Calco,
Calclo a écrit : ↑26 août 2017, 06:55
Bon ça ne va pas.. A tel point que je m'inquiète pour moi (lol c'est déjà une bonne chose je suis consciente de ça).
Effectivement, quand moi j'ai fait ma dépression, j'étais à mille lieues de m'inquiéter pour moi (pourtant je pleurais tous les soirs, me réveillait angoissée, j'avais perdu du poids). Un jour je suis allée voir mon médecin (qui me connait bien, pour la rareté de ma présence dans son cabinet) , j'étais tellement dans le déni de mon état que je suis arrivée toute souriante, il m'a demandé ce qui m'amenais, j'ai répondu que je pensais que j'avais une sinusite, il m'a examiné, a confirmé mon diagnostic, et puis il m'a posé une simple question "et sinon pour le reste tout va bien?" j'ai fondu en larmes... Il n'aurait pas posé cette question, je serais ressortie de son cabinet aussi souriante qu'en y entrant, bien au chaud dans mon déni et ma dépression...
Voir que l'on ne va pas bien, est déjà une bonne chose effectivement.
Calclo a écrit : ↑26 août 2017, 06:55Je suis tellement enfuis dans min chagrin et celui de mes e'fa'ts que le reste me paraît secondaire.
Quel beau lapsus!
Attention, TON chagrin est le tien, et tes enfants ne vivent pas la situation de la même façon que toi. Les enfants sont des éponges, si maman va mal, alors nous aussi on va aller mal...
Leur chagrin n'est peut-être pas aussi important que tu le crois, et leur colère n'est pas forcement un signe de chagrin, mais peut être une façon de te faire réagir...
Calclo a écrit : ↑26 août 2017, 06:55Il m'a donné des médoc pour me soulager comme il dit... Il sait que je ne les prendrais sûrement pas mais ma fait part de son opinion
.Alors calco, si tu veux aller mieux, il va falloir agir...
Tu ne peut pas dire "si si je fais des effort pour aller mieux", et partir du principe que tu ne prendras pas ces médicaments sans autre chose à coté.
Quant je me suis écroulée chez mon médecin, il m'a arrêté une semaine (pour m'obliger à revenir le voir), et m'a proposé des anxiolytiques et des AD. J'ai refusé (j'avais peur de la dépendance à ces médicaments à cause de mon passé). Il m'a alors dit "Très bien je comprends vos arguments, mais, alors vous comptez faire quoi pour aller mieux?"... Je ne savais pas quoi lui répondre, puisque de fait j'avais juste envie de me rouler dans mon chagrin, ou de l'enfouir bien profondément et pas de me soigner... Il a patiemment attendu ma réponse... (1h15 que j'ai passé dans son cabinet... et oui si votre généraliste a du retard il y a peut-être une Allys dans son cabinet!) , je ne disais rien, ou je disais "Non mais ça va aller, je suis pas si mal que ça", et lui me reposait la question "D'accord, ça va pas si mal, mais alors vous comptez faire quoi pour aller mieux?".
Au bout d'un moment j'ai dit "Je vais aller voir un psy", il m'a dit "très bien! C'est votre objectif cette semaine, trouver un psy, je vous attends dans mon cabinet dans une semaine avec l'adresse de ce psy".
Merde! J'étais acculée... Obligée de m'occuper de moi! Putain il pouvait pas me laisser déprimer en paix ce généraliste à la noix (que je remercie aujourd'hui pour sa finesse d'analyse)! Je suis rentrée en colère chez moi! Et j'ai épluché l'annuaire à la recherche de la perle rare. Je me suis renseignée sur les différentes thérapies qui existaient, simplement parce que j'étais en colère après lui! Cette colère qu'il a suscité m'a permis de donner le petit coup de pied (nécessaire à ma remontée) au fond de la piscine ou je me noyais...
Au rendez-vous suivant, j'avais un psy et une date de rendez-vous 15 jours plus tard. Alors il m'a dit "Bien je vous arrête jusqu'au jour du rendez-vous". Et puis il m'a reposer la question "vous allez faire quoi pour aller mieux en attendant?", je lui ai répondu que j'avais envie de rien, juste de mettre en boule dans mon lit... Alors il m'a dit "D'accord, jusqu'au rendez vous, vous aller vous écouter, si vous avez envie de dormir vous dormez, si vous avez envie de pleurer vous pleurez, si vous avez envie de vous gaver de chocolat et si vous avez envie de rester sur votre canapé a regarder des trucs a la tété vous le faites"...
