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par WTCMB
#1002860
Thread abandonné.
Modifié en dernier par WTCMB le 01 mars 2015, 11:36, modifié 1 fois.
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par WTCMB
#1002993
Je l'ai vu y'a 3 semaines. Pas mal jusqu'au milieu du film. Sinon pour rester dans le même genre : Platoon / apocalypse now / casualties of war. Ce week-end , j'ai revu American History X. C'est pas mal.
par WTCMB
#1003006
Jusqu'à preuve du contraire, Apocalypse now se classe dans le genre films de guerre. Et parle de la guerre du Vietnam.
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par Perdu de Recherche
#1003007
Psyché a écrit :Jusqu'à preuve du contraire, Apocalypse now se classe dans le genre films de guerre.
Non.
Psyché a écrit :Et parle de la guerre du Vietnam.
Non plus.
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par Perdu de Recherche
#1003400
En fait, à la base, c'est surtout une transposition d'une nouvelle assez subtile de Conrad (In the heart of darkness), écrite bien avant la guerre du Viet-Nam, au tournant du siècle. C'est plus une réflexion sur le voyage, au double sens matériel et philosophique. En s'éloignant de la civilisation et s'enfonçant dans la jungle, le héros essaie de se familiariser avec la proie qu'il doit chasser. Et plus il s'éloigne de ses repères, mieux il comprend, presque malgré lui, le mec qu'il poursuit et qu'il croyait fou.

A la rigueur, je veux bien considérer qu'Apocalypse Now (comme son modèle) traite, en diagonale, de la colonisation, même s'il élargit le sujet assez vite pour en faire une expérience de pensée brute. Mais la guerre ? Ce n'est qu'un décor pour justifier que le mec doive s'éloigner de ses bases. Ca pourrait être n'importe quoi d'autre. Et passée la charge des walkyries du surf, on ne voit même plus vraiment de guerre à proprement parler.

Comprends moi bien, j'aime beaucoup les films de guerre, hein ? Même Platoon était sympa. Mais Apocalypse Now, c'est quand même autre chose. Et ça ne se classe vraiment pas dans le même genre, sauf chez les abrutis de la fnac.
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par Tenbu Hôrin
#1003409
j'ai revu American History X. C'est pas mal.
C'est même très bon ! Autant sur le terrain, l'armée allemande aurait éclaté les américains, autant pour la propagande, Hollywood est invincible.

La promotion de ce film est assurée dans beaucoup de lycées, encore aujourd'hui, pour faire de nos jeunes de bons "démocrates républicains pour les droits de l'homme".

Sinon, si tu veux voir un national-socialiste dans la vraie vie, intéresse-toi à Vincent Reynouard, condamné à deux ans de prison ferme pour de simples vidéos. Oui, en France.
par WTCMB
#1003660
Perdu de Recherche a écrit :En fait, à la base, c'est surtout une transposition d'une nouvelle assez subtile de Conrad (In the heart of darkness), écrite bien avant la guerre du Viet-Nam, au tournant du siècle. C'est plus une réflexion sur le voyage, au double sens matériel et philosophique. En s'éloignant de la civilisation et s'enfonçant dans la jungle, le héros essaie de se familiariser avec la proie qu'il doit chasser. Et plus il s'éloigne de ses repères, mieux il comprend, presque malgré lui, le mec qu'il poursuit et qu'il croyait fou.
En regardant le film , j'ai surtout eu la sensation que le héros se perdait tout au long de sa quête. Dans son obsession de comprendre le colonel, il s'est égaré. Et que c'est ce désir de rencontre au delà de la mission octroyée qui l'a plonger peu à peu dans la folie.
Perdu de Recherche a écrit : A la rigueur, je veux bien considérer qu'Apocalypse Now (comme son modèle) traite, en diagonale, de la colonisation, même s'il élargit le sujet assez vite pour en faire une expérience de pensée brute. Mais la guerre ? Ce n'est qu'un décor pour justifier que le mec doive s'éloigner de ses bases. Ca pourrait être n'importe quoi d'autre. Et passée la charge des walkyries du surf, on ne voit même plus vraiment de guerre à proprement parler.
Le film est un peu scindé en 3 parties :

1/ Le contexte de la guerre du Viet-Nam qui sert de point de départ pour aller vers la mission allouée et s'immerger dans le voyage métaphysique de Willard.
2/ Le topic de la colonisation française, avec la vive critique de cette obsession de vouloir continuer à posséder alors que tout autour n'est qu'un champ de ruines sanglant. Et la critique de l'armée américaine qui se bat sans savoir pourquoi.
3/ La confrontation de Willard et Kurtz dans une ambiance mystique avec cette perte d'identité dans le désir d'accéder à la connaissance de l'autre , de soi...

