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par NoraL
#1245487
Hello Carrie ! Et merci de venir ici prendre des nouvelles. (D'ailleurs, pourrais-tu me dire dans quelle rubrique pourrais-je lire ton histoire ?)
Pour ma part, quelque chose commence à mûrir dans mon esprit -de façon convulsive par moments-, mais une sorte de vision un peu moins dramatique qui pourrait se résumer en ces termes : "Après tout, ce n'est pas la fin du monde et la redécouverte d'une certaine liberté peut être aussi assez exaltante".
Alors, justement, c'est ce que j'essaie de mettre en place -d'une part avec les enfants, pour lesquels je m'efforce d'accorder un temps de qualité (baignades, lectures, faire de la cuisine avec eux) sans vraiment tenir compte de mon conjoint, même si hier, je l'ai associé à la sortie au lac que j'ai initiée (il ne prend pas d'initiatives en ce moment) parce que je considère malgré tout qu'il faut de temps en temps que les enfants aient la présence de leur père, en dehors de toute considération de nos affaires d'adultes. C'est ma concession car il est malade et qu'il a beaucoup de difficulté à trouver de l'énergie pour les autres une fois qu'il a rempli quelques obligations liées au quotidien.
Ainsi, je fais en sorte que les enfants aient leur enfance et que l'image du père soit préservée. Cela m'importe tant que nous vivons sous le même toit ; après, il devra compter sur ses propres forces pour continuer à être un père délivrant une image positive de lui-même - et comme il veut cette séparation, il lui faudra bien reprendre en mains les rênes de sa paternité-.
Hier soir, pour éviter de lui faciliter trop la tâche à ce niveau, je lui ai parlé une fois que les enfants étaient couchés en lui demandant d'être une présence plus consistante pour eux car je trouvais qu'il se reposait trop sur moi. Et là, il a craqué, m'a parlé de son profond désespoir, de son dégoût pour la vie et qu'il ne tenait que pour les enfants ; j'étais émue, bouleversée, j'ai compati, je lui ai dit qu'il n'était pas seul, abandonné, mais en même temps, je ne voulais pas qu'il oublie qu'il allait devoir faire face à ses responsabilités ; alors, je lui ai dit que moi aussi j'étais parfois dégoûtée de tout et surtout de voir qu'une famille allait se désagréger, que nous étions tous peinés de cela et que sa souffrance comme la mienne étaient grandes, qu'il ne fallait pas l'oublier et que pour l'instant, j'étais un peu trop seule à essayer de limiter l'impact sur les enfants. Il a râlé, nié un peu mais je crois que ça a porté un peu : aujourd'hui, il s'est montré plus actif vis à vis d'eux.
Mes enfants bien-sûr ressentent tout ça, mais je crois quand même que mes tentatives de demeurer sereine (avec des hauts et des bas, évidemment), les préservent relativement pour l'instant.
Aujourd'hui, après le travail, j'ai vu un ami, déjeuné avec lui, discuté à bâtons rompus et ce fut un moment de grâce. Je n'ai pas pensé l'espace de quelques heures à ce divorce ; j'ai vraiment soufflé. Et je sens qu'il faut que je m'accorde ces respirations car le retour à la maison est toujours un peu anxiogène. Voilà, voilà...
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par Carrie007
#1245549
Bonjour NoraL,

Je comprends très bien ta volonté d'associer aussi le père de tes enfants à des moments de qualité. Car même si vous n'êtes plus un couple d'amoureux vous restez, et resterez, un couple parental. Et, dans l'absolu, quand les gens se séparent en bonne intelligence (mais c'est parfois très compliqué et pas facile à réaliser sur le moment), je trouve ça sympa de pouvoir continuer à faire des sorties "en famille", du moment que ce n'est pas tout le temps non plus car les enfants ont besoin de repères et de savoir que c'est vraiment terminé entre papa et maman. J'ai une collègue qui arrive parfaitement à jongler à ce niveau-là.

Par rapport aux confidences de ton ex, je trouve que tu as bien géré dans l'ensemble: tu as compati sans trop compatir, justement :) . Oui, dans quelques temps (semaines? mois?), il va devoir gérer sa propre relation avec vos enfants car tu ne seras pas toujours là et que tu auras aussi ta propre vie de maman célibataire à vivre.

D'ailleurs, quel âge ont tes enfants?

