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par NoraL
#1239298
Bonjour,
Besoin de soutien, de conseils pour mieux surmonter mon divorce prochain d'avec mon mari avec lequel j'ai deux enfants et partagé 17 ans de ma vie.
J'espère aussi que mon histoire permettra à beaucoup de personnes qui lisent les fils de ce forum d'éviter les erreurs d'une reconquête qui peut s'avérer bancale et finir par un constat d'échec encore plus retentissant à la fin. Je m'explique : il y a huit ans, mon mari m'a trompée et quittée pour une femme qu'il connaissait à peine, une sorte de coup de foudre qui n'aura duré que quelques mois. Durant cette période, j'ai tout fait pour le reconquérir ; j'étais effondrée comme on peut l'imaginer. Mon fils souffrait, je souffrais, et mon mari, je le sentais, souffrait. Je voyais bien que sa décision de partir était plus liée à une sorte d'entêtement qu'à un véritable désamour pour moi (bien que m'ayant affirmé qu'il ne m'aimait plus etc...) : j'avais découvert son infidélité, il n'était pas fier de ses agissements, mais justement moins il était fier, plus il maintenait que cette femme, qu'il avait vue en tout deux fois, correspondait à l'image qu'il se faisait de l'amour.
Alors, sûre de moi (enfin, pas tous les jours...), je suis partie en "reconquête" : j'ai fait tout le contraire de ce qui est préconisé (silence radio, distance). A l'inverse, je n'ai eu de cesse de lui montrer combien je l'aimais, de lui dire que je ne pouvais me résoudre à le voir partir pour une histoire sans grande densité. Il a quand même fallu, pour qu'il m'entende à nouveau, que je lui brandisse à un moment donné, le spectre d'un divorce où je ne comptais pas m'entendre avec lui à l'amiable. Il avait été assez odieux avec moi, évidemment par culpabilité ; durant toute cette période, son manque de respect m'avait fait osciller entre une envie pure et simple de lui rendre les coups (moraux) et de lui faire ouvrir les yeux sur le fait que nous étions un beau couple.
Il est revenu rapidement et nous avons même eu, l'année qui a suivi cette rupture, un second enfant. Mais au fond de moi, une partie de ma confiance en lui s'est étiolée - et je n'avais plus confiance en moi non plus : cette rupture m'a profondément blessée. Passée l'euphorie de l'instant de la reconquête, de l'arrivée du nouvel enfant, j'évoluais dans une crainte maladive de perdre tout ce qui était revenu. Jalouse, possessive, craignant sans cesse que mon mari me fasse revivre ce choc, je n'étais plus moi-même. Il souffrait en silence espérant que cette jalousie s'estomperait avec le temps. Il m'a fallu quatre ans pour reprendre confiance en moi !
Et là, je dois dire que les choses se sont inversées : j'étais plongée dans mes activités, rencontrais le regard d'admiration d'autres que lui pour ma réussite dans un domaine qui me tient à coeur, suscitais du désir (ma blessure narcissique s'est envolée !) et même attirai l'attention d'un homme que j'admirais mas qui m'avait toujours semblé inaccessible. Avec lui, il ne s'est rien passé de spécial si ce n'est que je sais que je lui plaisais, mais cela me faisait beaucoup de bien. Du coup, j'ai un peu délaissé mon couple qui de fait m'avait demandé beaucoup d'énergie (parce que je craignais toujours de ne pas plaire à mon mari et de le voir me quitter ; j'avais changé pour lui et pas pour moi).
Et puis entre la jalousie et la période où je me suis détachée de lui, mon mari souffrait. Et il en a eu marre : depuis cet été, nous vivons une période de crise horrible qui va trouver son point final d'ici peu puisque nous allons divorcer. Nous n'avons pas réussi à retrouver notre point d'équilibre après la première rupture. Et cette fois, c'est bel et bien fini, avec de gros dégâts pour lui comme pour moi : je l'aime, il m'aime mais nous ne savons pas nous aimer. Dépression pour tous les deux et pour moi, grosse inquiétude pour mes enfants. J'aurais aimé que nous essayions enfin de travailler à un vrai équilibre, mais c'est trop tard, il ne veut plus.
Voilà...
Désormais, je voudrais au moins que le divorce se déroule au mieux : pour les enfants, pour lui, pour moi. Et pour moi, c'est une grande souffrance d'avoir réussi à sauver une première fois mon couple pour le reperdre à nouveau. J'espère en tout cas, qu'outre quelques conseils et soutiens pour traverser cette période difficile, mon histoire servira à montrer qu'il ne faut pas reconquérir à tout prix, que se remettre en couple après une grosse crise exige que chacun ait à nouveau confiance, que la totalité des rancoeurs soit liquidée etc...Chose que je n'avais pas réalisée au début et qui est revenue comme un boomerang...
Merci à ceux qui me lisent.
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par Playmaths
#1239311
Malgré la différence assez nette de nos histoires respectives, ta conclusion est vraiment très intéressante. Il faut reprendre confiance en soi, que la rancoeur disparaisse, avant de vouloir tenter ou espérer quoique ce soit.