Mais putain, c'est quoi ce bordel avec la représentation de la femme ? Piégées dans leur cocon de douceur , enveloppées par leur illusion chimérique, incapables de rien si ce n'est divertir. Dans ce film , elles ont un rôle de demi-putes ingénues. Et même la bourgeoise se comporte comme une idiote . Une vision misogyne avec cette juxtaposition : femmes sexy , douces, qui ne sert qu'à apaiser un bref instant des tourments de la violence, l'homme missionné avec la lourde responsabilité d'agir sur le monde.

Et la mort du buffle m'a choquée bien plus que celle de Kurtz. ( Je te vois déjà sourire en lisant ça ).
J'ignore si c'était fait exprès pour accentuer la dimension violente ou pour détourner le spectateur de l'horreur de l'assassinat du colonnel. Bref...
Perdu de Recherche a écrit :Comprends moi bien, j'aime beaucoup les films de guerre, hein ? Même Platoon était sympa.
Platoon est excellent , Tom Beranger y est remarquable. Tu devrais regarder Casualties of war (De Palma), si ce n'est déjà fait.
Perdu de Recherche a écrit :Mais Apocalypse Now, c'est quand même autre chose. Et ça ne se classe vraiment pas dans le même genre, sauf chez les abrutis de la fnac.
J'ai vu la version Redux donc j'en sais rien , j'ai un bon 50 minutes en rab. Ce film est difficilement classable. Excepté par les cons de la fnac , bien vu ...

Bon sinon, un truc qui m'a marquée : " C'est par le jugement qu'on est vaincus." (Kurtz)

Modifié en dernier par WTCMB le 27 févr. 2015, 01:30, modifié 3 fois.
par WTCMB
#1003661
tenbu_hou_rin a écrit :
j'ai revu American History X. C'est pas mal.
C'est même très bon ! Autant sur le terrain, l'armée allemande aurait éclaté les américains, autant pour la propagande, Hollywood est invincible.

La promotion de ce film est assurée dans beaucoup de lycées, encore aujourd'hui, pour faire de nos jeunes de bons "démocrates républicains pour les droits de l'homme".
Yes American History X est un bon film, ceci dit j'ignore si c'est moi ou quoi , mais il m'a laissé un gros malaise. Peut être la violence de certains passages. Mais c'est indéniable qu'il marque les esprits et ne manquera pas de faire réfléchir la jeunesse.
tenbu_hou_rin a écrit :Sinon, si tu veux voir un national-socialiste dans la vraie vie, intéresse-toi à Vincent Reynouard, condamné à deux ans de prison ferme pour de simples vidéos. Oui, en France.
Ok merci je prend note.
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par Perdu de Recherche
#1003677
Psyché a écrit :En regardant le film , j'ai surtout eu la sensation que le héros se perdait tout au long de sa quête. Dans son obsession de comprendre le colonel, il s'est égaré. Et que c'est ce désir de rencontre au delà de la mission octroyée qui l'a plonger peu à peu dans la folie.
C'est exactement le contraire. C'est l'histoire d'un mec qui se trouve, en pourchassant son mentor et en se libérant du fardeau d'une "civilisation" absurde qui le tourmentait. Coppola met d'ailleurs bien l'accent dessus dès la première scène de générique. Le mec est un soldat. Il est civilisé, calibré, et fou de douleur, à tel point qu'il ne fait plus que boire et se mutiler lamentablement dans sa chambre d'hôtel. Il sait que la civilisation n'offre aucune réponse au problème, et envie les viets qui se préparent efficacement à la question et le terrorisent. Alors qu'il semble définitivement foutu, on l'envoie traquer un mec, plus âgé, plus intelligent que lui, et qui a tout compris avant. Et c'est en le poursuivant, en se dépouillant morceau par morceau de sa civilisation malade, jusqu'à l'heure symbolique de la "dernière leçon" au cours de laquelle l'élève sacrifie le maître, qu'il comprend et se trouve. La dernière scène, rigoureusement inverse à la première, le montre apaisé, efficace, et "complet dans sa nudité".
Psyché a écrit :Mais putain, c'est quoi ce bordel avec la représentation de la femme ? Piégées dans leur cocon de douceur , enveloppées par leur illusion chimérique, incapables de rien si ce n'est divertir. Dans ce film , elles ont un rôle de demi-putes ingénues.
Je ne suis pas d'accord. La femme représente simplement, dans le film comme en vrai, la civilisation. Rome commence avec l'enlèvement des sabines, et meurt avec le grand métissage progressif : Rome, c'est la femme. Tout homme qui veut aller à la rencontre de son animalité intuite assez vite que c'est un chemin qu'on emprunte sans gonzesse. Qui dit femme dit foyer, donc gosse, donc crédit, donc salaire, et ainsi de suite. La femme est le soldat de l'arrière, de tout temps et en tout lieu, non pas parce qu'il est lâche mais courageux. La femme, c'est le soldat qui accepte et maintient la civilisation dans le contexte où elle peut facilement être jugée superflue et déconnante, sale et insupportable. C'est donc l'ennemi naturel du héros, qui prend le parti de renoncer à sa camelote physique et mentale de petit blanc, pour marcher dans les pas de Kurtz.
