Bonsoir,
J’avance dans mes réflexions. Au vu des histoires postées sur le site qui, pour certaines, ressemblent à la mienne, j’espère que ça servira à d’autres. Je devrais me servir de mon statut professionnel pour écrire un article parlant des relations courtes, début de relation et autres! Ce forum est une base de données assez exceptionnelle!
Surtout comme je le disais, et si on faisait en sorte de ne pas passer par la case largué(e) qui subit une décision mais plutôt juste une personne qui se sent en pleine possession de ses moyens?
Pas mal de choses à répondre, ça risque d’être long.
Merci Didier_66 pour ces quelques mots, le réconfort est bon à prendre ces jours! Oui j'utilise beaucoup l'humour, ça aide à dédramatiser. Et aussi à ne plus hésiter entre la corde et le cyanure!! Quoique pour être sûre, je peux tenter l'injection de cyanure puis la corde, et s'assurer du tout avec les veines ouvertes. Soyons perfectionnistes voyons
Alors Paige, encore une fois, tu vises juste. Tu prends du temps pour répondre à des inconnus, que ce soient moi ou d'autres, je suis impressionnée par la clarté des mots et ton empathie.
Paige a écrit :Tu as sans doute (hypothèse tu me diras si je me trompe) développé comme défense : le raisonnement. La compréhension. La rationalité. Un peu "chaque problème a sa solution" à la différence d'autres qui développent comme défense le rêve, l'imaginaire, l'évasion.
Oh mince oui, maintenant que tu me le dis! J'ai toujours beaucoup raisonné pour avancer. Enfance pas facile, battue et services sociaux, sous curatelle. J'ai compris vite que les adultes sont lâches (réflexion d'enfant) et que je devais me plier pour limiter les coups. Ma soeur a elle sombré vite dans les troubles psychiatriques, tout comme mon petit frère. Moi au milieu, je me suis raccrochée à ce que j'avais: un caractère caméléon, je me fonds dans tous les milieux, et une intelligence bien développée, qui m'a aidée à faire quelque chose de ma vie.
Il me semble m'en être pas trop mal sortie! Jamais de consultation psy (ahah plus pour longtemps, quelle saloperie), pas de séjour en HP. J'ai avancé, j'ai un emploi qui me passionne, j'ai des super animaux, découvert un peu le monde, partie jeune de mon milieu familial (16-17 ans) et je suis entourée par des amis extraordinaires. Je n'en reviens souvent pas des gens qui m'entourent, comment est-ce possible d'avoir rencontré et gardé dans ma vie autant de gens formidables? Mais vraiment formidables, pas juste un jour sur deux.
Alors quelle dinde je suis pour m'effondrer? Parce que mes relations ne marchent pas? Sérieusement, j'ai envie de me taper sur l'épaule et dire "Réveille-toi ma fille, y a plus grave dans la vie". Hum.
Paige a écrit :Je ne crois pas (mais je me trompe peut-être) que sur le long terme un compagnon résoudrait ton mal être.
Non je ne pense pas non plus, c'est plus profond. Et je ne m'en rends compte que maintenant.
La relation avec celui qui m'a amené à toutes ses réflexions par une rupture a fait ressortir des comportements d'enfant. Je me suis retrouvée, juste avant la rupture, toute recroquevillée seule chez moi, comme quand j'étais gamine. Le signal d'alerte en somme, un homme directif, exigeant pour qui il faut faire les choses de telle manière. Genre, je suis une femme géniale mais en même temps non, beaucoup dans la critique. Troublant, et répétitif dans mes relations. Je lui en ai parlé, tant bien que mal, que j'étais qui j'étais, avec forces et faiblesses, que son côté contrôlant étant parfois difficile pour moi. Je m'attendais à ce qu'on prenne de la distance et qu'on voie. Non en fait, trois jours plus tard, quittée au téléphone. Et c'est lui qui pleure en me disant qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même depuis 3 jours... Moi, pour changer du côté dinde, je reste calme, tout en me faisant larguer et engueuler (cerise sur le gâteau). J'aurais peut-être dû l'envoyer chier???
OK. Fine. J'accepte et je respecte. Mais je me suis bien ramassée derrière.
Paige a écrit :ce n'est pas qu'ils sont hypocrites ou non sincères, ils sont juste "mesurés" et se protègent. Quand toi, te promène dans la vie avec une cible dessinée sur le coeur et un "visez-là" pour être bien certaine qu'on te loupe pas :/
Oui!!! Pas mal d'études ont été faites en criminologie sur le profil des victimes d'agression, viols et meurtres sans mobile financier ou sentimental. En faisant passer différentes "victimes potentielles" devant des hommes incarcérés pour violence, les mêmes "victimes" étaient choisies par ces hommes. Question de démarche, de comportement, etc. Donc je pense qu'on dégage quelque chose à l'instant t qui attire certains comportements. Relations amoureuses et autres.