PS: pour mon histoire, bon courage pour la trouver pour la bonne raison que je ne l'ai jamais écrite ;) ... J'ai eu moi aussi des peines de coeur, plus ou moins grosses, mais je ne me suis pas inscrite sur ce forum pour mon ex!
par Elieza
#1245653
NoraL a écrit : 16 juin 2017, 18:07 Bonjour à tous !
Quelques nouvelles du front...et besoin de m'épancher un peu.
Alors, le divorce avance techniquement : convention, avocat, discussion plus précise sur la séparation. Une paradoxale sensation de vouloir en finir le plus vite possible pour que mon bientôt ex mari puisse s'envoler du nid (et enfin tourner la page, me projeter dans ma nouvelle réalité) et le pénible remugle de la nostalgie. Nous vivrons a priori sous le même toit encore un mois et demi, le temps que les enfants finissent leur année et que matériellement chacun puisse s'organiser pour le logement. Et c'est finalement ce temps de latence qui est pour moi extrêmement pénible car financièrement, impossible de réunir l'argent tout de suite pour habiter ailleurs. Mon problème est que sa présence réveille en moi les liens passés, les situations familières, les enfants réunis autour d'un couple etc... : nous oscillons entre distance et petits rapprochements et malheureusement, aucune des deux attitudes ne me procure de l'apaisement. La distance fait de lui l'étranger -ce qui est parfaitement artificiel pour moi : je ne peux absolument pas vivre et le faire vivre dans la glace, émotionnellement-, les rapprochements (physiques qui ne devraient plus arriver mais qui arrivent quelques fois encore) me font sentir douloureusement qu'il n'a plus les sentiments qui rendaient toute chose évidente. Tentations de parler de ce qui nous unissait, tentations de ramener un rêve de couple uni...les périodes bâtardes sont de loin les pires ! Aujourd'hui, matinée pénible, après-midi meilleur, début de soirée pénible et j'espère soirée meilleure ! Hier fut une bonne journée où je pensais à cette séparation comme un renouveau possible -au travail, loin de lui, discutant avec mes amis à l'heure du déjeuner, j'étais sereine ; je disais à mes amis qu'il valait mieux un divorce correct pour les enfants qu'un simulacre de couple. Et ce matin, au réveil, tout m'a paru noir : je les imaginais insondablement tristes au milieu d'un gros gâchis. Je me demandais comment quelques membres du forum, ayant connu séparation avec enfants, avaient géré ces moments autant pour eux-mêmes que pour juguler la douleur liée aux enfants.
Merci à ce forum d'exister et de permettre à ceux qui se séparent -et qui endurent une situation assez similaire à la mort- de pouvoir s'exprimer et de rencontrer la parole d'autrui.
Bonsoir Nora, avec beaucoup de retard...

Je n'ai moi même pas d'enfants, mais je vais te répondre comme divorcée, qui a vécu ce "gros gâchis" dont tu parles.
Quand nous avons "décidé" de divorcer avec mon ex mari -ou plutôt que la séparation a été la seule option qui nous restait- j'étais bizarrement assez sereine, dans les premiers temps. Et pourtant, je perdais mon appartement adoré (trop cher et trop rempli de notre vie), une partie de nos "amis" a choisi de me tourner le dos, je n'avais plus les moyens de me permettre un logement décent (grande ville et salaire médiocre) et me suis retrouvée en colocation a 30 ans.
Et au delà de ces considérations un peu "matérielles", j'ai passé des nuits a me demander pourquoi. Pourquoi et comment nous en étions arrivés là....et j'ai sombré. Je me suis perdue dans des sorties enivrées, je me suis désintéressée de mon job chéri (j'ai fini par démissionner...et quitter la France).
Ca a été une très longue traversée du désert.

Et puis, j'ai arrêté d'essayer de comprendre. Et tout s'est débloqué.