Psyché a écrit :Et même la bourgeoise se comporte comme une idiote.
Absolument pas. La bourgeoise, c'est celle qui fait tenir artificiellement cet îlot presqu'irréel et mort-vivant. C'est celle qui maintient le "foyer", cette bulle anachronique et humiliée d'Indochine française au coeur de la jungle. Et elle tente le héros. C'est d'ailleurs son dernier "test" avant qu'il parte complètement. Elle essaie de le rappeler une dernière fois vers la civilisation, réussit presque, le met en garde contre la fin du "soldat perdu", et ... échoue, de peu. A partir du moment où il la quitte, le film n'est d'ailleurs plus qu'une initiation philosophique hallucinée. En la quittant, il lâche ses derniers repères. C'était son dernier verre de vin, son dernier repas à table, sa dernière nuit dans un lit, sa dernière baise, sa dernière douche et sa dernière pipe d'opium. Après, il voit.
Psyché a écrit :Une vision misogyne avec cette juxtaposition : femmes sexy , douces, qui ne sert qu'à apaiser un bref instant des tourments de la violence, l'homme missionné avec la lourde responsabilité d'agir sur le monde.
Nope. C'est comme ça qu'elle se présente, pour essayer de le couillonner. C'est son chant de la sirène qui veut ça. Mais il n'est pas dupe et s'en tire de justesse.
Psyché a écrit :Et la mort du buffle m'a choquée bien plus que celle de Kurtz. ( Je te vois déjà sourire en lisant ça ).
Non. C'est d'ailleurs la même mort. L'assassinat de Kurtz est un genre de tauromachie, au sens ancien et sacrée du terme. Il sacrifie Kurtz après l'avoir honoré et "l'absorbe", comme les villageois fous avec leur buffle peint.
Psyché a écrit :J'ignore si c'était fait exprès pour accentuer la dimension violente ou pour détourner le spectateur de l'horreur de l'assassinat du colonnel. Bref...
Ni l'un ni l'autre. D'abord ce n'est pas violent. Le truc se fait calmement, dans une ambiance épiphanique et sereine. Quant à l'assassinat du colonel, il n'a rien d'horrible. Il a libéré son prisonnier à cette seule fin, du reste. Il sent qu'il doit mourir, l'a pleinement accepté, et le fait après avoir terminé l'éducation de son apprenti. Après lui avoir refilé sa malédiction qui est aussi la réponse au problème. C'est pour ainsi dire un suicide rituel, qui surfe sur un fond un peu oedipien.
Psyché a écrit :Platoon est excellent , Tom Beranger y est remarquable. Tu devrais regarder Casualties of war (De Palma), si ce n'est déjà fait.
T'es mignonne, quand tu me conseilles des films ...
Psyché a écrit :J'ai vu la version Redux donc j'en sais rien , j'ai un bon 50 minutes en rab.
On ne trouve quasiment plus guère que cette version. Qui a ses longueurs, d'ailleurs.
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par Perdu de Recherche
#1003680
Psyché a écrit :Yes American History X est un bon film, ceci dit j'ignore si c'est moi ou quoi , mais il m'a laissé un gros malaise. Peut être la violence de certains passages. Mais c'est indéniable qu'il marque les esprits et ne manquera pas de faire réfléchir la jeunesse.
En fait, notre ami se moquait (gentiment) de toi. Et pense, comme moi, que ce film ne sert pas à "faire réfléchir la jeunesse" mais à l'empêcher de réfléchir avec des clichés et des amalgames aussi stupides que volontaires.

Le héros n'est pas un nazi cohérent, c'est un white supremacist dégénéré et hystérique. Qui semble d'ailleurs avoir un problème avec à peu près toutes les races, sauf les juifs, pour des raisons un peu mystérieuses pour qui ne connaît pas le monde de la production hollywoodienne. Il n'apprendra pas du film à développer une pensée fine ou juste, mais se repentira en pleurant comme une lopette. Après s'être fait enculer. Tous les personnages blancs du film sont des raclures et des abrutis, et à aucun moment la pensée ou la vérité ne sont retenus comme critères puisqu'il ne s'agit que de se repentir et se soumettre à la propagande globalisante et antiraciste d'aujourd'hui et de demain.

