Oph a écrit : ↑01 févr. 2018, 18:35
Laurette2602 a écrit : ↑01 févr. 2018, 18:30on ne va pas comparer les souffrances..suffit juste de ne pas se dire qu une situation est mieux que l autre.
C est effectivement ce qui me paraît le plus intelligent et empathique à faire.
Je faisais une simple remarque sur la différence qu'il pouvait y avoir a gérer son célibat avec ou sans enfants, et encore plus quand les enfants en question sont porteurs d’un handicap, et que l'on a aucun soutien autours de soi (et j'évoquais ma situation personnelle). Les problématiques sont différentes, mais évidement elles existent.
J'ai été maladroite visiblement.
Ceci étant dit, et je n'ai peut-être aucune empathie (il ne me semblait pourtant pas que cela fasse partie de mes défauts), et je suis stupide si tu veux (pourquoi pas), mais je pense que si tu (et je ne parle pas de toi Oph, ni de toi Laurette, c'est un tu général), si tu es célibataire, et que tu as le temps et l'argent d'aller au spa, de faire du sport, de la zumba ou du yoga ou du théâtre, ou du dessin, et de la flûte traversière, que tu peux inviter qui tu veux quand tu veux chez toi, que tu peux partir en week-end sur un coup de tête, que t'as du temps pour tes projets personnels et professionnels, tout le loisir de te nourrir intellectuellement et physiquement, mais également de faire des rencontres (amoureuses ou amicales), parce que tu n'es pas obligé de mettre en place un plan ORSEC, et prévoir les choses 3 semaines à l'avance, pour simplement aller boire un verre à l'extérieur avec quelqu'un de fraîchement rencontré. Si tu a la possibilité, de faire des grasses matinées (ou de juste dormir une nuit complète), de te reposer quand tu es épuisé (par ton travail, ou par tes sousis), de pleurer sur ton canapé en vidant un pot de glace, et en te regardant la dernière saison de game of throne (sans te préoccuper d'avoir à préparer le dîner, ou de gérer l'acquisition de la propreté chez ton petit dernier), de faire les magasins et d'aller chez le coiffeur pour changer de look (et poser un regard différent sur toi, dans les moments ou ton estime personnelle est en berne), d'aller au cinéma voir le film qui te plait le jeudi soir (parce que dans ton cinéma la séance du jeudi soir de 22h30 elle est à 5€), d'aller chez le médecin, chez le dentiste, chez le sophrologue, l'ostéopathe, ou le psy. Et si enfin tu as la possibilité de pouvoir rentrer chez toi sans être obligé d'assurer encore et toujours, et d'aller puiser les miettes de ton énergie au fond de tes entrailles parce que tu n'as absolument pas le droit de t'écrouler... Bin je crois (et je me trompe peut-être ou bien je suis obtus, ou peut-être naïve, voir intolérante si tu veux, ou peut-être même bien consumériste, voir simpliste), que le célibat, n'es pas si difficile que ça à gérer.
Et si en plus tu as été encouragé dans ta propre enfance, que tu as des parents aimants, disponibles prêt à te donner des conseils, que tonton Roger est là pour t'aider financièrement dans les coups durs, ou que mamie Lucette te prépare des soupes pour les longues soirées d'hiver, ou que tu peux aller chez ta frangine pour pleurer sur son épaule quand tu es au bout du rouleau, ou que ton frère peut t’héberger en cas de perte de logement, ou tout ça à la fois, alors penser que que ta situation n'est pas mieux que celle d'autres personnes (qui par exemple n'ont aucune famille, sont malade ou sont hébergés en foyer, et doivent se battre pour assurer la satisfaction de leurs besoins de base, et parfois donc ceux de leurs enfants également), alors oui c'est plus facile, et le célibat me semble encore moins difficile à gérer.
La vie est injuste, et dire que tout le monde souffre de la même façon, avec la même intensité quelle que soit ces injustices, qu'on ne peut pas dire qu’une situation est pire qu'une autre, c'est à mon avis de la candeur, ou une vision peut-être pour le coup un peut trop empathique pour moi, je dois le reconnaître.
Quant à savoir qui de celui qui n'a pas eu d'enfant et supporte un double deuil célibat et pas d'enfant, par rapport à celui qui supporte un célibat avec enfant, souffre plus. Et bien je dirais que c'est propre à chacun. Certaines personnes se font des montagnes de pas grand choses, et passent leur temps à pleurer sur leur sort, à faire la gueule, à se plaindre, et pour d'autres quand tu connais leur situation tu te demande comment ils arrivent encore a être en vie après tout ce qu'ils ont traversé et même à sourire de temps en temps.
Alors, oui entendre que c'est aussi difficile pour quelqu'un qui est célibataire qui a de l'argent et des personnes sur qui il peut compter et qui n'a que à s'occuper de lui, que pour une personne qui n'a aucune famille pour l'épauler (je parle de parentèle plus ou moins élargie), ni argent, et qui a sa charge d'autres personnes (parents malade et/ou enfants malades ou pas), et bien c'est surréaliste pour moi (c'est mon avis, et aussi stupide et manquant d'empathie qu'il soit, je n'oblige personne à le partager, mais j'ai le droit de le donner).
Et pour répondre à Paige:
Paige a écrit : ↑01 févr. 2018, 16:25
Les enfants, même si cela représente des contraintes parfois (toujours?) fortes, sont aussi souvent ce qui fait "sens" à notre vie quand on est au fond du trou...
les enfants sont parfois ce qui nous empêche de sombrer complètement...parce que précisément, on est certain d'être le centre d'une vie de quelqu'un...Même si il faut s'en occuper..
Je comprends qu'être célibataire et sans enfant soit une souffrance, mais (et ce n'est que mon avis), mettre ses enfants au centre de sa vie, leur faire porter le poids de notre bonheur et de notre satisfaction sur leurs épaules, leur donner le pouvoir de donner un sens à notre propre vie, ne vivre que pour eux ou faire de leur seule présence l'atténuation de notre souffrance, c'est les mettre dans un rôle qu'il n'ont pas à remplir.
Parce que évidemment, les enfants finissent par partir, et à ce moment là, on fait quoi? Si l'on a pas pu développer autre chose qu'un rôle de mère (ou de père d'ailleurs), on deviens quoi? Si on a rien d'autre dans sa vie que ça?
Alors oui, je souris, rien qu'en imaginant, que si je n'avais que moi à m'occuper chaque minutes de chaque jours, si je pouvais être autre chose qu’une mère, si j'avais le temps, la possibilité, l'argent et le soutien nécessaire pour pouvoir nourrir (au sens large) l’être humain que je suis d'autre chose que de maternité, alors je pourrais exister en tant que femme, et alors oui ma vie serait plus douce, ma souffrance moindre, et la gestion de mon célibat simplement une partie de plaisir.
Je suis donc désolée Ramon pour avoir squatter ton post avec ces digressions, et désolée également puisque visiblement des personnes se sont senties blessées, et ont été touchées dans leur légitimité à ressentir de la souffrance dans leur propre situation.
bon courage à vous tous