Alors je ne peux pas te conseiller pour tes enfants, n'en ayant pas, et je suis persuadée, à te lire, que de toutes façons, tu feras le mieux pour eux-et tu y arriveras.
Simplement, sois douce et indulgente avec toi même dans cette période de turbulences, et dans la mesure du possible, lâche prise. Cela ne veut pas dire que tu n'as pas le droit d'avoir mal, et te poser des questions, mais comme tu le disais, oui, c'est un renouveau.
Une nouvelle histoire de vie à écrire est devant toi, je suis sure que tu y parviendras magnifiquement, pour toi, et pour tes loulous!
Bises, et courage!
par NoraL
#1245713
Bonjour Carrie, bonjour Elieza,
Et encore une fois merci !
Carrie : mon aîné à 16 ans et demi et passe le bac français cette année et mon petit a 7 ans. Il est vrai que le grand est plus autonome et comprend certaines choses, mais le risque est justement de faire trop confiance à sa plus grande capacité à digérer les événements. La tentation serait d'entourer davantage le plus petit (ce qui est quand même le cas) que lui ; or, j'ai pu voir que le risque serait de le laisser se renfermer. Heureusement, je crois que la communication passe bien et que le soutien dans son travail, dans l'intérêt porté à son quotidien permettent lui prouver qu'il est d'abord le centre d'intérêt. Il peut ainsi être un meilleur allié pour son petit frère : la complicité entre eux s'est resserrée. Et pour le petit, il s'agit d'abord de préserver ses jeux, ses joies et sa sécurité affective. J'avoue que pour lui, je nourris un peu plus de crainte : le jour où chacun vivra séparément, avec la nouvelle organisation du quotidien, m'effraie. En fait, c'est ça qui me crée de l'angoisse plus que la séparation à proprement parler. A chaque fois que j'y songe un peu fort, j'ai la boule au ventre, les larmes, les réveils en pleine nuit. Sur tous les aspects (deuil amoureux, projection dans un nouveau quotidien), j'ai pas mal avancé, mais sur ce point, il y a une fixation d'angoisse que je n'arrive pas à dénouer. La psy m'a donné quelques conseils, mais j'ai l'impression que pour un petit homme comme lui, c'est trop à encaisser. Une révolte, oui, un sentiment de révolte à l'idée de ce qu'il doit vivre.
Elieza : Je ne sais quel âge tu as et quelle situation tu vis actuellement, mais j'espère que cette période de traversée du désert est bien loin désormais, qu'elle n'est plus qu'un mauvais souvenir dont on se rappelle comme une épreuve à la fois terrible et initiatique aussi. A certains moments, je je me dis qu'on devrait, avant de se mettre en couple, de se marier, lire tous les récits de divorce, de séparation douloureuse, de suivre même une sorte de formation au couple ! Car vraiment, c'est atroce tout ça, c'est comme des blessures de guerre, des traumatismes (j'ai eu mon compte moi aussi avant de me marier...) qu'on essaie de réparer avec plus ou moins de réussite, mais qu'on traîne toujours. Les passions qui nous relient à nos souffrances intimes me semblent toujours plus fortes comme l'écrivent si bien les auteurs antiques de tragédies.
Personnellement, après toutes ces années à me demander ce qu'était l'amour, le couple, individuellement, ensemble, j'ai plutôt envie de me livrer à l'exercice de l'ascèse ! Une grande purification de l'âme et du corps ; c'est difficile aussi, mais franchement, la relation homme-femme m'exténue. Je suis devenue assez pessimiste sur ce chapitre : je ne vois pas d'amour vraiment heureux à part dans un court laps de temps...
par Carrie007
#1245776
Coucou NoraL,

Pourquoi la gestion du quotidien quand vous serez séparés définitivement te fait peur pour le plus jeune? Tu crains que son père ne sache pas le gérer?

Si c'est le cas, il y aura toujours possibilité qu'ils (tes deux enfants) te contactent. Tu peux les rassurer (et te rassurer) en leur disant qu'au moindre problème, ils peuvent t'appeler.

Une de mes amies a quitté le père de son fils (bébé lors de la séparation). Son ex avait deux enfants d'une précédente union (11 et 8 ans à l'époque de mémoire) et il avait ses trois enfants en même temps pour que les liens fraternels puissent se construire.

Le papa avait (et a toujours je crois :roll: ) la fâcheuse tendance à s'alcooliser, même quand il avait/a ses enfants. Le plus grand a, à plusieurs reprises, contacté sa mère pour qu'elle vienne les chercher, lui et sa soeur. Et cette nana appelait ma copine pour lui dire de venir chercher son fils au vu de l'état du père.

A chaque souci/problème, une solution!

Je ne sais pas si ça t'a aidé...