Maintenant, si tu veux un film "qui ferait réfléchir les jeunes" sur la question du national-socialisme, il en est un très bon, qui s'appelle "The Believer"/"Danny Balint". Construit sur une histoire vraie, pas une oeuvre de fiction. Comme de juste, réalisé par deux juifs rebelles, autrement plus subtils que cette vieille buse de Tony KAYE. Lequel ressemble, lui, à une caricature de talmudiste, vit en Israel, et ne vient pas du cinéma (puisqu'il était publicitaire jusqu'à ses 42 ans).
par WTCMB
#1003753
Perdu de Recherche a écrit :Il est civilisé, calibré, et fou de douleur, à tel point qu'il ne fait plus que boire et se mutiler lamentablement dans sa chambre d'hôtel. Il sait que la civilisation n'offre aucune réponse au problème, et envie les viets qui se préparent efficacement à la question et le terrorisent. Alors qu'il semble définitivement foutu, on l'envoie traquer un mec, plus âgé, plus intelligent que lui, et qui a tout compris avant. Et c'est en le poursuivant, en se dépouillant morceau par morceau de sa civilisation malade, jusqu'à l'heure symbolique de la "dernière leçon" au cours de laquelle l'élève sacrifie le maître, qu'il comprend et se trouve. La dernière scène, rigoureusement inverse à la première, le montre apaisé, efficace, et "complet dans sa nudité".
Ok. Dans l'opening scene , on voit à quel point le héros ne supporte plus son reflet dans le miroir et le brise comme pour se briser lui même , dans sa transe. Mais "Civilisé" ? Je vois pas où... Il est aliéné par une guerre qui ne sert que de prétexte pour le gouvernement US d'exercer son hégémonie, déshumanisé par un conflit dont le sens n'existe plus.
Là , où j'admire le plus ton analyse , c'est dans le fait que l'élève sacrifie le maître, après avoir eu accès à la connaissance , à cette transmission de savoir, qui n'est autre que la substitution d'une folie par une autre. Cet acte symbolique offre une illusion au héros de clôturer le cycle. C'est une passation de pouvoir tacite, même si le héros décide de renoncer au trône pour s'enfoncer dans cette jungle, comme vers un retour aux sources. Un retour originel vers un Soi " neuf " à la conscience lavée par ce bain de sang.
Perdu de Recherche a écrit :La femme représente simplement, dans le film comme en vrai, la civilisation. Rome commence avec l'enlèvement des sabines, et meurt avec le grand métissage progressif : Rome, c'est la femme. Tout homme qui veut aller à la rencontre de son animalité intuite assez vite que c'est un chemin qu'on emprunte sans gonzesse. Qui dit femme dit foyer, donc gosse, donc crédit, donc salaire, et ainsi de suite. La femme est le soldat de l'arrière, de tout temps et en tout lieu, non pas parce qu'il est lâche mais courageux. La femme, c'est le soldat qui accepte et maintient la civilisation dans le contexte où elle peut facilement être jugée superflue et déconnante, sale et insupportable. C'est donc l'ennemi naturel du héros, qui prend le parti de renoncer à sa camelote physique et mentale de petit blanc, pour marcher dans les pas de Kurtz.
Donc en gros, pour s'affranchir d'une civilisation aliénante , et pour enfin accéder à la connaissance de soi, il faut s'extraire de ce schéma proposée par celle qui symbolise le "foyer". La femme dont la seule vocation est d'engendrer la vie, de perpétuer le cycle et de maintenir le héros dans une forme d'inertie mentale. Ca tient la route même si j'ai bien envie de réfuter cette théorie qui cherche à opposé deux êtres complémentaires. Comme si cette complémentarité serait susceptible de menacer l'existentialisme.
Perdu de Recherche a écrit :La bourgeoise, c'est celle qui fait tenir artificiellement cet îlot presqu'irréel et mort-vivant. C'est celle qui maintient le "foyer", cette bulle anachronique et humiliée d'Indochine française au coeur de la jungle. Et elle tente le héros. C'est d'ailleurs son dernier "test" avant qu'il parte complètement. Elle essaie de le rappeler une dernière fois vers la civilisation, réussit presque, le met en garde contre la fin du "soldat perdu", et ... échoue, de peu. A partir du moment où il la quitte, le film n'est d'ailleurs plus qu'une initiation philosophique hallucinée. En la quittant, il lâche ses derniers repères. C'était son dernier verre de vin, son dernier repas à table, sa dernière nuit dans un lit, sa dernière baise, sa dernière douche et sa dernière pipe d'opium. Après, il voit.
Encore et toujours, la femme cet être perfide dont l'unique existence est vouée à tenter l'homme et le détourner de sa quête profonde aux moyens de ses charmes.
Perdu de Recherche a écrit :C'est comme ça qu'elle se présente, pour essayer de le couillonner. C'est son chant de la sirène qui veut ça. Mais il n'est pas dupe et s'en tire de justesse.
A l'image d'Ulysse ( Willard ) qui résiste à la Sirène ( La bourge ) au cours de son voyage odyséen, à mesure qu'il remonte ce fleuve qui le rapproche un peu plus de sa rencontre avec lui même.
Perdu de Recherche a écrit :C'est d'ailleurs la même mort. L'assassinat de Kurtz est un genre de tauromachie, au sens ancien et sacrée du terme. Il sacrifie Kurtz après l'avoir honoré et "l'absorbe", comme les villageois fous avec leur buffle peint.
D'abord ce n'est pas violent. Le truc se fait calmement, dans une ambiance épiphanique et sereine.
