Coucou,
Après une nuit de sommeil pleine de rêves (lesquels ? je n'en sais rien) j'ai pris ma décision : ne pas le voir en personne. Je ne peux pas me faire ça. Il faut que j'avance.
Je voudrais dire une dernière, une toute dernière fois, que je l'ai aimé vraiment très fort, et que je l'aime toujours, bien malgré moi. Que j'aime toujours l'homme que j'ai rencontré il y a plus d'un an et avec qui j'ai vécu de très belles choses, celui qui m'a soutenue pendant ma dépression, qui m'a fait rire, qui m'a ouvert les yeux sur des parties de moi que je ne voulais pas voir, celui qui m'a fait découvrir de beaux livres, de beaux films, celui qui me prenait dans ses bras le soir et me disait qu'il m'aimait comme il n'avait jamais aimé. Je ne peux raisonnablement pas me dire amoureuse de ce petit garçon perdu aux yeux éteints qu'il est aujourd'hui, qui me quitte par sms, qui me quitte tout court, qui ne sait pas ce qu'il veut, où il va, et qui refuse d'admettre qu'il est comme moi, malade du passé. En fait j'ai de la peine pour lui, j'ai sincèrement de la peine face à sa douleur. Je ne lui en veux pas, je suis juste désolée de tout ce bazar. Et je suis convaincue, et personne ne me persuadera du contraire, qu'il regrettera un jour de m'avoir quittée comme ça, et qu'il regrettera même de ne pas m'avoir comme partenaire. Je ne mise pas là-dessus bien sûr. Je n'ai aucun espoir quelconque, si ce n'est celui d'aller mieux. Il y a beaucoup trop de douleur de chaque côté pour envisager quoique ce soit. Je n'y compte plus. Voilà, ça n'était vraiment pas le bon moment pour nous, et je me rendrai peut-être compte plus tard que nous n'étions vraiment pas les bonnes personnes non plus.
Aujourd'hui je dois avancer. Quels que soient mes sentiments pour lui, et quels que soient ses sentiments pour moi, car il y en a bien sûr, je dois avancer. Et maintenant que c'est enfin fini (oui,
enfin fini), je le peux.
Hier soir j'ai relu pendant une heure les débuts de mon posts. Pas les passages où je pleure mon ex en expliquant à tout le monde à quel point il est
formidable (alors que trop pas, c'était, comme tous les garçons de 20 ans, un crétin un peu maladroit, doté de l'arrogance superbe de celui qui ne doute de rien, surtout pas de lui). Mais ceux d'après, les deux-trois mois, entre mars et mai 2015 où je me remets jour après jour de ce grand choc. J'ai été émerveillée par ma joie de vivre, par la force que j'ai trouvée à cette époque pour chaque jour, chaque matin, attaquer la journée avec optimisme et enthousiasme, et même si elle finissait en larmes le soir devant mon écran, chaque jour, chaque matin on repartait. Bien sûr, cette joie, cette force, c'était la candeur du déni. Car je répétais en boucle que j'aimais mon ex, que je voulais qu'il revienne, que j'étais sûre qu'en faisant si et ça etc il reviendrait (il n'est jamais revenu, bien sûr).
Ce qui ressort de ces écrits, c'est une excitation permanente, une curiosité complète envers la vie. Je me suis sentie depuis complètement désillusionnée et aigrie, parce que la vie est dure, la vie est une chienne, la vie ne fait de cadeau à personne, elle éprouve, elle malmène, elle violente les individus, leurs corps et leurs êtres ; elle les tue. Il y a ceux qui résistent et ceux qui se laissent faire. Au final elle les tue tous, mais ceux qui ont résisté ont vécu.
Je voudrais retrouver cette excitation, cette curiosité naïve et sincère - voilà mon cap. La joie.
Un long laïus, parce que ça me fait du bien, parce que ça ne fait de mal à personne et lira qui voudra (Janysse dans 5 ans ?). Un long laïus pour dire que j'abdique, que je dis adieu à mon ex, que je me tourne vers le futur, que j'abandonne tout espoir de retrouvailles avec lui - c'est tout bonnement impossible.
Ecrire ici ce journal me fait du bien. Parce qu'écrire soulage et que revenir sur ses mots est toujours bénéfique. J'ai été heureuse hier soir de retrouver Janysse à 21 ans, et de me rappeler à quel point elle était vive et pétillante.
En passant, ma petite soeur ne peut finalement pas venir me voir. Ma maman vient par contre, ça me fera plaisir. J'attendrai qu'elle soit là pour avoir une discussion.
Voilà. Je m'en vais écrire à mon ex, et je vous embrasse bien fort