Afin de protéger vos enfants, si ce n'est pas déjà fait, il faudrait sûrement consulter un spécialiste pour réussir à ne pas laisser tes émotions interférer dans leur éducation.

Bon courage et bienvenue à toi
par Daenyan
#1239330
Merci de ton témoignage, Nora.
Je pense que l'une des "erreurs" a été de chercher à le reconquérir lui, au lieu de te reconquérir en priorité, et que tu l'as bien compris.
Je ne sais pas quel âge tu as, mais sache que la vie nous réserve toujours de belles choses car c'est nous qui la construisons.
Suite à cette rupture, comme tu es déjà passée par là, prends bien soin de toi en priorité pour que tu sois vraiment bien et que tes enfants aient une mère épanouie.
par NoraL
#1239333
J'ai lu votre histoire Playmaths ; et ce qui ressort de commun avec la mienne est la différence de temporalité : quand je guérissais de mon manque de confiance, mon mari allait de plus en plus mal ; puis maintenant qu'il a quasiment fini son deuil de notre relation (vraiment, il ne veut plus re-tenter), qu'il ne va pas forcément bien (mais au moins, il est au clair avec son intention de se séparer de moi), c'est moi qui m'enfonce dans la nostalgie, le regret, le remords, l'envie d'arrêter le temps et de le réparer. J'ai essayé de lui proposer une thérapie de couple, un break, un retour patient vers le couple en respectant son besoin de se reconstruire etc...Mais c'est un refus net de sa part à toutes ces alternatives ; plus de motivation, plus rien de son côté. Et je crois que ce point-là est un peu identique de votre côté : au moment où vous allez mal, elle vous épaule ; puis lasse, elle se détourne de votre relation et c'est vous maintenant qui réalisez la perte...Vous êtes jeune, pas d'enfant...Si au moins vous ne la retrouvez pas, faites que cette rupture vous permette de ne pas reproduire ce problème de décalage, qui est à mon sens un souci majeur pour l'entente du couple. Personnellement, j'ai 45 ans et j'ai mis trop de temps à comprendre (mon mari étant très peu bavard, ne m'y a pas beaucoup aidée non plus : il rumine en silence et fait exploser sa bombe de reproches sans avoir pris soin de communiquer ses émotions avant ; je ne me suis jamais sentie en confiance avec lui car il fallait toujours que je lui extirpe des informations : c'est assez fréquent et donc erreur à ne pas reproduire...). Pour les enfants, un thérapeute est peut-être encore un peu prématuré. La décision de divorcer est encore toute fraîche. Bon courage à vous aussi !
par NoraL
#1239337
Oui, Daenyan, tout à fait : il ne faut pas chercher après une blessure à la patte à ce que, celui qui nous a blessé, vienne nous sécher le sang. Il faut trouver en soi les ressources pour cicatriser et dépasser, sinon, on évolue toujours comme un petit animal fragile. Reconquérir : oui, mais pas en tartinant la blessure d'une couche de mauvais vernis.
Une chose positive néanmoins, c'est que lui comme moi sommes très attentifs à nos enfants, lui comme moi, nous voulons à tout prix les protéger au maximum.
Je n'arrive pas à éprouver beaucoup de plaisir à l'existence en ce moment : cette seconde rupture me laisse un peu vide, boule au ventre le matin, ruminations, tristesse. Toutes ces années, l'échec au bout, et la sensation d'un grand gâchis tout de même. En tout cas, je crois que ce clap de fin signe pour moi le renoncement à la vie de couple en général. Après avoir vécu un tel amour et un tel déchirement, je n'aspire qu'à une forme de sérénité retrouvée...
par Priscilla
#1239345
Bonjour Noral,

Ta blessure et encore récente, il s'agit d'accepter tout d'abord l'échec de ta relation puis d'en faire le deuil. Il est logique que tu ne puisses pas, dans l'immédiat, t'imaginer avoir une nouvelle vie de couple mais c'est trop tôt pour y songer et tu sais bien que la vie réserve bien des surprises.

