Aide et conseilspour récupérer ton ex !

Garder la forme, gérer le stress et les moments difficiles, se sentir mieux...
par Janysse
#1013107
Bonsoir,

je suis trichotillomane. Depuis que j'ai 17 ans. J'ai pas envie de m'étaler sur cette question, et les curieux pourront aller chercher sur internet, mais en gros j'arrache et je mange mes cheveux. Sexy hein ?

J'ai fini par l'avouer à mon ex après un an ensemble, je me sentais tellement en confiance avec lui. C'est quelque chose d'assez sérieux qui a plombé la légèreté qu'il pouvait y avoir entre nous deux. A partir de là je me suis encore plus qu'avant reposée sur lui.

Ca fait partie de moi, et il m'a quittée en me disant notamment que j'étais fragile et que ça lui avait fait peur. (motif de la rupture pour info "je ne suis plus amoureux"). Il m'a dit aussi "ça n'est pas un reproche, on est comme on est".

Ca m'a fait un mal de chien, et je déteste cette partie de moi. Parce que ça fait des années que je laisse traîner cette douleur et cette angoisse, ma relation avec un homme vraiment formidable et tellement spécial a été foutue en l'air.

Je voudrais régler ce problème. Pas pour lui, mais pour moi. Je ne veux pas arriver à 45 ans et me dire "merde c'est trop tard, j'aurais dû faire quelque chose avant". J'entends entreprendre une psychothérapie sous peu.

Je sais qu'on n'est pas sur un forum dédié à ce problème, mais je suis un coeur brisé comme un autre et j'aimerais juste avoir des témoignages de personnes qui ont le même problème, ou l'ont connu et ne l'ont plus, ou connaissent/ont connu des gens comme moi.

Juste un peu de soutien.

J'ai honte de moi parfois.

Bonne soirée
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par MelleEspoir
#1013172
Coucou,

Je vais essayé de te répondre sans forcément savoir ce qu'est cette maladie. Cependant il faut que tu saches que ça se passe là haut dans ta tête. Mon expérience est bien différente de la tienne mais à la fois semblable. J'ai commencé à faire des crises d'angoisses (et pas des petites) à la mort de mon grand père il y'a maintenant 05 ans. Au départ mes angoisses me pourrissaient la vie, je ne pensais pas pouvoir les surmonter. Jusqu'au jour ou je me suis dis que la vie était comme elle était, et que j'avais la chance MOI d'être vivante. J'ai accepté le fait de faire des crises d'angoisses. Elles font toujours partie de moi et le seront toujours. Mais j'ai appris à les CONTRÔLER notamment grâce à l'aide d'un suivis psychologique. Tu vas me dire "ça a avoir quoi avec ma maladie"... bah ça vient de ta tête voilà tout, il faut que tu prennes conscience et que tu l'acceptes car elle fait partie de toi.

Après je ne sais pas si la psychologie peut t'aider, mais je pense vraiment qu'un pro pourrait te conseiller sur comment gérer ta maladie et comment l'accepter

Je sais pas si mes propos te rassure mais rien n'est insurmontable :)
par WTCMB
#1013187
Bonsoir,

Me concernant , j'ai eu des petites périodes un peu gore, pendant l'enfance. Insomniaque , toute mon année de CM2, je ne parvenais pas à fermer l'oeil de la nuit et me grattait le cuir chevelu jusqu'au sang , bon il m'arrivait de lire pour m'occuper hein mais je grattais souvent , c'était incontrôlable. Lié sans doute au fait que le voisin alcoolique et violent, de l'étage en dessous cherchait à défoncer notre porte tous les soirs ou me harcelait jusque devant mon école. Bref, ça a duré 7 ans. Pas le grattage capillaire , mais la situation, puis on a enfin pu déménager. J'ai été suivie par ma pédiatre de l'époque, qui m'avait prescrit des gélules homéopathiques, ça m'a aidé à retrouver le sommeil , et apaiser mon stress, j'ai moins gratté et surtout pris l'habitude de me laver les cheveux quotidiennement par la suite. Mais parfois l'envie irrépressible de gratter revient lors d'épisodes angoissants. Quand le stress devient difficilement gérable.

