Gihanesa a écrit :Au lieu de "aider" on peut dire "guérir" si tu préfère puisqu'on est dans une démarche thérapeutique. Je suppose que par psychiatrie du englobe tout ce qui est travail psychique ?
Pas du tout, je parle bien de la psychiatrie, exercée par des docteurs en médecine.
Gihanesa a écrit :Pourtant on retrouve ce types de troubles dans d'autres formats de société avec des valeurs très différentes.
Dans quelles proportions ? Les causes sont-elles les mêmes ? Comment les a-t-on redécouvert (puisque souvent, ces troubles sont annoncés comme "découverts" récemment, il y a quelques décennies ou siècles) ? Il est difficile de répondre, si bien que je doute beaucoup de ce que tu affirmes.
Gihanesa a écrit :J'ai beaucoup de mal à appeler régression le fait de ne pas être morte avant l'âge de 26 ans de faim, lors d'une famine ou non d'ailleurs, d'une peste ou de tout autre épidémie du genre. Ni de ne pas être morte en couche au terme d'une enième grossesse.
C'est parce que tu te places au point de vue individuel, ce qui est absurde (au sens strict, sans vouloir être méprisant). Pour un individu, il est évidemment mieux de vivre que de mourir. Pour l'espèce, non. Si les espèces étaient composées d'individus immortels, alors l'évolution ne serait pas allée bien loin. La mort est utile, et la médecine peut nuire à l'espèce. Regarde l'évolution de la population mondiale :
On est passé d'une courbe pratiquement horizontale à une courbe pratiquement verticale, en un rien de temps (en environ 0,2 % du temps qui couvre l'histoire de l'humanité). Si on continue à cette allure, dans combien de temps serons-nous 1 000 milliards au lieu de 7 milliards ? Eh bien dans seulement quelques siècles. Ça risque d'avoir des conséquences néfastes.
Gihanesa a écrit :Je ne dis pas que nous vivons dans le monde des Bisounours, notre société est dure, très dure, mais globalement les gens de ma condition y sont mieux traités qu'il y a 600 ans, voir 200 ans.
Il est également absurde de considérer une situation à un instant T sans se poser la question de savoir ce qu'on aura à T + 1. Surtout
lorsqu'il est évident que la situation n'est pas statique mais dynamique, c'est-à-dire qu'elle change, et en l'occurrence, de plus en plus rapidement. Ce qui indique que demain ne sera pas comme aujourd'hui.
Les prévisions quant à la dégradation de l'environnement sont variables, mais lorsqu'on arrive au moment que l'on a voulu prévoir, on ne fait que constater que les pires prévisions étaient encore des sous-estimations. 26 000 espèces vivantes disparaissent chaque année (il n'en existerait que 5 millions au total, donc à ce rythme, il n'en resterait aucune dans seulement 190 ans), et on s'attend à la disparition imminente
d'espèces clés de voute, ou à certains endroits
d'espèces fondatrices (comme le corail aux Antilles), avec toutes les conséquences imaginables ou non que cela implique. Malgré ces faits qui devraient être considérés comme des catastrophes planétaires de premier plan, on continue sur notre lancée, et on se permet même d'affirmer, comme tu le fais, que l'on a progressé. On a seulement progressé vers la destruction finale de la vie humaine sur cette planète. Que des gens puissent vivre 80 ans au lieu de 30 ans pendant quelques siècles parmi des centaines de millénaires d'histoire humaine, ce n'est rien d'autre que le signe de notre narcissisme exacerbé qui nous pousse à vouloir contrôler la nature pour notre intérêt immédiat. Il semble évident que nous n'avons pas réussi à le faire de manière sensée, et qu'une catastrophe nous pend au nez.
Il a fallu des milliards d'années à la nature pour en arriver à l'être humain. Si on chamboule tout très rapidement, il faut s'attendre à quelques problèmes. La mort n'est pas un problème, c'est le mécanisme naturel de régulation des espèces, qui permet d'avoir un équilibre relativement durable, une évolution extrêmement lente. Si on décide de mettre notre nez là-dedans, dans ces proportions là, alors il faut être sûr de notre coup. De toute évidence, il n'y a aucune raison d'être sûr. On va jouer la seule vie connue dans l'univers au loto parce qu'on a cette velléité puérile de vouloir vivre un peu plus longtemps, alors que visiblement ça se passait très bien, à l'échelle globale, sans notre intervention ?
On peut d'ailleurs s'interroger sur notre incapacité à prendre conscience de faits aussi simples, alors que nous sommes supposés avoir atteint le summum de rationalité de tous les temps.
Gihanesa a écrit :Marcel a écrit :
Je ne dis pas le contraire. Mais il faut comparer le nombre de ces troubles et leurs proportions. C'est combien, le pourcentage de gens malades, aujourd'hui ? A mon avis on frôle les 100%, quoi qu'en disent les psychiatres.
Je ne comprends pas où tu veux en venir.
Je viens d'essayer de l'expliquer.