"La perversion narcissique est une
notion de psychanalyse reposant sur une faible capacité d'empathie associée à un comportement égocentrique, dont les conséquences sont psychologiquement destructrices pour l'entourage de la personne atteinte, en particulier dans le cas d'une relation duelle, de couple.
Elle est identifiée initialement par Paul-Claude Racamier qui décrit une
forme particulière de perversion en 1986 :
« Le mouvement pervers narcissique se définit essentiellement comme une façon organisée de se défendre de toute douleur et contradiction internes et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant, tout cela aux dépens d’autrui. »
La perversion narcissique est une notion psychanalytique,
issue de l'association de deux notions freudiennes, perversion et narcissisme, et c'est dans ce cadre que Racamier propose cette représentation.
La perversion :
Par l'étymologie, la perversion est définie par l'« action de détourner quelque chose de sa vraie nature ». La perversion comme trouble pervers, rapporté à une personnalité perverse, est donc l'inclination à détourner les choses de leur vraie nature.
La psychiatrie définit ainsi une organisation perverse caractérisée par « une apparence de génitalité, de fonctionnement social adapté et mentalisé ». En fait, on a affaire à un « déni de la réalité […]. » « Le pervers se croit donc à l'origine de la loi. Lui-même fera sa loi. Ainsi, il sera d'une part délinquant, et d'autre part indélicat. » « Le pervers n'a pas un désir, mais un besoin demandant une satisfaction immédiate. L'autre n'existe pas. »
Le trouble narcissique :
Le narcissisme est une notion introduite par Freud en utilisant, comme il l'a fait avec Œdipe, un renvoi à une histoire mythologique, ici celle de Narcisse, définie comme un « intérêt excessif pour (l'image de) soi, associant survalorisation de soi et dévalorisation de l'autre, habituel chez l'enfant, courant chez l'adolescent, compensatoire chez l'adulte. » Le trouble narcissique est donc l'installation durable de cette attitude compensatoire chez l'adulte, répertorié sous la catégorie des troubles spécifiques de la personnalité du classement international des maladies (CIM) et dans l'axe 2 (Troubles de la personnalité) du DSM.
En psychiatrie, et donc plus généralement en médecine, ou en psychologie clinique, la notion de pervers narcissique n'est pas utilisée. Ni la classification internationale des maladies (CIM), ni le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), ni la classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA) ne parlent de « perversion narcissique ». Ce concept n'a donc pas de validité clinique.
Le diagnostic de perversion narcissique n'étant pas reconnu, le renvoi à une telle qualification n'a pas de fondement juridique.
Une incarnation de la notion de perversion narcissique a été faite par l'ouvrage d'Alberto Eiguer en 1989 Le Pervers narcissique et son complice. Et cette idée « du pervers narcissique », très marquante, est restée même si Racamier a ensuite bien signifié qu'il parlait pour sa part des « mouvements pervers narcissiques » au pluriel, décrivant des processus interpersonnels, relatifs aux familles et aux groupes, n'étant pas assimilables à un processus intrapsychique.
C'est alors une véritable notion populaire qui a émergé, reprise dans de nombreux articles de magazines et ouvrages divers.
Le terme s'est alors étendu dans la psychologie populaire commune, où il a pris des sens qui relèvent d'un jugement de valeur. On enseigne ainsi en 2013 dans une école d'avocats que : « L’utilisation de la notion du pervers narcissique, notion psychanalytique, est devenue inquiétante tant l’expression est galvaudée et employée sans qu’un diagnostic médical ait été porté par un médecin psychiatre »."
En ce qui me concerne je pense toutefois que le débat n'est pas là, car cet homme, pervers ou non (diagnostic à poser par un psy qui l'aurait reçu et vu en personne), est effectivement violent (psychologiquement et physiquement)
Et si il n'y a pas besoin qu'il soit pervers pour ça, il est clairement perturbé et dangereux.