NoraL a écrit : 21 juin 2017, 09:55 Je suis devenue assez pessimiste sur ce chapitre : je ne vois pas d'amour vraiment heureux à part dans un court laps de temps...
ça reviendra, ça reviendra! Donne-toi du temps.
par NoraL
#1245833
Salut Carrie !
Oui, je crains en effet pour le plus jeune qui a déjà beaucoup absorbé les tensions inéluctables et palpables de toute cette période à laquelle succédera un changement important d'existence où le père souffre encore d'une dépression et moi de ce deuil. Cela fait beaucoup à gérer pour un enfant, je trouve. Et les inévitables questions auxquelles il faudra répondre et qui tordent le ventre par avance car elles renvoient à l'échec, à la fin d'une période où la vie reposait sur des fondements qui n'ont plus lieu d'être : "Tu ne vivras plus jamais avec papa ?". C'est pour lui une nouveauté qui est comme de se retrouver les pieds dans le sable, rien de solide, rien de stable. De cela, je suis pour l'instant inconsolable. Le reste ne me fait pas tellement peur (les questions matérielles, la solitude...). Et le père sera-t-il à la hauteur de son souhait ? Il est tellement, pour le moment, rentré en lui-même, en train de se débattre dans son mal-être...Oui, c'est du chagrin tout ça. Les projections sont difficiles à retenir. Parfois, j'aimerais me réveiller dans la joie du nouveau jour qui vient ; mais chaque réveil signe le rappel. Pour être franche, je tiens parce qu'il faut tenir, mais le désir, l'élan, ne sont là que fugacement, m'envoient une salutation et me désertent encore beaucoup trop. Un grand sentiment d'absurdité surplombe les heures. Je me console souvent en lisant les interventions sur le forum et en observant à quel point les souffrances des séparations sont importantes, qu'il existe véritablement un schéma universel de la rupture, que nous vivons tous ce deuil comme le vide crée par la mort suivi d'une longue convalescence ; la souffrance est une expérience de solitude et paradoxalement, c'est là qu'on rencontre le plus d'empathie, de compréhension, d'aide. Cela rend plus humain : c'est dans le fond, la seule vraie lumière dans ce long tunnel.
par NoraL
#1246183
Bonjour,
Tenir un peu mieux, ne pas se laisser démonter par les agissements que le futur ex peut avoir, comme par exemple enlever son alliance, laisser glisser quand il retrouve son aigreur, les méchancetés gratuites du quotidien...voilà aujourd'hui mon propos, mon besoin de venir ici.
Nous vivons donc sous le même toit jusqu'à cette fin d'année scolaire et le temps de régler les affaires techniques (logement, procédure, banque etc...), mais je n'ai qu'une envie : qu'il ne soit plus là avec sa noirceur dépressive où il mélange tout, son mal-être où il ressasse depuis un an de la rancune, du dégoût de vivre, un narcissisme-égoïsme dévorant (il ne parle que de lui quand il parle pour essayer de se mettre en valeur), qui est supportable tant qu'il fait quelques efforts ; la dépression a bon dos à la fin, mais pour certaines choses je ne le vois pas si déprimé (il ne cesse de changer sa photo sur facebook pour s'attirer des louanges, il passe beaucoup de temps à faire du sport pour lui et à expliquer ses performances et il redevient désagréable avec moi).
Bref, moi qui avais tant pris sur moi pour maintenir un peu de paix, j'ai décidé à mon tour d'enlever mon alliance, de le retirer de mes contacts facebook, de déchirer la photo que j'avais de lui dans mon portefeuille et de ne plus lui parler, ni de me justifier de quoi que ce soit. Même un contact réduit devient destructeur.
Voilà quelques gestes symboliques de purification.
Marre de la culpabilité du largueur qui ne sait plus quoi faire pour se gorger de ressentiment à l'égard de celle qu'il quitte. Le dégoût moral que cela inspire s'ajoute au lot d'emmerdements que toute cette période m'a sympathiquement donnée à vivre. En tout cas, une chose est sûre, quand le largueur agit ainsi (et apparemment, il le fait souvent), il ne se grandit pas, il perd toute l'estime que l'autre pouvait avoir pour lui, même dans son chagrin d'être quitté, il fait perdre la valeur de ce qu'a été le couple, il fait mal. Je rêve aujourd'hui que sa mesquinerie se retourne contre lui. Ce genre de justice devrait davantage exister si le monde était bien fait. Que ma prière soit exaucée !
(C'était mon coup de gueule !)
par NoraL
#1248845
Bonjour à tous !
Quelques nouvelles après un temps de retrait du forum, temps nécessaire pour digérer, accuser le coup, faire avancer les nouvelles donnes de ce divorce sur tous les plans.
Après cette année longue et difficile, je dirais que le plus dur est d'accepter que c'est fini une fois pour toutes, d'en tirer toutes les conclusions, que de vivre les conséquences d'une décision prise forcément dans la douleur et bien sûr, dans l'incompréhension, l'idée d'un énorme gâchis etc... mais une fois que c'est fait, un sensation de libération pointe enfin le bout de son nez.
Mon ex-mari (je l'appelle ainsi même si le divorce n'est pas arrivé au bout) va prendre ses nouveaux quartiers en septembre puisque son nouveau logement ne se libère qu'à cette date. Donc, encore un peu de cohabitation (hélas), mais étant donné que les choses sont claires désormais et se règlent peu à peu, l'heure est à l'apaisement. Un apaisement approximatif puisque de temps en temps, la charge émotionnelle refait surface. Le point positif est que, au terme de cette année de crise, mon détachement est très poussé et que je n'ai plus envie, ni de près, ni de loin, de revivre une vie de couple avec lui. L'idée même de reprendre une relation, hors les enfants qui nous lient et les arrangements pour le quotidien, me rebute. J'espère juste dorénavant qu'une fois séparés, il conservera l'envie d'être correct pour le bien de tous, qu'il reprendra l'équilibre perdu au cours de sa dépression (dont il se relève petit à petit) afin d'être une personne responsable.
Quant à moi, je me reconstruis pas à pas : l'amitié et la famille jouent un rôle important là-dedans. Et puis, je recouvre certaines attitudes que je ne m'autorisais plus parce que je craignais de n'être pas celle qu'il fallait pour mon conjoint. Je crois que pour mes enfants, le fait de me sentir mieux, leur sera bénéfique aussi. Là, ils sont bien entourés, aussi bien par leur père que par moi et globalement, nous faisons au mieux pour que nos secousses personnelles ne les affectent pas trop.
Dans le fond, c'est la seule zone d'inquiétude qui me reste et qui me questionne ; mais, si la vie est sereine comme ça, ils s'adapteront peu à peu.
Autrement dit, et pour mettre un peu d'eau au moulin sur le thème de la rupture, rien ne sert de forcer à maintenir une relation qui pourrit. Depuis que j'ai accepté la fin, je me demande comment j'ai pu accepter qu'il y ait eu un début et un milieu. 17 ans à avaler pas mal de couleuvres au nom de la sacro-sainte famille : pourquoi ?
Alors, à tous ceux qui vivent la galère de la séparation et des souffrances morales, une pensée tout en solidarité.
Et merci au forum ! Je continuerai à donner des nouvelles : ça fait du bien et l'entraide, y'a rien de tel !
par Carrie007
#1248941
Bonjour Nora,

