- 11 sept. 2016, 21:59
#1190335
Bonsoir à tous, quelques nouvelles du front.
Ces derniers temps nous ne nous sommes pas vus pendant deux semaines, en effet elle a eu énormément de choses à faire pour elle, pour sa famille, un déménagement, et j'ai compris que ces choses qui ont trait notamment à son passé, à son histoire, elle souhaitait les faire seule. Il y a des moments dans la vie où il est important de classer son histoire passée, et c'est clair que le faire seul et sans pression c'est le meilleur moyen d'y parvenir du mieux possible. Je l'ai un peu aidée au début, mais j'étais gêné, et je sentais qu'elle aussi. Elle me l'a d'ailleurs dit, et j'ai trouvé très franc qu'elle exprime ce besoin de refermer seule des pages de son passé, ce qui n'était pas le cas dans le passé où elle avait beaucoup de mal à exprimer ses besoins.
Quelques échanges sporadiques entre nous pendant ces deux semaines, mais rien de plus.
Samedi soir nous nous sommes retrouvés à une fête dans sa famille où elle m'a invité ainsi que mes enfants, un moment joyeux. Il y avait des amis à elle que je connaissais, son ex mari également (avec qui je n'ai absolument aucun soucis pour discuter); j'avais par moment un sentiment étrange de ne pas savoir quelle position adopter face à ses amis, avec qui je parlais comme si finalement de rien n'était, ou presque. Cette sensation d'être entre deux eaux, y compris face à ses enfants qui m'ont témoigné énormément d'émotion. Ce sentiment d'être ni un ami, ni un voisin, ni un compagnon, mais d'être là et de vivre, rire, manger, danser presque comme avant quand nous étions ensemble. Nous sommes ensemble sans l'être réellement. Mais pas de stress finalement, au contraire, je vivais les instants. Il n'y a pas eu d'effusions entre nous durant cette soirée, juste des bons moments passés ensemble, des regards aussi. Elle était très fatiguée de tout ce qu'elle est en train de faire en ce moment.
Alors je suis serein, juste serein, d'avoir vécu cette fête, "en famille". Je n'en demande pas plus pour l'instant, je laisse faire le temps et les contacts. Je suis conscient que pendant quelque temps elle a encore énormément de choses à faire et à classer, et par respect je la laisse faire, je ne suis pas en attente.
Parfois je me fais un bilan, en me demandant profondément comment je vis ces moments. En en discutant avec des amis sous un pont, parfois je ressens un peu d'agacement, "ça me gonfle cette situation", mais ça passe très vite.
Parce que je vois qu'elle avance de son côté, et que je suis serein malgré le côté étrange de cette relation qui ne dit pas son nom, qui ne prend pas encore son envol. Parfois j'ai des coups de blues, mais ils ne durent pas plus de quelques minutes et finissent par un immense sourire: celui d'avoir laissé derrière moi des casseroles qui me mettaient en angoisse. Parfois il m'arrive d'avoir quelques larmes, et je me mets devant une glace, la main sur la poitrine et je me dis à voix haute "je t'aime mon grand", en le ressentant profondément. C'est instantané, le sourire revient immédiatement, et je ris tout seul dans ma salle de bains. L'amour de soi avant l'amour de l'autre... c'est tellement vrai !
Combien de temps ? je n'en sais rien, et finalement ce n'est pas ce qui me préoccupe. Le temps je m'en fous un peu (enfin tant que ça reste raisonnable), je ne pense pas en jours ni en semaines, parce que tant que je me sens bien, tant que je ressens des sentiments, tant que je sens que le contact est là, j'avance.
Il est clair pour moi que je ne sais toujours pas aujourd'hui si cette relation prendra son envol ou pas, oui je peux essayer de compiler les indices qui montrent que ou ceux qui montrent que ne pas, et du coup alimenter des pensées qui vont tourner en boucle, mais si ça m'arrive, ça ne dure que quelques minutes et pas des heures, des jours et des semaines comme avant.
Ce que je ressens surtout, c'est un immense respect pour cette personne, qui avance courageusement malgré sa santé fragile dans la construction de sa vie, qui prend son temps pour classer son histoire et son passé étape par étape, et faire ensuite ses choix de vie. De toutes manières, si relation il doit y avoir par la suite, plus l'un et l'autre avançons sur nous de notre côté, meilleures sont les chances de pouvoir soit construire quelque chose de neuf sur des bases saines, soit conclure au non lieu et partir en paix chacun de son côté construire autre chose, mais le faire en toute connaissance de cause, et pas par défaut parce que des peurs venues du passé viennent manipuler notre raisonnement et faire fuir l'un devant l'autre en manque comme ça a été le cas dans le passé.
Et puis oh, gars, ça fait à peine plus d'un mois que nous nous sommes retrouvés, et ce que nous avons vécu est déjà énorme, jamais je ne l'aurais imaginé. Faut pas se presser, on parle d'une relation, peut-être d'une vie !
Pour tout dire, je m'étais dit que si on se revoyait un jour, je n'espérais qu'une chose: ne pas retomber dans l'espèce de frénésie qui nous avait fait nous retrouver par le passé, mais qui avait immanquablement conduits à l'échec à très brève échéance (quelques jours, quelques semaines). Cette fois c'est différent, il y a entre nous une sorte de retenue, de respect, de sagesse peut-être. La sagesse de laisser les moments présents se vivre, sans griller les étapes, de voir au fur et à mesure sur quoi on doit encore travailler pour répondre à nos besoins, le tout dans le respect.
Voilà, le point à ce jour. Le moral est bon, ce n'est pas non plus à tous les instants facile car forcément des pensées viennent (et ça ne sert à rien de les refouler, c'est juste pire si on essaie de les chasser), des petits coups de blues, mais je tiens le cap que je m'étais fixé: tant que je me sens profondément heureux, que je ressens des sentiments profonds qui ne sont pas des manques (c'est marrant, maintenant je sens très très bien la différence entre les deux, elle est phénoménale....)tout va bien.
J'en profite pour remercier mes amis du pont et tous ceux de ce forum, pour leur écoute, leurs mots sympathiques.
A suivre....