Tu as su prendre du recul lors de votre séparation et de ta reconquête, à juste titre, il est important de se retrouver soi-même avant de recommencer, ça permet également de prendre du recul sur la relation et de ne pas reproduire le même schéma qui a aboutit à l'échec.

C'est d'ailleurs pour cette raison que le silence radio est avant tout évoqué, celui pour se retrouver soi-même avant toute idée de reconquête. Parfois aussi on se rend compte que l'on se fond dans ne relation et que la rupture est la meilleure chose qu'il soit.

Retiens le positif de ta relation et dis toi au moins que tu as essayé de sauver ton couple et c'est tut à ton honneur.
par NoraL
#1239358
Merci Priscilla,
Un deuil, oui, c'est ça, un vrai deuil après séances de réanimation, soins palliatifs...Il faut se rendre désormais à l'évidence de la mort du couple ; et donc se résoudre à ces temps morts, ces moments d'acceptation et ces instants où la douleur pique...et se retenir de retenir le corps qui fait son trajet de la morgue au cimetière, de l'enlever du corbillard et de le secouer désespérément en espérant que notre énergie le fasse remuer. Mais au moins, je laisse le cadavre rejoindre sa dernière demeure en me disant que j'ai tout fait pour le sauver il y a huit ans (même si ça s'est révélé boiteux)et que j'ai encore tout fait cette année pour essayer de remonter mon mari, de remonter notre couple. Lui aura été beaucoup plus enclin à régler les choses par des ruptures à chaque fois ; cette façon d'être, même si elle est tout à fait compréhensible, m'a toujours désolée car c'est très brutal : il ne dit rien, ne cherche pas à mettre les problèmes sur la table, il aurait fallu que je devine tout et rectifie tout ! Les problèmes ne venaient d'après lui que de moi. Et ce fonctionnement de culpabilisation de ma personne, au bout de 17 ans, me lasse. Son agressivité lors des deux ruptures, je dirais même sa hargne me font penser qu'en dépit de la tristesse, je finirais par éprouver un soulagement, in fine. Etre moi-même sans me dire "oh, il va penser ci et ça et il ne me le dira pas et après, il finira par me le reprocher et vouloir rompre". Cette épée de Damoclès au moins n'existera plus. Car après son infidélité, j'ai vécu avec cette hantise qui s'est finalement réalisée ! Alors, bien sûr, quand on est dans un processus de rupture que l'on ne veut pas, on serait prêt à accepter et même à aimer la souffrance qui nous est causée pour éviter la rupture. Et c'est contre cela maintenant que je dois lutter.
par NoraL
#1244772
Bonsoir,
Je reviens parmi vous, moins pour témoigner cette fois que pour demander à ceux qui sont passés par un divorce de m'aider à passer le cap au mieux.
Depuis la dernière fois que je suis passée sur le forum, le divorce aurait dû avancer. Mais mon mari a entamé une dépression, s'est retrouvé hospitalisé en clinique psy pendant un mois ; évidemment, ce n'était pas le moment d'évoquer divorce. Cette période a été horrible : lui, au fond du trou, moi à amortir du mieux que je pouvais l'angoisse de cette situation pour les enfants. J'ai soutenu comme je pouvais mon mari et le quotidien de mes deux enfants que je ne voulais pas voir modifié ; cela a été éreintant, moralement, physiquement.
Il est revenu et son état est meilleur, stabilisé (il ne souffre plus de ces crises d'angoisse terribles qu'il avait avant de partir à la clinique), néanmoins, je ne le sens pas guéri : il me dit accomplir d'énormes efforts pour la moindre petite chose et subit encore des sautes d'humeur, des moments prolongés d'isolement, des accès de mélancolie.
Quand il est dans son moment "agité", il devient agressif avec moi et me parle de divorce ; ainsi, nous avons pu discuter (et nous disputer) sur cette séparation inéluctable. Nous sommes finalement d'accord sur de nombreux points et attendons la fin de l'année scolaire pour acter.
Mais je suis quand même dubitative : j'ai l'impression que son état dépressif qui traîne depuis des mois, jusqu'à ce pic du mois dernier, trompe son jugement. Je m'explique : je pense que la dépression n'est pas un bon moment pour divorcer et qu'il vaudrait mieux attendre qu'il ait récupéré ses forces pour aller dans ce sens puisque c'est d'abord son souhait (que j'accepte de bien mauvais gré, mais que j'accepte). Mon raisonnement émane sans doute du désir de ne pas voir ce divorce se faire, mais aussi de la crainte que j'ai par rapport à une rechute possible - et aussi vis à vis de mes enfants...déjà qu'un divorce n'est pas forcément simple pour eux...et voir un père dépressif et une mère malheureuse qui essaie de s'adapter à cette douloureuse décision...Qu'en pensez-vous ?
par Elieza
#1244781
A l'inverse, ce divorce l'aidera peut être a rebondir-puisque c'est ce qu'il semble vouloir.
Tu ne PEUX pas être sa psy, et tu n'as pas a régler ses problèmes. Il vaut mieux des parents séparés mais "sereins", que des parents qui renoncent a un divorce pour sauver les apparences. Ne croit pas que les enfants soient dupes de quoi que ce soit....
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par Paige
#1244791
Mais mon mari a entamé une dépression, s'est retrouvé hospitalisé en clinique psy pendant un mois ; évidemment, ce n'était pas le moment d'évoquer divorce.
pourquoi "évidemment"?

