Eiphos,
je te remercie pour ce lien très intéressant que je viens de parcourir, et tout-à-fait en relation avec ce topic.
Je nuancerai les propos tendant à faire de l'idéalisation de l'ex partenaire une affaire de genre, tout dépend de cette histoire, de la manière avec laquelle elle fut vécue, de son contexte avant et pendant.
Les fantômes sont des images dont le temps efface toute aspérité, le risque étant en effet l'idéalisation, le point de référence ultime. Peut-être est-ce plus confortable que de vivre un présent ou un futur immédiat incertains.
Je reçus un mail il y a deux mois de cela, suite à mes entêtements : "Notre histoire est finie, j'espère être suffisamment claire pour que tu cesses tout contact avec moi. Cesse de m'importuner. Je te souhaite de retrouver rapidement la paix intérieure". Corps 16, caractères gras et en capitales.
Peut-être sommes nous trop nourris dès notre plus jeune âge à la littérature romantique, à l’héroïsme tout puissant face aux éléments contraires, une dramaturgie opposée aux principes de réalité, nourris au fantasme. Un auteur anglais, dont les sujets de prédilection sont les histoires affectives de nos contemporains, a écrit qu'il n'aimait pas le romantisme car selon lui ce dernier est moraliste. Dans la peinture du XIXe siècle, les romantiques français se sont évertués à transposer et de manière outrancière des faits, des événements réels à grands renforts de figures stylistiques, créant en cela des icônes devenues références.
Il y a bien longtemps
, je me souviens du sentiment éprouvé à la lecture du mot "fin" des "Trois Mousquetaires" (soi-dit en passant, champions de tous les "interdits"). Il fallait quitter ces héros, tous les protagonistes de cette histoire virevoltante, un déchirement. Cet auteur prestigieux avait décidé par ces trois lettres de clore définitivement son histoire. Je me souviens ne pas avoir accepté ce petit mot et pendant très longtemps je perpétuais en rêves de nouvelles aventures pour D'Artagnan et ses complices.