Je pense que l'essentiel est là:
NoraL a écrit : 24 juil. 2017, 11:46 Et puis, je recouvre certaines attitudes que je ne m'autorisais plus parce que je craignais de n'être pas celle qu'il fallait pour mon conjoint.
Et oui, voir leur mère plus épanouie ne pourra qu'être bénéfique pour tes enfants.

Courage, la séparation de corps n'est plus très loin. Avez-vous une date pour l'audience de conciliation devant le JAF?
par NoraL
#1248961
Hello Carrie,
Pas encore de date d'audience. ; on règle avec les avocats d'abord dont les cabinets fonctionnent au ralenti : c'est la période de vacances. C'est long, mais ce n'est pas très grave. Ce qui compte, c'est que :
1) on est d'accord sur la garde des enfants
2) il va bientôt partir
3) que mon souhait de racheter sa part de la maison puisse être réalisé. Ce qui conduit à des rendez-vous avec les banques pour un prêt et le notaire.
La procédure n'a été lancée qu'il y a un mois et même si c'est en consentement mutuel, l'administratif prend son temps.
Mais une chose est sûre : même si je regrette d'en être arrivée à divorcer, je ne veux plus du tout imaginer un retour en arrière. Cette année a été trop affreuse et elle me remonte par à-coups de souvenirs acides qui me brûlent la cervelle. Ces moments où avant d'être traité pour dépression, il me faisait des crises horribles en me hurlant des insultes à la moindre contrariété. J'ai beau me dire qu'il était malade et pas en mesure de contrôler toutes ses émotions, j'ai vécu ces moments comme un enfer. Traumatisée, je devais en plus tenir bon la barre devant les enfants et ne pas laisser transparaître mon effondrement intérieur. Quand il est contrarié, il est encore capable de rentrer dans des crises pas possibles : l'autre jour, je lui pointais qu'il devait être plus vigilant avec les dépenses qu'il ne l'avait été (aux pics de sa dépression, il a fait des achats compulsifs qui nous ont mis dans le pétrin et qui pourront peut-être faire hésiter la banque à me prêter de l'argent pour racheter sa part de la maison) et là, il est tombé dans une colère noire, me criant qu'il ne voulait plus me parler, qu'il fallait que je dégage de la pièce où je me trouvais et des tas de gentillesses. Il a de temps à autre cette rage contre moi qui au départ de notre crise (ayant débuté il y a un an), me désarçonnait, me rendait folle de sidération et qui maintenant, ne fait plus que m'affliger, me dégoûter de lui, de son immaturité. Je me dis qu'il y a quelque chose du pauvre type en lui ou en tout cas du type qui grâce au regard généré par la distance, le recul émotionnel, le détachement qui commence à être le mien, désormais, n'est pas celui que je peux aimer et d'aucune façon. C'est drôle comme je le vois maintenant, comme parfois il me semble bête, pas très intéressant et moralement pas génial. Peut-être que mon inconscient me le repeint en être médiocre pour que je m'en détache encore plus facilement.
par Carrie007
#1248964
NoraL a écrit : 25 juil. 2017, 13:06 Ces moments où avant d'être traité pour dépression, il me faisait des crises horribles en me hurlant des insultes à la moindre contrariété. J'ai beau me dire qu'il était malade et pas en mesure de contrôler toutes ses émotions, j'ai vécu ces moments comme un enfer.
Je te comprends. C'est comme un alcoolique qui tuerait quelqu'un après avoir pris le volant ivre mort et que le Tribunal lui dise: "c'est pas de votre faute, monsieur, vous êtes malade"... La maladie n'excuse pas tout; elle explique tout au plus.