Je ne te parle pas bien sûr de batailles ou d'agressivité, mais juste de rester cohérent avec vos choix .

On peut se comporter dignement et en être humain, sans pour autant "mentir"

car s'il ne sort jamais de sa dépression, tu vas rester mariée avec lui toute ta vie? n'est-ce pas une "excuse" pour lui comme pour toi pour ne pas avoir à prendre vos responsabilités?

Tu le dis d'ailleurs "c'est la dépression qui altère son jugement" :/

Et oui mille fois oui, ça me crève le coeur (pardon je suis un peu énervée par ça je l'avoue) de voir tous ces ADULTES qui utilisent leurs gosses pour justifier leur fuite en avant!

au pretexte de protéger vos enfants, vous faîtes exactement le contraire! vous les exposez à la dépression et au chagrin, et au déchirement :/

tu ne veux pas que ce divorce se fasse alors que, dans les conditions actuelles, c'est précisément ça qui "protégerait" vos enfants.

Les enfants se remettent très bien d'un divorce bien mené, ils peuvent ne jamais se remettre de parents lessivés :/

Allez, courage!
par NoraL
#1244792
Merci Elieza pour ta réponse. Je crois que je m'accroche trop à l'idée d'un modèle de vie familiale classique et que le divorce, après 17 ans de vie commune, me fait peur. C'est surtout pour mon petit de 7 ans que j'appréhende. A vrai dire, c'est surtout pour lui que j'angoisse et je me demande comment le faire traverser cette séparation sans lui refiler mon anxiété, ma nostalgie et la crainte que j'ai de voir mon mari dans cet état. Je vois une psy qui m'aide bien, mais si certaines personnes ont des conseils à me donner pour agir au mieux avec les enfants, je suis preneuse.
Quant à mon mari, en effet, il faut que je le laisse sans doute faire son chemin ; il faut qu'il se retrouve puisque, comme il le dit, il a tout à reconstruire dans son esprit. Cependant, cela me fait bizarre de renoncer à être un soutien dans une période où il semble encore fragile. Dans le fond, je pourrais me dire égoïstement que cette séparation va me libérer d'un gros poids d'angoisse car vivre aux côtés d'une personne si mal dans sa peau n'est pas sans effet sur moi (et la petite famille). J'ai beaucoup souffert et il serait préférable, rationnellement, que je songe à poser de nouvelles fondations à ma vie où celle-ci ne sera plus happée par le tourbillon de noirceur qu'est devenue cette relation au fil du temps. Puisque la raison doit l'emporter pour le bien de tous, il me faut dorénavant essayer d'avancer dans ce processus de divorce avec sagesse. Aussi, merci par avance aux membres du forum qui connaissent les convulsions de ces périodes bâtardes (entre le maintien de la vie conjugale et la séparation physique) de m'aider de leurs conseils, à éviter les erreurs qui accusent la douleur.
par NoraL
#1244793
Ah je viens de voir ton message Paige. Il est quand même difficile face à un conjoint en dépression sévère de savoir comment réagir correctement. J'étais assez partagée entre le réflexe de l'aider avec mes habitudes de femme mariée depuis 17 ans et la nécessité de plus en plus criante de mettre un terme à ce cercle de souffrance (qui s'auto-alimente). Cette période d'hospitalisation étant passée, le doute n'est plus permis maintenant. Je vais avancer vers ce divorce avec autant de sérénité que possible.
par NoraL
#1244838
