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Lectures, sorties, films... Et toutes ces choses dignes d'intérêt...
par lilydr
#1058546
SANS RANCUNE

Larmes des yeux, les malheurs des malheureux,
Malheurs sans intérêts et larmes sans couleurs,
Il ne demande rien, il n'est pas insensible,
Il est triste en prison et triste s'il est libre.

Il fait un triste temps, il fait une nuit noire
A ne pas mettre un aveugle dehors. Les forts
Sont assis, les faibles tiennent le pouvoir
Et le roi est debout près de la reine assise.

Sourires et soupirs, des injures pourrissent
Dans la bouche des muets et dans les yeux des lâches.
Ne prenez rien, ceci brûle, cela flambe !
Vos mains sont faites pour vos poches et vos fronts.

*

Une ombre...
Toute l'infortune du monde
Et mon amour dessus
Comme une bête nue.

LES LUMIERES DICTEES

Les lumières dictées à la lumière constante et pauvre passent avec moi toutes les écluses de la vie. Je reconnais les femmes à fleur de leurs cheveux, de leur poitrine et de leurs mains. Elles ont oublié le printemps, elles pâlissent à perte d’haleine.
Et toi, tu te dissimulais comme une épée dans la déroute, tu t’immobilisais, orgueil, sur le large visage de quelque déesse méprisantes et masquée. Toute brillante d’amour, tu fascinais l’univers ignorant.
Je t’ai saisie et depuis, ivre de larmes, je baise partout pour toi l’espace abandonné.

Paul Eluard, "Capitale de la douleur" (oui, encore)
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par Elieza
#1058548
Moi toute cassée
je ne sais plus quoi dire
ceci dit, ce n'est
pas grave.







(love)
par lilydr
#1058550
T'inquiètes pas trop pour ça va.
Je suis sûre qu'on trouvera des sujets pour combler nos nuits blanches.
Puis au pire, je t'ai dit, y a ma cave.
C'est encore ce que j'ai trouvé de plus efficace face au spleen permanent qui m'accompagne depuis mon retour.De toutes façons Eluard se lit bourrée, vraiment, ça aide.

Du coup,

BOIRE

Les bouches ont suivies le chemin sinueux
Du verre ardent, du verre d'astre
Et dans le puits d'une étincelle
Ont mangé le cœur du silence.

Plus un mélange n'est absurde-
C'est ici que l'on voit le créateur de mots
Celui qui se détruit dans les fils qu'il engendre
Et qui nomme l'oubli de tous le noms du monde.

Quand le fond du verre est désert,
Quand le fond du verre est fané
Les bouches frappent sur le verre
Comme sur un mort.

Paul Eluard, "Capital de la douleur" (oui, toujours)
par Elieza
#1058882
lilydr a écrit :T'inquiètes pas trop pour ça va.
Je suis sûre qu'on trouvera des sujets pour combler nos nuits blanches.
Puis au pire, je t'ai dit, y a ma cave.
C'est encore ce que j'ai trouvé de plus efficace face au spleen permanent qui m'accompagne depuis mon retour.De toutes façons Eluard se lit bourrée, vraiment, ça aide.

Du coup,

BOIRE

Les bouches ont suivies le chemin sinueux
Du verre ardent, du verre d'astre
Et dans le puits d'une étincelle
Ont mangé le cœur du silence.

Plus un mélange n'est absurde-
C'est ici que l'on voit le créateur de mots
Celui qui se détruit dans les fils qu'il engendre
Et qui nomme l'oubli de tous le noms du monde.

Quand le fond du verre est désert,
Quand le fond du verre est fané
Les bouches frappent sur le verre
Comme sur un mort.



Paul Eluard, "Capital de la douleur" (oui, toujours)

Parfait
Avatar du membre
par Tenbu Hôrin
#1130241
Je rends hommage en passant à Lilydr (dit"la fée"), et Elieza78 (dit "mother fucker"), deux femmes hors du commun au destin brisé. Que Dieu vous garde.
Modifié en dernier par Tenbu Hôrin le 02 mars 2016, 10:33, modifié 1 fois.
par MlleBulle
#1130247
Je me joins à toi pour cet hommage Tenbu. Merci à Lilydr et Elieza78.