Il s'est servi de toi comme un punching ball, tu t'es laissée faire un temps mais tu as repris le dessus, c'est ce qui compte finalement.

NoraL a écrit : 25 juil. 2017, 13:06 je lui pointais qu'il devait être plus vigilant avec les dépenses qu'il ne l'avait été
Notes-tu ce que tu dépenses et ce que lui dépense, notamment concernant les enfants?

Une de mes amies est en plein divorce (conciliation en septembre 2017, chacun a son propre avocat au vu de la situation), son avocate lui a conseillé de noter - et de garder les reçus - de tout ce qu'elle dépensait pour les enfants (ils ont deux fils) car, pour le moment, c'est elle qui paie tout (cantine, orthoptiste pour le plus jeune, vêtements, courses alimentaires, etc...) et lui ne met pas la main au porte monnaie.

Sinon, je trouve ça très bien que vous ayez réussi à vous mettre d'accord sur l'essentiel.
par NoraL
#1249061
Bonjour Carrie,
L'image de l'alcoolique est très exacte ! En inversant le regard, on peut toujours se dire que le largueur a besoin du largué quand il agit sur lui comme un punching ball et c'est pour cette raison que le largué, même rabaissé, humilié, s'accroche : il se dit inconsciemment que l'autre a encore besoin de son largué pour exister. Et comme c'est très douloureux de ne plus exister pour le largué, on préfère pendant dans un temps du moins, évoluer dans le négatif plutôt que rien.
Heureusement, comme tu le dis, c'est je crois fini de mon côté de jouer ce rôle (je dis "je crois" par prudence car je sais que la psyché joue des tours, ses retours que la raison sait parfaitement inutiles voire délétères mais qu'elle n'empêche pas toujours : c'est le défi majeur de la rupture, c'est le sens de cette épreuve que de sortir armé d'une raison plus grande que ses émotions.)
Pour l'argent, quand nous ne vivrons plus sous le même toit, j'écouterai ton conseil à la lettre : chaque frais sera noté et fera l'objet d'une demande de partage équitable. Il me faudra être rigoureuse. Pour l'instant, j'essaie de tenir les cordons de la bourse pour éviter le naufrage. Vivement que chacun ait sa gestion personnelle et séparée de tout. Mon ex a durant sa dépression, régressé à tous les niveaux (sens des responsabilités, implication dans la maison, comportement raisonnable, évaluation des réalités) ; c'est un peu comme de demander à un grand blessé de se lever et de marcher que de divorcer de lui. Mais le paradoxe est que c'est lui qui l'a voulu, alors, je me garde de considérer son état de faiblesse : c'est à lui d'évaluer ses désirs/ ses forces pour engager ses choix. Il ne peut pas me mettre dans la situation où il veut une séparation et ne peut pas en assumer les choix, chose qui en plus me retomberait dessus. Alors oui, depuis que l'envie/l'espoir/l'illusion m'a quittée de recoller les morceaux, j'essaie d'agir avec une fermeté diplomatique.
par NoraL
#1249469
Aujourd'hui, je me sens faible, vide, triste. Je suis débordée par l'angoisse de ne plus me sentir entourée d'affection, d'amour. Hier, un ami est venu me rendre visite et je l'ai amené dans un très beau lieu pour lui faire connaître ma région. Ce lieu est empli de souvenirs : j'y allais avec mon ex seule ou avec les enfants. La nostalgie m'a envahie et j'ai failli pleurer devant mon ami. D'un seul coup, j'ai eu l'impression que je ne connaîtrais plus aucune joie véritable, que tout ce que je pourrais éprouver maintenant ne serait plus qu'un retour sur un champ de ruines.
Et puis, je suis revenue à la maison, mon ami est parti. Mon ex était là et je me suis laissée aller à lui parler de cette cassure qui se produisait en moi, de cette sensation de vide, du sentiment d'absurdité que la séparation faisait naître en moi, de la violence d'angoisse de voir la famille se disloquer.
Sa réaction était prévisible et j'allais dire cohérente de son point de vue : il a rappelé que notre divorce était en cours et pas question de revenir dessus. J'aurais dû venir écrire ici mon état d'âme au lieu de le lui confier. Car par-dessus la tristesse de ma nostalgie, j'ai éprouvé ensuite le pincement au coeur de la distance irréfragable entre nous deux qui m'a été rappelée comme on rappelle une règle de grammaire à un enfant qui continue à faire des fautes alors qu'il connaît la règle par coeur. Je me suis sentie nulle, seule, avec l'envie de rien, qu'il fallait vivre avec le goût perdu des choses.