Paige a écrit :-non mais je suis pas super heureuse mais quand j'aurai mon bac/mon permis/mon diplôme/mon doctorat/mon boulot/un mari/un bébé/etc.....(coche les cases inutiles ou au contraire, rajoutes-en), ALORS ça ira bien.
Hi oui. Ça rejoint les travaux de Tal Ben-Shahar (professeur d'Harvard) qui donne des cours sur le bonheur. Oui oui ça existe et c'est passionnant! Il a élaboré la théorie du hamburger qui résume ça. Le nom prête à sourire mais c'est une théorie élaborée. Je vous conseille de la découvrir! Effectivement, je suis dans le groupe des gens qui courent perpétuellement après quelque chose dans l'espoir que ça comble un vide. En vain.
Le reste de ton raisonnement tombe juste.
Paige a écrit :-soit parce que tu choisis des hommes voués à partir (inconsciemment bien sûr) pour t'assurer de reproduire un echec qui, inconsciemment te conforte dans ce que tu penses de toi: je ne suis pas aimable.
Paige a écrit :-soit parce que ton attitude ambigüe (je suis je ressens je renvoie comme image) "brouille" le message. L'homme croit avoir rencontré une fille sûre d'elle et indépendante, il découvre une petite fille terrorisée. Ou il croit séduire une petite fille terrorisée et il découvre une femme , de fait, indépendante et sûre d'elle. Tu vois ce que je veux dire?
Tout est parfaitement clair et exact. Je n'avais jamais vu la complexité de la chose, je m'arrêtais à "ils ne m'aiment pas, bon j'ai mal mais ça va passer". Tout ma démarche est récente parce que justement, ça ne passe plus.
Paige a écrit :je pense oui, que tu es en dépression car tu as pensé (inconsciemment ou pas) que c'était un petit coup de mou et que tu allais t'en sortir, que quand ceci cela arriverait, ça irait mieux....et petit à petit la dépression a gagné. Mais ça se soigne, et on en guérit
Non tout à fait consciemment, je me dis depuis toujours que c'est rien, que c'est pas grave et qu'il faut garder la tête haute pour avancer. Alors je le dis tout de suite pour ceux qui passent et qui font la même chose: non, l'autruche, c'est doux et mignon (quoique agressif je crois
) mais ça ne marche qu'un temps...
Je veux revenir de manière plus neutre sur la question du célibat. Je crois que vous avez tous raison dans le fond.
Nous sommes sur un forum où les gens sont délaissés, souffrent, sont dans l'incompréhension. Je vais parler particulièrement des relations sans engagement matériel (vs émotionnel) comme une maison ou humain comme des enfants. Ces situations sont plus complexes, et je ne m'y connais pas!! Je me spécialise dans le largage à court terme perso!
Parce que, soyons honnêtes, quand on pleure sur la perte d'un homme, d'une femme que nous avons connu que quelques mois en se disant "C'est l'homme/femme de ma vie". Pas sûre non? Quelques mois, c'est à peine le temps de voir si votre abonnement Netflix vous convient. Alors la personne qui partagera votre vie, je sais pas mais ça semble foireux!
Je comprends mieux la sensation d'inachevé et les "et si". Les projections somme toute. Toujours elles.
La perte fait peur. Être seul à nouveau déboussole. Les deux raisons que vous évoquez sont exactes et se confondent:
1) La présence de l'autre, physique et morale. Bien évidemment qu'avoir des bras dans lesquels se blottir, une personne qui vous attend quelque part, qui vous fait vous sentir unique, est une richesse (et même d'amener les croissants le matin)! Fondamentalement, si la vie en solitaire était si complète, pourquoi chercherions-nous à être en couple? J'adore les gens casés de longue date qui te disent:
- Non mais t'as de la chance, tu fais ce que tu veux. C'est génial d'être célibataire!
(passons sur la notion de faire ce qu'on veut, je ne vois pas le couple comme une prison mais une liberté d'être soi et d'être aimé comme tel. Chacun sa vision des choses!)
- Euh oui, mais si c'est si génial d'être célibataire, pourquoi tu restes en couple?
- Ah non mais t'es foooooooolle! Je ne pourrais pas vivre seul moi, je sais pas comment tu fais.
Ben je fais avec connard.
Alors oui il y a des gens heureux d'être seul, qui choisissent le célibat car ça leur correspond. Mais ces mêmes gens ne recherchent pas la relation, ils se retrouvent rarement en position de "largués" puisqu'ils choisissent et ne subissent pas leur statut. Autre sujet.
L'intimité avec quelqu'un est aussi une manière de se connaître soi-même. Toute seule, je croyais me connaître. Quelles découvertes quand je suis avec quelqu'un! Je suis autre, tout en étant moi. Je me confronte à l'autre et j'en apprends sur moi. Donc la rupture amène une double perte. La perte de l'autre mais aussi la perte de celui/celle qu'on est au contact de l'autre.