"Elle efface toutes les images
Elle éblouit l'amour et ses ombres rétives
Elle aime - elle aime à s'oublier"

Paul Éluard
par lilydr
#1132484
À une heure du matin


Enfin ! seul ! On n’entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos. Enfin ! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même.
Enfin ! il m’est donc permis de me délasser dans un bain de ténèbres ! D’abord, un double tour à la serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde.
Horrible vie ! Horrible ville ! Récapitulons la journée : avoir vu plusieurs hommes de lettres, dont l’un m’a demandé si l’on pouvait aller en Russie par voie de terre (il prenait sans doute la Russie pour une île) ; avoir disputé généreusement contre le directeur d’une revue, qui à chaque objection répondait : « — C’est ici le parti des honnêtes gens, » ce qui implique que tous les autres journaux sont rédigés par des coquins ; avoir salué une vingtaine de personnes, dont quinze me sont inconnues ; avoir distribué des poignées de main dans la même proportion, et cela sans avoir pris la précaution d’acheter des gants ; être monté pour tuer le temps, pendant une averse, chez une sauteuse qui m’a prié de lui dessiner un costume de Vénustre ; avoir fait ma cour à un directeur de théâtre, qui m’a dit en me congédiant : « — Vous feriez peut-être bien de vous adresser à Z… ; c’est le plus lourd, le plus sot et le plus célèbre de tous mes auteurs, avec lui vous pourriez peut-être aboutir à quelque chose. Voyez-le, et puis nous verrons ; » m’être vanté (pourquoi ?) de plusieurs vilaines actions que je n’ai jamais commises, et avoir lâchement nié quelques autres méfaits que j’ai accomplis avec joie, délit de fanfaronnade, crime de respect humain ; avoir refusé à un ami un service facile, et donné une recommandation écrite à un parfait drôle ; ouf ! est-ce bien fini ?
Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m’enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Âmes de ceux que j’ai aimés, âmes de ceux que j’ai chantés, fortifiez-moi, soutenez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde, et vous, Seigneur mon Dieu ! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise !

Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, 1869


La Fille

Certaine fille un peu trop fière
Prétendait trouver un mari
Jeune, bien fait et beau, d’agréable manière.
Point froid et point jaloux ; notez ces deux points-ci.
Cette fille voulait aussi
Qu’il eût du bien, de la naissance,
De l’esprit, enfin tout. Mais qui peut tout avoir ?
Le destin se montra soigneux de la pourvoir :
Il vint des partis d’importance.
La belle les trouva trop chétifs de moitié.
Quoi moi ? quoi ces gens-là ? l’on radote, je pense.
A moi les proposer ! hélas ils font pitié.
Voyez un peu la belle espèce !
L’un n’avait en l’esprit nulle délicatesse ;
L’autre avait le nez fait de cette façon-là ;
C’était ceci, c’était cela,
C’était tout ; car les précieuses
Font dessus tous les dédaigneuses.
Après les bons partis, les médiocres gens
Vinrent se mettre sur les rangs.
Elle de se moquer. Ah vraiment je suis bonne
De leur ouvrir la porte : Ils pensent que je suis
Fort en peine de ma personne.
Grâce à Dieu, je passe les nuits
Sans chagrin, quoique en solitude.
La belle se sut gré de tous ces sentiments.
L’âge la fit déchoir : adieu tous les amants.
Un an se passe et deux avec inquiétude.
Le chagrin vient ensuite : elle sent chaque jour
Déloger quelques Ris, quelques jeux, puis l’amour ;
Puis ses traits choquer et déplaire ;
Puis cent sortes de fards. Ses soins ne purent faire
Qu’elle échappât au temps cet insigne larron :
Les ruines d’une maison
Se peuvent réparer ; que n’est cet avantage
Pour les ruines du visage !
Sa préciosité changea lors de langage.
Son miroir lui disait : Prenez vite un mari.
Je ne sais quel désir le lui disait aussi ;
Le désir peut loger chez une précieuse.
Celle-ci fit un choix qu’on n’aurait jamais cru,
Se trouvant à la fin tout aise et tout heureuse
De rencontrer un malotru.

Jean de La Fontaine
par lilydr
#1132514
Gillesdharma a écrit :Nuages

Nous nous étions bien trompés sur les nuages, alors que nous les croyions les signes de l'infini. « J'aime les nuages... les nuages qui passent... les merveilleux nuages... » À présent que nous montons sur les nuages, nous voyons ces bêtes, volumineuses et mornes, du faux pays de la haute tristesse : nous voyons ces cheminements d'années noires blêmes, ou blanches comme la mort, se poursuivre pour entasser l'impitoyable couvercle sous lequel rampe la destinée. Le ciel est-il d'un vert électrique trop pur, nous gémissons d'y être des intrus, à cause de ces nuages blessants, pareils à une terre boursouflée. Montagnes de caricature, vous nous exilez de nous-mêmes, vous nous montrez le long néant certain, et la traînée de couchant rougeâtre qui borde n'a même plus la force de nous plaindre.
Malheur à la vie humaine prisonnière des nuages.