par NoraL
#1249554
Et bien voilà, je sentais que je n'étais pas dans mon assiette, que je recommençais à broyer du noir, à ne voir plus que la béance de la séparation, le chagrin et de rumination en rumination, je suis allée encore lui parler (et au moment où j'y allais, je savais que c'était une bêtise) pour lui dire que je n'avais pas envie de ce divorce, histoire de me prendre un mur et quelques volées de bois vert au passage (me faisant traiter d'imbécile et que si je le prenais comme ça, il serait moins conciliant sur nos accords). Voilà, j'y suis allée pour m'humilier et tout le boulot que j'avais fait pour tenir à peu près bien dans cette période un peu houleuse, me semble réduit à néant. Pire que ça, le fait de m'être faite traitée d'imbécile me ranime dans l'envie de l'emmerder, de ralentir la procédure alors que je sais pertinemment que c'est moi qui finirai par souffrir de tels agissements, plutôt que de continuer à m'en détacher lentement mais sûrement.
C'est pas terrible tout ça.
par NoraL
#1249619
Bonjour,
Je me sens clairement au creux de la vague : l'impression que je n'arrive plus à regagner la crête, que mes ressources sont à plat.
Je me rends compte que j'ai vécu les mois passés dans un élan de survie, que j'ai d'abord bricolé une sorte de stabilité au quotidien pour mes enfants en dépensant une énergie que je n'avais pas forcément, en essayant de ne pas trop faire transparaître mes chagrins, mais maintenant, je suis vraiment fatiguée. J'ai accompli toute cette année les tâches du quotidien car mon ex m'y aidait beaucoup moins, je suis allée au travail bien souvent après des nuits d'insomnie et des réveils avec la boule au ventre. J'ai continué, quand je le pouvais, à faire ce que j'aimais même si cela me semblait dérisoire et accompli sans grand plaisir. Je me suis épanchée auprès d'une psy, j'ai vu des amis, mais à de très rares moments, je me suis sentie pleine. Par instants et récemment, j'ai vu dans cette séparation une forme de libération mais ce que j'entrevois surtout c'est quand même l'échec, la perte d'amour, la perte d'unité familiale.
Au jour d'aujourd'hui, je me sens bloquée et je n'arrive pas à comprendre pourquoi.
Si quelqu'un passe par là, j'aimerais bien en discuter...
par NoraL
#1249841
Je ne sais pas dans quelle mesure mon fil est suivi...bref, c'est pas trop grave de monologuer un peu ; c'est toujours un retour de conscience supplémentaire sur soi dans le fond. De toute façon, quel conseil pourrais-je avoir à part "sers les dents, tiens bon !". Je sais que cette période est transitoire et que la séparation géographique n'est plus qu'une affaire d'un mois. Ce changement proche et qui va entériner le choix de prendre des chemins séparés, me fait paniquer autant qu'il peut par instants me sembler salvateur ; c'est ainsi que j'analyse ce que j'ai écrit hier et avant-hier sur mon fil ; ces moments de retour, de régression, de rencontre brutale avec le mur (énième rencontre) m'arrivaient moins souvent ces dernier temps ; alors je vis mal le fait de m'y être heurtée encore une fois par masochisme et déraison. Il n'y a pas de rupture heureuse et lisse après 17 ans et deux enfants. Et puis tout cet administratif à gérer quand on divorce...ces papiers qui rappellent sans cesse ce qui arrive, le cadre de la nouvelle vie, garde alternée, comptes...la sensation que mon drame privé n'est plus qu'une affaire de technique juridique, le détachement froid à rajouter sur le détachement de mon ex. Je ne conseillerai à personne de se marier et de réfléchir 20 fois avant d'avoir des enfants.
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par Albane06
#1249846
Bonjour Noral,

Si je t'assure, je te suis et d'autres aussi certainement, et puis tu sais je suis passée par là même si je n'avais qu'un enfant et que 8 ans de vie commune... la seule différence, c'est que moi l'aspect juridique je n'y ai pas attaché d'importance, je savais ce que c'était, et pourtant... quand nous sommes passés devant le juge plus de 2 ans après la séparation, il y avait ce petit pincement au coeur, ce sentiment de gâchis qui était revenu...

tout ce que je peux te dire, c'est que tu vas voir la garde alternée, va te redonner du vrai temps pour toi, la séparation physique va t'aider à repartir même s'il y a des hauts et des bas, et le temps va faire son oeuvre.