Question de point de vue, pour moi, c'est d'une barbarie extrême , quand bien même ce serait un rite hautement sacré. Une scène insoutenable pour la sensible que je suis.
Perdu de Recherche a écrit :Quant à l'assassinat du colonel, il n'a rien d'horrible. Il a libéré son prisonnier à cette seule fin, du reste. Il sent qu'il doit mourir, l'a pleinement accepté, et le fait après avoir terminé l'éducation de son apprenti. Après lui avoir refilé sa malédiction qui est aussi la réponse au problème. C'est pour ainsi dire un suicide rituel, qui surfe sur un fond un peu oedipien.
Cette liberté à laquelle il accède s'est faite au même prix que lorsqu'il était soldat et instrumentalisé dans le conflit, il ne parvient à être libre qu'après avoir sacrifier cet autre qui représente ce qu'il aurait pu devenir , ou est devenu malgré lui. Le maître.
Perdu de Recherche a écrit :T'es mignonne, quand tu me conseilles des films ...
Mignonne aussi ta condescendance à peine perceptible.
par WTCMB
#1003755
Perdu de Recherche a écrit :En fait, notre ami se moquait (gentiment) de toi. Et pense, comme moi, que ce film ne sert pas à "faire réfléchir la jeunesse" mais à l'empêcher de réfléchir avec des clichés et des amalgames aussi stupides que volontaires.
Oui le film fait dans le cliché , il dépeint une portion de la population blanche , pauvre , inculte , qui n'est guidée que par la haine de l'autre , sans pouvoir argumenter sur le pourquoi du comment.
Perdu de Recherche a écrit :Le héros n'est pas un nazi cohérent, c'est un white supremacist dégénéré et hystérique. Qui semble d'ailleurs avoir un problème avec à peu près toutes les races, sauf les juifs, pour des raisons un peu mystérieuses pour qui ne connaît pas le monde de la production hollywoodienne.
A Hollywood comme partout ailleurs, ils sont intouchables.
Perdu de Recherche a écrit :Il n'apprendra pas du film à développer une pensée fine ou juste, mais se repentira en pleurant comme une lopette. Après s'être fait enculer. Tous les personnages blancs du film sont des raclures et des abrutis, et à aucun moment la pensée ou la vérité ne sont retenus comme critères puisqu'il ne s'agit que de se repentir et se soumettre à la propagande globalisante et antiraciste d'aujourd'hui et de demain.
Mais le film n'a pas pour vocation de comprendre la pensée raciste , mais juste de diaboliser le raciste aveuglé par sa haine "infondée", et de le corriger sans même créer d'actions correctrices. C'est une sorte de " être raciste c'est con , alors sois pas con." On ne saisit pas pourquoi ni quand le changement s'opère vraiment en lui. Mais il change point. Et celà est sensé ravir le spectateur " ah c'est bien ! enfin!".
Perdu de Recherche a écrit :Maintenant, si tu veux un film "qui ferait réfléchir les jeunes" sur la question du national-socialisme, il en est un très bon, qui s'appelle "The Believer"/"Danny Balint". Construit sur une histoire vraie, pas une oeuvre de fiction. Comme de juste, réalisé par deux juifs rebelles, autrement plus subtils que cette vieille buse de Tony KAYE. Lequel ressemble, lui, à une caricature de talmudiste, vit en Israel, et ne vient pas du cinéma (puisqu'il était publicitaire jusqu'à ses 42 ans).
Merci!
Débattre avec Perdu de Recherche et Tenbu_hou_rin ou comment passer pour plus bête qu'on ne l'est. Un plaisir.
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par Perdu de Recherche
#1003757
Psyché a écrit :Ok. Dans l'opening scene , on voit à quel point le héros ne supporte plus son reflet dans le miroir et le brise comme pour se briser lui même , dans sa transe. Mais "Civilisé" ? Je vois pas où...
Civilisé parce qu'il a un miroir à baiser, de rage. Civilisé parce qu'il est coincé dans un hôtel qui l'emprisonne. Civilisé parce qu'il y boit du whiskey et pas de l'eau de pluie. Civilisé parce que c'est un soldat US qui attend bien sagement qu'on veuille bien lui donner une mission, et pas un chtarbé qui se fait ses propres missions en roue libre, tout seul dans la jungle.
Psyché a écrit :Il est aliéné par une guerre qui ne sert que de prétexte pour le gouvernement US d'exercer son hégémonie, déshumanisé par un conflit dont le sens n'existe plus.
Et bien, oui. Et alors ? C'est ça, la civilisation, justement. C'est quand on te déshumanise pour surimprimer un sens collectif et global à ton expérience de vie. Avec les effets pervers que cela peut entraîner chez un mec un peu fragile. C'est bien parce qu'il est encore civilisé qu'il se sent mal et ne trouve plus de sens. Une fois qu'il est avec Kurtz et qu'il va buter des mecs à coups de machette dans des temples khmers de nuit, il va tout de suite beaucoup mieux. Il trouve un sens à sa "danse" du début qui n'en avait pas.