Pierre Jean Jouve "La voix, le sexe et la mort" Proses

L’Etranger

— Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
— Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
— Tes amis ?
— Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
— Ta patrie ?
— J’ignore sous quelle latitude elle est située.
— La beauté ?
— Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
— L’or ?
— Je le hais comme vous haïssez Dieu.
— Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
— J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… les merveilleux nuages !

Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, 1869
Avatar du membre
par Tenbu Hôrin
#1132597
Je trouve "la Fille" de La Fontaine plus convaincante que "les roses de la vie" de Ronsard sur le même thème. Jeannot avait une grande connaissance de la nature humaine.
par lilydr
#1144726
Vos beaux yeux

Chanson.

Vos beaux yeux sur ma franchise
N’adressent pas bien leurs coups,
Tête chauve et barbe grise
Ne sont pas viande pour vous ;
Quand j’aurais l’heure de vous plaire,
Ce serait perdre du temps ;
Iris, que pourriez-vous faire
D’un galant de cinquante ans ?

Ce qui vous rend adorable
N’est propre qu’à m’alarmer,
Je vous trouve trop aimable
Et crains de vous trop aimer :
Mon cœur à prendre est facile,
Mes vœux sont des plus constants ;
Mais c’est un meuble inutile
Qu’un galant de cinquante ans.

Si l’armure n’est complète,
Si tout ne va comme il faut,
Il vaut mieux faire retraite
Que d’entreprendre un assaut :
L’amour ne rend point la place
À de mauvais combattants,
Et rit de la vaine audace
Des galants de cinquante ans.

Pierre Corneille, Poésies diverses
par lilydr
#1144729

Tu crois au marc de café



Tu crois au marc de café,
Aux présages, aux grands jeux :
Moi je ne crois qu’en tes grands yeux.

Tu crois aux contes de fées,
Aux jours néfastes, aux songes.
Moi je ne crois qu’en tes mensonges.

Tu crois en un vague Dieu,
En quelque saint spécial,
En tel Ave contre tel mal.

Je ne crois qu’aux heures bleues
Et roses que tu m’épanches
Dans la volupté des nuits blanches !

Et si profonde est ma foi
Envers tout ce que je crois
Que je ne vis plus que pour toi.

Paul Verlaine, Chansons pour elle
par lilydr
#1144738
“By the sweet power of music: therefore the poet
did feign that Orpheus drew trees, stones and floods;
since nought so stockish, hard and full of rage,
but music for the time doth change his nature.
The man that hath no music in himself, nor is not moved with concord of sweet sounds,
is fit for treasons, stratagems and spoils;
The motions of his spirit are dull as night
and his affections dark as Erebus:
Let no such man be trusted. Mark the music.”

― William Shakespeare, The Merchant of Venice
Modifié en dernier par lilydr le 24 avr. 2016, 14:27, modifié 1 fois.
Avatar du membre
par Mox Nox
#1144791
lilydr a écrit :Promis, demain j'arrête la prose et le Bordeaux... Nan je déconne, juste la prose.
C'est donc un genre de tourdion ?
par lilydr
#1145075
RechercheDePerdu a écrit :
lilydr a écrit :Promis, demain j'arrête la prose et le Bordeaux... Nan je déconne, juste la prose.
C'est donc un genre de tourdion ?
La poésie est musique et c'est un privilège qu'elle me fasse danser.
par Elieza
#1145756
lilydr a écrit :
RechercheDePerdu a écrit :
lilydr a écrit :Promis, demain j'arrête la prose et le Bordeaux... Nan je déconne, juste la prose.
C'est donc un genre de tourdion ?
La poésie est musique et c'est un privilège qu'elle me fasse danser.

Le Bordeaux devrait aussi, ma chère.
par lilydr
#1145766
Elieza78 a écrit :Le Bordeaux devrait aussi, ma chère.
Yup, mais pour ce genre de danse c'est plus sympa en bonne compagnie. Notamment la tienne ;)
par Elieza
#1145769
lilydr a écrit :
Elieza78 a écrit :Le Bordeaux devrait aussi, ma chère.
Yup, mais pour ce genre de danse c'est plus sympa en bonne compagnie. Notamment la tienne ;)
Mon jardin sera ton privilège ma douce! Dans quelques petites semaines ;) Cognac et bon vin sous les étoiles!

(et danse sur du Britney Spears en douce)
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