Et c'est ce que j'ai fait, pendant 15 jours j'ai pleuré tout mon saoul, j'ai trainé en pyjamma, je n'ai rien fait d'autre qu'écouter mes besoins. J'avais faim je mangeais un truc qui me faisait du bien, j'avais envie de dormir je dormais, j'avais envie de pleurer je pleurais...
J'ai eu mon rendez-vous avec la psy (qui s'est bien passé, j'ai tout de suite accroché avec elle), et je suis retourné le voir. Il m'a demandé si je voulais retourner travailler, je lui ai dit que non (ça se passait très mal au travail à ce moment là). Il a acquiescé, et m'a arrêté pour un mois.
Il m'a dit qu'il allait téléphoner à ma psy, pour échanger (et je crois vérifier que je le baratinais pas, il me connais l'asticot!) puis il m'a demandé à nouveau ce que j'allais faire pour aller mieux, de quoi j'avais envie maintenant...
Je lui ai dit que je ne me voyais pas tourner en rond chez moi (ma période lavette m'avait fait du bien, mais ce n'était plus ce qu'il me fallait), il m'a alors mis "sorties libres" sur mon arrêt de travail et m'a demandé de chercher une occupation à extérieure de chez moi qui m'occuperait au moins 2 jours par semaine...
C'est ce que j'ai fait en rentrant. J'ai cherché et j'ai trouvé! Du coup pendant un mois tout en allant voir ma psy une fois par semaine, j'ai rencontré du monde en m'impliquant dans une association... Et ça m'a fait un bien fou (ne serais ce que m'habiller, me laver me coiffer et sortir de chez moi, apporter mon aide aux autres...)
Au bout de ce mois là, je n'étais pas guérie (loin de là), mais j'allais déjà beaucoup mieux, il m'a à nouveau demandé pour le travail, ce que je souhaitais, et comme ma réponse était encore "je ne veux pas y retourner", il m'a arrêté à nouveau pour un mois...
Ensuite nos rencontres ce sont sensiblement espacées, il m'a fait de plus long arrêts (3 mois).
Le travail avec la psy, me faisait avancer, mon investissement dans cette association m'obligeait à sortir de ma zone de confort, et de nouveau projets ont germés dans ma tête. J'ai fait un bilan de compétences, et compris que je devais quitter mon travail. J'ai commencé à reprendre des cours (en plus de mon travail dans l'association, ainsi chacun de mes jours étaient occupés).
Cet arrêt de travail a duré un an...Oh évidement tout cela n'a pas été linéaire et j'ai eu bien des bas pendant tout ce temps, mais également des hauts. Au milieu de tout ça mon mari m'annonce qu'il veut divorcer (bin oui je m'occupe de moi et plus de lui...) on pourrait penser que ça m'a achevé mais non, parce que j'avais lancé un processus...
C'est ainsi que je me suis retrouvée, seule, célibataire et sans travail... J'aurais pu passer mon temps a me dire que c'était pas juste, à me vautrer dans mon statut de victime, mais au au contraire, j'ai utiliser mon temps de chômage pour reprendre des études (abandonnées bien trop tôt 20 ans auparavant), et j'ai changé ma vie du tout au tout... Et il y a eu des hauts et des bas je ne te le cache pas mais je n'ai aucun regret de cette période qui m'a permise de me (re)construire. (je trouve même que j'aurais m'écouter bien avant, j'aurais divorcé avant, et j'aurais plus de temps pour profiter de ma nouvelle vie)
Mais à la base, si le jour de la consultation, je n'avais pas cherché l’adresse de cette, psy, je ne sais pas ou j'en serais aujourd'hui, mais surement pas là ou j'en suis...
Le premier pas, est le plus dur, après ça va beaucoup mieux. Mais tant que tu ne décide de le faire ce premier pas, et bien, tu n'avanceras pas...