Psyché a écrit :Là , où j'admire le plus ton analyse , c'est dans le fait que l'élève sacrifie le maître, après avoir eu accès à la connaissance , à cette transmission de savoir, qui n'est autre que la substitution d'une folie par une autre. Cet acte symbolique offre une illusion au héros de clôturer le cycle. C'est une passation de pouvoir tacite, même si le héros décide de renoncer au trône pour s'enfoncer dans cette jungle, comme vers un retour aux sources. Un retour originel vers un Soi " neuf " à la conscience lavée par ce bain de sang.
Pourquoi, "une illusion" de clore le cycle ? Ca a marché son truc. A la fin, on voit bien qu'il est guéri. Il suffit pour ça de comparer la première scène au début. Au début, il est malheureux et agité, impuissant et malheureux à en crever. A la fin, il se retrouve dans l'élément dont la civilisation le privait et tout va bien. "Things started making a whole lot of things". Il a très exactement suivi Kurtz dans son cheminement, qui lui explique d'ailleurs qu'il est passé par là, quand il lui raconte l'histoire de la campagne de vaccination : lui aussi ne savait plus quoi faire, constatait l'échec de la civilisation (symbolisé par les seringues) face à ce qu'il appelait encore la barbarie et "l'horreur". Il avait, dit-il, envie de s'arracher les dents. Et comme le héros, mais avec un peu d'avance, lui aussi finit par comprendre. Il rejette la civilisation, comprend que ce qu'il appelait "barbarie" s'appelle en réalité "animalité", qu'il faut épouser l'horreur au lieu de la rejeter, et se mettre dans le camp qui gagnera. Donc renoncer à la civilisation. Ce qui n'était encore qu'une suite de péripéties chez le héros devient un chemin initiatique, une fois que Kurtz a validé sa route en la comparant à la sienne propre, et lui donne la morale de l'histoire.
Psyché a écrit :Donc en gros, pour s'affranchir d'une civilisation aliénante , et pour enfin accéder à la connaissance de soi, il faut s'extraire de ce schéma proposée par celle qui symbolise le "foyer".
Bien évidemment. Si ton délire c'est de singer les viet-congs, et de tendre des embuscades en roue libre, sans répondre à ta chaîne de commandement, et de vivre au milieu de cadavres martyrs dans des temples paumés dans la jungle sans médecine, ni électricité ni eau courante, il va sans dire que tu renonces au foyer. Dès lors, la femme perd tout intérêt. Enfin, à part comme bien de consommation immédiate, disons. Mais ce n'est plus "la femme" au sens où on l'entend d'ordinaire dans un cadre civilisé. Il n'y a plus de foyer, plus de famille, plus de production.
Psyché a écrit :La femme dont la seule vocation est d'engendrer la vie, de perpétuer le cycle et de maintenir le héros dans une forme d'inertie mentale. Ca tient la route même si j'ai bien envie de réfuter cette théorie qui cherche à opposé deux êtres complémentaires.
Ils ne sont complémentaires que dans la mesure où ils ont un projet commun. Avoir un projet commun avec ceux qui ne nous ressemblent pas, c'est ce qu'on appelle communément la civilisation. Ou la cité. Tu vas prendre des hommes et des femmes, et ils feront des familles. Tu vas prendre des banquiers qui ont des sous, des ingénieurs qui ont des connaissances, et des prolos qui ont des muscles, et tu vas faire une usine. Tu vas prendre des jeunes et des vieux, et les vieux paieront des impôts pour que les jeunes soient éduqués tant qu'ils ne peuvent pas bosser. Puis les jeunes paieront des impôts pour que les vieux soient soignés et enterrés quand ils ne peuvent plus bosser. Toutes ces mécaniques de fusion d'intérêts qui transcendent l'âge, l'origine ethnique, le genre, c'est la civilisation. Ca ne sert qu'à ça et ça ne marche que grâce à ça. Et quand un mec dit "Moi, je vais trop mal. Ce que je veux, c'est me retrouver moi. Les autres, je les emmerde, ce qu'il me manque c'est la nature", il casse ce lien qui l'unit artificiellement aux autres. Du coup, la femme n'est plus "un être complémentaire" mais un trou à baiser s'il la gère bien, ou une chaîne s'il se fait avoir. Le vieux est un boulet, et le jeune un poids mort.
Psyché a écrit :Comme si cette complémentarité serait susceptible de menacer l'existentialisme.
Arrête d'utiliser des mots que tu piges pas. C'est chiant comme pas permis.
Psyché a écrit :Encore et toujours, la femme cet être perfide dont l'unique existence est vouée à tenter l'homme et le détourner de sa quête profonde aux moyens de ses charmes.