Merci infiniment pour ces encouragements, les clarifications et cette invitation à m'épancher. Rien que l'idée de pouvoir faire part de mes difficultés ici, me réconforte. Et pour celles et ceux qui ont traversé ça, je suppose qu'ils ont connu ces moments où l'on souffre moins de se séparer d'un conjoint (avec lequel la souffrance est devenue plus importante que les partages féconds) que de l'ensemble de ce qui a été édifié au fil des années : ces moments inscrits dans la mémoire où le visage de l'enfant et de sa joie se superposent à celle d'un couple uni, par exemple. C'est cela qui me tord de douleur plus que de vivre séparée, seule. Ces atomes de vie agrégés que le divorce brutalise en imposant de reconstruire une nouvelle mémoire.
par NoraL
#1245287
Bonjour à tous !
Quelques nouvelles du front...et besoin de m'épancher un peu.
Alors, le divorce avance techniquement : convention, avocat, discussion plus précise sur la séparation. Une paradoxale sensation de vouloir en finir le plus vite possible pour que mon bientôt ex mari puisse s'envoler du nid (et enfin tourner la page, me projeter dans ma nouvelle réalité) et le pénible remugle de la nostalgie. Nous vivrons a priori sous le même toit encore un mois et demi, le temps que les enfants finissent leur année et que matériellement chacun puisse s'organiser pour le logement. Et c'est finalement ce temps de latence qui est pour moi extrêmement pénible car financièrement, impossible de réunir l'argent tout de suite pour habiter ailleurs. Mon problème est que sa présence réveille en moi les liens passés, les situations familières, les enfants réunis autour d'un couple etc... : nous oscillons entre distance et petits rapprochements et malheureusement, aucune des deux attitudes ne me procure de l'apaisement. La distance fait de lui l'étranger -ce qui est parfaitement artificiel pour moi : je ne peux absolument pas vivre et le faire vivre dans la glace, émotionnellement-, les rapprochements (physiques qui ne devraient plus arriver mais qui arrivent quelques fois encore) me font sentir douloureusement qu'il n'a plus les sentiments qui rendaient toute chose évidente. Tentations de parler de ce qui nous unissait, tentations de ramener un rêve de couple uni...les périodes bâtardes sont de loin les pires ! Aujourd'hui, matinée pénible, après-midi meilleur, début de soirée pénible et j'espère soirée meilleure ! Hier fut une bonne journée où je pensais à cette séparation comme un renouveau possible -au travail, loin de lui, discutant avec mes amis à l'heure du déjeuner, j'étais sereine ; je disais à mes amis qu'il valait mieux un divorce correct pour les enfants qu'un simulacre de couple. Et ce matin, au réveil, tout m'a paru noir : je les imaginais insondablement tristes au milieu d'un gros gâchis. Je me demandais comment quelques membres du forum, ayant connu séparation avec enfants, avaient géré ces moments autant pour eux-mêmes que pour juguler la douleur liée aux enfants.
Merci à ce forum d'exister et de permettre à ceux qui se séparent -et qui endurent une situation assez similaire à la mort- de pouvoir s'exprimer et de rencontrer la parole d'autrui.
par Carrie007
#1245290
Bonjour Nora,

Je ne suis pas divorcée et je n'ai pas d'enfants.

Par contre, mes parents se sont séparés (plutôt ma mère a quitté mon père) lorsque j'avais 15 ans. Je n'ai jamais vu mes parents heureux ensemble, j'ai assisté à des disputes, à des violences verbales de mon père. Je n'ai jamais vu mes parents partager des moments de complicité ou même se montrer attentionnés l'un envers l'autre. Je n'ai même jamais vu mes parents partager la même chambre!

Quand ma mère a finalement quitté mon père, elle a pris, je crois, la bonne décision. Et moi je me suis sentie nettement mieux. Tes enfants comprendront que l'amour ce n'est pas rester coûte que coûte avec l'autre, que ce n'est pas renoncer à son propre bonheur et son propre épanouissement et rester ensemble "pour les enfants". Et c'est un bel exemple que tu leur montres, pour plus tard.

