- 31 mai 2013, 05:01
#681141
Sitôt harnaché, ça remue, et ça couine. C'est jamais que la quatrième du lot, mais ces petits animaux apprennent vite. La très sainte clef anglaise vient à mon secours. Paix.
Calfeutré dans mon immaculée casaque chirurgicale, je me fais l'effet d'un pape-boucher, le hiérophante d'une religion nouvelle. Les miroirs me le rendent bien ; je suis content, moi qui les évite d'ordinaire. Electrodes.
Le groupe électrogène ronronne doucement, et l'air commence à s'enfiouler, à s'encanailler d'émanations suaves et délétères. L'échappement de mon vieux 12kVA des familles s'éclaircit la gorge, une fois, deux fois ... Nous y sommes !
Le scalpel n'en finit plus de patiner sur ses chairs fermes. Une arabesque, plus audacieuse que les autres, la réveille lorsqu'elle fend son téton gauche. Puisque c'est reparti pour faire du bruit, je monte le son. Et la douleur semble s'enfuir, si vite, se dilue dans un clavier bien tempéré. Scie.
Penché sur la cage thoracique d'un ange martyr. La perceuse passe difficilement, malgré la découpe. J'ai bien fait de l'attacher solidement, on peut dire que ça remue ! Nous en viendrons à bout. La carte-mère accroche un peu le poumon, mais ça rentre. Le connecteur DB25 se loge gentiment, mais mon câble RS 232 est un peu court. Il faudra rapprocher le PC. Rien de trop ... mais ça passe. Fer à souder.
Pas moyen de trouver cette éponge à la con. Espiègle, j'essuie le fer à même son cœur. Le steak grésille sous le reliquat d'étain, mais le résultat en vaut la peine : de longs fils de chrome fractalisent paresseusement sur son myocarde floribond et ... voilà que ça vibre maintenant !
Allons bon ! J'avais oublié les électrodes ... rien d'étonnant. Un petit coup de pouce sur le potentiomètre, et c'est reparti comme en quatorze. Bien, les câbles sont enfin soudés. Il ne reste plus qu'à placer les ressorts, et mettre la bébête sous tension. Attention ... à la 3, 2, 1 ...
La cave et l'univers semblent hurler avec elle. Les ressorts se déplient langoureusement dans ses entrailles, et j'aperçois déjà les premières griffes qui bourgeonnent à la surface de son nombril. Le temps de lancer l'enregistrement, les liens ont cédé à ses convulsions furieuses. Ce coup-ci, c'est en bas que ça sort. Les fils de fer barbelé ruissellent de son entrejambe. Tombe à plat ventre. Cette petite pute ne risque plus de me dire qu'elle est vierge ... un percheron la saillirait sans peine.
Ses hoquets bruyants achèvent de déchirer la cloison périnéale, et voilà mon bel ange blond qui chie ses viscères dans sa matrice. Le hurlement s'épure et se renforce, au fur et à mesure que les organes cascadent inexorablement de ses cuisses au carrelage. Plus elle se vide, et plus la flûte se fait aiguë. Mais hélas le mécanisme, magnanime, s'enraye : un ressort lâche. La lame qui devait lézarder dans ses intestins est catapultée vers sa tête et la décapite partiellement, non sans avoir coupé net les cordes vocales préalablement mises à mal. Ma "boîte à musique", rendue aphone, s'éteint dans le silence rauque de sa béance trachéale.
Alors que je dévisse mon circuit imprimé pour le dénicher de sous son poumon exsangue, je ne peux retenir un sourire en pensant que cette fois-ci, c'était la bonne :
La voilà donc, mon "amoureuse dernier cri" ...
Calfeutré dans mon immaculée casaque chirurgicale, je me fais l'effet d'un pape-boucher, le hiérophante d'une religion nouvelle. Les miroirs me le rendent bien ; je suis content, moi qui les évite d'ordinaire. Electrodes.
Le groupe électrogène ronronne doucement, et l'air commence à s'enfiouler, à s'encanailler d'émanations suaves et délétères. L'échappement de mon vieux 12kVA des familles s'éclaircit la gorge, une fois, deux fois ... Nous y sommes !
Le scalpel n'en finit plus de patiner sur ses chairs fermes. Une arabesque, plus audacieuse que les autres, la réveille lorsqu'elle fend son téton gauche. Puisque c'est reparti pour faire du bruit, je monte le son. Et la douleur semble s'enfuir, si vite, se dilue dans un clavier bien tempéré. Scie.
Penché sur la cage thoracique d'un ange martyr. La perceuse passe difficilement, malgré la découpe. J'ai bien fait de l'attacher solidement, on peut dire que ça remue ! Nous en viendrons à bout. La carte-mère accroche un peu le poumon, mais ça rentre. Le connecteur DB25 se loge gentiment, mais mon câble RS 232 est un peu court. Il faudra rapprocher le PC. Rien de trop ... mais ça passe. Fer à souder.
Pas moyen de trouver cette éponge à la con. Espiègle, j'essuie le fer à même son cœur. Le steak grésille sous le reliquat d'étain, mais le résultat en vaut la peine : de longs fils de chrome fractalisent paresseusement sur son myocarde floribond et ... voilà que ça vibre maintenant !
Allons bon ! J'avais oublié les électrodes ... rien d'étonnant. Un petit coup de pouce sur le potentiomètre, et c'est reparti comme en quatorze. Bien, les câbles sont enfin soudés. Il ne reste plus qu'à placer les ressorts, et mettre la bébête sous tension. Attention ... à la 3, 2, 1 ...
La cave et l'univers semblent hurler avec elle. Les ressorts se déplient langoureusement dans ses entrailles, et j'aperçois déjà les premières griffes qui bourgeonnent à la surface de son nombril. Le temps de lancer l'enregistrement, les liens ont cédé à ses convulsions furieuses. Ce coup-ci, c'est en bas que ça sort. Les fils de fer barbelé ruissellent de son entrejambe. Tombe à plat ventre. Cette petite pute ne risque plus de me dire qu'elle est vierge ... un percheron la saillirait sans peine.
Ses hoquets bruyants achèvent de déchirer la cloison périnéale, et voilà mon bel ange blond qui chie ses viscères dans sa matrice. Le hurlement s'épure et se renforce, au fur et à mesure que les organes cascadent inexorablement de ses cuisses au carrelage. Plus elle se vide, et plus la flûte se fait aiguë. Mais hélas le mécanisme, magnanime, s'enraye : un ressort lâche. La lame qui devait lézarder dans ses intestins est catapultée vers sa tête et la décapite partiellement, non sans avoir coupé net les cordes vocales préalablement mises à mal. Ma "boîte à musique", rendue aphone, s'éteint dans le silence rauque de sa béance trachéale.
Alors que je dévisse mon circuit imprimé pour le dénicher de sous son poumon exsangue, je ne peux retenir un sourire en pensant que cette fois-ci, c'était la bonne :
La voilà donc, mon "amoureuse dernier cri" ...