Tu devrais tenter la thérapie , ça peut aider. Et à l'occasion vérifie par écho , si t'as pas un noeud de cheveux dans l'estomac , sans vouloir t'effrayer, sache que parfois il peut survenir de graves complications médicales à ce problème.

Bon courage.
par Elieza
#1013193
Perso, je me gratte. Jusqu'au sang, dès que je suis stressée.
Pour ça j'ai trouvé un truc qui est infaillible (chez moi)= j'ai un élastique autour du poignet, que je fais "claquer" dès que je me sens trop….trop quoi, trop nerveuse, trope angoissée…..ça me ramène sur terre assez rapidement.
par MelleEspoir
#1013199
Personnellement durant mes séances chez le psy, j'ai appris à déconnecter le cerveau. Dès que je sens l'angoisse monter (si elle n'est pas trop forte) je tente de déconnecter mon cerveau en mangeant par exemple (j'ai vite arrêter lorsqu'elle était fréquente, bah ouai j'ai réussis à prendre 5 kilos à l'époque en faisant ça). Maintenant ce qu'il marche c'est de sauter sur place. Je saute. Je met la musique à fond dans mes oreilles (pas des trucs tristes svp ça marche bien évidement pas), tu chantes. Il faut occuper ton cerveau pour qu'il se déconnecte des mauvaises habitudes. Ca te gratte? Mange un tuc! (non j'avais dis pas de bouffe) Ca te gratte? Met toi une claque!
par Marcel
#1013203
Janysse a écrit :ma relation avec un homme vraiment formidable et tellement spécial a été foutue en l'air.
Pour moi, un homme formidable et spécial, c'est quelqu'un qui reste avec toi même si tu as un problème. Qui reste avec toi même si tu as un accident et que tu finis tétraplégique, et qu'il doit passer le reste de sa vie à pousser ton fauteuil roulant et à te torcher les fesses. Ça c'est formidable et spécial. Le type qui se barre au moindre problème, c'est quelconque et nul.
par Janysse
#1013206
Merci à vous :)

Effectivement Psyché tu as raison, je devrais faire une écho, depuis le temps que je fais ça (bientôt 5 ans) c'est étonnant que je n'ai pas encore développé de noeud, mais j'ai de gros problèmes de digestion - aussi liés à mon anxiété.

J'ai un gros passé d'angoissée, comme toi Psyché j'ai été longtemps insomniaque. Toute mon année de 6e en fait, je dormais parfois 4h par nuit (à 11-12 ans c'est assez destructeur).

Je sais que ça fait partie de moi, mais pour le moment seulement. Je ne peux pas juste l'accepter et laisser cette chose faire partie de moi toute ma vie, c'est hors de question, je me détruis. Les experts associent ce comportement à de l'auto-mutilation (que j'ai aussi pratiquée au début du lycée, évidemment).

C'est devenu un automatisme, je ne peux pas chanter ou danser ou quoi que ce soit, je le fais en permanence. Quand je regarde un film, que je lis, que je travaille, en cours, énormément. J'ai toujours une main dans les cheveux qui fourrage, un doigt qui cherche LE cheveu à déloger, la racine à arracher et à manger (je ne l'avais jamais écrit auparavant, c'est assez horrible). Mais peut-être Elieza vais-je tester ta technique !!

J'ai eu des trous dans les cheveux très longtemps. Jamais rien de très grave ou visible au point de devoir me raser la tête comme le font beaucoup de personnes atteintes de ce problème. Mais j'ai eu les cheveux très courts à une époque, pour essayer d'égaliser les mèches de cheveux qui repoussaient à des longueurs différentes et n'importe comment - j'ai les cheveux bouclés, bruns et très épais donc ça ne se voyait pas trop.

Il y a des fois où je m'en inquiète au point de paniquer totalement chez moi. Mais la plupart du temps je vis avec, je ne m'en rends absolument pas compte en fait !

