- 26 juil. 2015, 12:56
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La libido, comme le sommeil ou l'appétit, est un secteur transversal et fragile de l'existence. C'est casse-gueule parce que c'est toujours un peu dans cette frontière Φ/Ψ qui fait chier, et qu'un rien fait décoller le truc. J'ai passé près d'un an sans libido, suite à un déséquilibre neuro-chimique assez sévère (Pr Garnier, vieille pute si tu me lis, suce des bites en enfer). J'ai eu l'occasion d'essayer pas mal de trucs, plus ou moins infructueux ... Ma parole d'expérience ne vaut pas grand-chose dans ce domaine, d'autant que la frontière du sexe fait que nous parlons de deux objets différents. Mais j'ai traversé cette période avec deux convictions profondes que je partagerai ici :
1°) Ca m'a appris beaucoup sur moi et même le reste. Une diète permet parfois de recalibrer un peu les choses ou de retrouver quelques miettes de leur sens profond.
2°) Tant qu'on n'a pas régulé, de manière globale, les autres aspects dans cette charnière psycho-physiologique (la bouffe, l'humeur, l'activité physique, le sommeil, etc), on construit sur du vent. La libido saine, c'est ce qui arrive quand le corps envisage de se reproduire. Le corollaire de cette affirmation, c'est qu'il est impossible d'avoir une libido efficace et saine quand on se sent trop faible pour s'occuper d'autrui, ou qu'on a trop mauvaise estime de soi pour vouloir se reproduire, ou qu'on n'aime pas la vie. Il importe de ne pas perdre de vue que baiser, avant d'être un passe-temps ou un bienfait, c'est surtout accepter philosophiquement que la vie (en commençant par la sienne propre) vaut quelque chose, qu'elle mérite d'être donnée, et qu'on est en position de la donner et de la préserver chez d'autres que soi. On peut difficilement tricher avec ces enjeux fondamentaux. "Retrouver la libido" est donc une fausse problématique qui se ramène à "retrouver la santé", tout comme "retrouver son rire" ou "retrouver le sommeil". Il me semble inutile de chercher des astuces, car ce n'est pas un problème technique à proprement parler.