Et bien, oui et non. Elle le détourne de sa quête profonde, s'il estime que sa quête profonde est de régresser à l'âge de pierre, d'embrasser l'horreur, et de vivre en animal de brousse. S'il estime que sa quête profonde est de faire une dynastie qui éclairera et règnera sur une famille, un clan, un empire, sa femme n'est plus un ennemi qui le détourne de sa quête profonde, c'est son meilleur allié, et la condition sinequanone de son succès. Je ne comprends pourquoi tu essaies toujours de faire dans le cliché ... La vérité se passe bien de ces outrances : des buts opposés impliquent des moyens opposés. Si tu veux réussir comme Bel-Ami, tu ne vis que par et pour les femmes. Si tu veux réussir comme ascète martial, tu essaies de les tenir à distance, et de ne pas les laisser te perturber. Qu'est-ce-qui te choque là-dedans ?
Psyché a écrit :Question de point de vue, pour moi, c'est d'une barbarie extrême , quand bien même ce serait un rite hautement sacré. Une scène insoutenable pour la sensible que je suis.
Je ne te demande pas si tu trouves ça soutenable ou si ça te choque, je te dis que ce n'est pas violent. Une démarche violente, c'est l'imposition d'une volonté à une autre par la contrainte. D'où la racine commune avec le viol. En l'occurrence, personne n'impose rien à l'autre : Kurtz a plus ou moins convaincu le héros de la nécessité de le tuer, il le libère dans ce but unique, et il ne saurait donc y avoir de violence. Après, si ça te choque, c'est passionnant, mais c'est pas le sujet.
Psyché a écrit :Cette liberté à laquelle il accède s'est faite au même prix que lorsqu'il était soldat et instrumentalisé dans le conflit, il ne parvient à être libre qu'après avoir sacrifier cet autre qui représente ce qu'il aurait pu devenir , ou est devenu malgré lui. Le maître.
Pas "qu'il aurait pu devenir", qu'il est devenu. Et pas "malgré lui", pour son bénéfice. L'autre est le médecin qui l'a sauvé de la civilisation folle qu'il ne supporterait plus et l'a rendu à lui-même. Dans la plus pure tradition initiatique du compagnonnage ascétique. Plutôt qu'un assassinat, la fin m'évoque d'ailleurs plutôt un suicide assisté, dans la droite ligne du seppuku. Dans ce genre de cas, le maître précédait l'élève dans la mort. Et il appartenait à son meilleur apprenti de le décoller, ce qui était bien compris comme un honneur et le gage de la transmission, non pas comme une violence.
par WTCMB
#1003877
Perdu de Recherche a écrit :Civilisé parce qu'il a un miroir à baiser, de rage. Civilisé parce qu'il est coincé dans un hôtel qui l'emprisonne. Civilisé parce qu'il y boit du whiskey et pas de l'eau de pluie. Civilisé parce que c'est un soldat US qui attend bien sagement qu'on veuille bien lui donner une mission, et pas un chtarbé qui se fait ses propres missions en roue libre, tout seul dans la jungle.
Si "civilisé" désigne " miroir whiskey , chambre" c'est juste un confort. Embrigadé , déshumanisé par ce conflit , qui a fait de lui une machine de guerre , un rouage dans la chaîne militaire , dressé pour obéir à des ordres , dès lors le terme "civilisé " n'a plus aucun sens. Puisqu'il a perdu tout ce qui fait de lui un homme , sa capacité de réflexion.
Perdu de Recherche a écrit :C'est ça, la civilisation, justement. C'est quand on te déshumanise pour surimprimer un sens collectif et global à ton expérience de vie. Avec les effets pervers que cela peut entraîner chez un mec un peu fragile. C'est bien parce qu'il est encore civilisé qu'il se sent mal et ne trouve plus de sens. Une fois qu'il est avec Kurtz et qu'il va buter des mecs à coups de machette dans des temples khmers de nuit, il va tout de suite beaucoup mieux. Il trouve un sens à sa "danse" du début qui n'en avait pas.
Si la civilisation a produit ce qu'il y a de pire en matière d'aliénation , y renoncer n'offre pas plus à l'individu un sens à son existence. Abandonner une barbarie dans laquelle on ne trouvait pas de sens , au profit d'une autre dans laquelle on en trouve un, est paradoxal. Tout est une question de perspective, du symbolisme qu'on donne à l'action réalisée. Ici, la valeur de l'acte se mesure par l'intention plus que par rapport aux conséquences. Au final , le résultat est le même , il continue de tuer. La mort reste la même , le sens non. Son bonheur est illusoire , il se sent mieux parce que libéré d'une forme d'aliénation civilisée , pour s'emprisonner dans une folie barbare mais à travers laquelle il trouve un sens. C'est juste le contexte et le sens qui change, mais sinon dans le fond c'est foireux.