Et puis, j'ai décidé de faire pousser mes cheveux très longs. En plus mon ex adore ça les cheveux longs, alors je les ai fait pousser. Pour moi bien sûr, mais c'est toujours plaisant d'entendre l'homme qu'on aime nous dire qu'on est belle avec cette cascade belles boucles brunes. Je n'ai pas arrêté pour autant - je n'ai jamais été suivie vraiment pour ça, mais lundi j'appelle, ça ne peut plus durer.
Et comme j'attaque toujours les mêmes endroits (front et haut du crâne gauche/droite), j'ai des trous et les cheveux beaucoup plus courts et épars à ces niveaux-là. Sur le front c'est mignon, ça repousse en accroche coeur, tout le monde trouvait ça chou, Ex le premier, il y passait son menton quand j'étais allongée contre lui.
Les autres trous sont bien plus flippants.

Un jour je suis sortie de la douche et je lui ai fait "regarde" avec un regard triste/paniqué. Je lui en avais déjà parlé, mais on n'a jamais pris le temps d'en discuter vraiment, que je lui explique et qu'il comprenne. Quand j'ai les cheveux humides c'est mille fois plus visibles vu que je perds le volume sec. Bref je lui ai montré un trou énorme. Il a juste lâché "oh couillon" avec un mouvement de recul.
Je lui ai fait très peur je pense.

Et perdre mon amour c'est vraiment le déclic pour moi à ce niveau-là, je veux vraiment me soigner et m'aimer pour de vrai. J'ai tout pour moi. Je suis très jolie, j'ai un corps de mannequin, je suis ambitieuse et brillante (major de promo depuis des années), je suis drôle et sociable, et j'en passe. Oui mes chevilles vont bien, j'aime juste cette partie de moi. MAIS, je déteste cette Janysse qui s'arrache les cheveux et panique en ramassant les montagnes de cheveux qui jonchent mon appartement. J'aurais tout pour être heureuse si ce truc ne me bouffait pas la vie.

Je me sens prête à en finir. Je me répète mais c'est la première fois que je l'écris sur un forum. Je suis sur JRME depuis un moment (2011 ou 2012 je sais plus), et à l'époque de ma grosse dépression pour mon premier ex j'étais déjà trichotillomane mais j'avais trop honte d'en parler, et j'espérais que ça se règlerait tout seul.

Aujourd'hui j'assume, j'assume au point d'en avoir fait part à Ex début janvier. Même si cela a contribué à l'éloigner de moi (du moins est-ce que je pense mais je me trompe peut-être), je ne regrette absolument pas, je ne pouvais pas continuer à lui cacher toute une partie de ma personnalité.

Peut-être y accordé-je trop d'importance, je ne sais pas.

En tous les cas merci pour votre soutien, c'est vraiment un soulagement de pouvoir l'écrire et prendre conscience de ce que je fais/suis. Les mots écrits rendent les choses réelles pour moi. Maintenant je peux faire face à cette réalité de mots.

Et pardon d'écrire autant, c'est un peu égoïste peut-être.Mais c'est mon "autre" histoire.

Mais merci d'être là :)
par WTCMB
#1013207
Marcel a écrit :
Janysse a écrit :ma relation avec un homme vraiment formidable et tellement spécial a été foutue en l'air.
Pour moi, un homme formidable et spécial, c'est quelqu'un qui reste avec toi même si tu as un problème. Qui reste avec toi même si tu as un accident et que tu finis tétraplégique, et qu'il doit passer le reste de sa vie à pousser ton fauteuil roulant et à te torcher les fesses. Ça c'est formidable et spécial. Le type qui se barre au moindre problème, c'est quelconque et nul.
Je suis d'accord. Mais, il faudrait quelque peu nuancer. Ce genre de dévotion relève de l'exceptionnel , du formidable...
Ceci étant, peu de gens sont prêts à faire preuve d'autant d'abnégation pour rester aux côtés de l'être "aimé". Le problème c'est que si la personne est accidentée, elle ne sera plus la même , sensiblement différente, peut être affectée physiquement , ou par des atteintes psychologiques , et sinon au niveau de la personnalité. De là , comment rester amoureux d'une personne qui en plus de ces aléas, nous devient étrangère ?

Même la femme de Stephen Hawking a fini par raccrocher les gants à la fin ... Mais elle reste formidable d'avoir fait le maximum.

