’hab
Dans n’importe café on adore, nous caler à la terrasse.
Ha, tu me connais bien, je cuisinerai et amènerai
mon petit plat dans ta chambre à la cité
Tu feras du thé,
tu m’inviteras à goûter un p’tit truc de Ha Noi
On parlera de l’amour, des études, du travail, ainsi des prochains voyages
Parfois, la tête en l’air, je regarde à travers ta fenêtre
les montagnes trop belles au coucher du soleil
Tiens, tu fais la tête, tu me dis :
« arrête de rêver, faut être réaliste».
Tu sais, ma belle, qu’on sera toute fraîche, rayonnante comme les arbres printaniers
A la mer, tu iras,
Tes sourires s’éclatant au vent
Comme l’été baladant au-dessus des champs de tournesol
Tu seras
Comme les arbres
Qui allument leur verdure au printemps
Tout ce que t’as à faire
Est de replier tes tristesses de manière calme, très calme
Puis les mettre au bord de ta fenêtre
Le vent arrivera
Les emportera
Au large.
A l'époque, on a été les voisines dans la cité universitaire. Le temps passe si vite.
Allez Selma, les amis, j'ai trop bavardé ajd, que des choses pas logiques du tout. Je vais manger, puis dormir en espérant que le rhume m'abandonne.
Bon weekend à vous.
Des très gros bisous fabuleux de Sai Gon