courage
par NoraL
#1249855
Merci à toi Albane pour ces mots d'encouragement. Tu n'es pas la première personne à me dire que la garde alternée a du bon pour se retrouver un peu. D'autant que j'ai beaucoup pris en main les enfants ces derniers temps et que je me sens uniquement mère et plus femme du tout. Je me dis aussi que les affaires juridiques seront d'ici quelque temps derrière moi, que c'est un mauvais moment à passer...mais pour moi, le moment est vraiment mauvais à passer ! Et pour me rassurer, je me projette dans l'idée qu'il est pire de vivre sous le même toit que quelqu'un qui ne veut plus être en couple que de vivre plus simplement seule. Ce genre de pensée me fait du bien même si je sais que la vraie solitude est dure à encaisser certains jours (je suppose que ce sont les "bas" auxquels tu fais allusion).
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par Albane06
#1249856
Bien sûr que la garde alternée a du bon, pour les enfants je ne sais pas cela dépends des enfants de l'âge et de plein de paramètres, en revanche pour la maman, c'est TOP

regarde autour de toi, quelles sont les mères divorcées/ séparées qui ont refait leur vie ? le plus souvent celles qui n'avaient pas les enfants à temps complet, et celles dont les enfants ont quitté le nid.
En plus tu sais cette chose qui est le temps que tu passes à organiser les choses pour que tout roule... ben tu vas le diviser par deux, comme tu ne seras plus le parent par défaut qu'une semaine sur deux... donc une semaine POUR TOI SEULE.... ça fait combien d'années que tu ne l'as pas eu ce luxe? au moins depuis la naissance du premier et plus probablement depuis que tu vis en couple avec Monsieur.

Alors oui la solitude peut faire peur (moi personnellement pas du tout, mais bon c'est moi) mais on peut être seule au milieu de sa famille... tu le sais bien, combien de fois au milieu de Monsieur et des enfants alors que tu te tapais les corvées pendant que eux vaquaient à leur occupations ensemble ou chacun de leur côté tu ne t'es pas sentie seule... seule à pleurer en te disant, mais en fait je ne voulais pas cette vie là? quand ton conjoint ne sentais pas combien tu étais épuisée et que tu avais besoin qu'il te soutienne ou te décharge et te téléphonait en disant dis donc je rentre tard ce soir y a le dossier truc à finir... alors que tu comptais sûr lui... mummm ? cela ne te rappelle rien tout ça?

J'ai cohabité 4 mois avec mon ex mari entre la décision de nous séparer et le moment où il est parti... c'était très long... alors un an... tu vas voir tu vas revivre.
par NoraL
#1249860
Honnêtement, avant que notre crise n'éclate, j'en faisais plus que lui à la maison, mais il faisait d'autres trucs qui compensaient (les travaux : de la petite réparation à des choses plus importantes, il faisait la cuisine autant que moi et n'était pas un père absent) ; mais je me tapais tout le ménage et mon boulot exige que je travaille chez moi en plus de mes horaires sur place. Alors oui, à certains moments, j'étais épuisée et en avais vraiment marre. Et il serait long d'énumérer ce qui me gênait chez lui (la peur du conflit surtout, une grande difficulté à communiquer en général : c'est à mon sens ce qui nous a plombé car il fallait toujours faire attention qu'il ne se sente pas agressé quand il fallait soulever tel ou tel point) ; il pense et a toujours pensé que tout devait découler d'une évidence, que je devais deviner en quelque sorte ce qu'il éprouvait. Et quand quelque chose ne lui plaisait pas chez moi, il ne me le disait pas et accumulait ses rancoeurs, se faisant boudeur, froid, distant, encore plus solitaire. Cela était proprement insupportable car j'avais tout le temps la sensation de devoir marcher sur des oeufs ou de me justifier pour tout et n'importe quoi. Et durant cette année, on a atteint le pire du pire dans ce dysfonctionnement : il a tout rejeté sur moi en crachant comme un volcan ses ruminations solitaires accumulées alors qu'il aurait été plus simple de communiquer tranquillement au fur et à mesure : il présente une sorte d'immaturité affective où il croit que tous ses besoins doivent être comblés sans les expliquer ni prendre le temps de voir s'ils sont réalisables. Alors oui, de ce point de vue, la vie n'est pas simple et elle est intolérable depuis un an. Et donc, je te crois parfaitement quand tu me dis que je pourrais éprouver du soulagement quand je passerai pour de bon à autre chose.
Pour la garde alternée, j'espère qu'elle sera un bon choix pour les enfants (le plus petit a 7 ans et le grand 16 ans 1/2) ; mais je ne me vois me lancer dans une guerre juridique pour faire différemment. Il est un bon père globalement et les enfants sont attachés à lui. On verra à l'usage.
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