Aimer c'est comprendre l'autre et surtout l'accepter.
par Janysse
#1013209
Marcel a écrit :
Janysse a écrit :ma relation avec un homme vraiment formidable et tellement spécial a été foutue en l'air.
Pour moi, un homme formidable et spécial, c'est quelqu'un qui reste avec toi même si tu as un problème. Qui reste avec toi même si tu as un accident et que tu finis tétraplégique, et qu'il doit passer le reste de sa vie à pousser ton fauteuil roulant et à te torcher les fesses. Ça c'est formidable et spécial. Le type qui se barre au moindre problème, c'est quelconque et nul.
Certes, mais je suis aussi d'accord avec Psyché, cela demande une abnégation incroyable que tout le monde n'a pas.

Je ne lui en veux absolument pas. Je ne lui cherche pas d'excuses, mais il a un passé très difficile, tentative de suicide à 14 ans, puis sa mère qui fait une dépression et tente de se suicider vers ses 16 ans, moi je comprends qu'il ait eu peur. Je ne peux pas lui en vouloir.
Psyché a écrit :Aimer c'est comprendre l'autre et surtout l'accepter.
Voilà, tout est dit.

Peut-être qu'effectivement il n'acceptait pas qui j'étais, du moins ne le comprenait pas. Je ne lui ai pas donné l'occasion de me comprendre non plus c'est sûr, mais il a sûrement voulu se protéger d'abord, pour ne pas revivre toutes ses angoisses passées.
par WTCMB
#1013211
Janysse a écrit : Peut-être qu'effectivement il n'acceptait pas qui j'étais, du moins ne le comprenait pas. Je ne lui ai pas donné l'occasion de me comprendre non plus c'est sûr, mais il a sûrement voulu se protéger d'abord, pour ne pas revivre toutes ses angoisses passées.
Si je peux me permettre cette petite réflexion :
Avant de chercher à être comprise , acceptée et aimée par autrui , il te faut pour ce faire , te comprendre , t'accepter et t'aimer toi même. Ca à l'air bateau dit comme ça , mais putain ça en demande du travail sur soi.

Il ne faut pas chercher l'approbation dans le regard de l'autre, il faut plutôt s'en affranchir. Et quoi de mieux qu'un amoureux qui nous mette en confiance pour cela ? Sauf que dans la réalité ce n'est pas aussi simple. L'autre , est un être extérieur à soi , qui a son vécu , sa propre vision des choses , des valeurs et principes qui font ce qu'il est. Il se pourrait que son seuil de tolérance ne soit pas aussi profond qu'on croit.

Voilà pourquoi , je te conseille à l'avenir , dans tes futures relations sentimentales de ne pas aborder trop vite les aspects sombres de ta personnalité ou de ton vécu. Au risque de voir filer de nombreuses personnes , pas matures , pas assez solides , ou qui risquerait d'avoir des jugements de valeurs immédiats sans prendre la peine de s'arrêter vraiment pour comprendre , accepter puis aimer ... Les 3 , demandent du temps.

Quand on est jeune et con , on préfère prendre la poudre d'escampette plutôt que de rester. Il ne faut pas confondre ton mec avec ton psy , ou médecin , il n'est pas là pour te soigner, ou apaiser ton mal être. Au mieux , t'écouter, te soutenir mais ça s'arrête là. Chose , qu'il n'a pas su faire hélas. Alors, à toi de prendre soin de toi.
par Janysse
#1013214
Je pense que tu as parfaitement raison, j'ai énormément de travail à faire sur moi. C'est une belle perspective d'évolution !
Psyché a écrit : Quand on est jeune et con , on préfère prendre la poudre d'escampette plutôt que de rester. Il ne faut pas confondre ton mec avec ton psy , ou médecin , il n'est pas là pour te soigner, ou apaiser ton mal être. Au mieux , t'écouter, te soutenir mais ça s'arrête là. Chose , qu'il n'a pas su faire hélas. Alors, à toi de prendre soin de toi.
C'est exactement ça. Je l'ai pris pour mon infirmier, ma mère de substitution, mon psy... tout !
Je trouve ta vision des choses très juste, merci beaucoup !
par Marcel
#1013228
Psyché a écrit :De là , comment rester amoureux d'une personne qui en plus de ces aléas, nous devient étrangère ?
On peut aussi se demander comment rester amoureux quand on se marie à 20 ans, et qu'un beau jour on a 70 ans et que notre mari/femme n'est plus du tout le/la même qu'à 20 ans, ni physiquement, ni mentalement. Et donc se demander s'il faut partir dès que l'on est plus amoureux.