Perdu de Recherche a écrit :Il a très exactement suivi Kurtz dans son cheminement, qui lui explique d'ailleurs qu'il est passé par là, quand il lui raconte l'histoire de la campagne de vaccination : lui aussi ne savait plus quoi faire, constatait l'échec de la civilisation (symbolisé par les seringues) face à ce qu'il appelait encore la barbarie et "l'horreur". Il avait, dit-il, envie de s'arracher les dents. Et comme le héros, mais avec un peu d'avance, lui aussi finit par comprendre. Il rejette la civilisation, comprend que ce qu'il appelait "barbarie" s'appelle en réalité "animalité", qu'il faut épouser l'horreur au lieu de la rejeter, et se mettre dans le camp qui gagnera. Donc renoncer à la civilisation. Ce qui n'était encore qu'une suite de péripéties chez le héros devient un chemin initiatique, une fois que Kurtz a validé sa route en la comparant à la sienne propre, et lui donne la morale de l'histoire.
Renoncer à la civilisation parce que le camp adverse sera victorieux , c'est un choix purement lâche et égoiste. Se résigner face à la barbarie , prétexté que c'est "l'animalité " qui se révèle à travers elle, c'est faire le choix de mourir en autarcie , vaincus par la maladie , refusant le progrès médical ( scène de la vaccination, bras coupés ). La barbarie assassine ce qu'il reste de l'humanité, détruit la conscience de l'homme, annihile autant son existence que le faisait la civilisation en le traitant collectivement plutôt que singulièrement. Dans tous les cas , renoncer à l'un pour un autre, c'est faire le choix de sa propre mort. La mort de l'âme , de l'individu , de sa conscience.
Perdu de Recherche a écrit :Elle le détourne de sa quête profonde, s'il estime que sa quête profonde est de régresser à l'âge de pierre, d'embrasser l'horreur, et de vivre en animal de brousse. S'il estime que sa quête profonde est de faire une dynastie qui éclairera et règnera sur une famille, un clan, un empire, sa femme n'est plus un ennemi qui le détourne de sa quête profonde, c'est son meilleur allié, et la condition sinequanone de son succès. Je ne comprends pourquoi tu essaies toujours de faire dans le cliché ... La vérité se passe bien de ces outrances : des buts opposés impliquent des moyens opposés. Si tu veux réussir comme Bel-Ami, tu ne vis que par et pour les femmes. Si tu veux réussir comme ascète martial, tu essaies de les tenir à distance, et de ne pas les laisser te perturber. Qu'est-ce-qui te choque là-dedans ?
Rien ne me choque là dedans , c'est là où réside la noblesse du choix, le renoncement de quelque chose dans le but d'obtenir "mieux". Ce qui me gène, c'est la dimension déontologique et morale. Ca va à l'encontre de l'impératif catégorique. Percevoir la femme comme un moyen et non une fin. C'est ce qui transparaît dans ton discours. Dans tous les cas, la femme n'est présenté que comme le moyen pour l'homme d'accéder à "l'éternité " en assurant à celui ci une descendance , un clan. Soit elle est vue comme un obstacle , qui freinerait son ascension dans sa quête spirituelle initiatique. ( Pour exemple , Gandhi qui s'astreignait à de longues périodes d'abstinence pour transcender son âme ). Bref ; Le rôle de la femme est très réducteur. Quand celle ci n'est pas un frein c'est un moyen. Et quand c'est ni l'un, ni l'autre , elle constitue un divertissement. Je ne fais pas dans le cliché , je me base sur ce que tu écris.
Perdu de Recherche a écrit : Une démarche violente, c'est l'imposition d'une volonté à une autre par la contrainte. (...) En l'occurrence, personne n'impose rien à l'autre : Kurtz a plus ou moins convaincu le héros de la nécessité de le tuer, il le libère dans ce but unique, et il ne saurait donc y avoir de violence.
Perdu de Recherche a écrit : Pas "qu'il aurait pu devenir", qu'il est devenu. Et pas "malgré lui", pour son bénéfice. L'autre est le médecin qui l'a sauvé de la civilisation folle qu'il ne supporterait plus et l'a rendu à lui-même. Dans la plus pure tradition initiatique du compagnonnage ascétique. Plutôt qu'un assassinat, la fin m'évoque d'ailleurs plutôt un suicide assisté, dans la droite ligne du seppuku. Dans ce genre de cas, le maître précédait l'élève dans la mort. Et il appartenait à son meilleur apprenti de le décoller, ce qui était bien compris comme un honneur et le gage de la transmission, non pas comme une violence.
Lorsque le maître sent que l'élève a atteint son seuil de connaissance, que le savoir est transmis , et que par conséquent sa fin inéluctable se rapproche , la manière de passer le flambeau à Willard, est brutale. Je peux comprendre le concept de violence comme tu le décris, et que sans imposition , ça ne relève pas de ce terme là, mais c'était assez dégueulasse. Même si c'est ritualisée , symbolisée , théâtralisée en suicide assisté.

Merci pour tes éclairages sur la dimension philosophique de ce voyage initiatique. J'étais restée , hélas, très focalisée sur le contexte , les images de guerre ect , c'était bien d'avoir ton point de vue. Et je m'incline devant ton génie analytique.
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