Vous avez essayé de vous retrouver, ça n'a pas fonctionné. N'aies pas de regrets d'avoir tenté, ni que ça n'ait finalement pas marché.
Certes, ta situation n'est pas idéale, ce n'est pas ce que tu avais rêvé en passant devant monsieur ou madame le Maire mais au moins tu peux te féliciter d'avoir essayé.

Tu montres à tes enfants une image de femme forte et solide, de celles qui n'abandonnent pas au premier obstacle mais de celles qui savent aussi abandonner la partie quand il le faut.
par NoraL
#1245294
Cette réponse m'aide, Carrie. Ton récit me montre qu'il n'y a pas que la cassure au bout du chemin pour les enfants. Et de toutes les façons, rares sont les exemples de couples harmonieux qui offrent une image vraiment agréable aux enfants. Ce forum, de par la diversité des histoires et des déséquilibres des duos formés récemment ou anciennement, prouve que l'amour est bien souvent une source de grande souffrance ou de préoccupation. Il en fut pour moi bien que mes parents ne se soient pas séparés ainsi que ceux de mon actuel mari. Comme quoi...Et d'après ce que je peux lire de ton propre témoignage, la séparation de tes parents a pu aussi t'apporter une forme de sagesse sur le couple : ne pas le mettre sous perfusion quand il agonise. Cette connaissance est précieuse pour s'éviter de grandes et répétitives désillusions. Et puisqu'il faut essayer de tirer un enseignement de toute expérience, j'espère que mes enfants détiendront une part de maturité supplémentaire dans leur vie affective, comme tu sembles la détenir, chère Carrie.
par Elieza
#1245301
Oh Noral.Je manque de temps la tout de suite pour te répondre, mais j'ai plein de choses a te dire-qui j'espère te soulageront a défaut de t'aider...plus tard ce soir, j'espère.
par NoraL
#1245311
Bonjour Elieza,
Je serai ravie de lire ta réponse quand tu auras le temps. Chaque minute passant, chaque parole m'aident à raisonner, à rationaliser. C'est prépondérant dans la mesure où toute la dimension émotionnelle trouble la vue. Si j'allais mal hier, c'est parce que la proximité d'avec mon mari (il est en arrêt maladie et hier je ne travaillais pas) m'est nocive : sa dépression biaise sa façon d'être, de penser, de sentir, me le montre sous un aspect qui brouille tout, si bien que je ne sais plus si ses mots émanent d'un état ou de son être. Et je ne devrais pas me poser ce genre de question, comme je finis par le comprendre en parcourant ce forum. Tous ceux qui quittent donnent aux quittés cette sensation de sidération face à la découverte d'un "autre", celui qui exprime son besoin d'en finir avec le couple. "Ce n'est plus le même, ce n'est pas lui, cela ne lui ressemble pas etc..." Ce genre de phrase, avec ou sans dépression (il y a toujours quelque chose de dépressif dans la rupture) foisonne dans nombre de témoignages. Aussi, en me levant ce matin, même avec cette boule au ventre qui me réveille trop tôt, je me suis dit qu'il fallait que je me protège de la tentation de comprendre, et par conséquent, de réduire a minima tout contact verbal. Je m'aperçois que la seule présence de mon mari, avec ses attitudes parfois erratiques de grand déprimé (il dit une chose et ne s'en souvient plus après ou n'a plus le courage de faire ce qu'il a annoncé, il passe de la tristesse à l'agressivité, n'a que très peu d'initiative, recherche la solitude et du coup isole la famille de contacts amicaux -il a du mal à supporter "le monde"...) m'enfonce alors que j'ai besoin de force comme le soulignait Carrie hier dans son lumineux commentaire. Son mal-être me met trop souvent dans la position où je voudrais l'aider (mais du coup, me replonge dans un don d'amour unilatéral - car il est comme "gelé" émotionnellement), ce qui m'empêche de me détacher de lui alors qu'il veut cette séparation. Sans compter, que son angoisse est comme contagieuse : elle me bouffe littéralement. La résolution que je prends est donc de construire une petite liste de choses à faire dans la journée, pour moi et mes enfants et de passer le plus de temps possible loin de lui. C'est préférable, je crois.
par Carrie007
#1245445
Bonjour NoraL,

Comment te sens-tu aujourd'hui?

Je trouve que tu gères comme une chef! Tu as surtout compris qu'on ne pouvait pas sauver les gens. Continue à prendre soin de toi et de tes enfants. Comment vont-ils?
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