Partir dès que l'on est plus amoureux, n'est-ce pas de l'amour consommatoire ? Un jour, on est admiratif d'une marchandise, puis lorsqu'elle n'est plus à la mode, elle nous paraît sans intérêt. On la range au placard et on achète la nouvelle qui vient de sortir, qui nous semble beaucoup mieux. Pour les objets, ça ne pose pas de problème. Pour les êtres humains, je ne suis pas sûr.

La phase de passion dans un couple doit rarement durer pour toujours. Rarement voire jamais. Mais un couple peut fonctionner sans passion, et même fonctionner très bien. Il y a des millions de couples tout autour de nous pour nous le prouver. Deux personnes qui n'ont plus la flamme du début peuvent rester deux proches qui ont construit une famille soudée.
par WTCMB
#1013235
Marcel a écrit :
Psyché a écrit :De là , comment rester amoureux d'une personne qui en plus de ces aléas, nous devient étrangère ?
On peut aussi se demander comment rester amoureux quand on se marie à 20 ans, et qu'un beau jour on a 70 ans et que notre mari/femme n'est plus du tout le/la même qu'à 20 ans, ni physiquement, ni mentalement. Et donc se demander s'il faut partir dès que l'on est plus amoureux.
Sauf que quand on vieilli en même temps , par effet miroir , on reste semblables. Quand c'est une personne accidentée qui devient dépendante de vous pour tous les gestes quotidiens de la vie, le sacrifice est tel , que l'on en vient à détester cette part de nous même qui justement sature , et a envie de quitter le navire. Plus insupportable que de ne plus l'aimer , l'autre nous renvoie une image faible et égoiste de nous même, parce que l'on a plus la force de continuer le combat. La culpabilité de quitter un tétraplégique , admettons , n'est pas la même que celle de quitter une personne âgée , même diminuée cognitivement ou dont l'intégrité physique a foutu le camp.
Marcel a écrit :Partir dès que l'on est plus amoureux, n'est-ce pas de l'amour consommatoire ? Un jour, on est admiratif d'une marchandise, puis lorsqu'elle n'est plus à la mode, elle nous paraît sans intérêt. On la range au placard et on achète la nouvelle qui vient de sortir, qui nous semble beaucoup mieux. Pour les objets, ça ne pose pas de problème. Pour les êtres humains, je ne suis pas sûr.
Mais tout est consommatoire. La société consumériste a oeuvré dans ce sens, pour faire de nous de parfaits petits pantins incapables de se satisfaire, parce que piégés dans l'abondance qui règne autour de nous. On ne parvient même plus à être heureux une fois l'objet acquis. On veut toujours plus, toujours mieux , toujours plus performant. Et c'est pareil pour les humains. Le quadra lassé de sa femme qui commence à avoir les seins qui tombent , des vergetures qui ne veulent plus s'effacer après 2 grossesses, le corps qui devient flasque malgré les séances régulières de zumba. Il se prend à rêver qu'il peut encore séduire, une étudiante de 21 ans qui étudie l'histoire de l'art à la Sorbonne, dont le corps serait ferme et tonique , et qui ne s'épuiserait pas après 20 min de pipe. Et c'est compréhensible. Pareil pour la femme qui en a marre de son rôle de working girl / mère au foyer , et qui voudrait simplement prendre le temps de vivre un peu pour elle , une fois dans sa vie, de tout plaquer et d'aller se faire prendre par un bel éphèbe lors de ses vacances en République Dominicaine. On veut tout , mais on a peu. Et le compromis est difficilement acceptable.
Marcel a écrit :La phase de passion dans un couple doit rarement durer pour toujours. Rarement voire jamais. Mais un couple peut fonctionner sans passion, et même fonctionner très bien. Il y a des millions de couples tout autour de nous pour nous le prouver. Deux personnes qui n'ont plus la flamme du début peuvent rester deux proches qui ont construit une famille soudée.
Mais sont-ils heureux pour autant , ces braves qui restent en dépit de tout ? La dévotion , les voeux échangés à l'Eglise ne sont-ils pas une prison dont ils aimeraient se libérer, mais qu'ils ne peuvent pas , par lâcheté , par souci de morale , parce que les carcans religieux , ou éducationnels sont trop lourd? Bref , est ce qu'il vaut mieux rester toute une vie , à se faire chier avec un mari / femme qui ne fait plus bander / mouiller , tout ça pour préserver la cellule familiale ou les enfants que de partir et être heureux ailleurs ? Seul (e) ou avec un(e) autre?
par Marcel
#1013237
A mon stade de réflexion, je pense que l'engagement est très important. Je comprends tout à fait que rester avec un tétraplégique, c'est un gros sacrifice. Mais en ne le faisant pas, j'aurais l'impression de me rapprocher du consommateur décérébré insatisfait, et de m'éloigner de la personne formidable. En tout cas on ne va pas m'applaudir parce que j'ai largué une personne devenue tétraplégique. Alors ce n'est peut-être pas la meilleure chose à faire. Mais je ne peux affirmer avoir la force de respecter de tels principes tant que la situation ne me tombe pas sous le nez.
par WTCMB
#1013240
Au delà du principe qui animerait ta bonne action en te dévouant à plus vulnérable que toi , tes motivations sont en partie liées au fait que tu ne veux pas être assimilé à un "décérébré insatisfait". Tu te compares, en pensant que rester ferait de toi une meilleure personne. C'est un peu pour redorer l'égo...