Lisez les posts de ceux qui sont ici, le travail qu'ils font sur eux une fois l'autre parti. C'est incroyable! La perte de l'autre est, si on l'accepte, un moteur de changement. Mais le changement fait souvent peur.
Et vu mon état des dernières semaines, il fait sacrément mal aussi le petit saligaud! Par contre, rupture = super méthode de régime et d'engraissage financier des industriels de cigarettes, voire d'alcool selon les penchants addictifs de chacun!
2) Le poids de la société. Oui je le confirme.
Daenyan a écrit :mais plutôt parce qu'elles ont "atteint" si je puis dire, un des objectifs de vie qu'a certainement la posteuse, notamment être en couple et avoir des enfants, un désir qui doit être profond et puissant.
oph2104 a écrit :Et sinon l entourage qui est tout le temps en train de demander "et sinon tu as quelqu'un en ce moment" on en parle ? Les plans arrangés entre celib en soirée ? Les "oooooooooh" émerveillés quand tu racontes que tu discutes avec quelqu'un depuis 2 jours ? Avec l entourage c'est quasi impossible de vivre un célibat sereinement.
En conclusion a écrit :Alors non, je le redis, vouloir une vie de couple et souffrir de ne pas en vivre une, ce n'est pas la marque d'une connerie de soi-disant "souffrance plus profonde", ce n'est pas quelque chose que tu combles en étant plus "entourée", en faisant plein de festivals ou en enchaînant des mecs dans ton pieu. C'est une souffrance normale parce que tu vis seul, que tu ne construis pas avec quelqu'un, que tu n'as pas quelqu'un qui se soucie de toi tous les jours . Ca n'a aucun remplacement. On peut vivre sans mais ca n'a aucun remplacement.
sandstorm a écrit :ce n'est pas le célibat qui est la cause unique d'un manque de confiance et d'estime de soi, il existe une multitude de causes (expériences vécues dans le passé dans toute sorte de relation: familiale, scolaire, amoureuse, au travail etc).
Vous avez tous raison, malgré vos points de vue divergents. Le fait de voir une rupture comme catastrophique, une douleur incommensurable n'est pas juste liée à la rupture en tant que telle. Qu'on le veuille ou non, le couple reste un statut social. Une case qu'on coche sur les formulaires (non moi je cherche célibataire/seul direct
), une des premières questions qu'on te pose socialement, en soirée ou au travail, etc. Ce statut pose problème quand on n'est pas à l'aise avec lui et qu'on le rattache, consciemment ou non, à un statut humain. J'ai quelqu'un donc je suis digne d'être aimée. Je n'ai personne donc j'ai un problème.
Et malgré le sujet du forum, les mêmes généralités s'appliquent ici de ce que je vois:
Tenbu Hôrin a écrit :Moi, quand j'ai face à moi une femme de 30 ans qui ne trouve pas de mecs, en 5 minutes je lui explique pourquoi.
Ensuite, elle me déteste et elle ne veut plus me parler, mais au moins elle sait
Donc, tu confirmes Tenbu Hôrin qu'une femme de 30 ans qui "ne trouve pas de mecs" a un problème. Et qu'en plus elle se voile la face.
Ce qui est amusant, c'est que juste derrière, tu critiques le cinéma populaire, en l'occurrence Bridget Jones. On aime ou pas, peu importe. Mais si je me rappelle le livre, il y a justement un passage où la protagoniste est en soirée couples. Elle est seule. On lui demande pourquoi elle est encore célibataire à son âge. Tout le monde la fixe:
"Je sais pas, je dois avoir des écailles sur le corps"
Je sais que ton post se veut plus amusant qu'autre chose, je l'ai d'ailleurs lu avec plaisir! Et je suis assez d'accord avec ce que tu dis, j'aime le côté cynique. Mais les préjugés ressortent quand même. Et on y est confronté au quotidien. Sans parler de nos propres peurs de ne pas fonder de famille. Alors oui, une famille n'est pas juste des enfants, un mari, un chien et une maison. Mes amis sont ma famille, je le sais. Cependant, avoir des enfants et un homme dans sa vie, purée ça doit être sympa!
La rupture signifie aussi une perte des possibles. Je m'explique. Être seul, suite à une rupture ou non, implique aussi un renoncement à l'autre mais aussi à des objectifs de vie. Et ce sont des points importants! Avoir des enfants, une famille, ce n'est pas juste changer la couleur des murs du salon. Tu renonces à un mode de vie. Alors renoncement temporaire ou non, on ne sait pas. Et c'est ça qui rend aussi la rupture plus difficile, qui explique pas mal les les folies de reconquêtes comme les interdits. Va-t-il passer quelqu'un d'autre pour moi?
Oulala quel roman! Je m'arrête ici. Je souhaite qu'expliquer pourquoi on souffre autant, tout ce qui y est lié, en aide certains/certaines à y voir plus clair et à prendre les décisions qui leur correspondent. Reconquête ou pas, attente ou pas, abus de cigarettes ou pas.
Lola