Mais est-ce vraiment être un ingrat insatisfait et sans coeur que d'abandonner une tétraplégique ? Rester par pitié ou par amour ? N'est ce pas pire de rester par pitié ? Qu'en est-il du bonheur ? Sans un minimum d'égoisme ,on parvient difficilement à l'atteindre. A moins d'être dans une telle abnégation et altruisme , au point de s'oublier soi même.

Enfin , je respecte ton point de vue , et tes convictions sont tout à fait honorables. Il est tard, la discussion fut intéressante. Navrée d'avoir accaparer le thread de notre amie Janysse.
Bonne nuit.
par Marcel
#1013242
Mes convictions sont honorables sauf si je reste pour redorer mon égo. Ca doit être rare de se sacrifier à ce point là juste pour briller sur un seul et unique point, mais qui sait, toutes les horreurs sont possibles en ce bas monde. Bonne nuit :-).
par Diane99
#1013249
C'est pas pire que de se ronger les ongles, il paraît que les ongles et les cheveux ont la même composition. Moi, quand je stresse, je bouffe mes cuticules jusqu'au sang, et je me fais mal toutes seule. Une fois que j'ai commencé, ça peut durer des semaines avant que la crise ne passe. C'est toujours mieux que la nécrophilie non?
par Janysse
#1013257
Pas de souci, votre conversation est très intéressante !!
Diane99 a écrit :C'est pas pire que de se ronger les ongles, il paraît que les ongles et les cheveux ont la même composition. Moi, quand je stresse, je bouffe mes cuticules jusqu'au sang, et je me fais mal toutes seule. Une fois que j'ai commencé, ça peut durer des semaines avant que la crise ne passe. C'est toujours mieux que la nécrophilie non?
Ahahaha, oui effectivement vu comme ça;)
Tu as raison, les ongles et les cheveux sont composés essentiellement de kératine (de même que les cils, sourcils et poils en tout genre). Mais la trichotillomanie s'accompagne de troubles psychologiques type anxiété, dépression, comportements borderline etc.
Je ne suis pas borderline et je ne suis plus dépressive, mais anxieuse ça oui. Et légèrement control freak aussi haha !

Néanmoins, se ronger les ongles, se gratter le cuir chevelu/la peau, s'arracher les cheveux et se triturer la peau (dermotillomanie) entre autres, font partie des "Body focused répétitive behaviour disorders" - ce ne sont pas des troubles obsessionnels compulsifs.
Il y a sûrement derrière ce comportement une angoisse non gérée.